Login| Sign Up| Help| Contact|

Patent Searching and Data


Title:
TYRE COMPRISING A LAYER OF CIRCUMFERENTIAL REINFORCING ELEMENTS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2015/197285
Kind Code:
A2
Abstract:
The invention relates to a tyre comprising a crown reinforcement formed of at least two working crown layers of reinforcing elements, a first layer C of rubber compound being positioned between at least the ends of said at least two working crown layers, a second layer S of polymer compound being in contact with at least one working crown layer and in contact with the carcass reinforcement, and the crown reinforcement comprising at least one layer of circumferential reinforcing elements. According to the invention, the elastic modulus under tension at 10% elongation of the first layer C is less than 8 MPa, the maximum value of tan(δ), denoted tan(δ)max, of the first layer C is less than 0.100, and the complex dynamic shear modulus G*, measured at 10% and 60°C on the return cycle, of said second layer S of polymer compound is greater than 1.35 MPa.

Inventors:
REHAB HICHEM (FR)
PARMENTIER JEAN-FRANÇOIS (FR)
Application Number:
PCT/EP2015/061694
Publication Date:
December 30, 2015
Filing Date:
May 27, 2015
Export Citation:
Click for automatic bibliography generation   Help
Assignee:
MICHELIN & CIE (FR)
MICHELIN RECH TECH (CH)
Domestic Patent References:
WO2004076204A12004-09-10
WO1999024269A11999-05-20
WO2006013077A12006-02-09
WO2009083212A12009-07-09
Foreign References:
FR1389428A1965-02-19
FR2222232A11974-10-18
EP0799854A11997-10-08
Other References:
THE JOURNAL OF THE AMERICAN CHEMICAL SOCIETY, vol. 60, February 1938 (1938-02-01), pages 309
CONFÉRENCE N° 24 DU MEETING ACS, 6 May 1997 (1997-05-06)
Attorney, Agent or Firm:
LE CAM, Stéphane (FR)
Download PDF:
Claims:
REVENDICATIONS

1 - Pneumatique à armature de carcasse radiale comprenant une armature de sommet formée d'au moins deux couches de sommet de travail d'éléments de renforcement, croisés d'une couche à l'autre en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 45°, une première couche C de mélange caoutchouteux étant disposée entre au moins les extrémités desdites au moins deux couches de sommet de travail, une deuxième couche S de mélange polymérique étant au contact d'au moins une couche de sommet de travail et au contact de l'armature de carcasse, ladite deuxième couche S de mélange polymérique s'étendant axialement jusqu'au moins l'extrémité axiale de la bande de roulement, ladite bande de roulement coiffant radialement l'armature sommet et étant réunie à deux bourrelets par l'intermédiaire de deux flancs, l'armature de sommet comportant au moins une couche d'éléments de renforcement métalliques circonférentiels, caractérisé en ce que le module d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement de la première couche C est inférieur à 8 MPa, en ce que la valeur maximale de tan(ô), noté tan(ô)max, de la première couche C est inférieure à 0.100, et en ce que le module complexe de cisaillement dynamique G*, mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour, de ladite deuxième couche S de mélange polymérique est supérieur à 1.35 MPa.

2 - Pneumatique selon la revendication 1, caractérisé en ce que le module complexe de cisaillement G*, mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour, de la deuxième couche S est inférieur à 2 MPa.

3 - Pneumatique selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que la valeur maximale de tan(ô), noté tan(ô)max, de la deuxième couche S est inférieure à 0.100.

4 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite deuxième couche S de mélange polymérique comporte une charge renforçante constituée : a) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET comprise entre 30 et 160 m2/g, employé à un taux égal ou supérieur à 15 pce et inférieur ou égal à 28 pce, b) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les alumino silicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de surface spécifique comprise entre 30 et 260 m2/g employée à un taux supérieur ou égal à 15 pce et inférieur ou égal à 55 pce, c) soit par un coupage de noir de carbone décrit en a) et une charge blanche décrite en b), dans lequel le taux global de charge est supérieur ou égal à 15 pce et inférieur ou égal à 50 pce et le taux en pce de charge blanche est supérieur ou égal au taux de noir de carbone en pce moins 5.

5 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première couche C de mélange caoutchouteux est un mélange élastomérique à base de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 et éventuellement d'au moins un autre élastomère diénique, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique en cas de coupage étant présent à un taux majoritaire par rapport au taux de l'autre ou des autres élastomères diéniques utilisés et d'une charge renforçante constituée : a) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET supérieure à 60 m2/g, i. employé à un taux compris entre 20 et 40 pce lorsque l'indice de structure du noir (COAN) est supérieur à 85, ii. employé à un taux compris entre 20 et 60 pce lorsque l'indice de structure du noir (COAN) est inférieur à 85, b) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET inférieure à 60 m2/g, quelle que soit son indice de structure, employé à un taux compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 30 et 50 pce, c) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les alumino silicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de surface spécifique BET comprise entre 30 et 260 m2/g employée à un taux compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 30 et 50 pce, d) soit par un coupage de noir de carbone décrit en (a) et/ou de noir de carbone décrit en (b) et/ou une charge blanche décrite en (c), dans lequel le taux global de charge est compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 40 et 60 pce.

6 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, lesdites au moins deux couches de sommet de travail ayant des largeurs axiales inégales, caractérisé en ce que une troisième couche P de mélange caoutchouteux sépare la couche de sommet de travail axialement la plus large de l'extrémité de la deuxième couche de sommet de travail, en ce que l'extrémité axialement extérieure de ladite troisième couche P de mélange caoutchouteux est située à une distance du plan équatorial du pneumatique inférieure à la distance séparant dudit plan l'extrémité de la nappe d'éléments de renforcement axialement la plus large, en ce que ladite troisième couche P de mélange caoutchouteux est radialement séparé au moins en partie du calandrage L de ladite deuxième couche de sommet de travail par la première couche C de mélanges caoutchouteux, et en ce que lesdites premières et deuxièmes couches de mélange caoutchouteux P et C et ledit calandrage L ayant respectivement des modules d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement MP, MC, ML de sorte que ML > MC > MP.

7 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, ledit pneumatique comportant une quatrième couche G de mélange polymérique axialement au contact de la deuxième couche S de mélange polymérique radialement entre l'armature de carcasse et la couche d'éléments de renforcement radialement la plus intérieure de l'armature de sommet, caractérisé en ce que le module complexe de cisaillement dynamique G*, mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour, de ladite quatrième couche G de mélange polymérique est supérieure à 1.35 Mpa.

8 - Pneumatique selon la revendication 7, caractérisé en ce que le module complexe de cisaillement G*, mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour, de la quatrième couche G est inférieur à 2 MPa. 9 - Pneumatique selon l'une des revendications 7 ou 8, caractérisé en ce que la valeur maximale de tan(ô), noté tan(ô)max, de la quatrième couche G est inférieure à 0.100.

10 - Pneumatique selon l'une des revendications 7 à 9, caractérisé en ce que ladite quatrième couche G de mélange polymérique comporte une charge renforçante constituée : a) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET comprise entre 30 et 160 m2/g, employé à un taux égal ou supérieur à 15 pce et inférieur ou égal à 28 pce, b) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les aluminosilicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de surface spécifique comprise entre 30 et 260 m2/g employée à un taux supérieur ou égal à 15 pce et inférieur ou égal à 55 pce, c) soit par un coupage de noir de carbone décrit en a) et une charge blanche décrite en b), dans lequel le taux global de charge est supérieur ou égal à 15 pce et inférieur ou égal à 50 pce et le taux en pce de charge blanche est supérieur ou égal au taux de noir de carbone en pce moins 5.

11 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, lesdites au moins deux couches de sommet de travail étant chacune formée d'éléments de renforcement insérés entre deux couches de calandrage de mélange caoutchouteux, caractérisé en ce que le module d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement d'au moins une couche de calandrage d'au moins une couche de sommet de travail est inférieur à 8,5 MPa et en ce que la valeur maximale de tan(ô), noté tan(ô)max, de de ladite au moins une couche de calandrage d'au moins une couche de sommet de travail est inférieure à 0.100.

12 - Pneumatique selon la revendication 11, caractérisé en ce que ladite au moins une couche de calandrage d'au moins une couche de sommet de travail est un mélange élastomérique à base de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 et éventuellement d'au moins un autre élastomère diénique, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique en cas de coupage étant présent à un taux majoritaire par rapport au taux de l'autre ou des autres élastomères diéniques utilisés et d'une charge renforçante constituée : a) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET supérieure à 60 m2/g, i. employé à un taux compris entre 20 et 40 pce lorsque l'indice de structure du noir (COAN) est supérieur à 85, ii. employé à un taux compris entre 20 et 60 pce lorsque l'indice de structure du noir (COA ) est inférieur à 85, b) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET inférieure à 60 m2/g, quelle que soit son indice de structure, employé à un taux compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 30 et 50 pce, c) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les alumino silicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de surface spécifique BET comprise entre 30 et 260 m2/g employée à un taux compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 30 et 50 pce, d) soit par un coupage de noir de carbone décrit en (a) et/ou de noir de carbone décrit en (b) et/ou une charge blanche décrite en (c), dans lequel le taux global de charge est compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 40 et 60 pce.

13 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdits éléments de renforcement d'au moins une couche de sommet de travail sont des câbles à couches saturées, au moins une couche interne étant gainée d'une couche constituée d'une composition polymérique telle qu'une composition de caoutchouc non réticulable, réticulable ou réticulée, de préférence à base d'au moins un élastomère diénique.

14 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la couche d'éléments de renforcement circonférentiels est radialement disposée entre deux couches de sommet de travail.

15 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les éléments de renforcement d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels sont des éléments de renforcement métalliques présentant un module sécant à 0,7 % d'allongement compris entre 10 et 120 GPa et un module tangent maximum inférieur à 150 GPa.

16 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les éléments de renforcement des couches de sommet de travail sont inextensibles.

Description:
PNEUMATIQUE COMPORTANT UNE COUCHE D'ELEMENTS DE RENFORCEMENT CIRCONFERENTIELS

[0001] La présente invention concerne un pneumatique, à armature de carcasse radiale et plus particulièrement un pneumatique destiné à équiper des véhicules portant de lourdes charges et roulant à vitesse soutenue, tels que, par exemple les camions, tracteurs, remorques ou bus routiers.

[0002] D'une manière générale dans les pneumatiques de type poids-lourds, l'armature de carcasse est ancrée de part et d'autre dans la zone du bourrelet et est surmontée radialement par une armature de sommet constituée d'au moins deux couches, superposées et formées de fils ou câbles parallèles dans chaque couche et croisés d'une couche à la suivante en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 45°. Lesdites couches de travail, formant l'armature de travail, peuvent encore être recouvertes d'au moins une couche dite de protection et formée d'éléments de renforcement avantageusement métalliques et extensibles, dits élastiques. Elle peut également comprendre une couche de fils ou câbles métalliques à faible extensibilité faisant avec la direction circonférentielle un angle compris entre 45° et 90°, cette nappe, dite de triangulation, étant radialement située entre l'armature de carcasse et la première nappe de sommet dite de travail, formées de fils ou câbles parallèles présentant des angles au plus égaux à 45° en valeur absolue. La nappe de triangulation forme avec au moins ladite nappe de travail une armature triangulée, qui présente, sous les différentes contraintes qu'elle subit, peu de déformations, la nappe de triangulation ayant pour rôle essentiel de reprendre les efforts de compression transversale dont est l'objet l'ensemble des éléments de renforcement dans la zone du sommet du pneumatique. [0003] Des câbles sont dits inextensibles lorsque lesdits câbles présentent sous une force de traction égale à 10% de la force de rupture un allongement relatif au plus égal à [0004] Des câbles sont dits élastiques lorsque lesdits câbles présentent sous une force de traction égale à la charge de rupture un allongement relatif au moins égal à 3% avec un module tangent maximum inférieure à 150 GPa.

[0005] Des éléments de renforcement circonférentiels sont des éléments de renforcement qui font avec la direction circonférentielle des angles compris dans l'intervalle + 2,5°, - 2,5° autour de 0°.

[0006] La direction circonférentielle du pneumatique, ou direction longitudinale, est la direction correspondant à la périphérie du pneumatique et définie par la direction de roulement du pneumatique. [0007] La direction transversale ou axiale du pneumatique est parallèle à l'axe de rotation du pneumatique.

[0008] La direction radiale est une direction coupant l'axe de rotation du pneumatique et perpendiculaire à celui-ci.

[0009] L'axe de rotation du pneumatique est l'axe autour duquel il tourne en utilisation normale.

[0010] Un plan radial ou méridien est un plan qui contient l'axe de rotation du pneumatique.

[0011] Le plan médian circonférentiel, ou plan équatorial, est un plan perpendiculaire à l'axe de rotation du pneu et qui divise le pneumatique en deux moitiés. [0012] On entend par « module d'élasticité » d'un mélange caoutchouteux, un module sécant d'extension à 10 % de déformation et à température ambiante.

[0013] En ce qui concerne les compositions de caoutchouc, les mesures de module sont effectuées en traction selon la norme AFNOR-NFT-46002 de septembre 1988 : on mesure en seconde élongation (i.e., après un cycle d'accommodation) le module sécant nominal (ou contrainte apparente, en MPa) à 10% d'allongement (conditions normales de température et d'hygrométrie selon la norme AFNOR-NFT-40101 de décembre 1979). [0014] Certains pneumatiques actuels, dits "routiers", sont destinés à rouler à grande vitesse et sur des trajets de plus en plus longs, du fait de l'amélioration du réseau routier et de la croissance du réseau autoroutier dans le monde. L'ensemble des conditions, sous lesquelles un tel pneumatique est appelé à rouler, permet sans aucun doute un accroissement du nombre de kilomètres parcourus, l'usure du pneumatique étant moindre ; par contre l'endurance de ce dernier et en particulier de l'armature de sommet est pénalisée.

[0015] Il existe en effet des contraintes au niveau de l'armature de sommet et plus particulièrement des contraintes de cisaillement entre les couches de sommet, alliées à une élévation non négligeable de la température de fonctionnement au niveau des extrémités de la couche de sommet axialement la plus courte, qui ont pour conséquence l'apparition et la propagation de fissures de la gomme au niveau desdites extrémités.

[0016] Afin d'améliorer l'endurance de l'armature de sommet du type de pneumatique étudié, des solutions relatives à la structure et qualité des couches et/ou profilés de mélanges caoutchouteux qui sont disposés entre et/ou autour des extrémités de nappes et plus particulièrement des extrémités de la nappe axialement la plus courte ont déjà été apportées.

[0017] Il est notamment connu d'introduire une couche de mélange caoutchouteux entre les extrémités des couches de travail pour créer un découplage entre lesdites extrémités pour limiter les contraintes de cisaillement. De telles couches de découplage doivent toutefois présenter une très bonne cohésion. De telles couches de mélanges caoutchouteux sont par exemple décrites dans la demande de brevet WO 2004/076204.

[0018] Le brevet FR 1 389 428, pour améliorer la résistance à la dégradation des mélanges de caoutchouc situés au voisinage des bords d'armature de sommet, préconise l'utilisation, en combinaison avec une bande de roulement de faible hystérèse, d'un profilé de caoutchouc couvrant au moins les côtés et les bords marginaux de l'armature de sommet et constitué d'un mélange caoutchouteux à faible hystérésis.

[0019] Le brevet FR 2 222 232, pour éviter les séparations entre nappes d'armature de sommet, enseigne d'enrober les extrémités de l'armature dans un matelas de caoutchouc, dont la dureté Shore A est différente de celle de la bande de roulement surmontant ladite armature, et plus grande que la dureté Shore A du profilé de mélange caoutchouteux disposé entre les bords de nappes d'armature de sommet et armature de carcasse.

[0020] Les pneumatiques ainsi réalisés permettent effectivement d'améliorer les performances notamment en termes d'endurance. [0021] Par ailleurs, il est connu pour réaliser des pneumatiques à bande de roulement très large ou bien pour conférer à des pneumatiques d'une dimension donnée des capacités de charges plus importantes d'introduire une couche d'éléments de renforcement circonférentiels. La demande de brevet WO 99/24269 décrit par exemple la présence d'une telle couche d'éléments de renforcement circonférentiels. [0022] La couche d'éléments de renforcement circonférentiels est usuellement constituée par au moins un câble métallique enroulé pour former une spire dont l'angle de pose par rapport à la direction circonférentielle est inférieur à 2.5°.

[0023] Un but de l'invention est de fournir des pneumatiques dont les propriétés notamment d'endurance et d'usure ainsi que les propriétés dynamiques, notamment la rigidité de dérive, sont conservées quels que soient l'usage et dont les performances en termes de résistance au roulement sont améliorées pour contribuer à une moindre consommation de carburant par les véhicules équipés de tels pneumatiques.

Ce but est atteint selon l'invention par un pneumatique à armature de carcasse radiale comprenant une armature de sommet formée d'au moins deux couches de sommet de travail d'éléments de renforcement, croisés d'une couche à l'autre en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 45°, une première couche C de mélange caoutchouteux étant disposée entre au moins les extrémités desdites au moins deux couches de sommet de travail, une deuxième couche S de mélange polymérique étant au contact d'au moins une couche de sommet de travail et au contact de l'armature de carcasse, ladite deuxième couche de mélange polymérique s'étendant axialement jusqu'au moins l'extrémité axiale de la bande de roulement, ladite bande de roulement coiffant radialement l'armature de sommet et étant réunie à deux bourrelets par l'intermédiaire de deux flancs, l'armature de sommet comportant au moins une couche d'éléments de renforcement métalliques circonférentiels, le module d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement de la première couche C étant inférieur à 8 MPa, la valeur maximale de tan(ô), noté tan(ô) max , de la première couche C étant inférieure à 0.100 et le module complexe de cisaillement dynamique G*, mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour, de ladite deuxième couche S de mélange polymérique étant supérieur à 1.35 MPa. [0024] Le facteur de perte tan(ô) est une propriété dynamique de la couche de mélange caoutchouteux. Il est mesuré sur un viscoanalyseur (Metravib VA4000), selon la norme ASTM D 5992-96. On enregistre la réponse d'un échantillon de composition vulcanisée (éprouvette cylindrique de 4 mm d'épaisseur et de 400 mm 2 de section), soumis à une sollicitation sinusoïdale en cisaillement simple alterné, à la fréquence de 10Hz, à une température de 60°C. On effectue un balayage en amplitude de déformation de 0,1 à 50% (cycle aller), puis de 50%> à 1% (cycle retour). Les résultats exploités sont le module complexe de cisaillement dynamique (G * ) et le facteur de perte tan(ô) mesuré sur le cycle retour. Pour le cycle retour, on indique la valeur maximale de tan(ô) observée, noté tan(ô) max . [0025] La résistance au roulement est la résistance qui apparaît lorsque le pneumatique roule. Elle est représentée par les pertes hystérétiques liées à la déformation du pneumatique durant une révolution. Les valeurs de fréquence liées à la révolution du pneumatique correspondent à des valeurs de tan(ô) mesurée entre 30 et 100°C. La valeur de tan(ô) à 100 °C correspond ainsi à un indicateur de la résistance au roulement du pneumatique en roulage.

[0026] Il est encore possible d'estimer la résistance au roulement par la mesure des pertes d'énergie par rebond des échantillons à énergie imposée à des températures de 60 °C et exprimées en pourcentage.

[0027] Avantageusement selon l'invention, la perte à 60 °C, notée P60, de la couche de mélange caoutchouteux C est inférieure à 20 %.

[0028] La première couche C de mélange caoutchouteux permet d'obtenir un découplage desdites couches de sommet de travail afin de répartir les contraintes de cisaillement sur une plus grande épaisseur. [0029] Au sens de l'invention des couches couplées sont des couches dont les éléments de renforcement respectifs sont séparés radialement d'au plus 1,5 mm, ladite épaisseur de caoutchouc étant mesurée radialement entre les génératrices respectivement supérieure et inférieure desdits éléments de renforcement. [0030] L'utilisation de mélanges dont les modules d'élasticité sont inférieurs ou égaux à 8 MPa et dont la valeur tan(ô) max est inférieure à 0.100 permet d'améliorer les propriétés du pneumatique en matière de résistance au roulement en conservant des propriétés d'endurance satisfaisante.

[0031] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, la première couche C de mélange caoutchouteux est un mélange élastomérique à base de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 et éventuellement d'au moins un autre élastomère diénique, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique en cas de coupage étant présent à un taux majoritaire par rapport au taux de l'autre ou des autres élastomères diéniques utilisés et d'une charge renforçante constituée : a) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET supérieure à 60 m 2 /g, i. employé à un taux compris entre 20 et 40 pce lorsque l'indice de structure du noir (COAN) est supérieur à 85, ii. employé à un taux compris entre 20 et 60 pce lorsque l'indice de structure du noir (COAN) est inférieur à 85, b) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET inférieure à 60 m 2 /g, quelle que soit son indice de structure, employé à un taux compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 30 et 50 pce, c) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les alumino silicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de surface spécifique BET comprise entre 30 et 260 m 2 /g employée à un taux compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 30 et 50 pce, d) soit par un coupage de noir de carbone décrit en (a) et/ou de noir de carbone décrit en (b) et/ou une charge blanche décrite en (c), dans lequel le taux global de charge est compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 40 et 60 pce.

[0032] La mesure de surface spécifique BET est effectuée selon la méthode de BRUNAUER, EMMET et TELLER décrite dans "The Journal of the American Chemical Society", vol. 60, page 309, février 1938, correspondant à la norme NFT 45007 de novembre 1987.

[0033] L'indice de structure du noir COAN (Compressed Oil Absorption Number) est mesuré selon la norme ASTM D3493. [0034] Dans le cas d'utilisation de charge claire ou charge blanche, il est nécessaire d'utiliser un agent de couplage et/ou de recouvrement choisi parmi les agents connus de l'homme de l'art. Comme exemples d'agents de couplage préférentiel, on peut citer les alcoxysilanes sulfurés du type polysulfure de bis-(3-trialcoxysilylpropyle), et parmi ceux-ci notamment le tétrasulfure de bis-(3-triéthoxysilylpropyle) commercialisé par la Société DEGUSSA sous les dénominations Si69 pour le produit liquide pur et X50S pour le produit solide (coupage 50/50 en poids avec du noir N330). Comme exemples d'agents de recouvrement on peut citer un alcool gras, un alkylalcoxysilane tel qu'un hexadécyltriméthoxy ou triéthoxysilane respectivement commercialisés par la Société DEGUSSA sous les dénominations Sil l6 et Si216, la diphénylguanidine, un polyéthylène glycol, une huile silicone éventuellement modifié au moyen des fonctions OH ou alcoxy. L'agent de recouvrement et/ou de couplage est utilisé dans un rapport pondéral par rapport à la charge > à 1/100 et≤ à 20/100, et préférentiellement compris entre 2/100 et 15/100 lorsque la charge claire représente la totalité de la charge renforçante et compris entre 1/100 et 20/100 lorsque la charge renforçante est constituée par un coupage de noir de carbone et de charge claire.

[0035] Comme autres exemples de charges renforçantes ayant la morphologie et les fonctions de surface SiOH et/ou AlOH des matières de type silice et/ou alumine précédemment décrites et pouvant être utilisées selon l'invention en remplacement partiel ou total de celles-ci, on peut citer les noirs de carbone modifiés soit au cours de la synthèse par addition à l'huile d'alimentation du four d'un composé du silicium et/ou d'aluminium soit après la synthèse en ajoutant, à une suspension aqueuse de noir de carbone dans une solution de silicate et/ou d'aluminate de sodium, un acide de façon à recouvrir au moins partiellement la surface du noir de carbone de fonctions SiOH et/ou AlOH. Comme exemples non limitatifs de ce type de charges carbonées avec en surface des fonctions SiOH et/ou AlOH, on peut citer les charges type CSDP décrites dans la Conférence N° 24 du Meeting ACS, Rubber Division, Anaheim, Californie, 6-9 mai 1997 ainsi que celles de la demande de brevet EP-A-0 799 854.

[0036] Lorsqu'une charge claire est utilisée comme seule charge renforçante, les propriétés d'hystérèse et de cohésion sont obtenues en utilisant une silice précipitée ou pyrogénée, ou bien une alumine précipitée ou bien encore un aluminosilicate de surface spécifique BET comprise entre 30 et 260 m 2 /g. Comme exemples non limitatifs de ce type de charge, on peut citer les silices KS404 de la Société Akzo, Ultrasil VN2 ou VN3 et BV3370GR de la Société Degussa, Zeopol 8745 de la Société Huber, Zeosil 175MP ou Zeosil 1165MP de la société Rhodia, HI-SIL 2000 de la Société PPG etc..

[0037] Parmi les élastomères diéniques pouvant être utilisés en coupage avec le caoutchouc naturel ou un polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4, on peut citer un polybutadiène (BR) de préférence à majorité d'enchaînements cis-1,4, un copolymère styrène-butadiène (SBR) solution ou émulsion, un copolymère butadiène- isoprène (BIR) ou bien encore un terpolymère styrène-butadiène-isoprène (SBIR). Ces élastomères peuvent être des élastomères modifiés en cours de polymérisation ou après polymérisation au moyen d'agents de ramification comme un divinylbenzène ou d'agents d'étoilage tels que des carbonates, des halogénoétains, des halogénosiliciums ou bien encore au moyen d'agents de fonctionnalisation conduisant à un greffage sur la chaîne ou en bout de chaîne de fonctions oxygénées carbonyle, carboxyle ou bien d'une fonction aminé comme par exemple par action de la diméthyl ou de la diéthylamino benzophénone. Dans le cas de coupages de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 avec un ou plusieurs des élastomères diéniques, mentionnés ci-dessus, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique est utilisé de préférence à un taux majoritaire et plus préférentiellement à un taux supérieur à 70 pce. [0038] Selon ce mode de réalisation préféré de l'invention, un module d'élasticité plus faible s'accompagne généralement d'un module visqueux G" plus faible, cette évolution s 'avérant favorable à une réduction de la résistance au roulement du pneumatique.

[0039] Les conceptions de pneumatiques plus usuelles prévoient des couches de mélange caoutchouteux disposées entre les extrémités des couches de sommet de travail avec des modules d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement supérieurs à 8.5 MPa, notamment pour permettre de limiter les contraintes de cisaillement entre les extrémités des couches de sommet de travail, les rigidités circonférentielles desdites couches de sommet de travail étant nulles à leur extrémité. De tels modules qui le plus souvent sont même supérieurs à 9 MPa permettent d'éviter les amorces et la propagation de fissuration dans les mélanges caoutchouteux aux extrémités desdites couches de sommet de travail et plus particulièrement à l'extrémité de la couche de travail la plus étroite.

[0040] Les inventeurs ont su mettre en évidence que la présence d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels permet de conserver des performances notamment en termes d'endurance mais également en termes d'usure satisfaisantes avec un module d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement de la couche C inférieur à 8 MPa.

[0041] Les inventeurs ont encore su mettre en évidence que la cohésion de la couche C, lorsqu'elle présente un module d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement inférieur à 8 MPa, reste satisfaisante.

[0042] Au sens de l'invention, un mélange caoutchouteux cohésif est un mélange caoutchouteux notamment robuste à la fissuration. La cohésion d'un mélange est ainsi évaluée par un test de fissuration en fatigue réalisé sur une éprouvette « PS » (pure shear). Il consiste à déterminer, après entaillage de l'éprouvette, la vitesse de propagation de fissure « Vp » (nm/cycle) en fonction du taux de restitution d'énergie « E » (J/m 2 ). Le domaine expérimental couvert par la mesure est compris dans la plage -20°C et +150°C en température, avec une atmosphère d'air ou d'azote. La sollicitation de l'éprouvette est un déplacement dynamique imposé d'amplitude comprise entre 0.1mm et 10mm sous forme de sollicitation de type impulsionnel (signal « haversine » tangent) avec un temps de repos égal à la durée de l'impulsion ; la fréquence du signal est de l'ordre de 10Hz en moyenne. [0043] La mesure comprend 3 parties :

• Une accommodation de l'éprouvette « PS », de 1000 cycles à 27% de déformation.

• une caractérisation énergétique pour déterminer la loi « E » = f (déformation). Le taux de restitution d'énergie « E » est égal à W0*h0, avec W0 = énergie fournie au matériau par cycle et par unité de volume et hO = hauteur initiale de l'éprouvette. L'exploitation des acquisitions « force / déplacement » donne ainsi la relation entre « E » et l'amplitude de la sollicitation.

• La mesure de fissuration, après entaillage de l'éprouvette « PS ». Les informations recueillies conduisent à déterminer la vitesse de propagation de la fissure « Vp » en fonction du niveau de sollicitation imposé « E ».

[0044] Les inventeurs ont notamment mis en évidence que la présence d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels contribue à une moindre évolution de la cohésion de la couche C. En effet, les conceptions de pneumatiques plus usuelles comportant notamment des couches de mélange caoutchouteux disposées entre les extrémités des couches de sommet de travail avec des modules d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement supérieurs à 8.5 MPa, conduisent à une évolution de la cohésion desdites couches de mélange caoutchouteux disposées entre les extrémités des couches de sommet de travail, celle-ci tendant à s'affaiblir. Les inventeurs constatent que la présence d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels qui limite les contraintes de cisaillement entre les extrémités des couches de sommet de travail et en outre, limite les augmentations de température conduit à une faible évolution de la cohésion de la couche C. Les inventeurs considèrent ainsi que la cohésion de la couche C, plus faible que ce qui existe dans les conceptions de pneumatiques plus usuelles, est satisfaisante dans la conception du pneumatique selon l'invention.

[0045] Les inventeurs ont encore su mettre en évidence que le choix d'une deuxième couche S présentant un module complexe de cisaillement G*, mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour, supérieur à 1.35 MPa confère des propriétés dynamiques et notamment des propriétés de rigidité de dérive du pneumatique au moins aussi bonnes que celles de pneumatiques usuels comportant une première couche C présentant des modules de rigidité supérieur à 9 MPa. Les inventeurs ont en effet su mettre en évidence que la présence d'une couche d'éléments de renforcement circonférentiels qui confère une rigidité complémentaire au pneumatique pallie partiellement à la perte de rigidité de dérive due au choix d'une première couche C présentant des modules de rigidité inférieurs à 8 MPa et que les caractéristiques énoncées ci-dessus de la deuxième couche S apporte une contribution notable à cette propriété de rigidité de dérive.

[0046] En effet, de manière tout à fait inattendue pour l'homme du métier, les propriétés de la deuxième couche S de mélange polymérique, ladite couche S étant positionnée au contact de l'armature de carcasse et d'au moins une couche de l'armature de sommet, ont une influence notable sur les propriétés de rigidité de dérive. La présence de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels semblait pouvoir influencer les propriétés de rigidité de dérive de manière suffisante et a priori de manière optimale du fait de la rigidité qu'elle confère au pneumatique. Les essais réalisés ont mis en évidence que les propriétés de la deuxième couche S ont un effet important sur les propriétés de rigidité de dérive du pneumatique et permettent de les améliorer y compris en présence d'une couche d'éléments de renforcement circonférentiels. Les inventeurs ont encore mis en évidence que le choix de cette deuxième couche S de mélange polymérique ne dégrade pas les performances relatives aux sollicitations subies par le pneumatique lors de roulages en ligne droite. [0047] Avantageusement selon l'invention, le module complexe de cisaillement G*, mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour, de la deuxième couche S est inférieur à 2 MPa, de sorte que les propriétés thermiques du pneumatique ne soit pas trop modifiées au risque de dégrader les propriétés d'endurance du pneumatique ainsi que ses propriétés de résistance au roulement. [0048] Avantageusement encore, la valeur maximale de tan(ô), noté tan(ô)max, de la deuxième couche S est inférieure à 0.100.

[0049] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, la deuxième couche S de mélange polymérique comporte une charge renforçante constituée : a) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET comprise entre 30 et 160 m 2 /g, employé à un taux égal ou supérieur à 15 pce et inférieur ou égal à 28 pce, b) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les aluminosilicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de surface spécifique comprise entre 30 et 260 m 2 /g employée à un taux supérieur ou égal à 15 pce et inférieur ou égal à 55 pce, c) soit par un coupage de noir de carbone décrit en a) et une charge blanche décrite en b), dans lequel le taux global de charge est supérieur ou égal à 15 pce et inférieur ou égal à 50 pce et le taux en pce de charge blanche est supérieur ou égal au taux de noir de carbone en pce moins 5.

[0050] Les inventeurs ont encore montré que la deuxième couche S présente une cohésion suffisamment élevée pour limiter la propagation de fissures amorcées lorsqu'un objet perfore la bande de roulement du pneumatique. Les inventeurs mettent ainsi en évidence l'obtention d'un compromis de performances du pneumatique combinant les propriétés dynamiques, notamment la rigidité de dérive, la résistance au roulement et les propriétés d'endurance, y compris dans le cas énoncé ci-dessus lorsqu'un objet perfore la bande de roulement du pneumatique. [0051] De préférence, l'épaisseur de la première couche C de mélange caoutchouteux, mesurée à l'extrémité de la couche de sommet de travail la moins large des deux couches de sommet de travail considérées, sera préférentiellement comprise entre 30 % et 80 % de l'épaisseur globale de mélange caoutchouteux entre génératrices de câbles respectivement des deux couches de sommet de travail: une épaisseur inférieure à 30 % ne permettant pas d'obtenir des résultats probants, et une épaisseur supérieure à 80 % étant inutile vis à vis de l'amélioration à la résistance à la séparation entre couches et désavantageux du point de vue coût.

[0052] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, lesdites au moins deux couches de sommet de travail ayant des largeurs axiales inégales, une troisième couche P de mélange caoutchouteux sépare la couche de sommet de travail axialement la plus large de l'extrémité de la deuxième couche de sommet de travail, l'extrémité axialement extérieure de ladite troisième couche P de mélange caoutchouteux étant située à une distance du plan équatorial du pneumatique inférieure à la distance séparant dudit plan l'extrémité de la couche de sommet de travail axialement la plus large, ladite troisième couche P de mélange caoutchouteux étant radialement séparé au moins en partie du calandrage L de ladite deuxième couche de sommet de travail par la première couche C de mélanges caoutchouteux, et lesdites premières et deuxièmes couches de mélange caoutchouteux P et C et ledit calandrage L ayant respectivement des modules d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement MP, MC, ML de sorte que ML > MC > MP. [0053] La combinaison des couches de mélanges caoutchouteux C et P, de par le choix de leurs modules d'élasticité respectifs MC et MP contribue encore à une amélioration de la résistance de l'architecture sommet à la séparation entre les extrémités des couches de sommet de travail. Le gradient de rigidité ainsi créé semble encore favoriser la prévention ou tout au moins le retardement de l'apparition de fissuration des mélanges caoutchouteux à l'extrémité de la couche de sommet de travail la plus étroite axialement.

[0054] De même que précédemment, la somme des épaisseurs respectives des couches de mélange caoutchouteux C et P, mesurée à l'extrémité de la couche la moins large des deux couches de sommet de travail considérées, sera préférentiellement comprise entre 30 % et 80 % de l'épaisseur globale de mélange caoutchouteux entre génératrices de câbles respectivement des deux couches de sommet de travail.

[0055] Selon un mode de réalisation avantageux de l'invention, la couche de sommet de travail axialement la plus large est radialement à l'intérieur des autres couches de sommet de travail.

[0056] Selon ce mode de réalisation ladite première couche de mélange caoutchouteux C est alors au moins en partie radialement extérieur à ladite troisième couche de mélange caoutchouteux P.

[0057] De préférence encore, la largeur axiale D de la couche de mélange caoutchouteux C et/ou P comprise entre l'extrémité axialement la plus à l'intérieure de ladite couche de mélange caoutchouteux C et/ou P et l'extrémité de la couche de sommet de travail axialement la moins large est telle que :

3.φ 2 ≤ϋ≤25.φ 2 avec φ2, diamètre des éléments de renforcement de la couche de sommet de travail axialement la moins large. Une telle relation définit une zone d'engagement entre la couche de mélange caoutchouteux C et/ou P et la couche de sommet de travail axialement la moins large. Un tel engagement en dessous d'une valeur égale à trois fois le diamètre des éléments de renforcement de la couche de travail axialement la moins large peut ne pas être suffisant pour obtenir un découplage des couche de sommet de travail pour notamment obtenir une atténuation des sollicitations en extrémité de la couche de sommet de travail axialement la moins large. Une valeur de cet engagement supérieure à vingt fois le diamètre des éléments de renforcement de la couche de travail axialement la moins large peut conduire à une diminution trop importante de la rigidité de dérive de l'armature de sommet du pneumatique.

[0058] De préférence, la largeur axiale D de la couche de mélange caoutchouteux C et/ou P comprise entre l'extrémité axialement la plus à l'intérieure de ladite couche de mélange caoutchouteux C et/ou P et l'extrémité de la couche de sommet de travail axialement la moins large est supérieure à 5 mm.

[0059] L'invention prévoit encore de préférence que l'épaisseur de la couche de mélange caoutchouteux C et/ou P, à l'extrémité axialement extérieure de la couche de sommet de travail axialement la moins large, présente une épaisseur telle que la distance radiale d entre les deux couches de sommet de travail, séparées par la couche de mélange caoutchouteux C et/ou P, vérifie la relation :

3/5.φ 2 < d < 5.φ 2 avec Φ2, diamètre des éléments de renforcement de la nappe de sommet de travail axialement la moins large.

[0060] La distance d est mesurée de câble à câble, c'est-à-dire entre le câble d'une première couche de travail et le câble d'une seconde couche de travail. En d'autres termes, cette distance d englobe l'épaisseur de la couche de mélange caoutchouteux C et/ou P et les épaisseurs respectives des mélanges caoutchouteux de calandrage, radialement extérieure aux câbles de la couche de travail radialement intérieure et radialement intérieure aux câbles de la couche de travail radialement extérieure.

[0061] Les différentes mesures d'épaisseur sont effectuées sur une coupe transversale d'un pneumatique, le pneumatique étant donc dans un état non gonflé.

[0062] Selon une variante avantageuse de l'invention, le pneumatique comporte une quatrième couche G de mélange polymérique radialement entre l'armature de carcasse et la couche d'éléments de renforcement radialement la plus intérieure de l'armature de sommet de largeur axiale au moins égale à 70 % de la largeur de la couche d'éléments de renforcement radialement la plus intérieure de l'armature de sommet et présentant un module complexe de cisaillement G*, mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour, supérieur à 1.35 MPa.

[0063] Selon un mode de réalisation préféré de cette variante de l'invention, la largeur axiale de ladite quatrième couche G est au plus égale à la largeur de la couche d'éléments de renforcement radialement la plus intérieure de l'armature de sommet et de préférence, au moins égale à 90 % de la largeur de la couche d'éléments de renforcement radialement la plus intérieure de l'armature de sommet.

[0064] De préférence également selon cette variante de l'invention, l'épaisseur, mesurée selon la direction radiale, de ladite quatrième couche G est supérieure à φ et de préférence inférieure à 3φ, φ étant le diamètre des éléments de renforcement de la couche d'armature de sommet radialement la plus intérieure.

[0065] Les inventeurs ont encore su mettre en évidence que la quatrième couche G de mélange polymérique ainsi définie contribue encore à l'amélioration des propriétés de rigidité de dérive du pneumatique en complément de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels et de la deuxième couche S de mélange polymérique.

[0066] Avantageusement selon l'invention, le module complexe de cisaillement G*, mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour, de la quatrième couche G est inférieur à 2 MPa, de sorte que les propriétés thermiques du pneumatique ne soit pas trop modifiées au risque de dégrader les propriétés d'endurance du pneumatique ainsi que ses propriétés de résistance au roulement.

[0067] Avantageusement encore, la valeur maximale de tan(ô), noté tan(ô)max, de la quatrième couche G est inférieure à 0.100.

[0068] Selon un mode de réalisation préféré de cette variante de l'invention, la quatrième couche G de mélange polymérique comporte une charge renforçante constituée : a) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET comprise entre 30 et 160 m 2 /g, employé à un taux égal ou supérieur à 15 pce et inférieur ou égal à 28 pce, b) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les aluminosilicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de surface spécifique comprise entre 30 et 260 m 2 /g employée à un taux supérieur ou égal à 15 pce et inférieur ou égal à 55 pce, c) soit par un coupage de noir de carbone décrit en a) et une charge blanche décrite en b), dans lequel le taux global de charge est supérieur ou égal à 15 pce et inférieur ou égal à 50 pce et le taux en pce de charge blanche est supérieur ou égal au taux de noir de carbone en pce moins 5.

[0069] Avantageusement le mélange polymérique constituant la quatrième couche G est identique au mélange polymérique constituant la deuxième couche S.

[0070] Selon une variante de réalisation de l'invention, le module d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement d'au moins une couche de calandrage d'au moins une couche de sommet de travail est inférieur à 8,5 MPa et la valeur maximale de tan(ô), noté tan(ô) max , de ladite au moins une couche de calandrage d'au moins une couche de sommet de travail est inférieure à 0.100.

[0071] Habituellement, les modules d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement des couches de calandrage des couches de sommet de travail sont supérieurs à 10 MPa. De tels modules d'élasticité sont requis pour permettre de limiter les mises en compression des éléments de renforcement des couches de sommet de travail notamment lorsque le véhicule suit un parcours sinueux, lors de manœuvres sur les parkings ou bien lors du passage de ronds-points. En effet, les cisaillements selon la direction axiale qui s'opèrent sur la bande de roulement dans la zone de la surface de contact avec le sol conduisent à la mise en compression des éléments de renforcement d'une couche de sommet de travail.

[0072] Les inventeurs ont encore su mettre en évidence que la couche d'élément de renforcement circonférentiels autorise des modules d'élasticité plus faible sans nuire aux propriétés d'endurance du pneumatique du fait des mises en compressions des éléments de renforcement des couches de sommet de travail telles que décrites précédemment.

[0073] Comme dans le cas de la première couche de mélange caoutchouteux C, l'utilisation d'au moins une couche de calandrage d'au moins une couche de sommet de travail dont le module d'élasticité est inférieur ou égal à 8,5 MPa et dont la valeur tan(ô) max est inférieure à 0.100 va permettre d'améliorer les propriétés du pneumatique en matière de résistance au roulement en conservant des propriétés d'endurance satisfaisante.

[0074] Les inventeurs ont également mis en évidence que la combinaison d'une couche d'éléments de renforcement circonférentiels et de modules d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement des couches de calandrages des couches de sommet de travail inférieurs à 8,5 MPa permet de conserver un effet ply-steer satisfaisant.

[0075] L'effet ply-steer correspond à l'apparition d'une poussée transversale à dérive nulle du fait de la structure du pneumatique et notamment de la présence de couches de sommet de travail d'éléments de renforcement formant un angle avec la direction circonférentiel compris entre 10 et 45° qui sont à l'origine de ladite poussée lors de leurs déformations du fait du passage dans l'aire de contact formée par l'écrasement du pneumatique sur le sol lorsque le pneumatique est en roulage.

[0076] Les inventeurs ont ainsi mis en évidence que l'effet ply-steer, qui est modifié du fait de la présence d'une couche d'éléments de renforcement circonférentiels, voit sa variation atténuée du fait du choix de mélanges de calandrages des couches de travail avec des modules d'élasticité réduits. En effet, la poussée transversale augmente du fait de la présence d'une couche d'éléments de renforcement circonférentiels par rapport à un même pneumatique sans ladite couche d'éléments de renforcement circonférentiels et cette augmentation est atténuée par un choix de mélanges de calandrages des couches de travail avec des modules d'élasticité réduits par rapport à ceux habituellement utilisés.

[0077] Enfin, la combinaison de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels et de la deuxième couche S, voire de la quatrième couche G, présentant un module complexe de cisaillement G*, mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour, supérieur à 1.35 MPa permet encore de conserver des propriétés de rigidité de dérive du pneumatique satisfaisantes lorsqu'au moins une couche de calandrage d'au moins une couche de sommet de travail présente un module d'élasticité inférieur ou égal à 8,5 MPa, celui-ci étant pénalisant quant aux propriétés de rigidité de dérive du pneumatique.

[0078] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, ladite au moins une couche de calandrage d'au moins une couche de sommet de travail est un mélange élastomérique à base de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis- 1 ,4 et éventuellement d'au moins un autre élastomère diénique, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique en cas de coupage étant présent à un taux majoritaire par rapport au taux de l'autre ou des autres élastomères diéniques utilisés et d'une charge renforçante constituée : a) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET supérieure à 60 m 2 /g, i. employé à un taux compris entre 20 et 40 pce lorsque l'indice de structure du noir (COAN) est supérieur à 85, ii. employé à un taux compris entre 20 et 60 pce lorsque l'indice de structure du noir (COAN) est inférieur à 85, b) soit par du noir de carbone de surface spécifique BET inférieure à 60 m 2 /g, quelle que soit son indice de structure, employé à un taux compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 30 et 50 pce, c) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les alumino silicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de surface spécifique BET comprise entre 30 et 260 m 2 /g employée à un taux compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 30 et 50 pce, d) soit par un coupage de noir de carbone décrit en (a) et/ou de noir de carbone décrit en (b) et/ou une charge blanche décrite en (c), dans lequel le taux global de charge est compris entre 20 et 80 pce, et de préférence entre 40 et 60 pce.

[0079] Dans le cas d'utilisation de charge claire ou charge blanche, il est nécessaire d'utiliser un agent de couplage et/ou de recouvrement choisi parmi les agents connus de l'homme de l'art. Comme exemples d'agents de couplage préférentiel, on peut citer les alcoxysilanes sulfurés du type polysulfure de bis-(3-trialcoxysilylpropyle), et parmi ceux-ci notamment le tétrasulfure de bis-(3-triéthoxysilylpropyle) commercialisé par la Société DEGUSSA sous les dénominations Si69 pour le produit liquide pur et X50S pour le produit solide (coupage 50/50 en poids avec du noir N330). Comme exemples d'agents de recouvrement on peut citer un alcool gras, un alkylalcoxysilane tel qu'un hexadécyltriméthoxy ou triéthoxysilane respectivement commercialisés par la Société DEGUSSA sous les dénominations Sil l6 et Si216, la diphénylguanidine, un polyéthylène glycol, une huile silicone éventuellement modifié au moyen des fonctions OH ou alcoxy. L'agent de recouvrement et/ou de couplage est utilisé dans un rapport pondéral par rapport à la charge > à 1/100 et≤ à 20/100, et préférentiellement compris entre 2/100 et 15/100 lorsque la charge claire représente la totalité de la charge renforçante et compris entre 1/100 et 20/100 lorsque la charge renforçante est constituée par un coupage de noir de carbone et de charge claire.

[0080] Comme autres exemples de charges renforçantes ayant la morphologie et les fonctions de surface SiOH et/ou AlOH des matières de type silice et/ou alumine précédemment décrites et pouvant être utilisées selon l'invention en remplacement partiel ou total de celles-ci, on peut citer les noirs de carbone modifiés soit au cours de la synthèse par addition à l'huile d'alimentation du four d'un composé du silicium et/ou d'aluminium soit après la synthèse en ajoutant, à une suspension aqueuse de noir de carbone dans une solution de silicate et/ou d'aluminate de sodium, un acide de façon à recouvrir au moins partiellement la surface du noir de carbone de fonctions SiOH et/ou AlOH. Comme exemples non limitatifs de ce type de charges carbonées avec en surface des fonctions SiOH et/ou AIOH, on peut citer les charges type CSDP décrites dans la Conférence N° 24 du Meeting ACS, Rubber Division, Anaheim, Californie, 6-9 mai 1997 ainsi que celles de la demande de brevet EP-A-0 799 854.

[0081] Lorsqu'une charge claire est utilisée comme seule charge renforçante, les propriétés d'hystérèse et de cohésion sont obtenues en utilisant une silice précipitée ou pyrogénée, ou bien une alumine précipitée ou bien encore un alumino silicate de surface spécifique BET comprise entre 30 et 260 m 2 /g. Comme exemples non limitatifs de ce type de charge, on peut citer les silices KS404 de la Société Akzo, Ultrasil VN2 ou VN3 et BV3370GR de la Société Degussa, Zeopol 8745 de la Société Huber, Zeosil 175MP ou Zeosil 1165MP de la société Rhodia, HI-SIL 2000 de la Société PPG etc..

[0082] Parmi les élastomères diéniques pouvant être utilisés en coupage avec le caoutchouc naturel ou un polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4, on peut citer un polybutadiène (BR) de préférence à majorité d'enchaînements cis-1,4, un copolymère styrène-butadiène (SBR) solution ou émulsion, un copolymère butadiène- isoprène (BIR) ou bien encore un terpolymère styrène-butadiène-isoprène (SBIR). Ces élastomères peuvent être des élastomères modifiés en cours de polymérisation ou après polymérisation au moyen d'agents de ramification comme un divinylbenzène ou d'agents d'étoilage tels que des carbonates, des halogénoétains, des halogénosiliciums ou bien encore au moyen d'agents de fonctionnalisation conduisant à un greffage sur la chaîne ou en bout de chaîne de fonctions oxygénées carbonyle, carboxyle ou bien d'une fonction aminé comme par exemple par action de la diméthyl ou de la diéthylamino benzophénone. Dans le cas de coupages de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 avec un ou plusieurs des élastomères diéniques, mentionnés ci-dessus, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique est utilisé de préférence à un taux majoritaire et plus préférentiellement à un taux supérieur à 70 pce.

[0083] Avantageusement encore selon l'invention, la différence entre le module d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement de la première couche C et le module d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement de ladite au moins une couche de calandrage d'au moins une couche de sommet de travail est inférieure à 2 MPa. [0084] Selon un premier mode de réalisation, le module d'élasticité du calandrage d'au moins la couche de sommet de travail la plus étroite est supérieure à celui de ladite première couche de mélange caoutchouteux C pour que l'empilement desdites couches présente un gradient de module d'élasticité favorable à la lutte contre l'amorce de fissuration en extrémité de la couche de sommet de travail la plus étroite.

[0085] Selon un deuxième mode de réalisation, les modules d'élasticité du calandrage des couches de sommet de travail et de celui de ladite première couche de mélange caoutchouteux C sont identiques et avantageusement encore les mélanges caoutchouteux sont les mêmes pour simplifier les conditions industrielles de fabrication du pneumatique. [0086] Selon une réalisation avantageuse de l'invention, lesdits éléments de renforcement d'au moins une couche de sommet de travail sont des câbles à couches saturées, au moins une couche interne étant gainée d'une couche constituée d'une composition polymérique telle qu'une composition de caoutchouc non réticulable, réticulable ou réticulée, de préférence à base d'au moins un élastomère diénique. [0087] Des câbles dits "à couches" ("layered cords") ou "multicouches" sont des câbles constitués d'un noyau central et d'une ou plusieurs couches de brins ou fils pratiquement concentriques disposées autour de ce noyau central.

[0088] Au sens de l'invention, une couche saturée d'un câble à couches est une couche constituée de fils dans laquelle il n'existe pas suffisamment de place pour y ajouter au moins un fil supplémentaire.

[0089] Les inventeurs ont su mettre en évidence que la présence des câbles tels qu'ils viennent d'être décrits comme éléments de renforcement des couches de sommet de travail permettent de contribuer à de meilleures performances en termes d'endurance.

[0090] En effet, il apparaît comme expliqué ci-dessus que les mélanges caoutchouteux des calandrages des couches de travail permettent de diminuer la résistance au roulement du pneumatique. Cela se traduit par une baisse des températures de ces mélanges caoutchouteux, lors de l'utilisation du pneumatique, qui peut entraîner une moindre protection des éléments de renforcement vis-à-vis des phénomènes d'oxydation dans certains cas d'utilisation du pneumatique. En effet, les propriétés des mélanges caoutchouteux relatives au blocage de l'oxygène diminuent avec la température et la présence d'oxygène peut conduire à une dégénérescence progressive des propriétés mécaniques des câbles, pour les conditions de roulage les plus sévères, et peut altérer la durée de vie de ces câbles.

[0091] La présence de la gaine de caoutchouc au sein des câbles décrits ci-dessus vient compenser cet éventuel risque d'oxydation des éléments de renforcement, la gaine contribuant au blocage de l'oxygène.

[0092] Par l'expression "composition à base d'au moins un élastomère diénique", on entend de manière connue que la composition comprend à titre majoritaire (i.e. selon une fraction massique supérieure à 50%) ce ou ces élastomères diéniques.

[0093] On notera que la gaine selon l'invention s'étend d'une manière continue autour de la couche qu'elle recouvre (c'est-à-dire que cette gaine est continue dans la direction "orthoradiale" du câble qui est perpendiculaire à son rayon), de manière à former un manchon continu de section transversale qui est avantageusement pratiquement circulaire.

[0094] On notera également que la composition de caoutchouc de cette gaine peut être réticulable ou réticulée, c'est-à-dire qu'elle comprend par définition un système de réticulation adapté pour permettre la réticulation de la composition lors de sa cuisson (i.e., son durcissement et non sa fusion) ; ainsi, cette composition de caoutchouc peut être qualifiée d'infusible, du fait qu'elle ne peut pas être fondue par chauffage à quelque température que ce soit.

[0095] Par élastomère ou caoutchouc "diénique", on entend de manière connue un élastomère issu au moins en partie (i.e. un homopolymère ou un copolymère) de monomères diènes (monomères porteurs de deux doubles liaisons carbone-carbone, conjuguées ou non).

[0096] De préférence, le système de réticulation de la gaine de caoutchouc est un système dit de vulcanisation, c'est-à-dire à base de soufre (ou d'un agent donneur de soufre) et d'un accélérateur primaire de vulcanisation. A ce système de vulcanisation de base peuvent s'ajouter divers accélérateurs secondaires ou activateurs de vulcanisation connus.

[0097] La composition de caoutchouc de la gaine selon l'invention peut comprendre, outre ledit système de réticulation, tous les ingrédients habituels utilisables dans les compositions de caoutchouc pour pneumatiques, tels que des charges renforçantes à base de noir de carbone et/ou d'une charge inorganique renforçante telle que silice, des agents anti-vieillissement, par exemple des antioxydants, des huiles d'extension, des plastifiants ou des agents facilitant la mise en œuvre des compositions à l'état cru, des accepteurs et donneurs de méthylène, des résines, des bismaléimides, des systèmes promoteurs d'adhésion connus du type "RFS" (résorcinol-formaldéhyde-silice) ou sels métalliques, notamment des sels de cobalt.

[0098] A titre préférentiel, la composition de cette gaine est choisie identique à la composition utilisée pour la couche de calandrage de la couche de sommet de travail que les câbles sont destinés à renforcer. Ainsi, il n'y a aucun problème d'incompatibilité éventuelle entre les matériaux respectifs de la gaine et de la matrice de caoutchouc.

[0099] Selon une variante de l'invention, lesdits câbles d'au moins une couche de sommet de travail sont des câbles à couches de construction [L+M], comportant une première couche Cl à L fils de diamètre di enroulés ensemble en hélice selon un pas pi avec L allant de 1 à 4, entourée d'au moins une couche intermédiaire C2 à M fils de diamètre d 2 enroulés ensemble en hélice selon un pas p 2 avec M allant de 3 à 12, une gaine constituée d'une composition de caoutchouc non réticulable, réticulable ou réticulée à base d'au moins un élastomère diénique, recouvrant, dans la construction ladite première couche Cl .

[00100] De préférence, le diamètre des fils de la première couche de la couche interne (Cl) est compris entre 0.10 et 0.5 mm et le diamètre des fils de la couche externe (C2) est compris entre 0.10 et 0.5 mm.

[00101] De préférence encore, le pas d'hélice d'enroulement desdits fils de la couche externe (C2) est compris entre 8 et 25 mm. [00102] Au sens de l'invention, le pas d'hélice représente la longueur, mesurée parallèlement à l'axe du câble, au bout de laquelle un fil ayant ce pas effectue un tour complet autour de l'axe du câble ; ainsi, si l'on sectionne l'axe par deux plans perpendiculaires audit axe et séparés par une longueur égale au pas d'un fil d'une couche constitutive du câble, l'axe de ce fil a dans ces deux plans la même position sur les deux cercles correspondant à la couche du fil considéré.

[00103] Avantageusement, le câble présente l'une, et plus préférentiellement encore l'ensemble des caractéristiques suivantes qui est vérifié(e) :

- la couche C2 est une couche saturée, c'est-à-dire qu'il n'existe pas suffisamment de place dans cette couche pour y ajouter au moins un (N+l)ème fil de diamètre d 2 , N représentant alors le nombre maximal de fils enroulables en une couche autour de la couche Cl ;

- la gaine de caoutchouc recouvre en outre la couche interne Cl et/ou sépare les fils deux à deux adjacents de la couche externe C2 ;

- la gaine de caoutchouc recouvre pratiquement la demi-circonférence radialement intérieure de chaque fil de la couche C2, de telle sorte qu'elle sépare les fils deux à deux adjacents de cette couche C2.

[00104] De préférence, la gaine de caoutchouc présente une épaisseur moyenne allant de 0,010 mm à 0,040 mm.

[00105] D'une manière générale, lesdits câbles selon l'invention peuvent être réalisés avec tout type de fils métalliques, notamment en acier, par exemple des fils en acier au carbone et/ou des fils en acier inoxydable. On utilise de préférence un acier au carbone, mais il est bien entendu possible d'utiliser d'autres aciers ou d'autres alliages.

[00106] Lorsqu'un acier au carbone est utilisé, sa teneur en carbone (% en poids d'acier) est de préférence comprise entre 0,1% et 1,2%, plus préférentiellement de 0,4% à 1,0% ; ces teneurs représentent un bon compromis entre les propriétés mécaniques requises pour le pneumatique et la faisabilité du fil. Il est à noter qu'une teneur en carbone comprise entre 0,5%) et 0,6%) rend de tels aciers finalement moins coûteux car plus faciles à tréfiler. Un autre mode avantageux de réalisation de l'invention peut consister aussi, selon les applications visées, à utiliser des aciers à faible teneur en carbone, comprise par exemple entre 0,2% et 0,5%, en raison notamment d'un coût plus bas et d'une plus grande facilité de tréfilage.

[00107] Lesdits câbles selon l'invention pourront être obtenus selon différentes techniques connues de l'homme du métier, par exemple en deux étapes, tout d'abord par gainage via une tête d'extrusion de l'âme ou couches Cl, étape suivie dans un deuxième temps d'une opération finale de câblage ou retordage des M fils restants (couche C2) autour de la couche Cl ainsi gainée. Le problème de collant à l'état cru posé par la gaine de caoutchouc, lors des opérations intermédiaires éventuelles de bobinage et débobinage pourra être résolu de manière connue par l'homme du métier, par exemple par l'emploi d'un film intercalaire en matière plastique.

[00108] De tels câbles d'au moins une couche de sommet de travail sont par exemple choisis parmi les câbles décrits dans les demandes de brevet WO 2006/013077 et WO 2009/083212.

[00109] Selon une variante avantageuse de réalisation de l'invention, la couche d'éléments de renforcement circonférentiels présente une largeur axiale supérieure à 0.5xW.

[00110] W est la largeur maximale axiale du pneumatique, lorsque ce dernier est monté sur sa jante de service et gonflé à sa pression recommandée.

[00111] Les largeurs axiales des couches d'éléments de renforcement sont mesurées sur une coupe transversale d'un pneumatique, le pneumatique étant donc dans un état non gonflé.

[00112] Selon une réalisation préférée de l'invention, au moins deux couches de sommet de travail présentent des largeurs axiales différentes, la différence entre la largeur axiale de la couche de sommet de travail axialement la plus large et la largeur axiale de la couche de sommet de travail axialement la moins large étant comprise entre 10 et 30 mm. [00113] Selon un mode de réalisation préférée de l'invention, la couche d'éléments de renforcement circonférentiels est radialement disposée entre deux couches de sommet de travail. [00114] Selon ce mode de réalisation de l'invention, la couche d'éléments de renforcement circonférentiels permet de limiter de manière plus importante les mises en compression des éléments de renforcement de l'armature de carcasse qu'une couche semblable mise en place radialement à l'extérieur des couches de travail. Elle est préférablement radialement séparée de l'armature de carcasse par au moins une couche de travail de façon à limiter les sollicitations desdits éléments de renforcement et ne pas trop les fatiguer.

[00115] Avantageusement encore selon l'invention, les largeurs axiales des couches de sommet de travail radialement adjacentes à la couche d'éléments de renforcement circonférentiels sont supérieures à la largeur axiale de ladite couche d'éléments de renforcement circonférentiels et de préférence, lesdites couches de sommet de travail adjacentes à la couche d'éléments de renforcement circonférentiels sont de part et d'autre du plan équatorial et dans le prolongement axial immédiat de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels couplées sur une largeur axiale, pour être ensuite découplées par ladite première couche de mélange de caoutchouc C au moins sur le restant de la largeur commune aux dites deux couches de travail.

[00116] La présence de tels couplages entre les couches de sommet de travail adjacentes à la couche d'éléments de renforcement circonférentiels permettent la diminution des contraintes de tension agissant sur les éléments circonférentiels axialement le plus à l'extérieur et situé le plus près du couplage.

[00117] Selon un mode de réalisation avantageux de l'invention, les éléments de renforcement d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels sont des éléments de renforcement métalliques présentant un module sécant à 0,7 % d'allongement compris entre 10 et 120 GPa et un module tangent maximum inférieur à 150 GPa. [00118] Selon une réalisation préférée, le module sécant des éléments de renforcement à 0,7 % d'allongement est inférieur à 100 GPa et supérieur à 20 GPa, de préférence compris entre 30 et 90 GPa et de préférence encore inférieur à 80 GPa.

[00119] De préférence également, le module tangent maximum des éléments de renforcement est inférieur à 130 GPa et de préférence encore inférieur à 120 GPa. [00120] Les modules exprimés ci-dessus sont mesurés sur une courbe contrainte de traction en fonction de l'allongement déterminée avec une précontrainte de 20 MPa ramenée à la section de métal de l'élément de renforcement, la contrainte de traction correspondant à une tension mesurée ramenée à la section de métal de l'élément de renforcement.

[00121] Les modules des mêmes éléments de renforcement peuvent être mesurés sur une courbe contrainte de traction en fonction de l'allongement déterminée avec une précontrainte de 10 MPa ramenée à la section globale de l'élément de renforcement, la contrainte de traction correspondant à une tension mesurée ramenée à la section globale de l'élément de renforcement. La section globale de l'élément de renforcement est la section d'un élément composite constitué de métal et de caoutchouc, ce dernier ayant notamment pénétré l'élément de renforcement pendant la phase de cuisson du pneumatique.

[00122] Selon cette formulation relative à la section globale de l'élément de renforcement, les éléments de renforcement des parties axialement extérieures et de la partie centrale d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels sont des éléments de renforcement métalliques présentant un module sécant à 0,7 % d'allongement compris entre 5 et 60 GPa et un module tangent maximum inférieur à 75 GPa.

[00123] Selon une réalisation préférée, le module sécant des éléments de renforcement à 0,7 % d'allongement est inférieur à 50 Gpa et supérieur à 10 GPa, de préférence compris entre 15 et 45 GPa et de préférence encore inférieure à 40 GPa.

[00124] De préférence également, le module tangent maximum des éléments de renforcement est inférieur à 65 GPa et de préférence encore inférieur à 60 GPa.

[00125] Selon un mode de réalisation préféré, les éléments de renforcements d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels sont des éléments de renforcement métalliques présentant une courbe contrainte de traction en fonction de l'allongement relatif ayant des faibles pentes pour les faibles allongements et une pente sensiblement constante et forte pour les allongements supérieurs. De tels éléments de renforcement de la nappe additionnelle sont habituellement dénommés éléments "bi-module". [00126] Selon une réalisation préférée de l'invention, la pente sensiblement constante et forte apparaît à partir d'un allongement relatif compris entre 0,1% et 0,5%.

[00127] Les différentes caractéristiques des éléments de renforcement énoncées ci- dessus sont mesurées sur des éléments de renforcement prélevés sur des pneumatiques. [00128] Des éléments de renforcement plus particulièrement adaptés à la réalisation d'au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels selon l'invention sont par exemple des assemblages de formule 21.23, dont la construction est 3x(0.26+6x0.23) 4.4/6.6 S S ; ce câble à torons est constitué de 21 fils élémentaires de formule 3 x (1+6), avec 3 torons tordus ensembles chacun constitué de 7 fils, un fil formant une âme centrale de diamètre égal à 26/100 mm et 6 fils enroulés de diamètre égal à 23/100 mm. Un tel câble présente un module sécant à 0,7% égal à 45 GPa et un module tangent maximum égal à 98 GPa, mesurés sur une courbe contrainte de traction en fonction de l'allongement déterminée avec une précontrainte de 20 MPa ramenée à la section de métal de l'élément de renforcement, la contrainte de traction correspondant à une tension mesurée ramenée à la section de métal de l'élément de renforcement. Sur une courbe contrainte de traction en fonction de l'allongement déterminée avec une précontrainte de 10 MPa ramenée à la section globale de l'élément de renforcement, la contrainte de traction correspondant à une tension mesurée ramenée à la section globale de l'élément de renforcement, ce câble de formule 21.23 présente un module sécant à 0,7% égal à 23 GPa et un module tangent maximum égal à 49 GPa.

[00129] De la même façon, un autre exemple d'éléments de renforcement est un assemblage de formule 21.28, dont la construction est 3x(0.32+6x0.28) 6.2/9.3 SS. Ce câble présente un module sécant à 0,7% égal à 56 GPa et un module tangent maximum égal à 102 GPa, mesurés sur une courbe contrainte de traction en fonction de l'allongement déterminée avec une précontrainte de 20 MPa ramenée à la section de métal de l'élément de renforcement, la contrainte de traction correspondant à une tension mesurée ramenée à la section de métal de l'élément de renforcement. Sur une courbe contrainte de traction en fonction de l'allongement déterminée avec une précontrainte de 10 MPa ramenée à la section globale de l'élément de renforcement, la contrainte de traction correspondant à une tension mesurée ramenée à la section globale de l'élément de renforcement, ce câble de formule 21.28 présente un module sécant à 0,7% égal à 27 GPa et un module tangent maximum égal à 49 GPa.

[00130] L'utilisation de tels éléments de renforcement dans au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels permet notamment de conserver des rigidités de la couche satisfaisante y compris après les étapes de conformation et de cuisson dans des procédés de fabrication usuels.

[00131] Selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, les éléments de renforcement circonférentiels peuvent être formées d'éléments métalliques inextensibles et coupés de manière à former des tronçons de longueur très inférieure à la circonférence de la couche la moins longue, mais préférentiellement supérieure à 0,1 fois ladite circonférence, les coupures entre tronçons étant axialement décalées les unes par rapport aux autres. De préférence encore, le module d'élasticité à la traction par unité de largeur de la couche additionnelle est inférieur au module d'élasticité à la traction, mesuré dans les mêmes conditions, de la couche de sommet de travail la plus extensible. Un tel mode de réalisation permet de conférer, de manière simple, à la couche d'éléments de renforcement circonférentiels un module pouvant facilement être ajusté (par le choix des intervalles entre tronçons d'une même rangée), mais dans tous les cas plus faible que le module de la couche constituée des mêmes éléments métalliques mais continus, le module de la couche additionnelle étant mesuré sur une couche vulcanisée d'éléments coupés, prélevée sur le pneumatique.

[00132] Selon un troisième mode de réalisation de l'invention, les éléments de renforcement circonférentiels sont des éléments métalliques ondulés, le rapport a/λ de l'amplitude d'ondulation sur la longueur d'onde étant au plus égale à 0,09. De préférence, le module d'élasticité à la traction par unité de largeur de la couche additionnelle est inférieur au module d'élasticité à la traction, mesuré dans les mêmes conditions, de la couche de sommet de travail la plus extensible.

[00133] Les éléments métalliques sont préférentiellement des câbles d'acier.

[00134] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, les éléments de renforcement des couches de sommet de travail sont des câbles métalliques inextensibles. [00135] L'invention prévoit encore avantageusement pour diminuer les contraintes de tension agissant sur les éléments circonférentiels axialement le plus à l'extérieur que l'angle formé avec la direction circonférentielle par les éléments de renforcement des couches de sommet de travail est inférieur à 30° et de préférence inférieur à 25°. [00136] Une réalisation préférée de l'invention prévoit encore que l'armature de sommet est complétée radialement à l'extérieur par au moins une couche supplémentaire, dite de protection, d'éléments de renforcement dits élastiques, orientés par rapport à la direction circonférentielle avec un angle compris entre 10° et 45° et de même sens que l'angle formé par les éléments inextensibles de la couche de travail qui lui est radialement adjacente.

[00137] La couche de protection peut avoir une largeur axiale inférieure à la largeur axiale de la couche de travail la moins large. Ladite couche de protection peut aussi avoir une largeur axiale supérieure à la largeur axiale de la couche de travail la moins large, telle qu'elle recouvre les bords de la couche de travail la moins large et, dans le cas de la couche radialement supérieure comme étant le moins large, telle qu'elle soit couplée, dans le prolongement axial de l'armature additionnelle, avec la couche de sommet de travail la plus large sur une largeur axiale, pour être ensuite, axialement à l'extérieur, découplée de ladite couche de travail la plus large par des profilés d'épaisseur au moins égale à 2 mm. La couche de protection formée d'éléments de renforcement élastiques peut, dans le cas cité ci- dessus, être d'une part éventuellement découplée des bords de ladite couche de travail la moins large par des profilés d'épaisseur sensiblement moindre que l'épaisseur des profilés séparant les bords des deux couches de travail, et avoir d'autre part une largeur axiale inférieure ou supérieure à la largeur axiale de la couche de sommet la plus large.

[00138] Selon l'un quelconque des modes de réalisation de l'invention évoqué précédemment, l'armature de sommet peut encore être complétée, radialement à l'intérieur entre l'armature de carcasse et la couche de travail radialement intérieure la plus proche de ladite armature de carcasse, par une couche de triangulation d'éléments de renforcement inextensibles métalliques en acier faisant, avec la direction circonférentielle, un angle supérieur à 60° et de même sens que celui de l'angle formé par les éléments de renforcement de la couche radialement la plus proche de l'armature de carcasse. [00139] Le pneumatique selon l'invention tel qu'il vient d'être décrit présente donc une résistance au roulement améliorée par rapport aux pneumatiques usuels tout en conservant des performances en termes d'endurance et d'usure comparables, ainsi que des propriétés de rigidité de dérive également comparables.

[00140] En outre, les modules d'élasticité plus faibles des différents mélanges caoutchouteux permettent d'assouplir le sommet du pneumatique et ainsi limiter les risques d'agressions du sommet et de corrosion des éléments de renforcement des couches d'armature de sommet lorsque par exemple des cailloux sont retenus dans les fonds de sculpture.

[00141] D'autres détails et caractéristiques avantageux de l'invention ressortiront ci- après de la description des exemples de réalisation de l'invention en référence aux figures 1 à 3 qui représentent : figure 1, une vue méridienne d'un schéma d'un pneumatique selon un mode de réalisation de l'invention, figure 2, une vue méridienne d'un schéma d'un pneumatique selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, figure 3, une vue méridienne d'un schéma d'un pneumatique selon un troisième mode de réalisation de l'invention.

[00142] Les figures ne sont pas représentées à l'échelle pour en simplifier la compréhension. Les figures ne représentent qu'une demi-vue d'un pneumatique qui se prolonge de manière symétrique par rapport à l'axe XX' qui représente le plan médian circonférentiel, ou plan équatorial, d'un pneumatique.

[00143] Sur la figure 1, le pneumatique 1, de dimension 315/70 R 22.5, a un rapport de forme H/S égal à 0,70, H étant la hauteur du pneumatique 1 sur sa jante de montage et S sa largeur axiale maximale. Ledit pneumatique 1 comprend une armature de carcasse radiale 2 ancrée dans deux bourrelets, non représentés sur la figure. L'armature de carcasse est formée d'une seule couche de câbles métalliques. Cette armature de carcasse 2 est frettée par une armature de sommet 4, formée radialement de l'intérieur à l'extérieur : d'une première couche de travail 41 formée de câbles métalliques inextensibles 9.28 non frettés, continus sur toute la largeur de la nappe, orientés d'un angle égal à 24°, d'une couche d'éléments de renforcement circonférentiels 42 formée de câbles métalliques en acier 21x23, de type "bi-module", d'une seconde couche de travail 43 formée de câbles métalliques inextensibles 9.28 non frettés, continus sur toute la largeur de la nappe, orientés d'un angle égal à 24° et croisés avec les câbles métalliques de la couche 41, d'une couche de protection 44 formées de câbles métalliques élastiques 6.35. [00144] L'armature de sommet est elle-même coiffée d'une bande de roulement 5. [00145] La largeur axiale maximale du pneumatique est égale à 317 mm. [00146] La largeur axiale L de la première couche de travail 41 est égale à 252 mm.

[00147] La largeur axiale L 43 de la deuxième couche de travail 43 est égale à 232 mm. La différence entre les largeurs L et L 43 est égale à 15 mm.

[00148] Quant à la largeur axiale L 42 de la couche d'éléments de renforcement circonférentiels 42, elle est égale à 194 mm.

[00149] La dernière nappe de sommet 44, dite de protection, a une largeur L 44 égale à 124 mm.

[00150] Conformément à l'invention, une première couche de mélange caoutchouteux C vient découpler les extrémités des couches de sommet de travail 41 et 43.

[00151] La zone d'engagement de la couche C entre les deux couches de sommet de travail 41 et 43 est définie par son épaisseur ou plus précisément la distance radiale d entre l'extrémité de la couche 43 et la couche 41 et par la largeur axiale D de la couche C comprise entre l'extrémité axialement intérieure de ladite couche C et l'extrémité de la couche de sommet de travail 43 radialement extérieure. La distance radiale d est égale à 3.5 mm soit environ 2.1 fois le diamètre Φ2 des éléments de renforcement de la couche de sommet de travail 43, le diamètre Φ2 étant égal à 1.65 mm. La distance axiale D est égale à 20 mm, soit environ 12 fois le diamètre Φ2 des éléments de renforcement de la couche de sommet de travail 43.

[00152] Selon l'invention, une deuxième couche S de mélange caoutchouteux est mise en place entre l'armature de carcasse 2 et la première couche de travail 41. [00153] Sur la figure 2, le pneumatique 1 diffère de celui de la figure 1 en que les extrémités des couches de sommet de travail 41 et 43 sont découplées par un empilement de deux couches radialement superposées. Une troisième couche de mélange caoutchouteux P au contact de la nappe de sommet de travail 41 est mise en place radialement entre ladite couche de sommet de travail 41 et la première couche de mélanges caoutchouteux C, de sorte que ladite troisième couche P coiffe l'extrémité de la couche de sommet de travail 43 axialement la plus étroite.

[00154] Sur la figure 3, le pneumatique 1 diffère de celui représenté sur la figure 1 en ce qu'une quatrième couche G prolonge axialement la deuxième couche S, radialement entre l'armature de carcasse 2 et la première couche de travail 41. [00155] Des essais ont été réalisés avec différents pneumatiques réalisés selon l'invention conformément à la représentation de la figure 1 et comparés avec des pneumatiques de référence également conformes à la représentation de la figure 1.

[00156] Des essais sont notamment réalisés en faisant varier les caractéristiques des mélanges de la couche C, notamment leur module d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement et la valeur tan(ô) max et les caractéristiques des mélanges de la couche S, notamment le module complexe de cisaillement dynamique G * , mesuré à 10% et 60 °C sur le cycle retour.

[00157] D'autres essais sont encore réalisés avec des pneumatiques en faisant également varier les caractéristiques des mélanges des calandrages des couches de travail 41 et 43, notamment leur module d'élasticité sous tension à 10 % d'allongement et la valeur tan(ô) max , conformément à l'invention.

[00158] Les différents mélanges utilisés sont listés ci-après. Mélange RI Mélange R2 Mélange R3 Mélange 1 Mélange 2 Mélange 3 Mélange 4 Mélange 5 Mélange 6

NR 100 100 100 100 100 100 100 100 100

Noir N347 52 50 33

Noir N683 44 30

Noir N326 47 5

Noir N330 35

Silice 165G 46 40

Antioxydant 0,7

1 1.8 1.5 1 2 1 1 1,5 (6PPD)

Acide stéarique 0.65 0.6 1,4 0.9 0.65 1 0.65 0.65 1

Oxyde de zinc 9.3 9.3 2,1 7.5 9.3 8 9.3 9.3 5

Sel de Cobalt

1.12 1.12 1.12 1.1 1.12 1.12

(AcacCo)

Sel de Cobalt

4.5

(AbietateCo)

Silane sur noir 8.3 5 soufre 6.1 5.6 2,15 4.5 6.1 4.8 6.1 6.1 1,75

PEG 2,5

Accélérateur DCBS 0.93 0.8 0.8 0.93 0.93 0.93

Accélérateur TBBS 1.01

Accélérateur CBS 1 0,9

Co-accélérateur

1.1 0,34 DPG

Retardateur CTP 0,08

0.25 0.15 0.25 0.2 0.25 0.25

PVI)

MA 10 (MPa) 10.4 8.5 3,4 5.99 5.56 7.25 6.16 4.4 4,3 tan(6)~„ 0.130 0.141 0,074 0.099 0.074 0.063 0.056 0.030 0,087

P60 (%) 22.9 24.5 11,3 18.7 14.9 13.3 12.2 8.5 16,5

G* 10% à 60°C

1,25 1,55 (cycle retour) [00159] Les valeurs des constituants sont exprimées en pce (parties en poids pour cent parties d'élastomères).

[00160] Différents pneumatiques de référence ont été testés. [00161] Des premiers pneumatiques de référence Tl possèdent une première couche C constituée du mélange R2, les calandrages des couches de travail étant constitués du mélange RI et la deuxième couche S du mélange R3.

[00162] Des deuxièmes pneumatiques de référence T2 possèdent une première couche C constituée des mélanges 1 à 5, les calandrages des couches de travail étant constitués du mélange RI et la deuxième couche S du mélange R3.

[00163] Des troisièmes pneumatiques de référence T3 possèdent une première couche C constituée des mélanges 1 à 5, les calandrages des couches de travail étant constitués des mélanges 1 à 5 et la deuxième couche S du mélange R3.

[00164] Différents pneumatiques selon l'invention ont été testés. [00165] Une première série de pneumatiques SI conforme à l'invention a été réalisée avec une première couche C constituée des mélanges 1 à 5, les calandrages des couches de travail étant constitués du mélange RI et une deuxième couche S constituée du mélange 6.

[00166] Une deuxième série de pneumatiques S2 conforme à l'invention a été réalisée avec une première couche C constituée des mélanges 1 à 5, les calandrages des couches de travail étant également constitués des mélanges 1 à 5 et la deuxième couche S étant constituée du mélange 6. Certains pneumatiques de cette série S2 ont été réalisés avec des mélanges identiques pour la première couche C et les calandrages des couches de travail et d'autres avec des mélanges différents.

[00167] Des premiers essais d'endurance ont été réalisés sur une machine de test imposant à chacun des pneumatiques un roulage ligne droite à une vitesse égale à l'indice de vitesse maximum prescrit pour ledit pneumatique (speed index) sous une charge initiale de 4000 Kg progressivement augmentée pour réduire la durée du test. [00168] Il s'avère que l'ensemble des pneumatiques testés présente des résultats sensiblement comparables.

[00169] D'autres essais d'endurance ont été réalisés sur une machine de tests imposant de façon cyclique un effort transversal et une surcharge dynamique aux pneumatiques. Les essais ont été réalisés pour les pneumatiques selon l'invention avec des conditions identiques à celles appliquées aux pneumatiques de référence.

[00170] Les distances parcourues varient d'un type de pneumatique à l'autre, des déchéances apparaissant du fait d'une dégradation des mélanges caoutchouteux au niveau des extrémités des couches de travail. Les résultats sont exprimés dans le tableau qui suit en référence à une base 100 fixé pour le pneumatique de référence Tl.

[00171] D'autres essais de roulage ont été effectués sur des sols non bitumés constitués de cailloux particulièrement agressifs pour les bandes de roulement des pneumatiques.

[00172] Ces derniers essais ont montré qu'après des distances parcourues identiques les pneumatiques selon l'invention et plus particulièrement ceux de la série S2 présentent des altérations moins nombreuses et moins importantes que celles des pneumatiques de référence.

[00173] Par ailleurs, des mesures de résistance au roulement ont été effectuées. Ces mesures ont portés sur l'ensemble des pneumatiques décrits précédemment.

[00174] Les résultats des mesures sont présentés dans le tableau suivant ; elles sont exprimées en Kg/t, une valeur de 100 étant attribuée au pneumatique Tl .

Pneumatique Tl Pneumatique T2 Pneumatique T3 Pneumatique S 1 Pneumatique S2

100 99 96 99 96