La présente invention concerne un dispositif de réglage de l'inclinaison de l'assise d'un siège par rapport à un support de ladite assise surmontant le pied du siège. Un tel dispositif permet à l'utilisateur d'obtenir une pente variable de l'assise en déplaçant la partie arrière de celle-ci, c'est-à-dire la portion qui est située au voisinage du dossier du siège, par basculement par rapport à la partie avant.

Le système de l'invention ne permet pas un réglage continu de la pente, mais un fonctionnement discret avec deux valeurs, c'est-à-dire qu'il comporte en réalité deux positions stables : d'une part une position initiale dans laquelle l'assise possède une orientation inclinée vers l'arrière d'environ -2° par rapport à l'horizontale et d'autre part, après un basculement vers l'avant de l'ordre de +5°, une position finale qui s'écarte de l'horizontale, dans le sens horaire, d'environ 3°. La plupart des sièges, notamment de bureau, comportent la possibilité d'un tel réglage angulaire de l'assise, réalisé au moyen de systèmes mécaniques de pivotement très variables. Dans la pratique, les parties matelassées au contact desquelles l'utilisateur repose, formant l'assise proprement dite, sont séparées du piètement ou pied du siège par une platine mécanique plus ou moins complexe, intégrant le cas échéant plusieurs possibilités de réglage du dossier et de l'assise.

Très schématiquement, les pieds de sièges par exemple de bureau sont souvent reliés en partie basse d'un support rigide intégrant lesdits moyens de réglage mécaniques du siège, support en partie haute duquel est placée une plate forme revêtue de la garniture matelassée propre à l'assise. Lorsqu'ils sont prévus, les mécanismes de réglage de l'inclinaison de l'assise présentent des solutions techniques très diverses, qui dépendent des configurations des supports, des différents types de réglages éventuellement prévus, des matériaux choisis pour leur mise en œuvre, etc.

Ainsi, dans un document DE 102009 051 119, le support de siège relié au piètement présente un dispositif de réglage de l'inclinaison de l'assise du siège basé sur un excentrique relié à l'assise via un système de transmission et supporté de manière pivotante sur le support de siège. Une commande rotative est reliée à l'excentrique et le système de transmission est articulé sur l'assise, l'excentrique et le système de transmission pouvant pivoter l'un par rapport à l'autre.

Dans un document EP 1992 254, un dispositif permettant de modifier la position angulaire d'une assise par rapport à un support fixe de siège comprend des moyens à came sous forme d'un secteur angulaire doté d'une fenêtre curviligne, lesdits moyens pouvant être commandés en rotation par un utilisateur pour agir sur un ergot de l'assise.

Le présent déposant a également déjà développé une solution, objet du document W02008/155470, portant sur un système mécanique de réglage de l'inclinaison de l'assise d'un siège par rapport à un support de ladite assise. En substance, une coque supportant la partie rembourrée de l'assise peut être commandée en rotation par rapport au support selon un axe transversal situé vers l'avant de la coque. Ce système comprend deux pièces actionnées via un arbre prismatique, pièces dans lesquelles un évidemment coopérant avec un ergot permet de déplacer la coque d'assise par rapport au support.

1/ invention objet de cette demande a trait à une autre configuration encore de dispositif de modification de l'inclinaison de l'assise, dont la conception est d'une part très simple, facilitant le montage du siège, et est d'autre part conçue pour que la stabilité positionnelle des deux positions d'inclinaison possibles soit renforcée par le poids de l'utilisateur du siège.

Le dispositif de l'invention comporte classiquement : un cadre socle de l'assise matelassée, comportant deux cornières longitudinales et deux arbres transversaux reliant les cornières et situés au voisinage de leurs extrémités, ledit cadre étant mobile en rotation par rapport au support au moyen d'un desdits arbres transversaux monté libre en rotation sur le support ; au moins deux cames solidarisées à un arbre rotatif commandé par des moyens de commande manuels et apte à déplacer angulairement le cadre de l'assise entre une première et une seconde positions angulaires stables par rapport au support.

Selon l'invention, le dispositif de réglage de l'inclinaison est tel qu'il comporte des cames disques à excentrique coopérant chacune avec au moins deux ergots suiveurs dépassant des cornières et comportant au moins un profil extérieur et au moins un profil intérieur de guidage des ergots entre des butées agencées dans lesdits profils pour stabiliser le cadre en les deux positions angulaires stables, chaque profil d'une came coopérant avec un unique ergot.

En fait, le positionnement des ergots suiveurs sur le cadre, l'orientation des cames excentriques lorsqu'elles sont fixées à l'arbre rotatif et la conception des profils sont prévus de telle sorte que lesdits ergots puissent être guidés entre les deux positions angulaires voulues pour l'assise. Les profils sont ensuite tracés de manière à ce que le poids de l'utilisateur assis sur le siège exerce une action renforçant l'appui ergot/butée dans le ou les profil(s) qui détermine (nt), dans la position atteinte, l'inclinaison de l'assise.

En pratique, selon l'invention, au moins un premier profil de chaque came comporte au moins une butée de maintien en la première position angulaire et au moins un second profil comporte au moins une butée de maintien dans la seconde position angulaire. Dans l'hypothèse où il n'y a que deux ergots et que deux profils en périphérie de la came disque, un des profils comporte au moins une butée correspondant à l'une des orientations inclinées, l'autre profil comportant au moins une butée d'arrêt en l'autre orientation inclinée de l'assise, chacun des profils pouvant le cas échéant comporter un moyen de maintien en l'autre position inclinée.

Ainsi, selon une possibilité propre à l'invention, au moins un profil de chaque came peut être muni d'une seconde butée en l'autre des positions stables. Plus précisément, dans une configuration où la came disque comporte deux profils, le profil extérieur peut comporter à une première extrémité une butée présentant une surface d'appui exerçant sur un ergot une action d'allure principalement tangentielle et à une seconde extrémité une butée comportant une surface d'appui exerçant sur ledit ergot une action d'allure principalement radiale. Dans ce cas, dans une des positions stables de l'assise, il y a une double action simultanée sur les deux ergots dans les deux profils extérieur et intérieur, qui renforce le maintien en position inclinée stable dans une des deux positions d'inclinaison possibles.

Par ailleurs, selon une configuration possible de l'invention, les moyens de commande manuels consistent en une manette fixée à l'une des extrémités d'un arbre rotatif à section polygonale équipé des cames disques à excentrique. Le positionnement des cames sur l'arbre rotatif à section polygonal se trouve en l'occurrence facilité par les repères que constituent les faces du cylindre à section polygonale, qui peut tourner librement dans le cadre servant de socle à l'assise matelassée.

L'invention concerne également un siège muni d'un système de réglage de l'inclinaison de l'assise présentant les caractéristiques ci-dessus.

En pratique, lorsque les cames sont actionnées en rotation, elles font monter/descendre la barre transversale du cadre socle de l'assise disposée la plus à l'arrière, c'est-à-dire la plus proche du dossier du siège, par rapport à la barre avant, qui sert d'axe de rotation du cadre.

La présente invention va maintenant être décrite en détail, en référence aux figures annexées, pour lesquelles : la figure 1 est une vue de gauche du cadre de l'assise sur son support, en position initiale légèrement inclinée vers l'arrière par rapport à l'horizontale ; la figure 2 représente une vue de gauche similaire, mais en position finale basculée vers l'avant de l'ordre de trois degrés ; la figure 3 est une vue en perspective de droite de la position selon la figure 1, vue dans laquelle la came disque utilisée dans le dispositif de l'invention est particulièrement visible ; la figure 4 montre en vue perspective le cadre sur lequel est fixée l'assise matelassée ; la figure 5 illustre son articulation sur le support auquel est solidarisé le piètement du siège (non représenté) ; et les figures 6 et 7 représentent une vue en élévation d'une came dans ses deux positionnements par rapport aux ergots suiveurs dépassant du cadre supportant l'assise.

En référence aux différentes figures, le support (1), qui est relié en sa partie inférieure au pied du siège (non représenté), est articulé en sa partie supérieure à un cadre (20) (voir en particulier en figure 4) comportant principalement deux cornières (2, 2') prévues pour être fixées à l'assise (non représentée) et deux arbres transversaux (3, 3') dont l'un (3) constitue de fait l'axe de rotation du cadre (20) par rapport au support (1). Deux cames (4, 4') disques à excentrique sont par ailleurs solidarisées à un arbre (5) à section polygonale disposé au voisinage de la barre (3'). Ces cames (4, 4'), comme cela apparaît plus particulièrement en les figures 6 et 7, comportent deux profils respectivement extérieur (6) et intérieur (7) qui seront décrits plus en détail dans la suite et interagissent avec des ergots suiveurs (10, 11) dépassant des ailes verticales des cornières (2, 2') auxquelles ils sont fixés.

Il est à noter que les divers composants du mécanisme de siège apparaissant sur ces figures qui ne sont pas liés à l'invention ne sont pas décrits dans ce qui suit, dès lors qu'ils n'ont pas d'incidence sur le fonctionnement du dispositif de réglage de l'inclinaison de l'assise dudit siège.

Une manette (9) de commande des déplacements des cames (4, 4') est solidarisée à l'arbre (5), lequel est libre en rotation par rapport aux cornières (2, 2') du cadre (20) et par conséquent apte à entraîner en rotation les deux cames disques (4, 4'). Chaque came (4, 4') est en pratique un excentrique fixé à l'arbre (5) via un orifice (40) décentré présentant une section polygonale correspondant à la section de l'arbre (5) organisant un blocage en rotation de l'un par rapport à l'autre. Les ergots (10, 11) dépassent latéralement des cornières, au voisinage de l'arbre transversal (3') et font donc office de suiveurs guidés dans les profils (6, 7) précités. La manette de commande (9) permet à l'utilisateur d'imprimer manuellement une rotation dans un sens ou dans l'autre à l'arbre (5), mouvement qui se répercute aux cames (4, 4').

Dans la position dite initiale du cadre (20), telle qu'elle apparaît notamment en figure 1, et qui correspond à la configuration de la came et des ergots (10, 11) de la figure 6, lesdits ergots (10 et 11) sont disposés de telle sorte qu'un seul des ergots (10) est en appui dans une butée d'extrémité (61) du profil extérieur (6), dont la forme épouse celle de l'ergot (10). L'action est exercée dans une direction tangentielle. Il est à noter que l'ergot (11), qui se déplace et est guidé dans l'autre profil de la came (4, 4'), le profil intérieur (7), n'est pas en butée contre l'extrémité (72) dudit profil intérieur (7).

Dans la position surélevée du cadre (20) apparaissant en figure 2, qui correspond au positionnement relatif ergots (10, il) / came (4) de la figure 7, l'ergot (il) est disposé en appui contre une butée d'extrémité (71) du profil intérieur (7), pratiquement à l'opposé de son emplacement relativement au dit profil (7) dans la configuration de la figure 1. L'appui est également exercé dans une direction tangentielle. Dans le profil extérieur (6), l'ergot (10) est alors placé dans une autre forme de butée (62), qui exerce une action de type radiale contrairement aux butées (61, 71) décrites jusqu'ici. Le fond de cette butée (62), qui est située au voisinage de l'autre extrémité du profil (6), présente une forme qui épouse l'ergot (10) mais qui s'ouvre dans une direction radiale, alors que les butées précédentes (61, 71), qui exercent une action dont on a vu qu'elle est plutôt tangentielle relativement au mouvement de rotation de ces cames (4, 4'), sont alors tracées selon une orientation d'allure normale à la tangente.

Le passage de la position de l'assise du siège représentée en figure 1 à la position qui est illustrée en figure 2 implique le déplacement relatif ergots (10, il) / cames (4, 4') de la configuration montrée en figure 6 à celle de la figure 7. La position de l'axe de rotation de l'arbre d'entraînement (5) par rapport au corps des cames (4, 4'), matérialisée par l'orifice (40), valide bien un fonctionnement de la came (4) en excentrique. Les profils (6) et (7) sont situés et dessinés de telle sorte que la partie du cadre (20) située à l'opposé de l'arbre de pivotement (3) remonte lorsqu'on passe de la configuration de la figure 1 / figure 6 à celle de la figure 2 / figure 7, c'est-à-dire lorsque l'utilisateur du siège déplace la manette de commande (9) visible aux figures 1 et 2 de la position montrée en figure 1 à celle de la figure 2.

L'arrière du cadre (2) de l'assise, relié à la barre (3'), monte ou descend par conséquent selon le sens de la rotation imprimée à la manette (9), aboutissant respectivement à une position de l'assise légèrement inclinée vers l'avant ou légèrement inclinée vers l'arrière. Les profils (6, 7) sont par ailleurs tracés de telle sorte qu'en butée, dans les deux positions stables de l'assise, le poids de l'utilisateur sur ladite assise conforte l'appui en butée, ce qui renforce la stabilité de l'assise dans ses deux positions de repos. Ainsi, dans la position initiale des figures 1 et 6, l'ergot (10) en appui contre la butée (61) est légèrement redescendu par rapport au maximum supérieur de la courbe du profil (6), et les incidences pondérales sur le système de l'utilisateur assis ont pour conséquence que ledit ergot (10) exerce une action de direction verticale et vers le bas, et ne peut donc pas revenir en arrière sur le trajet du profil (6).

De même, dans la position basculée vers l'avant des figures 2 et 7, l'ergot (11) en appui contre la butée (71), est situé à un emplacement qui se trouve au-delà d'un maximum de la courbe du profil intérieur (7) et ne peut donc pas revenir en arrière, sachant que là encore, le poids de l'utilisateur se traduit par l'exercice, par l'ergot (11), d'une force de direction horizontale vers le bas sur la butée (71). En même temps, l'ergot (10) est en appui au fond de la butée (62) « radiale », sur lequel il exerce une force de même nature. Il en résulte que les deux positions possibles de l'assise sont particulièrement stables.

Les exemples ci-dessus ne peuvent pas être considérés comme exhaustifs de l'invention, qui englobe au contraire des modifications de forme, notamment au niveau des profils (6, 7) de la came (4) ou de l'arbre d'entraînement (7) à section polygonale, qui sont strictement équivalentes du point de vue fonctionnel, notamment si les butées des profils (6, 7), qui peuvent elles-mêmes présenter des formes différentes, présentent les caractéristiques techniques soulignées auparavant.