L'invention concerne un élément thermoformé de protection acoustique pour véhicule automobile et un procédé de réalisation d'un tel élément.

Il est connu de réaliser un élément thermoformé - par exemple sous forme d'un insonorisant de tablier ou d'une garniture latérale de coffre - de protection acoustique pour véhicule automobile, ledit élément comprenant deux couches fibreuses poreuses entre lesquelles est disposée une couche intermédiaire à base de broyât de matériau recyclé.

Il est notamment connu de réaliser la couche intermédiaire à base de broyât de déchets de production, notamment de type film plastique, moquette, etc. La couche de broyât, déposée par saupoudrage, présente une masse surfacique sensiblement uniforme, sachant que l'élément est généralement disposé en regard d'une surface hétérogène en émission sonore.

Afin d'assurer une protection acoustique adéquate, il est nécessaire de déposer une quantité de broyât prenant en compte la portion de surface la plus émissive.

Il en résulte l'obtention d'un élément de masse importante contribuant à alourdir le véhicule, ce qui est préjudiciable en matière de consommation de carburant.

L'invention a pour but de pallier cet inconvénient.

A cet effet, et selon un premier aspect, l'invention propose un élément thermoformé - notamment sous forme d'un insonorisant de tablier ou d'une garniture latérale de coffre - de protection acoustique pour véhicule automobile, ledit élément comprenant deux couches fibreuses poreuses d'endroit et d'envers - notamment sous forme de moquette, de feutre ou de non tissé -, ledit élément présentant en vue de face :

• une zone lourde, de haute protection acoustique, comprenant une première couche intermédiaire à base de broyât de matériau recyclé disposée entre lesdites couches fibreuses,

• au moins une zone légère, de faible protection acoustique,

ladite zone légère :

• comprenant une deuxième couche intermédiaire à base de broyât de matériau recyclé disposée entre lesdites couches fibreuses, ladite deuxième couche présentant une masse surfacique inférieure à celle de ladite première couche, de manière à former une zone légère de premier type,

• ou bien étant dépourvue de couche intermédiaire, lesdites couches fibreuses étant disposées l'une au contact de l'autre, de manière à former une zone légère de deuxième type.

L'agencement proposé permet de ne mettre sur chaque zone de l'élément que le juste nécessaire en couche intermédiaire, voire de ne pas mettre de couche intermédiaire, ceci en fonction des variations d'émissivité sonore de la surface dont on veut se protéger acoustiquement, ce qui permet de réaliser des éléments allégés par rapport à ceux connus de l'art antérieur.

Selon un deuxième aspect, l'invention propose un procédé de réalisation d'un tel élément.

D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront dans la description qui suit, faite en référence aux figures jointes, dans lesquelles :

• la figure 1 est une vue schématique en coupe partielle - selon la ligne AA de la figure 2 - d'un élément selon une réalisation,

• la figure 2 est une vue schématique de face de l'élément de la figure 1 . En référence aux figures, on décrit un élément 1 thermoformé - notamment sous forme d'un insonorisant de tablier ou d'une garniture latérale de coffre - de protection acoustique pour véhicule automobile, ledit élément comprenant deux couches fibreuses poreuses d'endroit 2 et d'envers 3 - notamment sous forme de moquette, de feutre ou de non tissé -, ledit élément présentant en vue de face :

• une zone lourde 4, de haute protection acoustique, comprenant une première couche intermédiaire 5 à base de broyât de matériau recyclé disposée entre lesdites couches fibreuses,

· au moins une zone légère 6a, 6b de faible protection acoustique, ladite zone légère :

• comprenant une deuxième couche intermédiaire 7 à base de broyât de matériau recyclé disposée entre lesdites couches fibreuses, ladite deuxième couche présentant une masse surfacique inférieure à celle de ladite première couche, de manière à former une zone légère de premier type 6a,

• ou bien étant dépourvue de couche intermédiaire, lesdites couches fibreuses étant disposées l'une au contact de l'autre, de manière à former une zone légère de deuxième type 6b.

Selon la réalisation représentée, l'élément 1 comprend une zone lourde 4, au moins une zone légère de premier type 6a et au moins une zone légère de deuxième type 6b. Selon une réalisation, la première couche 5 présente une résistance au passage de l'air, mesurée selon la norme ISO 9053 / méthode B par écoulement d'air alternatif, supérieure à 4000 N.s.nrr ³ de manière à présenter une étanchéité permettant une isolation acoustique. Selon une réalisation, l'élément 1 comprend en outre, lorsque la première couche 5 est étanche, une couche externe 8 - notamment à base de de mousse ou de feutre - élastiquement compressible disposée sous la couche fibreuse d'envers 3, au moins en regard de la zone lourde 4, de sorte que ledit élément forme un complexe d'isolation acoustique de type « masse ressort ».

Selon une variante, une des couches fibreuses 2,3 est elle-même élastiquement compressible de manière à jouer le rôle de ressort dans un système « masse ressort ».

Selon une réalisation, la première couche 5 comprend des déchets de haute densité à base d'élastomère thermoplastique - notamment de type éthylène propylène diène monomère -, chargé avec une charge minérale.

Sa masse surfacique est par exemple comprise entre 1000 et 2000 g/m ² .

Selon une réalisation, la deuxième couche 7 comprend des déchets de basse densité à base de fibres.

Sa masse surfacique est par exemple comprise entre 100 et 500 g/m ² .

Selon une réalisation, les couches fibreuses 2,3 sont co-aiguilletées de manière à assurer la cohésion des différentes couches 2,3,5,7.

Selon une réalisation, au moins une couche intermédiaire 5,7 est à base de polyvinyl butyral (PVB).

Une utilisation classique du PVB consiste à l'interposer en film entre deux couches de verre, notamment pour réaliser des pare-brise de véhicules automobiles ou des vitres d'immeubles.

Une caractéristique de cette matière est son élasticité très importante qui permet de retenir le verre cassé et qui évite aux couches de verre de voler en éclats lors d'un choc. Une telle élasticité permet d'envisager son thermoformage avec de forts étirements, sans ruptures nuisant à une étanchéité recherchée pour la couche intermédiaire 5,7.

En outre, le PVB présente la particularité d'avoir une densité de l'ordre de 1 ,1 , bien supérieure à celle des broyats utilisés dans l'art antérieur, ce qui permet de disposer d'une couche intermédiaire 5,7 de bien moindre volume que ce qui est connu de l'art antérieur, et donc d'optimiser le volume disponible par ailleurs dans le véhicule.

Enfin, le PVB permet d'éviter un co-aiguilletage, ceci du fait de son caractère fortement collant qui peut suffire à assurer la liaison des couches fibreuses 2,3 entre elles.

On décrit enfin un procédé de réalisation d'un élément 1 , ledit procédé comprenant les étapes suivantes :

• prévoir au moins un broyât issu du recyclage,

• prévoir deux rouleaux de couche fibreuse 2,3,

· déposer ledit au moins un broyât par saupoudrage sur un desdits rouleaux actionné en déroulement, de manière à réaliser des zones légères 6a, 6b et des zones lourdes 4, et recouvrir le saupoudrage par l'autre desdits rouleaux actionnée en déroulement,

• découper un flan dans le complexe obtenu,

· thermoformer ledit flan à la géométrie de l'élément 1 à obtenir.

Le thermoformage peut être suivi d'une découpe périphérique et/ou interne de finition éventuelle. On peut réaliser un co-aiguilletage du complexe obtenu avant découpe du flan, afin d'assurer une cohésion entre les couches poreuses 2,3. Dans le cas de deux couches intermédiaires 5,7, on peut prévoir deux saupoudreuses pourvues chacune d'un broyât, leur utilisation étant alternée dans le temps ou bien leur positionnement étant décalé, de manière à réaliser un saupoudrage léger en zone légère de premier type 6a et un saupoudrage lourd en zone lourde 4.

On peut aussi prévoir des laps de temps où il n'est pas réalisé de saupoudrage, ou bien une bande de rouleau disposée à distance de la saupoudreuse, de manière à réaliser des zones légères de deuxième type 6b dépourvues de couche intermédiaire.