TESAN JAVIER ANGEL (FR)
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SATO ET AL., J. CHEM. PHYS, vol. 111, 2007, pages 1393 - 1401
"handbook of Pharmaceutical Excipients"
REVENDICATIONS 1. Utilisation d'au moins un polymère réticulé ou copolymère réticulé, ledit polymère ou copolymère comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères choisis dans le groupe constitué de l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique, de l'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone et de leurs sels, pour stabiliser au moins un agent parfumant dans une dispersion comprenant au moins 3% en poids d'agent(s) parfumant(s), l'(les) agent(s) parfumant(s) étant sous forme de gouttes dispersées dans un gel aqueux, ledit gel aqueux comprenant de l'eau, un tampon possédant un pKa compris de 4,0 à 9,0 et une base, de préférence minérale, et de préférence en outre au moins un carbomère différent dudit polymère réticulé ou copolymère réticulé, et la taille des gouttes d'agent parfumant allant de 0,2 μηι à 5 000 μηι. 2. Dispersion contenant une phase dispersée comprenant des gouttes et une phase aqueuse continue sous forme de gel, dans laquelle : - les gouttes comprennent au moins un agent parfumant et une écorce, ladite écorce comprenant au moins un carbomère et/ou un copolymère réticulé acrylates/C 10-30 alkyl acrylate ; - la phase continue aqueuse comprend de l'eau, un tampon possédant un pKa compris de 4,0 à 9,0, une base, de préférence minérale, et au moins un polymère réticulé ou copolymère réticulé différent dudit carbomère et/ou un copolymère réticulé acrylates/C 10-30 alkyl acrylate, ledit polymère réticulé ou copolymère réticulé comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères choisis dans le groupe constitué de l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique, de l'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone et de leurs sels. 3. Dispersion selon la revendication 2, comprenant de 0,1 % à 10%, de préférence de 0,5% à 8%, et préférentiellement de 1 % à 3%, en poids de polymère(s) réticulé(s) ou copolymère(s) réticulé(s) par rapport au poids total de ladite dispersion. 4. Dispersion selon l'une quelconque des revendications 2 à 3, dans laquelle le copolymère réticulé est choisi parmi les copolymères réticulés d'acide acrylique ou méthacrylique et d'acrylates d'alkyle comprenant de 1 à 4 atomes de carbone. 5. Dispersion selon l'une quelconque des revendications 2 à 4, comprenant au moins 3% en poids, en particulier de 5% à 10% en poids, d'agent(s) parfumant(s) par rapport au poids total de ladite dispersion. 6. Dispersion selon l'une quelconque des revendications 2 à 5, dans laquelle les gouttes comprennent en outre au moins un polymère cationique. 7. Dispersion selon la revendication 6, dans laquelle le polymère cationique est un polymère silicone modifié par une fonction aminé primaire, secondaire ou tertiaire, tel que l'amodiméthicone. 8. Dispersion selon l'une quelconque des revendications 6 ou 7, dans laquelle le polymère cationique répond à la formule (I) suivante : dans laquelle : - Ri , R2 et R3, indépendamment les uns des autres, représentent OH ou CH3 ; - R4 représente un groupe -CH2- ou un groupe -X-NH- dans lequel X est un radical alkylène divalent en C3 ou C4 ; - x est un nombre entier compris entre 10 et 5 000, de préférence entre 30 et 1 000, et préférentiellement entre 80 et 300 ; - y est un nombre entier compris entre 2 et 1 000, de préférence entre 4 et 100, et préférentiellement entre 5 et 20 ; et - z est un nombre entier compris entre 0 et 10, de préférence entre 0 et 1 . 9. Dispersion selon l'une quelconque des revendications 6 à 8, dans laquelle chaque goutte comprend de 0,01 % à 10%, de préférence de 0,05% à 5%, en poids de polymère(s) cationique(s), notamment d'amodiméthicone(s), par rapport au poids total de la goutte. 10. Dispersion selon l'une quelconque des revendications 2 à 9, dans laquelle le diamètre moyen des gouttes de la phase dispersée est compris de 0,2 μηι à 3 000 μπι. 11. Dispersion selon l'une quelconque des revendications 2 à 10, comprenant de 0,05% à 5%, de préférence de 0,1 % à 2%, et préférentiellement de 0,15% à 0,5% en poids de carbomère(s) et/ou de copolymère(s) réticulé(s) acrylates/C 10-30 alkyl acrylate par rapport au poids total de ladite dispersion. 12. Dispersion selon l'une quelconque des revendications 2 à 1 1 , dans laquelle le tampon est choisi dans le groupe constitué des tampons phosphate, de l'acide 2-(N-morpholino)éthane sulfonique, du 2-amino-2-hydroxyméthyl-1 ,3- propanediol, de l'acide 2-(bis(2-hydroxyéthyl)amino)acétique, de l'acide 4-(2- hydroxyéthyl)-1 -pipérazine éthane sulfonique, du citrate de sodium et de leurs mélanges, de préférence l'acide 4-(2-hydroxyéthyl)-1 -pipérazine éthane sulfonique. 13. Dispersion selon l'une quelconque des revendications 2 à 12, comprenant de 0,1 % à 10% en poids de tampon(s), de préférence de 0,5% à 5% en poids, par rapport au poids total de ladite dispersion. 14. Dispersion selon l'une quelconque des revendications 2 à 13, dans laquelle la base est NaOH. 15. Composition cosmétique comprenant une dispersion selon l'une quelconque des revendications 2 à 14, en association avec un milieu physiologiquement acceptable. 16. Procédé non thérapeutique de traitement cosmétique de la peau comprenant une étape d'application sur une matière kératinique, en particulier la peau, d'au moins une couche d'une dispersion selon l'une quelconque des revendications 2 à 14 ou d'une composition cosmétique selon la revendication 15. |
La présente invention a pour objet des dispersions stables comprenant des gouttes d'agent(s) parfumant(s), ainsi que leurs utilisations dans le domaine cosmétique. La présente invention a plus particulièrement pour objet des compositions parfumantes sous forme de dispersions stables comprenant des gouttes d'agent(s) parfumant(s), notamment macroscopiques et monodisperses, suspendues dans une phase continue aqueuse, lesdites compositions étant en particulier dénuées de solvant polaire et/ou de tensioactif.
La préparation de compositions parfumantes repose principalement sur la dissolution de composés aromatiques dans une solution hydroalcoolique (mélange d'eau et d'alcool, typiquement de l'éthanol). L'utilisation d'un alcool tel que l'éthanol permet, grâce à ses propriétés de solvant, de solubiliser les composés aromatiques qui sont généralement insolubles ou peu solubles dans l'eau.
Cependant, l'alcool présente de nombreux inconvénients : il est un dermo- sensibilisant, desséchant, irritant. Par ailleurs, son utilisation est déconseillée pour les enfants en bas âge. Qui plus est, la réglementation concernant la protection de l'environnement est récemment devenue plus stricte au sujet des composés volatils tels que l'éthanol.
Des compositions parfumantes à base aqueuse et dénuée d'éthanol sont connues. De telles compositions sont une alternative aux parfums basés sur des solvants alcooliques mais n'ont pas, à ce jour, rencontré le succès commercial escompté. Cela s'explique notamment par le fait que ces compositions parfumantes à base aqueuse et dénuées d'éthanol contiennent un fort taux de tensio-actifs, ce qui est reconnu comme étant un facteur irritant et pouvant conduire à une sensation grasse ou collante à l'application et à un resserrement de la peau. En outre, les tensioactifs peuvent modifier le profil olfactif des agents parfumants.
Ainsi, il existe à ce jour un besoin dans le domaine de la parfumerie et plus généralement de la cosmétique pour remplacer les compositions hydroalcooliques et fournir des compositions parfumantes sans alcool et/ou comprenant une quantité réduite, voire nulle, de tensioactifs par rapport aux compositions actuelles.
Il existe à ce jour des dispersions de gouttelettes d'une phase huileuse dans un gel aqueux, notamment décrites dans les demandes WO 2012/120043, FR 2 972 367 et FR 2 976 824. Ces dispersions sont obtenues à l'aide d'un procédé microfluidique.
Dans le cas où la phase dispersée est complexe comme dans le cas où elle est principalement composée de parfum, une diffusion des molécules plus hydrophiles vers la phase continue peut avoir lieu. Ce phénomène-là conduit à une chute de la viscosité du gel. Une dégradation aura lieu dans le temps, donnant un produit fini non suspensif, potentiellement acide et de texture inappropriée.
Il existe donc un besoin pour de nouvelles dispersions comprenant au moins un agent parfumant et en particulier dénuées de solvant polaire et/ou de tensioactif qui soient stables, et ce malgré une concentration élevée en parfum(s).
La présente invention a pour but de fournir une dispersion stable de gouttes comprenant au moins un agent parfumant dispersées dans une phase aqueuse continue, en particulier dénuée de solvant polaire et/ou de tensioactif.
La présente invention a également pour but de fournir un gel stable en présence de parfum(s) présentant des viscosités compatibles avec une manipulation aisée du produit obtenu.
La présente invention a également pour but de fournir une dispersion de gouttes de parfum(s) de viscosité adaptée, ladite dispersion pouvant être formulée sous forme d'un spray.
La présente invention a également pour but de fournir une dispersion de gouttes de parfum(s) transparente.
Ainsi, la présente invention concerne l'utilisation d'au moins un polymère réticulé ou d'au moins un copolymère réticulé comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères choisis dans le groupe constitué de l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique, de l'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone et de leurs sels,
pour stabiliser au moins un agent parfumant dans une dispersion comprenant au moins 3% en poids d'agent(s) parfumant(s), l'(les) agent(s) parfumant(s) étant sous forme de gouttes dispersées dans un gel aqueux,
ledit gel aqueux comprenant de l'eau, un tampon possédant un pKa compris de 4,0 à 9,0 et une base, et
la taille des gouttes d'agent parfumant allant de 0,2 μηι à 5 000 μηι. Selon un mode de réalisation, dans le cadre de l'utilisation selon l'invention, le gel aqueux susmentionné peut également comprendre un carbomère différent dudit polymère réticulé ou copolymère réticulé.
La présente invention concerne également une dispersion contenant une phase dispersée comprenant des gouttes et une phase aqueuse continue, de préférence sous forme de gel, dans laquelle :
- les gouttes comprennent au moins un agent parfumant ; et
- la phase continue aqueuse comprend de l'eau, un tampon possédant un pKa compris de 4,0 à 9,0, une base, de préférence minérale, et au moins un polymère réticulé ou un copolymère réticulé comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères choisis dans le groupe constitué de l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique, de l'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone et de leurs sels.
La présente invention concerne également une dispersion contenant une phase dispersée comprenant des gouttes et une phase aqueuse continue, de préférence sous forme de gel, dans laquelle :
- les gouttes comprennent au moins un agent parfumant et une écorce, ladite écorce comprenant au moins un carbomère et/ou un copolymère réticulé acrylates/C 10-30 alkyl acrylate ; et
- la phase continue aqueuse comprend de l'eau, un tampon possédant un pKa compris de 4,0 à 9,0, une base, de préférence minérale, et au moins un polymère réticulé ou un copolymère réticulé différent dudit carbomère et/ou un copolymère réticulé acrylates/C 10-30 alkyl acrylate susmentionné, ledit polymère réticulé ou copolymère réticulé comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères choisis dans le groupe constitué de l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique, de l'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone et de leurs sels.
De manière surprenante, il a été observé que l'utilisation d'au moins un polymère réticulé ou copolymère réticulé tel que mentionné ci-dessus permet de stabiliser l'(les) agent(s) parfumant(s) compris dans une dispersion telle que définie ci-dessus, et ce notamment sur une durée supérieure à un mois et à des températures comprises entre 5°C et 50°C, de préférence entre 10°C et 60°C.
Dans le cadre de la présente invention, les dispersions susmentionnées peuvent être désignées indifféremment par le terme " émulsions".
Selon l'invention, le pH de la dispersion est typiquement supérieur à 6,5, et de préférence compris de 6,6 à 8,0, préférentiellement de 7,0 à 7,5. Une goutte selon l'invention est composée d'un cœur, aussi appelé intérieur de la goutte, le cas échéant entouré d'une écorce qui isole l'intérieur de la goutte de la phase continue de la dispersion.
Selon un mode de réalisation, les dispersions selon l'invention ne comprennent pas de tensioactif. Elles se différencient donc, dans ce cas, des dispersions /compositions cosmétiques usuelles.
De préférence, dans les dispersions selon l'invention, la taille des gouttes d'agent(s) parfumant(s) est comprise entre 0,2 μηι et 5 000 μηι, et de préférence entre 20 μηι et 2 500 μηι, et préférentiellement entre 800 μηι et 1 500 μηι.
Selon un mode de réalisation, le diamètre moyen des gouttes de la phase dispersée est compris entre 0,2 μηι et 3 000 μηι, de préférence entre 20 μηι et 2 500 μηι, et en particulier entre 800 μηι et 1 500 μηι.
Selon un mode de réalisation, une dispersion selon l'invention est préparée par mise en œuvre d'un procédé « non-microfluidique », à savoir par simple émulsification. Selon ce mode de réalisation, la taille des gouttes de la phase dispersée est inférieure à 500 μηι, voire inférieure à 200 μηι. Préférentiellement, la taille des gouttes est comprise entre 0,5 μηι et 50 μηι, de préférence entre 1 μηι et 20 μπι.
Selon ce mode de réalisation, la présente invention permet de disposer de gouttes de taille réduite, notamment par rapport à des gouttes obtenues par un procédé microfluidique. Cette petite taille de gouttes va avoir un effet sur la texture. En effet, une dispersion selon l'invention, formée de gouttes finement dispersées, présente des qualités d'onctuosité améliorées.
Selon un autre mode de réalisation, une dispersion selon l'invention est préparée par mise en œuvre d'un procédé « microfluidique », notamment tel que décrit ci-après. Selon ce mode de réalisation, la taille des gouttes de la phase dispersée est supérieure à 500 μηι, voire supérieure à 1 000 μηι. Préférentiellement, selon ce mode de réalisation, la taille des gouttes est comprise entre 500 et 5 000, de préférence entre 700 et 3 000 μηι, et mieux entre 1 000 μηι et 2 000 μηι. A ce titre, il n'était pas évident que les dispersions comprenant de telles gouttes de taille supérieure à 500 μηι soient stables.
Dans le cadre de la présente invention, le terme "taille" désigne le diamètre, notamment le diamètre moyen, des gouttes. Viscosité
La viscosité des dispersions selon l'invention peut varier de façon importante ce qui permet d'obtenir des textures variées.
Selon un mode de réalisation, la dispersion selon l'invention a une viscosité comprise de 1 mPa.s à 500 000 mPa.s, de préférence de 10 à 300 000 mPa.s, et encore plus préférentiellement de 1 000 mPa.s à 100 000 mPa.s, telle que mesurée à 25°C et à pression ambiante.
Selon un mode de réalisation préféré, la dispersion susmentionnée a une viscosité comprise de 400 mPa.s à 20 000 mPa.s, de préférence de 800 mPa.s à 15 000 mPa.s, telle que mesurée à 25°C et à pression ambiante.
La viscosité est mesurée à température ambiante, par exemple T=25°C ± 2°C et à pression ambiante, par exemple 1013 mbar, par la méthode suivante.
On utilise un viscosimètre de type Brookfield, typiquement un viscosimètre numérique Brookfield RVDV-E (couple de torsion du ressort de 7187,0 dyne-cm), qui est un viscosimètre rotationnel à vitesse imposée muni d'un mobile (désigné par le terme anglais « Spindle »). Une vitesse est imposée au mobile en rotation et la mesure du couple exercé sur le mobile permet de déterminer la viscosité en connaissant les paramètres de géométrie/forme du mobile utilisé.
On utilise par exemple un mobile de taille No. 04 (référence Brookfield: RV4). Le taux de cisaillement correspondant à la mesure de la viscosité est défini par le mobile utilisé et la vitesse de rotation de celui-ci.
La mesure de viscosité est effectuée sur 1 minute à température ambiante (T=25°C ± 2°C). On place environ 150 g de solution dans un bêcher de 250 ml de volume, ayant un diamètre d'environ 7 cm de façon à ce que la hauteur du volume occupée par les 150 g de solution soit suffisante pour arriver à la jauge marquée sur le mobile. Ensuite, on démarre le viscosimètre sur une vitesse de 10 tours/min et on attend que la valeur affichée sur l'écran soit stable. Cette mesure donne la viscosité du fluide testé, telle que mentionnée dans le cadre de la présente invention.
Phase dispersée
Comme indiqué ci-dessus, les dispersions de l'invention comprennent une phase dispersée et une phase continue aqueuse, de préférence sous forme de gel.
Selon l'invention, la phase dispersée contient des gouttes d'au moins un agent parfumant. Le terme "goutte d'agent(s) parfumant(s)" désigne une goutte comprenant au moins un agent parfumant. De préférence, selon l'invention, une telle goutte comprend une écorce.
Une goutte de la phase dispersée selon l'invention comprend typiquement un cœur comprenant au moins un agent parfumant, entouré d'une écorce, qui isole l'intérieur de la goutte (le cœur) de la phase aqueuse de la dispersion. En particulier, l'écorce représente la couche externe d'une goutte.
Selon un mode de réalisation, lesdites gouttes constituent la totalité de la phase dispersée.
Agent parfumant
Comme indiqué ci-dessus, les dispersions selon l'invention comprennent au moins un agent parfumant (sous forme de gouttes).
Selon l'invention, l'agent parfumant ou parfum peut être sous la forme d'un mélange. Ainsi, les gouttes selon l'invention peuvent comprendre un agent parfumant unique (ou parfum unique) ou un mélange de plusieurs agents parfumants (ou mélange de plusieurs parfums).
Parmi les agents parfumants, on peut notamment citer tout type de parfum ou de fragrance, ces termes étant utilisés ici de façon indifférente. Ces parfums ou fragrances sont bien connus de l'homme du métier et incluent notamment ceux mentionnés, par exemple, dans S. Arctander, Perfume and Flavor Chemicals (Montclair, N.J., 1969), S. Arctander, Perfume and Flavor Materials of Natural Origin (Elizabeth, N.J., 1960) et dans "Flavor and Fragrance Materials", 1991 (Allured Publishing Co. Wheaton, III. USA). Les parfums utilisés dans le cadre de la présente invention peuvent comprendre les produits naturels comme les extraits, les huiles essentielles, les absolus, les résinoïdes, les résines, les concrètes, etc .. ainsi que les substances basiques de synthèse comme les hydrocarbures, les alcools, les aldéhydes, les cétones, les éthers, les acides, les esters, les acétals, les cétals, les nitriles, etc ., y compris les composés, saturés et insaturés, les composés aliphatiques, alicycliques et hétérocycliques.
Selon un mode de réalisation, l'agent parfumant comprend moins de 25% en poids d'alcool(s), linéaire(s) ou ramifié(s), saturé(s) ou comprenant éventuellement au moins une insaturation, par rapport au poids total dudit agent parfumant. Plus particulièrement, selon un mode de réalisation, l'agent parfumant comprend moins de 25% en poids d'alcool(s) terpénique(s) par rapport au poids total dudit agent parfumant. Selon un mode de réalisation, l'agent parfumant comprend moins de 10%, voire moins de 5%, en poids d'aldéhyde(s), par rapport au poids total dudit agent parfumant.
Selon un mode de réalisation, l'agent parfumant comprend moins de 10%, voire moins de 7,5%, en poids de composé(s) avec un ClogP inférieur à 2,1 , par rapport au poids total dudit agent parfumant.
Selon un mode de réalisation, l'agent parfumant comprend au moins 3%, voire au moins 4%, en poids d'alcool(s), linéaire(s) et/ou ramifié(s), et moins de 25%, voire moins de 20%, ou encore moins de 15%, en poids d'alcool(s), linéaire(s) et/ou ramifié(s), par rapport au poids total dudit agent parfumant.
Selon un mode de réalisation, l'agent parfumant comprend 4% en poids d'alcool(s), linéaire(s) et/ou ramifié(s), par rapport au poids total dudit agent parfumant.
Selon un mode de réalisation, l'agent parfumant comprend 13% en poids d'alcool(s), linéaire(s) et/ou ramifié(s) par rapport au poids total dudit agent parfumant, par rapport au poids total dudit agent parfumant.
Selon un mode de réalisation, l'agent parfumant ne comprend pas d'aldéhyde.
Selon un mode de réalisation, l'agent parfumant ne comprend pas de composé avec un ClogP inférieur à 2,1 .
Selon un mode de réalisation, une goutte d'agent(s) parfumant(s) selon l'invention comprend plus de 60%, voire plus de 70%, de préférence plus de 80%, et préférentiellement plus de 90%, en poids d'agent(s) parfumant(s),
ledit agent parfumant comprenant :
- moins de 25% en poids d'alcool(s), linéaire(s) ou ramifié(s), tels que définis ci- dessus, par rapport au poids total dudit/desdits agent(s) parfumant(s) ;
- moins de 10%, voire moins de 5%, en poids d'aldéhyde(s), par rapport au poids total dudit/desdits agent(s) parfumant ; et
- moins de 10%, voire moins de 7,5%, en poids de composé(s) avec un ClogP inférieur à 2,1 , par rapport au poids total dudit/desdits agent(s) parfumant(s).
Selon l'invention, une goutte d'agent(s) parfumant(s) selon l'invention peut comprendre de 0,1 % à 100%, de préférence de 10% à 99,9% en poids d'agent(s) parfumant(s) par rapport au poids total de ladite goutte.
Une dispersion selon l'invention peut comprendre de 0,1 % à 20% en poids d'agent(s) parfumant(s), de préférence de 1 % à 15%, par rapport au poids total de la dispersion. Selon un mode de réalisation, la teneur d'agent(s) parfumant(s) est d'au moins 3% en poids par rapport au poids total de la dispersion. En particulier, la dispersion comprend de 5% à 10% en poids d'agent(s) parfumant(s) par rapport au poids total de ladite dispersion.
Solvant d'agent parfumant
Selon un autre mode de réalisation, la phase dispersée peut en outre comprendre au moins un solvant d'agent(s) parfumant(s), en particulier un solvant polaire, et mieux un solvant alcoolique.
Un tel solvant peut notamment être choisi parmi le propylène glycol, le dipropylène glycol, le diéthyl phtalate, le (tri)éthyl citrate, le benzyl benzoate, le benzyl acétate, l'alcool benzylique, le 2-(2-éthoxyéthoxy)-1 -éthanol, les 1 ,2- alcanediols avec 5 à 8 carbones, le butylène glycol, l'alcool t-butylique, l'isopropyl palmitate, le buteth-3, le tributyl citrate, l'hexylène glycol, le pentyl glycérol et leurs mélanges.
Une dispersion selon l'invention peut comprendre moins de 5%, de préférence de 0,01 % à 4%, et mieux de 0,1 % à 2%, en poids de solvant(s) d'agent(s) parfumant(s) par rapport au poids total de la dispersion.
Selon un autre mode de réalisation, la phase dispersée est dénuée de solvant d'agent(s) parfumant(s) en particulier de solvant polaire, et mieux de solvant alcoolique.
Selon un mode de réalisation, la phase dispersée peut en outre comprendre au moins une huile ou un corps gras solide à température et pression ambiante, et leurs mélanges.
Selon un autre mode de réalisation, la phase dispersée est dénuée d'huile et/ou de corps gras solide à température et pression ambiante.
Il est à noter que certains agents parfumants, outre leur action parfumante, agissent également comme solvant du polymère cationique tel que défini ci-après, notamment l'amodiméthicone.
Huile
Selon l'invention, la phase dispersée peut en outre comprendre au moins une huile H1 , notamment dans laquelle le polymère cationique défini ci-après est soluble. On entend par « huile » un corps gras liquide à la température ambiante (25°C).
Comme huiles H1 utilisables dans une émulsion selon l'invention, on peut citer par exemple :
- les huiles hydrocarbonées d'origine animale, telles que le perhydrosqualène et le squalane ;
- les esters et les éthers de synthèse, notamment d'acides gras, comme les huiles de formules R1 COOR2 et R10R2 dans laquelle R1 représente le reste d'un acide gras en C8 à C29, et R2 représente une chaîne hydrocarbonée, ramifiée ou non, en C3 à C30, comme par exemple l'huile de Purcellin, l'isononanoate d'isononyle, le néopentanoate d'isodécyle, le myristate d'isopropyle, le palmitate d'éthyl-2-hexyle, le stéarate d'octyl-2-dodécyle, l'érucate d'octyl-2-dodécyle, l'isostéarate d'isostéaryle ; les esters hydroxylés comme l'isostéaryl lactate, l'octylhydroxystéarate, l'hydroxystéarate d'octyldodécyle, le diisostéaryl-malate, le citrate de triisocétyle, les heptanoates, octanoates, décanoates d'alcools gras ; les esters de polyol, comme le dioctanoate de propylène glycol, le diheptanoate de néopentylglycol et le diisononanoate de diéthylèneglycol ; et les esters du pentaérythritol comme le tétraisostéarate de pentaérythrityle (Prisorine 3631 ) ;
- les hydrocarbures linéaires ou ramifiés, d'origine minérale ou synthétique, tels que les huiles de paraffine, volatiles ou non, et leurs dérivés, la vaseline, les polydécènes, le polyisobutène hydrogéné tel que l'huile de Parléam ;
- les huiles de silicone, comme par exemple les polyméthylsiloxanes (PDMS) volatiles ou non à chaîne siliconée linéaire ou cyclique, liquides ou pâteux à température ambiante, notamment les cyclopolydiméthylsiloxanes (cyclométhicones) telles que la cyclohexasiloxane et la cyclopentasiloxane ; les polydiméthylsiloxanes (ou diméthicones) comportant des groupements alkyle, alcoxy ou phényle, pendants ou en bout de chaîne siliconée, groupements ayant de 2 à 24 atomes de carbone ; les silicones phénylées comme les phényltriméthicones, les phényldiméthicones, les phényltriméthylsiloxydiphényl-siloxanes, les diphényl- diméthicones, les diphénylméthyldiphényl trisiloxanes, les 2-phényléthyltriméthyl- siloxysilicates, et les polyméthylphénylsiloxanes ;
- les alcools gras ayant de 8 à 26 atomes de carbone, comme l'alcool cétylique, l'alcool stéarylique et leur mélange (alcool cétylstéarylique), ou encore l'octyldodécanol ;
- les huiles fluorées partiellement hydrocarbonées et/ou siliconées comme celles décrites dans le document JP-A-2-295912 ; et - leurs mélanges.
Selon un mode de réalisation, l'huile H1 est choisie parmi les esters de formule R1 COOR2, dans laquelle R1 représente le reste d'un acide gras en C8 à C29, et R2 représente une chaîne hydrocarbonée, ramifiée ou non, en C3 à C30.
Selon un mode de réalisation, l'huile H1 est choisie parmi les alcools gras ayant de 8 à 26 atomes de carbone.
Selon un mode de réalisation, l'huile H1 est choisie parmi les huiles de silicone, comme par exemple les polydiméthylsiloxanes (PDMS).
Selon un mode de réalisation, l'huile H1 est choisie parmi les huiles hydrocarbonées ayant de 8 à 16 atomes de carbone, et notamment les alcanes ramifiés en C8-C16 (appelées aussi isoparaffines ou isoalcanes), comme l'isododécane (encore appelé 2,2,4,4,6-pentaméthylheptane), l'isodécane, l'isohexadécane, et, par exemple, les huiles vendues sous les noms commerciaux d'Isopars® ou de Permethyls®.
Selon un mode de réalisation préféré, l'huile H1 est choisie dans le groupe constitué de l'isononanoate d'isononyle, de la diméthicone, de l'isohexadécane, du polydiméthylsiloxane, de l'octyldodécanol, du néopentanoate d'isodécyle et de leurs mélanges.
De préférence, l'huile H1 est l'isononanoate d'isononyle.
Selon un mode de réalisation, l'huile H1 n'est pas une huile végétale.
Selon un mode de réalisation, l'huile H1 n'est pas le polydiméthylsiloxane (PDMS), et de préférence n'est pas une huile de silicone.
Selon un mode de réalisation préféré, une dispersion selon l'invention comprend au moins 1 % en poids d'huile(s) H1 , de préférence d'isononanoate d'isononyle, par rapport au poids total de ladite dispersion.
Selon un mode de réalisation, la teneur en huile(s) H1 dans la phase dispersée est comprise entre 0% et 97%, de préférence entre 1 % et 95%, mieux entre 20% et 90%, et en particulier entre 50% et 80%, en poids par rapport au poids total de ladite phase dispersée.
Selon un mode de réalisation, la phase dispersée des dispersions de l'invention comprend en outre au moins une huile hydrocarbonée d'origine végétale H2. La phase grasse peut comprendre plusieurs huiles H2.
Comme huiles végétales H2, on peut notamment citer les triglycérides liquides d'acides gras en C4-C10 comme les triglycérides des acides heptanoïque ou octanoïque ou encore, par exemple les huiles de tournesol, de maïs, de soja, de courge, de pépins de raisin, de sésame, de noisette, d'abricot, de macadamia, d'arara, de tournesol, de ricin, d'avocat, les triglycérides des acides caprylique/caprique comme ceux commercialisés par la société Stearineries Dubois ou ceux disponibles sous les dénominations commerciales « Miglyol 810 », « Miglyol 812 » et « Miglyol 818 » par la société Dynamit Nobel, l'huile de jojoba, l'huile de beurre de karité, et leurs mélanges.
De préférence, l'huile H2 est choisie parmi les huiles riches en acides gras polyinsaturés.
On entend par "acide gras insaturé" au sens de la présente invention, un acide gras comprenant au moins une double liaison. Il s'agit plus particulièrement d'acides gras à longues chaînes, c'est-à-dire pouvant posséder plus de 14 atomes de carbone. Les acides gras insaturés peuvent être sous forme acide, ou sous forme de sel, comme par exemple leur sel de calcium, ou encore sous forme de dérivés, notamment d'ester(s) d'acide(s) gras.
De préférence, l'huile H2 est choisie parmi les huiles riches en acides gras à longues chaînes, c'est-à-dire pouvant posséder plus de 14 atomes de carbone, et mieux en acides gras insaturés comportant de 18 à 22 atomes de carbone, en particulier en acides gras ω-3 et ω-6. Ainsi, avantageusement, les huiles végétales sont choisies parmi les huiles d'onagre, de bourrache, de pépins de cassis, de chanvre, de noix, de soja, de tournesol, de germes de blé, de fénugrec, de rosier muscat, d'échium, d'argan, de baobab, de son de riz, de sésame, d'amande, de noisette, de chia, de lin, d'olive, d'avocat, de carthame, de coriandre, de colza (notamment Brassica naptus), et leurs mélanges.
De préférence, l'huile H2 est choisie parmi les huiles mates et non brillantes. On peut notamment citer à ce titre l'huile de Moringa.
Selon un mode de réalisation, la teneur en huile(s) H2 dans la phase dispersée est comprise entre 0% et 40%, de préférence entre 0,1 % et 25%, et en particulier entre 1 % et 20%, en poids par rapport au poids total de ladite phase dispersée.
Selon un mode de réalisation, le ratio massique entre la quantité d'huile(s) H1 et la quantité d'huile(s) H2 va de 0,025 à 99,99, de préférence de 0,8 à 90, et en particulier de 2,5 à 80.
La phase dispersée peut comprendre en outre au moins une autre huile différente des huiles H1 et H2. Une dispersion selon l'invention peut comprendre de 0% à 50%, de préférence de 0,0001 % à 50%, en particulier de 0,1 % à 40%, et mieux de 1 % à 25%, en poids d'huile(s) par rapport au poids total de ladite dispersion.
Corps gras solides
Selon un mode de réalisation, la phase dispersée d'une dispersion selon l'invention comprend au moins un corps gras solide à température et pression ambiante, notamment choisi parmi les cires, les corps gras pâteux, les beurres, et leurs mélanges.
Cire(s)
Par « cire », on entend au sens de l'invention, un composé lipophile, solide à température ambiante (25°C), à changement d'état solide/liquide réversible, ayant un point de fusion supérieur ou égal à 30°C pouvant aller jusqu'à 120°C. Le point de fusion peut être mesuré selon le protocole décrit dans FR 15 58849.
Les cires susceptibles d'être utilisées dans une dispersion selon l'invention sont choisies parmi les cires, solides, déformables ou non à température ambiante, d'origine animale, végétale, minérale ou de synthèse et leurs mélanges.
On peut notamment utiliser les cires hydrocarbonées comme la cire d'abeilles, la cire de lanoline, et les cires d'insectes de Chine ; la cire de riz, la cire de Carnauba, la cire de Candellila, la cire d'Ouricurry, la cire d'Alfa, la cire de fibres de liège, la cire de canne à sucre, la cire du Japon et la cire de sumac ; la cire de montan, les cires microcristallines, les paraffines et l'ozokérite ; les cires de polyéthylène, les cires obtenues par la synthèse de Fisher-Tropsch et les copolymères cireux ainsi que leurs esters, et leurs mélanges.
On peut aussi citer les cires obtenues par hydrogénation catalytique d'huiles animales ou végétales ayant des chaînes grasses, linéaires ou ramifiées, en C8- C32.
Parmi celles-ci, on peut notamment citer l'huile de jojoba hydrogénée, l'huile de tournesol hydrogénée, l'huile de ricin hydrogénée, l'huile de coprah hydrogénée et l'huile de lanoline hydrogénée, le tétrastéarate de di-(triméthylol-1 ,1 ,1 propane) vendu sous la dénomination « HEST 2T-4S » par la société HETERENE, le tétrabéhénate de di-(triméthylol-1 ,1 ,1 propane) vendue sous la dénomination HEST 2T-4B par la société HETERENE.
On peut également utiliser les cires obtenues par transestérification et hydrogénation d'huiles végétales, telles que l'huile de ricin ou d'olive, comme les cires vendues sous les dénominations de Phytowax ricin 16L64® et 22L73® et Phytowax Olive 18L57 par la société SOPHIM. De telles cires sont décrites dans la demande FR-A- 2792190.
On peut aussi utiliser des cires siliconées qui peuvent être avantageusement des polysiloxanes substitués, de préférence à bas point de fusion.
Parmi les cires de silicones commerciales de ce type, on peut citer notamment celles vendues sous les dénominations Abilwax 9800, 9801 ou 9810 (GOLDSCHMIDT), KF910 et KF7002 (SHIN ETSU), ou 176-1 1 18-3 et 176-1 1481 (GENERAL ELECTRIC).
Les cires de silicone utilisables peuvent également être des alkyl ou alcoxydiméthicones tels que les produits commerciaux suivants : Abilwax 2428, 2434 et 2440 (GOLDSCHMIDT), ou VP 1622 et VP 1621 (WACKER), ainsi que les (C20-C60) alkyldiméthicones, en particulier les (C30-C45) alkyldiméthicones comme la cire siliconée vendue sous la dénomination SF-1642 par la société GE-Bayer Silicones.
On peut également utiliser des cires hydrocarbonées modifiées par des groupements siliconés ou fluorés comme par exemple : siliconyl candelilla, siliconyl beeswax et Fluorobeeswax de Koster Keunen.
Les cires peuvent également être choisies parmi les cires fluorées.
Beurre(s) ou corps gras pâteux
Par « beurre» (également appelé « corps gras pâteux ») au sens de la présente invention, on entend un composé gras lipophile à changement d'état solide/liquide réversible et comportant à la température de 25°C une fraction liquide et une fraction solide, et à pression atmosphérique (760 mm Hg).
Le corps gras pâteux ou beurre peut être choisi parmi les composés synthétiques et les composés d'origine végétale. Un corps gras pâteux peut être obtenu par synthèse à partir de produits de départ d'origine végétale.
Le corps gras pâteux est avantageusement choisi parmi :
- la lanoline et ses dérivés tels que l'alcool de lanoline, les lanolines oxyéthylénées, la lanoline acétylée, les esters de lanoline tels que le lanolate d'isopropyle, les lanolines oxypropylénées,
- les composés siliconés polymères ou non-polymères comme les polydiméthysiloxanes de masses moléculaires élevées, les polydiméthysiloxanes à chaînes latérales du type alkyle ou alcoxy ayant de 8 à 24 atomes de carbone, notamment les stéaryl diméthicones,
- les composés fluorés polymères ou non-polymères, - les polymères vinyliques, notamment
- les homopolymères d'oléfines,
- les copolymères d'oléfines,
- les homopolymères et copolymères de diènes hydrogénés,
- les oligomères linéaires ou ramifiés, homo- ou co-polymères de (méth)acrylates d'alkyle ayant de préférence un groupement alkyle en C8-C30,
- les oligomères homo et copolymères d'esters vinyliques ayant des groupements alkyles en C8-C30,
- les oligomères homo et copolymères de vinyléthers ayant des groupements alkyles en C8-C30,
- les polyéthers liposolubles résultant de la polyéthérification entre un ou plusieurs diols en C2-C100, de préférence en C2-C50,
- les esters et les polyesters, et
- leurs mélanges.
Comme beurres d'origine végétale, on peut citer ceux décrit dans Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry (« Fats and Fatty Oils», A. Thomas, publié le 15/06/2000, D01 : 10.1002/14356007.a10_173, point 13.2.2.2. Shea Butter, Bornéo Tallow, and Related Fats (Vegetable Butters)). On peut citer plus particulièrement les triglycérides en C10-C18 (nom INCI : C10-18 Triglycérides) comportant à la température de 25°C et à pression atmosphérique (760 mm Hg) une fraction liquide et une fraction solide, le beurre de karité, le beurre de Karité Nilotica (Butyrospermum parkii), le beurre de Galam, (Butyrospermum parkii), le beurre ou graisse de Bornéo ou tengkawang tallow) (Shorea stenoptera), beurre de Shorea, beurre d'Illipé , beurre de Madhuca ou Bassia Madhuca longifolia, beurre de mowrah (Madhuca Latifolia), beurre de Katiau (Madhuca mottleyana), le beurre de Phulwara (M. butyracea), le beurre de mangue (Mangifera indica), le beurre de Murumuru (Astrocatyum murumuru), le beurre de Kokum (Garcinia Indica), le beurre d'Ucuuba (Virola sebifera), le beurre de Tucuma, le beurre de Painya (Kpangnan) (Pentadesma butyracea), le beurre de café (Coffea arabica), le beurre d'abricot (Prunus Armeniaca), le beurre de Macadamia (Macadamia Temifolia), le beurre de pépin de raisin (Vitis vinifera), le beurre d'avocat (Persea gratissima), le beurre d'olives (Olea europaea), le beurre d'amande douce (Prunus amygdalus dulcis), le beurre de cacao (Theobroma cacao) et le beurre de tournesol, le beurre sous le nom INCI Astrocaryum Murumuru Seed Butter, le beurre sous le nom INCI Theobroma Grandiflorum Seed Butter, et le beurre sous le nom INCI Irvingia Gabonensis Kernel Butter, les esters de jojoba (mélange de cire et d'huile de jojoba hydrogénée)(nom INCI : Jojoba esters) et les esters éthyliques de beurre de karité (nom INCI : Shea butter ethyl esters), et leurs mélanges.
De préférence, une dispersion selon l'invention peut comprendre de 0% à 97% en poids, de préférence de 0,5% à 70% en poids, en particulier de 1 % à 30% en poids, et mieux de 1 % à 20% en poids, de corps gras solide(s) par rapport au poids total de la phase dispersée.
Ecorce des gouttes
Comme mentionné précédemment, les gouttes selon l'invention sont de préférence entourées d'une écorce.
Selon l'invention, les gouttes obtenues peuvent présenter une écorce très fine, notamment d'épaisseur inférieure à 1 % du diamètre des gouttes.
L'épaisseur de l'écorce est ainsi de préférence inférieure à 1 μηι et est trop faible pour être mesurée par des méthodes optiques.
Selon un mode de réalisation, l'épaisseur de l'écorce des gouttes est inférieure à 1 000 nm, notamment comprise de 1 à 500 nm, de préférence inférieure à 100 nm, avantageusement inférieure à 50 nm, préférentiellement inférieure à 10 nm.
La mesure de l'épaisseur de l'écorce des gouttes de l'invention peut être effectuée par la méthode de diffusion de neutrons aux petits angles (Small-Angle X- ray Scattering), telle que mise en œuvre dans Sato et al. J. Chem. Phys. 1 1 1 , 1393- 1401 (2007).
Pour cela, les gouttes sont produites en utilisant de l'eau deutérée, puis sont lavées trois fois avec une huile deutérée, comme par exemple une huile deutérée de type hydrocarboné (octane, dodécane, hexadécane).
Après lavage, les gouttes sont ensuite transférées dans la cellule de Neutrons afin de déterminer le spectre l(q) ; q étant le vecteur d'onde.
A partir de ce spectre, on applique les traitements analytiques classiques (REF) afin de déterminer l'épaisseur de l'écorce hydrogénée (non deutérée).
Selon un mode de réalisation, l'écorce entourant les gouttes de la phase dispersée est rigidifiée, ce qui confère notamment une bonne résistance aux gouttes et diminue, voire empêche, leur coalescence.
Cette écorce est typiquement formée par coacervation, c'est-à-dire par précipitation de polymères chargés de charges opposées. Au sein d'un coacervat, les liaisons liant les polymères chargés entre eux sont de type ionique, et sont généralement plus fortes que des liaisons présentes au sein d'une membrane de type tensioactif.
L'écorce est formée par coacervation d'au moins deux polymères chargés de polarité opposée (ou polyélectrolyte) et de préférence en présence d'un premier polymère, de type cationique, et d'un deuxième polymère, différent du premier polymère, de type anionique. Ces deux polymères jouent le rôle d'agents de rigidification de la membrane.
La formation du coacervat entre ces deux polymères est généralement provoquée par une modification des conditions du milieu réactionnel (température, pH, concentration en réactifs, etc.). La réaction de coacervation résulte de la neutralisation de ces deux polymères chargés de polarités opposées et permet la formation d'une structure membranaire par interactions électrostatiques entre le polymère anionique et le polymère cationique. La membrane ainsi formée autour de chaque goutte forme typiquement une écorce qui entoure totalement le cœur de la goutte comprenant l'agent parfumant, et isole ainsi le cœur de la goutte de la phase aqueuse continue.
Polymère anionique
La phase aqueuse continue d'une dispersion selon l'invention peut ainsi en outre comprendre au moins un polymère anionique, différent du polymère réticulé ou copolymère réticulé comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères suivants : acide acrylique ou méthacrylique, acrylate ou méthacrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone, ou leurs sels et décrit plus en détails ci-après.
Dans le cadre de la présente description, on entend par "polymère de type anionique" un polymère comportant des fonctions chimiques de type anionique. On peut aussi parler de polyélectrolyte anionique.
Par "fonction chimique de type anionique", on entend une fonction chimique AH capable de céder un proton pour donner une fonction A " . Selon les conditions du milieu dans lequel il se trouve, le polymère de type anionique comporte donc des fonctions chimiques sous forme AH, ou bien sous forme de sa base conjuguée A " .
Comme exemple de fonctions chimiques de type anionique, on peut citer les fonctions acide carboxylique -COOH, éventuellement présentes sous forme d'anion carboxylate -COO-.
Comme exemple de polymère de type anionique, on peut citer tout polymère formé par la polymérisation de monomères dont au moins une partie porte des fonctions chimiques de type anionique, tel que des fonctions acide carboxylique. De tels monomères sont par exemple l'acide acrylique, l'acide maléique, ou tout monomère éthyléniquement insaturé comportant au moins une fonction acide carboxylique. Il peut par exemple s'agir de polymère anionique comprenant des unités monomères comportant au moins une fonction chimique de type acide carboxylique.
De préférence, le polymère anionique est hydrophile, c'est-à-dire soluble ou dispersible dans l'eau. Dans le cadre de l'invention, et sauf mention contraire, on entend par « hydrophile », la propriété selon laquelle un corps donné est compatible avec de l'eau ou un solvant polaire, c'est-à-dire peut accepter de l'eau ou ledit solvant, pour former avec eux une phase homogène, par exemple une solution.
Parmi les exemples de polymère de type anionique appropriés à la mise en œuvre de l'invention, on peut citer les copolymères d'acide acrylique ou d'acide maléique et d'autres monomères, tels que l'acrylamide, les acrylates d'alkyle, les acrylates d'alkyle en C5-C8, les acrylates d'alkyle en C10-C30, les méthacrylates d'alkyle en C12-C22, les méthacrylates méthoxypolyéthylèneglycol, les acrylates d'hydroxyester, les acrylates crosspolymères.
Selon un mode de réalisation, le polymère anionique selon l'invention est un carbomère ou un copolymère réticulé acrylates/C 10-30 alkyl acrylate. De préférence, le polymère anionique selon l'invention est un carbomère.
Selon un mode de réalisation, l'écorce des gouttes comprend au moins un polymère anionique, tel que par exemple un carbomère.
Dans le cadre de l'invention, et sauf mention contraire, on entend par "carbomère", un homopolymère éventuellement réticulé, issu de la polymérisation de l'acide acrylique. Il s'agit donc d'un poly(acide acrylique) éventuellement réticulé.
Parmi les carbomères de l'invention, on peut citer ceux commercialisés sous le nom Tego ® Carbomer 340FD de chez Evonik ou Carbopol ® 981 et le carbopol Ultrez 10 de chez Lubrizol.
Selon un mode de réalisation, on entend par "carbomère" ou "carbomer" ou "Carbopol ® " un polymère d'acide acrylique de haut poids moléculaire réticulé avec du sucrose allylique ou des éthers allyliques de pentaérythritol (handbook of Pharmaceutical Excipients, 5 eme Edition, plll). Par exemple, il s'agit du Carbopol ® 910, du Carbopol ® 934, Carbopol ® 934P, du Carbopol ® 940, du Carbopol ® 941 , du Carbopol ® 71 G, du Carbopol ® 980, du Carbopol ® 971 P ou du Carbopol ® 974P. Selon un mode de réalisation, la viscosité dudit carbomère est comprise entre 4 000 et 60 000 cP à 0,5% w/w. Les carbomères ont d'autres dénominations : acides polyacryliques, polymères carboxyvinyliques ou carboxy polyéthylènes.
Selon l'invention, chaque goutte peut comprendre de 0,05% à 10% en poids de polymère(s) anionique(s), notamment de carbomère(s), par rapport au poids total de ladite goutte.
Selon l'invention, le polymère anionique peut également être un copolymère réticulé acrylates/C 10-30 alkyl acrylate (nom INCI : acrylates/C 10-30 alkyl acrylate Crosspolymer) tel que défini ci-dessus.
Selon l'invention, les émulsions selon l'invention peuvent comprendre un carbomère et un copolymère réticulé acrylates/C10-30 alkyl acrylate.
Selon l'invention, la dispersion susmentionnée peut encore comprendre de 0,01 % à 10%, de préférence de 0,1 % à 2%, et préférentiellement de 0,15% à 0,5%, en poids de carbomère(s) et/ou de copolymère(s) réticulé(s) acrylates/C 10-30 alkyl acrylate par rapport au poids total de ladite dispersion.
Polymère cationique
Selon un mode de réalisation, les gouttes (la phase dispersée), et notamment l'écorce desdites gouttes, comprennent en outre un polymère de type cationique. Elles peuvent également comprendre plusieurs polymères de type cationique. Ce polymère cationique est celui mentionné ci-dessus qui forme l'écorce par coacervation avec le polymère anionique.
Dans le cadre de la présente demande, et sauf mention contraire, on entend par "polymère de type cationique" un polymère comportant des fonctions chimiques de type cationique. On peut aussi parler de polyélectrolyte cationique.
De préférence, le polymère cationique est lipophile ou liposoluble.
Dans le cadre de la présente demande, et sauf mention contraire, par "fonction chimique de type cationique", on entend une fonction chimique B capable de capter un proton pour donner une fonction BH + . Selon les conditions du milieu dans lequel il se trouve, le polymère de type cationique comporte donc des fonctions chimiques sous forme B, ou bien sous forme BH + , son acide conjugué.
Comme exemple de fonctions chimiques de type cationique, on peut citer les fonctions aminé primaire, secondaire et tertiaire, éventuellement présentes sous forme de cations ammoniums.
Comme exemple de polymère de type cationique, on peut citer tout polymère formé par la polymérisation de monomères dont au moins une partie porte des fonctions chimiques de type cationique, tel que des fonctions aminé primaire, secondaire ou tertiaire.
De tels monomères sont par exemple l'aziridine, ou tout monomère éthyléniquement insaturé comportant au moins une fonction aminé primaire, secondaire ou tertiaire.
Parmi les exemples de polymère de type cationique appropriés à la mise en œuvre de l'invention, on peut citer l'amodiméthicone, dérivé d'un polymère silicone (polydiméthylsiloxane, aussi appelé diméthicone), modifié par des fonctions aminé primaire et aminé secondaire, par exemple une amodiméthicone ayant la formule suivante :
Amodiméthicone
On peut également citer des dérivés de l'amodiméthicone, comme par exemple des copolymères de l'amodiméthicone, l'aminopropyl diméthicone, et plus généralement des polymères silicones comportant des fonctions aminés.
On peut citer le copolymère de bis-isobutyl PEG-14/amodiméthicone, le Bis (C13-15 Alkoxy) PG-Amodimethicone, le Bis-Cetearyl Amodimethicone et le bis- hydroxy/méthoxy amodiméthicone.
On peut également citer les polymères de type polysaccharide comprenant des fonctions aminé, tel que le chitosan ou les dérivés de gomme guar (chlorure d'hydroxypropyltrimonium guar).
On peut également citer les polymères de type polypeptide comprenant des fonctions aminé, tel que la polylysine.
On peut également citer les polymères de type polyéthylèneimine comprenant des fonctions aminé, tel que la polyéthylèneimine linéaire ou branchée.
Selon un mode de réalisation, les gouttes, et notamment l'écorce desdites gouttes, comprennent un polymère cationique qui est un polymère silicone modifié par une fonction aminé primaire, secondaire ou tertiaire, tel que l'amodiméthicone.
Selon un mode de réalisation, les gouttes, et en particulier l'écorce desdites gouttes, comprennent de l'amodiméthicone. Selon un mode de réalisation particulièrement préféré, le polymère cationique répond à la formule suivant
dans laquelle :
- Ri , R 2 et R 3 , indépendamment les uns des autres, représentent OH ou CH 3 ;
- R 4 représente un groupe -CH 2 - ou un groupe -X-NH- dans lequel X est un radical alkylène divalent en C3 ou C4 ;
- x est un nombre entier compris entre 10 et 5 000 =, de préférence entre 30 et 1 000 =, et mieux entre 80 et 300 ;
- y est un nombre entier compris entre 2 et 1 000, de préférence entre 4 et 100, et mieux entre 5 et 20 ; et
- z est un nombre entier compris entre 0 et 10, de préférence entre 0 et 1 , et mieux est égal à 1 .
Dans la formule susmentionnée, lorsque R 4 représente un groupe -X-NH-, X est relié à l'atome de silicium.
Dans la formule susmentionnée, Ri , R 2 et R 3 représentent de préférence CH 3 .
Dans la formule susmentionnée, R 4 est de préférence un groupe -(CH2) 3 -NH-.
Selon l'invention, chaque goutte peut comprendre de 0,01 % à 10%, de préférence de 0,05% à 10%, et mieux de 0,05% à 5%, en poids de polymère(s) cationique(s), notamment d'amodiméthicone(s), par rapport au poids total de ladite goutte (ou phase dispersée).
Selon l'invention, la dispersion susmentionnée peut comprendre de 0,05% à 5%, de préférence de 0,1 % à 2%, et préférentiellement de 0,15% à 0,5%, en poids de polymère(s) cationique(s), notamment d'amodiméthicone(s), par rapport au poids total de ladite dispersion.
Phase continue aqueuse
Comme indiqué précédemment, les dispersions selon l'invention comprennent une phase continue aqueuse, de préférence sous forme d'un gel. Selon un mode de réalisation, la phase aqueuse a une viscosité comprise entre 400 mPa.s et 20 000 mPa.s, de préférence entre 800 mPa.s et 15 000 mPa.s, telle que mesurée à 25°C.
Cette viscosité est mesurée selon la méthode décrite ci-dessus.
La phase continue des dispersions comprend de l'eau.
Outre l'eau distillée ou déionisée, une eau convenant à l'invention peut être aussi une eau de source naturelle ou une eau florale.
Selon un mode de réalisation, le pourcentage massique d'eau de la phase continue aqueuse est d'au moins 40%, et mieux au moins 50%, notamment compris entre 70% et 98%, préférentiellement compris entre 75% et 95% par rapport à la masse totale de ladite phase continue.
Tampon
La phase continue des dispersions de l'invention comprend également un tampon ou un mélange de plusieurs tampons. Selon l'invention, le tampon utilisé présente un pKa compris de 4,0 à 9,0.
Dans le cadre de la présente invention, et sauf mention contraire, on entend par "tampon" une espèce chimique qui, en solution aqueuse, maintient le pH de la composition aqueuse dans laquelle il est solubilisé, et ce malgré l'addition de petites quantités d'un acide ou d'une base, ou malgré une dilution.
Selon un mode de réalisation, le tampon comporte une ou deux fonctions acide sulfonique, de préférence une seule.
De préférence, le pKa du tampon est compris entre 5,0 et 8,0, avantageusement entre 6,0 et 8,0.
Selon un mode de réalisation, le tampon est choisi dans le groupe constitué des tampons phosphate, de l'acide 2-(N-morpholino) éthane sulfonique (MES), du 2-amino-2-hydroxyméthyl-1 ,3-propanediol, de l'acide 2-(bis(2-hydroxyethyl)amino) acétique, de l'acide 4-(2-hydroxyéthyl)-1 -pipérazine éthane sulfonique (HEPES), du citrate de sodium et de leurs mélanges.
Dans le cadre de la présente invention, et sauf mention contraire, on entend par « tampon phosphate » un tampon comprenant des ions dihydrogénophosphate et hydrogénophosphate.
Un tampon phosphate selon l'invention peut être préparé en dissolvant du phosphate monosodique ou monopotassique et du phosphate disodique ou dipotassique dans de l'eau. A titre de tampon phosphate, on peut citer le PBS, qui désigne le tampon phosphate salin (pour « phosphate buffered saline »), préparé par dissolution de phosphate disodique (10 mM), de phosphate monopotassique (1 ,76 mM), de chlorure de sodium (137 mM) et de chlorure de potassium (2,7 mM) dans de l'eau. PBS possède un pKa de 7,2 et permet de tamponner une composition aqueuse dans une gamme de pH allant de 6,5 à 7,9.
A titre de tampon phosphate, on peut également citer le tampon préparé par dissolution de phosphate disodique (0,44% massique) et de phosphate monopotassique (2,74% massique) dans de l'eau. Un tel tampon possède un pKa de 5,8.
En particulier, le tampon est l'acide 4-(2-hydroxyéthyl)-1 -pipérazine éthane sulfonique, notamment appelé HEPES (N° CAS 7365-45-9). HEPES possède un pKa de 7,5 et permet de tamponner une composition aqueuse dans une gamme de pH allant de 6,8 à 8,2. L'acide 4-(2-hydroxyéthyl)-1 -pipérazine éthane sulfonique est avantageux en ce qu'il stabilise les dispersions selon l'invention dans la gamme de pH recherchée et en outre contribue à préserver l'intégrité des gouttes selon l'invention.
Selon un mode de réalisation, la phase continue aqueuse de la dispersion comprend de 0,1 % à 10%, de préférence de 0,5% à 5%, en poids de tampon(s) par rapport au poids total de ladite phase continue aqueuse.
La dispersion selon l'invention peut comprendre de 0,1 % à 10% en poids de tampon(s), de préférence de 0,5% à 5% en poids par rapport au poids total de la dispersion.
Base
La phase continue aqueuse d'une dispersion selon l'invention comprend au moins une base. Elle peut donc comprendre une base unique ou un mélange de plusieurs bases différentes. La présence d'au moins une base dans ladite phase continue aqueuse contribue notamment à ajuster le pH mais également à rehausser la viscosité de cette dernière.
Selon un mode de réalisation, la base présente dans la phase aqueuse est une base minérale.
Selon un mode de réalisation, la base minérale est choisie dans le groupe constitué des hydroxydes des métaux alcalins et des hydroxydes des métaux alcalino-terreux et leurs mélanges. Selon un mode de réalisation, la base présente dans la phase aqueuse est une base organique.
Selon un mode de réalisation, la base organique est choisie dans le groupe constitué de l'ammoniaque, la pyridine, la triéthanolamine, l'aminométhylpropanol, ou encore la triéthylamine, et leurs mélanges.
De préférence, la base est une base minérale, et mieux est un hydroxyde de métaux alcalins, et notamment NaOH.
Selon l'invention, la dispersion de l'invention peut comprendre de 0,01 % à 10% en poids, de préférence de 0,01 % à 5% en poids, et préférentiellement de 0,05% à 1 % en poids de base(s), de préférence de base minérale, et notamment de NaOH, par rapport au poids total de ladite dispersion.
Copolymere I polymère réticulé
La phase continue aqueuse selon l'invention comprend au moins un polymère réticulé ou au moins un copolymère réticulé, ledit polymère réticulé ou copolymère réticulé comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères suivants : acide acrylique ou méthacrylique, acrylate ou méthacrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone, ou leurs sels, et étant différent du polymère anionique décrit précédemment lorsque ce dernier est présent.
La phase continue peut également comprendre un mélange de polymères réticulés ou un mélange de copolymères réticulés ou encore un mélange de polymère(s) réticulé(s) et de copolymère(s) réticulé(s).
Selon l'invention, le terme "unité dérivée de la polymérisation d'un monomère" signifie que le polymère ou copolymère est un polymère ou copolymère obtenu par polymérisation ou copolymère dudit monomère.
Selon un mode de réalisation, le polymère réticulé ou le copolymère réticulé est un polyacrylate réticulé.
Les copolymères et polymères réticulés de l'invention sont anioniques.
Selon un mode de réalisation, le copolymère est un copolymère d'acide carboxylique insaturé et de carboxylate insaturé d'alkyle en C 1 -30 , de préférence en CrC 4 . Un tel copolymère comporte au moins un motif hydrophile de type acide carboxylique insaturé oléfinique et au moins un motif hydrophobe de type ester d'alkyle (C C-30) d'acide carboxylique insaturé. De préférence, ces copolymères sont choisis parmi ceux dont le motif hydrophile de type acide carboxylique insaturé oléfinique correspond au monomère de formule (I) suivante :
H„C= C— C— OH m
I I I u
Ri O dans laquelle : Ri désigne H ou CH 3 ou C 2 H 5 , c'est-à-dire des motifs acide acrylique, acide méthacrylique ou acide éthacrylique,
et dont le motif hydrophobe de type ester d'alkyle (C C-30) d'acide carboxylique insaturé correspond au monomère de formule (II) suivante :
H 2 C=C— C— OR 3
R| O <"> dans laquelle : R 2 désigne H ou CH 3 ou C 2 H 5 (c'est-à-dire des motifs acrylates, méthacrylates ou éthacrylates) et de préférence H (motifs acrylates) ou CH 3 (motifs méthacrylates), R 3 désignant un radical alkyle en CrC 30 , et de préférence en CrC 4 , ou un groupe -[CH2-CH2-0]n-(CH 2 )m -CH 3 avec :
- n est un nombre entier compris entre 1 et 100, de préférence entre 5 et 70, mieux entre 10 et 50, et plus particulièrement entre 20 et 30 ; et
- m est un nombre entier, identique ou différent de n, compris entre 1 et 30, de préférence entre 5 et 25, et mieux entre 15 et 23.
Parmi ce type de copolymères, on utilisera plus particulièrement ceux formés à partir d'un mélange de monomères comprenant :
(i) essentiellement de l'acide acrylique,
(ii) un ester de formule (II) décrite ci-dessus et dans laquelle R 2 désigne H ou CH 3 , R 3 désignant un radical alkyle ayant de 1 à 4 atomes de carbone,
(iii) et un agent réticulant, qui est un monomère insaturé polyéthylénique copolymérisable bien connu, comme le phtalate de diallyle, le triméthylolpropane tri(meth)acrylate, diallyl itaconate, diallyl fumarate, diallyl maléate, zinc (meth)acrylate, le (méth)acrylate d'allyle, le divinylbenzène, le diméthacrylate de (poly)éthylèneglycol, le méthylène-bis-acrylamide, et l'huile de ricin.
Selon un mode de réalisation, le polymère ou le copolymère est un polymère ou copolymère d'acide acrylique et/ou d'acide méthacrylique, et/ou d'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone, de préférence de 1 à 4 atomes de carbone, et/ou de méthacrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone, de préférence de 1 à 4 atomes de carbone. Selon un mode de réalisation, le copolymère réticulé est un copolymère réticulé d'acide méthacrylique et d'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 4 atomes de carbone, de préférence 2 atomes de carbone.
Dans le cadre de l'invention, et sauf mention contraire, on entend par « copolymère réticulé d'acide méthacrylique et d'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 4 atomes de carbone », un copolymère réticulé résultant de la polymérisation d'un monomère d'acide méthacrylique et d'un monomère d'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 4 atomes de carbones.
De préférence, dans ce copolymère, l'acide méthacrylique représente de 20% à 80% en poids, de préférence de 35% à 65% en poids du poids total du copolymère.
De préférence, dans ce copolymère, l'acrylate d'alkyle représente de 15% à 80% en poids, de préférence de 35% à 65% en poids du poids total du copolymère.
En particulier, l'acrylate d'alkyle est choisi parmi le méthacrylate d'alkyle, l'acrylate d'éthyle et l'acrylate de butyle.
Selon un mode de réalisation, le polymère réticulé ou le copolymère réticulé selon l'invention, présent dans la phase aqueuse continue, est choisi dans le groupe constitué des polymères ou copolymères suivants : Acrylates Copolymer, Acrylates crosspolymer-4, Acrylates crosspolymer-3, Polyacrylate-2 Crosspolymer et Polyacrylate-14 (noms INCI).
Parmi lesdits polymères ci-dessus, on préfère tout particulièrement selon la présente invention, les produits vendus par la société LUBRIZOL sous les dénominations commerciales Fixate Superhold (nom INCI = Polyacrylate-2 Crosspolymer), Fixate Freestyle Polymer (nom INCI = Acrylates crosspolymer-3), Carbopol ® Aqua SF1 (nom INCI = Acrylates copolymer) et Carbopol ® Aqua SF2 (nom INCI = Acrylates crosspolymer-4), ou encore celui vendu par la société Croda Inc. sous la dénomination commerciale Volarest™ FL.
De préférence, le polymère réticulé ou le copolymère réticulé est choisi parmi le Carbopol ® Aqua SF1 (nom INCI = Acrylates copolymer) et le Carbopol ® Aqua SF2 (nom INCI = Acrylates crosspolymer-4).
En particulier, il s'agit du Carbopol ® Aqua SF1 (nom INCI = Acrylates copolymer).
En particulier, il s'agit du Carbopol ® Aqua SF2 (nom INCI = Acrylates crosspolymer-4). Selon un mode de réalisation, le copolymère réticulé est choisi parmi les copolymères réticulés d'acide acrylique ou méthacrylique et d'acrylates d'alkyle comprenant de 1 à 4 atomes de carbone.
Selon l'invention, la dispersion de l'invention peut comprendre de 0,1 % à 10% en poids, de préférence de 0,5% à 8% en poids, et préférentiellement de 1 % à 3% en poids de polymère(s) réticulé(s) ou copolymère(s) réticulé(s) par rapport au poids total de ladite dispersion.
Composé(s) additionnel(s)
Les dispersions de l'invention peuvent en outre comprendre des poudres, des paillettes, des colorants, des conservateurs, des humectants, des stabilisateurs, des chélateurs, des émollients etc .. ou tout additif cosmétique usuel, et leurs mélanges.
Les dispersions selon l'invention peuvent encore comprendre au moins un actif, de préférence choisi parmi les agents hydratants, les agents cicatrisants, les agents dépigmentants, les filtres UV, les agents desquamants, les agents antioxydants, les actifs stimulant la synthèse des macromoléculaires dermiques et/ou épidermiques, les agents dermodécontractants, les agents anti-transpirants, les agents anti-âge, et leurs mélanges.
Bien entendu, l'homme du métier veillera à choisir le(s) composé(s) additionnel(s) et/ou leur quantité en fonction de la nature aqueuse ou grasse de la phase considérée et/ou de telle manière que (i) les propriétés avantageuses d'une dispersion selon l'invention et (ii) l'intégrité des gouttes formant ladite dispersion ne soient pas ou substantiellement pas altérées par l'adjonction envisagée. Ces ajustements relèvent des compétences de l'homme du métier.
En particulier, selon l'invention, les gouttes, et notamment le cœur des gouttes, peuvent comprendre en outre au moins un composé choisi parmi : les colorants, les stabilisateurs, les chélateurs, les conservateurs, les émollients, les agents modificateurs choisis parmi des agents de texture, de viscosité, de pH, de force osmotique ou des modifications d'indice de réfraction, et leurs mélanges.
Parmi les agents conservateurs, on peut notamment citer le phénoxyéthanol, le pentylène glycol et l'EDTA.
Selon un mode de réalisation, les dispersions selon l'invention comprennent au moins un agent conservateur, et de préférence un mélange de plusieurs agents conservateurs. De préférence, la teneur en poids d'agent(s) conservateur(s) est comprise entre 0,1 % et 10%, de préférence entre 0,5% et 5%, par rapport au poids total de ladite dispersion.
Selon un mode de réalisation, les dispersions de l'invention comprennent en outre de la glycérine. De préférence, les dispersions de l'invention comprennent au moins 5% en poids de glycérine par rapport au poids total desdites dispersions. En effet, au-delà de la texture, les dispersions selon l'invention apportent un autre avantage par rapport aux émulsions « classiques » car elles permettent d'utiliser de la glycérine, qui plus est dans des teneurs élevées.
Elles peuvent en particulier comprendre de la glycérine en une teneur supérieure ou égale à 10%, supérieure ou égale à 20%, supérieure ou égale à 30%, supérieure ou égale à 40%, voire jusqu'à 50%, en poids, par rapport au poids total de ladite dispersion.
Pour des raisons évidentes, la glycérine est présente au niveau de la phase aqueuse d'une émulsion selon l'invention.
Une dispersion selon ce mode de réalisation est particulièrement intéressante en ce qu'elle confère à une composition parfumante en tant que telle des propriétés additionnelles d'hydratation exacerbées.
Procédés de préparation
Les dispersions selon l'invention peuvent être préparées par différents procédés.
Ainsi, les dispersions selon l'invention présentent l'avantage de pouvoir être préparées selon un procédé simple « non-microfluidique », à savoir par simple émulsification.
Comme dans une émulsion classique, une solution aqueuse et une solution grasse sont préparées séparément. C'est l'ajout sous agitation de la phase grasse dans la phase aqueuse qui crée l'émulsion directe. Dans le cadre de la présente invention, la solution/phase grasse est figurée par une solution/phase comprenant au moins un agent parfumant.
Les dispersions selon l'invention peuvent également être préparées selon un procédé microfluidique, notamment comme décrit dans les demandes internationales WO 2012/120043 ou WO 2015/055748.
Selon ce mode de réalisation, les gouttes présentent une distribution de taille uniforme. De préférence, les dispersions de l'invention sont constituées d'une population de gouttes d'agent(s) parfumant monodispersées, notamment telles qu'elles possèdent un diamètre moyen D compris de 20 μηι à 2 500 μηι, en particulier de 500 μηι à 5 000 μηι, et un coefficient de variation Cv inférieur à 10%, voire inférieur à 3%.
Dans le cadre de la présente description, on entend par "gouttes monodispersées" le fait que la population de gouttes de la dispersion selon l'invention possède une distribution de taille uniforme. Des gouttes monodispersées présentent une bonne monodispersité. A l'inverse, des gouttes présentant une mauvaise monodispersité sont dites "polydispersées".
Selon un mode, le diamètre moyen D des gouttes est par exemple mesuré par analyse d'une photographie d'un lot constitué de N gouttes, par un logiciel de traitement d'image (Image J). Typiquement, selon cette méthode, le diamètre est mesuré en pixel, puis rapporté en μηι, en fonction de la dimension du récipient contenant les gouttes de la dispersion.
De préférence, la valeur de N est choisie supérieure ou égale à 30, de sorte que cette analyse reflète de manière statistiquement significative la distribution de diamètres des gouttes de ladite émulsion.
On mesure le diamètre Di de chaque goutte, puis on obtient le diamètre moyen D en calculant la moyenne arithmétique de ces valeurs :
1 N
D = -∑D I
A partir de ces valeurs D„ on peut également obtenir l'écart-type σ des diamètres des gouttes de la dispersion :
L'écart-type σ d'une dispersion reflète la répartition des diamètres D, des gouttes de la dispersion autour du diamètre moyen D .
En connaissant le diamètre moyen D et l'écart-type σ d'une dispersion, on peut déterminer que l'on trouve 95,4% de la population de gouttes dans l'intervalle de diamètres [ D ~~ 2σ; D + 2σ ] et que l'on trouve 68,2% de la population dans l'intervalle Ιό- σ;0 + σ] Pour caractériser la monodispersité de la dispersion selon ce mode de l'invention, on peut calculer le coefficient de variation :
C =
v D
Ce paramètre reflète la répartition des diamètres des gouttes en fonction du diamètre moyen de celles-ci.
Le coefficient de variation C v des diamètres des gouttes d'agent parfumant selon ce mode de l'invention est inférieur à 10%, de préférence inférieur à 5%, voire inférieur à 3%.
Alternativement, la monodispersité peut être mise en évidence en plaçant un échantillon de dispersion dans un flacon à section circulaire constante. Une agitation douce par rotation de un quart de tour sur une demi-seconde autour de l'axe de symétrie traversant le flacon, suivie d'un repos d'une demi-seconde est effectuée, avant de répéter l'opération en sens inverse, et ce quatre fois de suite.
Les gouttes d'agent(s) parfumant s'organisent sous une forme cristalline lorsqu'elles sont monodispersées. Ainsi, elles présentent un empilement suivant un motif se répétant suivant dans les trois dimensions. Il est alors possible d'observer, un empilement régulier qui indique une bonne monodispersité, un empilement irrégulier traduisant la polydispersité de la dispersion.
La présence, dans la phase dispersée, de corps gras solide(s) à température et pression ambiante, telle qu'envisagée précédemment, peut nécessiter des ajustements au niveau du procédé de préparation d'une dispersion selon l'invention. En particulier, le procédé de préparation d'une telle dispersion selon l'invention peut comprendre une étape de chauffage (entre 40°C et 150°C, notamment entre 50°C et 90°C) de la phase dispersée avant mélange/mise en contact de ladite phase dispersée avec la phase aqueuse et, le cas échéant et dans le cas d'un procédé « non-microfluidique » tel que susmentionné, le maintien de ce chauffage lors de l'agitation jusqu'à l'obtention de la dispersion recherchée.
Ces ajustements relèvent des compétences générales de l'homme du métier.
Dans le cas d'une dispersion selon l'invention, les solutions (ou fluides) utilisés pour constituer la phase aqueuse continue et la phase dispersée sont respectivement désignés Fluide Externe (FE) et Fluide Interne (FI) :
- le fluide FI comprend au moins un agent parfumant et en outre, de façon optionnelle, au moins un premier polymère précurseur du coacervat, notamment un polymère cationique, et en particulier une amodiméthicone, au moins une huile, au moins un corps gras solide à température et pression ambiante et/ou au moins un composé additionnel, notamment tels que définis précédemment ;
- le fluide FE comprend au moins de l'eau et en outre, de façon optionnelle, au moins un polymère réticulé ou copolymère réticulé comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères choisis dans le groupe constitué de l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique, de l'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone et de leurs sels, au moins un deuxième polymère précurseur du coacervat, différent du polymère réticulé ou un copolymère réticulé susmentionné et différent du premier polymère précurseur du coacervat, notamment un polymère anionique, et en particulier un carbomère, au moins un composé additionnel susmentionné, voire des conservateurs et/ou d'autres produits solubles dans l'eau tels que la glycérine ;
- Ie(s) tampon possédant un pKa compris de 4,0 à 9,0, la base, de préférence minérale, et le(s) polymère(s) réticulé(s) ou copolymère(s) réticulé(s) comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères choisis dans le groupe constitué de l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique, de l'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone et de leurs sels (notamment si le fluide FE ci-dessus en est dénué) sont injectés dans le fluide externe aqueux FE après formation de la dispersion selon l'invention, et donc après formation des gouttes, et donc après mélange des fluides FI et FE.
Selon un mode de réalisation, le procédé de préparation d'une dispersion selon l'invention comprend une étape de formation des gouttes comprenant :
- la mise en contact d'un fluide FE et d'un fluide FI tels que définis ci-dessus;
- la formation des gouttes de phase dispersée, constituée du fluide FI, dispersée dans une phase aqueuse continue constituée de fluide FE, lesdites gouttes comprenant une écorce isolant le cœur des gouttes de la phase dispersée de la dispersion ; et
- l'ajout successif ou simultané d'au moins un polymère réticulé ou un copolymère réticulé comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères choisis dans le groupe constitué de l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique, de l'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes de carbone et de leurs sels (notamment si le fluide FE en est dénué), d'au moins un tampon possédant un pKa compris de 4,0 à 9,0 et d'au moins une base, de préférence minérale. Selon un mode de réalisation où la dispersion est préparée selon un procédé microfluidique et où le fluide FI comprend au moins le premier polymère précurseur du coacervat susmentionné, l'étape de mise en contact du fluide FE et du fluide FI tels que définis ci-dessus peut en outre comprendre la présence d'un fluide intermédiaire miscible avec le fluide FI, comme décrit dans WO 2012/120043. Ce fluide intermédiaire est destiné à former une pellicule autour de la goutte formée par le fluide FI dans le fluide FE. Ainsi, le fluide intermédiaire retarde la diffusion du premier polymère précurseur du coacervat jusqu'à ce que le fluide intermédiaire se soit mélangé avec le fluide FI et assure ainsi la formation de gouttes très stables stabilisées par une écorce très fine sans obstruction du dispositif microfluidique.
Selon un mode de réalisation, le fluide intermédiaire peut comprendre au moins un agent parfumant, identique ou différent de celui présent dans le fluide FI.
Selon un mode de réalisation, lorsque le FI comprend au moins un corps gras solide à température et pression ambiantes tel que décrit précédemment, le procédé de préparation d'une dispersion selon l'invention peut en outre comprendre une étape de chauffage du fluide FI, à une température comprise de 40°C à 150°C, de préférence de 50°C à 90°C, préalablement à l'étape susmentionnée de formation des gouttes, et donc avant mélange/mise en contact de ladite phase grasse avec la phase aqueuse continue.
Ce mode de réalisation, dans le cas d'un procédé « non-microfluidique » tel que susmentionné, peut nécessiter le maintien de cette étape de chauffage après mélange/mise en contact de ladite phase grasse avec la phase aqueuse continue lors de l'agitation jusqu'à l'obtention de l'émulsion recherchée.
Ce mode de réalisation, dans le cas où l'émulsion est préparée selon un procédé microfluidique, est avantageux, notamment, en ce qu'il permet de s'affranchir de la présence du fluide intermédiaire décrit ci-dessus.
Selon ce mode de réalisation, le procédé de préparation peut en outre comprendre, entre l'étape de chauffage et l'étape de formation des gouttes, une étape consistant à abaisser la température du fluide FI, le cas échéant jusqu'à température ambiante.
Utilisations de la dispersion
De manière préférée, une dispersion selon l'invention est directement utilisable, à l'issue des procédés de préparation précités, à titre de composition, notamment cosmétique. La dispersion selon l'invention, lorsque préparée au moyen d'un procédé micro-fluidique tel que décrit ci-dessus, est également utilisable à titre de composition, notamment cosmétique, après séparation des gouttes et redispersion de celles-ci dans une seconde phase appropriée.
L'invention concerne également l'utilisation d'une dispersion selon l'invention pour la préparation d'une composition, notamment cosmétique.
Ainsi, la présente invention concerne également une composition cosmétique comprenant une dispersion susmentionnée, en association avec un milieu physiologiquement acceptable.
Dans le cadre de l'invention, et sauf mention contraire, on entend par "milieu physiologiquement acceptable", un milieu approprié aux applications cosmétiques, et convenant notamment à l'application d'une composition de l'invention sur la peau et/ou les cheveux. Le milieu physiologiquement acceptable est généralement adapté à la nature du support sur lequel doit être appliquée la composition, ainsi qu'à l'aspect sous lequel la composition doit être conditionnée.
Les compositions cosmétiques selon l'invention peuvent être des produits de soin, de protection solaire, de nettoyage (démaquillage), d'hygiène ou de maquillage de la peau.
Ces compositions sont donc destinées à être appliquées notamment sur la peau.
Ainsi, la présente invention concerne également l'utilisation cosmétique non thérapeutique d'une dispersion ou composition cosmétique susmentionnée, comme produit de maquillage, d'hygiène, de nettoyage, de soin et/ou de parfumage de matières kératiniques, notamment de la peau.
Selon un mode de réalisation, les dispersions ou compositions de l'invention sont sous la forme d'un fond de teint, d'un démaquillant, d'un soin du visage et/ou du corps et/ou du cheveu, d'un soin anti-âge, d'un protecteur solaire, d'un soin peau grasse, d'un soin whitening, d'un soin hydratant, d'une BB cream, crème teintée ou fond de teint, d'un nettoyant visage et/ou corps, d'un gel douche ou d'un shampoing.
Une composition de soin selon l'invention peut être en particulier une composition solaire, une crème de soin, une composition/crème parfumante, un sérum ou un déodorant.
Les dispersions ou compositions selon l'invention peuvent être sous diverses formes, notamment sous forme de crème, de baume, de lotion, de sérum, de gel, de gel-crème ou encore de brume.
A l'application sur une matière kératinique, en particulier la peau, d'une dispersion ou d'une composition selon l'invention, les gouttes de la dispersion se déstabilisent très rapidement, typiquement sous le cisaillement généré par les doigts sur la matière kératinique, sans opposer de résistance. Ce comportement à l'application présente l'avantage de contraster avec l'aspect visuel solide et granulaire des gouttes de la dispersion.
Selon un mode de réalisation particulier, une dispersion selon l'invention n'est pas dédiée au soin des cheveux. En d'autres termes, une dispersion selon l'invention n'est pas une composition capillaire, un shampoing ou un après- shampoing (« hair conditioner »).
La présente invention concerne également un procédé non thérapeutique de traitement cosmétique d'une matière kératinique, en particulier de la peau, comprenant une étape d'application sur la matière kératinique, en particulier la peau, d'au moins une couche d'une dispersion ou d'au moins une composition cosmétique susmentionnée.
Dans toute la demande, le libellé "comprenant un" ou "comportant un" signifie "comprenant au moins un" ou "comportant au moins" un sauf si le contraire est spécifié.
Dans toute la description ci-dessus, sauf mention contraire, le terme « compris(e) entre x et y » correspond à une gamme inclusive, c'est-à-dire que les valeurs x et y sont incluses dans la gamme.
Les exemples suivants permettent d'illustrer l'invention sans toutefois la limiter.
EXEMPLES
Matières premières
Le parfum utilisé comprend 4% en poids d'alcools linéaires et/ou ramifiés et 96% en poids d'autres ingrédients de parfumerie (et donc 0% en poids d'aldéhydes et 0% en poids d'ingrédients de ClogP < 2,1 ).
Exemple 1 : Préparation d'une dispersion de parfum sans coacervation
Cet exemple a consisté à préparer un gel suspendant des gouttelettes de parfum sans stabilisation de celles-ci par une membrane de coacervat.
La composition de l'exemple 1 est constituée des ingrédients suivants (cf. tableau ci-dessous) :
La composition de l'exemple 1 est préparée selon le protocole suivant :
On mélange la moitié d'eau finale et les conservateurs. On agite à l'aide d'une pale type défloculeuse pendant 15 min à 300 tpm.
On ajoute le Crosspolymère tout en maintenant l'agitation douce.
On prépare séparément une solution avec l'Hepes, la soude et le reste d'eau qui vient être ajoutée lentement à la solution précédente toujours sous agitation.
Finalement on incorpore le parfum lentement et on continue à agiter jusqu'à dispersion totale.
La viscosité est mesurée selon la méthode indiquée plus haut dans la description. Cette composition s'est avérée avantageusement stable pendant au moins un mois à 50°C. Même si le pH a diminué, la viscosité du gel est restée stable au cours du temps et à 50°C.
Cet exemple permet donc de montrer que l'utilisation d'un copolymère réticulé ou polymère réticulé selon l'invention permet avantageusement de stabiliser des compositions comprenant une quantité élevée de parfum.
Exemple 2 : Préparation d'une composition parfumante
La composition parfumante de l'exemple 2 (sérum parfum) est un produit parfumé pompable qui est stable dans le temps.
La composition de l'exemple 2 est constituée des ingrédients suivants (cf. tableau ci-dessous) :
La composition de l'exemple 2 est préparée selon le protocole suivant :
On mélange la moitié d'eau et les conservateurs. On agite à l'aide d'une pale type défloculeuse pendant 15 min à 300 tpm.
On arrête l'agitation pour incorporer le carbomère, on attend 1 h l'hydratation de celui-ci pour ensuite agiter à l'aide d'une défloculeuse rapidement mais sans incorporer de bulles d'air pendant 2h. On ajoute le crosspolymère et on agite jusqu'à dispersion complète.
On prépare séparément une solution avec l'Hepes, la soude et le reste d'eau qui vient être ajoutée lentement à la solution précédente toujours sous agitation.
Finalement, on prépare la phase A en mélangeant l'isononyl isononanoate, l'amodiméthicone et le parfum. Cette phase A est ensuite incorporée à la phase aqueuse sous agitation modérée.
En variante, la solution avec l'Hepes, la soude et le reste d'eau peut être ajoutée après dispersion de la phase A dans la solution de carbomère.
La composition finale de la composition parfumante de l'exemple 2 est la suivante :
La stabilité de cette composition a été étudiée à 50°C pendant plusieurs jours. Les résultats en termes de pH et de viscosité sont fournis dans le tableau suivant :
La viscosité est mesurée selon la méthode décrite dans l'exemple 1 .
Cette composition s'est avérée avantageusement stable pendant au moins un mois à 50°C. En effet, la viscosité et le pH ont peu varié au cours du temps et à 50°C. De ce fait, le gel s'est très peu acidifié et a conservé ses propriétés suspensives. Qui plus est, la composition selon l'exemple 2 présente un profil olfactif similaire à celui d'une composition parfumante classique, c'est-à-dire hydroalcoolique et comprenant une teneur en parfum identique. Exemple 3 : Préparation d'une composition parfumante
La composition parfumante de l'exemple 3 (sérum parfum) est un produit parfumé (qui peut être pulvérisé) qui est stable dans le temps.
La composition de l'exemple 3 est constituée des ingrédients suivants (cf. tableau ci-dessous) :
La composition de l'exemple 3 est préparée selon le protocole de l'exemple 2. La composition finale de la composition parfumante de l'exemple 3 est la suivante :
La stabilité de la composition de l'exemple 3 a été étudiée à 50°C pendant plusieurs jours. Les résultats en termes de pH et de viscosité sont fournis dans le tableau suivant :
Cette composition s'est avérée avantageusement stable pendant au moins un mois à 50°C. En effet, la viscosité et le pH ont peu varié au cours du temps et à 50°C. De ce fait, le gel s'est très peu acidifié et a conservé ses propriétés suspensives.
Qui plus est, la composition selon l'exemple 3 présente un profil olfactif similaire à celui d'une composition parfumante classique, c'est-à-dire hydroalcoolique et comprenant une teneur en parfum identique. Exemple 4 : exemple comparatif
Cet exemple a consisté à préparer deux compositions qui diffèrent au niveau du gel aqueux suspendant les gouttelettes de parfum stabilisées par une membrane de coacervat.
Les compositions de l'exemple 4 sont constituées des ingrédients suivants (les pourcentages indiqués sont exprimés par rapport au poids total de la phase considérée) :
Les compositions finales comprennent 90% en poids de phase aqueuse A et 10% en poids de phase dispersée B telles que décrites ci-dessus, par rapport au poids total de ladite composition.
Les compositions de l'exemple 4 sont préparées selon le protocole suivant :
Phase A :
On mélange la moitié d'eau et les conservateurs. On agite à l'aide d'une pale type défloculeuse pendant 15 min à 300 tpm.
On incorpore le carbomère sous agitation puis on maintient cette agitation pendant 1 h pour assurer l'hydratation de celui-ci. Pour la composition A, on ajoute le crosspolymère et on agite jusqu'à dispersion complète.
On prépare séparément une solution avec l'Hepes, la soude et le reste d'eau qui vient être ajoutée lentement à la solution précédente toujours sous agitation.
Phase B :
En parallèle, on prépare la phase B en mélangeant l'amodiméthicone et le parfum. Cette phase B est ensuite incorporée à la phase aqueuse A sous agitation modérée.
En variante, la solution avec l'Hepes, la soude et le reste d'eau peut être ajoutée après dispersion de la phase B dans la phase A.
La stabilité des compositions de l'exemple 4 a été étudiée à 50°C pendant plusieurs jours. Les résultats en termes de pH et de viscosité sont fournis dans les tableaux suivants :
La viscosité est mesurée selon la méthode indiquée plus haut dans la description. Par rapport à la composition comparative B, la composition A selon l'invention s'est avérée significativement plus stable pendant au moins un mois à 50°C. Même si le pH de la composition A a diminué, la viscosité du gel est restée stable au cours du temps et à 50°C.
Cet exemple permet donc de montrer que l'utilisation d'un copolymère réticulé ou polymère réticulé selon l'invention permet avantageusement de stabiliser des compositions comprenant une quantité élevée de parfum.
Qui plus est, la composition A selon l'exemple 4 présente un profil olfactif similaire à celui d'une composition parfumante classique, c'est-à-dire hydroalcoolique et comprenant une teneur en parfum identique.