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Title:
UNSHRUNKEN TISSUE EQUIVALENT, SKIN EQUIVALENT COMPRISING SUCH AN UNSHRUNKEN TISSUE EQUIVALENT, AND METHODS FOR PRODUCING SUCH AN UNSHRUNKEN TISSUE EQUIVALENT AND SUCH A SKIN EQUIVALENT
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2011/001116
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for producing an unshrunken tissue equivalent (L). Said method is characterized in that: a mixture (m) is produced that contains at least one element of an extracellular matrix; at least one pluridimensional medium (S) is soaked with said mixture (m); from the components of the mixture (m), a lattice (L) comprising at least one element of an extracellular matrix is produced, at least at the medium (S); at least part of the components of said mixture (m) is attached to the structure of the medium (S); the shrinking of at least the lattice (L) is prevented and at least said lattice (L) is tensioned on said medium (S); fibroblasts are integrated into the lattice (L) and at least one cell culture of said fibroblasts is carried out, at least in the lattice (L). The invention also relates to a method for producing a skin equivalent (P) that comprises at least one dermal equivalent (D) formed by an unshrunken tissue equivalent (L) and at least one epidermal equivalent (E).

Inventors:
HUMBERT PHILIPPE (FR)
BINDA DELPHINE (FR)
VIENNET-STEINER CELINE (FR)
ROBIN SOPHIE (FR)
TAUZIN HELENE (FR)
ROLIN GWENAEL (FR)
PAZART LIONEL (FR)
Application Number:
PCT/FR2010/051381
Publication Date:
January 06, 2011
Filing Date:
July 01, 2010
Export Citation:
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Assignee:
UNIV FRANCHE COMTE (FR)
CT HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE BESANCON (FR)
HUMBERT PHILIPPE (FR)
BINDA DELPHINE (FR)
VIENNET-STEINER CELINE (FR)
ROBIN SOPHIE (FR)
TAUZIN HELENE (FR)
ROLIN GWENAEL (FR)
PAZART LIONEL (FR)
International Classes:
A61L27/36; C12N5/071; A61L27/60
Domestic Patent References:
WO2002083160A22002-10-24
WO2007052980A12007-05-10
Foreign References:
US20050079604A12005-04-14
Other References:
GENTILHOMME E ET AL: "Culture of dermal equivalent submitted to tension", TRAVAUX SCIENTIFIQUES DES CHERCHEURS DU SERVICE DE SANTE DES ARMEES, vol. 0, no. 15, 1994, pages 149 - 150, XP009128409, ISSN: 0243-7473
CHAPUIS J F ET AL: "A new technique to study the mechanical properties of collagen lattices", JOURNAL OF BIOMECHANICS, PERGAMON PRESS, NEW YORK, NY, US, vol. 25, no. 1, 1 January 1992 (1992-01-01), pages 115 - 117,119, XP022873208, ISSN: 0021-9290, [retrieved on 19920101]
LAFRANCE H ET AL: "Mechanical properties of human skin equivalents submitted to cyclic tensile forces", SKIN RESEARCH AND TECHNOLOGY 199811 DK, vol. 4, no. 4, November 1998 (1998-11-01), pages 228 - 236, XP009128407, ISSN: 0909-752X
KHADEMHOSSEINI A ET AL: "Microscale technologies for tissue engineering and biology", PROCEEDINGS OF THE NATIONAL ACADEMY OF SCIENCES OF THE UNITED STATES OF AMERICA 20060221 US, vol. 103, no. 8, 21 February 2006 (2006-02-21), pages 2480 - 2487, XP002564980, ISSN: 0027-8424
PETRULYTE SALVINIJA: "Advanced textile materials and biopolymers in wound management.", DANISH MEDICAL BULLETIN FEB 2008 LNKD- PUBMED:18321446, vol. 55, no. 1, February 2008 (2008-02-01), pages 72 - 77, XP009138164, ISSN: 1603-9629
ROLIN G ET AL: "Assessment of tensile strength beneficial effects in an in vitro model of cutaneous wound healing", JOURNAL OF INVESTIGATIVE DERMATOLOGY, vol. 129, no. Suppl. 2, September 2009 (2009-09-01), & 39TH ANNUAL MEETING OF THE EUROPEAN-SOCIETY-FOR-DERMATOLOGICAL-RESEA RCH; BUDAPEST, HUNGARY; SEPTEMBER 09 -12, 2009, pages S81, XP009128388, ISSN: 0022-202X
Attorney, Agent or Firm:
RHEIN, Alain (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté (T) , notamment humain, ce procédé étant caractérisé par le fait qu'il consiste en ce que :

- on réalise un mélange (m) contenant au moins un élément entrant dans la composition d' une matrice extracellulaire ;

- on imbibe, avec une partie au moins de ce mélange (m) , au moins un support (S) , au moins en partie constitué par une structure pluridimensionnelle comportant des cavités sous forme d'interstices et/ou d'alvéoles, réalisé en un matériau biocompatible , et au moins en partie constitué par un matériau textile tissé et/ou tricoté ;

- à partir des composants de ce mélange (m) , on réalise , au moins au niveau du support (S) , une lattice (L) comportant au moins un élément entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire ;

- on fixe, sur la structure du support (S) , au moins un élément d' une matrice extracellulaire que comporte la lattice (L), ceci en assurant une bioadhésion, sur cette structure, d'au moins un tel élément ;

- on empêche la rétraction d'au moins la lattice (L) et on maintient au moins cette lattice (L) sous tension sur ce support (S) ;

- on intègre des fibroblastes à l'intérieur de la lattice (L) et on assure au moins une culture cellulaire de ces fibroblastes au moins dans la lattice (L), ceci pour l'obtention de l'équivalent tissulaire non rétracté (T) .

2. Procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'élément entrant dans la composition d' une matrice extracellulaire est un constituant biologique d'une telle matrice extracellulaire ou un substitut synthétique d'un tel constituant biologique.

3. Procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2 , caractérisé par le fait qu'on réalise un mélange (m) contenant au moins un élément, entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire, constitué par un constituant biologique au moins en partie défini par un collagène, notamment à caractère acido-soluble, et/ou au moins une matrice extracellulaire comportant au moins un tel élément.

4. Procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'on imbibe, avec une partie au moins du mélange (m), un support (S) réalisé en un matériau textile, s'étendant dans au moins un plan, et présentant un maillage, délimitant les cavités, et réalisé par tissage et/ou tricotage de fibres.

5. Procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'on imbibe, avec une partie au moins du mélange (m) , un support (S) réalisé en un matériau textile comportant au moins deux nappes textiles, s' étendant chacune dans un plan parallèle au plan d'une autre nappe textile, positionnées à une distance déterminée l'une de l'autre en sorte de définir entre elles un interstice constituant une cavité, comportant des mailles délimitant des cavités, positionnées en sorte que les mailles de deux nappes soient décalées , et raccordées entre elles par des filaments permettant d' éviter la déformation géométrique .

6. Procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'on imbibe, avec une partie au moins du mélange (m) , un support (S) réalisé en un matériau résorbable, plus particulièrement biorésorbable .

7. Procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'on imbibe, avec une partie au moins du mélange (m) , un support (S) adoptant la forme d'un cadre, délimitant une ouverture, notamment traversante et/ou centrale, et adoptant une forme polygonale ou , et de préférence , ronde .

8. Procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que, lorsqu'on fixe, sur la structure du support (S), au moins un élément d'une matrice extracellulaire que comporte la lattice (L), on assure une bioadhésion, sur cette structure, d'au moins un tel élément, ceci par polymérisation de cet élément.

9. Procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'on intègre des fibroblastes dans la lattice (L) , soit en réalisant un mélange (m) contenant de tels fibroblastes et avant de réaliser cette lattice (L) , soit en faisant migrer de tels fibroblastes à l'intérieur de cette lattice (L) après sa réalisation.

10. Procédé pour la réalisation d'un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'on assure une culture cellulaire des fibroblastes en immergeant, dans un milieu de culture (C) , au moins une partie, voire et de préférence l'ensemble, de la lattice (L) contenant au moins des fibroblastes .

11. Procédé pour la réalisation d'un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que l'équivalent tissulaire non rétracté (T) est réalisé de manière autologue , allogénique ou xénogénique .

12. Procédé pour la réalisation d'un équivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que l'équivalent tissulaire non rétracté (T) est constitué par un équivalent de tégument, plus particulièrement un équivalent de derme de peau (D) , notamment humaine, par un équivalent de muqueuse, par un équivalent de membrane, notamment amniotique, ou encore par un équivalent de chorion.

13. Procédé pour la réalisation d'un équivalent de peau (P) , notamment humaine, comportant au moins un équivalent de derme (D) ainsi qu'au moins un équivalent d'épiderme (E), ce procédé est caractérisé par le fait qu'il consiste en ce que :

- on réalise, tout d'abord, un équivalent tissulaire non rétracté (T) constitué par un équivalent de derme de peau (D) en mettant en œuvre le procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes ;

- on réalise, ensuite et à la surface de l'équivalent de derme (D) obtenu, l'équivalent d'épiderme (E) en élaborant ou en apportant au moins une couche (K) de kératinocytes , ceci avant d'assurer au moins une culture cellulaire de ces kératinocytes .

14. Procédé pour la réalisation d'un équivalent de peau (P) selon la revendication 13, caractérisé par le fait qu'on élabore au moins une couche (K) de kératinocytes en ensemençant la surface de l'équivalent de derme (D) en déposant, sur cette surface, une suspension (s) contenant des kératinocytes et en assurant au moins une culture cellulaire des kératinocytes ensemencés .

15. Procédé pour la réalisation d'un équivalent de peau (P) selon l'une quelconque des revendications 13 ou 14, caractérisé par le fait qu'on assure une culture cellulaire des kératinocytes en immergeant, dans un milieu de culture (C), au moins l'équivalent de derme (D) .

16. Procédé pour la réalisation d'un équivalent de peau (P) selon l'une quelconque des revendications 13 à 15, caractérisé par le fait que, après élaboration ou apport d'une couche (K) de kératinocytes, on induit une différenciation cellulaire des kératinocytes de cette couche (K) , en émergeant, pendant une durée déterminée , au moins une partie de la couche (K) de kératinocytes, ceci en dehors du milieu de culture (C) et à l'interface entre ce milieu de culture (C) et un environnement gazeux (G) .

17. Procédé pour la réalisation d'un équivalent de peau (P) selon la revendication 16, caractérisé par le fait que l'environnement gazeux (G) est au moins en partie constitué par de l'air, notamment complété par un additif, plus particulièrement constitué par du dioxyde de carbone .

18. Equivalent tissulaire non rétracté (T), notamment humain, plus particulièrement obtenu par la mise en œuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisé par le fait qu'il comporte :

- un support (S) , au moins en partie constitué par une structure pluridimensionnelle comportant des cavités sous forme d'interstices et/ou d'alvéoles, réalisé en un matériau biocompatible , et au moins en partie constitué par un matériau textile tissé et/ou tricoté ;

- une lattice (L), d'une part, comportant au moins un élément entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire, d'autre part, fixée par bioadhésion sur la structure du support (S) et maintenue sous tension sur ce support (S) et, d'autre part encore, intégrant au moins des fibroblastes et/ou des myofibroblastes résultant d'une différenciation cellulaire de tels fibroblastes .

19. Equivalent tissulaire non rétracté (T) selon la revendication 18, caractérisé par le fait que le support (S) réalisé en un matériau textile, s'étend dans au moins un plan, et présente un maillage, délimitant les cavités, et réalisé par tissage et/ou tricotage de fibres .

20. Equivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications 18 ou 19, caractérisé par le fait que le support (S) est réalisé en un matériau textile comportant au moins deux nappes textiles, s'étendant chacune dans un plan parallèle au plan d'une autre nappe textile, positionnées à une distance déterminée l'une de l'autre en sorte de définir entre elles un interstice constituant une cavité, comportant des mailles délimitant des cavités, positionnées en sorte que les mailles de deux nappes soient décalées, et raccordées entre elles par des filaments permettant d' éviter la déformation géométrique .

21. Equivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications 18 à 20, caractérisé par le fait que le support (S) est réalisé en un matériau résorbable, plus particulièrement biorésorbable .

22. Equivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications 18 à 21, caractérisé par le fait que le support (S) adopte la forme d'un cadre, délimitant une ouverture, notamment traversante et/ou centrale, et adoptant une forme polygonale ou, et de préférence, ronde.

23. Equivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications 18 à 22 , caractérisé par le fait que la lattice (L) est fixée par bioadhésion sur la structure du support (S), ceci par polymérisation d'au moins un élément, que comporte cette lattice (L) , et qui entre dans la composition de la matrice extracellulaire .

24. Equivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications 18 à 23, caractérisé par le fait qu'au moins un élément entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire pénètre à l'intérieur de la structure du support (S), voire s'étend au travers d'une ouverture délimitée par un cadre dont le support (S) adopte la forme et forme, au travers de cette ouverture, une lattice (L) .

25. Equivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications 18 à 24 , caractérisé par le fait que l'élément, entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire , est un constituant biologique d' une telle matrice extracellulaire ou un substitut synthétique d'un tel constituant biologique .

26. Equivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications 18 à 25, caractérisé par le fait que l'élément, entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire, est constitué par un constituant biologique au moins en partie défini par un collagène, notamment à caractère acido-soluble, et/ou au moins une matrice extracellulaire comportant au moins un tel élément.

27. Equivalent tissulaire non rétracté (T) selon l'une quelconque des revendications 18 à 26, caractérisé par le fait que l'équivalent tissulaire non rétracté (T) est constitué par un équivalent de tégument, plus particulièrement un équivalent de derme de peau (D) , notamment humaine, par un équivalent de muqueuse, par un équivalent de membrane, notamment amniotique, ou encore par un équivalent de chorion .

28. Equivalent de peau (P), notamment humaine, comportant au moins un équivalent de derme de peau (D) ainsi qu'au moins un équivalent d'épiderme (E), caractérisé par le fait que cet équivalent de peau (P) est, notamment, obtenu par la mise en œuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications 13 à 17 et que:

- l'équivalent de derme de peau (D) est constitué par un équivalent tissulaire non rétracté (T) conforme à l'une quelconque des revendications 18 à 27 ;

- l'équivalent d'épiderme (E) comporte au moins une couche (K) de kératinocytes .

29. Equivalent de peau (P) selon la revendication 28, caractérisé par le fait que l'équivalent d'épiderme (E) comporte une pluralité de strates superposées de kératinocytes, chaque strate contenant des kératinocytes présentant un état de différenciation différent de celui d'une autre strate.

Description:
EQUIVALENT TISSULAIRE NON RETRACTE, EQUIVALENT DE PEAU COMPORTANT UN TEL EQUIVALENT TISSULAIRE NON RETRACTE ET PROCEDES POUR LA REALISATION D'UN TEL EQUIVALENT TISSULAIRE NON RETRACTE ET D'UN TEL EQUIVALENT DE PEAU

La présente invention concerne un procédé pour la réalisation d'un équivalent tissulaire non rétracté ainsi qu'un procédé pour la réalisation d'un équivalent de peau comportant, d'une part, au moins un équivalent de derme constitué par un tel équivalent tissulaire non rétracté et, d'autre part, au moins un équivalent d'épiderme.

Cette invention a, également, trait à un équivalent tissulaire non rétracté , plus particulièrement constitué par un équivalent de derme, ainsi qu'à un équivalent de peau notamment obtenus par la mise en œuvre, respective, de ces procédés.

Ainsi , la présente invention concerne le domaine de la fabrication de l'équivalent d'au moins un tissu, plus particulièrement constitué par un équivalent de derme, plus particulièrement entrant dans la composition d'un équivalent de peau , notamment humaine .

L'on connaît, d'ores et déjà, des procédés permettant de fabriquer un tel équivalent de peau et consistant à prélever

(usuellement par biopsie) un échantillon de peau chez un donneur, à mettre cet échantillon en culture dans des conditions appropriées, et à greffer l'équivalent de peau obtenu par cette culture .

Un tel procédé présente, cependant, un certain nombre d' inconvénients .

En particulier, dans un bref délai après le prélèvement

(notamment immédiatement après la biopsie) et/ou au cours du temps de culture, l'échantillon de peau prélevé ou l'équivalent de peau a tendance à se rétracter .

Cette rétraction s' accompagne , pour l' équivalent de peau, d' une modification des caractéristiques fonctionnelles initiales que présentent les cellules de la peau à prélever. Finalement, la rétraction de l'équivalent de peau greffé s'accompagne d'une modification particulièrement inesthétique de la surface de la peau, ceci au niveau du greffon, voire encore en périphérie de celui-ci.

La présente invention se veut à même de remédier aux inconvénients des procédés de culture de derme et de peau de l'état de la technique.

A cet effet, l'invention concerne un procédé pour la réalisation d'un équivalent tissulaire non rétracté, notamment humain. Ce procédé est caractérisé par le fait qu'il consiste en ce que :

on réalise un mélange contenant au moins un élément entrant dans la composition d' une matrice extracellulaire ;

- on imbibe , avec une partie au moins de ce mélange , au moins un support, au moins en partie constitué par une structure pluridimensionnelle comportant des cavités sous forme d'interstices et/ou d'alvéoles, réalisé en un matériau biocompatible, et au moins en partie constitué par un matériau textile tissé et/ou tricoté ;

- à partir des composants de ce mélange, on réalise, au moins au niveau du support, une lattice comportant au moins un élément entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire ;

- on fixe, sur la structure du support, au moins un élément d'une matrice extracellulaire que comporte la lattice ceci en assurant une bioadhésion, sur cette structure, d'au moins un tel élément ;

- on empêche la rétraction d' au moins la lattice et on maintient au moins cette lattice sous tension sur ce support ;

- on intègre des fibroblastes à l'intérieur de la lattice et on assure au moins une culture cellulaire de ces fibroblastes au moins dans la lattice, ceci pour l'obtention de l'équivalent tissulaire non rétracté .

Une caractéristique additionnelle consiste en ce qu'on imbibe, avec une partie au moins du mélange, un support réalisé en un matériau textile, s' étendant dans au moins un plan, et présentant un maillage, délimitant les cavités, et réalisé par tissage et/ou tricotage de fibres .

Plus particulièrement, on imbibe, avec une partie au moins du mélange, un support réalisé en un matériau textile comportant au moins deux nappes textiles, s'étendant chacune dans un plan parallèle au plan d'une autre nappe textile, positionnées à une distance déterminée l'une de l'autre en sorte de définir entre elles un interstice constituant une cavité, comportant des mailles délimitant des cavités , positionnées en sorte que les mailles de deux nappes soient décalées, et raccordées entre elles par des filaments permettant d' éviter la déformation géométrique .

L'invention est, également, relative à un procédé pour la réalisation d'un équivalent de peau, notamment humaine, comportant au moins un équivalent de derme ainsi qu'au moins un équivalent d'épiderme. Ce procédé est caractérisé par le fait qu'il consiste en ce que :

- on réalise, tout d'abord, un équivalent tissulaire non rétracté constitué par un équivalent de derme de peau en mettant en œuvre le procédé décrit ci-dessus ;

- on réalise, ensuite et à la surface de l'équivalent de derme obtenu, l'équivalent d'épiderme en élaborant ou en apportant au moins une couche de kératinocytes , ceci avant d'assurer au moins une culture cellulaire de ces kératinocytes Cette invention concerne, encore, un équivalent tissulaire non rétracté, notamment humain, plus particulièrement obtenu par la mise en œuvre du procédé décrit ci-dessus. Cet équivalent tissulaire non rétracté est caractérisé par le fait qu'il comporte :

- un support, au moins en partie constitué par une structure pluridimensionnelle comportant des cavités sous forme d'interstices et/ou d'alvéoles, réalisé en un matériau biocompatible , et au moins en partie constitué par un matériau textile tissé et/ou tricoté ;

- une lattice, d'une part, comportant au moins un élément entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire, d'autre part, fixée par bioadhésion sur la structure du support et maintenue sous tension sur ce support et, d'autre part encore, intégrant au moins des fibroblastes et/ou des myofibroblastes résultant d' une différenciation cellulaire de tels fibroblastes .

De plus, le support, réalisé en un matériau textile, s'étend dans au moins un plan, et présente un maillage, délimitant les cavités, et réalisé par tissage et/ou tricotage de fibres .

En outre, le support, réalisé en un matériau textile, comporte au moins deux nappes textiles, s' étendant chacune dans un plan parallèle au plan d'une autre nappe textile, positionnées à une distance déterminée l'une de l'autre en sorte de définir entre elles un interstice constituant une cavité, comportant des mailles délimitant des cavités, positionnées en sorte que les mailles de deux nappes soient décalées , et raccordées entre elles par des filaments permettant d'éviter la déformation géométrique .

Finalement, l'invention est relative à un équivalent de peau , notamment humaine , comportant au moins un équivalent de derme de peau ainsi qu'au moins un équivalent d'épiderme. Cet équivalent de peau est, notamment, obtenu par la mise en œuvre du procédé décrit ci-dessus, et est caractérisé par le fait que :

- l'équivalent de derme de peau est constitué par un équivalent tissulaire non rétracté tel que mentionné ci-dessus ;

- l'équivalent d'épiderme comporte au moins une couche de kératinocytes .

Conformément à la présente invention, le procédé pour la réalisation d'un équivalent tissulaire non rétracté consiste, en particulier, à fixer, sur la structure du support, au moins un élément, entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire, et que comporte une lattice intégrant des fibroblastes , ceci avant d' assurer au moins une culture cellulaire de ces fibroblastes . De plus, le procédé de réalisation d'un équivalent de peau, consistant à réaliser tout d' abord un équivalent tissulaire non rétracté (constitué par un équivalent de derme de cette peau) en mettant en oeuvre le procédé susmentionné, est également mis en œuvre alors que la lattice de l'équivalent de derme de peau est fixée sur la structure du support.

Une telle fixation permet, avantageusement et malgré la tendance naturelle à la rétraction, d'empêcher cette rétraction et de maintenir sous tension, selon le cas, l'équivalent tissulaire (plus particulièrement, l'équivalent de derme) et/ou 1' équivalent de peau .

En empêchant une telle rétraction, d'une part, on améliore les qualités esthétiques de l'équivalent de peau, d'autre part, on autorise une fonctionnalisation des cellules (en particulier on autorise une différenciation myofibroblastique des fibroblastes) et, d'autre part encore, on améliore les caractéristiques fonctionnelles des cellules .

Les procédés susmentionnés consistent à réaliser, selon le cas, un équivalent tissulaire non rétracté (plus particulièrement un équivalent de derme de peau) et/ou un équivalent de peau comportant un tel équivalent de derme .

Un tel équivalent (tissulaire, de derme et/ou de peau) peut être réalisé avec une finalité de recherche, notamment pharmaceutique et/ou pharmacologique et/ou toxicologique , mais également avec une finalité thérapeutique, plus particulièrement dans le cadre de la suppléance de la fonction barrière dans les pathologies chroniques avec perte de substance cutanée (par exemple des ulcères de jambe) mais aussi dans le cadre de brûlures, escarres, plaies post-radiothérapiques ou autres.

Dans ce dernier cas et selon l'application clinique envisagée, on peut apporter soit un équivalent de derme, soit une peau de remplacement constituée par un équivalent de peau (comportant un équivalent de derme ainsi qu'un équivalent d'épiderme) , ceci afin d'assurer, par greffe, le comblement d'une partie dépourvue de substance cutanée. On observera qu'une telle greffe s'opère, là encore, en maintenant le derme équivalent et l'équivalent de peau sous tension et en empêchant leur rétraction. Ceci permet, avantageusement, d'assurer la restauration des fonctions cutanées et d' apporter les facteurs de croissance nécessaires à la cicatrisation, ceci au niveau du greffon.

Finalement, le fait de maintenir sous tension et d'empêcher la rétraction permet, avantageusement, d'augmenter de manière substantielle la surface d'équivalent tissulaire non rétracté réalisé, plus particulièrement d'équivalent de derme, et d'équivalent de peau obtenus par la mise en œuvre du procédé selon l'invention, ceci par rapport à la surface de peau prélevée , notamment par biopsie .

Encore un autre avantage consiste en ce que le procédé conforme à l'invention permet de réaliser un équivalent de derme et un équivalent de peau destinés à être greffés sur le donneur chez lequel on aura prélevé les fibroblastes (voire encore les kératinocytes) ayant permis la réalisation d'un tel équivalent qui sera, donc avantageusement, réalisé de manière autologue et élimine tout risque de rejet du greffon.

De plus et étant donné que les cellules présentent des propriétés différentes en fonction de leur origine (bras, jambe...), le procédé conforme à l'invention permet, avantageusement, de conférer aux cellules du greffon les mêmes propriétés que celles des cellules prélevées .

Une caractéristique additionnelle consiste en ce que le procédé permet de réaliser un équivalent de peau susceptible d'être greffé directement, immédiatement et en une seule étape, contrairement à d'autres substituts de peau de l'état de la technique .

Finalement, le procédé consiste à assurer une culture cellulaire in vitro de fibroblastes qui peuvent, avantageusement, être prélevés par biopsie et dont le nombre est substantiellement inférieur à celui des greffes en pastille connues dans l'état de la technique. D'autres buts et avantages de la présente invention apparaîtront au cours de la description qui va suivre se rapportant à des modes de réalisation qui ne sont donnés qu'à titre d'exemples indicatifs et non limitatifs.

La compréhension de cette description sera facilitée en se référant aux dessins joints en annexe et dans lesquels :

- la figure 1 est une vue schématisée d'un support destiné à être imbibé par un mélange contenant au moins un élément entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire et au moins des fibroblastes ;

- les figures 2a, 2b, 2c, 2d sont des vues schématisées représentant les différentes étapes de la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté .

les figures 3a, 3b, 3c sont des vues schématisées représentant différentes étapes de la réalisation d'un équivalent de peau .

La présente invention concerne le domaine de la fabrication de l'équivalent d'au moins un tissu non rétracté, notamment humain, ainsi que de l'équivalent d'un organe comportant un tel équivalent tissulaire non rétracté .

A ce propos, il convient d'observer qu'un tel équivalent tissulaire non rétracté T peut être constitué (de manière non limitative) par :

- un équivalent de muqueuse ;

- un équivalent de membrane, notamment amniotique ;

- un équivalent de chorion ;

un équivalent de tégument, plus particulièrement un équivalent de derme de peau, notamment humain .

La présente invention concerne , alors et dans le cadre de la fabrication d'un équivalent tissulaire non rétracté T, d'une part, un procédé pour la réalisation d'un tel équivalent tissulaire non rétracté T, notamment humain, et, d'autre part, un équivalent tissulaire non rétracté T obtenu par la mise en œuvre de ce procédé . Dans le cas particulier d'un équivalent tissulaire non rétracté T constitué par un équivalent de derme D de peau, notamment humain, la présente invention concerne :

un procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté T constitué par un équivalent de derme D ainsi qu'un tel équivalent tissulaire non rétracté T (constitué par un équivalent de derme D) obtenu par la mise en œuvre de ce procédé ;

- un procédé pour la réalisation d'un équivalent de peau P (comportant au moins un équivalent d'épiderme E ainsi qu'au moins un équivalent tissulaire non rétracté T constitué par un équivalent de derme D) ainsi qu'un tel équivalent de peau P obtenu par la mise en œuvre de ce procédé .

Ainsi, la présente invention concerne, tout d'abord, un procédé pour la réalisation d'un équivalent tissulaire non rétracté T, notamment humain .

Selon l'invention, ce procédé consiste en ce qu'on réalise un mélange m contenant au moins un élément entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire.

Un mode particulier de réalisation consiste en ce qu'un tel mélange m est au moins en partie constitué par une telle matrice extracellulaire comportant au moins un tel élément.

En ce qui concerne ledit élément entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire, celui-ci peut être constitué par un constituant biologique d' une telle matrice extracellulaire ou par un substitut synthétique d' un tel constituant biologique .

Un mode particulier de réalisation de l'invention consiste en ce qu'un tel élément est constitué par un constituant biologique au moins en partie défini par au moins un collagène .

A ce propos, on observera qu'un tel constituant biologique peut, alors, être défini par un unique collagène ou par une pluralité de collagènes, plus particulièrement de différents types.

Une autre caractéristique consiste en ce qu'un tel collagène présente, de préférence, un caractère acido-soluble. Une caractéristique additionnelle consiste en ce qu'un tel élément peut se présenter, au sein du mélange m, sous forme d'une dispersion de fibres ou (et de préférence) sous forme d' une matrice extracellulaire comportant au moins un tel élément.

Selon l'invention, le procédé consiste en ce que, après avoir réalisé le mélange m susmentionné, on imbibe, avec une partie au moins de ce mélange m, au moins un support S (figure

2a) présentant des caractéristiques permettant de limiter la déformabilité géométrique.

Un tel support S est au moins en partie constitué par une structure pluridimensionnelle , plus particulièrement bidimensionnelle ou (et de préférence) tridimensionnelle (figure

D•

Cette structure S pluridimensionnelle comporte des cavités se présentant sous la forme d'interstices et/ou d'alvéoles, notamment de forme hexagonale .

En fait et selon un mode préféré de réalisation, un tel support S est constitué, au moins en partie, par un matériau textile tissé et/ou tricoté, plus particulièrement à partir de fibres .

Tel que visible figure 1 , un tel matériau textile présente un maillage, plus particulièrement réalisé par tissage et/ou tricotage de telles fibres, et délimitant les cavités (plus particulièrement les alvéoles) susmentionnées.

De telles alvéoles présentent, de préférence et comme visible figure 1, une forme hexagonale dont les 6 côtés ont, chacun, une longueur de l'ordre du millimètre, plus particulièrement de l'ordre de 1 mm ± 0.25 mm, de préférence de l'ordre de 1 mm ± 0.15 mm.

Une caractéristique additionnelle consiste en ce qu'un tel matériau textile s'étend dans au moins un plan. Un premier mode de réalisation, correspondant à une structure bidimensionnelle, consiste en ce qu'un tel matériau textile comporte une unique nappe textile s'étend dans un unique plan. Un deuxième mode de réalisation, correspondant à une structure tridimensionnelle et illustré figure 1, consiste en ce qu'un tel matériau textile comporte au moins deux nappes textiles :

- s'étendant chacune dans un plan parallèle au plan d'une autre nappe textile ;

- positionnées à une distance déterminée l'une de l'autre en sorte de définir entre elles un interstice constituant une cavité ;

- positionnées en sorte que les mailles, délimitant les alvéoles de ces deux nappes, soient décalées ;

- raccordées entre elles par des filaments permettant d' éviter la déformation géométrique .

Dans un tel matériau textile, les deux nappes textiles sont positionnées à une distance de l'ordre de 2 mm ± 1 mm, de préférence à une distance de l'ordre de 2 mm ± 0.5 mm.

On observera que l'utilisation d'un tel matériau textile permet de conférer à l'équivalent tissulaire (plus particulièrement à l'équivalent de derme de peau) ainsi qu'à l'équivalent de peau des propriétés optimales en termes de bioadhésion, d'épaisseur (avec, plus particulièrement, un équivalent de derme de peau dont l'épaisseur est 2 à 3 mm alors que les supports de l'état de la technique permettent l'obtention de dermes équivalents de quelques dixièmes de millimètres seulement) , de prolifération cellulaire et de différenciation des fibroblastes en myofibroblastes .

Une autre caractéristique de ce support S consiste en ce qu'il est, de préférence, réalisé en un matériau biocompatible, usuellement dénommé biomatériau .

Selon une autre caractéristique, le matériau de ce support S peut encore être de type non résorbable (plus particulièrement en polyester, en polyamide -notamment en nylon- ou autre) ou, et de préférence, de type résorbable, plus particulièrement de type biorésorbable .

A ce propos, on observera que ce sont, alors, plus particulièrement les fibres du matériau textile de ce support S qui sont de type biocompatible , voire résorbables . Une caractéristique additionnelle consiste en ce que ce support S est réalisé en un matériau présentant une élasticité et/ou une rigidité (de l'ordre de O.OSON.mm "1 à 37°C en milieu aqueux) proche de celle de la peau (0.025N-ImTf 1 ).

Encore une autre caractéristique consiste en ce qu'un tel support S adopte, de préférence, la forme d'un cadre délimitant une ouverture qui peut être débouchante ou traversante .

De manière additionnelle ou alternative, une telle ouverture est, de préférence, définie de manière centrale par rapport au support S.

Une autre caractéristique de ce support S consiste en ce qu'il adopte une forme polygonale (carré, rectangulaire, hexagonale) ou, et de préférence, ronde (figure 1) .

Ainsi et selon un premier mode de réalisation non représenté, un tel support S peut adopter la forme d'une assiette comportant, d'une part, un tel cadre délimitant une ouverture débouchante, notamment centrale, et, d'autre part, un fond à partir duquel s'étend ce cadre, plus particulièrement en s' évasant .

Cependant et selon un mode de réalisation préféré de l'invention illustré figure 1, un tel support S adopte la forme d'un anneau, d'un tore ou analogue comportant un cadre délimitant une ouverture traversante , notamment centrale .

En fait et tel qu'il ressortira de la suite de la description, ce support S sera positionné dans un récipient

(plus particulièrement une boite de Pétri ou analogue) qui adopte une forme (usuellement ronde) à laquelle la forme de ce support S sera, de préférence, adaptée.

C'est, plus particulièrement, un tel support S qui est, alors, imbibé avec une partie au moins du mélange m (figure 2b), notamment en coulant une partie au moins de ce mélange m sur ce support S disposé dans un récipient (figure 2a) .

Selon l'invention, ce procédé consiste, encore, en ce que, à partir des composants de ce mélange m, on réalise, au moins au niveau du support S, une lattice L comportant au moins un élément entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire .

A ce propos, on observera que, à l'intérieur du mélange m contenant au moins un élément entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire (voire contenant au moins une telle matrice extracellulaire) , un tel élément (respectivement une telle matrice extracellulaire) se présente à l'état liquide ce qui permet, alors, à un tel élément (respectivement à une telle matrice extracellulaire), lorsqu'il est mis en présence dudit support S (notamment après avoir mouillé ce dernier) , de pénétrer à l'intérieur de la structure de ce support S pour occuper au moins une partie (de préférence l'intégralité) du volume interne de ce support S et/ou pour se répartir de manière homogène à l'intérieur de ce support S.

Dans un pareil cas, ce sont, plus particulièrement, les fibres d'un tel élément (respectivement d'une telle matrice extracellulaire) qui vont pénétrer à l'intérieur du support S et s'enchevêtrer avec les mailles de la structure de ce support S.

Ainsi, en pénétrant à l'intérieur de la structure du support S, un tel élément (respectivement une telle matrice extracellulaire) va s'organiser pour constituer, à l'intérieur de ce support S, une lattice L.

Tel que mentionné ci-dessus, le support S adopte la forme d'un cadre présentant une ouverture. A ce propos, on observera que , de manière additionnelle à la pénétration d' un élément (respectivement d'une matrice extracellulaire) à l'intérieur de la structure du support S, une partie d'au moins un élément (respectivement d'au moins une matrice extracellulaire) que contient le mélange m va s'étendre au travers d'une telle ouverture et former, au travers de cette ouverture, une lattice L.

Le procédé selon l'invention consiste, en outre, en ce qu'on fixe, sur la structure du support S, au moins une partie des composants de ce mélange m, notamment au moins un élément que comporte la lattice L. A ce propos, on observera que, lorsqu'on fixe au moins une partie des composants du mélange m sur la structure du support

S, on assure, en fait, une bioadhésion, sur cette structure, d'au moins un élément, entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire, et que comporte la lattice L.

Une telle bioadhésion est, plus particulièrement, réalisée par polymérisation d' au moins un tel élément de la lattice L qui s'accroche, alors, aux mailles de la structure du support S.

De manière avantageuse , une telle bioadhésion est facilitée par l'utilisation d'un support S présentant les caractéristiques susmentionnées .

Le procédé de réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté T consiste, alors, en ce qu'on empêche la rétraction d'au moins la lattice L et en ce qu'on maintient au moins cette lattice L sous tension sur le support S.

A ce propos, on observera qu'un tel maintien sous tension résulte, d'une part, de la fixation de cette lattice L sur le support S et, d'autre part, de la présence, au sein de la lattice L, de forces de contraction qui auraient tendance a provoquer la rétraction de l'équivalent tissulaire T mais qui, du fait de la fixation de la lattice L sur le support S, empêche cette rétraction et permet à l'équivalent tissulaire T de rester isométrique .

De manière avantageuse, un tel maintien sous tension permet d'optimiser l'organisation de la lattice L, notamment par rapport au support S .

Une caractéristique additionnelle du procédé de l'invention consiste en ce qu'on intègre des fibroblastes à l'intérieur de la lattice L.

Selon un premier mode de réalisation, de tels fibroblastes peuvent être incorporés à l'intérieur de la lattice L en réalisant, tout d'abord, un mélange m contenant de tels fibroblastes, ceci avant de réaliser une telle lattice L à partir d'un tel mélange m et conformément au procédé susmentionné . Cependant et selon un autre mode de réalisation, on intègre de tels fibroblastes en réalisant, tout d'abord, la lattice L tel que mentionné ci-dessus et à partir d'un mélange m dépourvu de fibroblastes, ceci avant de faire migrer de tels fibroblastes à l'intérieur de cette lattice L.

A ce propos, on observera que de tels fibroblastes peuvent être de différentes provenances .

En particulier, de tels fibroblastes peuvent être prélevés sur un donneur, plus particulièrement celui auquel est destiné l'équivalent tissulaire T (plus particulièrement l'équivalent de derme D) obtenu par le procédé conforme à l'invention et chez lequel sera greffé l'équivalent tissulaire T (greffe autologue) réalisé par ce procédé .

Le prélèvement de ces fibroblastes peut, notamment, être assuré par biopsie de la peau du donneur.

Une autre caractéristique du procédé conforme à l'invention consiste en ce qu'on assure au moins une culture cellulaire des fibroblastes au moins dans la lattice L, ceci pour l'obtention de l'équivalent tissulaire non rétracté T.

A ce propos, on observera qu'une telle culture cellulaire des fibroblastes est assurée en immergeant, dans un milieu de culture C, au moins une partie (voire et de préférence l'ensemble) de la lattice L contenant au moins des fibroblastes (figure 2c) .

Pour ce faire et selon un premier mode de réalisation, on immerge le support S dans un tel milieu de culture C avant de fixer au moins une partie des composants du mélange m susmentionné sur la structure de ce support S .

Cependant et selon un mode de réalisation préféré de l'invention, on immerge ce support S dans un tel milieu de culture C après avoir fixé au moins une partie des constituants de ce mélange m sur la structure de ce support S .

En ce qui concerne ce milieu de culture C, celui-ci est constitué par un milieu de type DMEM qui peut contenir (ou non) un sérum (plus particulièrement un sérum de type Sérum de Veau Foetal) et/ou au moins un antibiotique. Une autre caractéristique du procédé consiste en ce que l'immersion d'au moins une partie de la lattice L est assurée pendant une durée comprise entre 3 et 7 jours, de préférence de 1' ordre de 5 jours .

II convient d'observer que la culture cellulaire des fibroblastes est, avantageusement, optimisée par le maintien sous tension de la lattice L sur la structure du support S et/ou par l'utilisation d'un support S présentant les caractéristiques susmentionnées .

En fait et conformément au procédé de l'invention, lorsqu'on assure une culture cellulaire des fibroblastes, on réalise, dans le milieu de culture C, une prolifération et/ou une différenciation de ces fibroblastes , ceci au moins au sein de la lattice L (figure 2d) et pour l'obtention de l'équivalent tissulaire non rétracté T.

De manière avantageuse , la prolifération des fibroblastes est accentuée par l'utilisation d'un support S présentant les caractéristiques susmentionnées .

En ce qui concerne la différenciation des fibroblastes, celle-ci consiste, plus particulièrement, en une maturation et/ou en une fonctionnalisation cellulaire de fibroblastes en myofibroblastes qui expriment l'α-sm actine et qui possèdent des propriétés contractiles .

Une telle différenciation cellulaire des fibroblastes (plus particulièrement une maturation/fonctionnalisation de ces fibroblastes) est, avantageusement et là encore, optimisée par le maintien sous tension de la lattice L sur la structure du support S et/ou par l'utilisation d'un support S présentant les caractéristiques susmentionnées .

De même l'utilisation d'un tel support S permet d'accroître notablement l'épaisseur de l'équivalent tissulaire T réalisé par la mise en oeuvre de ce procédé (de l'ordre de 2 à 3mm) , ceci par rapport aux techniques de l'art antérieur qui permettent l'obtention d'un équivalent tissulaire T dont l'épaisseur est notablement moindre . En mettant en œuvre le procédé décrit ci-dessus, on réalise un équivalent tissulaire T (notamment un équivalent de derme D de peau) qui présente, de manière avantageuse, une structure comparable ainsi que des propriétés (notamment en terme de caractéristiques mécaniques, d'épaisseur, de fonctionnalité cellulaire...) proches de celles d'un tissu naturel (notamment de derme de peau naturel) in situ. Un tel équivalent tissulaire T pourra, alors, avantageusement, être utilisé comme modèle cutané pour des essais à finalité de recherche (notamment pharmacotoxicologiques) , mais également avec une finalité thérapeutique .

Encore une autre caractéristique de l'invention consiste en ce que le procédé permet de réaliser un équivalent tissulaire non rétracté T de manière autologue ou, encore, de manière allogénique ou xénogénique .

Tel que mentionné ci-dessus, le procédé conforme à la présente invention permet de réaliser un équivalent tissulaire non rétracté T qui est constitué (à titre d'exemple et de manière aucunement limitative) par:

- un équivalent de muqueuse ;

- un équivalent de membrane, notamment amniotique ;

- un équivalent de chorion ;

- un équivalent de tégument, plus particulièrement un équivalent de derme de peau D, notamment humain.

La présente invention concerne, encore, un procédé pour la réalisation d'un équivalent de peau P, notamment humaine, comportant au moins un équivalent de derme D ainsi qu'au moins un équivalent d'épiderme E.

Selon l'invention, ce procédé consiste en ce qu'on réalise, tout d'abord, un équivalent tissulaire non rétracté T constitué par un équivalent de derme de peau D, ceci en mettant en œuvre le procédé de réalisation d'un tel équivalent tissulaire T décrit ci-dessus .

Ce procédé de réalisation d'équivalent de peau P consiste, ensuite, en ce qu'on réalise, à la surface de l'équivalent de derme D obtenu (figure 3a), un équivalent d'épiderme E en élaborant ou en apportant au moins une couche K de kératinocytes, ceci avant d'assurer au moins une culture cellulaire de ces kératinocytes .

En ce qui concerne de tels kératinocytes, ceux-ci peuvent être obtenus par tout moyen mais sont, de préférence, prélevés

(notamment par biopsie) sur un donneur, plus particulièrement celui auquel est destiné l'équivalent de peau P obtenu par le procédé conforme à l'invention et chez lequel sera greffé cet équivalent de peau P (greffe autologue) réalisé par ce procédé.

Tel que mentionné ci-dessus, le procédé consiste en ce qu'on réalise un équivalent d'épiderme E en élaborant au moins une couche K de kératinocytes .

Aussi et conformément à l'invention, lorsqu'on élabore au moins une couche K de kératinocytes, on ensemence la surface de l'équivalent de derme D en déposant, sur cette surface, une suspension s contenant des kératinocytes (figure 3b) et on assure au moins une culture cellulaire des kératinocytes ensemencés .

En fait, la surface de l'équivalent de derme D est ensemencée avec entre 10 5 et 10 6 kératinocytes par cm 2 .

Après avoir ensemencé la surface de l'équivalent de derme D avec des kératinocytes, le procédé consiste en ce qu'on assure une culture cellulaire des kératinocytes, ceci pour l'obtention d'au moins une couche K de kératinocytes.

Une telle culture cellulaire peut, également, être assurée après avoir apporté au moins une couche K de kératinocytes à la surface de l'équivalent de derme D.

A ce propos, on observera qu'une telle culture cellulaire est assurée en immergeant (figure 3c) , dans un milieu de culture C (qui peut ou non présenter, sensiblement, les mêmes caractéristiques que le milieu de culture C susmentionné) , au moins l'équivalent de derme D, voire encore les kératinocytes ensemencés ou apportés à la surface de cet équivalent de derme

D.

En fait, une telle immersion est assurée pendant une durée pouvant aller jusqu'à 7 jours. Après l'obtention d'une monocouche K de kératinocytes (constituant, en fait déjà, un équivalent d'épiderme E), le procédé de réalisation d' un équivalent de peau P peut être interrompu, notamment pour une utilisation d'un tel équivalent de peau P avec une finalité de recherche (notamment pharmaceutique, pharmacologique ou toxicologique) .

Cependant et selon un mode préféré de réalisation, ce procédé peut être poursuivi en sorte que, après élaboration ou apport d' une telle monocouche K de kératinocytes , on induit une différenciation cellulaire des kératinocytes de cette couche K, ceci pour l'obtention d'un équivalent d'épiderme E pluristratifié .

A ce propos, il convient d'observer qu'on induit une telle différenciation cellulaire en émergeant, pendant une durée déterminée, au moins une partie de la couche K de kératinocytes, ceci en dehors du milieu de culture C et à l'interface entre ce milieu de culture C et un environnement gazeux G.

En fait et selon un mode de réalisation préféré illustré figure 3d, on induit une telle différenciation cellulaire en émergeant l'intégralité de cette couche K de kératinocytes, ceci en dehors du milieu de culture C et à l'interface entre ce milieu de culture C et un environnement gazeux G.

En ce qui concerne la durée pendant laquelle au moins une partie de la couche K de kératinocytes est émergée, celle-ci peut aller jusqu'à 20 jours.

En ce qui concerne l'environnement gazeux, celui-ci est au moins en partie constitué par de l'air (plus particulièrement de l'air ambiant), notamment complété par un additif.

A ce propos, on observera qu'un tel additif peut, alors, être constitué par du dioxyde de carbone .

En mettant en œuvre le procédé décrit ci-dessus , on réalise un équivalent de peau P qui présente , de manière avantageuse , une structure comparable ainsi que des propriétés (notamment en terme de caractéristiques mécaniques, d'épaisseur, de fonctionnalité cellulaire...) proches de celles de la peau naturelle in situ. Ceci est essentiellement dû au fait que l'équivalent de derme D (plus particulièrement la lattice L que comporte cet équivalent de derme D) obtenu par la mise en œuvre du procédé conforme à l'invention est beaucoup mieux organisé qu'un équivalent de derme D réalisé en mettant en œuvre un procédé de l'état de la technique.

En fait, cette meilleure organisation résulte, de manière essentielle, du maintien sous tension de ladite lattice L sur le support S en empêchant ainsi sa rétraction naturelle .

L'équivalent de peau P (plus particulièrement un équivalent de derme D épidermisé) obtenu par la mise en œuvre de ce procédé pourra, avantageusement, être utilisé avec une finalité de recherche, notamment pharmaceutique et/ou pharmacologique , notamment comme modèle cutané pour des essais pharmacologiques et/ou toxicologiques .

Cependant, cet équivalent de peau P peut, également, être utilisé à des fins thérapeutiques, notamment comme greffon dans le cadre d'une greffe (notamment de type autologue) d'un tel équivalent de peau P.

Ainsi et tel que mentionné ci-dessus, l'invention concerne un procédé pour la réalisation d' un équivalent tissulaire non rétracté T (notamment un équivalent de derme D de peau) ainsi qu'un procédé pour la réalisation d'un équivalent de peau P.

La présente invention concerne, alors également, un équivalent tissulaire non rétracté T (notamment humain) , plus particulièrement (mais pas exclusivement) obtenu par la mise en œuvre du procédé décrit ci-dessus.

Tel que mentionné ci-dessus, un tel équivalent tissulaire non rétracté T peut, alors et à titre d'exemple non limitatif, être constitué par :

- un équivalent de muqueuse ;

- un équivalent de membrane, notamment amniotique ;

- un équivalent de chorion ;

- un équivalent de tégument, plus particulièrement un équivalent de derme de peau D, notamment humain.

Un tel équivalent tissulaire T comporte, alors : un support S (plus particulièrement présentant les caractéristiques décrites ci-dessus) au moins en partie constitué par une structure pluridimensionnelle comportant des cavités ;

- une lattice L, d'une part, comportant au moins un élément (plus particulièrement présentant les caractéristiques décrites ci-dessus) entrant dans la composition d'une matrice extracellulaire, d'autre part, fixée (plus particulièrement comme décrit ci-dessus, notamment par bioadhésion) et maintenue sous tension sur ce support S et, d'autre part encore, intégrant au moins des fibroblastes et/ou des myofibroblastes résultant d' une différenciation cellulaire de tels fibroblastes .

Cette invention concerne, également, un équivalent de peau P (notamment humaine) comportant, d'une part, au moins un équivalent de derme D et, d'autre part, au moins un équivalent d'épiderme E.

En fait, un tel équivalent de peau P peut, notamment (mais pas exclusivement) , être (au moins en partie) obtenu par la mise en œuvre du procédé décrit ci-dessus .

En particulier, au moins l'équivalent de derme D de cet équivalent de peau P peut être obtenu par la mise en œuvre du procédé correspondant et décrit ci-dessus et/ou présenter les caractéristiques décrites ci-dessus.

Cet équivalent de derme D de peau peut, alors et de préférence, être constitué par un équivalent tissulaire non rétracté T présentant les caractéristiques décrites ci-dessus et/ou être obtenu par la mise en œuvre du procédé correspondant et décrit ci-dessus.

De plus , cet équivalent de peau P présente les caractéristiques décrites ci-dessus.

En particulier, cet équivalent de peau P comporte un équivalent de derme D ainsi qu'un équivalent d'épiderme E présentant, chacun, les caractéristiques décrites ci-dessus.

Ainsi, l'équivalent d'épiderme E comporte au moins une couche K de kératinocytes . Cependant et selon une autre caractéristique de cet équivalent de peau P, l'équivalent d'épiderme E comporte, en fait, une pluralité de strates superposées de kératinocytes pour l'obtention d'un équivalent d'épiderme pluristratifié .

A ce propos, on observera que chaque strate contient des kératinocytes présentant un état de différenciation différent de celui d'une autre strate.

Finalement, l'invention concerne, encore, un support S présentant les caractéristiques mentionnées ci-dessus ainsi que l'utilisation d'un tel support S pour la réalisation, selon le cas, d'un équivalent de derme D ou d'un équivalent de peau P

(notamment humaine) .