Domaine technique La présente invention concerne l'industrie textile. Elle vise plus précisément un tricot double face tridimensionnel. Ce tricot, obtenu sur un métier tricot trame, est réalisé de telle manière qu'il possède des zones en creux qui lui confèrent des aspects visuel et tactile nouveaux et attrayants.

Techniques antérieures De façon générale, on connaît les tricots double face tridimensionnels qui sont réalisés selon différentes technologies de tricotage, c'est-à-dire en tricotage trame ou tricotage chaîne. De tels tricots comportent deux faces séparées par un espace de l'ordre de quelques millimètres. Ces deux faces extérieures sont reliées entre elles par un fil de liage. Ce fil de liage a pour objet de maintenir un écartement entre les deux faces, de manière à assurer un effet ressort, et éviter l'écrasement du tricot.

Le Demandeur a décrit dans la demande de brevet français no. 01.01974, non encore publiée à la date de la présente demande, une étoffe textile, et notamment un tricot, présentant une certaine épaisseur.. Dans-cette demande antérieure, les deux faces du tricot sont reliées par plusieurs fils de liage différents, possédant différentes capacités de rétraction à la chaleur. Après tricotage, on soumet le tricot à des opérations de thermofixation, de sorte que les fils de liage se rétractent différemment. Dans les zones où le fil de liage se rétracte plus fortement, les deux faces du tricot se rapprochent, de sorte que l'épaisseur du tricot est variable sur sa surface.

Les tricots décrits dans ce document antérieur possèdent épaisseur variable, mais ils nécessitent l'emploi de plusieurs fils de liage différents, ce qui complique quelque peu le procédé de fabrication.

L'objectif de l'invention est d'obtenir des effets de relief extrêmement marqués, qui puissent être obtenus par des méthodes simples, et notamment l'emploi d'un seul fil de liage.

WO 03/042441 PCT/FR02/03069 Exposé de l'Invention L'invention concerne donc un tricot double face tridimensionnel, qui est obtenu sur un métier tricot trame, et qui comporte deux faces extérieures reliées par des rangées de fils de liage.

Conformément à l'invention, ce tricot comporte des zones en creux dans lesquelles : 'le fil d'une première face extérieure travaille avec la seconde face extérieure ; le fil de liage travaille avec une seule des deux faces extérieures.

Autrement dit, dans la zone en creux, le fil d'une des faces travaille en cote, et relie les deux faces pour les rapprocher. Dans certaines zones en creux, les deux faces peuvent donc venir au contact l'une de l'autre. L'épaisseur du tissu est alors réduite à une valeur très faible, correspondant à la seule épaisseur des deux faces tricotées.

Complémentairement, dans cette zone en creux, le fil de liage ne travaille qu'avec'une face. Il ne relie pas les deux faces et ne les maintient donc plus à une épaisseur constante.

C'est grâce à cette configuration du travail d'une part du fil de liage et d'autre part du fil d'une des faces que l'on obtient les zones en creux d'épaisseur quasiment nulle.

En pratique, en dehors des zones en creux, les fils des faces peuvent travailler en Jersey uni ou Jacquard.

En pratique, lorsque le fil de la première face vient travailler sur la fonture sur laquelle est réalisée la seconde face, ce fil peut être accroché avec des charges ou avec des mailles. De la même manière, le travail du fil de liage avec les deux faces peut s'effectuer soit avec des charges soit avec des mailles.

Avantageusement, en pratique, le fil de la première face (qui est reliée à la seconde face dans les zones en creux), peut présenter une capacité de rétraction à la

chaleur. Dans ce cas, lorsque l'on expose le tricot obtenu à un traitement thermique, du type thermofixation, ce fil aura tendance à se contracter. De la sorte, le fil, qui peut typiquement être un fil texturé de type fausse torsion fixé, voire fausse torsion, se tendra dans les zones en creux, favorisant ainsi le rapprochement des deux faces.

Cet effet de contraction peut être encore amélioré lorsque le débit du fil de la face en question est relativement faible dans les zones en creux.

Bien entendu, l'utilisation d'un métier équipé sur l'une de ses fontures d'une sélection Jacquard de type électronique, permet une grande souplesse au niveau de la forme et de la disposition des zones en creux.

Les effets de creux seront d'autant plus visibles que le tricot présente une épaisseur importante, et typiquement supérieure à trois millimètres.

Description sommaire des figures L'invention et les avantages qui en découlent ressortiront bien de la description du mode de réalisation qui suit, donné à titre indicatif et non limitatif, à l'appui des figures annexées dans lesquelles : La figure 1 est une vue schématique d'un tricot conforme à l'invention, comportant une zone en creux.

- La figure 2 est un diagramme illustrant de manière conventionnelle l'armure de tricotage permettant l'obtention d'un tel tricot.

- La figure 3 est une photographie d'un tricot tridimensionnel réalisé conformément à l'invention sur lequel apparaissent les zones en creux ; - La figure 4 est une photographie du tricot de la figure 3, vue en perspective, de manière à faire ressortir les zones en creux.

Manière de réaliser l'invention Sur l'exemple de réalisation illustré à la figure 1, le dessin du tricot est schématisé par des aiguilles de tricotage représentées par les signes"X"et"0". Les zones en épaisseur sont représentées par les signes"X", les signes"0" correspondant aux zones en creux. Le motif unitaire illustré à la figure 1 a été réalisé selon une armure de base comportant six rangées de mailles, et obtenue sur 18 chutes de tricotage.

Le motif illustré à la figure 1 a été tricoté sur un métier circulaire, sur 18 chutes, sur 16 aiguilles cylindre (C) et 16 aiguilles plateau (P), soit 32 aiguilles au total.

Dans l'exemple illustré, le métier utilisé peut être un métier circulaire du type commercialisé par la Société MAYER & CIE, sous la référence OVJA36. Il s'agit d'un métier circulaire double fonture d'un diamètre de 30 pouces, de jauge 18 (c'est-à-dire comportant 18 aiguilles par pouce), et possédant un nombre de chutes égal à 36.

Pour réaliser l'exemple illustré à la figure 2, on utilise trois fils différents, à savoir : 'un fil référencé (a) qui est un fil de polyester texturé FTF, d'un titre de 167dtex ; un fil référencé (b) identique au fil (a) ; un fil de liage qui est un fil de polyester lisse, monofilament, d'un titre de 76 dtex.

Pour obtenir le motif illustré à la figure 1, on procède de la sorte.

1-Tricotage des trois premiers fils correspondant à une zone sans creux Le fil (a) constituant la seconde face du tricot travaille en Jersey toutes aiguilles, sur la fonture (C) équipée d'une sélection Jacquard (position de bobine n° 1).

Le fil (b), formant la première face (B) travaille en simple Jersey sur la fonture P (position de bobine n° 2).

Le fil de liage travaille quant à lui dans une configuration charge sur la fonture (C), une aiguille sur deux, et dans une configuration maille sur la fonture (P), sur toutes les aiguilles (position de bobine n° 3).

2-A partir du fil n° 4 correspondânt à l'entrée dans une zone en creux : le fil (a) travaille toujours en Jersey sur toutes les aiguilles, sauf sur les aiguilles de la zone de creux (position de bobine n° 4).

WO 03/042441 PCT/FR02/03069 Le fil (b) travaille toujours en Jersey sur toutes les aiguilles de la fonture P. Il travaille également dans la zone de creux, sur les aiguilles de la fonture C, correspondant à la face (A). Dans cette zone de creux, le fil (b) travaille en cote 1 x 1.

Le fil de liage travaille comme précédemment, sauf dans les zones en creux, où il ne travaille plus que sur la fonture P (position de bobine n° 6).

La même armure se reproduit pour chacun des fils n° 7 à 15 respectivement.

3-A la sortie de la zone en creux (position de bobine n° 16) Le fil (a) constituant la face (A) retravaille en Jersey sur toutes les aiguilles de la fonture C (position de bobine n° 17). Le fil (b) de la face (B) travaille à nouveau en simple Jersey sur la fonture P. Le fil de liage retravaille avec les deux faces, et dans la forme illustrée, dans une configuration charge sur la fonture (C), une aiguille sur deux, et dans une configuration maille sur la fonture (P), et sur toutes les aiguilles (position de bobine n° 18).

Il est toutefois à noter que le fil (b) peut dans d'autres formes de réalisation être accroché avec des charges ou avec des mailles lorsqu'il travaille avec la fonture (C) correspondant à la face opposée. De la même manière, le fil de liage peut également, selon les constructions retenues, être accroché aux deux fontures soit avec des charges, soit avec des mailles.

Après le tricotage, le produit obtenu peut subir une teinture en pièce ainsi qu'une thermofixation, qui provoque une rétraction du fil (b), augmentant les effets de creux.

Comme illustré aux figures 3 et 4, le tricot ainsi obtenu possède des zones en creux sur sa face (B), également appelée première face dans la description. Ce tricot possède une largeur de 170 cm, pour un poids surfacique de 400 g/m2.

L'épaisseur (emax) du tricot est de l'ordre de trois millimètres, cette épaisseur pouvant diminuer jusqu'au voisinage de 0,5 mm (emin) dans les zones en creux (1).

Bien entendu, des motifs différents de ceux illustrés dans les figures peuvent être réalisés, grâce à l'emploi de la sélection Jacquard. Les fils utilisés peuvent également différer de la sélection détaillée ci-avant.