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Title:
SUGAR-COATED SOLID FORMS HAVING IMPROVED STABILITY
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/128290
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to novel sugar-coated solid forms having improved stability, in particular a superior humidity resistance, and to a sugar coating method which is particularly useful for the preparation of same.

Inventors:
LEFEVRE PHILIPPE (FR)
LE BIHAN GRÉGORY (FR)
Application Number:
PCT/FR2019/053106
Publication Date:
June 25, 2020
Filing Date:
December 17, 2019
Export Citation:
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Assignee:
ROQUETTE FRERES (FR)
International Classes:
A61K9/28
Domestic Patent References:
WO2001067884A12001-09-20
WO2001011984A12001-02-22
WO2002076227A12002-10-03
WO2009124794A12009-10-15
Foreign References:
US8846089B22014-09-30
FR1755557A2017-06-19
Attorney, Agent or Firm:
PLASSERAUD IP (FR)
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Claims:
Revendications

[Revendication 1] Forme solide dragéifiée, caractérisée en ce qu’elle comprend au moins une couche de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras.

[Revendication 2] Forme solide dragéifiée selon la revendication 1 , caractérisée en ce que ladite couche de dragéification comprend au moins 40,0 % de mannitol ; ce pourcentage étant exprimé en poids sec de mannitol par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification.

[Revendication 3] Forme solide dragéifiée selon la revendication 2, caractérisée en ce que ladite couche de dragéification comprend au moins 50,0 % de mannitol ; ce pourcentage étant exprimé en poids sec de mannitol par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification.

[Revendication 4] Forme solide dragéifiée selon l’une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que ladite couche de dragéification comprend de 1 ,0 à 60,0 % d’acides gras ; ce pourcentage étant exprimé en poids sec d’acides gras par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification.

[Revendication 5] Forme solide dragéifiée selon la revendication 4, caractérisée en ce que ladite couche de dragéification comprend de 1 ,0 à 40,0 % d’acides gras ; ce pourcentage étant exprimé en poids sec d’acides gras par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification.

[Revendication 6] Forme solide dragéifiée selon l’une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en le rapport en poids sec mannitol / acides gras de ladite couche de dragéification est inférieur ou égal à 99.

[Revendication 7] Forme solide dragéifiée selon la revendication 6, caractérisée en le rapport en poids sec mannitol / acides gras de ladite couche de dragéification est inférieur ou égal à 80.

[Revendication 8] Forme solide dragéifiée selon la revendication 7, caractérisée en le rapport en poids sec mannitol / acides gras de ladite couche de dragéification est inférieur ou égal à 50. [Revendication 9] Forme solide dragéifiée selon l’une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée en ladite couche de dragéification comprend en outre au moins un liant.

[Revendication 10] Forme solide dragéifiée selon la revendication 9, caractérisée en ce que le rapport en poids sec mannitol / liants de ladite couche de dragéification est supérieur à 1.

[Revendication 11] Procédé de dragéification de formes solides, caractérisé par le fait qu’il comprend :

- une étape (a) de pulvérisation d’un liquide de dragéification sur un lit de noyaux en mouvement, lesdits noyaux étant placés dans une chambre équipée d’un tambour rotatif perforé, et ladite pulvérisation étant assurée au moyen d’au moins une buse à air comprimé;

- au moins une étape (b) concomitante à l’étape (a), de séchage dudit liquide de dragéification pulvérisé ;

- une étape (c) de collecte des formes solides dragéifiées ainsi obtenues ;

ledit liquide de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras.

[Revendication 12] Procédé de dragéification selon la revendication 1 1 , caractérisé en ce que ledit liquide de dragéification présente une concentration en matières cristallisables, en particulier en mannitol, inférieure à 85 %, ce pourcentage correspondant au poids sec de matières cristallisables du liquide de dragéification par rapport au poids total dudit liquide de dragéification.

[Revendication 13] Procédé de dragéification selon l’une quelconque des revendications 1 1 ou 12, caractérisé en ce que ledit liquide de dragéification présente une teneur en matières sèches en poids inférieure à 85 %.

[Revendication 14] Utilisation pour le revêtement de formes solides, d’une combinaison de mannitol et d’acides gras afin d’améliorer la stabilité desdites formes solides.

[Revendication 15] Utilisation selon la revendication 14, pour améliorer la stabilité des formes solides vis-à-vis de l’humidité

Description:
Description Titre :

Formes solides dragéifiées présentant une stabilité améliorée

[0001] La présente invention a pour objet de nouvelles formes solides dragéifiées présentant une stabilité améliorée, en particulier une résistance à l’humidité supérieure, ainsi qu’un procédé de dragéification particulièrement utile pour leur préparation.

Contexte de l’invention

[0002] Les formes solides telles que les poudres et comprimés sont dits hygroscopiques lorsqu’ils sont composés de substances ayant tendance à absorber l’humidité. Cette humidité agit sur le poids des produits, leur solidité et leur qualité. En protégeant ces ingrédients sensibles à l’humidité, on évite des pertes inutiles occasionnées par un niveau d’humidité relative trop élevé dans leur environnement.

[0003] À cet effet, il est possible d’agir à plusieurs niveaux : contrôle de l’humidité dans les zones de production, de transport et de stockage, conditionnements spécifiques, modification de la galénique.

[0004] Concernant la galénique, les techniques classiques de protection consistent à enrober ou inclure ces noyaux solides composés de substances hygroscopiques au sein d’une enveloppe protectrice, par exemple au moyens de techniques d’encapsulation (dans des gélules dures ou des capsules molles), de pelliculage (« film-coating »), ou encore de dragéification (« sugar coating »).

[0005] La dragéification (« sugar coating ») est une opération employée notamment en confiserie ou en pharmacie, qui consiste à créer un revêtement cristallisé plus ou moins dur (« hard » ou « soft coating ») à la surface de produits solides ou pulvérulents. L’enrobage de la forme solide (noyau) est effectué dans une cuve tournant autour de son axe et appelée drageuse, à l’intérieur de laquelle se trouve une pluralité de noyaux formant une masse en mouvement, à la surface de laquelle on répartit à l’état liquide la matière constitutive de la future enveloppe (« liquide ou sirop de dragéification »). Le revêtement dur et cristallin s’obtient par application de ce liquide et évaporation de l’eau apportée par celui-ci.

[0006] En pelliculage on applique non pas une composition de matières cristallisables, mais une composition à base de polymères ayant des propriétés filmogènes. Cette composition forme un film fin qui peut agir comme une barrière à l’humidité. Les polymères retenus à cet effet sont des polymères synthétiques tels que l’alcool polyvinylique (PVA) et ses dérivés. Ce procédé est plus rapide que la dragéification, mais ne permet pas d’obtenir l’apparence et la texture caractéristiques des dragées.

[0007] Le sirop de dragéification est majoritairement composé d’une, voire de plusieurs matières cristallisables, et contient aussi classiquement des agents liants comme la gomme arabique ou la gélatine, des colorants, des opacifiants comme le Ti0 2 , des charges minérales comme le talc, la silice, le carbonate de calcium, des édulcorants intenses, des arômes, des vitamines, des principes actifs.

[0008] Comme matière cristallisable, le mannitol pourrait représenter un candidat idéal pour créer une barrière à l’humidité, en raison de sa faible hygroscopicité. De plus, le mannitol présente une faible réactivité vis-à-vis des principes actifs, ce qui en fait un excipient de choix en pharmacie.

[0009] Cependant, la dragéification au mannitol se heurte à des difficultés techniques qui font que cette substance n’est pas exploitée aujourd’hui en dragéification. Bien que cristallisable, le mannitol a une faible solubilité dans l’eau. Or dans les procédés de dragéification, le sirop pulvérisé doit présenter une teneur élevée en matières cristallisables afin de pouvoir former une couche de dragéification. Il faut ainsi compter au moins 70 % de matières sèches pour une dragéification classique au maltitol ou au saccharose. Une telle matière sèche ne peut être atteinte avec le mannitol, même à haute température.

[0010] De façon intéressante, il a aussi été décrit des compositions de revêtement de mannitol et de polymères filmogènes d’origine synthétique (alcool polyvinylique (PVA) et de dérivés de celui-ci), présentant une certaine stabilité (US 8,846,089 (WAKUNAGA PHARMACEUTICALS). Cependant, la stabilité des formes solides ainsi revêtues nécessitait encore d’être améliorée. [0011] Il existait donc un besoin non satisfait de mise à disposition de moyens de revêtement de formes solides qui permettent d’obtenir une stabilité améliorée.

Objectifs de l’invention

[0012] La présente invention a donc pour objectif de fournir des formes solides revêtues qui présente une bonne stabilité, en particulier une bonne résistance à l’humidité, et qui soient aussi performantes, voire plus encore que celles de l’art antérieur.

[0013] La présente invention a de préférence également pour objectif de fournir des formes solides dont le revêtement ne nécessite pas l’emploi de matières d’origine synthétique telles que le PVA.

Présentation de l’invention

[0014] La Demanderesse est parvenue à fabriquer des formes solides revêtues d’une composition à base de mannitol, qui présente une très bonne résistance à l’humidité. Ces compositions de revêtement ne nécessitent pas l’emploi de polymères filmogènes d’origine synthétique comme le PVA, et présentent de plus une stabilité améliorée.

[0015] Ce revêtement est caractérisé par le fait qu’il emploie une combinaison de mannitol et d’acides gras, en particulier d’acide stéarique.

[0016] La Demanderesse y est parvenue grâce à la mise au point d’un procédé de dragéification de formes solides, caractérisé par le fait qu’il comprend :

- une étape (a) de pulvérisation d’un liquide de dragéification sur un lit de noyaux en mouvement, lesdits noyaux étant placés dans une chambre équipée d’un tambour rotatif perforé, et ladite pulvérisation étant assurée au moyen d’au moins une buse à air comprimé;

- au moins une étape (b) concomitante à l’étape (a), de séchage dudit liquide de dragéification pulvérisé ;

- une étape (c) de collecte des formes solides dragéifiées ainsi obtenues ;

ledit liquide de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras.

[0017] Le revêtement obtenu constitue une excellente barrière à l’humidité. Comme démontré dans les exemples ci-après, cet effet barrière est bien meilleur que celui obtenu avec une composition de revêtement utilisant du mannitol et du PVA comme utilisée dans le brevet US 8,846,089 (WAKUNAGA PHARMACEUTICALS) précité.

[0018] Comme il apparaît des Exemples ci-après et en particulier des photographies réalisées sur des coupes transversales de comprimés revêtus, il semble que la structure de la couche de revêtement obtenue selon le brevet US 8,846,089 précité, est différente de celle obtenue avec la technologie de l’invention. Sans vouloir être liée par aucune théorie, la Demanderesse est d’avis que cette différence structurelle pourrait expliquer cette différence de performance.

[0019] Avantageusement, la composition de revêtement de l’invention ne nécessite pas forcément l’emploi de dioxyde de titane. En effet, les formes solides ainsi revêtues, en particulier celles de couleur blanche, ne jaunissent pas au cours du temps.

[0020] Le procédé de l’invention s’applique à des formes solides variées (comprimés, chewing-gums...) et offre une multitude de possibilités pour les fabricants, et notamment celle de pouvoir réaliser des formes solides dragéifiées comportant des substances sensibles à l’humidité.

[0021] Dans le procédé de l’invention, le séchage et la pulvérisation sont assurés de manière concomitante. Or de manière surprenante, malgré l’humidification continue des noyaux, ces derniers ne s’érodent pas.

[0022] Ceci est particulièrement surprenant puisqu’il était jusqu’alors admis en dragéification, que la pulvérisation devait nécessairement être stoppée pendant une durée non négligeable durant le procédé. Sinon, les noyaux sont perpétuellement humidifiés, si bien que la substance utilisée pour le revêtement ne peut pas cristalliser, que la forme solide s’érode et se dégrade, et que les noyaux adhèrent les uns aux autres (phénomène de collage). Or, ce phénomène n’est pas observé avec le procédé de l’invention, même sur des noyaux très hygroscopiques, c’est à dire avides d’eau.

[0023] Aussi, et contrairement à la dragéification classique, le procédé de l’invention n’impose pas que le liquide de dragéification présente une teneur élevée en matières sèches (d’au moins 70 % pour une dragéification classique au maltitol). Ceci va également à l’encontre des connaissances générales du métier pour les mêmes raisons que celles évoquées au paragraphe précédent (humidification importante des noyaux).

[0024] Le fait de pouvoir utiliser de faibles matières sèches présente un certain nombre d’avantages. Premièrement, cela donne la possibilité d’employer des liquides de revêtement à des températures faibles, et donc d’introduire des ingrédients thermolabiles dans ces liquides ou dans les compositions de noyaux à dragéifier. En effet, si de hautes températures sont classiquement employées en dragéification, c’est pour permettre à la solution de dragéification d’avoir une haute teneur en matières cristallisables en solution. Cette haute matière sèche n’étant pas nécessaire dans le procédé de l’invention, la température du liquide de dragéification peut être abaissée.

[0025] Deuxièmement, cela permet aussi de réaliser des dragéifications avec des matières cristallisables présentant une faible solubilité dans l’eau, ce qui est justement le cas du mannitol.

[0026] Le procédé développé par la Demanderesse est de plus beaucoup plus flexible que les procédés classiques de dragéification, et peut être particulièrement simple dans sa mise en œuvre.

[0027] Enfin, le procédé de l’invention ne requiert pas nécessairement de grandes modifications de ses paramètres durant son exécution (température de séchage, formulation du liquide de dragéification etc.), et peut être mis en œuvre dans un équipement relativement simple et peu encombrant.

[0028] Enfin concernant le procédé de l’invention, mention peut être faite de la demande de brevet Français No. 1755557 au nom de la Demanderesse. Cette demande de brevet, non encore publiée, décrit un procédé proche de celui de la présente invention, et permet avantageusement de dragéifier des formes solides au mannitol. Cette demande de brevet ne fait toutefois pas mention de l’utilisation d’acides gras.

Résumé de l’invention [0029] La présente invention a pour premier objet une forme solide dragéifiée, caractérisée en ce qu’elle comprend au moins une couche de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras.

[0030] La présente invention a également pour objet un procédé de dragéification de formes solides, particulièrement utile à la préparation de formes solides dragéifiées de l’invention, caractérisé par le fait qu’il comprend :

- une étape (a) de pulvérisation d’un liquide de dragéification sur un lit de noyaux en mouvement, lesdits noyaux étant placés dans une chambre équipée d’un tambour rotatif perforé, et ladite pulvérisation étant assurée au moyen d’au moins une buse à air comprimé;

- au moins une étape (b) concomitante à l’étape (a), de séchage dudit liquide de dragéification pulvérisé ;

- une étape (c) de collecte des formes solides dragéifiées ainsi obtenues ;

ledit liquide de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras.

[0031] La présente invention a aussi pour objet l’utilisation pour le revêtement de formes solides, en particulier dans un procédé de dragéification conforme à l’invention, d’une combinaison de mannitol et d’acides gras afin d’améliorer la stabilité desdites formes solides.

Figures

Fig. 1

[0032] [Fig. 1 ] : Fracture de la couche dragéifiée - Microscopie électronique à balayage x135 ; Liquide de dragéification Man_1

[0033] [Fig. 2] : Fracture de la couche dragéifiée - Microscopie électronique à balayage x135. Liquide de dragéification Man_pva_1

[0034] [Fig. 3] : Fracture de la couche dragéifiée - Microscopie électronique à balayage x135. Liquide de dragéification Man_st.ac

Fig. 2

[0035] [Fig. 4]: Fracture de la couche dragéifiée - Microscopie électronique à balayage x1080. Liquide de dragéification Man_1 [0036] [Fig. 5] : Fracture de la couche dragéifiée - Microscopie électronique à balayage x1080. Liquide de dragéification Man_pva_1

[0037] [Fig. 6]: Fracture de la couche dragéifiée - Microscopie électronique à balayage x1080. Liquide de dragéification Man_st.ac_1

Fig. 7

[0038] [Fig. 7]: Reprise en eau au cours du temps de comprimés revêtus à l’aide de différents liquides de dragéification, dans une atmosphère à 30°C et 75°C, à 5% de dragéification.

Fig. 8

[0039] [Fig. 8]: Reprise en eau au cours du temps de comprimés revêtus à l’aide de différents liquides de dragéification, dans une atmosphère à 30°C et 75°C, à 10% de dragéification.

Fig. 9

[0040] [Fig. 9]: Reprise en eau au cours du temps de comprimés revêtus à l’aide de différents liquides de dragéification, dans une atmosphère à 30°C et 75°C, à 20% de dragéification.

Description détaillée de l’invention

[0041] La présente invention a ainsi pour objet des formes solides dragéifiées comprenant au moins une couche de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras.

[0042] En dragéification, on entend classiquement par « forme solide » toute présentation solide de substances dragéifiées (« forme solide dragéifiée ») ou apte à subir une opération de dragéification (« noyau »). Des exemples typiques sont les comprimés, les gélules dures, les capsules molles, les pellets, les microsphères, les granules, les semences, les biscuits, les céréales pour petit- déjeuner, les confiseries telles que les chewing-gums, les sucres-cuits, les pâtes à mâcher, les bonbons gélifiés, les chocolats, les fruits et légumes, ou encore les produits sous forme de poudres et/ou de cristaux. Ces formes solides peuvent être par exemple à destination alimentaire, pharmaceutique, vétérinaire, cosmétique. Elles peuvent être destinées à l’humain, adulte ou enfant, ou à l’animal. Il peut également s’agir de produits à destination chimique ou agrochimique, bien que l’on préfère les formes solides destinées à être ingérées dans le cadre de la présente invention. De préférence, ces formes solides sont choisies parmi les comprimés.

[0043] De préférence, la couche de dragéification conforme à l’invention comprend au moins 40,0 % de mannitol, de préférence au moins 50,0 %, de préférence au moins 60,0 %, de préférence au moins 65,0 %, de préférence au moins 70,0 %, de préférence au moins 75,0 %, de préférence au moins 80,0 %, de préférence au moins 81 ,0 %, de préférence au moins 82,0 % ; ces pourcentages étant exprimés en poids sec de mannitol par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification.

[0044] Les acides gras de l’invention peuvent être indifféremment sous forme de sels ou non. De préférences les acides gras de la couche de dragéification conforme à l’invention sont choisis parmi les acides gras saturés. De préférence, les acides gras de l’invention sont choisis parmi les acides gras ayant 5 à 25 atomes de carbone, de préférence 10 à 20 atomes de carbone, de préférence 12 à 24 atomes de carbone, de préférence 14 à 22 atomes de carbones, de préférence 16 à 20 atomes de carbone, par exemple 16 à 18 atomes de carbones. De préférence, les acides gras de l’invention comprennent de l’acide palmitique et/ou de l’acide stéarique. De préférence encore, les acides gras utiles à l’invention comprennent de l’acide stéarique de préférence à une teneur d’au moins 50% en poids sec par rapport au poids sec total d’acides gras. De préférence, cette teneur est d’au moins 70 %, de préférence d’au moins 90 %. De préférence encore, l’acide stéarique est le seul acide gras du liquide de dragéification.

[0045] De préférence, la couche de dragéification conforme à l’invention comprend de 1 ,0 à 60,0 % d’acides gras, de préférence de 1 ,0 à 40,0 %, de préférence de 2,0 à 30,0 %, de préférence de 5,0 à 30,0 %, de préférence de 10,0 à 20,0 %, de préférence de 12,0 à 18,0 %, de préférence de 14,0 à 16,0 %, par exemple 15 % ; ces pourcentages étant exprimés en poids sec d’acides gras par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification. [0046] De préférence, la couche de dragéification conforme à l’invention comprend de 1 ,0 à 60,0 % d’acide stéarique, de préférence de 1 ,0 à 40,0 %, de préférence de 2,0 à 30,0 %, de préférence de 5,0 à 30,0 %, de préférence de 10,0 à 20,0 %, de préférence de 12,0 à 18,0 %, de préférence de 14,0 à 16,0 %, par exemple 15 % ; ces pourcentages étant exprimés en poids sec d’acide stéarique par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification.

[0047] De préférence, la présente invention a pour objet une forme solide dragéifiée comprenant au moins une couche de dragéification comprenant :

- 40,0 à 99,0 % en poids sec de mannitol ;

- 1 ,0 à 60,0 % en poids sec de d’acides gras, ces pourcentages étant exprimés en poids sec par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification.

[0048] De préférence le rapport en poids sec mannitol / acides gras de la couche de dragéification conforme à l’invention est inférieur ou égal à 99, de préférence inférieur ou égal à 80, de préférence inférieur ou égal à 50, de préférence inférieur ou égal à 40, de préférence inférieur ou égal à 30, de préférence inférieur ou égal à 20, de préférence inférieur ou égal à 15, de préférence inférieur à 15, de préférence inférieur ou égal à 10. Ce rapport est de préférence au moins égal à 1 , de préférence au moins égal à 2, de préférence au moins égal à 3, de préférence au moins égal à 4, par exemple choisi dans une gamme allant de 4 à 7, ou de 5 à 7.

[0049] De préférence, lorsque de l’acide stéarique est employé, le rapport en poids sec mannitol / acide stéarique de la couche de dragéification conforme à l’invention est inférieur ou égal à 99, de préférence inférieur ou égal à 80, de préférence inférieur ou égal à 50, de préférence inférieur ou égal à 40, de préférence inférieur ou égal à 30, de préférence inférieur ou égal à 20, de préférence inférieur ou égal à 15, de préférence inférieur à 15, de préférence inférieur ou égal à 10. Ce rapport est de préférence au moins égal à 1 , de préférence au moins égal à 2, de préférence au moins égal à 3, de préférence au moins égal à 4, par exemple choisi dans une gamme allant de 4 à 7, ou de 5 à 7.

[0050] De préférence, les formes solides dragéifiées de l’invention présentent un pourcentage de dragéification supérieur à 1 %. Ce pourcentage de dragéification (% dragéification), autrement appelé « gain de masse », est classiquement déterminé de la façon suivante :

Poids de formes solides dragéifiées - Poids de noyaux

% dragéification x 100

Poids de noyaux

[0051] De préférence, ce pourcentage de dragéification est supérieur à 3 %, de préférence supérieur ou égal à 4 %, de préférence supérieur ou égal à 5 %. De préférence, pourcentage de dragéification est inférieur à 60 %, de préférence inférieur à 55 %, de préférence inférieur à 50 %, de préférence inférieur à 45 %, de préférence inférieur à 40 %, de préférence inférieur à 35 %, de préférence inférieur à 30 %, de préférence encore inférieur à 25 %. Ce gain de masse est par exemple choisi dans une gamme allant de 3 à 30 %, ou dans une gamme allant de 3 à 25 %, ou dans une gamme allant de 5 à 20 %.

[0052] La couche de dragéification conforme à l’invention peut comprendre d’autres substances que du mannitol et des acides gras, tant que cela ne contrevient pas aux propriétés recherchées dans la présente invention, notamment concernant la stabilité des formes solides dragéifiées obtenues. De tels autres composés sont par exemple :

- des liants, tels que la gomme arabique, l’alcool polyvinylique (PVA), des dérivés d’amidons tels que les amidons hydrolysés hydroxypropylés;

- des matières cristallisables autres que du mannitol;

- des substances colorantes telles que des pigments, des agents opacifiants comme par exemple le dioxyde de titane ou le carbonate de calcium ;

- des arômes, des édulcorants ;

- des actifs, d’intérêt par exemple pharmaceutique, nutritif, nutraceutique, ou phytosanitaire.

[0053] De préférence ainsi, la présente invention a pour objet une forme solide dragéifiée comprenant au moins une couche de dragéification constituée de :

- 40,0 à 99,0 % en poids sec de mannitol ;

- de 1 ,0 à 60,0 % en poids sec d’acides gras ;

- de 0,0 à 49,0 % en poids sec d’autres ingrédients, notamment tels que définis ci- dessus ; la somme de ces pourcentages étant égale à 100,0 %. [0054] Cependant de préférence dans la présente invention, lorsque des liants sont employés, le rapport en poids sec mannitol / liants est de préférence supérieur à 1 , de préférence supérieur à 2, de préférence supérieur à 3, de préférence supérieur à 5, de préférence supérieur à 10, de préférence supérieur à 15, de préférence supérieur à 20, de préférence supérieur à 30, de préférence supérieur à 40, de préférence supérieur à 50, de préférence supérieur à 80, de préférence supérieur à 99. De préférence encore, le liquide de dragéification utile à l’invention est exempt de liants, à tout du moins exempt de liants d’origine synthétique, et en particulier de PVA.

[0055] Les matières cristallisables autres que du mannitol sont classiquement choisies parmi les sucres et les polyols, classiquement choisi parmi les monomères et les dimères, de préférence parmi le xylitol, le saccharose, l’erythritol, le dextrose, l’isomalt, le maltitol ou éventuellement une combinaison de ceux-ci. De préférence cependant, la couche de dragéification conforme à l’invention comprend moins de 20,0 %, de préférence moins de 10,0 %, de préférence encore moins de 5,0 %, de préférence encore moins de 1 ,0 %, de xylitol, et/ou de saccharose, et/ou d’erythritol, et/ou d’isomalt, et/ou de maltitol, et/ou de sucres, et/ou de polyols autres que le mannitol ; ces pourcentages étant exprimés en poids sec desdites substances par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification.

[0056] On entend classiquement par « matières cristallisables » en dragéification, des substances capables de cristalliser par évaporation du solvant dans lequel elles sont dissoutes. Ce sont ces matières cristallisables qui forment le revêtement cristallin visé par la dragéification.

[0057] Généralement, la couche de dragéification conforme à l’invention comprend une quantité inférieure à 5,0 % de pigments et/ou colorants, de préférence inférieure à 4,0 %, de préférence inférieure à 3,0 %, de préférence inférieure à 2,0 %, de préférence inférieure à 1 ,0 % ; ces pourcentages étant exprimés en poids sec de pigments et/ou colorants par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification.

[0058] Généralement, la couche de dragéification conforme à l’invention comprend une quantité inférieure à 20,0 % d’agents opacifiants, en particulier de dioxyde de titane, de préférence inférieure à 18,0 %, de préférence inférieure à 15,0 %, de préférence inférieure à 10,0 %, de préférence inférieure à 5,0 %, de préférence inférieure à 4,0 %, de préférence inférieure à 3,0 %, de préférence inférieure à 2,0 %, de préférence inférieure ou égale à 1 ,0 % ; ces pourcentages étant exprimés en poids sec d’agents opacifiants par rapport au poids sec total de ladite couche de dragéification. Dans un mode de réalisation avantageux, la couche de dragéification des formes solides dragéifiées de l’invention est exempte de dioxyde de titane, ou plus généralement d’agents opacifiants. Dans le cas où la couche de dragéification est exempte d’agent opacifiant ou de dioxyde de titane, la forme solide dragéifiée de l’invention est préférentiellement de couleur blanche.

[0059] L’invention a également pour objet un procédé de dragéification, particulièrement utile pour la préparation de formes solides dragéifiées selon l’invention, comprenant

- une étape (a) de pulvérisation d’un liquide de dragéification sur un lit de noyaux en mouvement, lesdits noyaux étant placés dans une chambre équipée d’un tambour rotatif perforé, et ladite pulvérisation étant assurée au moyen d’au moins une buse à air comprimé;

- au moins une étape (b) concomitante à l’étape (a), de séchage dudit liquide de dragéification pulvérisé ;

- une étape (c) de collecte des formes solides dragéifiées ainsi obtenues ;

ledit liquide de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras.

[0060] L’équipement utilisé pour mettre en oeuvre le procédé de l’invention comprend typiquement une unité de stockage du liquide de dragéification, comprenant au moins une sortie pour le transport du liquide de dragéification vers un dispositif de pulvérisation du liquide de dragéification. Le liquide de dragéification est appliqué par le biais du dispositif de pulvérisation sur un lit de noyaux contenu dans la chambre, ladite chambre étant munie d’un tambour rotatif pour la mise en mouvement dudit lit de noyaux. Plus précisément, le tambour est un tambour rotatif perforé, et le dispositif de pulvérisation choisi comprend au moins une buse à air comprimé. L’équipement comprend en outre une entrée d’air au niveau de la chambre du tambour, pour le séchage du liquide de dragéification. La sortie de l’air de séchage s’effectue en particulier à travers le lit de noyaux par le biais des perforations du tambour rotatif, notamment par aspiration de l’air de la chambre.

[0061] Les éléments de l’équipement utile à l’invention sont disponibles dans le commerce, et leur agencement ne représente pas de difficultés particulières pour l’homme du métier.

[0062] Le liquide de dragéification utile à l’invention comprend du mannitol et un acide gras. De préférence, le liquide de dragéification de l’invention présente une matière sèche dont la composition est telle que décrite avant, pour la forme solide dragéifiée de l’invention.

[0063] Typiquement, en particulier lorsque le liquide de dragéification est un liquide aqueux, le liquide de dragéification de l’invention présente une concentration en matières cristallisables, en particulier en mannitol, inférieure à 85 %, ce pourcentage correspondant au poids sec de matières cristallisables du liquide de dragéification par rapport au poids total dudit liquide de dragéification. De préférence, cette concentration est inférieure ou égale à 70 %, de préférence inférieure ou égale à 60 %, de préférence inférieure à 60 %, voire inférieure ou égale à 55 %, voire inférieure ou égale à 50 %, voire inférieure ou égale à 45 %, voire inférieure ou égale à 40 %, voire inférieure ou égale à 35 %, voire inférieure ou égale à 30 %, voire inférieure ou égale à 25 %, voire égale à 20 %. Cette concentration est généralement supérieure à 10 %, voire au moins égale à 15 %. Cette concentration est par exemple choisie dans une gamme allant de 16 à 18 %.

[0064] De préférence, le liquide de dragéification de l’invention présente une teneur en matières sèches en poids inférieure à 85 %, de préférence inférieure à 80 %, de préférence inférieure à 75 %, de préférence inférieure ou égale à 70 %, de préférence inférieure ou égale à 60 %, de préférence inférieure à 60 %, voire inférieure ou égale à 55 %, voire inférieure ou égale à 50 %. Cette matière sèche est généralement supérieure à 10 %, de préférence au moins égale à 15 %, de préférence encore au moins égale à 18 %. Cette matière sèche est par exemple choisie dans une gamme allant de 15 à 50 %, de préférence de 18 à 40 %, de préférence de 18 à 35 %. Comme il apparaît des exemples ci-après, cette matière sèche peut tout à fait être inférieure à 35 %, voire inférieure ou égale à 30 %, voire inférieure ou égale à 25 %, par exemple dans une gamme de 18 à 22 %. [0065] Le liquide de dragéification utilisé conformément à l’invention est typiquement polaire, et comprend préférentiellement l’eau comme solvant majoritaire, tout préférentiellement comme unique solvant.

[0066] Dans un mode de réalisation avantageux, pour des raisons de simplicité et puisque cela est possible, le procédé de dragéification selon l’invention met en oeuvre un unique liquide de dragéification, c'est-à-dire que le liquide de dragéification a une formulation constante durant toute la durée de la dragéification.

[0067] La température du liquide de dragéification est typiquement choisie de façon à ce que les matières cristallisables, en particulier le mannitol soient bien solubilisées dans ledit liquide de dragéification à pulvériser. Cette température est donc également fonction de la quantité de matières cristallisables présentes dans le liquide. Dans le procédé de l’invention, cette température est typiquement choisie dans une gamme allant de 20 à 90°C. De préférence, cette température est inférieure à 85°C, de préférence inférieure à 80°C, de préférence inférieure à 75°C, de préférence inférieure à 70°C, voire inférieure à 65°C, voire inférieure à 60°C, voire inférieure à 55°C, voire inférieure à 50°C, voire inférieure à 45°C, voire inférieure à 40°C, voire inférieure à 35°C, voire inférieure à 30°C. Cette température est généralement d’au moins 15°C, voire d’au moins 20°C. Elle correspond par exemple à la température ambiante, laquelle varie typiquement de 20 à 25°C.

[0068] Dans un mode de réalisation avantageux, le liquide de dragéification est stocké dans une unité de stockage simple enveloppe, et/ou l’équipement utile au procédé de l’invention est exempt d’un dispositif de chauffage du liquide de dragéification. En effet, le procédé de l’invention ne nécessitant pas nécessairement l’emploi de températures de liquides de dragéification élevées, ces dispositifs ne sont pas obligatoires dans le procédé de l’invention.

[0069] Pour la pulvérisation du liquide de dragéification, le nombre de buses à air comprimé employée(s) est classiquement choisi en fonction des dimensions de la chambre de dragéification, selon les recommandations du constructeur. Ce nombre de buses est typiquement d’1 à 2 buse(s) par tranche de 40 cm de diamètre de la chambre de dragéification. Ce nombre de buses varie par exemple de 1 à 10, par exemple de 1 à 6.

[0070] De préférence, pour la pulvérisation, le procédé de l’invention n’emploie que des buses à air comprimé.

[0071] De préférence, les buses utilisées conformément à l’invention présentent un orifice ayant un diamètre choisi dans une gamme allant de 0,1 à 2,8 mm, de préférence de 0,1 à 2,5 mm, de préférence de 0,1 à 2,2 mm, par exemple de 0,3 à 2,0 mm, ou de 0,5 à 1 ,8 mm ou de 0,5 à 1 ,5 mm, ou de 0,5 à 1 ,2 mm, ou de 0,5 à 1 ,0 mm.

[0072] De préférence, les débits de pulvérisation sont choisis dans une gamme allant de 0,5 à 20,0 g/min/kg de noyaux, de préférence de 1 ,0 à 20,0 g/min/kg de noyaux, de préférence de 2,0 à 20,0 g/min/kg de noyaux, par exemple de 2,0 à 15,0 g/min/kg de noyaux, voire de 2,0 à 10,0 g/min/kg de noyaux.

[0073] Dans un mode de réalisation avantageux, le débit choisi pour la pulvérisation est augmenté au cours de la dragéification. Notamment, les inventeurs ont constaté que pour certaines matières cristallisables, l’utilisation de faibles débits en début de dragéification permettait de favoriser la première phase de cristallisation qui s’opère à la surface des noyaux. Le débit peut ensuite être augmenté de façon à accélérer la dragéification.

[0074] Pour la pulvérisation, la pression d’atomisation et la pression d’écrasement sont ajustées en fonction du débit et de l’orifice de la buse, et selon les recommandations du constructeur. Ce débit et cet orifice de buse dépendent typiquement de la taille de l’équipement employé. Ces pressions d’atomisation et d’écrasement sont typiquement choisies dans une gamme allant de 0,5 à 4,0 bars, de préférence allant de 0,5 à 3,5 bars, par exemple de 0,7 à 2,5 bars pour la pression d’atomisation, et/ou de 0,7 à 3,5 bars pour la pression d’écrasement.

[0075] Dans la présente invention, le liquide de dragéification est pulvérisé sur un lit de noyaux en mis mouvement au moyen d’un tambour rotatif.

[0076] La nature de ces noyaux est de préférence telle que définie avant pour les formes solides ; il s’agit par exemple de comprimés ou de chewing-gums. Ces noyaux peuvent être complètement nus, ou être revêtus d’une ou plusieurs couches par exemple de gommage, de pelliculage, voire de dragéification, lesdites couches étant préférentiellement obtenues dans le même équipement que celui utilisé pour le procédé de dragéification de l’invention.

[0077] Pour la mise en mouvement du lit de noyaux, la vitesse de rotation du tambour est choisie en fonction des dimensions de la chambre et de la taille des noyaux à dragéifier. Elle est généralement choisie dans une gamme allant de 3 à 30 tr/min, par exemple dans une gamme allant de 10 à 20 tr/min.

[0078] Dans un mode de réalisation avantageux, notamment pour des raisons de simplicité, et/ou d’encombrement, et parce que le procédé de l’invention le permet, la mise en mouvement du lit de noyaux exclut le transport desdits noyaux selon un axe longitudinal. Cela signifie en particulier que les noyaux en cours de dragéification ne sont pas transportés d’une chambre à une autre, c'est-à-dire qu’ils sont dragéifiés dans une seule chambre, et/ou que le lit de noyaux n’est pas dragéifié dans une chambre longitudinale le long de laquelle ils sont transportés.

[0079] Pour le séchage, la température choisie pour l’air de séchage est de préférence inférieure à 100°C, de préférence inférieure ou égale à 80°C, de préférence inférieure ou égale à 75°C, de préférence inférieure ou égale à 70°C, voire inférieure ou égale à 65°C, voire inférieure ou égale à 60°C, voire inférieure ou égale à 55°C, voire inférieure ou égale à 50°C, voire inférieure ou égale à 45°C, voire inférieure ou égale à 40°C, voire inférieure ou égale à 35°C, voire inférieure ou égale à 30°C, voire inférieure ou égale à 25°C. Cette température de séchage est généralement d’au moins 15°C, de préférence d’au moins 20°C.

[0080] Pour le séchage, le débit peut être choisi dans une gamme allant de 50 à 8000 m 3 /h, par exemple dans une gamme allant de 100 à 7000 m 3 /h, par exemple de 100 à 1000 m 3 /h.

[0081] La sortie de l’air de séchage s’effectue avantageusement par aspiration d’air au moyen des perforations du tambour rotatif perforé.

[0082] De préférence, la zone de paroi perforée du tambour rotatif utile à l’invention représente préférentiellement au moins 50 % de la surface de ladite paroi du tambour, de préférence au moins 60 %, de préférence au moins 70 % de préférence au moins 80 %, de préférence au moins 90 %. Tout préférentiellement la paroi du tambour est perforée sur toute sa surface.

[0083] De préférence, la température du lit de noyaux en cours de dragéification est au plus de 70°C, de préférence au plus de 60°C, de préférence au plus de 55°C, de préférence au plus de 50°C, de préférence au plus de 45°C, de préférence au plus de 40°C. Cette température du lit de noyaux en cours de dragéification est généralement d’au moins 10°C, voire d’au moins 15°C, voire d’au moins 20°C, voire d’au moins 25°C. Cette température du lit de noyaux en cours de dragéification est de préférence dans une gamme de 30 à 40°C, de préférence dans une gamme de 32 à 38°C, par exemple d’environ 35°C.

[0084] De préférence, avant le début de la dragéification, c'est-à-dire avant que ne débute la pulvérisation, le procédé de l’invention comprend une étape de chauffage du lit de noyau à dragéifier. Cette étape vise en particulier à amener le lit de noyau à une température cible laquelle correspond à celle des noyaux en cours de dragéification.

[0085] Le procédé de dragéification de l’invention réalise de manière concomitante pulvérisation et séchage du liquide de pulvérisation.

[0086] Il est cependant envisageable d’introduire des étapes de répartition (« temps de pause ») et de pulvérisation en l’absence de séchage, tant que cela ne contrevient pas aux propriétés recherchées dans la présente invention, notamment concernant la qualité des formes solides dragéifiées obtenues et/ou la maniabilité du procédé.

[0087] De préférence, les phases de procédé de dragéification pendant lesquelles éventuellement la pulvérisation n’est pas réalisée de manière concomitante au séchage représentent moins de 50 % du temps de procédé de dragéification, de préférence moins de 40 %, de préférence moins de 30 %, de préférence moins de 20 %, de préférence moins de 10 %, de préférence moins de 5 %. Tout préférentiellement, la dragéification ne comprend pas de phase de pulvérisation en l’absence de séchage.

[0088] De préférence, les éventuels temps de pause (temps entre deux phases de pulvérisation pendant lequel il n’y a ni pulvérisation ni séchage), représentent moins de 50 % du temps de procédé de dragéification, de préférence moins de 40 %, de préférence moins de 30 %, de préférence moins de 20 %, de préférence moins de 10 %, de préférence moins de 5 %. Tout préférentiellement, la dragéification ne comprend pas de temps de pause.

[0089] Préférentiellement, le pourcentage de dragéification (ou « gain de masse ») est, par unité de temps, d’au moins de 0,05 % par minute, de préférence d’au moins 0,10 % par minute, de préférence d’au moins 0,13 % par minute, voire d’au moins 0,15 % par minute.

[0090] Le procédé de l’invention peut en outre comprendre d’autres étapes usuelles que celles visant à dragéifier les formes solides, tant que cela ne contrevient pas aux propriétés recherchées dans la présente invention, notamment concernant la qualité des formes solides dragéifiées obtenues et/ou la maniabilité du procédé. Comme exemple d’étapes autres on peut citer par exemple le gommage (« guming »), le lissage, le polissage (« polishing »), la coloration. Avantageusement, si de telles étapes sont effectuées, elles le sont dans le même équipement que celui employé dans le procédé de dragéification de l’invention. Il est entendu que certaines de ces étapes, comme le gommage ou la coloration par exemple, peuvent parfois être assimilées à des étapes de dragéification, si la composition employée comprend une quantité telle de matières cristallisables qu’il y a effectivement formation d’une couche de substances cristallisées, en particulier de sucres et/ou de polyols.

[0091] Concernant ces autres étapes usuelles, il est intéressant de noter que la dragéification réalisée selon le procédé de l’invention permet déjà d’obtenir un bon niveau de lissage des formes solides. La coloration peut par ailleurs être réalisée directement par le biais d’ajout d’agents colorants dans le liquide de dragéification.

[0092] Le procédé de l’invention peut aussi comprendre une étape d’amorçage. Cette étape d’amorçage consiste à appliquer, une ou plusieurs fois, une composition pulvérulente sur le lit de noyaux à dragéifier, ou en cours de dragéification, préférentiellement en cours de dragéification. Cette composition pulvérulente comprend typiquement des matières cristallines. Ces matières cristallines sont typiquement de même nature que les matières cristallisables du liquide de dragéification, mais peuvent être différentes. La quantité de composition pulvérulente appliquée est typiquement inférieure à 10 % en poids par rapport au poids de comprimés, de préférence inférieure à 5 %. De préférence cependant, et puisque cela n’est pas nécessaire dans le procédé de l’invention, ce dernier ne met pas en oeuvre d’étape d’amorçage.

[0093] L’équipement utile à l’invention peut comprendre d’autres éléments classiquement employés en dragéification, tant que cela ne contrevient pas aux propriétés recherchées dans la présente invention, notamment concernant la qualité des formes solides dragéifiées obtenues et/ou la maniabilité du procédé.

[0094] À cet égard, il est intéressant de noter que l’art antérieur mentionne parfois l’utilisation de brise-mottes, lesquels ont pour objectif d’éviter l’apparition de collages durant la dragéification. De tels brise-mottes ne sont pas nécessaires dans le procédé de l’invention. Ainsi de préférence, et parce que c’est avantageusement possible dans le cadre du procédé de l’invention, la chambre du tambour utilisé conformément à l’invention est exempte de brise-mottes.

[0095] La présente invention a également pour objet l’utilisation pour le revêtement de formes solides, d’une combinaison de mannitol et de d’acides gras afin d’améliorer la stabilité desdites formes solides.

[0096] De préférence, les acides gras sont choisis parmi ceux tels que définis avant pour la couche de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras des formes solides dragéifiées de l’invention.

[0097] De préférence, le rapport en poids sec mannitol / acides gras de ladite combinaison utilisée est tel que décrit avant pour la couche de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras des formes solides dragéifiées de l’invention.

[0098] L’utilisation afin d’améliorer la stabilité des formes solides peut également comprendre l’utilisation d’autres substances que la combinaison mannitol / acides gras utile à l’invention, tant que cela ne contrevient pas aux propriétés recherchées dans la présente invention, notamment en ce qui concerne la stabilité des desdites formes solides ; ces autres substances étant de préférence telles que décrites avant pour la couche de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras des formes solides dragéifiées de l’invention, en ce qui concerne leur nature et les quantités employées.

[0099] De préférence, le revêtement dans lequel la combinaison mannitol / acides gras est utilisée est une couche de dragéification, de préférence telle que décrite avant pour la couche de dragéification comprenant du mannitol et des acides gras des formes solides dragéifiées de l’invention.

[0100] De préférence, la combinaison mannitol / acides gras est utilisée dans un procédé de dragéification, de préférence dans le liquide de dragéification, de préférence conformément au procédé de dragéification de l’invention tel que décrit avant.

[0101] De préférence, la combinaison mannitol / acides gras utile à l’invention est utilisée pour améliorer la stabilité des formes solides vis-à-vis de l’humidité.

[0102] Cette capacité à améliorer la stabilité des formes solides vis-à-vis de l’humidité peut être facilement déterminée par l’homme du métier en comparant la reprise en eau en poids de formes solides revêtues au moyen de la combinaison mannitol / acides gras de l’invention à ces mêmes formes solides non revêtues, au bout d’un temps de stockage déterminé. Pour le test de stabilité, on peut par exemple placer les formes solides dans un environnement à 75% d’humidité relative, à une température de 30°C (tO). On détermine alors la reprise en eau en poids au cours du temps à tO + 5h, et/ou à tO + 1 jour, et/ou à tO + 3 jours, et/ou à tO + 7 jours, et/ou à tO + 9 jours, et/ou à tO + 15 jours. On peut par exemple procéder selon les Exemples ci-après.

[0103] De préférence, la combinaison mannitol / acides gras utile à l’invention est utilisée pour améliorer la stabilité des formes solides dans une atmosphère comprenant au moins 60% d’humidité relative, de préférence au moins 65%, de préférence au moins 70%, de préférence au moins 75%.

[0104] De préférence, la combinaison mannitol / acides gras utile à l’invention est utilisée pour améliorer la stabilité des formes solides dans une atmosphère d’au moins 15°C de température, de préférence d’au moins 20°C, de préférence d’au moins 25°C, de préférence d’au moins 30°C. [0105] De préférence, la combinaison mannitol / acides gras utile à l’invention est utilisée pour diminuer la reprise en eau des formes solides, comparativement à ces mêmes formes solides non revêtues (témoin). De préférence cette diminution en reprise en eau est déterminée dans les conditions d’humidité relative et/ou de température telles que données ci-dessus. De préférence cette diminution en reprise en eau est déterminée aux temps tels que listés avant. De préférence, cette diminution en reprise en eau est d’au moins 30%, de préférence d’au moins 40%, de préférence d’au moins 50%, de préférence d’au moins 60% de préférence d’au moins 65%, de préférence d’au moins 70%, de préférence d’au moins 75%, de préférence d’au moins 80%, de préférence d’au moins 85%, de préférence d’au moins 90%, de préférence d’au moins 95%, voire d’au moins 96%, voire d’au moins 97%, voire d’au moins 98%, voire d’au moins 99%.

[0106] Cette diminution de reprise en eau est en particulier calculée de la façon suivante :

wu c WU T

% diminution reprise en eau = - x 100

WU C

avec :

wu c « water uptake, control », le gain de masse obtenu avec les formes solides témoins ;

- wu T « water uptake, test », le gain de masse obtenu avec les formes solides revêtues à tester.

[0107] De préférence, la combinaison mannitol / acides utile à l’invention est utilisée pour améliorer la stabilité de formes solides comprenant des substances sensibles à l’humidité. On entend classiquement par substances sensibles à l’humidité, des substances dites hygroscopiques, c'est-à-dire ayant tendance à absorber l’humidité, et/ou des substances donc l’activité est altérée par l’humidité (par exemple des principes actifs pharmaceutiques dont l’activité pharmacologique est altérée par la présence d’eau).

[0108] Dans la présente invention, il est entendu que lorsqu’on se réfère à une masse sèche de composés, cette masse inclut les impuretés éventuelles, et que l’on se réfère bien à un poids de substance anhydre. [0109] L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples qui suivent, lesquels se veulent illustratifs et non limitatifs.

[0110] Exemples

1. Matériel et méthode

1.1 Équipement utilisé

Un équipement présentant les caractéristiques suivantes a été utilisé:

- Tambour rotatif perforé : diamètre 30,48 cm, volume 2L ;

- Barres anti-glissement x6 ;

- 1 buse d’atomisation à air comprimé (Schlick 970/7-1 S75) ; diamètre de l’orifice 0,8 mm ;

- Pompe péristaltique (Watson Marlow model 323) ; tête 3 rollers (313 DW) ;

- Tube : diamètre interne 2 mm : diamètre externe 6 mm.

1.2 Liquides de dragéification

Les liquides de dragéification testés, présentaient les formulations suivantes (%sec) :

[0111] [Tableau 1]

[0112] Tous ces liquides de dragéification étaient contenus dans une cuve de stockage simple enveloppe, et à température ambiante (20-25°C). À noter que des liquides de dragéification conformes à l’invention et exempts d’agents opacifiant ont également été testés, bien que les résultats ne soient pas présentés ici. De façon intéressante, les formes solides ainsi dragéifiées, en particulier celles de couleur blanche ne jaunissent pas avec le temps. Il est donc possible de se passer de ces agents opacifiants.

1.3 Noyaux

Les lots de noyaux suivants ont été utilisés comme substrat de dragéification : 900 g de comprimés de sorbitol (hygroscopique) de 380 mg.

1.4 Dragéification

Plusieurs essais ont été réalisés, de manière à faire varier le gain de masse des formes solides dragéifiés.

Avant le début de la pulvérisation, le lit de comprimé a été chauffé afin d’atteindre la température cible (en l’espèce 35°C) pour le lit de noyaux (environ 2 minutes dans le cas présent). La pulvérisation et le séchage ont ensuite été réalisés de manière concomitante pendant tout le procédé (pas de temps de pause). Le liquide de dragéification était à température ambiante (20-25°C). En fin de dragéification, la pulvérisation a été stoppée, la turbine ralentie, et les formes solides ont été séchées jusqu’à refroidissement à une température cible (environ 2 minutes).

Les conditions de mise en oeuvre du procédé étaient les suivantes : Pression de service : 4 bars ; Pression d’atomisation : 1 ,3 bar ; Pression d’écrasement du jet : 1 ,3 bar ; Pression différentielle : -0,25 mbar ; Vitesse de rotation du tambour : 18 rpm ; Débit d’air de séchage : 100 m 3 /h ; Température d’air d’entrée (séchage) : 55°C ; Température mesurée du lit de noyaux : 35°C (cette température a par ailleurs été contrôlée de manière à ajuster si nécessaire la température de séchage et/ou de débit de pulvérisation. En l’espèce, de tels ajustement n’ont pas été requis) ; Débit de pulvérisation et durée du procédé : [0113] [Tableau 2]

[0114] 2. Résultats

2.1 Aspect des formes solides revêtues

Les formes solides obtenues avec les liquides de dragéification de référence Man_1 , Man_pva_1 et Man_st.ac_1 , présentant un pourcentage de dragéification de 20 %, ont été observées en microscopie électronique. Les photographies sont présentés Figures 1 à 6.

2.2 Essais de stabilité

Certains des comprimés obtenus au point 1 ont été placés dans une atmosphère à 30°C, à 75% d’humidité relative (tO). Comme témoin d’instabilité, des comprimés de sorbitol nus (non revêtus) ont également été testés.

La reprise en eau des comprimés a été évaluée à tO + 5h, tO + 1 jour, tO + 3 jours, tO + 7 jours, tO + 9 jours, tO + 15 jours. Les résultats sont présentés dans les Figure 7, 8 et 9, pour un pourcentage de dragéification de 5%, 10% et 20% respectivement.

Conformément à l’enseignement du brevet US 8,846,089, on observe que les formes solides revêtues au moyen de mannitol et de PVA présentent une stabilité améliorée : comparativement au témoin, la reprise en eau au cours du temps des formes solides revêtues est nettement diminuée.

Par ailleurs, quelle que soit la composition employée pour le revêtement, la comparaison des Figures 1 à 7 montre que plus le pourcentage de dragéification est élevé, plus la stabilité est augmentée.

Quel que soit le gain de masse (de 5% à 20 %), la stabilité des formes solides dragéifiées de l’invention comprenant du mannitol et des acides gras (acide stéarique), est supérieure encore. La reprise en eau au cours du temps des formes solides dragéifiées de l’invention est nettement inférieure à celle observée avec les formes solides témoins ou revêtues de mannitol et de PVA, de tO + 5h à tO + 15 jours.

Pour le pourcentage de dragéification le plus élevé (20%, Figure 7), les inventeurs ont par ailleurs également testé une dragéification au mannitol seul (liquide de dragéification « Man_1 »), selon un procédé ayant fait l’objet d’une demande de brevet Français No. 1755557 au nom de la Demanderesse. Cette demande de brevet, non encore publiée, décrit un procédé analogue à celui de la présente invention, à l’exception du fait qu’il n’est pas fait mention de l’utilisation d’acides gras.

Il est constaté que l’ajout de PVA n’a qu’une incidence mineure sur l’amélioration de la stabilité, tandis que l’ajout d’acide stéarique permet une diminution nettement visible de la reprise en eau.

Ainsi, la dragéification opérée conformément à la présente invention permet d’obtenir une excellente protection des formes solides, en particulier vis-à-vis de l’absorption d’humidité.