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Title:
YEAST STRAINS CO-EXPRESSING EXOGENOUS GLUCOAMYLASES, THE METHOD FOR OBTAINING SAID YEAST STRAINS AND THE USE THEREOF TO PRODUCE BIOETHANOL
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2017/037362
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to enhanced Saccharomyces cerevisiae yeast strains. The invention is characterized in that these strains co-express a gene that codes for a fungal glucoamylase and a gene that codes for the glucoamylase of Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus. The present invention also relates to a method for obtaining these yeast strains, said method including the following steps: a) genetically modifying a yeast of Saccharomyces cerevisiae such as to make said yeast co-express a gene that codes for a fungal glucoamylase and a gene that codes for a glucoamylase of Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus, b) culturing and fermenting the strain obtained in step a) on a dextrin medium, c) selecting the strains having fermentation kinetics at least no lower than those of the strain deposited, pursuant to the Budapest Treaty, on 9 July 2015 at the Collection Nationale de Cultures de Micro-organismes (CNCM) under number I-4999 in the same conditions. The yeast strains according to the invention are particularly of interest in the production of bioethanol.

Inventors:
PETIT MAUD (FR)
PIGNEDE GEORGES (FR)
BAVOUZET JEAN-MICHEL (FR)
THOMAS BENOÎT (FR)
Application Number:
PCT/FR2016/052107
Publication Date:
March 09, 2017
Filing Date:
August 23, 2016
Export Citation:
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Assignee:
LESAFFRE & CIE (FR)
International Classes:
C12N9/34; C07K14/395; C12N1/18; C12N15/81; C12P7/06; C12R1/865
Other References:
FAVARO L ET AL: "Consolidated bioprocessing of starchy substrates into ethanol by industrial Saccharomyces cerevisiae strains secreting fungal amylases", BIOTECHNOLOGY AND BIOENGINEERING 20150901 JOHN WILEY AND SONS INC. USA, vol. 112, no. 9, 14 July 2015 (2015-07-14), pages 1751 - 1760, XP002754198, ISSN: 0006-3592
MARKO J VIKTOR ET AL: "Raw starch conversion by Saccharomyces cerevisiae expressing Aspergillus tubingensis amylases", BIOTECHNOLOGY FOR BIOFUELS, BIOMED CENTRAL LTD, GB, vol. 6, no. 1, 29 November 2013 (2013-11-29), pages 167, XP021170405, ISSN: 1754-6834, DOI: 10.1186/1754-6834-6-167
JI-HYE KIM ET AL: "Construction of a direct starch-fermenting industrial strain of Saccharomyces cerevisiae producing glucoamylase, [alpha]-amylase and debranching enzyme", BIOTECHNOLOGY LETTERS SPRINGER SCIENCE+BUSINESS MEDIA B.V. NETHERLANDS, vol. 32, no. 5, May 2010 (2010-05-01), pages 713 - 719, XP002754199, ISSN: 0141-5492
LORENA LATORRE-GARC PRG A-A ET AL: "Overexpression of the glucoamylase-encoding STA1 gene of Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus in laboratory and industrial strains of Saccharomyces", WORLD JOURNAL OF MICROBIOLOGY AND BIOTECHNOLOGY, KLUWER ACADEMIC PUBLISHERS, DO, vol. 24, no. 12, 15 August 2008 (2008-08-15), pages 2957 - 2963, XP019650407, ISSN: 1573-0972, DOI: 10.1007/S11274-008-9837-9
Attorney, Agent or Firm:
CABINET PLASSERAUD (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Souche de levure de Saccharomyces cerevisiae, caractérisée en ce qu'elle co-exprime :

- un gène codant une glucoamylase d'origine fongique ; et

- un gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus.

2. Souche de levure de Saccharomyces cerevisiae selon la revendication 1, caractérisée en ce que la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus a la séquence protéique SEQ ID NO : 4.

3. Souche de levure de Saccharomyces cerevisiae selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que la glucoamylase d'origine fongique est choisie dans le groupe consistant en : une glucoamylase à'Aspergillus niger, une glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera, une glucoamylase de Trichoderma reesei, une glucoamylase de Thermomyces lanuginosis, une glucoamylase de Rhizopus oryzae ou une glucoamylase d'Aspergillus oryzae,

4. Souche de levure de Saccharomyces cerevisiae selon la revendication 3, caractérisée en ce que la glucoamylase d'origine fongique est une glucoamylase à'Aspergillus niger ou une glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera.

5. Souche de levure de Saccharomyces cerevisiae selon la revendication 4, caractérisée en ce que la glucoamylase d'origine fongique est une glucoamylase d Aspergillus niger et à la séquence protéique SEQ ID NO : 2.

6. Souche de levure de Saccharomyces cerevisiae selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce qu'elle comprend m copies du gène codant une glucoamylase d'origine fongique et n copies du gène codant pour la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus, dans lequel m est un nombre entier compris entre 2 et 10 et n est un nombre entier compris entre 2 et 10.

7. Souche de levure de Saccharomyces cerevisiae selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que le gène codant une glucoamylase d'origine fongique et celui codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus sont intégrés au sein du génome de ladite levure.

8. Souche de levure de Saccharomyces cerevisiae selon la revendication 1, ladite souche étant sélectionnée parmi la souche déposée le 6 août 2015 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-5005, la souche déposée le 9 Juillet 2015 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-4997, la souche déposée le 11 Août 2016 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-5119, la souche déposée le 11 Août 2016 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-5120, la souche déposée le 11 Août 2016 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-5121 et la souche déposée le 11 Août 2016 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-5122.

9. Souche de levure de Saccharomyces cerevisiae caractérisée en ce qu'elle contient la séquence nucléique SEQ ID NO : 1 et la séquence nucléique SEQ ID NO : 3.

10. Méthode d'obtention d'une souche de levure, ladite méthode comprenant les étapes suivantes :

a) modification génétique d'une levure de Saccharomyces cerevisiae de manière à la faire co-exprimer un gène codant une glucoamylase d'origine fongique et un gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus;

b) mise en culture et fermentation de la souche obtenue à l'étape a) sur un milieu dextrine ;

c) sélection des souches présentant une cinétique de fermentation au moins égale ou supérieure à la souche déposée le 9 Juillet 2015 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-4999 dans les mêmes conditions.

11. Procédé de production de bioéthanol à partir d'une biomasse caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :

a) préhydrolyse et liquéfaction de l'amidon de la biomasse ;

b) mise en contact de l'amidon liquéfié obtenu à l'étape a) avec une levure telle que décrite dans l'une quelconque des revendications 1 à 9 ;

c) hydrolyse et fermentation de l'amidon liquéfié par ladite levure ;

d) extraction de l'éthanol produit à l'étape c).

12. Procédé selon la revendication 11, ledit procédé comprenant en outre une étape b') d'ajout d'enzymes glucoamylases exogènes après l'étape b) et/ou au cours de l'étape c).

13. Utilisation d'une souche de levure selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, pour la production de bioéthanol.

Description:
SOUCHES DE LEVURE CO-EXPRIMANT DES GLUCOAMYLASES EXOGENES, LEUR PROCEDE D'OBTENTION ET LEUR UTILISATION POUR PRODUIRE DU

BIOETHANOL

Domaine technique de l'invention

La présente invention concerne des souches de levure de Saccharomyces cerevisiae génétiquement modifiées de manière à ce qu'elles co-expriment des gènes codants pour des glucoamylases d'origine fongique et de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus. De telles souches trouvent particulièrement un intérêt dans la production de biocarburant, notamment de bioéthanol. La présente invention concerne également un procédé d'obtention de ces levures ainsi que l'utilisation de ces levures pour produire du bioéthanol.

Arrière-plan technologique

L'utilisation de la biomasse pour la production de bioéthanol a suscité un intérêt considérable ces dernières années. L'éthanol produit à partir de résidus agricoles, de déchets industriels et de plantes à croissance rapide a notamment été proposé comme carburant alternatif prometteur.

Actuellement, le bioéthanol dit de première génération est produit principalement à partir de sucre de canne et de grains riches en amidon au Brésil et aux Etats-Unis respectivement, en utilisant des souches de levure Saccharomyces cerevisiae, qui permettent de fermenter le glucose en éthanol avec un titre alcoolique, une productivité et un rendement élevé.

Le processus permettant la conversion d'amidon en bioéthanol nécessite une préhydrolyse et une liquéfaction de l'amidon de la biomasse, la conversion de l'amidon liquéfié en sucres fermentescibles (par hydrolyse de l'amidon) et la fermentation de ces sucres en éthanol. Ces deux dernières étapes sont souvent réalisées de façon simultanée.

L'hydrolyse de l'amidon nécessite l'action d'enzymes dites amylolytiques, mais, malheureusement, la majorité des S. cerevisiae est dépourvue de ce type d'enzymes. Actuellement, la production d'éthanol à partir de la biomasse composée d'amidon requiert par conséquent l'addition d'enzymes exogènes en deux étapes : une première étape d'addition d'enzymes amylolytiques exogènes de manière à préhydrolyser et liquéfier l'amidon contenu dans la biomasse; et une deuxième étape où l'on utilise d'autres enzymes exogènes pour hydrolyser l'amidon liquéfié et une souche de levure de S. cerevisiae pour fermenter les sucres fermentescibles libérés.

L'utilisation d'enzymes exogènes engendre une augmentation des coûts et des pertes de temps non négligeables, et il serait donc très avantageux d'obtenir des souches de levures qui soient à la fois capables d'hydrolyser l'amidon liquéfié tout en étant capable de fermenter de manière efficace les sucres issus de l'hydrolyse de l'amidon liquéfié.

Invention Dans ce cadre, les inventeurs de la présente invention ont développé une souche génétiquement modifiée de Saccharomyces cerevisiae, ladite souche co-exprimant plusieurs gènes de glucoamylases exogènes. En particulier les souches de Saccharomyces cerevisiae selon l'invention co-expriment à la fois un gène codant une glucoamylase d'origine fongique ainsi qu'un gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus. Les inventeurs ont démontré que ces souches étaient capables d'hydrolyser l'amidon liquéfié extrait de la biomasse tout en réussissant à fermenter efficacement les sucres issus de cette hydrolyse. En effet, l'utilisation d'une souche de levure selon la présente invention permet de remplacer tout ou partie de la quantité d'enzymes exogènes nécessaires lors de la conversion de l'amidon liquéfié en bioéthanol.

Ainsi, selon un premier aspect, la présente invention concerne une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae, caractérisée en ce qu'elle co-exprime :

- un gène codant une glucoamylase d'origine fongique; et

- un gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus.

Les inventeurs ont également mis au point une méthode permettant d'obtenir des souches de Saccharomyces cerevisiae ayant la capacité à la fois d'hydrolyser l'amidon et de fermenter les sucres issus de cette hydrolyse.

Ainsi, selon un second aspect, la présente invention concerne une méthode d'obtention d'une souche de levure, ladite méthode comprenant les étapes suivantes :

a) modification génétique d'une levure de Saccharomyces cerevisiae de manière à la faire exprimer un gène codant une glucoamylase d'origine fongique et un gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus;

b) mise en culture et fermentation de la souche obtenue à l'étape a) sur un milieu dextrine ;

c) sélection des souches présentant une cinétique de fermentation au moins égale ou supérieure à celle obtenue avec la souche déposée le 9 Juillet 2015 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-4999 dans les mêmes conditions.

Selon un autre aspect, la présente invention concerne un procédé de production de bioéthanol à partir d'une biomasse caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :

a) préhydrolyse et liquéfaction de l'amidon de la bio masse ;

b) mise en contact de l'amidon liquéfié obtenu à l'étape a) avec une levure de Saccharomyces cerevisiae modifiée selon l'invention;

c) hydrolyse et fermentation de l'amidon liquéfié par ladite levure ;

d) extraction de l'éthanol produit à l'étape c).

En outre, la présente invention concerne l'utilisation d'une souche de levure Saccharomyces cerevisiae modifiée selon l'invention pour la production de biocarburant. Description détaillée de l'invention

Afin d'obtenir une souche de levure qui puisse hydrolyser l'amidon et fermenter les sucres issus de l'hydrolyse de l'amidon, les inventeurs ont génétiquement modifié une souche de Saccharomyces cerevisiae de manière à lui faire co-exprimer deux gènes codant pour des glucoamylases exogènes.

Ainsi, un premier objet de la présente invention est une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae, caractérisée en ce qu'elle exprime :

- un gène codant une glucoamylase d'origine fongique ; et

- un gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus.

Particulièrement la présente invention a pour objet une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae, caractérisée en ce qu'elle exprime :

- un gène codant une glucoamylase d'origine fongique ; et

- un gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus dans laquelle la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus a la séquence protéique SEQ ID NO : 4.

De manière surprenante, les inventeurs ont découvert que l'utilisation spécifique d'un gène de glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus et d'un gène de glucoamylase d'origine fongique permettait d'obtenir des souches avec d'excellentes capacités d'hydrolyse. Ces résultats sont particulièrement étonnants, car la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus est connue pour avoir un rendement beaucoup moins efficace que celui obtenu avec les glucoamylases d'origine fongique, ce qui en fait une enzyme très peu utilisée par les enzymiers. Ce postulat est par exemple démontré dans la demande de brevet internationale publiée sous la référence WO2011/153516, qui décrit le criblage enzymes dont la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus (GenBank ID : AAA35107.1). Dans ce document, la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus n'est pas retenue comme étant intéressante pour son activité enzymatique.

L'expression « souche de levure » désigne une population relativement homogène de cellules de levure. Une souche de levure est obtenue à partir d'un clone, un clone étant une population de cellules obtenue à partir d'une seule cellule de levure.

Par « gène codant la glucoamylase» on entend ici une séquence d'acides aminés qui, lorsqu'elle est exprimée, va donner une protéine de glucoamylase fonctionnelle.

Par « glucoamylase » on entend ici une enzyme capable d'hydrolyser les liaisons glycosidiques a- 1,4 de l'amidon brut ou soluble à partir de l'extrémité non réductrice de l'amylose et de l'amylopectine. Les amylases sont également connues sous la dénomination d'amyloglucosidases ou de γ-amylases (MED LINE référence : EC 3.2.1.3). En plus d'agir sur les liaisons a- 1,4, l'enzyme glucoamylase peut hydrolyser lentement les liaisons a- 1,6 des molécules d'amylopectine, à condition que la liaison voisine dans la séquence soit une liaison a- 1,4.

Une glucoamylase d'origine fongique est choisie parmi des glucoamylases commerciales connues pour leur bonne activité enzymatique et, en particulier, la glucoamylase d'origine fongique est sélectionnée dans le groupe consistant en : une glucoamylase d'Aspergillus niger, une glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera, une glucoamylase de Trichoderma reesei, une glucoamylase de Rhizopus oryzae, une glucoamylase d'Aspergillus oryzae et une glucoamylase Thermomyces lanuginosis.

Ces glucoamylases sont connues de l'homme du métier, et leurs séquences sont accessibles sous les références GenBank (http ://w ww.ncbi .nlm.mh . gov/genbank/) suivantes : Trichoderma reesei (ETS06561), Rhizopus oryzae (BAA00033), Aspergillus oryzae (BAA00841), Thermomyces lanuginosis (ABQ23180).

Selon un mode de réalisation particulier, la glucoamylase d'origine fongique est une glucoamylase d'Aspergillus niger ou de Saccharomycopsis fibuligera.

La glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera est codée par le gène GLU0111 qui présente la séquence nucléique correspondant à la SEQ ID NO : 17 et a pour séquence protéique la séquence correspondant à la SEQ ID NO : 18. La glucoamylase d' Aspergillus niger est codée par le gène GLAA qui présente la séquence nucléique correspondant à la SEQ ID NO : 1 et a pour séquence protéique la séquence correspondant à la SEQ ID NO : 2.

La glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus est codée par le gène STA1 qui présente la séquence nucléique correspondant à la SEQ ID NO : 3 et a pour séquence protéique la séquence correspondant à la SEQ ID NO : 4.

Ainsi, dans un mode de réalisation particulier, la présente invention a pour objet une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae, caractérisée en ce qu'elle contient la séquence nucléique SEQ ID NO : 1 et la séquence nucléique SEQ ID NO : 3.

Dans un mode de réalisation, la présente invention a pour objet une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae, caractérisée en ce qu'elle co-exprime :

- un gène codant la glucoamylase d'Aspergillus niger; et

- un gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus.

Dans mode de réalisation particulier, l'invention concerne une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae, caractérisée en ce qu'elle co-exprime :

- un gène codant la glucoamylase d'Aspergillus niger, et

- un gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus où la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus a la séquence protéique SEQ ID NO : 4 et la glucoamylase d'Aspergillus niger a la séquence protéique SEQ ID NO : 2.

Les expressions « glucoamylase d'origine fongique» et « glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus » ne doivent pas être interprétées de manière stricte : elles englobent les glucoamylases d'origine fongique et de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus qui sont codées par les séquences nucléiques telles que décrites ci-dessus, mais également les variants fonctionnels de ces glucoamylases.

Typiquement, un variant fonctionnel d'une glucoamylase selon l'invention a une séquence protéique présentant un pourcentage d'identité d'au moins 80%, 90%, 95%, plus particulièrement de 99% avec la séquence protéique de ladite glucoamylase. Par exemple, les variants fonctionnels des glucoamylases d'Aspergillus niger et de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus ont une séquence protéique présentant un pourcentage d'identité d'au moins 80%, 90%, 95%, plus particulièrement de 99% respectivement avec la séquence SEQ ID NO: 2 ou 4.

Le « pourcentage d'identité » est une comparaison entre des séquences d'acides aminés, et est déterminé en comparant deux séquences alignées de manière optimale sur une fenêtre de comparaison. L'homme du métier sait comment calculer un pourcentage d'identité entre deux séquences et dispose de nombreux outils le lui permettant. L'une des deux séquences peut présenter des insertions, substitutions et des délétions d'acides aminés par rapport à l'autre séquence.

L'homme du métier saura comment sélectionner des variants fonctionnels des glucoamylases selon l'invention. Par « variant fonctionnel » on entend un variant qui conserve son activité de glucoamylase et ce avec des caractéristiques de cinétique d'hydrolyse de l'amidon similaires. Des méthodes permettant de mesurer et de comparer des cinétiques d'hydrolyse de l'amidon sont décrites dans la partie expérimentale de la présente demande. Des variants fonctionnels peuvent être préparés par diverses méthodes conventionnelles, telles que par exemple la mutagénèse aléatoire ou la mutagénèse dirigée.

L'homme du métier connaît de multiples méthodes permettant d'introduire un gène dans une souche de levure, notamment via l'utilisation de vecteurs comprenant des cassettes d'expression. On entend par « vecteur » toute séquence d'ADN dans laquelle il est possible d'insérer des fragments d'acides nucléiques étrangers, les vecteurs permettant d'introduire de l'ADN étranger dans une cellule hôte. Des exemples de vecteurs sont les plasmides, les cosmides, les vecteurs dérivés de virus. Les vecteurs permettent soit l'intégration des gènes hétérologues directement dans le génome de la levure, soit leur expression dans un plasmide indépendant.

L'introduction de vecteurs dans une cellule hôte est un procédé largement connu de l'homme du métier. Plusieurs méthodes sont notamment décrites dans « Current Protocols in Molecular Biology », 13.7.1-13.7.10 ; ou encore dans Ellis T. et al., Integrative Biology, 2011, 3(2), 109- 118. Selon l'invention, le gène codant une glucoamylase d'origine fongique et celui codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus peuvent être insérés au sein d'un seul et même vecteur, ou au sein de deux vecteurs séparés.

Ainsi, selon un aspect particulier de l'invention, le gène codant une glucoamylase d'origine fongique et celui codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus sont intégrés séparément chacun dans un vecteur. Selon un mode de réalisation particulier, le vecteur est un plasmide.

Dans un mode de réalisation particulier de l'invention, le gène codant une glucoamylase d'origine fongique et celui codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus sont intégrés au sein du génome de ladite levure.

Le vecteur selon l'invention pourra également porter un marqueur de sélection. On entend par « marqueur de sélection » un gène dont l'expression confère aux levures qui le contiennent une caractéristique permettant de les sélectionner. Il s'agit par exemple d'un gène de résistance aux antibiotiques ou d'un gène permettant la croissance de la levure sur un milieu particulier.

Les gènes selon l'invention peuvent être liés opérationnellement à un promoteur, un terminateur ou toute autre séquence nécessaire à son expression dans levure.

Dans un mode particulier de l'invention, l'expression des gènes codant pour les glucoamylases d'origines fongiques et de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus est contrôlée par un promoteur dit « fort ». L'homme du métier connaît la signification de promoteur fort. Un promoteur fort est par exemple le promoteur pADHl, le promoteur pTEF, ou le promoteur pTDH3.

Ainsi, dans un mode de réalisation, la présente invention concerne une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae telle que décrite ci-dessus, dans laquelle l'expression du gène codant une glucoamylase d'origine fongique et celui codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus est contrôlée par le promoteur pADHl.

Les gènes codant pour les glucoamylases d'origines fongiques et de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus peuvent être présents en plusieurs copies.

Ainsi, dans un mode de réalisation particulier, la présente invention concerne une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae telle que décrite ci-dessus, caractérisée en ce qu'elle comprend m copies du gène codant une glucoamylase d'origine fongique et n copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus, où m est un nombre entier compris entre 2 et 10 et n est un nombre entier compris entre 2 et 10.

m et n sont donc indépendamment égaux à 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 ou 10

Dans un mode de réalisation plus particulier, m est un nombre entier compris entre 2 et 8, et n est un nombre entier compris entre 2 et 8. L'invention concerne particulièrement les souches de levures de Saccharomyces cerevisiae telles que décrites ci-dessus, lesdites souches étant la souche déposée le 6 août 201 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-5005 ou la souche déposée le 9 Juillet 2015 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-4997.

Les souches de levure 1-5005 et 1-4997 comprennent au moins 4 copies du gène codant la glucoamylase & Aspergillus niger et au moins 3 copies du gène codant la glucoamylase de

Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus.

L'invention concerne également deux souches de levures de Saccharomyces cerevisiae telles que décrites ci-dessus, lesdites souches étant la souche déposée le 11 Août 2016 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-5119 ou la souche déposée le 11 Août 2016 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-5120.

La souche de levure 1-5119 comprend 8 copies du gène codant la glucoamylase A' Aspergillus niger et 4 copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus.

La souche de levure 1-5120 comprend 4 copies du gène codant la glucoamylase A' Aspergillus niger et 8 copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus.

L'invention concerne également deux souches de levures de Saccharomyces cerevisiae telles que décrites ci-dessus, lesdites souches étant la souche déposée le 11 Août 2016 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-5121 ou la souche déposée le 11 Août 2016 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1- 122.

La souche de levure 1-5121 comprend 4 copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera et 4 copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus.

La souche de levure 1-5122 comprend 4 copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera et 8 copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus.

Les inventeurs ont parallèlement mis au point une méthode permettant d'obtenir des souches de Saccharomyces cerevisiae qui sont capables d'hydrolyser l'amidon.

Ainsi, selon un autre aspect, la présente invention a pour objet une méthode d'obtention d'une souche de levure, ladite méthode comprenant les étapes suivantes :

a) modification génétique d'une levure de Saccharomyces cerevisiae de manière à la faire co-exprimer un gène codant une glucoamylase d'origine fongique et un gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus ;

b) mise en culture et fermentation de la souche obtenue à l'étape a) sur un milieu dextrine ; c) sélection des souches présentant une cinétique de fermentation au moins égale ou supérieure à celle obtenue avec la souche de référence déposée le 9 Juillet 2015 en vertu du traité de Budapest à la CNCM sous le numéro 1-4999 dans les mêmes conditions.

La levure Saccharomyces cerevisiae de l'étape a) est une levure utilisée pour la production de bioéthanol.

Selon un mode de réalisation particulier de l'invention, la levure Saccharomyces cerevisiae de l'étape a) est la levure Ethanol Red ®, ci-après nommée ER, déposée à la CNCM le 4 septembre 2008 sous le numéro 1-4071.

Par « milieu dextrine », on entend un milieu synthétique contenant des dextrines tel que connu de l'homme du métier. Il s'agit par exemple d'un milieu synthétique contenant des dextrines d'amidon (220 g/kg), de l'extrait de levure (5 g/kg), de l'urée (2 g/kg), du dihydrogénophosphate de potassium (1 g/kg) ainsi que des minéraux et des vitamines.

La souche de référence 1-4999 correspond à la souche de levure Ethanol Red ® génétiquement modifiée comprenant 4 copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera.

La cinétique de fermentation peut être facilement mesurée par différentes techniques connues de l'homme du métier. Par exemple, la cinétique de fermentation peut-être mesurée via un suivi de fermentation par pesée au cours du temps.

Les souches ainsi sélectionnées sont particulièrement intéressantes pour produire du biocarburant, notamment du bioéthanol à partir de biomasse.

Le terme « biomasse » désigne un ensemble de matières organiques qui peuvent être transformées en énergie. De nombreux types de biomasse, y compris le bois, les résidus agricoles, les cultures herbacées peuvent être utilisées pour la production de biocarburant, particulièrement de bioéthanol. Le bioéthanol est caractérisé de « bio » car il est produit à partir de biomasse renouvelable.

Ainsi, la présente invention concerne un procédé de production de bioéthanol à partir d'une biomasse caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :

a) préhydrolyse et liquéfaction de l'amidon de la bio masse ;

b) mise en contact de l'amidon liquéfié obtenu à l'étape a) avec une levure selon l'invention ;

c) hydrolyse et fermentation de l'amidon liquéfié par ladite levure ;

d) extraction de l'éthanol produit à l'étape c). Selon un mode de réalisation particulier, le procédé de production de bioéthanol décrit ci- dessus comprend en outre une étape b') d'ajout d'enzymes glucoamylases exogènes après l'étape b) et/ou au cours de l'étape c).

L'éthanol ainsi produit peut avoir de multiples utilisations, notamment dans l'industrie automobile.

L'invention concerne également l'utilisation d'une souche de levure telle que décrite ci- dessus pour la production de biocarburant, particulièrement de bioéthanol.

Brève description des figures

La figure 1 illustre deux exemples de vecteur pANG et pSDG de surexpression et de clonage pour les glucoamylases. Ce vecteur est un vecteur de clonage intégratif utilisé pour l'expression de gènes chez la levure. pADHl : promoteur d'ADHl de S. cerevisiae ; tCYCl : terminateur CYC1 de S. cerevisiae ; Kan-MX : marqueur de résistance à la généticine ; AmpR : marqueur de résistance à l'ampicilline. BUD5-A et BUD5-B les régions recombinogéniques pour l'intégration au locus BUD5.

La figure 2 décrit la stratégie de clonage pour l'insertion de 4 modules d'expression et un module de sélection au locus HO.

La figure 3 décrit la stratégie et les différentes étapes pour l'obtention de la souche 1-5005 (A).

La figure 4 illustre un exemple de résultat de criblage de 88 clones ER-GAND sur un milieu YEG/amidon. Après 48h d'incubation, l'hydrolyse de l'amidon apparaît comme des halos clairs autour des colonies de levure sécrétant des glucoamylases fonctionnelles. Les levures 1 à 6 sur la I2 eme colonne sont des souches témoins permettant une comparaison de la taille et de l'intensité des halos.

La figure 5 illustre le criblage réalisé avec les clones ER-GAND série 8000 en fermentation sur milieu dextrine. Trois durées de fermentations (20h, 31h et 54h) sont présentées. Les flèches indiquent les 15 clones ER-GAND-série 8000 sélectionnés.

La figure 6 représente une fermentation sur milieu dextrine des 30 meilleurs clones ER- GAND criblés ainsi que de 4 souches témoins (ER, 1-4998; 1-4899 et 1-4999). La fermentation est réalisée à 32°C et est suivie par perte de masse (g/kg) pendant 74h.

La figure 7 représente une fermentation sur milieu industriel de maïs des 5 meilleurs clones ER-GAND série 7000 criblés ainsi que de 3 souches témoins (1-4998; 1-4899 et 1-4999). La fermentation est réalisée à 32°C et est suivie par une perte de masse (g/kg) pendant 70h.

La figure 8 décrit la stratégie et les différentes étapes pour l'obtention des souches 1- 119 (A) et 1-5120 (B).

La figure 9 décrit la stratégie et les différentes étapes pour l'obtention des souches témoins ER-SDG-4c et ER-SDG-8c. La figure 10 décrit la stratégie et les différentes étapes pour l'obtention de la souche ER- A G-8c.

La figure 11 représente une fermentation sur milieu dextrine des 3 meilleurs clones ER- GAND-12000 criblés ainsi que de 6 souches témoins (1-4071, 1-4899, 1-4997, 1-4998, ER- ANG-8c, et ER-SDG-4c). La fermentation est réalisée à 32°C et est suivie par perte de masse (g/kg) pendant 70h.

La figure 12 représente une fermentation sur milieu dextrine des 3 meilleurs clones ER- GAND-48000 criblés ainsi que de 4 souches témoins (1-4071, 1-4899, 1-4997 et ER-SDG-8c). La fermentation est réalisée à 32°C et est suivie par perte de masse (g/kg) pendant 70h.

La figure 13 illustre un exemple de vecteur pSFG de surexpression et de clonage pour les glucoamylases. Ce vecteur est un vecteur de clonage intégratif utilisé pour l'expression de gènes chez la levure. pADHl : promoteur d'ADHl de S. cerevisiae ; tCYCl : terminateur CYC1 de S. cerevisiae ; Kan-MX : marqueur de résistance à la généticine ; AmpR : marqueur de résistance à l'ampicilline. BUD5-A et BUD5-B les régions recombinogéniques pour l'intégration au locus BUD5

La figure 14 décrit la stratégie et les différentes étapes pour l'obtention des souches 1-5121 (A) et 1-5122 (B).

La figure 15 représente une fermentation sur milieu dextrine des 4 meilleurs clones ER- GFD-8000 criblés ainsi que de 3 souches témoins (1-4071, 1-4999 et ER-SDG-4c). La fermentation est réalisée à 32°C et est suivie par perte de masse (g/kg) pendant 70h.

La figure 16 représente une fermentation sur milieu dextrine des 4 meilleurs clones ER- GFD-48000 criblés ainsi que de 5 souches témoins (1-4071, 1-4999, ER-SDG-4c, ER-SDG-8c et ER-GFD-8044). La fermentation est réalisée à 32°C et est suivie par perte de masse (g/kg) pendant 70h.

La figure 17 représente une fermentation sur milieu industriel de maïs des meilleurs clones ER-GA D criblés ainsi que de 4 souches témoins (14899, 1-4997, ER-SDG-4c et ER-SDG- 8c). La fermentation est réalisée à 32°C et est suivie par une perte de masse (g/kg) pendant 70h.

La figure 18 représente une fermentation sur milieu industriel de maïs du meilleur clone ER- GFD série 8000 criblés ainsi que de 3 souches témoins (1-4999, ER-SDG-4c et ER-SDG-8c). La fermentation est réalisée à 32°C et est suivie par une perte de masse (g/kg) pendant 70h.

EXEMPLES

Exemple 1 : Intégration de 4 copies du gène codant la glucoamylase Aspergillus niger et d'au moins 3 copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus dans une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae Les copies des gènes de la glucoamylase d ' 'Aspergillus niger GLAA (SEQ ID NO : 1) et de la glucoamylase de S. cerevisiae var. diastaticus STA1 (SEQ ID NO : 3) ont été synthétisés au biais de codon pour Saccharomyces cerevisiae.

Les séquences d'ADN utilisées ont été clonées dans un vecteur-type comprenant :

- les cibles d'intégration

- les promoteurs/terminateurs choisis, par exemple pADHIItCYCl

- les marqueurs de résistance qui pourront être éliminés par la suite.

Dans le présent exemple le plasmide pANG (dénomination interne au demandeur) a été utilisé pour exprimer la glucoamylase GLAA d' Aspergillus niger (cf. figure 1). De la même manière, on réalise le plasmide pSDG (dénomination interne au demandeur) pour exprimer la glucoamylase STA1 de S. cerevisiae var. diastaticus

Le principe du clonage de 4 copies de GLAA ou d'au moins 3 copies STAJ peut être détaillé de la façon suivante :

- un module d'expression comprenant le promoteur pADHl, l'ORF des glucoamylases et le terminateur tCYCl a été amplifié avec 3 ou 4 couples d'oligonucléotides différents. Chaque module obtenu après amplification PCR a en commun ces 3 éléments

Un module de sélection comprenant un promoteur/terminateur fort, un gène dont l'expression confère aux levures qui le contiennent une caractéristique permettant de les sélectionner. Il s'agit par exemple d'un gène de résistance aux antibiotiques ou d'un gène permettant la croissance de la levure sur un milieu particulier. Le module de résistance au marqueur antibiotique étant flanquée de sites LoxP, il sera possible de l'éliminer a posteriori par action de la recombinase Cre.

« ORF » a pour signification « Open Reading Frame » signifiant cadre ouvert de lecture.

Les amorces utilisées pour l'intégration des 4 copies du gène GLAA et du module de sélection au locus HO sont les suivantes :

lf-Gibson AMG :

TCTGATGGCTAACGGTGAAATTAAAGACATCGCAAACGTCACGGCTAACTTGAAGCTTCG TACGCTGCAGG

(SEQ I D NO : 5)

Al-Gibson AMG :

TCACTGTACG GTG AG AACGTAG ATG GTGTG CG C ATAG G CC ACTAGTG G ATCT (SEQ ID NO : 6)

A2-Gibson AMG :

CACACCATCTACGTTCTCACCGTACAGTGAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ I D NO : 7) Bl-Gibson AMG:

TTACGTAGACTGAGTAGCAACGGTTGAGGACAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 8) B2-Gibson AMG:

TCCTCAACCGTTGCTACTCAGTCTACGTAAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ I D NO : 9) Cl-Gibson AMG:

TCAGTAGCACAGAGAAGTGTAGGAGTGTAGCAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ I D NO : 10)

C2-Gibson AMG :

CTACACTCCTACACTTCTCTGTGCTACTGAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ ID NO : 11)

Dl-Gibson AMG :

TTAGGATACATGCAGTAGACGAGGTAAGCACAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ I D NO : 12) D2-Gibson AMG :

TG CTTACCTCGTCTACTG CATGTATCCTAAG C ATAACCG CTAG AGTACTT (SEQ ID NO : 13) 2r-Gibson AMG :

ACATACTTGCAATTTATACAGTGATGACCGCTGAATTTGTATCTTCCATACAGCTTGCAA ATTAAAGCCT (SEQ I D NO : 14)

Les amorces utilisées pour l'intégration d'au moins 3 copies du gène STAl et du module de sélection au locus GRE3 sont les suivantes :

MCI-pADHl-GRE3-f :

TAAGGGATATAGAAGCAAATAGTTGTCAGTGCAATCCTTCAAGACGATTGGCATAAC CGCTAGAGTACTT

(SEQ I D NO : 15)

Al-tCYCl-r:

TCACTGTACG GTG AG AACGTAG ATG GTGTG CAG CTTG CAAATTAAAG CCT (SEQ I D NO : 21)

A2-Gibson AMG :

CACACCATCTACGTTCTCACCGTACAGTGAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ I D NO : 7) Bl-Gibson AMG:

TTACGTAGACTGAGTAGCAACGGTTGAGGACAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 8) B2-Gibson AMG:

TCCTCAACCGTTGCTACTCAGTCTACGTAAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ I D NO : 9) Cl-Gibson AMG:

TCAGTAGCACAGAGAAGTGTAGGAGTGTAGCAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ I D NO : 10)

C2-Gibson AMG :

CTACACTCCTACACTTCTCTGTGCTACTGAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ ID NO : 11)

Dl-Gibson AMG :

TTAGGATACATGCAGTAGACGAGGTAAGCACAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ I D NO : 12) D2-Gibson AMG :

TG CTTACCTCGTCTACTG CATGTATCCTAAG C ATAACCG CTAG AGTACTT (SEQ ID NO : 13)

MCI-tCYCl-GRE3-r : CACATATACAGCATCGGAATGAGGGAAATTTGTTCATATCGTCGTTGAGTCAGCTTGCAA ATTAAAGCCT (SEQ I D NO : 16)

Le tableau 1 mentionne les couples d'oligonucléotides utilisés dans les modules de sélection et d'expression.

exemple 3 ou 4 copies de STA1

« Gène ANG » signifie gène GLAA de la glucoamylase d ' Aspergillus niger.

« Gène SDG » signifie gène STA1 de la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus

Chaque module amplifié possède des séquences recombinogéniques (Al, Bl, Cl et Dl) de part et d'autre de son promoteur et de son terminateur. Ces séquences sont apportées par les queues flottantes des amorces PCR et permettront aux modules de s'aligner et recombiner spécifiquement par homologie entre ces séquences recombinogéniques (figure 2).

La stratégie employée consiste à intégrer simultanément plusieurs modules d'expression des gènes de glucoamylase dans une souche de S. cerevisiae en une seule étape à un locus donné, en se basant sur la capacité naturelle de la levure à réaliser la recombinaison homologue in vivo.

En fonction des combinaisons de produits PCR préparés, au moins trois modules d'expression de la glucoamylase et un module de sélection peuvent être transformés dans la souche S. cerevisiae. La sélection des clones ayant intégré correctement les cassettes d'expression est faite dans un premier temps sur la base de la présence du module de sélection dans la cassette d'intégration (MCI).

La présence de séquences homologues à un locus donné, par exemple le locus HO, aux extrémités 5' et 3' de la cassette d'expression multi-intégrative permet l'intégration simultanée des modules d'expression et du module de sélection par recombinaison homologue à ce locus donné.

L'utilisation de différents marqueurs de sélection et de leur recyclage ainsi que l'intégration à différents locus, permet l'intégration séquentielle et itérative de plusieurs cassettes multi- intégratives.

Par exemple, la figure 3 illustre les différentes étapes pour l'obtention de la souche 1-5005 telles qu'expliquées ci-dessous :

1- intégration de 4 modules d'expression de la glucoamylase d'A. niger, ci-après GLAA, et du module de sélection G418 (gène de résistance à la généticine / marqueur KanMX) au niveau du locus HO permettant alors d'obtenir la souche ER-ANG-G418 ;

2- élimination du module de sélection par l'action de la recombinase Cre permettant la sélection de la souche déposée le 15 octobre 2014 à la CNCM sous le numéro 1-4899 ;

3- intégration d'une deuxième cassette composée de plusieurs modules d'expression de la glucoamylase de S. cerevisiae var. diastaticus, ci-après STA1, au niveau du locus GRE 3.

Les souches exprimant conjointement les glucoamylases d'A. niger (GLAA) et de S. cerevisiae var. diastaticus (STA1) ont été nommées ER-GA D. Selon ce modèle de construction, il est ainsi possible de construire des levures ayant intégré au moins 4 copies du gène de glucoamylase GLAA et au moins 3 copies du gène de glucoamylase STA1.

Pour les levures ER-GAND deux séries de clones ont été générées. La série 7000 (ER- GAND-7200 à ER-GAND-7376) correspond à l'intégration de 4 copies du gène de glucoamylase GLAA (d'A. niger) et 3 copies du gène de glucoamylase STA1 (de S. cerevisiae var. diastaticus). Quant à la série 8000 (ER-GAND-8000 à ER-GAND-81 9), au moins 4 copies du gène de glucoamylase GLAA (d'A. niger) et 4 copies du gène de glucoamylase STA1 (de S. cerevisiae var. diastaticus) ont été clonées. Le clone 8159 correspond à la souche 1-4997.

Les souches de levure utilisées sont rappelées ci-dessous dans le tableau 2 ainsi que leurs caractéristiques.

Nom souches CNCM Copies Copies Copies

GA - G A de G A de

ANG SDG SFG

ER 1-4071 0 0 0

ER-ANG-G418 nd 4 0 0

ER-GA-36 1-4899 4 0 0 ER-SFG-4c 1-4999 0 0 4

ER-SDG-3c 1-4998 0 3 0

Tableau 2 : Récapitulatif des noms/ numéros de souches et du nombre de copies de gènes de glucoamylase intégrés (nd : non déposé)

Exemple 2 : Criblage des souches

Trois criblages phénotypiques ont été réalisés afin de sélectionner les quinze meilleurs clones les plus performants pour l'application visée.

a) Criblage phénotypique à l'iode

L'hydrolyse de l'amidon soluble par les transformants de levure est testée sur un milieu agar YEG/amidon (Glucose 1%, extrait de levure 0.5%, amidon soluble 1%). Les cellules de levure sont déposées sur la gélose YEG/amidon et incubées pendant 2 jours à 30°C. Ensuite les boites sont colorées à la vapeur d'iode afin de visualiser les halos d'hydrolyse présents autour des colonies de levure.

Ce criblage à la vapeur d'iode permet de sélectionner les clones sécrétant au moins une enzyme capable d'hydrolyser l'amidon. Ces clones positifs sont visualisables notamment par des halos d'hydrolyse dont la taille est proportionnelle à l'activité enzymatique. La figure 4 illustre un exemple de criblage de 88 clones ER-GAND sur milieu YEG/amidon après coloration à l'iode. Le tableau 3 présente les résultats obtenus après coloration à l'iode.

Souches ER- Nombre Croissance Aucun Phénotype d'hydrolyse

GAND de sur YEG phénotype plus faible que le

clones d'hydrolyse témoin criblés

Série 7000 176 173 (98%) 1 (<1%) 0 (0%)

Série 8000 176 176 (100%) 5 (3%) 1 (<1%)

Tableau 3 : Résultats du criblage à l'iode pour les 2 séries ER-GAND.

Sur 176 clones criblés pour chaque série, moins de 3% des clones testés ne semblent pas être capables d'hydrolyser l'amidon dans les conditions de culture de l'exemple. A noter que la souche hôte utilisée dans cette stratégie possédait déjà plusieurs gènes de glucoamylase dans son génome, ainsi un halo d'hydrolyse est présent pour cette souche. Ces clones « négatifs » semblent donc avoir perdu leurs gènes de glucoamylase.

b) Criblage phénotypique en fermentation dans un milieu de 0.5 g. Le criblage phénotypique sur un milieu dextrine en condition de fermentation permet d'éliminer les clones ER-GAND ne pouvant pas fermenter ou fermentant plus lentement que la souche 1-4899. Pour cela, un suivi visuel de la biomasse au cours de la fermentation est réalisé deux fois par jour pendant 3 jours. En comparant la vitesse d'apparition du culot de biomasse par rapport aux souches témoins 1-4999 et 1-4998, les souches les plus prometteuses peuvent alors être sélectionnées.

La souche ER-SDG-lc mentionnée dans les témoins de la figure 5 est une souche Ethanol Red ® exprimant une copie du gène de la glucoamylase de S. cerevisiae var. diastaticus (STA1).

La souche GO-A G-4c mentionnée dans les témoins de la figure 5 est une souche GenOne+® déposée à la CNCM le 25 juillet 2013 sous le numéro 1-4791 exprimant quatre copies du gène de la glucoamylase d'A. niger (GLAA)

Le milieu de fermentation utilisé, le milieu dextrine, est un milieu synthétique contenant des dextrines d'amidon (220 g/kg), de l'extrait de levure (5 g/kg), de l'urée (2 g/kg), du KH 2 P0 4 (1 g/kg) ainsi que des minéraux et des vitamines. Les souches fermentant le plus vite sont des souches capables de sécréter une quantité importante de glucoamylase permettant alors de libérer du glucose par l'hydrolyse des molécules de dextrine. Le glucose ainsi libéré est alors métabolisé par la levure S. cerevisiae afin de produire de l'éthanol.

La figure 5 illustre un exemple de fermentation en plaque pour les 88 clones ER-GAND. Les culots de biomasse correspondent à une fermentation de 31 h sur milieu dextrine. Les clones indiqués par une flèche présentent un culot de biomasse plus important que pour la souche I- 4899. Ce sont ces clones qui ont été sélectionnés pour être testés lors d'une fermentation sur 100 g de milieu dextrine.

Pour chaque série ER-GAND, quinze clones ont été sélectionnés et vont être testés lors d'une fermentation sur 100 g de milieu dextrine.

c) Criblage phénotypique en fermentation dans un milieu de 100 g.

Une fermentation sur 100 g de milieu synthétique sélectif dextrine (dextrine de maïs 220 g/kg, extrait de levure 5 g/kg, urée 2 g/kg, KH 2 PO 4 1 g/kg ainsi que des minéraux et des vitamines) est réalisée à 32°C. Les dextrines sont des hydrolysats d'amidon permettant de mimer le milieu réel.

Les souches de S. cerevisiae modifiées selon l'invention ont été préalablement propagées sur un milieu YPG (Yeast extract, Peptone, Glucose) pendant 24h à 30°C. Le pH initial du milieu de fermentation a été ajusté à 5.0 sans régulation. Le milieu de fermentation a ensuite été inoculé à un taux de 0.125 g équivalent matière sèche par kilogramme de milieu. Aucune enzyme d'hydrolyse exogène n'est ajoutée au milieu de fermentation. Un suivi de perte de masse a été réalisé pendant 72 heures et est illustré figure 6.

Dans ce type de milieu de fermentation (dextrine), il y a peu de glucose libre à tO (environ une dizaine de grammes). La souche ER, n'ayant pas d'enzyme pouvant hydrolyser les dextrines, elle consomme uniquement le glucose disponible et donc une faible perte de masse est mesurée (environ 5 g/kg).

A partir des résultats de suivi de perte de masse présentés figure 6, sur 30 clones testés 3 groupes peuvent être établis selon leurs comportements cinétiques en fermentation:

- Groupe A : 4 clones ont un profil cinétique identique à la souche de levure mère I-

4899.

Groupe B : 2 clones présentent un profil cinétique similaire à la souche de référence I- 4999

Groupe C : la performance en cinétique de fermentation de 24 clones est supérieure à celle de la souche 1-4999 (performance cible)

Parmi les souches du groupe C, les 5 meilleurs clones de chaque série (séries 7000 et 8000) ont été sélectionnés pour être testés sur un milieu industriel en condition réel de production de biocarburant. Exemple 3 : Evaluation de la production d'activité enzymatique des souches

Les 5 clones ER-GAND avec 4 copies de GLAA et 3 copies de STA1 (série 7 000) sélectionnés précédemment, ont été évaluées à 32°C sur le milieu industriel El 40723- 11 et comparées avec les souches témoin 1-4998, 1-4999 et 1-4899. Il s'agit des clones suivants : 7215, 7250, 7271, 7296, 7302. Le clone 7302 correspond à la souche 1-5005.

La souche (déposée le 9 juillet 2015 à la CNCM sous le numéro 1-4998) exprimant l'activité STA1 issue de S. cerevisiae var. diastaticus permettait d'obtenir une cinétique d'hydrolyse des dextrines rapide mais incomplète, alors que la souche (1-4899) exprimant l'activité GLAA issue d A. niger permettait d'obtenir une hydrolyse des dextrines satisfaisante mais avec une cinétique inférieure à 1-4998.

Les souches ont été préalablement propagées sur un mélange milieu/eau (70%/30%) pendant 7h30 à 32°C. Le milieu de propagation a ensuite été transféré vers le milieu de fermentation à un taux de 2.5%/97.5%. La fermentation a été réalisée à 32°C. Le pH initial des milieux de propagation et de fermentation ont été ajustés à 5.0 sans régulation. De l'urée a été ajoutée en propagation (1500 ppm) et en fermentation (1000 ppm). Une dose de 0.06 mL/kg de solides de glucoamylase GA commerciale Spirizyme® Ultra ( ovozyme) a été ajoutée en propagation mais pas en fermentation.

On a mesuré au cours du temps de t=0 à t=71 h la perte de masse des réacteurs de fermentation.

Les résultats de pertes de masse obtenues au cours de la fermentation alcoolique sont présentés sur la Figure 7.

La figure 7 montre que les nouvelles souches permettent d'obtenir à la fois une hydrolyse des dextrines aussi rapide que la souche 1-4998 et complète comme la souche 1-4899, mais qu'elles sont également plus rapides que la souche 1-4999. On peut en conclure que la production de glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus a un effet stimulant sur l'activité hydrolytique de la glucoamylase Aspergillus niger. Ces souches ne font pas que de présenter une combinaison des caractéristiques de la glucoamylase d ' 'Aspergillus niger fongique et de celle de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus (c'est-à-dire avec un profil cinétique qui se situerait entre celui de la glucoamylase d'Aspergillus niger et celui de la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus), mais présentent un profil cinétique amélioré avec une accélération de la cinétique. Il y aurait donc un effet synergique entre la glucoamylase d'origine fongique et celle de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus

La composition des échantillons de fermentation est mesurée par chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC) sur une colonne Aminex® HPX 87H (Biorad) avec une solution d'H2S04 5 mM comme éluant.

Les HPLC réalisées en fin de fermentation ne montrent pas de défaut majeur pour aucune des souches considérées (tableau 4). Elles rappellent bien l'incapacité de l'enzyme STA1 d'hydrolyser totalement les dextrines contrairement aux enzymes SFG et GLAA.

Tableau 4 : Concentrations après 71H de fermentation (g/kg)

Exemple 4 : Intégration de 4 copies supplémentaires d'un gène codant pour une glucoamylase dans une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae possédant au moins 4 copies du gène codant la glucoamylase d'Aspergillus niger et d'au moins 4 copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus

A partir du clone ER-GAND-8159 (CNCM 1-4997), des copies supplémentaires du gène d'une glucoamylase ont été intégrées dans le locus BUD5 afin d'augmenter le nombre de copie du gène d'une des deux glucoamylases.

Dans le présent exemple, les séquences utilisées pour cette intégration correspondent aux gènes de la glucoamylase d' Aspergillus niger GLAA (SEQ ID NO : 1) et de la glucoamylase de >S. cerevisiae var. diastaticus STAl (SEQ ID NO : 3) précédemment décrites.

Le principe général du clonage est le même que celui décrit dans l'exemple 1, seul le locus d'intégration varie. Le principe du clonage de 4 copies supplémentaires de GLAA ou de 4 copies supplémentaires de STA1 peut être détaillé de la façon suivante :

- un module d'expression comprenant le promoteur pADHl, l'ORF des glucoamylases et le terminateur tCYCl a été amplifié avec 4 couples d'oligonucléotides différents. Chaque module obtenu après amplification PCR a en commun ces 3 éléments

Un module de sélection comprenant un promoteur/terminateur fort, un gène dont l'expression confère aux levures qui le contiennent une caractéristique permettant de les sélectionner. Il s'agit par exemple d'un gène de résistance aux antibiotiques ou d'un gène permettant la croissance de la levure sur un milieu particulier. Le module de résistance au marqueur antibiotique étant flanquée de sites LoxP, il sera possible de l'éliminer a posteriori par action de la recombinase Cre.

Egalement, des souches de levure de Saccharomyces cerevisiae exprimant exclusivement soit la glucoamylase d A. niger soit la glucoamylase de S. cerevisiae var. diastaticus ont été obtenues selon la même stratégie de clonage. Ces souches de levure de S. cerevisiae peuvent alors contenir 4 ou 8 copies du gène de la même glucoamylase au sein d'un ou des deux locus.

Les amorces utilisées pour l'intégration des différentes copies du gène GLAA ou du gène STA1 et du module de sélection sont les suivantes :

MCI-pADHl-BUD5-f :

CGCTCCAGAATTAGCGGACCTCTTGAGCGGTGAGCCTCTGGCAAAGAAGAGCATAACCGC TAGAGTACTT

(SEQ I D NO : 19) MCI-pTEF-BUD5-f :

CGCTCCAGAATTAGCGGACCTCTTGAGCGGTGAGCCTCTGGCAAAGAAGATGAAGCTTCG TACGCTGCAGG

(SEQ I D NO : 20)

MCI-pADHl-GRE3-f :

TAAGGGATATAGAAGCAAATAGTTGTCAGTGCAATCCTTCAAGACGATTGGCATAAC CGCTAGAGTACTT

(SEQ I D NO : 15)

Al-tCYCl-r:

TCACTGTACG GTG AG AACGTAG ATG GTGTG CAG CTTG CAAATTAAAG CCT (SEQ I D NO : 21)

A2-Gibson AMG :

CACACCATCTACGTTCTCACCGTACAGTGAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ I D NO : 7) Bl-Gibson AMG:

TTACGTAGACTGAGTAGCAACGGTTGAGGACAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 8) B2-Gibson AMG:

TCCTCAACCGTTGCTACTCAGTCTACGTAAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ ID NO : 9) Cl-Gibson AMG:

TCAGTAGCACAGAGAAGTGTAGGAGTGTAGCAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 10) C2-Gibson AMG :

CTACACTCCTACACTTCTCTGTGCTACTGAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ ID NO : 11) Dl-Gibson AMG :

TTAGGATACATGCAGTAGACGAGGTAAGCACAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 12) D2-Gibson AMG :

TGCTTACCTCGTCTACTGCATGTATCCTAAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ ID NO : 13) MCI-tCYCl-BUD5-r :

CTCAAGAACGTAGGACGATAACTGGTTGGAAAGCGTAAACACGGAGTCAACAGCTTGCAA ATTAAAGCCT

(SEQ I D NO : 22)

MCI-tCYCl-GRE3-r :

CACATATACAGCATCGGAATGAGGGAAATTTGTTCATATCGTCGTTGAGTCAGCTTGCAA ATTAAAGCCT (SEQ I D NO : 16)

Le tableau 5 mentionne les couples d'oligonucléotides utilisés dans les modules de sélection et d'expression, ainsi que la souche de levure hôte pour les différentes constructions.

copies de STA1 dans le locus BUD5 La stratégie est strictement similaire à celle employée dans l'exemple 1 pour l'intégration simultanée de plusieurs modules d'expression des gènes de glucoamylase dans une souche de S. cerevisiae en une seule étape à un locus donné, en se basant sur la capacité naturelle de la levure à réaliser la recombinaison homologue in vivo.

Les souches exprimant conjointement les glucoamylases d'A. niger {GLAA) et de S. cerevisiae var. diastaticus (STA1) ont été nommées ER-GAND plus le numéro du clone. Deux séries de clones ont été générées. La série 12000 (ER-GAND- 12001 à 12023) correspond à l'intégration de 8 copies du gène de glucoamylase GLAA (d'A. niger) et 4 copies du gène de glucoamylase STA1 (de S. cerevisiae var. diastaticus) et la série 48000 (ER- GAND-480001 à 480088) correspond à l'intégration de 4 copies du gène de glucoamylase GLAA {d'A. niger) et de 8 copies du gène de glucoamylase STA1 (de S. cerevisiae var. diastaticus).

Les souches exprimant exclusivement la glucoamylase d'A. niger (GLAA) ont été nommées ER-ANG-z-c où z correspond au nombre de copie du gène GLAA introduit dans la souche hôte. Les souches exprimant exclusivement la glucoamylase S. cerevisiae var. diastaticus (STA1) ont été nommées ER-SDG-y-c où y correspond au nombre de copie du gène STA1 introduit dans la souche hôte.

Par exemple, les figures 8 à 10 illustrent les différentes étapes pour l'obtention des souches ER-GAND- 12000, ER-GAND-48000, ER-ANG-8c, ER-SDG-4c, ER-SDG-8c construites dans cet exemple.

Les souches de levure utilisées sont rappelées ci-dessous dans le tableau 6 ainsi que leurs caractéristiques.

Nom souches CNCM Copies Copies

GA -ANG GA de SDG

ER 1-4071 0 0

ER-GA-36 1-4899 4 0

ER-SDG-4c nd 0 4

ER-SDG-8c nd 0 8

ER-ANG-8c nd 8 4

ER-GAND- 12020 1-5119 8 4

ER-GAND-48035 1-5120 4 8

Tableau 6 : Récapitulatif des noms/ numéros de souches et du nombre de copies de gènes de glucoamylase intégrés (nd : non déposé)

Exemple 5 : Criblage des souches

Trois criblages phénotypiques ont été réalisés afin de sélectionner les meilleurs clones les plus performants pour l'application visée.

a) Criblage phénotypique à l'iode Le criblage phénotypique à l'iode a été effectué de manière identique à l'Exemple 2a). . Le tableau 7 présente les résultats obtenus après coloration à l'iode.

Souches de Nombre de Croissance Aucun phénotype Phénotype d'hydrolyse S. cerevisiae clones criblés sur YEG d'hydrolyse plus faible*

ER-ANG-Sc 88 0 0 0

ER-SDG-4c 132 0 3 (2%) -

ER-SDG-Sc 9 0 0 0

ER-GAND 23 0 0 1 (4%) série 12 000

ER-GAND 88 0 0 0 série 48 000

Tableau 7 : ] Résultats du criblage à l'iode pour les 5 séries de clonage réalisé. Le phénotype d'hydrolyse plus faible correspond à un halo autour du clone plus petit que celui de la souche de S. cerevisiae hôte

Sur l'ensemble des 5 séries de criblage réalisé, seule la série pour ER-SDG-4c présente quelques clones n'ayant pas d'activité d'hydrolyse de l'amidon dans les conditions de culture de l'exemple. Il est à noter que c'est la seule série où le clonage a été réalisé dans la souche hôte Ethanol Red® qui ne possède pas de gène de glucoamylase. Ces clones « négatifs » semblent donc n'avoir pas intégré au moins un gène de glucoamylase.

b) Criblage phénotypique en fermentation dans un milieu de 0.5 g.

Le criblage phénotypique sur un milieu dextrine en condition de fermentation permet d'éliminer les clones obtenus dans les différentes séries qui ne peuvent pas fermenter ou fermentant plus lentement que la souche hôte correspondante. Pour cela, un suivi visuel de la biomasse au cours de la fermentation est réalisé deux fois par jour pendant 2 jours. En comparant la vitesse d'apparition du culot de biomasse par rapport à la souche témoin 1-4997, les souches les plus prometteuses peuvent alors être sélectionnées.

Le milieu de fermentation utilisé, le milieu dextrine, est un milieu synthétique contenant des dextrines d'amidon (220 g/kg), de l'extrait de levure (5 g/kg), de l'urée (2 g/kg), du KH2PO4 (1 g/kg) ainsi que des minéraux et des vitamines. Les souches fermentant le plus vite sont des souches capables de sécréter une quantité importante de glucoamylase permettant alors de libérer du glucose par l'hydrolyse des molécules de dextrine. Le glucose ainsi libéré est alors métabolisé par la levure S. cerevisiae afin de produire de l'éthanol.

Pour chaque série de clonage, entre deux et quatre clones ont été sélectionnés et sont testés à une échelle plus grande lors d'une fermentation sur 100 g de milieu dextrine.

c) Criblage phénotypique en fermentation dans un milieu de 100 g. Comme pour l'exemple 2c), une fermentation sur 100 g de milieu synthétique sélectif dextrine (dextrine de maïs 220 g/kg, extrait de levure 5 g/kg, urée 2 g/kg, KH 2 PO 4 1 g/kg ainsi que des minéraux et des vitamines) est réalisée à 32°C. Les dextrines sont des hydrolysats d'amidon permettant de mimer le milieu réel.

Les souches de S. cerevisiae modifiées selon l'invention ont été préalablement propagées sur un milieu YPG (Yeast extract, Peptone, Glucose) pendant 24h à 30°C. Le pH initial du milieu de fermentation a été ajusté à 5.0 sans régulation. Le milieu de fermentation a ensuite été inoculé à un taux de 0.125 g équivalent matière sèche par kilogramme de milieu. Aucune enzyme d'hydrolyse exogène n'est ajoutée au milieu de fermentation. Des suivis de perte de masse ont été réalisés pendant 72 heures et sont illustrés figure 11 , pour la série ER-GAND- 12000 et figure 12 pour la série ER-GAND-48000.

Dans ce type de milieu de fermentation (dextrine), il y a peu de glucose libre à tO (environ une dizaine de grammes). La souche ER, n'ayant pas d'enzyme pouvant hydrolyser les dextrines, elle consomme uniquement le glucose disponible et donc une faible perte de masse est mesurée (environ 5 g/kg) à partir de 14h jusqu'à la fin de la fermentation.

A partir des résultats de suivi de perte de masse présentés figure 11 et 12, les 3 clones testés pour chaque série présentent des cinétiques de perte de masse quasi-identiques et semblent donc équivalent en performance fermentaire sur un milieu dextrine.

Egalement, l'augmentation du nombre de copie du gène STA1 ou sGLAA (de 4 à 8 copies) dans une souche de >S. cerevisiae permet de gagner en performance cinétique, notamment pour la vitesse de fermentation au cours des 30 premières heures (figure 11).

L'ajout également de soit 4 copies du gène sGLAA (figure 11) ou de 4 copies du gène de STA1 (figure 12) dans la souche ER-GAND-8159 (1-4997), permet une amélioration de la cinétique de fermentation sur milieu dextrine et ainsi de combiner les performances des glucoamylases de S. cerevisiae var. diataticus et άΆ. niger.

Exemple 6 : Intégration de 4 ou 8 copies du gène codant pour la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus dans une souche de levure de Saccharomyces cerevisiae contenant 4 copies du gène codant la glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera

Les copies des gènes de la glucoamylase de S. cerevisiae var. diastaticus STA1 (SEQ ID NO : 3) et de la glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera GLU0111 (SEQ ID NO : 17) ont été synthétisés au biais de codon pour Saccharomyces cerevisiae.

Les séquences d'ADN utilisées ont été clonées dans un vecteur-type comprenant :

- les cibles d'intégration

- les promoteurs/terminateurs choisis, par exemple pADHl/tCYCl

- les marqueurs de résistance qui pourront être éliminés par la suite. Dans le présent exemple le plasmide pSFG (dénomination interne au demandeur) a été utilisé pour exprimer la glucoamylase GLUOlll de Saccharomycopsis fibuligera (cf. figure 13). De la même manière, on réalise le plasmide pSDG (dénomination interne au demandeur) pour exprimer la glucoamylase STA1 de S. cerevisiae var. diastaticus

Le principe du clonage de 4 copies de GLUOlll ou de 4 ou 8 copies STA1 peut être détaillé de la façon suivante :

- un module d'expression comprenant le promoteur pADHl , l'ORF des glucoamylases et le terminateur tCYCl a été amplifié avec 3 ou 4 couples d'oligonucléotides différents. Chaque module obtenu après amplification PCR a en commun ces 3 éléments

Un module de sélection comprenant un promoteur/terminateur fort, un gène dont l'expression confère aux levures qui le contiennent une caractéristique permettant de les sélectionner. Il s'agit par exemple d'un gène de résistance aux antibiotiques ou d'un gène permettant la croissance de la levure sur un milieu particulier. Le module de résistance au marqueur antibiotique étant flanquée de sites LoxP, il sera possible de l'éliminer a posteriori par action de la recombinase Cre.

Les amorces utilisées pour l'intégration des différentes copies du gène GLAA ou du gène STA1 et du module de sélection sont les suivantes :

lf-Gibson AMG :

TCTGATGGCTAACGGTGAAATTAAAGACATCGCAAACGTCACGGCTAACTTGAAGCTTCG TACGCTGCAGG (SEQ ID NO : 5)

MCl-pTEF-BUD5-f :

CGCTCCAGAATTAGCGGACCTCTTGAGCGGTGAGCCTCTGGCAAAGAAGATGAAGCTTCG TACGCTGCAGG (SEQ ID NO : 20)

MCI-pADHl-GRE3-f:

TAAGGGATATAGAAGCAAATAGTTGTCAGTGCAATCCTTCAAGACGATTGGCATAAC CGC TAGAGTACTT (SEQ ID NO : 15)

Al-Gibson AMG :

TCACTGTACGGTGAGAACGTAGATGGTGTGCGCATAGGCCACTAGTGGATCT (SEQ ID NO : 6)

Al-tCYCl-r:

TCACTGTACGGTGAGAACGTAGATGGTGTGCAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 21)

A2-Gibson AMG :

CACACCATCTACGTTCTCACCGTACAGTGAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ ID NO : 7) Bl-Gibson AMG:

TTACGTAGACTGAGTAGCAACGGTTGAGGACAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 8)

B2-Gibson AMG: TCCTCAACCGTTGCTACTCAGTCTACGTAAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ ID NO : 9)

Cl-Gibson AMG:

TCAGTAGCACAGAGAAGTGTAGGAGTGTAGCAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 10)

C2-Gibson AMG :

CTACACTCCTACACTTCTCTGTGCTACTGAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ ID NO : 11) Dl-Gibson AMG :

TTAGGATACATGCAGTAGACGAGGTAAGCACAGCTTGCAAATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 12)

D2-Gibson AMG :

TGCTTACCTCGTCTACTGCATGTATCCTAAGCATAACCGCTAGAGTACTT (SEQ ID NO : 13) MCI-tCYCl-BUD5-r :

CTCAAGAACGTAGGACGATAACTGGTTGGAAAGCGTAAACACGGAGTCAACAGCTTGCA AATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 22)

MCI-tCYCl-GRE3-r :

CACATATACAGCATCGGAATGAGGGAAATTTGTTCATATCGTCGTTGAGTCAGCTTGCAA ATTAAAGCCT (SEQ ID NO : 16)

2r-Gibson AMG :

ACATACTTGCAATTTATACAGTGATGACCGCTGAATTTGTATCTTCCATACAGCTTGCAA A TTAAAGCCT (SEQ ID NO : 14)

par exemple 4 ou 8 copies de STA1 « Gène SFG » signifie gène GLU011 lde la glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera.

La stratégie est strictement similaire à celle employée dans l'exemple 1 pour l'intégration simultanée de plusieurs modules d'expression des gènes de glucoamylase dans une souche de S. cerevisiae en une seule étape à un locus donné, en se basant sur la capacité naturelle de la levure à réaliser la recombinaison homologue in vivo.

Par exemple, la figure 14 illustre les différentes étapes pour l'obtention de la souche 1-5122 telles qu'expliquées ci-dessous :

1- intégration de 4 modules d'expression de la glucoamylase de S. fibuligera, ci-après GLU0111, et du module de sélection G418 (gène de résistance à la généticine / marqueur KanMX) au niveau du locus HO permettant alors d'obtenir la souche ER- SFG;

2- intégration d'une deuxième cassette composée de 4 modules d'expression de la glucoamylase de S. cerevisiae var. diastaticus, ci-après STA1, au niveau du locus GRE 3.

3- intégration d'une troisième cassette composée de 4 modules d'expression de la glucoamylase de S. cerevisiae var. diastaticus, ci-après STA1, au niveau du locus BUD5

Les souches exprimant conjointement les glucoamylases de S. fibuligera (GLU0111) et de S. cerevisiae var. diastaticus (STA1) ont été nommées ER-GFD. Selon ce modèle de construction, il est ainsi possible de construire des levures ayant intégré 4 copies du gène de glucoamylase GLU0111 et au moins 4 copies du gène de glucoamylase STA1.

Pour les levures ER-GFD deux séries de clones ont été générées. La série 8000 (ER-GFD- 8001 à ER-GFD-8045) correspond à l'intégration de 4 copies du gène de glucoamylase GLU0111 (de S. fibuligera) et 4 copies du gène de glucoamylase STA1 (de S. cerevisiae var. diastaticus). Quant à la série 48000 (ER-GFD-48001 à ER-GFD-48015), 4 copies du gène de glucoamylase GLU0111 (de S. fibuligera) et 8 copies du gène de glucoamylase STA1 (de S. cerevisiae var. diastaticus) ont été clonées. Les clones ER-GFD-8044 et ER-GFD-48015 correspondent aux souches 1- 121 et 1-5122, respectivement.

Les souches de levure utilisées sont rappelées ci-dessous dans le tableau 9 ainsi que leurs caractéristiques.

Nom souches CNCM Copies Copies

G A de G A de

SDG SFG

ER 1-4071 0 0

ER-SFG-4c 1-4999 0 4

ER-GFD-8044 1-5121 4 4

ER-GFD-48015 1-5122 8 4

Tableau 9 : Récapitulatif des noms/ numéros de souches et du nombre de copies de gènes de glucoamylase intégrés Exemple 7 : Criblage des souches

Trois criblages phénotypiques ont été réalisés afin de sélectionner les meilleurs clones les plus performants pour l'application visée.

a) Criblage phénotypique à l'iode

Le criblage phénotypique à l'iode a été effectué de manière identique à l'Exemple 2a).

Le tableau 10 présente les résultats obtenus après coloration à l'iode.

Souches de Nombre de Croissance Aucun phénotype Phénotype d'hydrolyse

S. cerevisiae clones criblés sur YEG d'hydrolyse plus faible*

ER-GFD 45 0 0 1 (2%) série 8 000

ER-GFD 15 0 0 0 série 48 000

Tableau 10 ; Résultats du criblage à l'iode pour les 2 séries de clonage réalisé. Le phénotype d'hydrolyse plus faible correspond à un halo autour du clone plus petit que celui de la souche de S. cerevisiae hôte

Sur l'ensemble des clones criblés pour chaque série, moins de 2% des clones testés ne semblent pas être capables d'hydrolyser l'amidon dans les conditions de culture de l'exemple. A noter que la souche hôte utilisée dans cette stratégie possédait déjà plusieurs gènes de glucoamylase dans son génome, ainsi un halo d'hydrolyse est présent pour cette souche. Ces clones « négatifs » semblent donc avoir perdu leurs gènes de glucoamylase.

b) Criblage phénotypique en fermentation dans un milieu de 0.5 g.

Le criblage phénotypique sur un milieu dextrine en condition de fermentation permet d'éliminer les clones obtenus dans les différentes séries qui ne peuvent pas fermenter ou fermentant plus lentement que la souche hôte correspondante. Pour cela, un suivi visuel de la biomasse au cours de la fermentation est réalisé deux fois par jour pendant 2 jours. En comparant la vitesse d'apparition du culot de biomasse par rapport à la souche témoin 1-4999, les souches les plus prometteuses peuvent alors être sélectionnées.

Le milieu de fermentation utilisé, le milieu dextrine, est un milieu synthétique contenant des dextrines d'amidon (220 g/kg), de l'extrait de levure (5 g/kg), de l'urée (2 g/kg), du ΚΗ 2 Ρ0 4 (1 g/kg) ainsi que des minéraux et des vitamines. Les souches fermentant le plus vite sont des souches capables de sécréter une quantité importante de glucoamylase permettant alors de libérer du glucose par l'hydrolyse des molécules de dextrine. Le glucose ainsi libéré est alors métabolisé par la levure S. cerevisiae afin de produire de l'éthanol. Pour chaque série de clonage, entre deux et quatre clones ont été sélectionnés et sont testés à une échelle plus grande lors d'une fermentation sur 100 g de milieu dextrine.

c) Criblage phénotypique en fermentation dans un milieu de 100 g.

Comme pour les exemples 2c) et 5c), une fermentation sur 100 g de milieu synthétique sélectif dextrine (dextrine de maïs 220 g/kg, extrait de levure 5 g/kg, urée 2 g/kg, KH 2 O 4 1 g/kg ainsi que des minéraux et des vitamines) est réalisée à 32°C. Les dextrines sont des hydrolysats d'amidon permettant de mimer le milieu réel.

Les souches de S. cerevisiae modifiées selon l'invention ont été préalablement propagées sur un milieu YPG (Yeast extract, Peptone, Glucose) pendant 24h à 30°C. Le pH initial du milieu de fermentation a été ajusté à 5.0 sans régulation. Le milieu de fermentation a ensuite été inoculé à un taux de 0.125 g équivalent matière sèche par kilogramme de milieu. Aucune enzyme d'hydrolyse exogène n'est ajoutée au milieu de fermentation. Des suivis de perte de masse ont été réalisés pendant 72 heures et sont illustrés figure 15, pour la série ER-GFD- 8000 et figure 16 pour la série ER-GFD-48000.

Dans ce type de milieu de fermentation (dextrine), il y a peu de glucose libre à tO (environ une dizaine de grammes). La souche ER, n'ayant pas d'enzyme pouvant hydrolyser les dextrines, elle consomme uniquement le glucose disponible et donc une faible perte de masse est mesurée (environ 5 g/kg) à partir de 14h jusqu'à la fin de la fermentation.

A partir des résultats de suivi de perte de masse présentés figure 15 et 16, les clones testés pour chaque série présentent des cinétiques de perte de masse quasi-identiques et semblent donc équivalent en performance fermentaire sur un milieu dextrine.

Exemple 8 : Evaluation de la production d'activité enzymatique des souches

Les clones sélectionnés précédemment, ont été évaluées à 32°C sur le milieu industriel E140723-11 et comparées avec les souches témoin 1-4998, 1-4999 1-4899, 1-4997, ER-SDG- 4c et ER-SDG-8c. Il s'agit des clones suivants : ER-GAND- 12020, ER-GAND 48084, ER- GFD-8044 et ER-GFD-48015.

La souche (déposée le 9 juillet 2015 à la CNCM sous le numéro 1-4998) exprimant l'activité STA1 issue de S. cerevisiae var. diastaticus permettait d'obtenir une cinétique d'hydrolyse des dextrines rapide mais incomplète, alors que la souche (1-4899) exprimant l'activité GLAA issue d'A. niger permettait d'obtenir une hydrolyse des dextrines satisfaisante mais avec une cinétique inférieure à 1-4998.

Les souches ont été préalablement propagées sur un milieu riche pendant la nuit à 32°C. La fermentation a été réalisée à 32°C. Le pH initial du milieu de fermentation a été ajusté à 5.0 sans régulation. De l'urée a été ajoutée en fermentation (600 ppm). Le milieu de fermentation a ensuite été inoculé à un taux de 0.5 g équivalent matière sèche par kilogramme de milieu. On a mesuré au cours du temps de t=0 à t=66 h la perte de masse des réacteurs de fermentation.

Les résultats de pertes de masse obtenues au cours de la fermentation alcoolique sont présentés sur les Figure 17 et 18.

Pour les séries ER-GAND (1-5119 et 1-5120), la figure 17 montre que les nouvelles souches permettent d'obtenir à la fois une hydrolyse des dextrines aussi rapide que les souches ER- SDG-4c et ER-SDG-8c et complète comme la souche 1-4899, mais qu'elles sont aussi rapides que la souche 1-4997. On peut en conclure que la production de glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus a toujours un effet stimulant sur l'activité hydrolytique de la glucoamylase Aspergillus niger.

Pour les séries ER-GFD (1-5121 et 1-5122), la figure 18 montre que les nouvelles souches permettent d'obtenir à la fois une hydrolyse des dextrines aussi rapide que la souche I-ER- SDG4c et complète comme la souche 1-4999, mais qu'elles sont également beaucoup plus rapides que la souche 1-4999. On peut en conclure que la production de glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus a un effet stimulant sur l'activité hydrolytique de la glucoamylase Saccharomycopsis fibuligera. Ces souches ne font pas que de présenter une combinaison des caractéristiques de la glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera fongique et de celle de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus (c'est-à-dire avec un profil cinétique qui se situerait entre celui de la glucoamylase de Saccharomycopsis fibuligera et celui de la glucoamylase de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus), mais présentent un profil cinétique amélioré avec une accélération de la cinétique. Il y aurait donc un effet synergique entre la glucoamylase d'origine fongique et celle de Saccharomyces cerevisiae var. diastaticus.