Titre de l'invention : Isolant thermique et/ou phonique élaboré à partir de glumes de Maïs.

[1] La présente invention a pour objet un nouvel isolant thermique et/ou phonique élaboré à partir de glumes et/ou de glumelles de Maïs, obtenues par la valorisation des déchets de récolte et de conditionnement des grains.

[2] En ce qui concerne le Maïs, le terme « bractée », qui regroupe les termes de glume et de glumelle, est plus approprié. Il s'agit des pièces florales en forme de feuille faisant partie de l'inflorescence et pouvant ressembler à des pétales, notamment par leurs coloris. Chez le Maïs elles sont généralement de couleur cuivrée. Elles se situent à la base de chaque grain de Maïs dans leur partie en liaison avec la rafle.

[3] Dans le milieu agricole on les désigne à tort par les termes de follicule ou son.

[4] On a déjà proposé d'utiliser la plante de Maïs pour l'isolation (FR2532584 et

WO03099932), mais tous utilisent la rafle broyée. Ces techniques ont le désavantage de nécessiter une énergie considérable pour le broyage et les conductivités thermiques obtenues sont loin d'être intéressantes. On connaît aussi l'utilisation des glumes d'autres céréales pour l'isolation ( DE 4440385, DE 19607963 et DE 19524101) mais leurs qualités ne leur ont pas permis de s'imposer dans le domaine du bâtiment.

[5] Les glumes de Maïs sont très différentes, de forme et de texture, des glumes des autres céréales. La qualité exceptionnelle de leur pouvoir isolant provient de ces spécificités.

[6] Le monde a prit conscience de l'importance capitale d'isoler les bâtiments afin de réduire l'impact sur l'environnement. Il sait aussi que, pour ce faire et pour sa propre santé, il doit privilégier l'utilisation des matériaux d'origine naturelle et nécessitant l'énergie globale la plus faible pour leur production.

[7] Si la part des isolants d'origine naturelle s'est nettement renforcée ces 10 dernières années, il est nécessaire de toujours faire évoluer ce domaine afin de remédier aux différents inconvénients suivants :

• - L'utilisation de surface agricole normalement destinée aux besoins vitaux.

• - Les faibles volumes disponibles.

• - L'éloignement entre les sites de production et les lieux d'utilisation.

• - L'énergie globale nécessaire à leur production.

• - L'indisponibilité d'isolant d'origine naturelle en vrac.

• - Le décompactage des isolants à utiliser en vrac, notamment en épandage manuel.

[8] L'isolant objet de la présente invention a pour but d'apporter une réponse à l'ensemble de ces inconvénients:

[9] • II ne mobilise aucune surface agricole nouvelle puisqu'il est issu des déchets de récolte et de conditionnement des grains. Son élaboration permettra, de plus, une valorisation de tous les autres composants du déchet.

• II est disponible en quantité relativement importante dans toutes les régions où le Maïs est cultivé (1 200 m3 pour 100 000 tonnes de grain).

• Sa transformation ne demande pas d'énergie importante.

• II sera disponible en vrac mais également sous d'autres formes (plaque, rouleau, etc.) et pourra être combiné avec tout autre matériau de façon à former une nouvelle matière isolante.

• II a la capacité de recouvrer son volume initial lors du décompactage et il résiste au tassement.

[10] La matière de base, de laquelle seront extraits les composants principaux de l'isolant objet de la présente invention, est un déchet agricole provenant de diverses sources, et est généralement générée lors des opérations de battage, de séchage, de tri ou de toute autre opération de manipulation des céréales.

[11] Pour le Maïs, elle est notamment générée lors des périodes de récolte des grains en

Septembre/Octobre ainsi qu'à la sortie des cribs en Avril/Mai, et également lors des opérations de transformation dans les industries du grain ou de la rafle. En fait, elle pourrait provenir de tout travail réalisé sur la plante de Maïs. La proportion de bractées dans la matière de base est directement liée au degré d'humidité relative des grains ainsi qu'aux conditions de battage. Pour des questions de commodité, et dans un premier temps, l'approvisionnement se fera auprès des installations de séchage, de stockage et transformation du grain.

[12] Cette matière de base est composée, de façon aléatoire et en proportion fluctuante, de toutes les parties de la plante de Maïs telle que morceaux de rafle, morceaux de tiges, parties de feuille ou de spathe, soies, bractées, morceaux de grain ainsi que de farine de grain. Elle peut être sèche ou humide.

[13] La matière première sera séchée pour être ramené à une humidité relative de 13 à

14%, puis tamisée pour en séparer les farines, et enfin triée afin de sélectionner les éléments ayant, mesuré en vrac, une masse volumique inférieure à 100 Kg/m3 et plus particulièrement entre 30 et 60 Kg /m3.

[14] Ces opérations de transformation pourront être augmentées ou diminuées en nombre et pourront être réalisées dans un ordre différent.

[15] L'isolant, produit résultant de ces traitements, est principalement composé de bractées mais on pourra également y trouver des soies ou stigmates, des fibres extraites de la tige, des parties de spathe, de feuille et de moelle de la rafle ainsi que d'autre partie de la plante de Maïs. Il sera ensuite traité par pulvérisation d'un sel de Bore lui conférant une résistance aux rongeurs, aux insectes, à la moisissure et au feu.

[16] L'isolant sera disponible en vrac et sous toute autre forme telle que plaque, rouleau, etc.

[17] L'invention consiste donc à utiliser des glumes et/ou des glumelles de céréales pour former un isolant thermique et/ou phonique.

[18] La composition ainsi obtenue, objet de l'invention, peut présenter d'autres caractéristiques complémentaires telles que :

• Etre constituée de bractées de Maïs représentant un minimum de 2% en poids ou en volume, du produit final.

• Comprendre, en outre, en complément des bractées de Maïs, les soies ou stigmates et/ou les fibres extrait de la tige et/ou les spathes et/ou les feuilles et/ou la moelle de la rafle et/ou toute autre partie de la plante de Maïs, et ce dans des proportions de 10% à 90% en poids ou en volume.

• Etre constituée d'éléments ayant une humidité relative maximum de 13% ou 14% par rapport au poids sec.

• Etre constituée d'éléments ayant une masse volumique inférieure à 100 Kg/m ³ .

• Etre additionnée d'un composant lui conférant une résistance aux rongeurs et/ ou aux insectes et/ou à la moisissure et/ou au feu.

[19] L'exemple suivant est destiné à illustrer l'invention, étant bien entendu qu'il ne présente vis-à-vis d'elle aucun caractère limitatif.

[20] Exemple de réalisation:

[21] Pour le Maïs, et pour un exemple parmi d'autres, la matière première récupérée est passée sur un premier tamis de maille de 4mm x 4mm. Au dessus, les éléments de masse volumique faible sont aspirés et réintroduits au produit de dessous. Le produit de dessous est séché dans un four continu pour être ramené à une humidité relative maximum de 13% ou 14% par rapport au poids sec. Il passe sur un second tamis de maille de 1,5 mm x 1,5 mm. Au dessus, par centrifugation et aspiration, on sélectionne les composants ayant une masse volumique inférieure à 100 Kg/m3. Suivant la matière première de base, La sélection ainsi obtenue est une composition isolante constituée, en volume ou en poids, de 10% à 90% de bractées et en complément de 5% à 90% de soies, de 0% à 90% de fibre de tige, de 5% à 90% de spathe, de 0% à 90% de feuille, de 0% à 90% de moelle de rafle et de 0% à 90% de toute autre partie de la plante. Elle reçoit un traitement lui conférant une résistance aux rongeurs, aux insectes, à la moisissure et au feu, par pulvérisation de sel de Bore à raison de 0,1% à 2,4% en poids.

[22] Le produit ainsi obtenu est ensuite conditionné en vue de sa commercialisation comme produit isolant en vrac.