La présente invention se rapporte à un dispositif adapté pour réaliser une étanchéité le long d'un rail enterré dans un substrat. L'invention se rapporte aussi à un procédé de mise en œuvre d'une telle étanchéité.

Pour certains véhicules roulant sur rail, notamment les tramways, les rails ne doivent pas constituer un obstacle pour une circulation piétonne ou automobile qui circule sur la même plate-forme que celle utilisée par le véhicule sur rail. C'est notamment le cas lorsque cette plate- orme est une chaussée routière partagée par un tramway. Les rails sont alors généralement prévus enterrés dans un substrat de cette plate- forme, de façon à être affleurant avec la plate- forme.

Comme particulièrement illustré par le document FR 2 885 372, le rail est de préférence prévu isolé du substrat par un système d'éclisses. Les éclisses assurent notamment une isolation phonique, une isolation électrique et une étanchéité autour du rail vis-à-vis de son environnement. Il faut néanmoins s'assurer que de l'humidité ne pénètre pas, ou peu, entre un revêtement de cette plate-forme et le rail. Le revêtement est généralement un enrobé, autrement dit un béton bitumineux ; le revêtement peut aussi être du béton ou des pavés. Le document F 2 947 285 propose de réaliser des éclisses latérales pouvant comprendre, notamment, une portion supérieure sécable le long d'une ligne de rupture parcourant la face latérale, la bande s'étendant de part et d'autre de ladite ligne de rupture. Une fois le revêtement posé, la portion sécable est retirée, créant une gorge qui est remplie d'un joint coulé in-situ, de préférence un joint polyuréthane bi-composant. Cependant, la préparation de l'éclisse, la mise en œuvre et la fourniture d'un tel joint sont longues et coûteuses. En outre, ce joint est mis en place lorsque la totalité des travaux de voie et de chaussé sont terminés ; Ainsi, l'éclisse peut être soumise plusieurs mois et quelquefois plusieurs années à des intempéries et à du trafic routier, avant la mise en place du joint.

L'invention a pour but de proposer un système rapide et économique pour réaliser une étanchéité entre le rail et le revêtement de la plate-forme.

Selon un premier objet de l'invention, un système pour poser une bande de protection sur une surface supérieure d'une éclisse équipant un premier rail prévu pour être enterré est caractérisé en ce qu'il comprend :

- un châssis ;

- des roues, montées sur le châssis et adaptées pour rouler sur le rail ;

- un dévidoir pour la bande ;

- un rouleau pour presser la bande contre la surface supérieure ; et,

- des moyens pour fixer la bande, de préférence par collage ou soudage, sur la surface.

Les moyens de fixation peuvent être des moyens de soudage, de préférence des moyens pour générer et souffler de l'air chaud à l'endroit où la bande est pressée contre la surface. Les roues comprennent avantageusement une roue motrice et une roue de guidage, toutes deux prévues pour venir en prise avec le premier rail. De préférence, le système comprend en outre une roue stabilisatrice transversalement distante des autres roues, de préférence prévue pour venir en prise avec un autre rail, parallèle au premier rail. La roue stabilisatrice peut être escamotable ; elle peut notamment être montée à une extrémité distale d'un bras télescopique transversalement.

Le système peut aussi comprendre un galet pour maintenir la bande tendue entre le dévidoir et le rouleau presseur.

Le groupe moteur peut être un moteur électrique, de préférence muni d'un variateur de vitesse ; le système peut comprendre un groupe électrogène, notamment pour alimenter le moteur.

Le dévidoir, le rouleau presseur, l'éventuel galet tendeur et les moyens de fixation font avantageusement partie d'un équipage mobile transversalement.

La bande comprend de préférence une feuille en polyéthylène (PE) ou poly- téréphtalate d'éthylène (PET). Avantageusement, la bande comprend en outre un treillis collé contre la feuille, de préférence par soudage. Le treillis peut être constitué de fils en polypropylène, en polyéthylène, en fibre de verre ou en polyamide. Selon un autre objet de l'invention, un procédé pour poser une bande de protection sur une surface supérieure d'une éclisse équipant un rail prévu pour être enterré, utilise un système selon l'invention

Plusieurs modes d'exécution de l'invention seront décrits ci-après, à titre d'exemples non limitatifs, en référence aux dessins annexés dans lesquels : - la figure 1 est une vue schématique en perspective et d'un système selon l'invention en cours de pose d'une étanchéité sur une éclisse d'un rail de tramway, figure à laquelle le rail est représenté en coupe transversale ;

- la figure 2 est une vue du détail II de la figure 1 ; et,

- la figure 3 est une vue de dessus du système de la figure 1.

Dans la description qui va suivre et aux figures jointes, arbitrairement et par mesure de simplification, le rail est supposé posé horizontalement. Les termes "horizontal" et "vertical" se réfèrent à une telle position. Cela n'exclut pas que le rail puisse être posé avec un dévers ou avec une pente non nuls, sans sortir du cadre de l'invention.

Les figures représentent un système 1 selon l'invention dans une position d'usage, sur une voie de tramway. Les positions relatives de différents éléments constituant le système 1 seront données relativement à cette voie, dans cette position d'usage.

La figure 1 représente, en perspective et de façon schématisée, le système 1 selon l'invention. Le système 1 est représenté posé sur une voie de tramway en cours de construction. Il est prévu pour se déplacer selon une direction F, représentée par une flèche aux figures.

La voie est prévue pour être enterrée dans une plateforme de sorte que les rails sont sensiblement affleurant avec la plateforme finie. Aux figures, seule une couche de base 2 de la plateforme a été réalisée. Outre la plateforme 2, la voie comprend deux rails 3, 4 en forme de Y.

Comme particulièrement illustré à la figure 2, chaque rail est protégé par une éclisse inférieure 5 et deux éclisses latérales 6, 7. Les éclisses sont en mousse plastique, de préférence une mousse polyéthylène. Les éclisses sont prévues pour absorber des vibrations dues au roulement des tramways sur le rail 1 et éviter leur transmission à l'environnement proche, notamment aux immeubles voisins. En outre, elles doivent permettre d'assurer une étanchéité à l'eau entre le rail de façon à ce que le rail soit protégé de courants vagabonds. L'éclisse inférieure 5 est conçue pour envelopper la semelle du rail et pour reposer sur la base 2 de la plateforme. Une première éclisse latérale 6 est conçue pour venir s'emboîter sur l'éclisse inférieure 5 et épouser le rail du côté de sa portion de roulement 8. La deuxième éclisse latérale 7 est conçue pour venir s'emboîter sur l'éclisse inférieure 5 et épouser le rail du côté de sa portion de guidage 9. Les éclisses latérales sont prévues pour être montées sensiblement affleurantes avec la plateforme finie et le rail.

Chaque éclisse latérale 6, 7 comprend une face supérieure 11. Le système selon l'invention est prévu pour déposer une bande de protection 12 sur la face supérieure 11 de chacune des éclisses latérales 6, 7. La bande de protection 12 est prévue pour protéger l'éclisse correspondante des agressions dues :

- au roulement de véhicules, tels des automobiles circulant sur une voie croisant les rails ;

- aux intempéries, notamment la pluie ou les rayons UV.

Dans l'exemple illustré, la bande de protection 12 comprend une feuille en polytéréphtalate d'éthylène (PET) et les éclisses latérales comprennent une matrice en une mousse de polyéthyiène choisies pour être aisément soudables entre elles.

Dans l'exemple illustré, le système 1 selon l'invention comprend :

- un châssis 15 ;

- des roues 16, 17, 18 ;

- un groupe moteur 19 ;

- un générateur, sous la forme d' un groupe électrogène 21 ; et, un équipage pour poser la bande 12.

Le châssis 15 comprend :

- deux longerons 23 ;

- trois traverses 24-26 ; et,

- un bras télescopique 27.

Dans la position d'usage illustrée aux figures, les longerons 23 sont sensiblement parallèles aux rails 3, 4, entre les deux rails. Les traverses sont montées sur les longerons 23, transversalement à ceux-ci. Parmi les traverses, une traverse arrière 24 est montée à l'arrière des longerons, une traverse avant

25 est montée à l'avant des longerons et une traverse intermédiaire 26 est montée entre les deux autres. Le bras 27 est monté sur la traverse intermédiaire

26 ; il est monté coulissant transversalement, relativement aux longerons 23. Les roues 16, 17, 18 comprennent :

- une roue motrice 16, fixée à la traverse avant 25 ;

- une roue guide 17, fixée à la traverse arrière 24 ; et,

- une roue stabilisatrice 18, fixée à une extrémité distale du bras télescopique 27.

Dans l'exemple illustré, la roue motrice 16 et la roue guide 17 reposent et sont en prise toutes les deux sur un premier rail 3 ; la roue stabilisatrice repose sur le deuxième rail 4, à gauche du premier rail 3 dans la direction d'avancement F du système 1. Le bras télescopique peut prendre une position d'usage déployée, illustrée aux figures 1 et 3. Il peut aussi prendre une position rétractée, qui permet de rapprocher la roue stabilisatrice 18 des longerons 23 ; ainsi, l'encombrement transversal du système 1 peut être réduit lorsque le système 1 n'est pas utilisé, notamment lors de son transport d'un chantier à l'autre ou lors de son remisage. Une goupille permet de verrouiller le bras dans sa position déployée ou dans sa position rétractée, selon le besoin. Le groupe moteur 19, fixé à l'avant, entraîne la roue motrice 16. Le groupe moteur est un moteur électrique muni d'un variateur de vitesse. Le groupe électrogène 21 est fixé à la fois sur la traverse arrière 24 et la traverse intermédiaire 26. Il alimente le groupe moteur 19.

Le système 1 comprend en outre un équipage 30 pour poser la bande 12. L'équipage 30 est porté par la traverse arrière 24 et la traverse intermédiaire 26. Il comprend :

- un dévidoir 31 qui comprend un moyeu 32 portant deux flasques 33 ;

- un rouleau presseur 34 ;

- un galet tendeur 35 ; et,

- des moyens 36 pour souder la bande 12.

Dans l'exemple illustré, l'équipage 30 est positionné pour poser la bande 12 sur la surface supérieure 11 de la première éclisse 6 du premier rail 3. L'équipage 30 est mobile transversalement, selon M, relativement aux longerons 23, de sorte qu'il peut être positionné pour pouvoir poser une bande sur la deuxième éclisse 7 du même premier rail 3, sans avoir besoin de dérailler le système 1.

Un des flasques 33 est amovible de sorte que la bande 12 peut être stockée sur le moyeu 32, sous forme d'un rouleau. Lors de la pose, la bande, qui se déroule depuis le dévidoir, passe entre le rouleau presseur 34 et la surface 11 de Γ éclisse. Sur son trajet entre le dévidoir 31 et le rouleau presseur, la bande est maintenue tendue par le galet tendeur 35.

Dans l'exemple illustré, les moyens de soudage 36 sont un générateur d'air chaud. Comme particulièrement illustré à la figure 2, l'air chaud généré est soufflé par une buse 37, entre la bande 12 et la surface 1 1, à l'avant immédiat du rouleau presseur 34, à l'endroit où la bande vient se poser sur la surface 11. La bande et la surface sont portées à une température suffisante pour que, pressées l'une contre l'autre par le rouleau, elles se soudent l'une à l'autre. La position du générateur d'air chaud est ajustable pour obtenir un positionnement précis de la buse ; la température de l'air soufflé est réglable, pour optimiser le soudage.

Dans l'exemple illustré, les longerons et les traverses sont en aluminium. La vitesse d'avancement du système de pose 1 est ajustable de quelques centimètres par minute à quelques mètres par minute.

Le système 1 est conçu pour pouvoir poser des bandes d'au moins deux largeurs différentes. De façon typique, la largeur de la surface supérieure 11 est de 50 millimètres sur la première éclisse 6, côté roulement, et, de 20 millimètre sur la deuxième éclisse 7.

Bien sûr, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation préférés qui viennent d'être décrits mais, au contraire, l'invention est définie par les revendications qui suivent.

Il apparaîtra en effet à l'homme de l'art que diverses modifications peuvent être apportées aux modes de réalisation décrits ci-dessus, à la lumière de l'enseignement qui vient de lui être divulgué. Ainsi, d'autres matériaux peuvent être choisis pour les éclisses et la bande, pourvu qu'ils soient compatibles et assurent l'étanchéité recherchée. Ainsi, les éclisses peuvent être en bois ou en caoutchouc.

De plus, au lieu d'être soudée à l'air chaud, la bande peut être collée. Dans ce but, la bande peut comprendre une couche d'adhésif protégée par une pellicule amovible ; le système selon l'invention peut alors comprendre des moyens de retrait de cette pellicule.

Âu lieu d'être monté à l'extrémité distale d'un bras télescopique, la roue stabilisatrice peut être montée à l'extrémité distale d'un bras rotatif, de façon être pouvoir être escamotée en rabattant le bras rotatif parallèlement aux longerons.

Le groupe électrogène peut aussi être remplacé par d'autres moyens générateurs d'énergie, par exemple, des batteries et/ou une alimentation basse tension par les rails.

Un procédé de pose d'une protection selon l'invention est particulièrement avantageux, puisqu'il permet de réaliser une étanchéité et une protection dès que réclisse est posée, sans attendre la fin du chantier de réalisation de la voie ferrée. Ainsi, l'éclisse, portant sa propre protection, est protégée tout au long de ce chantier, notamment de la circulation des engins de chantier.