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Title:
COMPOSITION FOR SURFACING LIGHTLY TRAFFICKED THOROUGHFARES, ALLOWING PLANT GROWTH TO BE LIMITED OR EVEN COMPLETELY SUPPRESSED
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/217019
Kind Code:
A1
Abstract:
Draining composition (10) for surfacing lightly trafficked roads (100), intended to surface ground and comprising: • (a) a first granular layer (1), referred to as the draining layer, having a communicating-voids percentage ranging from 25% to 50% and which contains at least a binder and a granular mix of which at least 80wt%, with respect to the total mass of the granular mix, exhibits a particle size distribution ranging from 4 to 20mm, said draining first granular matrix having a layer thickness suited to or configured for ensuring the mechanical robustness of the road surfacing in the face of light traffic; • (b) a second granular layer (2), referred to as the free layer, having a lower main face and an upper main face, said lower main face resting directly on said first granular matrix and said upper main face being directly in contact with the air, said second granular layer being made up of a granular mix which is not bound by a binder and of which at least 80wt% with respect to the total mass of the granular mix, exhibits a particle size distribution ranging from 2 to 14mm, said second granular matrix having a layer thickness suited to or configured for not forming a reserve of water.

Inventors:
PRIEZ CHRISTOPHE (FR)
RAYNAUD CHRISTIAN (FR)
Application Number:
PCT/FR2020/050681
Publication Date:
October 29, 2020
Filing Date:
April 22, 2020
Export Citation:
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Assignee:
COLAS SA (FR)
International Classes:
E01C7/08; C04B20/00; C04B26/02; C04B26/26; C04B28/02; E01C7/18; E01C11/22; C04B111/00
Domestic Patent References:
WO2016019933A12016-02-11
Foreign References:
FR2768162A31999-03-12
FR2981373A12013-04-19
EP1582628A22005-10-05
FR2768162A31999-03-12
FR2981373A12013-04-19
EP1585628A12005-10-19
FR2853647A12004-10-15
FR2909665A12008-06-13
Attorney, Agent or Firm:
CHAUVIN, Vincent et al. (FR)
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Claims:
Revendications

[Revendication 1] Composition drainante pour revêtement routier à faible trafic destiné à revêtir un sol comprenant :

(a) une première couche granulaire, dite couche drainante, présentant un pourcentage en vides communicants allant de 25% à 50%, et qui comprend au moins un liant et un mélange granulaire dont au moins 80% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 4 à 20 mm, ladite première matrice granulaire drainante présentant une épaisseur de couche adaptée à ou configurée pour assurer la tenue mécanique du revêtement routier à faible trafic;

(b) une deuxième couche granulaire, dite couche libre, présentant une face principale inférieure et une face principale supérieure, ladite face principale inférieure reposant directement sur ladite première couche granulaire et ladite face principale supérieure étant directement en contact avec l'air, ladite deuxième couche granulaire étant composée d'un mélange granulaire qui est non lié par un liant et dont au moins 80% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 2 à 14 mm, ladite deuxième matrice granulaire présentant une épaisseur de couche adaptée à ou configurée pour ne pas former une réserve d'eau,

le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire présentant une distribution granulométrique qui est inférieure à celle du mélange granulaire de la première couche granulaire.

[Revendication 2] Composition drainante selon la revendication 1, dans laquelle ladite première couche granulaire présente un pourcentage en vides communicants allant de 30% à 40%.

[Revendication 3] Composition drainante selon la revendication 1 ou 2, dans laquelle au moins 85%, de préférence au moins 90% et typiquement de 85% à 100% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire de la première couche granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 6 à 20 mm.

[Revendication 4] Composition drainante selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle le mélange granulaire de la première couche granulaire comprend les fractions de granulométrie 4/12,5 ; 4/10 mm ; 6,3/10 mm ; 6/12, 5mm ; 10/14 mm; 14/20 mm ou un de leurs mélanges. [Revendication 5] Composition drainante selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle ladite première couche granulaire drainante présente une épaisseur de couche allant de 5 à 25 cm, de préférence allant de 7 à 20 cm, de manière encore plus préférée allant de 8 à 15 cm et typiquement allant de l'ordre de 9 à 12 cm, et est en particulier de l'ordre de 10 cm.

[Revendication 6] Composition drainante selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle ladite première couche granulaire drainante présente une vitesse de percolation à l'eau supérieure ou égale à 1.105 m/s, et de préférence allant de 5.102 m/s à 8.102 m/s mesurée selon la norme NF EN 12697-40.

[Revendication 7] Composition drainante selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle au moins 85%, de préférence au moins 90% et typiquement de 90% à 100% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire de la deuxième couche granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 2 à 14 mm.

[Revendication 8] Composition drainante selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire comprend les fractions de granulométrie 2/4 mm ; 4/6 mm ; 6/10 mm, 10/14 mm ou un de leurs mélanges.

[Revendication 9] Composition drainante selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle ladite deuxième couche granulaire présente une épaisseur de couche allant de 1,5 à 5 cm, de préférence allant de 2 à 4 cm, de manière encore plus préférée allant de 2 à 3 cm.

[Revendication 10] Composition drainante selon l'une quelconque des précédentes revendications 4 à

9, dans laquelle :

- lorsque le mélange granulaire de la première couche granulaire présente la fraction 4/12,5 ; 4/10 mm ; 6,3/10 mm ; 6/12,5 mm le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire présente la fraction 2/4 mm ;

- lorsque le mélange granulaire de la première couche granulaire présente la fraction 10/14 mm, le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire présente la fraction 4/6 mm ;

- lorsque le mélange granulaire de la première couche granulaire présente la fraction 14/20 mm, le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire présente la fraction 6/10 mm.

[Revendication 11] Composition drainante selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle le liant de la première couche granulaire est choisi parmi un liant bitumineux, un liant hydraulique, un liant organo-minéral ou un de leurs mélanges. [Revendication 12] Composition drainante selon la revendication 11, dans laquelle le liant représente, en masse, par rapport à la masse totale de la première couche granulaire moins de 15%, de préférence de 1 à 10%.

[Revendication 13] Revêtement routier pour faible trafic comprenant la composition drainante selon l'une des revendications 1 à 12.

[Revendication 14] Revêtement routier pour faible trafic selon la revendication 13, présentant une résistivité en phase humide d'au moins 3000 ohms-mètres.

[Revendication 15] Utilisation d'une composition drainante selon l'une des revendications 1 à 12 ou du revêtement routier selon la revendication 13 ou 14,

- pour limiter ou empêcher la pousse de végétaux, tels que des mauvaises herbes, des graminées et/ou

- pour réduire ou supprimer l'usage de produits phytosanitaires.

Description:
Composition pour revêtement de voiries à faible trafic permettant de limiter, voire d'empêcher, la pousse de végétaux

[0001] A°) Domaine de l'invention

[0002] La présente invention se rapporte au domaine des revêtements routiers destinés à un trafic faible, tels que des voiries légères, des parkings, des pistes cyclables, des voies piétonnières, etc.

[0003] En particulier, la présente invention concerne une composition drainante pour revêtements routiers destinés à un trafic faible permettant notamment de limiter la pousse de végétaux et/ou de réduire significativement, voire d'empêcher, l'usage de produits phytosanitaires.

[0004] Elle concerne encore les revêtements de voies de circulation obtenus à partir de cette composition, ainsi que les utilisations de cette composition drainante pour revêtements routiers destinés à un trafic faible.

[0005] B°) Art antérieur

[0006] Dans le cadre de la présente demande, une voirie est dite à faible trafic lorsque le nombre de véhicules qui y circulent est inférieur à l'équivalent de 150 poids lourds par jour, soit environ 1500 véhicules par jour, tous modèles confondus. Cette appellation recouvre un très grand nombre de routes, telles que les routes communales, les voiries agricoles, viticoles ou forestières, les aires de trafic industrielles, les aires de stationnement ou encore les pistes cyclables et les voies piétonnières. Les revêtements routiers destinés aux particuliers, tels que les chemins d'accès aux garages, etc. entrent également dans le cadre de cette définition.

[0007] Toutefois, lorsqu'une voirie ou un revêtement de surface est soumis à un trafic faible, voire inexistant, l'apport d'éléments extérieurs comme des graines ou des dépôts éoliens divers (sable, terre, etc.) véhiculés par exemple par le vent, les insectes ou encore les oiseaux, peut conduire à la pousse anarchique de végétaux, tels que des mauvaises herbes ou des graminées.

[0008] En particulier, pour certaines voiries sous vidéosurveillance, telles que les chemins de détection des postes de transformation électriques du Réseau de Transport d'Electricité (RTE), la pousse de végétaux peut également entraîner le déclenchement inopportun de la caméra de présence et déclencher ainsi des alarmes de sécurité. En outre, dans le cas particulier de ces chemins des postes de transformation électriques, le revêtement utilisé doit présenter une résistivité, à savoir une capacité à s'opposer à la circulation du courant électrique, d'au moins 3 000 ohms-mètres (résistance d'un tronçon de matériau d'un mètre de longueur et d'un mètre carré de section). Cette propriété permet notamment de limiter la formation d'arcs électriques lorsque le poste est en cours de fonctionnement.

[0009] Afin de limiter, voire de supprimer, la pousse de tels végétaux sur les revêtements de surface, il est connu d'utiliser à ce jour des produits phytosanitaires ou encore des brûleurs thermiques.

[0010] Cependant, ces deux techniques ne sont pas, à l'heure actuelle, pleinement satisfaisantes.

[0011] En particulier, par « produits phytosanitaires », on entend les substances qui regroupent les produits phytopharmaceutiques qui permettent de lutter contre les maladies des plantes, les animaux ravageurs (insectes), les plantes adventices (« mauvaises herbes » qui colonisent les cultures), ainsi que les biocides. Toutefois, ces derniers ont généralement un impact négatif sur l'environnement et peuvent présenter un caractère polluant non négligeable dans la mesure où ils peuvent se retrouver dans le sol, l'air ou les milieux aquatiques environnants. Ils doivent en outre être répandus régulièrement et représentent par conséquent un coût relativement élevé pour l'entretien des voiries à faible trafic.

[0012] Les brûleurs thermiques et notamment les désherbeurs thermiques sont quant à eux plus écologiques. Toutefois, ils ne sont pas appropriés pour traiter de grandes surfaces. Leur utilisation pour traiter une voirie de faible trafic est en effet assez éreintante. En outre, ils n'empêchent pas le développement ultérieur de mauvaises herbes ou d'autres végétaux. Il est donc également nécessaire de traiter plusieurs fois par an avec ce type de brûleurs la voirie de faible trafic.

[0013] Des compositions de chaussée drainantes ont également été proposées dans l'art antérieur.

[0014] En particulier, le document FR 2 768 162 décrit une structure de chaussée comprenant un support (couche de fondation) revêtu d'un revêtement de chaussée drainant. Ce revêtement drainant comprend une sous-couche sur laquelle est posée une couche de roulement, ménageant entre elles une interface. La sous-couche et la couche de roulement sont composées chacune d'un enrobé poreux perméable. La sous-couche et la couche de roulement comprennent un liant

[0015] Le document FR 2 981 373 décrit un revêtement de sol drainant, caractérisé en ce qu’il comprend :

- une couche structurelle inférieure en béton drainant, formé d’un agglomérat d’au moins 60 % en poids de graviers de granulométrie G1 (4/25, de préférence 4/20), liés par un liant hydraulique, de type ciment, ladite couche inférieure présentant une porosité ouverte PI,

- une couche supérieure, recouvrant ladite couche inférieure, formée d’un agglomérat de granulats de granulométrie G2 (0,5/8, de préférence 1/4), inférieure à la granulométrie Gl, liés par une résine, de type époxy, ladite couche supérieure présentant une porosité ouverte P2, de valeur inférieure ou égale à PI.

[0016] Le document EP 1 585 628 décrit un procédé de réalisation d'une dalle en pierre artificielle perméable à l'eau avec au moins deux couches.

[0017] Il existe toujours cependant un besoin dans l'état de la technique pour de nouvelles solutions permettant de réduire significativement, voire d'empêcher, la pousse de végétaux notamment sur les voiries de faible trafic, tout en étant de préférence faciles à mettre en oeuvre et faciles d'entretien.

[0018] Il existe également un besoin dans l'état de la technique pour de nouvelles solutions, et en particulier pour de nouveaux revêtements destinés à un faible trafic, présentant en outre une résistivité d'au moins 3000 ohms-mètres en phase humide (mesurée selon un protocole interne à l'entreprise RTE et qui sera décrit ci-après dans la partie expérimentale de la présente demande).

[0019] Le but de la présente invention est ainsi de proposer une nouvelle composition pour revêtement routier destiné à un faible trafic qui évite, au moins en partie, les inconvénients susmentionnés.

[0020] C°) Objet de l'invention

[0021] À cet effet, la présente invention a pour objet une composition drainante pour revêtement routier à faible trafic destiné à revêtir un sol comprenant :

(a) une première couche granulaire, dite couche drainante, présentant un pourcentage en vides communicants (mesuré selon un protocole interne à l'entreprise RTE et qui sera décrit ci-après dans la partie expérimentale de la présente demande) allant de 25% à 50%, et qui comprend au moins un liant et un mélange granulaire dont au moins 80% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 4 à 20 mm, ladite première matrice granulaire drainante présentant une épaisseur de couche adaptée à ou configurée pour assurer la tenue mécanique du revêtement routier à faible trafic ;

(b) une deuxième couche granulaire, dite couche libre, présentant une face principale inférieure et une face principale supérieure, ladite face principale inférieure reposant directement sur ladite première couche granulaire et ladite face principale supérieure étant directement en contact avec l'air, ladite deuxième couche granulaire étant composée d'un mélange granulaire qui est non lié par un liant et dont au moins 80% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 2 à 14 mm, ladite deuxième matrice granulaire présentant une épaisseur de couche adaptée à ou configurée pour ne pas former une réserve d'eau, le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire présentant une distribution granulométrique qui est inférieure à celle du mélange granulaire de la première couche granulaire.

[0022] De préférence, ladite première couche granulaire présente un pourcentage en vides communicants (mesuré selon un protocole interne) allant de 30 % à 40%.

[0023] Selon une caractéristique de l'invention, au moins 85%, de préférence au moins 90%, et typiquement de 85% à 100% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire de la première couche granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 6 à 20 mm.

[0024] Avantageusement, le mélange granulaire de la première couche granulaire comprend les fractions de granulométrie 4/12,5 ; 4/10 mm ; 6,3/10 mm ; 6/12, 5mm ; 10/14 mm ; 14/20 mm ou un de leurs mélanges.

[0025] En général, ladite première couche granulaire présente en outre une épaisseur de couche adaptée à ou configurée pour permettre l'absorption d'eau de pluie et sa percolation à travers le sol.

[0026] En particulier, ladite première couche granulaire présente une épaisseur de couche allant de 5 à 25 cm, de préférence allant de 7 à 20 cm, de manière encore plus préférée allant de 8 à 15 cm et typiquement allant de l'ordre de 9 à 12 cm, et est en particulier de l'ordre de 10 cm.

[0027] De préférence, ladite première couche granulaire présente une vitesse de percolation à l'eau supérieure ou égale à 1.10 5 m/s, et de préférence allant de 5.10 2 m/s à 8.10 2 m/s mesurée selon la norme NF EN 12697-40 (novembre 2012).

[0028] Selon une autre caractéristique de l'invention, au moins 85%, de préférence au moins 90%, et typiquement de 90% à 100% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire de la deuxième couche granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 2 à 14 mm.

[0029] Avantageusement, le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire comprend les fractions de granulométrie 2/4 mm ; 4/6 mm ; 6/10 mm, 10/14 mm ou un de leurs mélanges.

[0030] En général, ladite deuxième couche granulaire présente une épaisseur de couche allant de 1,5 à 5 cm, de préférence allant de 2 à 4 cm, de manière encore plus préférée allant de 2 à 3 cm.

[0031] Selon un mode particulier de l'invention,

- lorsque le mélange granulaire de la première couche granulaire présente la fraction 4/12,5 ; 4/10 mm ; 6,3/10 mm ; 6/12,5 mm , le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire présente la fraction 2/4 mm ; - lorsque le mélange granulaire de la première couche granulaire présente la fraction 10/14 mm, le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire présente la fraction 4/6 mm ;

- lorsque le mélange granulaire de la première couche granulaire présente la fraction 14/20 mm, le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire présente la fraction 6/10 mm.

[0032] Préférentiellement, le liant de la première couche granulaire est choisi parmi un liant bitumineux, un liant hydraulique, un liant organo- minéral, ou un de leurs mélanges.

[0033] En particulier, le liant représente, en masse, par rapport à la masse totale de la première couche granulaire, moins de 15%, de préférence de 1 à 10%.

[0034] La présente invention a également pour objet un revêtement routier pour faible trafic comprenant la composition drainante telle que décrite ci-dessus.

[0035] En particulier, le revêtement routier pour faible trafic présente une résistivité en phase humide d'au moins 3000 ohms-mètres (mesurée selon un protocole interne à l'entreprise RTE et qui est décrit ci-après dans la partie expérimentale).

[0036] Enfin, la présente invention a pour objet l'utilisation d'une composition drainante telle que définie ci-dessus ou du revêtement routier susmentionné,

- pour limiter ou empêcher la pousse de végétaux, tels que des mauvaises herbes, des graminées, et/ou

- pour réduire ou supprimer l'usage de produits phytosanitaires.

[0037] Bien entendu, les différentes caractéristiques, variantes et formes de réalisation de l’invention peuvent être associées les unes avec les autres selon diverses combinaisons dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles ou exclusives les unes des autres.

[0038] Pour le reste de la description, à moins qu'il n'en soit spécifié autrement, l'indication d'un intervalle de valeurs « de X à Y » ou « entre X et Y », dans la présente invention, s'entend comme incluant les valeurs X et Y.

[0039] D°) Description des figures

[0040] De plus, diverses autres caractéristiques de l’invention ressortent de la description annexée effectuée en référence aux dessins qui illustrent des formes, non limitatives, de réalisation de l’invention et où :

[0041] [Fig. 1] est une photographie représentant une vue en coupe de la composition drainante selon l'invention selon un premier mode de réalisation ; [0042] [Fig. 2] est une vue schématique représentant une vue en coupe d'un revêtement routier pour faible trafic réalisé à partir la composition drainante selon l'invention, le liant de la première couche granulaire est un liant hydraulique ;

[0043] [Fig. 3] est un schéma illustrant la méthode de mesure de la résistivité selon le protocole interne à l'entreprise RTE.

[0044] Il est à noter que sur ces figures, les éléments structurels et/ou fonctionnels communs aux différentes variantes peuvent présenter les mêmes références.

[0045] E°) Description détaillée de l'invention

[0046] La Demanderesse s'est ainsi attachée au développement d'une nouvelle composition drainante adaptée à former des revêtements routiers à faible trafic à destination notamment des parkings, des pistes cyclables, des voies piétonnes, ainsi que des chemins de détection des postes de transformation électrique, qui permet de limiter, voire d'empêcher le développement de végétaux, tels que les mauvaises herbes.

[0047] Tel que susmentionné, sur les voiries soumises à un faible trafic, les végétaux ou les graminées ont en effet tendance à pousser de façon anarchique sous l'action combinée de chaleur, d'eau et d'éléments extérieurs (fientes d'oiseaux, graines amenées par ces derniers, etc.), le faible trafic routier ne permettant pas de détruire ces pousses de végétaux.

[0048] La Demanderesse a toutefois découvert, de manière inattendue, que le simple emploi d'une composition drainante comprenant deux couches superposées spécifiques permettait de limiter l'utilisation de produits phytosanitaires, voire de supprimer totalement leur emploi. En particulier, l'utilisation d'une composition drainante formée d'une part, d'une première couche granulaire, dite couche drainante, présentant un pourcentage en vides communicants élevé et donc présentant une forte perméabilité et d'autre part, d'une deuxième couche granulaire, dite couche libre, formée de granulats libres non liés par un liant et présentant une épaisseur relativement faible, permettait de réduire, voire de supprimer, la pousse des végétaux et donc de limiter, voire d'empêcher, l'utilisation de produits phytosanitaires.

[0049] En effet, comme le montrent les essais décrits dans la partie expérimentale ci-après, la Demanderesse a démontré qu'au bout de 7 mois, aucune pousse de mauvaises herbes n'était observée à la surface des compositions drainantes selon l'invention ou pour deux exemples, il y a eu de petites repousses très ponctuelles qui ont végété jusqu'à disparaître d'elles-mêmes du fait de l'absence d'eau nécessaire à leur développement. [0050] Sans être lié à une quelconque théorie, il semblerait tout d'abord que la couche libre qui est disposée directement sur la couche drainante comme un paillage et qui correspond à la couche de roulement, permettrait de par notamment son épaisseur restreinte d'éviter toute formation de réserve d'eau et ainsi tout développement racinaire (l'eau de pluie peut pénétrer cette couche, mais n'y stagne pas). Cette couche libre agirait en outre comme un film protecteur ou un filtre évitant aux graminées et autres éléments extérieurs polluants de pénétrer la couche drainante. Elle présente de plus l'avantage, si cela devait s'avérer nécessaire, de pouvoir se nettoyer aisément par un ratissage léger qu'il soit manuel ou mécanique (possibilité de répartir les granulats et de les remélanger).

[0051] Puis, la couche drainante de par sa forte perméabilité et sa structure drainante (pourcentage en vides communicants élevé) permettrait d'absorber l'eau notamment en cas de forte pluie et permettrait ainsi son évacuation naturelle à travers le sol (percolation). Etant éloignée de la surface par la couche libre, elle ne permettrait toutefois pas l'enracinement de végétaux et ce, même si elle est apte à stocker l'eau en cas de pluie. De plus, la structure drainante de cette couche présente l'avantage de rendre non nécessaire la création d'un réseau d'assainissement de la voirie ainsi formée. Enfin, elle présente en général une épaisseur apte à ou configurée pour permettre la circulation de piétons ou de véhicules légers et plus généralement pour former une voirie à faible trafic telle que définie précédemment.

[0052] De plus, la composition drainante selon l'invention présente également l'avantage de présenter une forte résistivité, qui est supérieure ou égale à 3000 ohms-mètres en phase humide et qui est donc adaptée pour former des chemins de détection des postes de transformation électrique tels que requis par la société RTE.

[0053] En outre, la composition drainante selon l'invention présente l'avantage d'être facile à mettre en oeuvre. Elle peut selon un mode de réalisation être préparée à froid, soit dans une centrale de malaxage fixe (site industriel dédié), soit dans une centrale mobile située à proximité du lieu de réalisation (fabrication in situ) sans qu'il soit donc nécessaire de la fabriquer dans une centrale d'enrobage à chaud dans le cas de produits bitumineux à chaud et de la transporter vers son lieu de pose. En effet, les voiries à faible trafic sont généralement étroites et peuvent être éloignées de sites industriels (centrale fixe). Il est donc avantageux que, selon ce mode de réalisation à froid, la composition puisse être transportée sur de longues distances ou puisse être fabriquée sur le lieu de mise en oeuvre avec des moyens mécanisés relativement légers.

[0054] Enfin, la composition drainante selon l'invention nécessite peu de préparation préalable du sol sur lequel elle sera posée, généralement seule la couche de forme est nécessaire pour assurer la portance nécessaire au trafic et supprimer le système racinaire présent le cas échéant. En effet, en plus de ne pas nécessiter de création de réseau d'assainissement de l'eau, le sol à revêtir n'a besoin seulement en général que d'un décaissement limité pour pouvoir recevoir la composition drainante selon l'invention.

[0055] La présente invention a ainsi pour objet une composition drainante pour revêtement routier à faible trafic destinée à revêtir un sol, comprenant :

(a) une première couche granulaire, dite couche drainante, présentant un pourcentage en vides communicants mesuré selon un protocole interne allant de 25% à 50%, et qui comprend au moins un liant et un mélange granulaire dont au moins 80% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 4 à 20 mm, ladite première matrice granulaire drainante présentant une épaisseur de couche adaptée à ou configurée pour assurer la tenue mécanique du revêtement routier à faible trafic ;

(b) une deuxième couche granulaire, dite couche libre, présentant une face principale inférieure et une face principale supérieure, ladite face principale inférieure reposant directement sur ladite première matrice granulaire et ladite face principale supérieure étant directement en contact avec l'air, ladite deuxième couche granulaire étant composée d'un mélange granulaire qui est non lié par un liant et dont au moins 80% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 2 à 14 mm, ladite deuxième matrice granulaire présentant une épaisseur de couche adaptée à ou configurée pour ne pas former une réserve d'eau, le mélange granulaire de la deuxième couche granulaire présentant une distribution granulométrique qui est inférieure à celle du mélange granulaire de la première couche granulaire.

[0056] La composition drainante va être décrite plus en détail ci-après en se référant notamment aux Fig.l et Fig.2 selon l'invention.

[0057] La Fig.l représente une photographie en coupe de la composition drainante 10 selon l'invention, tandis que la Fig.2 est un schéma représentant une vue de section du revêtement à faible trafic 100 formé à partir de la composition drainante 10.

[0058] En particulier, la composition drainante 10 comprend une première couche granulaire, dite couche drainante 1 sur laquelle est directement déposée une deuxième couche granulaire, dite couche libre 2.

[0059] Ainsi, cette couche libre 2 présente une face principale inférieure qui est en contact direct avec la couche drainante 1 et une face supérieure qui est en contact direct avec l'air. En effet, la couche libre 2 est destinée à correspondre à la couche de roulement du revêtement routier à faible trafic 100, à savoir la couche où peuvent circuler les piétons, les vélos ou les véhicules à moteur. [0060] La couche drainante 1 présente également une face principale supérieure qui est directement en contact avec la face inférieure de la couche libre 2 et une face inférieure qui est destinée à revêtir ou être disposée sur une couche de forme ou une plate-forme 3 formant généralement une partie du revêtement routier à faible trafic 100. Le cas échéant, le sol a été préalablement décaissé, à savoir l'ancien revêtement, formé par exemple d'une couche de fondation, d'une couche de base, d'une couche de liaison et/ou d'une couche de roulement, ou au moins une des couches le constituant, a été évacué(e).

[0061] Cette plate-forme 3 correspond le plus souvent à une couche de forme pour voirie à faible trafic telle que décrite plus haut. En France, les classes de plate-forme sont définies dans le Guide des terrassements routiers (GTR) de 2000. Ce guide distingue quatre classes selon les plages de valeur de leur module de déformation : la PF1 (entre 20 et 50 MPa), la PF2 (entre 50 et 120 MPa), la PF3 (entre 120 et 200 MPa) et la PF4 (>200 MPa). La norme de dimensionnement des structures de chaussées neuves NF P 98-086 de 2011 a divisé la classe PF2 en deux classes : la PF2 (entre 50 et 80 MPa) et la PF2qs (PF2 de qualité supérieure, entre 80 et 120 MPa). Dans le cadre de la présente invention, la couche de forme ou la plate-forme 3 du revêtement routier à faible trafic 100 présente de préférence une classe minimale correspondant à PF2, à savoir le module de déformation est supérieur ou égal à 50 MPa.

[0062] La couche drainante 1 selon l'invention va être décrite plus en détail ci-après.

[0063] La couche drainante 1, telle que mentionnée ci-dessus, présente tout d'abord un pourcentage en vides communicants mesuré selon un protocole interne allant de 25% à 50%, de préférence allant de 30% à 40%. Dans la présente invention, les termes « pourcentage de vides communicants » et « pourcentage de vides » en lien avec la couche drainante 1 sont utilisés indifféremment.

[0064] Selon l'invention, « un pourcentage en vide allant de 25% à 50% » comprend les valeurs suivantes ou tout intervalle compris entre deux quelconques de ces valeurs : 25 ; 26 ; 27 ; 28 ; 29 ; 30 ; 31 ; 32 ; 33 ; 34 ; 35 ; 36 ; 37 ; 38 ; 39 ; 40 ; 41 ; 42 ; 43 ; 44 ; 45 ; 46 ; 47 ; 48 ; 49 et 50%.

[0065] En outre, cette couche drainante 1 présente avantageusement une forte perméabilité, à savoir une vitesse de percolation à l'eau mesurée selon la norme NF EN 12697-40 (novembre 2012) supérieure ou égale à 1.10 5 m/s, en particulier allant de 1.10 5 m/s à 8.10 2 m/s et avantageusement allant de 5.10 2 m/s à 8.10 2 m/s.

[0066] Pour cela, la couche drainante 1 comprend au moins : un liant et un mélange granulaire dont au moins 80% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 4 à 20 mm. [0067] De préférence, au moins 85%, de préférence au moins 90% et typiquement de 85% à 100% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire de la première couche granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 4 à 20 mm, nommée ci-après première fraction granulaire 4/20.

[0068] Selon l'invention, une classe ou fraction granulaire, notée d/D avec d<D, désigne un intervalle de dimensions de particules en termes de dimension inférieure (d) et supérieure (D) de tamis, exprimées en mm et contient ainsi des grains dont le diamètre varie de d à D ; une classe granulaire, notée 0/d' avec 0<d', désigne un intervalle de dimensions de particules en termes de dimension inférieure (0) et supérieure (d') de tamis, exprimées en mm et contient ainsi des grains dont le diamètre varie de 0 à d'. La dimension d’une particule, et plus généralement d’un constituant d’un mélange granulaire, correspond à son diamètre si ce constituant est de forme sphérique. Si le constituant n’a pas une forme sphérique, sa dimension correspond à la longueur de son axe primaire, c'est-à-dire la plus longue ligne droite qui peut être dessinée entre une extrémité de ce constituant et une extrémité opposée.

[0069] Selon l'invention, « au moins 80% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 6 à 20 mm (6/20)» comprend les valeurs suivantes ou tout intervalle compris entre deux quelconques de ces valeurs : 80 ; 81 ; 82 ; 83 ; 84 ; 85 ; 86 ; 87 ; 88 ; 89 ; 90 ; 91 ; 92 ; 93 ; 94 ; 95 ; 96 ; 97 ; 98 ; 99 et 100%.

[0070] Généralement, le mélange granulaire de la couche drainante 1 et en particulier le premier mélange granulaire 4/20 comprend les classes de granulométrie suivantes : 4/12,5 ; 4/10 mm ; 6,3/10 mm ; 6/12, 5mm ; 10/14 mm ; 14/20 mm ou un de leurs mélanges, et de préférence, les classes de granulométrie suivantes : 4/12,5 ; 4/10 mm ; 6,3/10 mm ; 6/12, 5mm ; 10/14 mm ou un de leurs mélanges. Ces classes granulaires s'entendent au sens de la norme NF P P18-545 (septembre 2011).

[0071] Egalement, le mélange granulaire de la couche drainante 1 peut comprendre une deuxième fraction granulaire dont les granulats présentent une distribution granulométrique inférieure ou égale à 4 mm (0/4 avec 0 non inclus), de préférence inférieure ou égale à 2 mm (0/2 avec 0 non inclus), comme des sables et des sablons.

[0072] En particulier, la deuxième fraction granulaire 0/4 ou 0/2 du mélange granulaire de la couche drainante 1 comprend les classes de granulométrie suivantes : 0/2 ; 0/4 ou un de leurs mélanges. Ces classes granulaires s'entendent au sens de la norme NF P P18-545 (septembre 2011). [0073] Dans ce cas, en général, la deuxième fraction granulaire (0/4 ou 0/2) ne représente pas plus de 15% en masse, de préférence pas plus de 10% en masse, et typiquement pas plus de 8% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire de la couche drainante 1.

[0074] En effet, la présence de sables et/ou de sablons dans le mélange granulaire de la couche drainante 1 peut avoir comme effet de baisser la résistivité de la composition 10 selon l'invention. Ainsi, selon un mode de réalisation, le mélange granulaire de la couche drainante 1 ne comprend pas de deuxième fraction granulaire 0/4 et/ou 0/2.

[0075] Toutefois, pour d'autres applications, la présence de sables/sablons améliore ou permet de renforcer la structure mécanique de la composition drainante 10 selon l'invention. Ainsi, selon un autre mode de réalisation, le mélange granulaire de la couche drainante 1 comprend la deuxième fraction granulaire 0/4 et/ou 0/2.

[0076] En particulier, il est avantageux que le mélange granulaire de la couche drainante 1 comprenne la deuxième fraction granulaire 0/4 et/ou 0/2 lorsque le liant utilisé est un liant hydraulique.

[0077] De préférence, le coefficient d'uniformité (CU) D60/D10, mesuré par tamisage, du mélange granulaire de la couche drainante 1, à savoir comprenant le premier mélange granulaire 6/20 avec optionnellement le deuxième mélange granulaire 0/4 ou 0/2, est inférieur ou égal à 6, de manière encore plus préférée inférieur ou égal à 5 et typiquement inférieur ou égal à 4.

[0078] Selon l'invention, le coefficient d'uniformité CU= D60/D10 se caractérise de la façon suivante :

CU = le coefficient d'uniformité ;

D60= le tamis correspondant à 60% du passant cumulé sur la courbe granulométrique ;

D10= le tamis correspondant à 10% du passant cumulé sur la courbe granulométrique.

[0079] Le mélange granulaire de la couche drainante 1 et le mélange granulaire de la couche libre 2 peuvent être indépendamment composés de granulats naturels, artificiels ou recyclés et sont généralement des granulats naturels.

[0080] Le terme « granulat naturel » désigne un granulat n'ayant subi aucune déformation autre que mécanique. Le terme « granulat artificiel » désigne un granulat d'origine minérale résultant d'un procédé industriel comprenant des transformations thermiques ou autres. Le terme « granulat recyclé » encore appelé « agrégats d'enrobés » désigne un granulat provenant de produits de démolition (comme des enrobés d'anciennes chaussées qui ont été concassés et/ou fraisés). [0081] Selon l'invention, les granulats de la première fraction granulaire 4/20 de la couche drainante 1 peuvent être, sans limitation, des graviers, des gravillons ou un de leurs mélanges.

[0082] Les granulats de la deuxième fraction granulaire 0/4 ou 0/2 de la couche drainante 1 peuvent être, sans limitation, des sables, des sablons ou un de leurs mélanges. Selon l'invention, les sables correspondent généralement à toute roche à l'état de petits grains non liés présentant une dimension allant jusqu'à 4 mm, alors que les sablons sont des sables à grains très fins.

[0083] Les granulats utilisés peuvent être des granulats routiers, répondant aux normes : NF EN 13043 (2003) en Europe et ASTM C33 aux Etats-Unis d’Amérique.

[0084] Généralement, les granulats de la couche drainante 1 ont une masse volumique réelle mesurée selon la norme NF EN 1097-6 supérieure à 2000 kg/m 3 et même supérieure à 2500 kg/m 3 et une densité en vrac mesurée selon la norme NF EN 1097-3 (1998) comprise entre 1,2 et 1,7.

[0085] Tel que mentionné ci-dessus, le mélange granulaire de la couche drainante 1 est lié par un liant.

[0086] Selon l'invention, on entend par « liant», un composé susceptible de durcir et/ou de lier entre eux des matériaux granulaires de sorte à assurer la cohésion granulaire.

[0087] En particulier, différents types de liant peuvent convenir pour former la couche drainante 1.

[0088] En général, le liant de la couche drainante 1 est choisi parmi : un liant bitumineux, un liant hydraulique, un liant non bitumineux ou non hydraulique, tel qu'un liant organo-minéral, ou un de leurs mélanges. Ces liants sont notamment connus de l'homme de l'art.

[0089] Selon l'invention, un liant bitumineux est un mélange de matières hydrocarbonées naturelles issues de la fraction lourde obtenue lors de la distillation du pétrole, ou provenant de gisements naturels se présentant sous forme solide ou liquide, de densité généralement comprise entre 0,8 et 1,2. Il peut être préparé par toute technique conventionnelle, à savoir à chaud ou à froid.

[0090] Sont admis par exemple comme liants bitumineux convenant pour l'invention, les liants définis dans l'une quelconque des normes suivantes : NF EN 12591 (décembre 2009), NF EN 13808 (août 2013); NF EN 15322 (août 2013), NF EN 14023 (juin 2010) et NF EN 13924 (décembre 2006).

[0091] Le bitume peut ainsi être un bitume modifié défini dans la norme NF EN 14023 (juin 2010). Par exemple, les bitumes sont modifiés par incorporation d’additifs de toute nature, tels que des additifs en vue d’améliorer les caractéristiques d’adhésivité, de tenue aux températures extrêmes (hautes et basses) ou la tenue mécanique sous trafic élevé ou agressif. On peut citer les bitumes améliorés par incorporation d’élastomères ou de plastomères synthétiques ou naturels de type poudre de caoutchouc (polybutadiène, caoutchouc styrène-butadiène ou SBR), SBS, EVA ou autres. Il est également possible d'utiliser des mélanges de bitumes de différents types.

[0092] En particulier, le liant bitumineux présente un grade de pénétrabilité à 25°C déterminé selon la norme EN 1426 de 10/20, 15/25, 20/30, 40/60, 35/50, 50/70, 70/100, 160/220 1/10 de mm ou un de leurs mélanges.

[0093] Sont également admis comme bitumes au sens de l'invention les liants d'origine végétale, tel que le Végécol ® , commercialisé par la société Colas et décrit dans la demande de brevet FR 2 853 647, les liants de synthèse d'origine pétrolière tels que la gamme des liants Bituclair ® commercialisée par la société Colas.

[0094] A titre d'exemple, selon un mode de réalisation, à savoir lorsque la couche drainante 1 est préparée à froid, le liant bitumineux est choisi parmi un liant à froid tel que défini dans la demande de brevet FR 2 909 665. Un tel liant est dit réactif à durcissement à froid et comprend : un liant de base ayant une viscosité inférieure à 1500 mPa.s à 20°C, constitué par un mélange d’acides gras, au moins un adjuvant réactif capable de réagir de manière adéquate avec le liant de base, et au moins un activateur capable d’amorcer la réaction. Ce liant correspond notamment au liant commercialisé par la société COLAS sous le nom de marque Colquick ® .

[0095] A titre d'exemple, selon un autre mode de réalisation, à savoir lorsque la couche drainante 1 est préparée à chaud, le liant bitumineux est conforme à la norme NF EN 12591 ou à la norme NF EN 14023 correspondant au liant commercialisé par la société COLAS sous le nom de marque COLFLEX.

[0096] Un liant convenant pour l'invention peut également correspondre à un liant hydraulique. Le liant hydraulique est, de façon connue, un liant qui se forme et durcit par réaction chimique avec de l'eau et est aussi capable de le faire sous l'eau.

[0097] Sont admis par exemple, comme liants hydrauliques convenant pour l'invention, les liants définis dans l'une quelconque des normes suivantes : NF EN 13282-1 (mai 2014) « Liants hydrauliques routiers à cinétique rapide - Composition , spécification et critères de conformité », N F EN 13282-2 (septembre 2015) « Liants hydrauliques routiers à cinétique normale - Composition, spécification et critères de conformité », N F EN 197-1 ou un de leurs mélanges.

[0098] Généralement, le liant hydraulique routier est anhydre et correspond à un mélange intime, réalisé soit avant, soit après broyage d’un ou de plusieurs constituants : d'un clinker, des sous- produits d’autres industries (laitiers, cendres volantes) qui subissent, en vue de leur incorporation dans les liants, une sélection et une préparation plus ou moins élaborée ; des produits naturels qui, en vue de leur incorporation dans les liants, ne subissent pas d'autre traitement qu'un séchage et une pulvérisation (fillers, pouzzolanes naturelles) et d'un activant de prise (chaux généralement).

[0099] A titre d'exemple, le liant hydraulique commercialisé par la société EQIOM sous le nom commercial ROC AS convient en tant que liant hydraulique selon l'invention.

[0100] Généralement, l'enrobage du mélange granulaire par le liant hydraulique s'effectue à froid, à savoir à température ambiante (i.e. : 5-35°C).

[0101] D'autres liants qui ne sont pas bitumineux ou hydrauliques peuvent être utilisés afin de former la couche drainante 1 selon l'invention, tels que des liants du type organo-minéral.

[0102] Par « organo-minéral», on entend selon l'invention un liant sous forme d'une dispersion en phase aqueuse d'un mélange de polymères organiques (tels que des élastomères naturels) et inorganiques (nanoparticules minérales).

[0103] Par exemple, les liants du type Aqua-Rev ® qui est un liant mono-composant organo-minéral ou Aqua-Lib ® qui est un liant mono-composant en phase aqueuse issu d'une association d'une matrice minérale carbonatée (CAS 1317-65-3) avec une matrice organique, et qui sont commercialisés par la société INMS conviennent en tant que liants organo-minéraux selon l'invention.

[0104] Avec un tel liant organo-minéral, l'enrobage s'effectue le plus souvent à froid (températures ambiantes), la cohésion du mélange granulaire étant assurée par séchage à l'air libre.

[0105] Ce type de liant organo-minéral présente l'avantage d'être plus respectueux de l'environnement que les liants hydrauliques et bitumineux décrits ci-dessus. Par exemple, le liant Aqua-Lib ® s'est vu délivrer l'attestation INERIS 165712/12 justifiant que ce liant répond à de nombreux critères environnementaux.

[0106] En particulier, le liant représente, en masse, par rapport à la masse totale de la couche drainante 1, moins de 15%, de préférence de 1 à 10%.

[0107] Généralement, la teneur massique en liant sera dépendante du type de liant utilisé. Ainsi, à titre d'exemple, le liant pourra représenter, par rapport à la masse totale de la couche drainante 1 : de 0,5 à 5% en masse, de préférence de 1 à 4% en masse, et typiquement de 1,4 à 3% en masse lorsque le liant utilisé est un liant bitumineux ; de 5 à 15 % en masse, de préférence de 6 à 14% en masse, et typiquement de 8 à 12% en masse lorsque le liant utilisé est un liant hydraulique ; et de 1,5 à 10% en masse, de préférence de 2 à 8% en masse et typiquement de 3 à 6% en masse lorsque le liant utilisé est un liant non bitumineux ou non hydraulique, à savoir par exemple un liant organo-minéral.

[0108] En général, la couche drainante 1 présente une épaisseur de couche adaptée à ou configurée pour assurer une bonne tenue mécanique de la composition drainante 10 selon l'invention et donc du revêtement à faible trafic 100 comprenant ladite composition. De plus, la couche drainante 1 présente une épaisseur de couche adaptée à ou configurée pour permettre également l'absorption d'eau de pluie et sa percolation à travers le sol, évitant ainsi la création d'un réseau d'assainissement.

[0109] Ainsi, la couche drainante 1 présente généralement une épaisseur de couche allant de 5 à 25 cm, de préférence allant de 7 à 20 cm, de manière encore plus préférée allant de 8 à 15 cm, et typiquement allant de l'ordre de 9 à 12 cm, et peut être de l'ordre de 10 cm.

[0110] Dans le cadre de l'invention, une épaisseur allant de 5 à 25 cm comprend les valeurs suivantes ou tout intervalle compris entre deux quelconques de ces valeurs : 5 ; 6 ; 7 ; 8 ; 9 ; 10 ; 11 ; 12 ; 13 ; 14 ; 15 ; 16 ; 17 ; 18 ; 19 ; 20 ; 21 ; 22 ; 23 ; 24 ; et 25 cm.

[0111] Tel que mentionné ci-dessus, la couche drainante 1 est directement revêtue d'une couche libre 2 qui va être décrite plus en détail ci-après.

[0112] Cette couche libre 2 présente une distribution granulométrique différente de la distribution granulométrique du mélange granulaire composant la couche drainante 1. En effet, le mélange granulaire de la couche libre 2 présente une distribution granulométrique ou est composé de fractions/classes granulaires inférieures à celles du mélange granulaire de la composition drainante 1.

[0113] Selon une caractéristique de l'invention, au moins 80%, de préférence au moins 85%, en particulier au moins 90%, et typiquement de 90% à 100% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire de la deuxième couche granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 2 à 14 mm, nommée ci-après 2/14.

[0114] Selon l'invention, « au moins 80% en masse, par rapport à la masse totale du mélange granulaire, présente une distribution granulométrique allant de 2 à 14 mm (2/14)» comprend les valeurs suivantes ou tout intervalle compris entre deux quelconques de ces valeurs : 80 ; 81 ; 82 ; 83 ; 84 ; 85 ; 86 ; 87 ; 88 ; 89 ; 90 ; 91 ; 92 ; 93 ; 94 ; 95 ; 96 ; 97 ; 98 ; 99 et 100%.

[0115] Généralement, le mélange granulaire de la couche libre 2 (2/14) comprend les classes de granulométrie (telles que définies ci-dessus) suivantes : 2/4 mm ; 4/6 mm ; 6/10 mm, 10/14 mm ou un de leurs mélanges, et de préférence, les classes de granulométrie suivantes : 2/4 mm ; 4/6 mm ou un de leurs mélanges. Ces classes granulaires s'entendent au sens de la norme NF P P18-545 (septembre 2011).

[0116] De préférence, le coefficient d'uniformité (CU) D60/D10, mesuré par tamisage, du mélange granulaire de la couche libre 2 et tel que défini ci-dessus, est inférieur ou égal à 6, de manière encore plus préférée inférieur ou égal à 5, et typiquement inférieur ou égal à 4.

[0117] Le mélange granulaire de la couche libre 2 peut être composé de granulats naturels, artificiels ou recyclés et sont généralement des granulats naturels (tels que définis ci-dessus).

[0118] Selon l'invention, les granulats de la couche libre 2, peuvent être, sans limitation, des graviers, des gravillons ou un de leurs mélanges.

[0119] Les granulats utilisés peuvent être des granulats routiers, répondant aux normes : NF P 18545 en Europe et ASTM C33 aux Etats-Unis d’Amérique.

[0120] Généralement, les granulats de la couche libre 2 ont en général une masse volumique réelle mesurée selon la norme NF EN 1097-6 supérieure à 2000 kg/m 3 et même supérieure à 2500 kg/m 3 et une densité en vrac mesurée selon la norme NF EN 1097-3 comprise allant de 1,2 à 1,7.

[0121] En général, la couche libre 2 présente une épaisseur de couche allant de 1,5 à 5 cm, de préférence allant de 2 à 4 cm, de manière encore plus préférée allant de 2 à 3 cm.

[0122] Dans le cadre de l'invention, une épaisseur allant de 1,5 à 5 cm comprend les valeurs suivantes ou tout intervalle compris entre deux quelconques de ces valeurs : 1,5 ; 2 ; 3 ; 4 et 5 cm. [0123] Tel que mentionné ci-dessus, une telle épaisseur présente notamment l'avantage de ne pas former une réserve d'eau pour d'éventuels végétaux et graminées. En effet, une épaisseur supérieure de la couche libre 2 risque de favoriser la pousse de végétaux, et une épaisseur inférieure risque d'être la source d'endommagement de la couche drainante 1.

[0124] En particulier, le mélange granulaire de la couche libre 2 peut être composé de granulats de n'importe quelle couleur qui sera fonction de l'esthétique souhaitée (chemins en graviers blancs, beiges, noirs, etc.).

[0125] Toutefois, selon un mode de réalisation particulier, le mélange granulaire de la couche libre 2 peut être de couleur foncée, et être composé par exemple de granulats de couleur grise, noire, bordeaux, marron, etc. ou un de leurs mélanges. [0126] Cette dernière caractéristique présente l'avantage supplémentaire d'induire un effet thermique (augmentation de la température à la surface de la couche libre 2) apte à empêcher et/ou détruire plus facilement d'éventuelles pousses de végétaux et/ou graminées.

[0127] Selon un mode particulier de l'invention, - lorsque le mélange granulaire de la couche drainante 1 présente la fraction 4/12,5 ; 4/10 mm ; 6,3/10 mm ; 6/12,5 mm, le mélange granulaire de la couche libre 2 présente la fraction 2/4 mm ;

- lorsque le mélange granulaire de la couche drainante 1 présente la fraction 10/14 mm, le mélange granulaire de la couche libre 2 présente la fraction 4/6 mm ;

- lorsque le mélange granulaire de la couche drainante 1 présente la fraction 14/20 mm, le mélange granulaire de la couche libre 2 présente la fraction 6/10 mm.

[0128] Par exemple, la composition drainante 10 selon l'invention peut comprendre les mélanges granulaires présentés dans le tableau 1 ci-dessous, de préférence en combinaison, avec les épaisseurs de la couche drainante 1 et de la couche libre 2 également mentionnées dans le tableau :

[0129] [Tableau 1]

[0130] La composition drainante 10 selon l'invention pourra être mise en oeuvre selon les techniques connues de l'homme du métier.

[0131] En particulier, le procédé de mise en oeuvre de la composition drainante 10 sur une couche de forme ou une plate-forme afin de former un revêtement routier comprend les étapes suivantes : (a) le cas échéant, la préparation de la couche de forme ou de la plate-forme (décaissement) où est destinée à être posée la composition drainante selon l'invention ;

(b) la préparation de la couche drainante 1 par enrobage à froid ou à chaud (mélange du premier mélange granulaire 6/20 avec éventuellement le mélange granulaire 0/4 et/ou 0/2 décrits ci-dessus avec le liant) dans un malaxeur, par exemple un malaxeur à plat, de sorte à obtenir un enrobage ; (c) le répandage dudit enrobage obtenu à l'issue de l'étape (b) sur la couche de forme ou la plate forme obtenu(e), le cas échéant à l'issue de l'étape (a) manuellement ou à l'aide de moyens mécanisés (par exemple un finisseur), suivie d'une étape de compactage, voire le cas échéant de refroidissement (dans le cas d'un enrobage à chaud) ;

(d) le répandage de la couche libre 2 sur la couche liée formant la couche drainante 1 obtenue à l'issue de l'étape (c), par exemple par ratissage.

[0132] L'étape de compactage s'effectue de manière légère à l'aide par exemple d'un cylindre tandem afin d'assurer le calage des granulats formant le mélange granulaire.

[0133] En particulier, à l'issue de l'étape de compactage, la couche drainante 1 présente une densité en place supérieure ou égale à 1,0 t/m 3 , de préférence allant de 1,2 à 2,5 t/m 3 , en particulier allant de 1,5 à 2,0 t/m 3 et typiquement allant de 1,6 à 1,8 t/m 3 .

[0134] Généralement, avant de procéder à l'étape (d), la couche drainante 1 formée à l'issue de l'étape (c) est laissée au repos, pendant environ une journée dans le cas d'un produit bitumineux à chaud, pendant au moins 3 jours dans le cas d'un produit bitumineux à froid, en particulier 5 jours notamment dans le cas de l'utilisation d'un liant organo-minéral et typiquement environ 7 jours notamment dans le cas de l'utilisation d'un liant hydraulique (dits jours de cure).

[0135] Ces jours de cure permettent notamment d'assurer la liaison mécanique entre les granulats, par augmentation de la cohésion des différents liants utilisés, qu'ils soient bitumineux hydrauliques ou organo-minéraux.

[0136] Ainsi, selon un mode de réalisation, la préparation de la couche drainante (étape (b)) s'effectue par enrobage à chaud au sein d'une centrale d'enrobage à chaud continue ou discontinue et peut comprendre les sous-étapes suivantes :

-le chauffage du liant, généralement un liant bitumineux adapté à un enrobage à chaud, à une température suffisante pour atteindre une viscosité de l'ordre par exemple de 200 mPa.s, par exemple à une température d'au moins 110°C et pouvant allant de 120 à 170°C, afin d'obtenir un bon enrobage du mélange granulaire ;

-l'incorporation du mélange granulaire composant la couche drainante 1 ;

-le malaxage du mélange obtenu à l'étape ci-dessus, de sorte à obtenir une composition d'enrobé dans un malaxeur ou un tambour sécheur.

[0137] Selon un autre mode de réalisation, la préparation de la couche drainante (étape (b)) peut s'effectuer par enrobage à froid et peut comprendre les sous-étapes suivantes :

-le mélange du mélange granulaire composant la couche drainante 1 avec le liant, le plus souvent, un liant bitumineux apte à être mis en oeuvre à froid, tel que le liant Colquick ® commercialisé par COLAS, un liant hydraulique ou encore un liant organo-minéral tels que décrits plus-haut, dans un malaxeur (malaxeur à plat) pendant une durée pouvant varier de 10 secondes à 5 minutes à une température ambiante supérieure à 5°C et inférieure ou égale à 35°C et de préférence allant de 15°C à 25°C.

[0138] De préférence, la composition drainante 10, et en particulier la couche drainante 1, sera mise en oeuvre à froid.

[0139] A l'issue de l'étape (d), à savoir après la pose de la couche libre 2, la composition drainante 10 est circulable immédiatement.

[0140] La présente invention a également pour objet un revêtement routier pour faible trafic comprenant la composition drainante 10 telle que décrite ci-dessus. [0141] En particulier, le revêtement routier pour faible trafic présente une résistivité en phase humide d'au moins 3000 ohms-mètres (mesurée selon un protocole interne à l'entreprise RTE et qui est décrit ci-après dans la partie expérimentale).

[0142] Enfin, la présente invention a pour objet l'utilisation d'une composition drainante telle que définie ci-dessus ou du revêtement routier susmentionné, -pour limiter ou empêcher la pousse de végétaux, tels que des mauvaises herbes, et/ou

-pour réduire ou supprimer l'usage de produits phytosanitaires.

[0143] Les exemples suivants, non limitatifs, illustrent la présente invention. Dans les exemples suivants, à moins qu'il ne soit indiqué une mesure différente, les valeurs sont exprimées en masse.

[0144] F°) Exemples [0145] 1. Procédures d'essai

[0146] Les procédures d'essais suivants ont été utilisées afin d'évaluer les caractéristiques de la composition drainante selon l'invention :

[0147] 1.1) Essai de résistivité (Fig.3) réalisé à l'aide d'un générateur de courant électrigue et d'un voltmètre. [0148] Les essais de résistivité sont réalisés en suivant le protocole de la société RTE qui est résumé ci-après :

[0149] Principe :

[0150] En injectant du courant dans un circuit reliant deux électrodes séparées par une couche d'une composition à tester, et en mesurant la différence de potentiel entre ces électrodes, il est possible d'en déduire la résistivité de la composition à tester. Pour un atelier de mesure de 1 m 2 , avec 10 cm de hauteur de composition à tester entre les électrodes, le calcul part du champ électrique E :

[0151] [Math 1]

M - p Ί [0152] autrement dit, en considérant l'axe des x sur la hauteur de composition à tester, et sans tenir compte du signe :

[0153] [Math 2]

[0154] ce qui est équivalent à : [0155] [Math 3]

[0156] Avec S = 1 m 2 et une hauteur dx de 0,1 m, la résistivité de la composition à tester s'écrit : [0157] [Math 4] [0158] On détermine si le courant d'injection sera suffisant :

[0159] [Math 5]

[0160] Le générateur utilisé pour le courant d'injection est un générateur « MITIU » 100 V - 5 A - 100 VA. [0161] On peut donc s'attendre à une injection de l'ordre de 300 mA, ce qui est une grandeur suffisante pour une mesure significative.

[0162] Matériel nécessaire par atelier : - 4 planches PVC de longueur 140 cm, de hauteur 30 cm et assez épaisses pour ne pas se déformer lors du remplissage. Ces planches sont pourvues d'encoches pour assurer le montage et peuvent comporter un trait repère permettant de réaliser une épaisseur constante de 10 cm de composition à tester à partir du sol. Une fois assemblées, ces planches forment une surface carrée de 1 m 2 ;

- 2 rectangles de moustiquaire, par exemple en aluminium, d'au moins 100 cm x 140 cm ;

- Eventuellement un peu de sable pour recouvrir le fond de chaque cadre si le cadre ne peut pas être posé sur du sol naturel ;

- Un système d'arrosage des graviers.

[0163] Construction des ateliers 11 :

[0164] Comme illustré sur la fig.3, un cadre carré 12 de surface au sol de 1 m 2 et de hauteur 30 cm est formé avec les 4 planches PVC. Un premier rectangle de moustiquaire 14 est positionné entre le cadre 12 et le sol ou la couche de sable d'environ 0,5 cm d'épaisseur 13 de sorte à dépasser du cadre sur un côté d'environ 20 cm pour permettre le branchement. Le cadre est rempli de 10 cm d'épaisseur de composition à tester 15 selon l'invention, le cas échéant jusqu'au trait repère.

[0165] La mesure de la résistance au contact est réalisée avec une électrode de type « pied d'homme» sur laquelle est appliqué un poids suffisant pour assurer une pression. A l'issue de la mesure, l'épaisseur homogène de 10 cm de composition à rester 15 est rétablie. Le second rectangle de moustiquaire 16 est installé à la surface de la composition à tester 15, de façon à dépasser du cadre comme le premier rectangle de moustiquaire d'environ 20 cm pour connecter le circuit de mesure.

[0166] Le cadre est rempli d'environ 10 cm d'épaisseur de gravier 17, par exemple de granulats de fixation, pour assurer une bonne pression sur le second rectangle de moustiquaire 16. La mesure de résistivité est réalisée entre les deux rectangles de moustiquaire 14 et 16. Une mesure est réalisée en conditions sèches, et une mesure est réalisée après arrosage du gravier. Après la mesure en conditions humides, une fois le gravier 17 et le second rectangle de moustiquaire 16 retirés, la mesure avec électrode « pied d'homme » décrite ci-avant est réitérée.

[0167] 1.2) Essai de drainabilité

[0168] Un essai au drainomètre est réalisé sur les différents ateliers (voir le paragraphe relatif à la « construction des ateliers ») afin de mesurer la vitesse de percolation de l'eau dans la composition drainante. Cet essai a été réalisé avec un drainomètre de chantier selon la norme NF EN 12697-40 (novembre 2012). Pour maintenir le drainomètre sur le complexe, des poids ont été appliqués. [0169] 1.3) Suivi de la végétation dans le temps

[0170] Les ateliers, préparés selon le paragraphe « construction des ateliers » ci-dessus, ont été installés en extérieur et un suivi dans le temps entre début mai et fin octobre (1 semaine, 2 semaines, 1 mois, 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5 mois, 6 mois, 7 mois) a été réalisé afin d'observer les éventuelles pousses de végétaux à la surface de la composition drainante testée selon l'invention.

[0171] 1.4) Pourcentage de vides communicants de la couche drainante

[0172] Lors de la préparation de la couche drainante selon l'invention, la masse des matériaux utilisés pour remplir le volume donné de la planche d'essai 11 permet de déterminer la masse volumique en place.

[0173] Cette masse volumique en place est comparée avec la masse volumique réelle du mélange granulaire formant la couche drainante afin d'estimer le pourcentage en vides communicants de cette couche drainante.

[0174] Le pourcentage de vides communicants est déterminé par la procédure interne suivante, inspirée de la norme NF P 98-254-2 (avril 1993). Le principe de cette détermination est de déterminer le volume d'eau à verser au refus sur la face supérieure d'un échantillon de volume géométrique connu, dont les autres faces ont été préalablement étanchées. L'essai est réalisé à température ambiante entre 15°C et 25°C, et le résultat est la moyenne d'au moins deux essais.

[0175] L'essai est réalisé comme suit :

L'échantillon à tester est une éprouvette cylindrique, avec au minimum 150mm de diamètre, et une hauteur correspondant à la hauteur d'application.

Le corps d'épreuve est mesuré en hauteur et diamètre pour vérifier son volume V avec au minimum 5 mesures de hauteur (h) et diamètre (D) à 0,1mm près. Le volume de l'éprouvette est calculé.

Etancher le corps d'épreuve sans remplir les vides latéraux, avec par exemple un film pastique, du ruban adhésif ; etc...

Peser le corps d'épreuve étanché : masse Ml à 0,1g près.

Verser ensuite lentement sur la surface supérieure de l'échantillon de l'eau jusqu'à refus. Attendre 5min et répéter l'opération si nécessaire.

Peser l'échantillon ainsi traité : masse M2 à 0,1g près.

[0176] Le résultat est calculé comme suit :

Masse d'eau ajoutée : M = M2 - Ml

Volume de l'éprouvette : V= p x (D/2) 2 x h Volume d'eau percolée :v = M / pe, la densité de l'eau (pe) entre 15°C et 25°C étant = 1 g/cm 3 . Pourcentage de vides communicants : Pc = v / V x 100.

[0177] 2. Matières premières

[0178] Les matières premières suivantes ont été testées pour réaliser les compositions drainantes selon l'invention :

[0179] [Tableau 2]

[0180] La répartition granulométrique des granulats minéraux naturels utilisés pour les essais est la suivante:

[0181] [Tableau 3]

[0182] 3. Compositions drainantes testées et mises en œuyre

[0183] 3.1) Compositions testées

[0184] Cinq compositions de compositions drainantes selon l'invention ont été préparées et sont illustrées dans le tableau 4 ci-dessous (les pourcentages sont donnés en masse par rapport à la masse totale de la composition). [0185] [Tableau 4]

[0186] 3.2) Mise en œuvre de la couche drainante

[0187] Les différents matériaux entrant dans la composition de la couche drainante ont été pesés et introduits dans l'ordre suivant : granulats, puis liant dans un malaxeur de laboratoire à béton de la marque DZ 100 VS de Diem commercialisée par la société IGM pour les Ex. 2 à 5 et dans un malaxeur de laboratoire à enrobé de la marque Rosenbud Guedu commercialisée par la société IGM pour l'Ex.l.

[0188] Les paramètres du procédé sont les suivants :

[0189] Enrobage à chaud (Ex.l) : suivant la norme NF EN 12697-35, temps maximal de malaxage inférieur à 3 minutes, température respectant les consignes de malaxage en laboratoire). [0190] Enrobage à froid (Ex.2-5) : temps de malaxage jusqu'à homogénéisation du mélange, température : ambiante.

[0191] L'enrobé ainsi formé a ensuite été placé dans un bac comme cela a été décrit plus haut au paragraphe 1.1, sous-paragraphe « construction des ateliers ».

[0192] 4. Résultats [0193] Les résultats des essais menés figurent dans le tableau 5 ci-dessous.

[0194] [Tableau 5]

[0195] RAS = rien à signaler, à savoir aucune pousse de végétaux et/ou graminées n'a été observée.

[0196] Comme le montre ce tableau 5, on peut observer que sur les cinq compositions testées, il y a eu, pour deux compositions, quelques repousses de végétaux qui toutefois n'ont pas perduré. En effet, ces repousses ont disparu après quelques jours du fait notamment de l'absence d'eau. Par conséquent, les compositions drainantes selon l'invention permettent de limiter, voire même d'empêcher la pousse de végétaux et/ou graminées. L'usage de produit phytosanitaire n'a pas été nécessaire sur au moins la période testée, à savoir 6 mois (période printemps/été).

[0197] De plus, hormis pour l'Ex.2, les compositions drainantes selon l'invention sont aptes à former des chemins de détection des postes de transformation électriques du Réseau de Transport d'Electricité (RTE). La mesure de résistivité en phase humide est en effet supérieure à 3000 W.PΊ.

[0198] Bien entendu, diverses autres modifications peuvent être apportées à l'invention dans le cadre des revendications annexées.