La présente invention se rapporte à un dispositif de fixation d'éléments de structure, de type vis/insert, faisant intervenir un insert taraudé fixé dans une structure.

L'invention s'applique notamment au domaine aéronautique, en particulier pour la fixation d'équipements sur des carters moteur ou des panneaux de structure d'avion en matériau composite.

Des dispositifs de fixation d'équipements sur des carters ou des panneaux en aluminium sont déjà connus. On peut notamment citer les inserts à rivets pour les tôles fines, les douilles à clavettes pour les pièces massives, ou encore les inserts flottants tels que décrits par exemple dans le document EP0643231 .

Le matériau composite amène de nouvelles contraintes de résistance et de montage, qui nécessitent une évolution technique du dispositif de fixation. Par ailleurs, en raison de la destination du dispositif, il n'est autorisé qu'un faible dépassement des éléments de part et d'autre de la structure.

De plus, il est souhaitable de pouvoir visser ou dévisser plusieurs fois les vis, par exemple pour la pose/dépose des équipements en maintenance sans avoir à charger les inserts implantés dans la structure. L'utilisation de vis en alliage de titane permet de diminuer le poids de la fixation, mais génère un plus grand risque de grippage et d'endommagement des dispositifs de freinage couramment réalisés par la déformation du matériau de l'insert, compromettant le nombre de cycles de vissage / dévissage possibles.

La présente invention permet de résoudre ces problèmes. Plus précisément, l'invention se rapporte à un dispositif de fixation pour une structure munie d'un alésage cylindrique débouchant, le dispositif de fixation comprenant : un insert comprenant un corps tubulaire cylindrique muni d'un taraudage interne, une tête de dimensions radiales supérieures aux dimensions du corps, l'extrémité du corps opposée à la tête comportant une cavité annulaire retenant une bague en matériau plastique;

- une vis comprenant une tige filetée cylindrique assemblée au taraudage de l'insert, une tête de dimensions radiales supérieures aux dimensions de ladite tige, l'extrémité de la tige filetée cylindrique étant tronconique ; le dispositif étant caractérisé en ce que la tige filetée est introduite dans l'insert du côté de la bague de sorte que, à l'état assemblé, la tête de l'insert et la tête de la vis forment les extrémités terminales du dispositif de fixation.

La bague en matériau plastique, de préférence du polyimide, assure une fonction de freinage afin d'éviter le desserrage intempestif de la vis sous l'effet de vibrations par exemple. Par ailleurs, cette bague plastique réduit considérablement les risques de grippage, notamment avec des vis en alliage de titane et permet d'augmenter considérablement le nombre de cycles de vissage / dévissage possibles.

De manière préférentielle, une surface externe du corps tubulaire de l'insert comprend des cannelures longitudinales, en contact avec le matériau adhésif. Les cannelures longitudinales permettent une meilleure répartition de l'adhésif, et donc une plus grande solidité de l'ensemble structure / insert une fois la polymérisation réalisée.

De manière préférentielle, la portion filetée tronconique de la vis est contenue dans le corps de l'insert. Ainsi, il n'y a pas de dépassement de la vis au niveau d'au moins une des surfaces de la structure.

De manière préférentielle, la bague, à l'état neuf, a un diamètre interne inférieur à un diamètre maximal de la tige filetée de la vis. Par « diamètre maximal de la tige filetée », on entend un diamètre tangent aux crêtes des filets.

L'invention se rapporte également à une structure munie d'un alésage cylindrique débouchant, ladite structure comprenant un dispositif de fixation tel que décrit ci-dessus, la structure étant telle que le corps de l'insert est inséré dans l'alésage, la surface externe du corps tubulaire étant relié à une surface intérieure de l'alésage au moyen d'un adhésif.

Préférentiellement, la tête de l'insert est au contact d'une surface de la structure.

L'invention se rapporte également à un ensemble pour installation d'un dispositif de fixation tel que décrit ci-dessus, ledit ensemble comprenant un insert tel que décrit ci-dessus, ainsi qu'un dispositif de maintien de l'insert. Le dispositif de maintien est formé d'un matériau déformable par compression et comprend : une tige d'introduction, ayant un diamètre inférieur à un diamètre interne de l'insert ; une portion de maintien adjacente à la tige d'introduction, ayant un diamètre supérieur au diamètre interne de l'insert et apte à être introduite dans l'insert par compression ; une jupe flexible, adjacente à la portion de maintien, un évasement de la jupe étant orienté vers ladite portion de maintien ; une extrémité de préhension, adjacente à la jupe flexible.

Le dispositif de maintien sert à insérer et à maintenir l'insert dans l'alésage avant la prise de l'adhésif.

L'invention se rapporte également à un procédé d'installation d'un dispositif de fixation tel que décrit ci-dessus, ledit procédé mettant en œuvre un ensemble tel que décrit ci-dessus et comprenant les étapes suivantes :

- insertion de la tige d'introduction dans l'insert, du côté opposé à la tête ;

- immobilisation de l'insert autour de la portion de maintien, par compression de ladite portion ;

- répartition d'un fluide adhésif polymérisable sur la surface externe du corps de l'insert ;

- insertion du dispositif de maintien dans l'alésage de la structure du côté de la première surface, par l'extrémité de préhension, jusqu'à émergence de la jupe flexible d'un côté opposé et mise en contact de la tête de l'insert avec la première surface ;

- traction sur la tige d'introduction de sorte à plaquer la jupe contre la structure ;

- polymérisation de l'adhésif ;

- extraction du dispositif de maintien par traction sur l'extrémité de préhension.

De manière préférentielle, la bague en matériau plastique est taraudée par vissage d'une tige filetée dans l'insert, ladite tige filetée étant alors introduite du côté de la tête de l'insert, avant ou après installation de l'insert dans la structure. Le taraudage est ainsi pré-formé sur la bague, dans la continuité du taraudage de l'insert.

L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit et à l'examen des figures qui l'accompagnent. Celles-ci sont données à titre indicatif et nullement limitatif de l'invention. Les figures montrent :

Figure 1 : une vue en coupe d'un dispositif selon un mode de réalisation de l'invention ; Figure 2 : une vue en perspective d'éléments représentés à la figure 1 , à l'état dissocié ;

Figure 3 : une vue en coupe d'un ensemble pour installation du dispositif de la figure 1 .

La figure 1 représente une vue en coupe d'un dispositif 1 0 de fixation selon un mode de réalisation de l'invention.

Le dispositif 1 0 a pour fonction d'assembler un équipement ou une ferrure 1 2 sur un panneau 1 1 . Ledit panneau 1 1 est pourvu d'un alésage 1 3a traversant, disposé selon un axe 14. L'équipement 1 2 est par exemple pourvu d'une platine de fixation portant un perçage 1 3b.

Le panneau 1 1 et l'équipement 12 sont au contact l'un de l'autre, l'alésage 1 3a et le perçage 1 3b étant disposés coaxialement. L'alésage 1 3a et le perçage 13b n'ont pas le même diamètre dans cet exemple.

Le dispositif 1 0 comporte un insert 15 métallique, ledit insert comprenant un corps 1 6 tubulaire muni d'un taraudage 1 7 interne. Le corps 1 6 tubulaire se développe selon l'axe 14. Les dimensions de l'alésage 1 3a du panneau 1 1 sont adaptées à un montage du corps 1 6 tubulaire dans ledit alésage.

Par ailleurs, l'insert 1 5 est solidarisé à l'alésage 1 3a du panneau 1 1 par un matériau adhésif 27. L'insert est ainsi bloqué en rotation à l'intérieur de l'alésage.

Le corps 1 6 est relié à une tête 1 8 de diamètre supérieur au diamètre du corps 1 6, en contact avec une première surface 1 9 du panneau 1 1 . Dans l'exemple de la figure 1 , la tête 1 8 est fraisée et l'alésage 1 3a comporte lui- même un fraisage dans lequel prend place la tête 1 8, ladite tête se situant sensiblement dans un plan de la surface 1 9. Selon un autre mode de réalisation de l'invention, la tête 1 8 est protubérante par rapport à la surface 1 9.

Une extrémité axiale 20 du corps 1 6, opposée à la tête 1 8, comporte une cavité interne annulaire non taraudée dans laquelle est insérée une bague 21 en matériau plastique. La bague 21 est solidarisée au corps 1 6, par exemple par sertissage de l'extrémité axiale 20, de manière à être bloquée en rotation selon l'axe 14. Le matériau de la bague 21 est par exemple du polyimide ou du polyamide. Le matériau VESPEL® fourni par la société DuPont est adapté pour réaliser la bague 21 . Le dispositif 10 comporte en outre une vis 22 disposée selon l'axe 14. Ladite vis comporte une tête 23 protubérante, en contact avec une rondelle 25, elle-même en contact avec une deuxième surface 24 de l'équipement 1 2. Selon une variante, la rondelle n'est pas utilisée et la tête 23 est directement en contact avec la surface 24.

La tête 23 est reliée à une tige filetée cylindrique 26. La tige filetée 26 est assemblée au taraudage 1 7 de l'insert. En variante, la vis peut comprendre un fût cylindrique lisse pour s'adapter à l'épaisseur de l'élément 12.

Un diamètre interne de la bague 21 est inférieur à un diamètre maximal de la tige 26 filetée cylindrique. Par « diamètre maximal », on entend un diamètre tangent aux crêtes des filets. Ainsi, lesdits filets sont aptes à creuser le matériau de la bague 21 lors du premier vissage de la vis dans l'insert.

Lors de l'insertion d'une vis 22 dans un insert 1 5 neuf, la bague 21 est donc taraudée par l'action du filetage de la tige 26.

Cette étape peut alternativement être réalisée avant l'installation de l'insert 1 5 dans le panneau 1 1 , lors de sa fabrication en usine, au moyen d'une tige filetée présentant le même filetage que celui de la vis 22.

De préférence, pour cette étape de taraudage, une tige filetée est introduite du côté de la tête 1 8 de l'insert, c'est-à-dire du côté opposé à celui par lequel la vis 22 est introduite dans l'insert tel que représenté à la figure 1 . Ainsi, lorsque la tige filetée 26 atteint la bague 21 neuve, elle est déjà en coopération avec le taraudage 17 de l'insert. Le taraudage formé sur le matériau de la bague 21 se trouve donc en continuité avec le taraudage 17 de l'insert 1 5.

La figure 2 montre une vue en perspective de l'insert 15 et de la vis 22 à l'état non assemblé.

Une surface externe 28 du corps 1 6 de l'insert comporte des cannelures 29 longitudinales. Ces cannelures permettent une meilleure répartition du matériau adhésif 27 et un meilleur positionnement de l'insert 1 5 dans l'alésage 1 3.

Une extrémité de la vis 22, opposée à la tête 23, est formée par une portion filetée 30 tronconique, adjacente à la tige 26 filetée cylindrique. Le diamètre de la portion 30 diminue à mesure que l'on s'éloigne de la tête 23. Cette portion 30 tronconique sert de guidage à la vis 22 lors de son introduction dans l'insert 15. Si la bague 21 a préalablement été taraudée, l'augmentation progressive du diamètre du filetage facilite l'engagement dudit filetage avec le taraudage de la bague 21 . Si la bague 21 est neuve, l'augmentation progressive du diamètre du filetage facilite le taraudage de la bague, et augmente de façon progressive le couple au vissage de la vis 22 dans l'insert 15.

Lorsque la vis 22 est installée dans l'insert 15, comme sur la figure 1 , la présence de la bague 21 plastique assure un freinage de la vis et limite ainsi les risques de desserrage de la vis 22.

La tête 23 de la vis et la tête 18 de l'insert sont disposées à l'opposé l'une de l'autre afin de constituer les extrémités terminales du dispositif de fixation 10 en appui sur deux surfaces opposées de la structure. Ainsi, l'encombrement du dispositif de fixation à l'extérieur du panneau 1 1 est minimal. De plus, la tête 18 de l'insert s'oppose aux forces de traction exercées par la vis 22, engendrées par le poids et les vibrations de l'équipement 12. La bague 21 de freinage disposée à l'extrémité axiale 20 de l'insert bloque les premiers filets de la vis 22 situés au plus près de la tête 23, ce qui limite au maximum tout mouvement de la vis après assemblage.

La figure 3 montre une vue en coupe de l'insert 15 et du panneau 1 1 au cours d'un procédé d'installation du dispositif 10.

Avant d'assembler la vis 22 à l'insert 15, il convient de monter ledit insert 15 dans l'alésage 13a du panneau 1 1 , et de solidariser ledit insert 15 au panneau 1 1 au moyen du matériau 27 adhésif.

A cet effet est utilisé un dispositif 40 de maintien. Le dispositif 40 est formé d'un matériau déformable, tel que du silicone.

Le dispositif 40 de maintien se développe selon l'axe 14 et comprend une tige 41 d'introduction, ayant un diamètre inférieur à un diamètre interne de l'insert. Cette tige 41 est adjacente à une portion 42 de maintien, ayant un diamètre supérieur au diamètre interne de l'insert. Sur la figure 3, la portion 42 est introduite dans l'insert et déformée par compression.

Le dispositif 40 comprend en outre une jupe 43 flexible, adjacente à la portion de maintien. Un évasement de la jupe est orienté vers ladite portion de maintien. Enfin, le dispositif 40 comprend une extrémité 44 de préhension, adjacente à la jupe flexible. Un diamètre de l'extrémité 44 est inférieur au diamètre de l'alésage 13a.

Un procédé d'installation du dispositif 10 peut se dérouler de la manière suivante : tout d'abord, le dispositif 40 de maintien est assemblé à l'insert 15, par insertion de la tige 41 d'introduction dans ledit insert, du côté opposé à la tête 18. Par traction sur la tige 41 , l'insert 15 est ensuite coincé sur la portion 42 de maintien, dont le matériau déformable est comprimé par le corps 16 de l'insert.

Un adhésif 27 est alors réparti sur la surface 28 externe du corps de l'insert, en particulier sur les cannelures 29 longitudinales. L'adhésif est préférentiellement un fluide visqueux polymérisable, notamment formé de deux composants qui sont mélangés juste avant application. Il est également possible de répartir l'adhésif dans l'alésage 13a de la structure, ou de répartir l'adhésif à la fois sur la surface 28 de l'insert, et sur la surface de l'alésage 13a.

Le dispositif 40 est ensuite inséré dans l'alésage 13 du panneau 1 1 , du côté de la première surface 19 dans le sens de la flèche F. Plus précisément, l'extrémité 44 de préhension est insérée dans l'alésage 13a, jusqu'à émergence de la jupe 43 flexible du côté opposé. Le corps 16 de l'insert est également inséré dans l'alésage 13a, jusqu'à mise en contact de la tête 18 avec la première surface 19 ou, comme sur la figure 3, avec le fraisage de l'alésage 13a réalisé au niveau de ladite surface 19.

Une traction est ensuite appliquée sur la tige 41 d'introduction, de sorte à plaquer la jupe flexible 43 contre le panneau 1 1 . Le dispositif 40, au moyen de ladite jupe 43, exerce alors un effort de traction sur l'insert 15 selon l'axe 14, la tête 18 de l'insert et la portion 42 de maintien résistant ensemble à cet effort. Une fois le dispositif 40 de maintien relâché, la portion 42 se dilate à l'intérieur du taraudage de l'insert. Du fait de son élasticité, il pince l'insert 15 dans le panneau 1 1 , l'empêchant de s'extraire de l'alésage 13a.

L'insert étant maintenu dans le panneau 1 1 , l'adhésif 27 est ensuite solidifié par polymérisation à l'air libre ou par cuisson selon la nature du matériau du dispositif de maintien 40. L'insert 15 se retrouve solidarisé au panneau 1 1 .

Le dispositif 40 de maintien est ensuite extrait de l'insert 15 par traction sur l'extrémité 44 de préhension. Le panneau 1 1 muni d'un insert 15 peut ensuite être assemblé à un panneau 12 au moyen d'une vis 22, pour former le dispositif 10 de la figure 1 .