Outillage d'adaptation d'un moule à de nouveaux standards de raccordements rapides

La présente invention concerne un outillage qui permet d'adapter, de façon simple, du matériel que l'évolution technique a rendu incompatible avec de nouveaux systèmes de raccordements.

Elle concerne plus particulièrement un outillage qui permet d'aménager des moules du type de ceux que l'on rencontre sur des machines de soufflage pour les rendre compatibles avec les nouveaux standards de montage de raccords rapides comme, notamment, les raccords fluidiques.

Les moules qui sont actuellement utilisés pour le façonnage de bouteilles, par exemple, comportent des aménagements, comme détaillés et représentés notamment dans le document WO2008/009808 de la Demanderesse, qui permettent l'installation d'un raccord rapide, du genre fiche, sur lequel sont branchées des terminaisons de conduits fluidiques et parfois électriques.

Cette évolution technique s'est faite, fort heureusement, avec un esprit de continuité, c'est-à-dire que des dispositions constructives ont été conservées, à travers le temps, comme les entraxes des conduits fluidiques, mais cette évolution prive tout de même les moules de la génération précédente du bénéfice que l'on peut tirer de ces nouveaux raccords rapides, comme la simplicité et l'efficacité des interventions lors d'un changement de modèle de moule.

Or ces moules sont des pièces relativement délicates ; elles sont stockées avec le plus grand soin près de la machine de soufflage et tout est fait pour limiter leur manipulation et éviter les incidents qui risqueraient de les endommager. Une machine de soufflage classique peut comporter aujourd'hui plusieurs dizaines de moules et chaque moule est en fait constitué de plusieurs parties : d'une part, de deux demi-moules et, d'autre part, d'un fond de moule.

L'invention concerne l'intervention sur les demi-moules, c'est-à-dire sur un très grand nombre de pièces attachées à chaque machine et dont la manipulation requiert le plus grand soin.

Le réaménagement de ces demi-moules anciens est une opération coûteuse ; elle n'est envisageable que sur des machines spéciales, avec un opérateur particulièrement performant. Il s'agit en effet de réaliser des opérations d'usinage de très grande précision

qui demandent forcément un transport des demi-moules en question avec tous les risques que cela comporte comme les chocs et autres dégradations.

Pour surmonter toutes ces difficultés et éviter une mise au rebut des anciens demi-moules, la présente invention propose un outillage spécial qui permet, par l'intermédiaire d'opérations d'usinages extrêmement simples, d'intervenir sur ces anciens demi-moules pour les rendre compatibles avec les nouveaux systèmes de raccords rapides.

Cet outillage présente la particularité de permettre une transformation des anciens demi-moules sans avoir vraiment besoin de les déplacer. Cette adaptation peut se faire in situ, sur leur lieu d'entreposage, à côté de la machine de soufflage, avec une simple perceuse traditionnelle, déplaçable, sans nécessiter de la part de l'opérateur des compétences extraordinaires.

Il est connu de réhabiliter du matériel, qu'il s'agisse de moules ou autres, et il existe des outillages qui permettent de réaliser des perçages de façon simple, comme décrit, par exemple, dans le document CH 660 146.

Tel que décrit dans ce document CH, la pièce à usiner est calée sur un socle qui comporte un Vé de centrage, des moyens de butée et des moyens de bridage. Cet outillage est utilisé pour le perçage de pièces simples qui sont en forme de cylindre ou de tube, lesquelles pièces sont bridées dans un Vé et elles sont placées contre une butée qui est réglable.

Ce genre d'outillage concerne l'usinage de pièces brutes ; il ne concerne pas l'usinage de pièces finies et, de plus, il ne peut offrir qu'une précision moyenne de l'ordre du l/10 ^ème de millimètre. Par ailleurs, toujours dans ce document CH, le bridage de la pièce s'effectue au moyen d'une bride équipée d'un doigt de blocage. Ce doigt de blocage, qui est serré par l'opérateur, est à même d'effectuer une marque sur la pièce.

L'invention concerne l'usinage de moules, c'est-à-dire de pièces délicates, avec un impératif de qualité ; ces moules ne doivent absolument pas être marquées par l'outillage d'usinage et en particulier par les moyens de bridage.

La présente invention propose un outillage spécifique qui permet de supprimer les risques de marquage de la pièce et elle permet aussi d'obtenir une très grande précision pour les travaux d'usinage, de l'ordre du l/100 ^eme de millimètre, au moins.

L'outillage selon l'invention permet de transformer des demi-moules qui comportent des moyens de raccordements indépendants dont l'entraxe correspond sensiblement à celui du nouveau système de raccordement rapide du type en forme de fiche, et cet outillage comprend :

- une pièce faisant office de coiffe qui épouse le contour extérieur demi- cylindrique du demi-moule à adapter, laquelle pièce comporte - une collerette, ou demi- bague, en saillie à l'intérieur, qui coopère avec une gorge de référence disposée sur le dos dudit demi-moule et - des moyens spécifiques d'assemblage de ce dernier avec ladite coiffe pour caler ladite coiffe par rapport au plan de référence dudit demi-moule,

- une platine qui accueille l'ensemble pré-assemblé constitué de la coiffe et du /4-moule, laquelle platine comporte des aménagements - pour brider ladite coiffe tout en utilisant le plan de joint du demi-moule comme plan de référence et - pour permettre sa mise en place et sa fixation sur une perceuse traditionnelle ou autre,

- des gabarits en forme de plaques munies de canons de perçage, lesquelles plaques coopèrent avec des aménagements qui sont disposés sur ladite coiffe pour permettre, d'une part, le positionnement précis et le calage des plaques lorsqu'elles sont actives et, d'autre part, le stockage de ces mêmes plaques lorsqu'elles sont en attente d'utilisation.

Le demi-moule est donc initialement calé sur la coiffe, c'est-à-dire sur ce qui, généralement, constitue la pièce de bridage. Cette pièce de bridage enveloppe le demi- moule et elle a une forme qui correspond précisément à celle du demi-moule ; de ce fait, elle ne risque pas de faire des marques. Cet ensemble constitué du demi-moule et de sa coiffe est ensuite positionné et fixé sur une platine.

Toujours selon l'invention, le plan de la coiffe, qui est parallèle au plan de référence du demi-moule, comporte des découpes pour permettre le logement de moyens spécifiques du genre brides, lesquelles brides réalisent l'assemblage dudit demi-moule et de ladite coiffe, préalablement à leur installation sur la platine.

Selon une autre disposition de l'invention, la platine comporte des rainures longitudinales qui permettent de loger les pions de centrage qui apparaissent en saillie sur la surface du plan de référence du demi-moule.

Toujours selon l'invention, l'outillage comporte des moyens d'assemblage rapide interposés entre la platine et la coiffe, du type boulons à œil.

Selon une autre disposition de l'invention, la coiffe comporte des brides pour fixer la plaque de perçage en position active, au-dessus du demi-moule, laquelle plaque est positionnée au moyen de pions de centrage.

Ce positionnement de la plaque de perçage, directement sur la coiffe, permet d'obtenir la précision recherchée pour ce type de transformation de moule, c'est-à-dire une très grande précision.

Toujours selon l'invention, l'une des plaques comporte un canon de perçage qui est disposé dans sa partie centrale pour réaliser le perçage du trou de positionnement de l'embout d'accrochage sur lequel viendra s'encliqueter la fiche de raccordement qui est munie, notamment, des conduits fluidiques.

Toujours selon l'invention, l'autre plaque comporte deux canons de perçage qui sont disposés de part et d'autre de sa partie centrale pour réaliser les trous de positionnement des raccords fluidiques qui communiquent avec les conduits de la fiche de raccordement.

Selon une disposition préférentielle de l'invention, la coiffe se présente sous la forme d'un parallélépipède rectangle dont une face forme un logement façonné pour épouser le contour semi-cylindrique du moule et dont l'autre face, opposée à celle dudit logement est façonnée avec deux aménagements qui sont disposés symétriquement sur la longueur pour loger les deux plaques: - un aménagement faisant office de siège en forme de U pour la plaque active et - un aménagement pour stocker la plaque inactive en position retournée.

Toujours selon l'invention, chaque gabarit, en forme de plaque, comporte un bossage disposé sous ladite plaque, lequel bossage a une largeur inférieure à celle de ladite plaque et permet le positionnement dudit gabarit dans le U du siège qui est aménagé sur la coiffe.

L'invention sera encore détaillée à l'aide de la description suivante et des dessins annexés, donnés à titre indicatif, et dans lesquels ;

- la figure 1 est une représentation schématique éclatée de l'outillage qui accueille le demi-moule,

- la figure 2 montre l'installation du demi-moule dans la pièce maîtresse de l'outillage, à savoir la coiffe,

- les figures 3 et 4 montrent, respectivement, une perspective de l'outillage prêt à être installé sur une perceuse traditionnelle pour réaliser soit l'usinage du trou central soit l'usinage des deux trous latéraux.

La figure 1 montre les différents éléments constitutifs de l'outillage adaptateur d'un demi-moule (1) qui correspond à une ancienne version de matériel, c'est-à-dire une version qui recevait directement les conduits d'alimentation et de retour fluidique, avec, pour chaque conduit, un raccord à manipuler avec son conduit.

L'outillage présenté ci-après permet de préparer, avec quelques usinages d'une grande précision, l'installation du système de raccordement rapide des différents conduits. Cette installation requiert des travaux complémentaires de taraudage mais qui peuvent être réalisés sans difficulté grâce aux perçages préalables qui sont réalisés avec l'outillage présenté sur les figures.

Ainsi, cet outillage, tel que présenté figure 1 , comprend, en partant du bas de la figure :

- une platine (2) qui fait la liaison avec la machine d'usinage, non représentée, du type perceuse traditionnelle, - le demi-moule (1) dont certains aménagements sont utilisés pour le positionner et le brider, en coopération avec les éléments de l'outillage, lequel demi-moule comporte déjà des orifices (3) qui correspondent aux orifices de l'ancien système de raccordement des conduits fluidiques,

- une coiffe (4) qui se présente sous la forme d'un bloc usiné dont la forme est du type parallélépipédique, laquelle coiffe constitue la pièce principale,

- un premier gabarit (5) en forme de plaque, muni de deux canons (6) de perçage pour réaléser les orifices (3) existants sur le demi-moule (1),

- un second gabarit (7) en forme de plaque également, muni d'un seul canon (8) de perçage pour la réalisation d'un orifice (9) central, disposé entre les deux trous (3) sur le demi-moule (1).

Les différents orifices (3) et (9) sont disposés sur un méplat (10) aménagé sur l'extrémité du demi-moule (1) et ce méplat est parallèle au plan (11) de référence qui

correspond au plan de joint dudit demi-moule (1), lequel plan (11) fait aussi office de plan de référence pour le positionnement dudit demi-moule (1) sur la platine (2).

Le demi-moule (1) se présente sous la forme d'un demi-cylindre et il comporte une gorge (12) sur sa périphérie, de forme demi-circulaire, qui constitue un moyen de calage de ce demi-moule dans l'unité porte-moule de la machine de soufflage; cette gorge (12) est utilisée ici pour réaliser un centrage précis dudit demi-moule (1) avec la coiffe (4).

Le demi-moule (1) comporte aussi des réservations (13), disposées latéralement, qui permettent de réaliser sa fixation sur l'unité porte-moule et qui sont utilisées ici pour assurer son assemblage avec la coiffe (4). Ces réservations (13) se situent notamment de part et d'autre de la gorge (12).

La figure 2 montre cet assemblage du demi-moule (1) avec la coiffe (4). Cette coiffe (4) comporte une cavité (14) hémisphérique dont le rayon correspond à celui du demi-moule (1) et, dans cette cavité, on trouve une collerette (15), en forme de demi- bague, en saillie, qui est prévue pour se loger dans la gorge (12) du demi-moule (1).

La coiffe (4) comporte, de part et d'autre de la collerette (15), des encoches (16), lesquelles encoches sont aménagées dans le plan d'entrée de ladite coiffe (4) et elles sont positionnées en face de réservations (13) qui sont aménagées sur la bordure du demi- moule (1). Ces encoches (16) sont aménagées en creux à partir du plan de la coiffe (4) qui est parallèle au plan (11) de référence du demi-moule. Chaque encoche (16) accueille une bride (17) qui prend appui sur le demi-moule, dans la réservation (13) correspondante et une vis (18) permet de verrouiller ladite bride (17).

Le demi-moule (1) et la coiffe (4) font l'objet d'une préparation préalable qui consiste à les assembler avant de les positionner sur la platine (2). Cet assemblage s'effectue initialement en retournant la coiffe (4) pour installer le demi-moule (1) dans la cavité (14) de ladite coiffe (4), puis les différentes brides (17) sont mises en place avec leur vis (18) pour solidariser l'ensemble.

C'est le plan (11) de référence du demi-moule (1) qui est en contact avec la surface (20) supérieure de la platine (2). La surface (21) inférieure de la coiffe (4), qui s'étend de part et d'autre du plan (11) de référence du demi-moule (1), se situe sensiblement au même niveau que cette surface du plan (11), voire légèrement en retrait.

La platine (2) se présente sous la forme d'une plaque rectangulaire dont les angles peuvent, comme montrés sur la figure 1, être découpés pour en réduire

l'encombrement. Les dimensions de cette plaque sont supérieures à celles de la coiffe (4). Elle comporte à chacune de ses extrémités, une échancrure (22) qui permet de la fixer par des moyens appropriés sur la table d'une perceuse traditionnelle, non représentée.

Sur ses côtés latéraux, la platine (2) comporte des pattes (23) qui permettent d'installer un boulon (24) du type à œil, comme représenté figures 3 et 4. Ces boulons (24) à œil facilitent l'opération d'assemblage de la coiffe (4) sur la platine (2).

Toujours sur la platine (2), on remarque la présence de rainures (25) longitudinales qui s'étendent de part et d'autre des échancrures (22). Ces rainures (25) permettent de loger les pions (26) de centrage que l'on trouve en saillie sur le plan (11) de référence du demi-moule (1).

L'opération de perçage nécessite l'installation de l'un ou l'autre des gabarits (5) ou (7) sur la coiffe (4). Cette coiffe (4) comporte un siège (27) qui est aménagé du côté qui est prévu pour se positionner au-dessus du méplat (10) du demi-moule (1).

La figure (3) montre, en perspective, un outillage complet qui est équipé avec le gabarit (7) pour effectuer le perçage de l'orifice (9) central, lequel orifice va servir à l'installation d'une cheville, non représentée, sur laquelle viendra se verrouiller la fiche de raccordement rapide dont il était question auparavant, en liaison avec le document

WO2008/009808.

Le siège (27), montré figure 1, se présente sous la forme d'un U ouvert sur l'extérieur et dont l'ouverture accueille un bossage (28) disposé sous la plaque du gabarit (7) et (5), lequel bossage (28) permet de positionner correctement et immédiatement chaque gabarit sur ledit siège (27). Ce bossage (28), visible aussi sur les figures 3 et 4, se situe autour du ou des canons de perçage, selon le cas, et sa largeur est inférieure à celle de la plaque constituant le gabarit, ce qui lui confère aussi une qualité de détrompeur, en coopération avec le siège (27) en forme de U, pour le positionnement de chaque gabarit sur le siège (27).

Ces gabarits (5) et (7) sont également centrés de façon précise au moyen de pions (29) qui sont disposés de part et d'autre du bossage (28) et qui coopèrent avec des orifices (30) aménagés dans la surface du siège (27). Toujours figure 3, on remarque que le second gabarit (5) est positionné lui aussi sur la coiffe (4), en position d'attente, dans un lamage (31) qui est situé à l'autre extrémité de ladite coiffe, par rapport au siège (27). Le gabarit (5) est positionné sur ce lamage (31)

dans une position qui est retournée par rapport à la position qu'il occupe normalement sur le siège (27); le bossage (28) est en l'air.

L'aménagement des emplacements réservés aux gabarits est fait en forme de détrompeur pour éviter tout risque de confusion à l'opérateur qui est chargé d'effectuer les différentes opérations de perçage.

Sur le lamage (31) de la coiffe (4), le gabarit (5), ou le gabarit (7), est simplement immobilisé au moyen d'une vis (32) et ce lamage comporte même une surface en creux pour loger la collerette du canon (6) ou (7) de perçage de ces gabarits (5) et (7) respectivement. La fixation du gabarit (5), ou (7), au niveau du siège (27), s'effectue au moyen de brides (33) qui sont disposées de chaque côté dudit siège, latéralement, sur la coiffe (4). Ces brides (33) sont, par exemple, montées rotatives, selon un axe vertical, sur des oreilles (34) qui sont rapportées sur les côtés de la coiffe (4).

La figure 4 montre l'outillage prêt à être utilisé avec le gabarit (5) qui permet de forer les orifices (9) servant au raccordement des conduits fluidiques.

Sur cette figure 4, le gabarit (7) a pris la place du gabarit (5) au niveau du lamage (31); il est en attente d'utilisation, en position retournée sur ledit lamage, fixé par la vis (32).

Cette description détaillée de l'outillage montre que l'installation du demi- moule (1) dans la coiffe (4), puis le montage de l'outillage sur une perceuse traditionnelle, relèvent d'opérations simples et sans risques d'erreurs pour l'opérateur qui peut de ce fait se concentrer sur le soin à apporter à la manipulation desdits demi-moules (1).