Dispositif antivol de direction pour véhicule automobile

La présente invention concerne un dispositif antivol destiné à sécuriser un mécanisme de direction de véhicule. Plus particulièrement, la présente invention concerne un dispositif antivol mettant en œuvre un pêne mobile à même d'être verrouillé par des moyens de supercondamnation.

Les dispositifs d'antivol comportent des moyens de verrouillage comportant un pêne monté mobile dans une première partie du corps de l'antivol, entre une position décondamnée dans laquelle il est destiné à être disposé à distance d'une colonne de direction, et une position condamnée dans laquelle il est destiné à bloquer ladite colonne. Le pêne est commandé en déplacement par l'intermédiaire d'un verrou rotatif intégré dans une seconde partie de l'antivol.

Certains antivols à sécurité renforcée comprennent en outre des moyens de super condamnation aptes à bloquer le pêne en position condamnée, en cas de tentative d'effraction. Une personne mal intentionnée peut en effet décider de casser le corps de l'antivol pour accéder au pêne, afin de le désactiver en vue de libérer la rotation de la colonne de direction. La présence des moyens de supercondamnation permet de maintenir le pêne dans sa position condamnée, de sorte que la colonne demeure malgré tout bloquée en rotation. On connaît du document FR2909953 un tel dispositif antivol comportant des moyens de supercondamnation à même d'immobiliser le pêne en cas de séparation des deux parties de l'antivol, la mise en œuvre des moyens de supercondamnation étant commandée par le déplacement d'un élément déclencheur qui est monté amovible depuis une position de maintien dans laquelle il condamne toute activation desdits moyens de supercondamnation, l'élément déclencheur étant maintenu en position de maintien par un rotor du verrou.

Toutefois, les constructeurs automobiles demandent une tenue à l'effraction des antivols sans cesse croissante. Parallèlement, ces mêmes constructeurs souhaitent réduire de manière importante le poids de leurs véhicules, il devient alors très intéressant de réduire le poids des antivols de direction.

La présente invention vise à proposer un dispositif d'antivol pour laquelle la tenue à l'effraction est conservée, voire améliorée et dont le poids est diminué. A cet effet, l'invention à pour objet un dispositif antivol de direction pour véhicule automobile, comportant un corps d'antivol comprenant : - une première partie logeant des moyens de verrouillage comportant un pêne monté mobile entre une position décondamnée dans laquelle il est destiné à être disposé à distance d'une colonne de direction, et une position condamnée dans laquelle il est destiné à bloquer ladite colonne, un coulisseau d'entraînement du pêne apte à entraîner le pêne en position condamnée ou décondamnée et, - une seconde partie à l'intérieur de laquelle est destiné à être inséré et solidarisé un verrou apte à commander le déplacement dudit coulisseau, caractérisé en ce que ladite seconde partie est réalisée en un matériau présentant une masse spécifique inférieure à la masse spécifique du matériau de ladite première partie et en ce que ladite première partie comporte des moyens de supercondamnation agencés pour bloquer le pêne en position condamnée en cas d'arrachement de la seconde partie.

Le matériau de la seconde partie est ainsi plus léger que le matériau de la première partie, de sorte que le poids du corps de l'antivol est réduit. En outre, la résistance mécanique des parties sensibles comportant les moyens de verrouillage et de supercondamnation n'est pas amoindrie, et la tenue en cas d'effraction est renforcée par les moyens de supercondamnation agencés pour bloquer le pêne en cas de rupture de la seconde partie de résistance mécanique plus faible.

Selon une ou plusieurs caractéristiques du dispositif antivol prise seule ou en combinaison, ladite seconde partie est réalisée au moins en partie en plastique, - le plastique comporte au moins 50% de fibres de verre, ladite seconde partie est réalisée au moins en partie en magnésium, ladite première partie est réalisée en alliage à base de zinc, aluminium et magnésium. lesdits moyens de supercondamnation sont sollicités dans une position supercondamnée de blocage du pêne et retenus dans une position passive par la

coopération de ladite première et ladite seconde partie, de sorte que l'arrachement de ladite seconde partie libère lesdits moyens de supercondamnation en position supercondamnée, lesdits moyens de supercondamnation sont retenus par un élément déclencheur du coulisseau d'entraînement du pêne dans la position passive et ledit élément déclencheur est sollicité à l'encontre d'une came du verrou, de sorte que la désolidarisation de ladite came libère lesdits moyens de supercondamnation, ledit élément déclencheur est apte à coulisser dans un guide dudit coulisseau entre une position de maintien dans laquelle ledit élément déclencheur est couplé auxdits moyens de supercondamnation et la position supercondamnée dans laquelle ledit élément déclencheur est à distance desdits moyens de supercondamnation,

- lesdits moyens de supercondamnation comportent un pion de supercondamnation présentant un orifice adapté pour recevoir une extrémité dudit élément déclencheur de sorte que ledit élément déclencheur retienne le pion de supercondamnation dans la position passive, lesdits moyens de supercondamnation sont portés par le pêne et ledit pion est sollicité à l'encontre d'un logement correspondant ménagé dans ladite première partie, - ladite came présente une butée pour ledit élément déclencheur dans la position condamnée pour empêcher le pêne d'atteindre la position décondamnée par l'exercice d'une force sur le pêne distincte de celle exercée par le coulisseau d'entraînement.

D'autres avantages et caractéristiques apparaîtront à la lecture de la description de l'invention, ainsi que sur les figures annexées sur lesquelles : la figure 1 représente une vue en perspective d'un dispositif antivol à l'état assemblé, la figure 2 représente le dispositif antivol de la figure 1 avec une première partie désolidarisée d'une seconde partie,

- la figure 3 est une vue en coupe et de côté d'un détail d'un dispositif antivol à l'état condamné selon un premier mode de réalisation,

- la figure 4 est une vue de côté d'éléments d'un dispositif antivol selon un deuxième mode de réalisation, - la figure 5A est une vue en coupe et de dessus d'un détail d'un dispositif antivol à l'état condamné selon un troisième mode de réalisation et, la figure 5B est une vue analogue du dispositif antivol de la figure 5 A à l'état super condamné.

Sur ces figures, les éléments identiques portent les mêmes numéros de référence.

Les figures 1 à 4, 5A et 5B illustrent un dispositif antivol de direction pour véhicule automobile, comportant un corps d'antivol comprenant une première et une seconde partie 1, 2 (voir plus précisément la figure 2).

La première partie 1 comporte par exemple un collier de serrage comprenant deux demi-colliers la, Ib reliés d'une part, par une liaison pivotante I-I et d'autre part, par des moyens de fixation, tels que des vis de serrage, pour s'assembler autour d'une colonne de direction.

La première partie 1, et plus particulièrement le demi-collier Ib, loge des moyens de verrouillage et des moyens de supercondamnation. Mieux visibles sur la figure 3, les moyens de verrouillage comportent un pêne 4 monté mobile entre une position décondamnée dans laquelle il est destiné à être disposé à distance d'une colonne de direction (non représenté), et une position condamnée (figures 3, 5A et 5B) dans laquelle il est destiné à bloquer la colonne.

Le pêne 4 est monté coulissant dans la première partie 1 du corps d'antivol, via un guide pêne 6 dont on distingue la surface extérieure sur la figure 2. Ainsi, dans la position décondamnée, le pêne 4 est en position escamotée arrière, c'est-à-dire, complètement rentré à l'intérieur du guide pêne 6 et occupe l'espace 8 à l'extrémité non débouchante du guide pêne 6. En outre, dans la position condamnée, le pêne 4 fait saillie à l'extrémité débouchante du guide pêne 6 de manière à pouvoir coopérer classiquement par emboîtement avec un élément de la colonne de direction (figure 2).

En revenant à la figure 3, on distingue que les moyens de verrouillage comportent en outre un coulisseau d'entraînement 10 du pêne apte à entraîner le pêne 4 en position condamnée ou décondamnée.

Le coulisseau d'entraînement 10 présente par exemple une protubérance 12 conformée pour s'assembler solidairement avec une rainure correspondante 14 ménagée sur le pêne 4, de manière à entraîner le pêne 4 le long du guide pêne 6. Pour plus de stabilité, le coulisseau d'entraînement présente par exemple un prolongement 16 conformé pour coulisser dans un épaulement 18 correspondant du guide pêne 6.

Le déplacement du coulisseau 10 est commandé par un verrou 20 destiné à être inséré et solidarisé à l'intérieur d'un stator de verrou 21 de la seconde partie 2 du corps d'antivol.

Le verrou 20 comporte un rotor 22 et une came 24 solidarisée à l'extrémité arrière rotor 22. Le rotor 22 et la came 24 sont agencés pour tourner en rotation dans le stator de verrou 21. En outre, dans la position condamnée, la came 24 peut être solidarisée au stator de verrou 21 par un crochet amovible non représenté.

Le verrou 20 est également destiné à commander l'activation des fonctions électriques du véhicule, ainsi que le démarrage du moteur. Il est couplé par l'intermédiaire de la came 24 à un interrupteur destiné à être logé dans un connecteur adapté 26 de la seconde partie 2 du corps d'antivol (voir figure 2). On peut également prévoir que la seconde partie 2 du corps d'antivol soit destinée à comporter les moyens décodeurs du dispositif antivol permettant de décoder le code d'une clef du verrou 20 (non représenté).

La seconde partie 2 est réalisée en un matériau présentant une masse spécifique inférieure à la masse spécifique du matériau de la première partie 1 et la première partie 1 comporte des moyens de supercondamnation agencés pour bloquer le pêne 4 en position condamnée en cas d'arrachement de la seconde partie 2.

La seconde partie 2 est par exemple réalisée au moins en partie en plastique. On prévoit par exemple un plastique comportant au moins 50% de fibres de verre. En alternative ou en complément, on prévoit que la seconde partie 2 est réalisée au moins en partie en magnésium.

En outre, la première partie 1 est par exemple réalisée en alliage à base de zinc, aluminium et magnésium avec parfois du cuivre. Ce type d'alliage est mieux connu sous la dénomination « Zamak » (marque déposée). Les proportions moyennes pour la réalisation de l'alliage sont par exemple de 95 % de zinc, de 4 % d'aluminium, de 1 % de cuivre et d'environ 0,03 % de magnésium. Ce type d'alliage présente l'avantage d'être résistant et facile à travailler. De plus, il ne s'oxyde pas et est idéal pour le moulage sous pression car il a une très bonne fluidité.

Ainsi, le corps d'antivol est réalisé en deux matériaux distincts pour la première 1 et la seconde partie 2. Le matériau de la seconde partie 2, par exemple en plastique ou en magnésium est plus léger que le matériau de la première partie 1, en alliage, de sorte que le poids du corps d'antivol est diminué (le corps d'antivol pèse entre 500 à 600 g au lieu de 800 à 900 g). En outre, la seconde partie 2 étant plus vulnérable, elle va servir de

« fusible » en cas de tentative d'arrachement, et céder en premier, laissant la première partie 1 de meilleure résistance mécanique en position sur la colonne, l'arrachement de la seconde partie déclenchant les moyens de supercondamnation.

Selon un mode de réalisation illustré par les figures 3, 4 et 5 A et 5B, les moyens de supercondamnation sont retenus dans une position passive par un élément déclencheur 28 du coulisseau d'entraînement 10 des moyens de verrouillage.

L'élément déclencheur 28 est sollicité, par des moyens de rappel élastique 30, tel qu'un ressort, à l'encontre de la came 24 du verrou 20, pour d'une part, coopérer lors d'une utilisation normale pour commander l'entraînement du pêne 4 et d'autre part, libérer les moyens de supercondamnation en cas de désolidarisation de la came du verrou 20. La désolidarisation de la came du verrou 20 est réalisée par exemple par l'arrachement du verrou 20 ou plus généralement, en cas de rupture du stator de verrou 21 lorsque la came 24 est solidarisée au stator de verrou 21 en position condamnée.

Les moyens de supercondamnation sont ainsi mis en œuvre par les moyens de verrouillage coopérant avec la came 24 du verrou 20, de sorte que l'arrachement du verrou 20 ou la rupture du corps de l'antivol provoque la supercondamnation du pêne 4. Cet agencement rend le dispositif antivol moins encombrant et plus facile à agencer. Le

dispositif antivol est en outre sensiblement plus robuste que ceux de l'état de la technique.

A cet effet, l'élément déclencheur 28 est par exemple apte à coulisser dans un guide du coulisseau 10 entre d'une part, une position de maintien dans laquelle les moyens de supercondamnation sont en position passive et d'autre part, une position supercondamnée.

Dans la position de maintien, l'élément déclencheur 28 est couplé aux moyens de supercondamnation pour les retenir en position passive et empêcher leur activation.

L'élément déclencheur 28 peut alors entraîner librement le pêne 4. Dans la position supercondamnée, l'élément déclencheur 28 est à distance des moyens de supercondamnation.

Le guide du coulisseau 10 est par exemple formé par une rainure transversale 32 débouchant à une extrémité sur une surface active de la came 24 et débouchant à l'autre extrémité, face aux moyens de supercondamnation. La came 24 présente par exemple une forme générale cylindrique dont une face latérale présente une rampe 34 pour coopérer avec l'élément déclencheur 28 et un logement de blocage 35 orienté radialement vers l'intérieur de la came 24.

La rampe latérale 34 provoque le coulissement de l'élément déclencheur 28 selon la flèche 36 (figure 4), lors de la rotation du verrou 20 de manière que le coulisseau 10 et donc le pêne 4, soit entraîné en coulissement dans le guide pêne 6.

Le logement de blocage 35 présente une butée 37 pour l'élément déclencheur 28 dans la position condamnée pour empêcher le pêne 4 d'atteindre la position décondamnée par l'exercice d'une force sur le pêne 4 distincte de celle exercée par le coulisseau d'entraînement 10. La force distincte peut provenir de l'exercice d'une force magnétique d'un aimant de forte puissance mise en face du pêne 4 par une personne mal intentionnée ou en essayant de faire bouger le pêne 4 dans le guide pêne 6 à l'aide d'un crochet.

Le logement de blocage 35 est situé en bout de la rampe 34 pour coopérer avec l'élément déclencheur 28 dans la position condamnée. La butée 37 est susceptible de

coopérer avec une face de l'élément déclencheur 28 opposée de celle coopérant avec la rampe 34.

Les moyens de verrouillage coopèrent ainsi avec le verrou 20 via la butée 37, pour empêcher le pêne 4 de reprendre la position escamotée dans le sens de la flèche 38 sur la figure 3.

Selon un premier mode de réalisation illustré sur la figure 3, l'élément déclencheur 28 présente la forme d'une tige et la rainure transversale 32 présente une forme correspondante avec une portion plus large pour loger le moyen de rappel élastique 30 dont l'axe de compression est confondu avec l'axe longitudinal de la tige. Selon le deuxième mode de réalisation de la figure 4, l'élément déclencheur 28 présente la forme d'une tige comprenant une portion rétrécie autour de laquelle est agencé le ressort 30. La rainure transversale 32 présente une forme droite correspondante.

Dans le troisième mode de réalisation des figures 5A et 5B, l'élément déclencheur 28 est une tirette présentant une forme en escalier pour loger le moyen de rappel élastique 30 à l'arrière de la marche 33 de la tirette et la rainure transversale 32 présente une forme correspondante en escalier.

Ainsi, l'élément déclencheur 28 est bloqué en position de maintien par la came 24 du verrou 20 de sorte que l'arrachement de la seconde partie 2 du corps d'antivol libère la mobilité de l'élément déclencheur 28 qui est alors entraîné en déplacement hors de la position de maintien, provoquant ainsi la mise en œuvre des moyens de supercondamnation.

Pour cela, et comme représenté sur les figures 5A et 5B, les moyens de supercondamnation comportent par exemple un pion de supercondamnation 40 monté mobile en déplacement entre une position passive et une position active dans laquelle il bloque le déplacement du pêne 4.

Le pion 40 présente un orifice 42, par exemple traversant, adapté pour recevoir une extrémité 44 de l'élément déclencheur 28 de sorte que l'élément déclencheur 28 retienne le pion de supercondamnation 40 dans la position passive.

Les moyens de supercondamnation sont par exemple portés par le pêne 4 et le pion 40 est sollicité à l' encontre d'un logement 46 correspondant ménagé dans le guide pêne 6 de la première partie 1, au moyen d'un rappel élastique 48, tel qu'un ressort dont une extrémité est fixée au pêne 4 et qui entraîne en permanence le pion 40 vers la position supercondamnée.

Ainsi, dans la position passive (figure 5A) le pion 40 est disposé à distance du logement 46, et est emboîté dans une encoche 50 ménagée dans le pêne 4. En outre, dans la position supercondamnée (figure 5B) le pion 40 s'engage en partie dans le logement 46 et bloque le déplacement du pêne 4. Ainsi, le dispositif antivol comporte un corps d'antivol plus léger et la résistance mécanique des parties sensibles comportant les moyens de verrouillage et de supercondamnation n'est pas amoindrie, de sorte que la tenue à l'effraction n'est pas altérée.