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Title:
COOLING AND FLAME-RETARDANT LUBRICATING COMPOSITION FOR A PROPULSION SYSTEM OF AN ELECTRIC OR HYBRID VEHICLE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/011889
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a composition for lubricating a propulsion system of an electric or hybrid vehicle, comprising at least one base oil and at least one flame retardant of formula (I) RF-L-RH (I), where RF is a perfluorinated or partially fluorinated group, RH is a hydrocarbon group, and L is a linking agent. The invention also relates to the use of at least one flame retardant of formula (I) in a lubricating composition for a propulsion system of an electric or hybrid vehicle comprising at least one battery, in order to impart flame-retardant properties thereto. Finally, the invention relates to a method for cooling and fireproofing a battery of a propulsion system of an electric or hybrid vehicle, comprising at least one step of bringing at least one battery, in particular a lithium-ion or nickel-cadmium battery, into contact with a composition according to the invention.

Inventors:
LACROIX ERIC (FR)
CHINA PHILIPPE (FR)
RONDELEZ FRANCIS (FR)
Application Number:
PCT/EP2019/068617
Publication Date:
January 16, 2020
Filing Date:
July 10, 2019
Export Citation:
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Assignee:
TOTAL MARKETING SERVICES (FR)
International Classes:
C10M135/02; C10M105/52; C10M105/54; C10M105/72; C10M105/74; C10M131/02; C10M131/04; C10M131/10; C10M137/04
Domestic Patent References:
WO2002008378A12002-01-31
WO2011113851A12011-09-22
WO2018078024A12018-05-03
WO1997021425A11997-06-19
WO2015116496A12015-08-06
Foreign References:
US20120157362A12012-06-21
US20160248061A12016-08-25
US20180079990A12018-03-22
Other References:
DATABASE WPI Week 201267, Derwent World Patents Index; AN 2012-M44304, XP002789196
Attorney, Agent or Firm:
BONNET, Maïwenn (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Composition de lubrification d’un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, comprenant au moins une huile base et au moins un retardateur de flammes répondant à la formule (I)

RF-L-RH (I)

dans laquelle

RF est un groupe perfluoré ou partiellement fluoré, en particulier comportant de 1 à 22, de préférence de 1 à 20, encore plus préférentiellement de 1 à 16 atomes de carbone,

RH est un groupe hydrocarboné, en particulier comportant de 1 à 22, de préférence de 1 à 20, encore plus préférentiellement de 1 à 16 atomes de carbone, et

L est un linker.

2. Composition selon la revendication 1, caractérisée en ce que RH comporte entre 3 et 22 atomes de carbone, plus préférentiellement entre 3 et 18, par exemple entre 5 et 15, voire entre 10 et 15 atomes de carbone.

3. Composition selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que RF est un groupe (Ci-Ci6)alkyle perfluoré ou partiellement fluoré, éventuellement interrompu par un ou deux hétéroatomes choisis parmi un atome d’azote et un atome d’oxygène et RH est un groupe (Ci-Ci5)alkyle, notamment (C3-Ci5)alkyle, ou (C2-Ci5)alkényle, ledit groupe étant éventuellement substitué par un cycle hydrocarboné tel que le groupe (C3-C6)cycloalkyle, phényle ou benzyle.

4. Composition selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que L est choisi parmi les groupes divalents suivants : -CH2-, -CH=CH-, -O-, -S- ou -P04-.

5. Composition selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que le retardateur de flammes de formule (I) est présent dans une teneur comprise entre 0,5 % et 40 % en poids, par rapport au poids total de la composition, en particulier dans une teneur comprise entre 2 % et 30 % en poids, encore plus particulièrement dans une teneur comprise entre 2 % et 20 % en poids, avantageusement entre 3 % et 10 % en poids.

6. Composition selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que la composition met en œuvre au moins une huile de base présentant une viscosité cinématique mesurée à 100 °C selon la norme ASTM D445 allant de 1,5 à 8 mm2/s, en particulier de 1,5 à 6,1 mm2/s, plus particulièrement de 1,5 à 4,1 mm2/s, encore plus particulièrement de 1,5 à 2,1 mm2/s.

7. Composition selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que l’huile de base est choisie parmi les huiles synthétiques, telles certains esters d’acides carboxyliques et d’alcools, parmi les polyalphao lé fines, et parmi les polyalkylène glycol obtenus par polymérisation ou copolymérisation d’oxydes d’alkylène comprenant de 2 à 8 atomes de carbone, en particulier de 2 à 4 atomes de carbone.

8. Composition selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que ladite composition comprend de 60 % à 99,5 % en poids, de préférence de 70 % à 98 % en poids, par exemple de 80 % à 99,5 % en poids, encore plus préférentiellement de 80% à 98% en poids, avantageusement de 90% à 97% en poids d’huile de base, ou mélange d’huiles de base, présentant une viscosité cinématique mesurée à 100 °C selon la norme ASTM D445 allant de 1,5 à 8 mm¾, par rapport au poids total de la composition.

9. Composition selon l’une quelconque des revendications précédentes, ladite composition comprenant en outre au moins un additif choisi parmi les modificateurs de frottements, les détergents, les additifs anti-usure, les additifs extrême-pression, les dispersants, les antioxydants, les améliorants du point d’écoulement, les anti-mousse et leurs mélanges.

10. Composition selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce qu’elle comprend en outre au moins un inhibiteur de radicaux et/ou au moins un retardateur de flammes additionnel, différent du retardateur de flammes de formule (I) telle que définie selon Tune quelconque des revendications 1 à 4.

11. Composition selon la revendication précédente, caractérisée en ce que l’inhibiteur de radicaux est choisi parmi les composés se présentant sous la forme d’un phosphore pentavalent de la famille des phosphates ou des phosphazènes ou sous la forme d’un phosphore trivalent de la famille des phosphites et le retardateur de flammes additionnel est choisi parmi les composés halogénés autres que fluorés.

12. Utilisation d’au moins un retardateur de flammes de formule (I) telle que défini selon Tune quelconque des revendications 1 à 4, dans une composition de lubrification pour système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, comportant au moins une batterie, pour lui conférer des propriétés de résistance à l’inflammation.

13. Utilisation selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la composition comprend en outre au moins un inhibiteur de radicaux et/ou au moins un retardateur de flammes additionnel, en particulier tels que définis selon la revendication 10.

14. Utilisation selon l’une des revendications 12 ou 13, caractérisée en ce que le retardateur de flammes de formule (I) est présent dans la composition dans une teneur comprise entre 0,5 % et 40 % en poids, par rapport au poids total de la composition, en particulier dans une teneur comprise entre 2 % et 30 % en poids, encore plus particulièrement dans une teneur comprise entre 2 % et 20 % en poids, avantageusement entre 3 % et 10 % en poids.

15. Procédé de refroidissement et d’ignifugation d’une batterie d’un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, comprenant au moins une étape de mise en contact d’au moins une batterie, en particulier une batterie Lithium-ion ou Nickel-Cadmium, avec une composition telle que décrite selon l’une quelconque des revendications 1 à 11.

16. Procédé selon la revendication 15, caractérisé en ce que ladite au moins une batterie est en immersion ou semi-immersion, statique ou en circulation, dans ladite composition ou ladite composition est mise en contact direct avec les batteries par injection, jet, par sprayage ou encore par formation d’un brouillard à partir de ladite composition sous pression et par gravité sur la baterie.

Description:
COMPOSITION DE LUBRIFICATION REFROIDISSANTE ET IGNIFUGEANTE POUR SYSTEME DE PROPULSION D'UN

VEHICULE ELECTRIQUE OU HYBRIDE

La présente invention concerne le domaine des compositions lubrifiantes pour un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride. Elle vise ainsi à proposer une composition dotée à la fois de propriétés de lubrification vis-à-vis de la transmission du système de propulsion, de refroidissement de l’électronique de puissance et de la batterie, et des deux propriétés combinées vis-à-vis du moteur dans un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride. La composition présente en outre des propriétés de résistance à l’inflammation, ce qui présente son utilité vis-à-vis des batteries. Autrement dit, la présente invention vise en particulier à proposer un moyen de refroidir les batteries de véhicules électriques ou hybrides via un fluide pouvant refroidir mais aussi retarder et/ou éviter la propagation du feu.

L’évolution des normes internationales pour la réduction des émissions de C0 2 , mais également pour la diminution de la consommation d’énergie, pousse les constructeurs automobiles à proposer des solutions alternatives aux moteurs à combustion.

L’une des solutions identifiées par les constructeurs automobiles consiste à remplacer les moteurs à combustion par des moteurs électriques. Les recherches pour la réduction des émissions de C0 2 ont donc mené au développement des véhicules électriques par un certain nombre de compagnies automobiles.

Par « véhicule électrique » au sens de la présente invention, on entend un véhicule comprenant un moteur électrique comme unique moyen de propulsion à l’inverse d’un véhicule hybride qui comprend un moteur à combustion et un moteur électrique comme moyens de propulsion combinés.

Par « système de propulsion » au sens de la présente invention, on entend un système comprenant les pièces mécaniques nécessaires à la propulsion d’un véhicule électrique. Le système de propulsion englobe ainsi plus particulièrement un moteur électrique comprenant l’ensemble rotor- stator, de l’électronique de puissance (dédié à la régulation de la vitesse), une transmission et une batterie.

D’une manière générale, il est nécessaire de mettre en œuvre, dans les véhicules électriques ou hybrides, des compositions pour répondre à la contrainte de lubrification et/ou de refroidissement des différentes pièces du système de propulsion rappelées ci-dessus. Pour ce qui est du moteur électrique lui-même, la composition lubrifiante joue un rôle à la fois de lubrification et de refroidissement. Pour ce qui est de l’électronique de puissance, la composition permet le refroidissement. La transmission est lubrifiée par la composition et enfin les batteries sont refroidies par ladite composition.

La composition lubrifiante selon l’invention, tout en assurant le refroidissement de la batterie, garantit la sécurité des batteries.

La composition selon l’invention joue ainsi le rôle multiple de refroidissement, de lubrification et de résistance à l’inflammation.

Les compositions lubrifiantes, dites encore « les lubrifiants », sont communément mises en œuvre dans les systèmes de propulsion tels que les moteurs électriques à des fins principales de réduction des forces de frottement entre les différentes pièces métalliques en mouvement dans les moteurs. Elles sont en outre efficaces pour prévenir une usure prématurée voire un endommagement de ces pièces, et en particulier de leur surface.

Pour ce faire, une composition lubrifiante est classiquement composée d’une ou plusieurs huiles de base, auxquelles sont généralement associés plusieurs additifs dédiés à stimuler les performances lubrifiantes des huiles de base, comme par exemple des additifs modificateurs de frottement.

D’autre part, les systèmes de propulsion électriques génèrent de la chaleur pendant leur fonctionnement via le moteur électrique, l’électronique de puissance et les batteries. La quantité de chaleur générée étant supérieure à la quantité de chaleur normalement dissipée à l’environnement, il est nécessaire d’assurer un refroidissement du moteur, de l’électronique de puissance et des batteries. De manière générale, le refroidissement s’effectue sur plusieurs parties du système de propulsion générant de la chaleur et/ou les parties dudit système sensibles à la chaleur, afin d’éviter d’atteindre des températures dangereuses, et notamment l’électronique de puissance et les batteries.

Traditionnellement, il est connu de refroidir les moteurs électriques par l’air ou par l’eau, éventuellement associée à du glycol. Ces refroidissements ne sont pas optimum, voire insuffisants avec les nouvelles évolutions du système de propulsion des véhicules électriques et hybrides.

On connaît par ailleurs des retardateurs de flammes pouvant être mis œuvre dans des fluides, y compris huileux, notamment pour des applications industrielles. Toutefois, certaines huiles quasiment ininflammables sont généralement composées d’halogénés lourds tels que des polychlorotrifluoroéthylènes (PCTFE). Par ailleurs, certains fluides organiques perfluorés de type éther ou cétone sont également connus comme fluide de refroidissement pour le système de propulsion des véhicules électriques.

Ces composés halogénés sont très chers et leur utilisation n’est pas privilégiée pour des raisons règlementaires et environnementales. De plus, ces composés halogénés ont une densité élevée qui s’ajoutent à la masse de la batterie et qui aurait pour conséquence finale de réduire l’autonomie du véhicule.

Malgré les systèmes de refroidissement connus dans le domaine de la lubrification des systèmes de propulsion des véhicules électriques ou hybrides, le risque ne peut être complètement écarté de voir la batterie surchauffer au niveau d’une cellule, ce qui peut conduire à une explosion et à un embrasement global de la batterie, appelé « effet emballement ». C’est en particulier ce qui peut être à craindre dans le fonctionnement d’une batterie Li-ion ou Ni-Cd, en particulier visées dans le cadre de la présente invention.

La présente invention vise précisément à proposer une nouvelle composition permettant de satisfaire simultanément la lubrification et le refroidissement des éléments du système de propulsion susmentionnés d’une part, ainsi que d’autre part d’assurer la sécurité des batteries, en particulier les batteries Lithium-ion (Li-ion) ou Nickel-Cadmium (Ni-Cd), en conférant une propriété de résistance à l’inflammation.

Plus précisément, les inventeurs ont découvert qu’il est possible d’assurer la fonction multiple de lubrification, de refroidissement, ainsi que de résistance à l’inflammation pour un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, en mettant en œuvre au moins un retardateur de flammes, et plus particulièrement un retardateur de flammes fluoré de formule (I) telle que définie ci-après, dans une huile de base.

La composition ainsi formée peut être mise en contact direct avec le système de propulsion et refroidir le moteur, l’électronique de puissance et la batterie par le biais de ce contact direct de ladite composition sur ces organes, tout en assurant une sécurité accrue en cas d’emballement de ladite batterie.

La composition ainsi en contact direct avec ces organes apporte un meilleur refroidissement que les refroidissements conventionnels par air et en contact indirect par eau. Cette mise en contact direct permet une meilleure dissipation de la chaleur. En effet, le refroidissement par air permet un refroidissement direct mais l’air est un très mauvais fluide de dissipation de la chaleur. A l’inverse, l’eau est un fluide performant pour le refroidissement mais n’est pas compatible avec un contact direct avec le moteur, l’électronique de puissance et la batterie.

Ainsi, la présente invention concerne, selon un premier de ses aspects, une composition de lubrification d’un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride comprenant au moins une huile de base et au moins un retardateur de flammes répondant à la formule (I)

RF-L-RH (I)

dans laquelle

R F est un groupe perfluoré ou partiellement fluoré, en particulier comportant de 1 à 22, de préférence de 1 à 20, encore plus préférentiellement de 1 à 16 atomes de carbone,

R H est un groupe hydrocarboné, en particulier comportant de 1 à 22, de préférence de 1 à 20, encore plus préférentiellement de 1 à 16 atomes de carbone, et

L est un linker.

La présente invention concerne également l’utilisation d’au moins un retardateur de flammes répondant à la formule (I)

RF-L-RH (I)

dans laquelle

R F est un groupe perfluoré ou partiellement fluoré, en particulier comportant de 1 à 22, de préférence de 1 à 20, encore plus préférentiellement de 1 à 16 atomes de carbone,

R H est un groupe hydrocarboné, en particulier comportant de 1 à 22, de préférence de 1 à 20, encore plus préférentiellement de 1 à 16 atomes de carbone, et

L est un linker,

dans une composition de lubrification pour système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, comportant au moins une batterie, pour lui conférer des propriétés de résistance à l’inflammation.

Plus particulièrement, la composition lubrifiante, ainsi additivée, est destinée à être mise en contact direct avec les batteries des véhicules électriques, notamment les batteries Li-ion ou batterie Ni-Cd, qui sont notamment en immersion ou semi-immersion, statique ou en circulation, dans ladite composition lubrifiante additivée, ou composition selon l’invention, ou encore directement pulvérisée sous forme de spray, jet ou brouillard d’huile.

Des composés fluorés, et notamment sous forme de composés fluorés diblocs sont décrits dans le document WO 97/21425. Toutefois, ces composés fluorés sont décrits comme agents dispersants permettant de contrôler la biodisponibilité et l’efficacité de composés lipophiles, dans des émulsions. Aucune application conforme à la présente invention n’y est décrite ni suggérée.

Une composition selon l’invention permet de refroidir efficacement la batterie, l’électronique de puissance et le moteur présents dans un véhicule électrique ou hybride.

Également, une composition selon l’invention permet de retarder ou d’éviter l’emballement thermique, voire la propagation du feu en cas d’inflammation d’une des cellules de la batterie.

Une composition selon l’invention permet en outre d’assurer la lubrification du système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, et plus particulièrement le moteur électrique lui-même et la transmission.

Avantageusement, une composition selon l’invention permet d’assurer la lubrification de la transmission, en particulier le réducteur, d’un véhicule électrique ou hydride.

Ainsi, cette composition unique selon l’invention permet d’assurer à la fois le refroidissement du moteur, de l’électronique de puissance et de la batterie et sa sécurisation au feu, en retardant et/ou en évitant la propagation du feu, en particulier en cas d’explosion et/ou d’embrasement de la batterie, notamment une batterie Li-ion ou Ni-Cd, ainsi que la lubrification du moteur électrique, de la transmission, en particulier le réducteur, dans un véhicule électrique ou hybride.

L’invention concerne encore un procédé de refroidissement et d’ignifugation d’une batterie d’un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, comprenant au moins une étape de mise en contact d’au moins une batterie, en particulier une batterie Lithium-ion ou Nickel-Cadmium, avec une composition selon l’invention. D’autres caractéristiques, variantes et avantages de la mise en œuvre d’une composition selon l’invention ressortiront mieux à la lecture de la description, et de la figure qui suivent, données à titre illustratif et non limitatif de l’invention.

Dans le cadre de la présente invention, il pourra être utilisé indifféremment les termes « ignifugeant », apte à la « sécurisation au feu », « retardateur de flammes », « retardant et/ou évitant la propagation du feu » ou « résistant à l’inflammation ». Tous ces termes qualifient les composés présentant la capacité à sécuriser un objet face à la survenue d’une explosion ou d’un embrasement, en particulier suite à une surchauffe.

Dans la suite du texte, les expressions « compris entre ... et ... », « allant de ... à ... » et « variant de ... à ... » sont équivalentes et entendent signifier que les bornes sont incluses, sauf mention contraire.

L’expression « comportant un » doit être comprise comme étant synonyme de « comportant au moins un », sauf si le contraire est spécifié.

La figure 1 est une représentation schématique d’un système de propulsion électrique ou hybride.

COMPOSITION

Comme indiqué précédemment, une composition selon l’invention comprend au moins une huile de base ou base fluide comme explicité ci-après, et un retardateur de flammes répondant à la formule (I), définie en détail ci-après.

Plus particulièrement, une composition selon l’invention présente une viscosité cinématique, mesurée à l00°C selon la norme ASTM D445, comprise entre 2 et 8 mm 2 /s, de préférence entre 3 et 7 mm 2 /s.

Huile de base

Une composition selon l’invention met en œuvre au moins une huile de base, en particulier une base fluide formée d’au moins une huile de base présentant une viscosité cinématique, mesurée à 100 °C selon la norme ASTM D445, allant de 1,5 à 8 mm 2 /s, en particulier de 1,5 à 6,1 mm 2 /s, plus particulièrement de 1,5 à 4,1 mm 2 /s, encore plus particulièrement de 1,5 à 2,1 mm 2 /s. Cette huile de base peut être un mélange de plusieurs huiles de base, à savoir un mélange de 2, 3 ou 4 huiles de base.

Dans la suite du texte, on désignera sous l’appellation « base fluide », l’huile ou le mélange d’huiles de base, présentant une viscosité cinématique mesurée à l00°C selon la norme ASTM D445 allant de 1,5 à 8 mm 2 /s.

L’huile de base utilisée dans une composition lubrifiante selon l’invention peut être choisie parmi les huiles d’origines minérales ou synthétiques appartenant aux groupes I à V selon les classes définies dans la classification API (ou leurs équivalents selon la classification ATIEL) et présentées dans le tableau A ci-dessous ou leurs mélanges, pour autant que l’huile ou mélange d’huiles présente la viscosité souhaitée précitée.

Tableau A

Les huiles de base minérales incluent tous types d’huiles de base obtenues par distillation atmosphérique et sous vide du pétrole brut, suivies d’opérations de raffinage telles qu’ extraction au solvant, désalphatage, déparaffinage au solvant, hydrotraitement, hydrocraquage, hydroisomérisation et hydrofïnition. Des mélanges d’huiles synthétiques et minérales, pouvant être biosourcées, peuvent également être employés.

Il n’existe généralement aucune limitation quant à l’emploi d’huiles de base différentes pour réaliser les compositions selon l’invention, si ce n’est qu’elles doivent, outre répondre au critère de viscosité précité, avoir des propriétés, notamment d’indice de viscosité, de teneur en soufre ou de résistance à l’oxydation, adaptées à une utilisation pour des systèmes de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride.

Selon un mode de réalisation, la ou les huiles de base d’une composition selon l’invention sont des huiles hydrocarbonées, de préférence sont des alcanes.

Toujours selon ce mode de réalisation, la ou les huiles de base peuvent être choisies parmi les alcanes comprenant au moins 8 atomes de carbone, par exemple entre 8 et 22 atomes de carbone, de préférence entre 15 et 22 atomes de carbone. Par exemple, il peut s’agir d’ alcanes en CVC22, de préférence en C15-C22.

Les huiles de bases des compositions selon l’invention peuvent également être choisies parmi les huiles synthétiques, telles certains esters d’acides carboxyliques et d’alcools, parmi les polyalphao lé fines (PAO), et parmi les polyalkylène glycol (PAG) obtenus par polymérisation ou copolymérisation d’oxydes d’alkylène comprenant de 2 à 8 atomes de carbone, en particulier de 2 à 4 atomes de carbone.

Les PAO utilisées comme huiles de base sont par exemple obtenues à partir de monomères comprenant de 4 à 32 atomes de carbone, par exemple à partir d’octène ou de décène.

La masse moléculaire moyenne en poids de la PAO peut varier assez largement. De manière préférée, la masse moléculaire moyenne en poids de la PAO est inférieure à 600 Da. La masse moléculaire moyenne en poids de la PAO peut également aller de 100 à 600 Da, de 150 à 600 Da, ou encore de 200 à 600 Da.

Par exemple, les PAO mises en œuvre dans le cadre de l’invention, présentant une viscosité cinématique, mesurée à 100 °C selon la norme ASTM D445, allant de 1,5 à 8 mm 2 /s sont vendues commercialement par Ineos sous les marques Durasyn ® 162, Durasyn ® 164, Durasyn ® 166 et Durasyn ® 168. Les esters d’acides carboxyliques et d’alcools sont par exemples des diesters de formule (II) :

R a -C(0)-0-([C(R) 2 ] n -0) s -C(0)-R b

(I)

dans laquelle :

- R représentent, indépendamment les uns des autres, un atome d’hydrogène ou un groupe (Cl-C5)alkyle, linéaire ou ramifié, en particulier un groupe méthyle, éthyle ou propyle, notamment méthyle ;

- s vaut 1, 2, 3, 4, 5 ou 6 ;

- n vaut 1 , 2 ou 3 ; étant entendu que, lorsque s est différent de 1 , n peuvent être identiques ou différents ; et

- R a et R b , identiques ou différents, représentent indépendamment les uns des autres, des groupements hydrocarbonés, saturés ou insaturés, linéaires ou ramifiés, présentant un enchaînement linéaire de 6 à 18 atomes de carbone.

De préférence, lorsque s et n sont identiques et valent 2, au moins l’un des groupe R représente un groupe (Ci-Cs)alkylc, linéaire ou ramifié ; et lorsque s vaut 1 et n vaut 3, au moins l’un des groupes R lié au carbone en position bêta des atomes d’oxygène des fonctions esters représente un atome d’hydrogène.

Avantageusement, l’huile ou les huiles de base de la composition selon l’invention sont choisies parmi les polyalphaoléfïnes (PAO).

De préférence, une composition selon l’invention comprend une base fluide formée d’une ou plusieurs huiles de base présentant une viscosité cinématique mesurée à 100 °C selon la norme ASTM D445 comprise entre 1,5 et 8 mm 2 /s.

Autrement dit, une composition selon l’invention peut être exempte d’huile de base ou mélange d’huiles de base ne répondant pas au critère de viscosité cinématique mesurée à 100 °C selon la norme ASTM D445, en particulier exempte d’huile ou de mélange d’huiles de base présentant une viscosité supérieure à 9 mm¾.

En particulier, l’huile de base peut être choisie parmi les alcanes comprenant au moins 8 atomes de carbone, par exemple entre 8 et 22 atomes de carbone, de préférence entre 15 et 22 atomes de carbone ou parmi les huiles synthétiques de type esters d’acides carboxyliques et d’alcools, polyalphao lé fines (PAO), ou polyalkylène glycol (PAG) obtenus par polymérisation ou copolymérisation d’oxydes d’alkylène comprenant de 2 à 8 atomes de carbone, en particulier de 2 à 4 atomes de carbone.

Il appartient à l’homme du métier d’ajuster la teneur en base fluide à mettre en œuvre dans une composition selon l’invention pour atteindre la viscosité souhaitée pour la composition.

Comme indiqué précédemment, la base fluide procure le potentiel lubrifiant et refroidissant de la composition selon l’invention. En particulier, la fluidité de la base assure notamment de bonnes propriétés de refroidissement lors de la mise en œuvre de la composition au contact des batteries d’un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hydride.

Les propriétés de refroidissement de la composition sont encore avantageusement accrues par le cisaillement appliqué à la composition au niveau de l’injection qui amène le fluide à un niveau de viscosité plus faible qu’au repos.

En particulier, une composition selon l’invention comprend de 60 % à 99,5 % en poids, de préférence de 70 % à 98 % en poids, par exemple de 80 % à 99,5 % en poids, encore plus préférentiellement de 80% à 98% en poids, avantageusement de 90% à 97% en poids d’huile de base, ou mélange d’huiles de base, présentant une viscosité cinématique mesurée à 100 °C selon la norme ASTM D445 allant de 1,5 à 8 mm 2 /s, par rapport au poids total de la composition.

Retardateur de flammes

Dans le cadre de la présente invention, au moins un retardateur de flammes est incorporé dans la composition lubrifiante d’un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, répondant à la formule (I)

RF-L-RH (I)

dans laquelle

R F est un groupe perfluoré ou partiellement fluoré,

R H est un groupe hydrocarboné, et

L est un linker.

Dans le cadre de la présente invention, le terme « groupe partiellement fluoré » signifie qu’au moins 60% des atomes d’hydrogène dans le groupe concerné ont été remplacés par des atomes de fluor, par exemple entre 60 et 80%. Sans que la demanderesse ne soit tenue par aucune théorie, il est décrit que la présence d’au moins un retardateur de flammes de formule (I) est apte à former des micelles dans la composition lubrifiante. En cas de chauffage susceptible d’être provoqué par un feu, les micelles seront présentes à la surface de la composition, permettant de lutter contre le feu.

Selon un mode de réalisation particulier, le groupe R F comporte entre 1 et 22, de préférence entre 1 et 20, plus particulièrement entre 1 et 16 atomes de carbone. Ledit groupe peut éventuellement être interrompu par 1 à 4 hétéroatomes choisis parmi un atome d’azote et un atome d’oxygène. Ce groupe peut par ailleurs être linéaire ou ramifié.

Avantageusement il s’agit d’un groupe (Ci-Ci 6 )alkyle perfluoré ou partiellement fluoré, éventuellement interrompu par un ou deux hétéroatomes choisis parmi un atome d’azote et un atome d’oxygène.

Un tel groupe R F peut par exemple être choisi parmi les groupes suivants :

• CF 3 (CF 2 ) m -,

• C(CF 3 ) 3 (CF 2 ) m -,

• (CF 3 ) 2 CF(CF 2 ) m -,

• (CF 3 ) 2 CF-, et

• (CF 3 )CF 2 -,

• (CF 3 )(CF 2 ) 3 -,

avec m étant un nombre entier pouvant être compris entre 1 et 15, m étant un nombre entier compris entre 0 et 14.

Ces exemples ne sont pas limitatifs.

Selon un autre mode de réalisation particulier, le groupe R H comporte entre 1 et 22 atomes de carbone, de préférence entre 1 et 20, encore plus préférentiellement entre 1 et 16 atomes de carbone. Selon un mode de réalisation particulier, ce groupe R H peut comprendre entre 1 et 4 hétéroatomes choisis parmi un atome d’azote et un atome d’oxygène. Ce groupe peut par ailleurs être linéaire ou ramifié. Il peut par ailleurs être saturé ou comprendre de 1 à 4 insaturations.

Selon un autre mode de réalisation, le groupe R H peut de préférence comporter entre 3 et 22 atomes de carbone, plus préférentiellement entre 3 et 18, par exemple entre 5 et 15, voire entre 10 et 15 atomes de carbone. Avantageusement il s’agit d’un groupe (Ci-Cis)alkyle, notamment fC 3 - C 1 5 )al kylc), ou (C 2 -Ci5)alkényle, ledit groupe étant éventuellement substitué par un cycle hydrocarboné tel que le groupe (C3-C6)cycloalkyle, phényle ou benzyle.

Un tel groupe R H peut notamment être choisi parmi les groupes suivants, sans toutefois s’y limiter :

• -(CH 2 )„CH 3 ,

• -(CH 2 )pC 6 H 4 ,

• -(CH 2 ) q O(CH 2 ) r CH 3 , et

• -(CH 2 ) s C=C(CH 2 ) t CH 3

avec n étant un nombre entier pouvant être compris entre 1 et 21, par exemple entre 2 et 21, en particulier entre 7 et 21, p étant compris entre 1 et 16, en particulier entre 2 et 10, q et r étant indépendamment compris entre 1 et 16, avec q+r étant inférieur ou égal à 21 et avantageusement supérieur à 7, s et t étant indépendamment compris entre 1 et 16, avec s+t étant inférieur ou égal à 19 et avantageusement supérieur à 5.

Le linker L peut notamment être choisi parmi les groupes divalents suivants : -CH 2 -, -CH=CH-, -O-, -S- ou -P0 4 -

Selon un mode de réalisation particulier, le retardateur de flammes peut être choisi parmi les composés de formule (I) dans laquelle R F est un groupe (C 2 -Ci 2 )alkyle perfluoré ou partiellement fluoré, R H est un groupe (Ci-Ci 2 )alkyle, notamment (C 3 - Ci 2 )alkyle, en particulier (C 6 -Ci 2 ) alkyle ou (C 2 -Ci 2 )alkényle, en particulier (C 6 - Ci 2 )alkényle, ledit groupe étant éventuellement substitué par un cycle hydrocarboné tel que le groupe (C 3 -C 6 )cycloalkyle, phényle ou benzyle, et ledit groupe pouvant être interrompu par 1 ou 2 hétéroatomes choisis parmi l’azote ou l’oxygène, et L est un linker choisi parmi -CH 2 -, -CH=CH- et -O-

Il est entendu dans le cadre de la présente invention que le retardateur de flammes de formule (I) telle que définie précédemment peut être sous forme d’un mélange de retardateurs de flammes de formule (I) telle que définie précédemment.

Dans le cadre de la présente invention, les termes suivants sont définis comme suit :

- "(Ci-C x ) alkyle", se réfère à une chaîne hydrocarbonée saturée comportant de 1 à x atomes de carbone, linéaire ou ramifiée, par exemple un groupe (Ci-Ci 2 )alkyle. A titre d’exemples non limitatifs on peut citer les groupes suivants : méthyle, éthyle, l-propyle, 2-propyle, butyle, pentyle, hexyle, heptyle, et décyle,

- "(C 2 -C x ) alkényle", se réfère à une chaîne hydrocarbonée présentant des insaturations et comportant de 2 à x atomes de carbone, linéaire ou ramifiée, par exemple un groupe (C 2 -Ci2)alkyle. A titre d’exemples non limitatifs on peut citer les groupes suivants : éthylène, propylène, butylène, pentylène, héxylène et décylène

- "(C3-C6)cycloalkyle", à une chaîne hydrocarbonée saturée et cyclique. A titre d’exemples non limitatifs on peut citer les groupes suivants : cyclopropyle, cyclobutyle, cyclopentyle et cyclohexyle.

Selon la présente invention, le ou les retardateur(s) de flammes de formule (I) peu(ven)t être présent(s) dans une teneur comprise entre 0,5 % et 40 % en poids, par rapport au poids total de la composition conforme à la présente invention, en particulier dans une teneur comprise entre 2 % et 30 % en poids, encore plus particulièrement dans une teneur comprise entre 2 % et 20 % en poids, avantageusement entre 3 % et 10 % en poids.

En termes de formulation de la composition selon la présente invention, toutes les méthodes connues de l’homme de l’art peuvent être utilisées pour cette additivation de l’huile par au moins un retardateur de flammes.

Additifs

La composition lubrifiante conforme à l’invention peut en outre comprendre au moins un inhibiteur de radicaux.

De tels inhibiteurs de radicaux sont en soi connus de l’homme de l’art et peuvent avoir différentes natures chimiques et en particulier appartenir à différentes familles chimiques.

En termes de formulation de la composition selon la présente invention, toutes les méthodes connues de l’homme de l’art peuvent être utilisées pour cette additivation de l’huile.

Parmi les inhibiteurs de radicaux, on peut notamment citer les inhibiteurs de radicaux phosphorés.

Parmi les inhibiteurs de radicaux phosphorés on distingue les composés pour lesquels le phosphore est un P(V) ou phosphore pentavalent et les composés pour lesquels le phosphore est un P(III) ou phosphore trivalent. Parmi ces composés se présentant sous la forme d’un phosphore pentavalent, P(V), on peut notamment citer la famille des phosphates et en particulier, le triéthylphosphate, le triméthylphosphate, les alkylphosphates éventuellement fluorés ou encore les arylphosphates.

A titre d’alkylphosphate fluoré on peut notamment citer le tris (2,2,2- trifluoroéthyl)phosphate.

A titre d’ arylphosphates, on peut notamment citer le triphénylphosphate, le tricresylphosphate ou encore le trixylenylphosphate.

Toujours parmi ces composés se présentant sous la forme P(V), on peut notamment citer la famille des phosphazènes. Dans cette famille, qui se caractérise par le fait que ses représentants comportent au moins une double liaison entre un atome de phosphore pentavalent et un atome d'azote, on privilégie les composés cycliques. On peut notamment citer l’hexaméthoxycyclotriphosphazène.

Parmi ces composés se présentant sous la forme d’un phosphore trivalent, P(III), on peut notamment citer la famille des phosphites. Dans cette famille, on peut notamment citer le tris(2,2,2-trifluoroéthyl)phosphite.

La composition lubrifiante conforme à l’invention peut en outre comprendre au moins un retardateur de flammes additionnel, différent du retardateur de flammes de formule (I) définie plus haut.

Parmi ces autres retardateurs de flammes on peut notamment citer des composés halogénés autres que fluorés.

Il appartient à l’homme du métier d’ajuster les proportions des différents constituants de la composition, notamment de la base fluide, de l’agent retardateur de flammes de formule (I) telle que définie précédemment et éventuellement de l’inhibiteur de radicaux et/ou des retardateurs de flammes additionnels pour respecter la viscosité requise selon l’invention, et éventuellement la densité de la composition.

Alternativement, une composition selon l’invention peut comprendre en outre un ou plusieurs additifs tels que définis plus précisément dans la suite du texte. Autres additifs

Selon une variante de l’invention, la composition lubrifiante selon la présente invention comprend en outre des additifs modulant les propriétés de l’huile de base.

Les additifs pouvant être incorporés à une composition selon l’invention peuvent être choisis parmi les modificateurs de frottements, les détergents, les additifs anti-usure, les additifs extrême-pression, les dispersants, les antioxydants, les améliorants du point d’écoulement, les anti-mousse et leurs mélanges.

Il est entendu que la nature et la quantité d’additifs mis en œuvre sont choisies de manière à ne pas affecter les propriétés combinées de pouvoir refroidissant de la composition selon l’invention et de protection au feu.

Ces additifs peuvent être introduits isolément et/ou sous la forme d’un mélange à l’image de ceux déjà disponibles à la vente pour les formulations de lubrifiants commerciaux pour moteurs de véhicules, de niveau de performance tels que définis par l’ACEA (Association des Constructeurs Européens d’ Automobiles) et/ou l’API (American Petroleum Institute), bien connus de l’homme du métier.

Les additifs anti-usure et les additifs extrême pression protègent les surfaces en frottement par formation d’un film protecteur adsorbé sur ces surfaces.

Il existe une grande variété d’additifs anti-usure. De manière préférée pour la composition selon l’invention, les additifs anti-usure sont choisis parmi des additifs phosphosoufrés comme les alkylthiophosphates métalliques, en particulier les alkylthiophosphates de zinc, et plus spécifiquement les dialkyldithiophosphates de zinc ou ZnDTP. Les composés préférés sont de formule Zn((SP(S)(OR 2 )(OR 3 )) 2 , dans laquelle R 2 et R 3 , identiques ou différents, représentent indépendamment un groupement alkyle, préférentiellement un groupement alkyle comportant de 1 à 18 atomes de carbone.

Les phosphates d’amines sont également des additifs anti-usure qui peuvent être employés dans une composition selon l’invention. Toutefois, le phosphore apporté par ces additifs peut agir comme poison des systèmes catalytiques des automobiles car ces additifs sont générateurs de cendres. On peut minimiser ces effets en substituant partiellement les phosphates d’amines par des additifs n’apportant pas de phosphore, tels que, par exemple, les polysulfures, notamment les oléfïnes soufrées. Une composition lubrifiante selon l’invention peut comprendre de 0,01 à 6 % en poids, préférentiellement de 0,05 à 4 % en poids, plus préférentiellement de 0,1 à 2 % d’additifs anti-usure et d’additifs extrême-pression, en masse par rapport au poids total de composition.

Selon un mode de réalisation particulier, une composition lubrifiante selon l’invention est exempte d’additifs anti-usure et d’additifs extrême-pression. En particulier, une composition lubrifiante selon l’invention est avantageusement exempte d’additifs phosphatés.

Une composition lubrifiante selon l’invention peut comprendre au moins un additif modificateur de frottement. L’additif modificateur de frottement peut être choisi parmi un composé apportant des éléments métalliques et un composé exempt de cendres. Parmi les composés apportant des éléments métalliques, on peut citer les complexes de métaux de transition tels que Mo, Sb, Sn, Fe, Cu, Zn dont les ligands peuvent être des composés hydrocarbonés comprenant des atomes d’oxygène, d’azote, de soufre ou de phosphore. Les additifs modificateurs de frottement exempt de cendres sont généralement d’origine organique et peuvent être choisis parmi les monoesters d’acides gras et de polyols, les amines alcoxylées, les amines grasses alcoxylées, les époxydes gras, les époxydes gras de borate ; les amines grasses ou les esters de glycérol d’acide gras. Selon l’invention, les composés gras comprennent au moins un groupement hydrocarboné comprenant de 10 à 24 atomes de carbone.

Une composition lubrifiante selon l’invention peut comprendre de 0,01 à 2 % en poids ou de 0,01 à 5 % en poids, préférentiellement de 0,1 à 1,5 % en poids ou de 0,1 à 2 % en poids d’additif modificateur de frottement, par rapport au poids total de la composition.

De manière avantageuse, une composition lubrifiante selon l’invention est exempte d’additif modificateur de frottement.

Une composition lubrifiante selon l’invention peut comprendre au moins un additif antioxydant.

L’additif antioxydant permet généralement de retarder la dégradation de la composition en service. Cette dégradation peut notamment se traduire par la formation de dépôts, par la présence de boues ou par une augmentation de la viscosité de la composition. Les additifs antioxydants agissent notamment comme inhibiteurs radicalaires ou destructeurs d’hydropéroxydes. Parmi les additifs antioxydants couramment employés, on peut citer les additifs antioxydants de type phénolique, les additifs antioxydants de type aminé, les additifs antioxydants phosphosoufrés. Certains de ces additifs antioxydants, par exemple les additifs antioxydants phosphosoufrés, peuvent être générateurs de cendres. Les additifs antioxydants phénoliques peuvent être exempt de cendres ou bien être sous forme de sels métalliques neutres ou basiques. Les additifs antioxydants peuvent notamment être choisis parmi les phénols stériquement encombrés, les esters de phénol stériquement encombrés et les phénols stériquement encombrés comprenant un pont thioéther, les diphény lamines, les diphénylamines substituées par au moins un groupement alkyle en Ci- Ci 2 , les N,N'-dialkyle-aryle-diamines et leurs mélanges.

De préférence selon l’invention, les phénols stériquement encombrés sont choisis parmi les composés comprenant un groupement phénol dont au moins un carbone vicinal du carbone portant la fonction alcool est substitué par au moins un groupement alkyle en Ci- Cio, de préférence un groupement alkyle en Ci-C 6 , de préférence un groupement alkyle en C 4 , de préférence par le groupement tert-butyle.

Les composés aminés sont une autre classe d’additifs antioxydants pouvant être utilisés, éventuellement en combinaison avec les additifs antioxydants phénoliques. Des exemples de composés aminés sont les amines aromatiques, par exemple les amines aromatiques de formule NR 4 R 5 R 6 dans laquelle R 4 représente un groupement aliphatique ou un groupement aromatique, éventuellement substitué, R 5 représente un groupement aromatique, éventuellement substitué, R 6 représente un atome d’hydrogène, un groupement alkyle, un groupement aryle ou un groupement de formule R 7 S(0) z R 8 dans laquelle R 7 représente un groupement alkylène ou un groupement alkenylène, R 8 représente un groupement alkyle, un groupement alcényle ou un groupement aryle et z représente 0, 1 ou 2.

Des alkyl phénols sulfurisés ou leurs sels de métaux alcalins et alcalino -terreux peuvent également être utilisés comme additifs antioxydants.

Une autre classe d’additifs antioxydants est celle des composés cuivrés, par exemples les thio- ou dithio-phosphates de cuivre, les sels de cuivre et d’acides carboxyliques, les dithiocarbamates, les sulphonates, les phénates, les acétylacétonates de cuivre. Les sels de cuivre I et II, les sels d’acide ou d’anhydride succiniques peuvent également être utilisés.

Une composition lubrifiante selon l’invention peut contenir tous types d’additifs antioxydants connus de l’homme du métier.

De manière avantageuse, une composition lubrifiante selon l’invention comprend au moins un additif antioxydant exempt de cendres.

Une composition lubrifiante selon l’invention peut comprendre de 0,5 à 2 % en poids d’au moins un additif antioxydant, par rapport au poids total de la composition.

Une composition lubrifiante selon l’invention peut également comprendre au moins un additif détergent.

Les additifs détergents permettent généralement de réduire la formation de dépôts à la surface des pièces métalliques par dissolution des produits secondaires d’oxydation et de combustion.

Les additifs détergents utilisables dans une composition lubrifiante selon l’invention sont généralement connus de l’homme de métier. Les additifs détergents peuvent être des composés anioniques comprenant une longue chaîne hydrocarbonée lipophile et une tête hydrophile. Le cation associé peut être un cation métallique d’un métal alcalin ou alcalino -terreux.

Les additifs détergents sont préférentiellement choisis parmi les sels de métaux alcalins ou de métaux alcalino -terreux d’acides carboxyliques, les sulfonates, les salicylates, les naphténates, ainsi que les sels de phénates. Les métaux alcalins et alcalino -terreux sont préférentiellement le calcium, le magnésium, le sodium ou le baryum.

Ces sels métalliques comprennent généralement le métal en quantité stoechiométrique ou bien en excès, donc en quantité supérieure à la quantité stoechiométrique. Il s’agit alors d’additifs détergents surbasés ; le métal en excès apportant le caractère surbasé à l’additif détergent est alors généralement sous la forme d’un sel métallique insoluble dans l’huile, par exemple un carbonate, un hydroxyde, un oxalate, un acétate, un glutamate, préférentiellement un carbonate.

Une composition lubrifiante selon l’invention peut par exemple comprendre de 2 à 4 % en poids d’additif détergent, par rapport au poids total de la composition. Une composition lubrifiante selon l’invention peut également comprendre au moins un additif abaisseur de point d’écoulement.

En ralentissant la formation de cristaux de paraffine, les additifs abaisseurs de point d’écoulement améliorent généralement le comportement à froid de la composition.

Comme exemple d’additifs abaisseurs de point d’écoulement, on peut citer les polyméthacrylates d’alkyle, les polyacrylates, les polyarylamides, les polyalkylphénols, les polyalkylnaphtalènes, les polystyrènes alkylés.

Également, une composition lubrifiante selon l’invention peut comprendre au moins un agent dispersant.

L’agent dispersant peut être choisi parmi les bases de Mannich, les succinimides et leurs dérivés.

Une composition lubrifiante selon l’invention peut par exemple comprendre de 0,2 à 10 % en poids d’agent dispersant, par rapport au poids total de la composition.

Comme mentionné ci-dessus, l’eau n’est pas compatible avec un contact direct avec un système de propulsion de véhicule électrique ou hybride, tel que le moteur, l’électronique de puissance et la batterie.

Ainsi, une composition selon l’invention est de préférence exempte d’eau. Par « exempte d’eau » au sens de la présente invention, on entend que la composition comprend moins de 1 % en poids d’eau, de préférence moins de 0, 1 % en poids, ne comprend pas d’eau.

Selon un mode de réalisation particulier, une composition selon l’invention comprend, voire consiste en :

- de 80 % à 99,5 % en poids, de préférence entre 80 % et 98 % en poids, plus préférentiellement de 90 % à 97 % en poids, d’une ou plusieurs huiles de base ;

- de 0,5 % à 40 % en poids, de préférence de 2 % à 30 % en poids, plus préférentiellement de 2 % à 20 % en poids, d’un ou plusieurs retardateur de flamme répondant à la formule (I), en particulier dans laquelle R F est un groupe (C2-Ci 2 )alkyle perfluoré ou partiellement fluoré, R H est un groupe (C 6 -Ci 2 ) alkyle, (C 6 -Ci 2 )alkényle, ledit groupe étant éventuellement substitué par un groupe (C3-C6)cycloalkyle, phényle ou benzyle, et ledit groupe pouvant être interrompu par 1 ou 2 hétéroatomes choisis parmi l’azote ou l’oxygène, et L est un linker choisi parmi -CH 2 -, -CH=CH- et -O- ; et

- éventuellement de 0,1 % à 10 % en poids d’un ou plusieurs additifs choisi(s) parmi les inhibiteurs de radicaux phosphorés, les modificateurs de frottements, les détergents, les additifs anti-usure, les additifs extrême-pression, les dispersants, les antioxydants, les améliorants du point d’écoulement, les anti-mousse et leurs mélanges, les teneurs étant exprimées par rapport au poids total de la composition.

APPLICATION

Comme indiqué précédemment, une composition selon l’invention peut être mise en œuvre, de par ses propriétés conjointes en termes de lubrification, de refroidissement et de retardateur de feu, à la fois comme fluide de lubrification du moteur et de la transmission, de refroidissement pour un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, et plus particulièrement du moteur, de l’électronique de puissance et des batteries, et comme fluide retardant et/ou évitant la propagation du feu pour les batteries.

De manière avantageuse, la composition selon l’invention est mise en contact avec la batterie, par immersion ou semi-immersion. En réalité, la composition lubrifiante joue le double rôle de refroidissement et de protection anti-feu vis-à-vis de la batterie.

Alternativement, la composition lubrifiante selon l’invention est avantageusement mise en contact direct avec les batteries par des méthodes décrites ci-après.

A titre de batteries adaptées pour les systèmes de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, on cite les batteries Li-ion ou encore les batteries au Nickel-Cadmium.

En particulier, l’invention concerne l’utilisation d’une composition telle que définie précédemment pour lubrifier, refroidir et sécuriser un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride.

Un moteur électrique est typiquement alimenté par une batterie électrique (2). Les batteries lithium-ion sont les plus répandues dans le domaine des véhicules électriques. Le développement de batteries de plus en plus puissantes et dont la taille est de plus en plus réduite implique l’apparition du problème de refroidissement de cette batterie. En effet, dès lors que la batterie dépasse des températures de l’ordre de 50 à 60°C, il existe un fort risque d’inflammation, voire d’explosion, de la batterie. Il existe également un besoin de maintenir la batterie à une température supérieure à environ 0°C afin de permettre un fonctionnement optimal de la batterie.

Une composition de l’invention peut ainsi être mise en œuvre pour refroidir la batterie d’un véhicule électrique ou hybride et pour retarder et/ou éviter la propagation du feu.

Comme représenté schématiquement en Figure 1, le système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, comprend notamment la partie moteur électrique (1). Celui- ci comprend typiquement une électronique de puissance (11) reliée à un stator (13) et un rotor (14).

Le stator comprend des bobines, en particulier des bobines de cuivre, qui sont alimentées alternativement par un courant électrique. Ceci permet de générer un champ magnétique tournant. Le rotor comprend lui-même des bobines, des aimants permanents ou d’autres matériaux magnétiques, et est mis en rotation par le champ magnétique tournant.

L’électronique de puissance (11), le stator (13) et le rotor (14) d’un système de propulsion (1) sont des pièces dont la structure est complexe et génère une forte quantité de chaleur au cours du fonctionnement du moteur. Il est donc impératif d’assurer un refroidissement du moteur électrique, et l’électronique de puissance.

Également, le roulement (12), généralement intégré entre le stator (13) et le rotor (14), est soumis à de fortes contraintes mécaniques et pose des problèmes d’usure par fatigue. Il est donc nécessaire de lubrifier le roulement afin d’augmenter sa durée de vie.

La composition selon l’invention, telle que décrite précédemment permet d’assurer au sein d’un véhicule électrique ou hybride, outre la fonction de refroidissement et la fonction de protection au feu de la batterie, la fonction de lubrification et de protection des organes en contact contre l’usure ainsi que le refroidissement du moteur et de l’électronique de puissance.

Un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride comprend également une transmission, et en particulier un réducteur de vitesse (3) qui permet de réduire la vitesse de rotation en sortie du moteur électrique et d’adapter la vitesse transmise aux roues, permettant dans le même temps de contrôler la vitesse du véhicule.

Ce réducteur est soumis à de fortes contraintes en friction et nécessite donc d’être lubrifié de manière appropriée afin d’éviter qu’il ne soit endommagé trop rapidement. Ainsi, une composition telle que décrite précédemment permet de lubrifier la transmission, en particulier, le réducteur, dans un véhicule électrique ou hybride.

Ainsi, l’invention concerne l’utilisation d’une composition telle que décrite précédemment pour refroidir la batterie, le moteur, et l’électronique de puissance pour lubrifier le moteur et la transmission et pour sécuriser contre le feu un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride, et notamment la batterie.

En particulier, une telle composition permet de refroidir l’électronique de puissance et/ou le rotor et/ou le stator du moteur électrique. Elle peut assurer également une lubrification des roulements situés entre le rotor et le stator d’un moteur électrique d’un véhicule électrique ou hybride.

Ainsi, l’invention présente l’avantage de permettre la mise en œuvre d’une unique composition associant les propriétés de refroidissement et ignifugeantes ou de retardateur de flammes, à titre de fluide de refroidissement et de protection au feu d’une batterie dans un véhicule électrique ou hydride, tout en assurant une fonction de lubrification et de refroidissement du système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride dans son ensemble.

L’invention concerne encore un procédé de refroidissement et d’ignifugation d’une batterie d’un système de propulsion d’un véhicule électrique ou hybride comprenant au moins une étape de mise en contact d’au moins une batterie, en particulier une batterie Lithium-ion ou Nickel-Cadmium, avec une composition telle que définie ci-dessus.

Selon un mode de réalisation particulier, l’étape de mise en contact consiste en une immersion ou en une semi-immersion de la batterie dans ladite composition ou encore en une injection de ladite composition à la surface de la batterie.

L’ensemble des caractéristiques et préférences décrites pour la composition lubrifiante selon l’invention ainsi que pour ses utilisations s’applique également à ce procédé.

Le refroidissement par une composition lubrifiante selon l’invention peut être mise en œuvre par toute méthode connue de l’homme du métier.

La batterie peut être en immersion ou semi- immersion, statique ou en circulation, dans ladite composition. Comme exemples de mise en contact direct, on peut citer le refroidissement par injection, jet, par sprayage ou encore par formation d’un brouillard à partir de la composition selon l’invention sous pression et par gravité sur la batterie.

De manière avantageuse, la composition est injectée par jet sous assez haute pression dans les zones à refroidir du système de propulsion. Avantageusement, le cisaillement résultant de cette injection permet de réduire la viscosité du fluide au niveau de la zone d’injection, par rapport à la viscosité cinématique au repos, et ainsi, d’accroître encore le potentiel refroidissement de la composition.

De plus, des systèmes de circulation d’huile couramment utilisés dans les moteurs électriques peuvent être employés, comme par exemple décrit dans le document WO 2015/116496.