Login| Sign Up| Help| Contact|

Patent Searching and Data


Title:
TIMEPIECE COMPONENT WITH FLEXIBLE PIVOT
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2018/109584
Kind Code:
A1
Abstract:
The timepiece component with a flexible pivot (1) comprises an attachment portion (2), a movable portion (3) and first and second resilient blades (4, 5) connecting the attachment portion (2) and the movable portion (3). The first and second resilient blades (4, 5) extend in respective parallel planes and cross each other without contact to define a virtual axis of rotation (A) of the movable portion (3) with respect to the attachment portion (2). At least one of the first and second resilient blades (4, 5) has a stiffness that varies in a strictly monotonous manner over at least one continuous portion of the blade representing 25% of the length of the blade. In one variant, at least one of the first and second resilient blades (4, 5) has a stiffness that varies in a monotonous manner from one end of the blade to the other. In another variant, at least one of the first and second resilient blades (4, 5) has a thickness that varies linearly from one end of the blade to the other.

Inventors:
CHABLOZ DAVID (FR)
Application Number:
PCT/IB2017/057209
Publication Date:
June 21, 2018
Filing Date:
November 17, 2017
Export Citation:
Click for automatic bibliography generation   Help
Assignee:
PATEK PHILIPPE SA GENEVE (CH)
International Classes:
G04B17/04
Domestic Patent References:
WO2016096677A12016-06-23
WO2016062889A22016-04-28
WO2016096677A12016-06-23
WO2017055983A12017-04-06
Foreign References:
EP2911012A12015-08-26
EP2998800A22016-03-23
FR2754577A11998-04-17
US3520127A1970-07-14
DE201823C1908-09-17
EP2911012A12015-08-26
EP2998800A22016-03-23
Attorney, Agent or Firm:
MICHELI & CIE SA (CH)
Download PDF:
Claims:
REVENDICATIONS

1 . Composant horloger (1 ) à pivot flexible comprenant une partie de fixation (2), une partie mobile (3) et des première et deuxième lames élastiques (4, 5) reliant la partie de fixation (2) et la partie mobile (3), les première et deuxième lames élastiques (4, 5) s'étendant dans des plans respectifs parallèles et se croisant sans contact pour définir un axe de rotation virtuel (A) de la partie mobile (3) par rapport à la partie de fixation (2), caractérisé en ce qu'au moins une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) présente une raideur qui varie de manière strictement monotone sur au moins une portion continue de la lame représentant 25% de la longueur de la lame.

2. Composant horloger (1 ) selon la revendication 1 , caractérisé en ce que la raideur d'au moins ladite une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) varie de manière strictement monotone sur au moins une portion continue de la lame représentant 30%, de préférence 35%, de préférence 40%, de préférence 45%, de préférence 50%, de préférence 55%, de préférence 60%, de préférence 65%, de préférence 70%, de préférence 75%, de préférence 80%, de préférence 85%, de préférence 90%, de préférence 95%, de la longueur de la lame.

3. Composant horloger (1 ) selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la raideur d'au moins ladite une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) varie de telle sorte qu'elle soit plus grande à une extrémité qu'à l'autre.

4. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la raideur d'au moins ladite une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) varie de manière monotone d'une extrémité à l'autre de la lame.

5. Composant horloger (1 ) à pivot flexible comprenant une partie de fixation (2), une partie mobile (3) et des première et deuxième lames élastiques (4, 5) reliant la partie de fixation (2) et la partie mobile (3), les première et deuxième lames élastiques (4, 5) s'étendant dans des plans respectifs parallèles et se croisant sans contact pour définir un axe de rotation virtuel (A) de la partie mobile (3) par rapport à la partie de fixation (2), caractérisé en ce qu'au moins une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) présente une raideur qui varie de manière monotone d'une extrémité à l'autre de la lame.

6. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les première et deuxième lames élastiques (4, 5) présentent la même raideur et la même variation de raideur.

7. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la raideur d'au moins ladite une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) varie de telle sorte qu'elle soit plus grande à l'extrémité de la lame jointe à la partie de fixation (2) qu'à l'extrémité de la lame jointe à la partie mobile (3).

8. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que la raideur d'au moins ladite une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) varie de manière strictement monotone d'une extrémité à l'autre de la lame.

9. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce qu'au moins ladite une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) présente une section qui varie le long de la lame, cette variation de section permettant d'obtenir ladite variation de raideur.

10. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce qu'au moins ladite une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) présente une section dont la taille varie le long de la lame, cette variation de taille permettant d'obtenir ladite variation de raideur.

1 1 . Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que l'épaisseur d'au moins ladite une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) varie le long de la lame, cette variation d'épaisseur permettant d'obtenir ladite variation de raideur.

12. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 1 1 , caractérisé en ce que l'épaisseur d'au moins ladite une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) varie de manière linéaire d'une extrémité à l'autre de la lame.

13. Composant horloger (1 ) à pivot flexible comprenant une partie de fixation (2), une partie mobile (3) et des première et deuxième lames élastiques (4, 5) reliant la partie de fixation (2) et la partie mobile (3), les première et deuxième lames élastiques (4, 5) s'étendant dans des plans respectifs parallèles et se croisant sans contact pour définir un axe de rotation virtuel (A) de la partie mobile (3) par rapport à la partie de fixation (2), caractérisé en ce qu'au moins une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) présente une épaisseur qui varie linéairement d'une extrémité à l'autre de la lame.

14. Composant horloger (1 ) selon la revendication 12 ou 13, caractérisé en ce que l'épaisseur (e) d'au moins ladite une des première et deuxième lames élastiques (4, 5) est plus grande à l'extrémité de la lame jointe à la partie de fixation (2) qu'à l'extrémité de la lame jointe à la partie mobile (3).

15. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 12 à 14, caractérisé en ce que les première et deuxième lames élastiques (4, 5) ont la même épaisseur (e) et la même variation d'épaisseur (e).

16. Composant horloger (1 ) selon la revendication 15, caractérisé en ce que l'épaisseur (e) de chacune des première et deuxième lames élastiques (4, 5) est deux fois plus grande à l'extrémité de la lame jointe à la partie de fixation (2) qu'à l'extrémité de la lame jointe à la partie mobile (3).

17. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 16, caractérisé en ce que les première et deuxième lames élastiques (4, 5) se croisent à au moins 14%, de préférence au moins 15%, de préférence au moins 16%, de préférence au moins 17%, de préférence au moins 18%, de préférence au moins 19% de leur longueur, ladite longueur étant mesurée depuis l'extrémité de chaque lame jointe à la partie de fixation (2). 18. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 17, caractérisé en ce que les première et deuxième lames élastiques (4, 5) se croisent à X% de leur longueur, ladite longueur étant mesurée depuis l'extrémité de chaque lame jointe à la partie de fixation (2), X étant compris entre 17 et 21 , de préférence entre 18 et 20, et étant de préférence égal à environ 19,2.

19. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 18, caractérisé en ce que l'angle (a) entre les première et deuxième lames élastiques (4, 5) est d'au moins 77°, de préférence d'au moins 78°, de préférence d'au moins 79°.

20. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 19, caractérisé en ce que l'angle (a) entre les première et deuxième lames élastiques (4, 5) est compris entre 77° et 83° et est de préférence d'environ 79°.

21 . Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 20, caractérisé en ce que la position du point de croisement des première et deuxième lames élastiques (4, 5) et ladite variation sont telles que le déplacement de l'axe de rotation virtuel (A) pendant les rotations de la partie mobile (3) par rapport à la partie de fixation (2) est sensiblement nul.

22. Composant horloger (1 ) selon l'une quelconque des revendications 1 à 21 , caractérisé en ce que l'angle (a) entre les première et deuxième lames élastiques (4, 5) et ladite variation sont tels que le moment de rappel élastique exercé par les première et deuxième lames élastiques (4, 5) sur la partie mobile (3) est sensiblement linéaire en fonction de l'angle de rotation de la partie mobile (3) par rapport à la partie de fixation (2).

23. Composant horloger selon l'une quelconque des revendications 1 à 22, caractérisé en ce qu'il est, ou comprend, un oscillateur (1 ), un levier, une bascule ou une ancre.

Description:
Composant horloger à pivot flexible

La présente invention concerne un composant horloger à pivot flexible. Les composants horlogers à pivot flexible sont conçus pour pivoter sans axe de rotation physique, donc sans frottements, autour d'un axe de rotation virtuel, grâce à un agencement de parties élastiques.

Différents types de pivots flexibles existent, tels que les pivots à lames croisées séparées, les pivots à lames croisées non séparées ou les pivots à centre de rotation déporté dits « RCC >> (Remote Center Compliance).

La présente invention concerne le premier type de pivots flexibles, à savoir les pivots à lames croisées séparées. Ces pivots sont connus pour leur faible raideur, qui permet leur utilisation dans des parties d'un mouvement horloger où peu d'énergie est disponible. Un pivot à lames croisées séparées comprend deux lames élastiques qui relient une partie de fixation du composant à une partie mobile du composant et qui s'étendent dans deux plans respectifs parallèles pour se croiser sans contact. Des exemples de tels pivots sont décrits dans les brevets US 3 520 127 et DE 201 823 et les demandes de brevet EP 2 91 1 012, EP 2 998 800 et WO 2016/096677.

En particulier, la demande de brevet EP 2 91 1 012 décrit un oscillateur de pièce d'horlogerie à lames croisées séparées dont les lames se croisent aux 7/8 ème de leur longueur conformément à la théorie développée par W.H. Wittrick. Ce croisement des lames aux 7/8 ème de leur longueur a pour effet de minimiser les déplacements de l'axe de rotation virtuel et donc de rendre la fréquence de l'oscillateur indépendante de l'orientation de la montre par rapport à la gravité. La demande de brevet WO 2016/096677 enseigne quant à elle qu'avec un angle entre les lames élastiques compris entre 68° et 76°, et de préférence égal à 71 ,2°, le moment résultant de l'action des lames peut être linéaire en fonction de l'angle de rotation de la partie mobile, rendant ainsi la fréquence de l'oscillateur indépendante de l'amplitude d'oscillation. On comprend donc à la lecture de ces deux demandes de brevet qu'un oscillateur horloger à lames croisées séparées doit, pour être isochrone, avoir ses lames qui se croisent aux 7/8 ème de leur longueur et qui définissent un angle compris entre 68° et 76°. Ceci offre peu de liberté dans la conception de l'oscillateur et ne permet pas d'optimiser d'autres caractéristiques de l'oscillateur comme son encombrement, son amplitude d'oscillation ou sa résistance aux chocs.

De manière générale, il existe un besoin d'un oscillateur, ou autre composant horloger, à pivot flexible à lames croisées séparées qui offre une plus grande liberté pour l'optimisation de ses caractéristiques et performances.

La présente invention vise à répondre à ce besoin et propose à cette fin un composant horloger à pivot flexible, notamment un oscillateur, comprenant une partie de fixation, une partie mobile et des première et deuxième lames élastiques reliant la partie de fixation et la partie mobile, les première et deuxième lames élastiques s'étendant dans des plans respectifs parallèles et se croisant sans contact pour définir un axe de rotation virtuel de la partie mobile par rapport à la partie de fixation, caractérisé en ce que l'une au moins des première et deuxième lames élastiques présente une raideur qui varie le long de la lame.

Plus précisément, la présente invention propose un composant horloger selon la revendication 1 , 5 ou 13, des modes de réalisation particuliers étant définis dans les revendications dépendantes.

D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée suivante faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :

- les figures 1 et 2 sont respectivement une vue de dessus et une vue en perspective d'un oscillateur horloger à pivot flexible à lames croisées séparées selon un mode de réalisation particulier de l'invention ;

la figure 3 est un graphique, obtenu par simulation numérique, montrant la position optimale t du point de croisement des lames du pivot flexible (c'est-à-dire la position qui rend l'oscillateur insensible à la gravité) en fonction du rapport r entre les épaisseurs aux extrémités de chaque lame, dans le cas de lames ayant une épaisseur qui varie linéairement ; la figure 4 est un graphique, obtenu par simulation numérique, montrant la contrainte équivalente exercée sur les lames lors d'une rotation de

20° de la partie mobile de l'oscillateur, en fonction du couple (r, t) ;

la figure 5 est un graphique, obtenu par simulation numérique, contenant quatre courbes représentant, chacune pour un angle respectif entre les lames, les couples (r, t) pour lesquels la fréquence de l'oscillateur est indépendante de l'amplitude d'oscillation, et contenant en outre la courbe d'insensibilité à la gravité déjà illustrée à la figure 3.

En référence aux figures 1 et 2, un oscillateur horloger à pivot flexible 1 selon l'invention, pour une pièce d'horlogerie telle qu'une montre-bracelet, comprend une partie de fixation 2 et une partie mobile 3 qui entoure la partie de fixation 2. La partie de fixation 2 sert à monter l'oscillateur 1 sur un support fixe ou mobile d'un mécanisme horloger, et comprend à cet effet deux pattes de fixation 2a, 2b destinées à être attachées à ce support, ce support pouvant être par exemple une platine ou un organe d'échappement. En fonctionnement, la partie mobile 3 oscille par rapport à la partie de fixation 2 et joue ainsi le rôle d'un balancier. La partie de fixation 2 et la partie mobile 3 sont reliées par des première et deuxième lames élastiques 4, 5 de même longueur qui s'étendent dans deux plans respectifs parallèles au plan de l'oscillateur 1 et qui se croisent sans contact pour définir un axe de rotation virtuel A de la partie mobile 3 par rapport à la partie fixe 2. Cet axe de rotation virtuel A est constitué par la droite formant l'intersection des surfaces passant par les fibres neutres des lames élastiques 4, 5 et perpendiculaires au plan de l'oscillateur 1 lorsque la partie mobile 3 est dans sa position d'équilibre. Il correspond, en vue de dessus, au point de croisement des lames élastiques 4, 5. En plus de guider la partie mobile 3 autour de l'axe de rotation virtuel A, les lames élastiques 4, 5 exercent sur la partie mobile 3, par rapport à la partie de fixation 2, un moment de rappel ramenant la partie mobile 3 dans sa position d'équilibre à l'instar du spiral d'un oscillateur balancier-spiral. L'oscillateur 1 est associé à un échappement (non représenté) qui peut être de type classique tel qu'un échappement à ancre suisse ou de tout autre type.

Les lames élastiques 4, 5 sont typiquement de forme droite à l'état de repos, comme représenté. Elles pourraient néanmoins être courbes. De préférence, le centre de masse de la partie mobile 3 est sur l'axe de rotation virtuel A.

Dans l'exemple illustré, la partie de fixation 2 comprend des parties rigides

2c et des parties élastiques 2d agencées pour permettre un réglage de la distance entre les pattes de fixation 2a, 2b et, par là même, un réglage de la position de l'axe de rotation virtuel A, comme décrit dans la demande de brevet WO 2017/055983 de la présente demanderesse. En variante, toutefois, la partie de fixation 2 pourrait être complètement rigide. Les deux pattes de fixation 2a, 2b pourraient également être complètement séparées.

Chaque lame élastique 4, 5 est jointe par ses extrémités à la partie de fixation 2 et à la partie mobile 3 soit directement soit, comme représenté, par l'intermédiaire de raccords 6 qui adoucissent les arêtes entre les faces latérales des lames élastiques 4, 5 et les parties 2, 3. Dans la présente invention, de tels raccords 6 ne sont pas considérés comme faisant partie des lames élastiques 4, 5.

Conformément à la présente invention, la section de chaque lame élastique 4, 5 varie le long de la lame. Par « variation de la section >> on entend une variation de la taille et/ou de la forme de la section. Une telle variation de section entraîne une variation de raideur le long de la lame et change donc la répartition des contraintes dans la lame lorsque celle-ci travaille. Cela permet d'ajuster certaines caractéristiques de l'oscillateur. De préférence, la forme de la section de chaque lame élastique 4, 5 reste constante, typiquement rectangulaire, mais son épaisseur e varie le long de la lame. Dans la présente invention l'épaisseur est la dimension de la lame dans un plan parallèle au plan de l'oscillateur et perpendiculairement à la fibre neutre de la lame. La hauteur, c'est-à-dire la dimension de la lame perpendiculairement au plan de l'oscillateur (parallèlement à l'axe de rotation virtuel A), est typiquement constante mais elle peut aussi varier.

Dans l'exemple illustré, l'épaisseur e est la même pour chaque lame élastique 4, 5 et varie linéairement d'une extrémité à l'autre en étant plus grande à son extrémité rattachée à la partie de fixation 2 qu'à son extrémité rattachée à la partie mobile 3. On appelle r le rapport entre l'épaisseur e à l'extrémité rattachée à la partie mobile 3 et l'épaisseur e à l'extrémité rattachée à la partie de fixation 2.

Dans un oscillateur de type Wittrick, insensible à la gravité, les lames élastiques ont une section constante et leur point de croisement est situé à environ 12,7% de la longueur de chaque lame au repos, la valeur théorique étant de 1 /2 - 5/6. Ceci correspond environ aux 7/8 ème ou au 8 ème , selon le sens choisi, mentionnés dans la demande de brevet EP 291 1012. On appelle t la position (en %) du point de croisement des lames élastiques, mesurée depuis l'extrémité de chaque lame jointe à la partie de fixation 2 lorsque la partie mobile 3 est dans sa position d'équilibre (position de repos). La demanderesse a constaté qu'il existe en fait une infinité de points de croisement possibles qui rendent l'oscillateur insensible à la gravité, si l'on fait varier la section des lames élastiques 4, 5. Le graphique de la figure 3 représente les couples (r, t) pour lesquels la fréquence de l'oscillateur 1 est indépendante de la gravité, plus précisément pour lesquels le déplacement de l'axe de rotation virtuel A parallèlement au plan de l'oscillateur pendant les rotations de la partie mobile 3 par rapport à la partie de fixation 2 est minimum. En pratique ce déplacement minimum est sensiblement nul. L'axe de rotation virtuel A reste en effet dans un cercle de rayon R, avec le rapport R/L (où L est la longueur des lames élastiques 4, 5) inférieur à 0,00125 voire inférieur à 0,00075, lorsque la partie mobile 3 est tournée de sa position d'équilibre jusqu'à un angle de ±20°. Le point B (r = 1 , t = 12,7%) sur la figure 3 correspond à l'oscillateur Wittrick. Le point C (r = 0,5, t = 19,2%) correspond à l'oscillateur 1 tel que montré aux figures 1 et 2.

On peut ainsi choisir une valeur de r permettant d'obtenir une position souhaitée pour le point de croisement des lames élastiques 4, 5, à savoir une position plus proche de la partie de fixation 2 (r > 1 ) ou, au contraire, une position moins proche de la partie de fixation 2 (r < 1 ). Par exemple, avec un point de croisement moins proche de la partie de fixation 2, la partie mobile 3 pourra avoir un diamètre plus petit et l'encombrement de l'oscillateur 1 pourra donc être réduit. Dans des exemples de réalisation de la présente invention, la position t du point de croisement des lames élastiques 4, 5 est d'au moins 14%, de préférence d'au moins 15%, de préférence d'au moins 16%, de préférence d'au moins 17%, de préférence d'au moins 18%, de préférence d'au moins 19%. Elle peut être avantageusement comprise entre 17 et 21 %, plus particulièrement entre 18 et 20%.

De plus, des configurations particulières peuvent être trouvées conférant à l'oscillateur 1 des caractéristiques intéressantes en termes par exemple d'amplitude d'oscillation ou de sensibilité aux tolérances de fabrication.

A titre d'illustration, le graphique de la figure 4 montre la contrainte équivalente de Von Mises (en MPa) subie par le pivot flexible, c'est-à-dire par l'ensemble des deux lames élastiques 4, 5, pour une rotation de 20° de la partie mobile 3 par rapport à la partie de fixation 2, en fonction des couples (r, t) situés sur la courbe de la figure 3, la raideur globale des lames élastiques 4, 5 étant la même pour chaque couple (r, t). Le point D correspond au couple (r = 1 , t = 12,7%), c'est-à-dire à l'oscillateur Wittrick. Le point E correspond au couple (r = 0,5, t = 19,2%), c'est-à-dire à l'oscillateur 1 illustré aux figures 1 et 2. On voit que la contrainte équivalente est minimale pour ce point E, et que pour des valeurs de r comprises entre 0,3 et 1 la contrainte équivalente est inférieure à celle de l'oscillateur Wittrick. La diminution des contraintes dans les lames élastiques 4, 5 permet d'augmenter l'amplitude d'oscillation de la partie mobile 3 et d'augmenter ainsi les sécurités de l'échappement qui coopère avec l'oscillateur 1 .

En plus de l'insensibilité à la gravité, il est important de rendre la fréquence de l'oscillateur indépendante de l'amplitude d'oscillation. Pour cela, le moment de rappel élastique exercé par le pivot flexible 4, 5 sur la partie mobile 3 doit être linéaire en fonction de l'angle de rotation de la partie mobile 3 par rapport à la partie de fixation 2. En d'autres termes, la constante de rappel élastique ou raideur du pivot flexible 4, 5 doit être constante en fonction dudit angle de rotation. Si l'on désigne par k la constante de rappel élastique ou raideur, par M le moment de rappel élastique et par Θ l'angle de rotation de la partie mobile 3 par rapport à la partie de fixation 2, on a classiquement la relation M = k. Θ. On souhaite donc que la grandeur k soit sensiblement constante, par exemple que sa variation en valeur absolue sur une plage d'angles Θ allant de 0° (position d'équilibre de la partie mobile 3) à ±20°, ladite variation pouvant s'exprimer par (k(±20°) - k(0°))/k(0°), soit inférieure à 0,05% voire inférieure à 0,02%.

Le graphique de la figure 5 montre l'influence sur l'isochronisme de l'angle a entre les lames élastiques 4, 5 (cet angle est mesuré entre les fibres neutres des lames). Sur ce graphique on a reporté et désigné par J1 la courbe de la figure 3 qui représente les couples (r, t) pour lesquels l'oscillateur est insensible à la gravité, et on a ajouté des courbes J2 à J5 représentant les couples (r, t) pour lesquels la fréquence de l'oscillateur est indépendante de l'amplitude d'oscillation, plus précisément pour lesquels la différence entre la fréquence de l'oscillateur à une amplitude d'oscillation de 20° et la fréquence de l'oscillateur à une amplitude d'oscillation de 2° est minimale ou nulle. Chacune des courbes J2 à J5 correspond à un angle a respectif entre les lames élastiques, à savoir, pour la courbe J2 un angle de 70°, pour la courbe J3 un angle de 80°, pour la courbe J4 un angle de 90°, et pour la courbe J5 un angle de 100°. Les points d'intersection entre la courbe J1 et les courbes J2 à J5 définissent des triplets (r, t, a) pour lesquels l'oscillateur est isochrone à la fois par rapport à la gravité et par rapport à l'amplitude d'oscillation.

On observe qu'en faisant varier les valeurs r, t et a une multitude de solutions existent, en plus de celle proposée dans la demande de brevet WO 2016/096677, pour rendre la fréquence de l'oscillateur indépendante de la gravité et de l'amplitude d'oscillation. L'oscillateur peut donc avoir diverses configurations, présentant chacune ses avantages et ses inconvénients par rapport aux autres, en particulier en termes d'encombrement, de sensibilité aux tolérances de fabrication, d'amplitude d'oscillation ou de résistance aux chocs. Par exemple, outre l'avantage, déjà mentionné, de minimiser les contraintes, le triplet (r = 0,5, t = 19,2%, a = 79°) par son angle a plus grand que celui proposé dans la demande de brevet WO 2016/096677, et en particulier plus proche de 90°, rend l'oscillateur moins sensible aux chocs. Dans des exemples de réalisation de la présente invention, l'angle a est d'au moins 77°, de préférence d'au moins 78°, de préférence d'au moins 79°. L'angle a est par exemple compris entre 77° et 83°.

Dans des variantes de l'invention, l'épaisseur de chaque lame élastique 4, 5 varie de manière non linéaire. De préférence, toutefois, l'épaisseur de chaque lame élastique 4, 5 varie de manière monotone (croissante ou décroissante) d'une extrémité à l'autre de la lame. De préférence encore, l'épaisseur de chaque lame élastique 4, 5 varie de manière strictement monotone (sans interruption de la variation) d'une extrémité à l'autre ou au moins sur une portion continue de la lame représentant 25%, de préférence 30%, de préférence 35%, de préférence 40%, de préférence 45%, de préférence 50%, de préférence 55%, de préférence 60%, de préférence 65%, de préférence 70%, de préférence 75%, de préférence 80%, de préférence 85%, de préférence 90%, de préférence 95%, de la longueur de la lame, cette longueur étant rectiligne ou curviligne selon la forme, droite ou courbe, des lames élastiques 4, 5 au repos. L'épaisseur peut aussi varier de telle sorte qu'elle soit plus petite à une extrémité qu'à l'autre, mais de manière non monotone entre les deux extrémités. On pourrait en outre faire varier la raideur de chaque lame élastique 4, 5 ou de l'une seulement des lames élastiques 4, 5 d'une autre façon qu'en faisant varier sa section, par exemple par un traitement thermique, par dopage ou implantation ionique ou par des dépôts de matériaux de rigidités différentes le long de la lame.

Par ailleurs, on pourrait faire varier la raideur d'une seule des lames élastiques 4, 5, l'autre lame élastique gardant une raideur (par exemple une section) constante, ou faire varier la raideur (par exemple la section) des deux lames différemment.

De manière générale, les lames élastiques 4, 5 peuvent être identiques ou différentes, avoir la même raideur en étant différentes, ou avoir des raideurs différentes.

L'oscillateur selon l'invention peut être fabriqué de manière monolithique, par exemple en silicium ou dans toute autre matière appropriée selon la technique de gravure ionique réactive profonde dite « DRIE >> (Deep Reactive Ion Etching), en nickel, alliage de nickel ou toute autre matière appropriée selon la technique LIGA (lithographie, galvanoplastie, moulage), en acier, cuivre-béryllium, maillechort ou autre alliage métallique par fraisage ou par électroérosion, ou en verre métallique par moulage. Dans le cas d'un oscillateur en silicium, l'oscillateur, ou seulement les lames élastiques 4, 5, peut être recouvert d'une couche d'oxyde de silicium (S1O2) pour augmenter sa résistance mécanique et/ou exercer une fonction de compensation thermique.

Une telle fabrication monolithique convient particulièrement à des oscillateurs destinés à fonctionner à des fréquences élevées. Pour des fréquences de fonctionnement plus basses, on peut rapporter sur l'oscillateur formé monolithiquement des pièces inertielles, telles qu'une serge et/ou des masselottes, réalisées dans un matériau plus dense que celui de l'oscillateur, comme décrit dans la demande de brevet EP 2 91 1 012. L'oscillateur selon l'invention peut comprendre plus de deux lames élastiques. Par exemple, il peut comprendre une deuxième paire de lames élastiques superposée à la première paire de lames élastiques 4, 5 et dont les deux lames se croisent sur l'axe de rotation virtuel A, pour augmenter la raideur du pivot flexible hors du plan de l'oscillateur.

La présente invention peut s'appliquer à d'autres composants horlogers qu'un oscillateur, par exemple à une ancre d'échappement, un levier ou une bascule, pour faciliter l'optimisation de leurs caractéristiques.