Titre de l'invention : Dispositif de rassemblement en continu de déchets flottants à la surface d’un milieu aqueux pour optimiser leur récupération.

La présente invention concerne un dispositif en forme d’entonnoir tracté par navire pour rassembler en continu une large bande de déchets flottants à la surface d’un milieu aqueux, tel que mer, rivière, lac, en une bande étroite de déchets flottants afin d’optimiser leur récupération.

Etat de la technique

[1] On connaît dans l’état de la technique une solution présentée par l’article paru dans la revue Plastic Korea: '"Waste Free Oceans' project / Now it's time to clean up the mess", 27 juillet 2017 (2017-07-27), XP055854324 qui concerne la collecte de déchets plastiques flottants dans la mer et qui est illustré par une photographie montrant un navire tractant par deux élingues parallèles fixées à la poupe du navire un équipement flottant, apparemment un sac, cet équipement flottant étant prolongé de part et d’autre par des élingues parallèles reliées à des tangons s’étendant latéralement de part et d’autre de la coque du navire. Ces deux tangons sont fixés aux extrémités des boudins flottants pour maintenir la géométrie du système flottant de collecte

[2] Une autre solution est connue par la demande de brevet FR2849427 proposant un filet formant une poche destinée à être remorquée par l'intermédiaire de funes reliées à deux ailes maintenues écartées l'une de l'autre qui se raccordent à la poche au niveau de son orifice d'entrée, ladite poche comprenant une partie avant en forme d'entonnoir à section décroissante à partir de l'orifice d'entrée et un réceptacle des produits pénétrant par l'ouverture, caractérisé en ce que le filet est détachable des funes.

[3] La demande de brevet WO2011/087368 décrit également une solution destinée à la collecte d'impuretés dans la mer, comprenant deux parois latérales avant en extension comportant des éléments flottants le long du bord supérieur et des éléments poids le long du bord inférieur. Les parois latérales sont agencées en un V qui converge vers une zone de collecte d'où les matières/impuretés indésirables présentes à la surface peuvent être collectées et éliminées. Un corps est agencé dans la zone de collecte en une position essentiellement verticale entre les deux parois latérales en extension, l'inclinaison se faisant dans une direction vers le bas et vers l'arrière, deux parois latérales arrière pourvues d'éléments flottants le long du bord supérieur et de corps formant poids s'enfonçant dans l'eau le long du bord inférieur étant agencées en un V inversé qui diverge à l'opposé du corps formant paroi et forme une zone d'eau arrêtée définie d'où les impuretés sont éliminées.

Inconvénient de l’art antérieur

[4] Ces solutions connues posent un problème de dimensionnement du système flottant de collecte par rapport à la taille du navire tractant et notamment de la taille de la poupe et nécessitent, en l’absence de panneaux divergeant, l’installation de tangons de part et d’autre de la coque. De plus, ces solutions de type nasse présentent l’inconvénient d’une augmentation de la trainée induite lors de leur remplissage, et ne peuvent être utilisées en continu sur de longues périodes.

[5] Dans le cas des navires avec une ouverture réduite à la proue, l’ouverture du système de collecte est limitée à la largeur de la proue, et le navire doit effectuer de nombreux voyages pour couvrir une vaste surface, ce qui engendre une consommation importante de carburant et une longue durée de récupération. Par ailleurs, les différents passages dispersent une partie des déchets encore présents. De tels navires possèdent parfois deux petits bras immergés placés de part et d’autre de la proue afin d’augmenter la surface balayée, mais la taille de ces bras et la vitesse d’avance sont fortement limités, car le positionnement des bras à l’avant du navire ne leur permet pas de soutenir des efforts hydrodynamiques importants.

[6] Le système de type chalut présente l’inconvénient de ne pas pouvoir fonctionner en continu. Une fois le chalut plein, le navire doit s’arrêter afin de gruter le chalut et le vider sur le navire, ce qui fait perdre du temps. Le système de type chalut nécessite deux remorqueurs afin de maintenir les flotteurs tendus à bâbord et à tribord avec l’angle d’ouverture désiré, ce qui augmente le coût global et rend la manœuvre délicate.

[7] Il existe des solutions avec un panneau divergeant flottant pour maintenir le système de nasse ouvert et tendu avec un seul remorqueur, mais la vitesse d’avance ou l’angle d’ouverture du système restent limités par les voiles sous- marines lestées qui se soulèvent rapidement. Le problème est similaire à celui détaillé plus haut avec des bouées de confinement ancrées et composées de voiles lestées qui subissent un courant important. Une solution asymétrique avec un panneau divergeant engendre par ailleurs des efforts latéraux sur le navire remorqueur qui doit les compenser, ce qui implique une consommation supplémentaire de carburant.

Solution apportée par l’invention

[8] Afin de remédier à ces inconvénients, la présente invention concerne un dispositif de collecte de déchets présentant les caractéristiques énoncées dans la revendication 1 , et optionnellement dans les revendications dépendantes.

[9] Le dispositif selon l’invention permet de remédier à ces inconvénients.

[10] Un objectif de l’invention est de rassembler les déchets flottant à la surface d’une large zone, en une étroite bande dense en déchets flottants afin d’optimiser leur récupération. L’invention permet que la récupération des déchets soit plus rapide car les navires spécialisés dans la récupération de déchets flottants ont besoin de moins de passages pour traiter une zone donnée.

[11] Un objectif de l’invention est de pouvoir fonctionner avec un seul navire remorqueur, ce qui diminue le coût d’utilisation et simplifie la coordination entre les différents intervenants en mer.

[12] Des objectifs de l’invention sont d’être légère, facilement transportable, bon marché, simple d’utilisation, et de pouvoir rapidement être déployée sur une zone, en cas de marée noire par exemple où la vitesse d’intervention est souvent un facteur clé.

[13] Un objectif de l’invention est de pouvoir fonctionner en continu.

[14] Un objectif de l’invention est de ne pas nécessiter une trop grande consommation en carburant du navire remorqueur. Ceci est rendu possible grâce à une forme hydrodynamique qui diminue la traînée du dispositif dans l’eau. La consommation en carburant est également limitée grâce à une forme particulière du dispositif qui n’engendre pas d’effort latéral sur le navire remorqueur, ce dernier ne devant donc pas fournir d’effort supplémentaire de compensation. [15] Un objectif de l’invention est que les éléments composant le dispositif ne nécessitent pas un surdimensionnement à cause d’efforts trop inégalement répartis.

[16] Un objectif de l’invention est que la bande résultante dense en déchets flottants soit stable, c'est-à-dire qu’elle ne se disperse pas trop au cours du temps. Le dispositif doit donc générer peu de détachés tourbillonnaires au niveau de la bande résultante.

[17] Un objectif de l’invention est de pouvoir contrôler l’ouverture du dispositif directement du navire afin de le déplacer rapidement d’une zone à l’autre sans le replier à bord, et de l’adapter à la largeur d’une zone.

[18] Un objectif de l’invention est de pouvoir fonctionner à une vitesse importante, sans que les voiles ne se soulèvent à cause des efforts hydrodynamiques.

[19] Selon des modes particuliers de réalisation :

[20] Le dispositif comporte un système flottant de rassemblement en forme d’entonnoir, composé d’au moins deux flotteurs auxquels sont accrochés au moins deux voiles verticalement immergées et lestées sur leur partie inférieure. Ce système flottant de rassemblement est relié à au moins un navire remorqueur par des élingues. Lorsque le dispositif est tracté par un navire remorqueur, les déchets à la surface de l’eau sont rassemblés entre les voiles qui forment un entonnoir se resserrant.

[21] Le système flottant de rassemblement est tracté à l’aide d’au moins trois élingues, c'est-à-dire au moins deux élingues extérieures qui sont fixées sur les extrémités du système flottant de rassemblement les plus proches du navire, et au moins une élingue centrale qui se sépare en au moins deux élingues secondaires fixées sur les extrémités du système flottant de rassemblement les plus éloignées du navire.

[22] Dans le cas où l’élingue centrale a une longueur nulle, au moins une élingue additionnelle relie ensemble les deux extrémités du système flottant de rassemblement les plus éloignées du navire, et les deux élingues secondaires sont accrochées directement à un point d’accroche sur le navire.

[23] Le point d’accroche sur le navire, sur lequel sont accrochées l’élingue centrale ou les élingues secondaires, est un moyen de variation de la longueur de l’élingue centrale ou des élingues secondaires, et un moyen de contrôle de l’angle d’ouverture du système flottant de rassemblement.

[24] La stabilisation des détachés tourbillonnaires en sortie du système flottant de rassemblement est assurée par un système flottant de stabilisation relié au système flottant de rassemblement. Ce système flottant de stabilisation est composé d’au moins deux flotteurs de stabilisation parallèles et symétriques par rapport à l’axe d’avance du navire, auxquels sont accrochés au moins deux voiles immergées et lestées sur leur partie inférieure. A la liaison entre le système flottant de rassemblement et le système flottant de stabilisation, les voiles réalisent un coude. Elles forment ensuite un couloir de stabilisation de largeur égale sur sa longueur. L’ensemble diminue l’agitation de l’eau et la dispersion des déchets au niveau de la bande étroite ainsi formée.

[25] Afin de diminuer la traînée dans l’eau et les détachés tourbillonnaires générés par le système flottant de rassemblement, des moyens de renfort hydrodynamique sont installés. Ils modifient la forme dudit système flottant de rassemblement en la rendant convexe de part et d’autre de l’élingue centrale. Les moyens de renfort hydrodynamique sont composés d’au moins deux élingues de renfort hydrodynamique, attachées d’un côté à au moins un élément de liaison hydrodynamique positionné sur l’élingue centrale, et de l’autre à au moins un élément de fixation d’élingue sur le système flottant de rassemblement, de manière symétrique de part et d’autre de l’élingue centrale. Ces élingues sont positionnées de préférence à mi-distance entre deux élingues déjà présentes afin d’augmenter l’efficacité desdits moyens de renfort hydrodynamique.

[26] Le dispositif est symétrique selon l’axe d’avance du navire et l’élingue centrale. Ce caractère symétrique permet d’annuler une partie des efforts hydrodynamiques latéraux entre eux via l’élingue centrale, ce qui permet de soulager la tension appliquée aux élingues extérieures et de ne pas les surdimensionner. Le caractère symétrique du dispositif induit que la somme des efforts des élingues sur le navire n’a pas de composante latérale à l’axe d’avance du navire lorsque le navire avance en ligne droite.

[27] Afin que le système garde son efficacité à haute vitesse en empêchant les voiles de se soulever, des moyens de maintien de voile sont installés sur le système flottant de rassemblement. Les moyens de maintien de voile sont composés d’au moins un élément de fixation d’élingue sur la partie basse immergée dans l’eau d’un flotteur de rassemblement, à l’aplomb d’un élément de fixation d’élingue déjà existant en partie haute, et d’au moins deux élingues de maintien de voile accrochées auxdits éléments de fixation en partie haute et basse, et accrochées à un élément de liaison de voile. Cet élément de liaison de voile est relié avec une élingue à l’élingue centrale.

[28] La liaison entre le système flottant de rassemblement et le système flottant de stabilisation peut être une liaison mécanique de type glissière, bloquée par au moins une goupille à bascule à ressort, ladite goupille s’insérant à la fois dans l’extrémité du flotteur de rassemblement et dans l’extrémité du flotteur de stabilisation, ladite goupille possédant un anneau, ledit anneau permettant de fixer l’élingue secondaire directement dessus. Ce moyen de liaison et ce système d’accroche des élingues permettent une installation simple et rapide.

[29] Le dispositif permet un transport aisé car composé d’élingues, de toiles, de flotteurs gonflés ou en mousse. Ledit dispositif peut être transporté plié, ou enroulé autour d’un ou deux enrouleurs de chaluts. Le dispositif est modulable en taille, en rajoutant des flotteurs afin de balayer une zone plus large.

Description détaillée d’un exemple non limitatif de réalisation de l’invention

Les dessins annexés illustrent l’invention :

[Fig 1] La figure 1 représente une vue schématique de dessus d’un mode de réalisation du dispositif de l’invention, avec quatre flotteurs de rassemblement, deux flotteurs de stabilisation, un moyen de renfort hydrodynamique et un moyen de maintien de voile.

[Fig 2] La figure 2 représente une vue schématique d’un mode de réalisation du flotteur de rassemblement le plus éloigné du navire, avec d’un côté son extrémité la plus éloignée du navire, et de l’autre les éléments de fixation d’élingue, ainsi qu’une partie d’un second flotteur de rassemblement.

[Fig 3] La figure 3 représente une vue schématique d’un mode de réalisation de la liaison glissière entre un flotteur de rassemblement et un flotteur de stabilisation, avec deux goupilles de fixation à anneau et un moyen de maintien de voile. [Fig 4] La figure 4 représente une vue schématique d’une variante de réalisation tractée par deux navires.

[Fig 5] La figure 5 représente une vue schématique d’une variante de dispositif de flotteurs de rassemblement multimodules.

[Fig 6] La figure 6 représente une vue schématique d’une variante de réalisation tractée par deux navires.

Description d’un premier exemple de réalisation

[30] Comme représenté sur la [Fig 1], le dispositif comporte un système flottant de rassemblement (1 ) tracté par au moins un navire (100) et composé d’au moins deux flotteurs de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ), auxquels sont accrochés au moins deux voiles (12; 22) lestées sur leur partie inférieure (13; 23) et immergées verticalement sous la surface libre de l’eau (SL) avec un tirant d’eau (D). Les flotteurs de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ) sont positionnés symétriquement par rapport à un axe de symétrie médian (8) correspondant à l’axe d’avance du navire (100) lorsque celui-ci suit une route droite, en formant un entonnoir qui se resserre en s’éloignant du navire (100). La forme en entonnoir du système flottant de rassemblement (1 ) peut rassembler en continu des macro déchets, des micro plastiques, des algues, du liquide polluant type huile ou pétrole, et tout autre type de déchet flottant, en une bande étroite plus dense en déchets, ce qui permet d’optimiser leur récupération.

[31] Le principe général de l’invention consiste à assurer une traction sur les extrémités arrière intérieures (17; 27) les plus éloignées du navire (100) du système flottant de rassemblement (1 ), par deux élingues (16, 26) réunies sur l’axe médian (8), le point de réunion (30) étant relié à la poupe du navire (100) par une élingue (35) dont la longueur est fixée pour maintenir un facteur de forme de la surface de collecte.

[32] Éventuellement cette traction peut aussi être exercée sur une zone médiane (32, 42) des flotteurs de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ), entre les extrémités avant extérieures (14, 24) et les extrémités arrière intérieures (17; 27) les plus éloignées du navire (100), par deux élingues (31 , 41 ) réunies en un point médian (46) sur l’élingue médiane (35). [33] Les deux extrémités (14; 24) les plus proches du navire (100) du système flottant de rassemblement (1 ) sont reliées à ledit navire (100) par au moins deux élingues extérieures (15; 25). Les deux extrémités (17; 27) les plus éloignées du navire (100) dudit système flottant de rassemblement (1 ) sont reliées à au moins deux élingues secondaires (16; 26) reliées à un élément de liaison central (30), lui- même relié par une élingue centrale (35) au navire (100) sur un point d’accroche (145).

[34] Dans le cas où l’élingue centrale (35) a une longueur nulle, les élingues secondaires (16; 26) sont directement accrochées au point d’accroche (145), et au moins une élingue supplémentaire (36) relie les extrémités (17; 27) ensemble. Un moyen de variation placé au point d’accroche (145) permet de diminuer la longueur de l’élingue centrale (35) ou la longueur des élingues secondaires (16; 26) suivant le cas, ce qui permet au système flottant de rassemblement (1) d’adopter un angle d’ouverture plus important. A l’inverse, lorsque le moyen de variation de la longueur des élingues augmente la longueur de l’élingue centrale (35) ou celle des élingues secondaires (16; 26), le système flottant de rassemblement (1) adopte un angle d’ouverture plus faible. Cette flexibilité du système flottant de rassemblement permet de s’adapter facilement à la zone à traiter, mais également de diminuer la traînée du système flottant de rassemblement (1) dans le cas d’un rapide changement de zone, sans nécessiter de replier le dispositif sur le navire (100).

[35] Le dispositif en forme d’entonnoir pour le rassemblement en continu de déchets flottants en milieu aqueux permet d’optimiser leur récupération. Il comporte un système flottant de rassemblement (1 ) tracté par au moins un navire (100), composé d’une paire de flotteurs de rassemblement (10 ; 20) ou d’une paire d’une succession de flotteurs (10, 11 ; 20, 21 ) symétriques par rapport à un axe de symétrie médian (8) correspondant à l’axe d’avance du navire (100) en situation de collecte. Le dispositif comporte aussi des voiles (12; 22) immergées verticalement et lestées sur leur partie inférieure (13; 23), accrochées aux flotteurs de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ). L’ensemble forme un entonnoir qui se resserre en s’éloignant du navire (100). Ce système flottant de rassemblement (1 ) présente deux extrémités (14; 24) les plus proches du navire (100), qualifiées « d’extrémités avant extérieures », et deux extrémités (17; 27) les plus éloignées du navire (100) qualifiées « d’extrémités arrière intérieures ». Ce système flottant de rassemblement (1 ) est destiné à être tracté à l’aide d’au moins deux élingues extérieures (15; 25) attachées directement au navire (100) et aux extrémités avant extérieures (14; 24), et à l’aide d’au moins deux élingues secondaires (16; 26) attachées aux extrémités avant intérieures (17; 27). Ces élingues secondaires (16; 26) se rejoignent en un élément de liaison central (30), relié lui-même par une élingue (35) au navire (100) sur un point d’accroche (145). Ce point d’accroche (145) est un moyen de variation de la longueur de l’élingue centrale (35) et de contrôle de l’angle d’ouverture du système flottant de rassemblement (1), par exemple un treuil.

[36] Le réglage de la longueur de l’élingue centrale (35) permet d’ajuster la largeur de la bande de déchets résultante afin de l’adapter à la largeur de balayage d’un navire de dépollution

[37] Lorsque la longueur de l’élingue centrale (35) est nulle, les deux élingues secondaires (16; 26) se réunissent sur un point d’accroche (145). Ce point d’accroche (145) étant un moyen de variation de la longueur des élingues secondaires (16; 26), il permet le contrôle de l’angle d’ouverture du système flottant de rassemblement (1), la cohésion du système flottant de rassemblement (1 ) étant assurée par au moins une élingue supplémentaire (36) reliant ensemble les deux extrémités (17; 27).

[38] Afin de stabiliser les détachés tourbillonnaires générés notamment aux extrémités arrière intérieures (17; 27), un second système flottant est relié au premier. Ce système flottant de stabilisation (2) est composé d’au moins deux flotteurs de stabilisation (18; 28) parallèles et symétriques par rapport à l’axe d’avance du navire (100) auxquels sont accrochés au moins deux voiles (12; 22) immergées verticalement avec un tirant d’eau (D). Ils forment un couloir de stabilisation de largeur égale sur sa longueur en s’éloignant du navire (100). Ce système flottant de stabilisation (2) a ses deux extrémités (7, 9) les plus proches du navire (100) reliées aux extrémités arrière intérieures (17; 27) du système flottant de rassemblement (1 ) par un moyen de liaison (19; 29). La longueur de ce couloir de stabilisation est déterminée en fonction de la taille du système flottant de rassemblement (1 ) et de la vitesse d’avance du dispositif.

[39] Ainsi, le système flottant de stabilisation (2) atténue les perturbations à la surface générées par le système flottant de rassemblement (1), ledit système flottant de stabilisation (2) étant composé d’au moins deux flotteurs de stabilisation (18; 28) parallèles et symétriques par rapport à l’axe de symétrie médian (8) et d’au moins deux voiles (12; 22) immergées verticalement et lestées sur leur partie inférieure (13; 23), lesdites voiles étant accrochées aux flotteurs de stabilisation (18; 28), l’ensemble formant un couloir de stabilisation de largeur égale sur sa longueur en s’éloignant du navire (100), ledit système flottant de stabilisation (2) ayant deux extrémités (7, 9) les plus proches du navire (100), lesdites extrémités (7, 9) étant reliées aux extrémités arrière intérieures (17; 27) du système flottant de rassemblement (1 ) par un moyen de liaison (19; 29).

[40] Afin de diminuer la traînée dans l’eau du système flottant de rassemblement, des moyens de renfort hydrodynamique modifient la forme du système flottant de rassemblement (1 ) en maintenant les flotteurs de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ) vers l’intérieur de la zone de rassemblement. Ces moyens de renforts sont composés d’au moins deux élingues de renfort hydrodynamique (31 ; 41 ) attachées à au moins un élément de liaison hydrodynamique (46). Cet élément de liaison hydrodynamique (46) est positionné sur l’élingue centrale (35) entre le navire (100) et l’élément de liaison central (30). Les élingues de renfort hydrodynamique (31 ; 41) sont attachées de manière symétrique de part et d’autre de l’élingue centrale (35) à au moins deux éléments de fixation d’élingue (32; 42) entre les deux extrémités avant extérieures (14; 24) et arrière intérieures (17; 27) du système flottant de rassemblement (1 ). Le système flottant de rassemblement (1) adopte ainsi une forme convexe de part et d’autre de l’élingue centrale (35) malgré les efforts de traînée dans l’axe d’avance du navire (100).

[41] Dans le cas d’une vitesse de traction importante, les efforts hydrodynamiques soulèvent les voiles (12; 22) du système flottant de rassemblement malgré leur partie lestée (13; 23). Afin de maintenir les voiles (12; 22) en position verticale dans l’eau, des moyens de maintien de voile sont installés. Comme représenté sur la [Fig 1], sur la [Fig 2] et sur la [Fig 3], ces moyens de maintien sont caractérisés par au moins un élément de fixation d’élingue (32; 42) sur la partie basse immergée dans l’eau d’au moins un flotteur de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ), à l’aplomb d’un élément de fixation d’élingue (32; 42) déjà existant en partie haute. Les élingues (15; 25) et/ou (31 ; 41 ) et/ou (16; 26) se séparent en au moins deux élingues de maintien de voile (38; 48) et (39; 49) grâce à un élément de liaison de voile (37; 47). La première élingue de maintien de voile (38; 48) vient s’accrocher sur l’élément de fixation d’élingue (32; 42) en partie haute du flotteur de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ). La deuxième élingue de maintien de voile (39; 49) vient s’accrocher sur ledit élément de fixation (32; 42) en partie basse immergée du flotteur de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ).

[42] Ainsi, des moyens de maintien de voile empêchent les voiles (12; 22) de se soulever à cause des efforts hydrodynamiques, lesdits moyens de maintien de voile étant composés d’au moins un élément de liaison de voile (37; 47), relié d’une part à l’élingue (15; 25) ou (31 ; 41 ) ou (16; 26), et relié d’autre part à au moins deux élingues de maintien de voile (38; 48) et (39; 49), la première élingue de maintien de voile (38; 48) venant s’accrocher sur l’élément de fixation d’élingue (32; 42) déjà existant en partie haute du flotteur de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ), la deuxième élingue de maintien de voile (39; 49) venant s’accrocher sur un élément de fixation d’élingue (32; 42) en partie basse immergée du flotteur de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ) à l’aplomb de l’élément de fixation d’élingue (32; 42) déjà existant en partie haute.

[43] Afin que l’installation du dispositif soit simple et rapide, le moyen de liaison (19; 29) entre le système flottant de rassemblement (1 ) et le système flottant de stabilisation (2) peut être une liaison mécanique de type glissière, bloquée par au moins une goupille à bascule à ressort (5). La goupille (5) s’insère à la fois dans l’extrémité (17; 27) du flotteur de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ) et dans l’extrémité (7, 9) du flotteur de stabilisation (18; 28). La goupille (5), dimensionnée pour résister aux efforts de traction des élingues, possède un anneau qui permet de fixer l’élingue secondaire (16; 26) ou l’élingue de maintien de voile (38; 48) ou (39; 49) directement dessus. Elle remplit ainsi la double fonction de bloquer les extrémités (17; 27) et (7, 9) ensemble, et d’être un élément de fixation d’une élingue de traction. La [Fig 2] et la [Fig 3] présentent une vue schématique d’un mode de réalisation consistant en l’agencement de deux goupilles (5) sur la liaison (19; 29) entre le système flottant de rassemblement (1 ) et le système flottant de stabilisation (2).

[44] Ainsi, le dispositif peut être caractérisé en ce que le moyen de liaison (19; 29) soit une liaison mécanique de type glissière, bloquée par au moins une goupille à bascule à ressort (5), ladite goupille (5) s’insérant à la fois dans l’extrémité (17; 27) du flotteur de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ) et dans l’extrémité (7, 9) du flotteur de stabilisation (18; 28), ladite goupille (5) possédant un anneau, ledit anneau permettant de fixer l’élingue secondaire (16; 26) ou l’élingue supplémentaire (36) ou l’élingue de maintien de voile (38; 48) ou (39; 49) directement dessus.

[45] Le dispositif selon l’invention est particulièrement destiné au rassemblement de déchets flottants en mer tels que plastiques, macro déchets, algues, nappes d’huile, pétrole et tout autre solide ou fluide flottant, afin d’optimiser leur récupération. La présente invention n’est nullement limitée aux modes de réalisation décrits et représentés mais l’homme du métier saura y apporter toute variante conforme à son esprit.

Variante de réalisation pour la traction par deux navires

[46] La figure 4 représente une variante de réalisation où le dispositif de rassemblement est tracté par deux navires (100, 200).

[47] Le système flottant de rassemblement (1 ) est tracté par deux navires (100, 200) avançant de conserve. Il est composé comme dans la variante précédente d’au moins deux flotteurs de rassemblement (10, 11 ; 20, 21), auxquels sont accrochés au moins deux voiles (12; 22) lestées sur leur partie inférieure (13; 23) et immergées verticalement. Les flotteurs de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ) sont positionnés symétriquement par rapport à l’axe de symétrie médian (8) en formant un entonnoir qui se resserre en s’éloignant des navires (100, 200).

[48] L’extrémité (14) la plus proche du premier navire (100) du système flottant de rassemblement (1 ) est reliée audit premier navire (100) par au moins une élingue extérieure (115).

[49] L’extrémité (24) la plus proche du deuxième navire (200) du système flottant de rassemblement (1) est reliée audit deuxième navire (200) par au moins une élingue extérieure (225).

[50] Les deux extrémités (17; 27) les plus éloignées des navires (100 ; 200) dudit système flottant de rassemblement (1) sont reliées à au moins deux élingues secondaires (16; 26) reliées à un élément de liaison central (30), lui-même relié par une élingue centrale (35) à un élément de liaison central secondaire (47).

[51] Cet élément de liaison central secondaire (47) est relié à chacun des navires (100, 200) par au moins deux élingues centrales secondaires (135, 235) en un point d’accroche (145 ; 245). [52] Les points d’accroche (145 ; 245) de chaque navire (100, 200) sont un moyen de variation de la longueur des élingues centrales secondaires (135 ; 235) par rapport à la longueur desdites élingues extérieures (115; 225) et de contrôle de l’angle d’ouverture du système flottant de rassemblement (1)

[53] Les autres caractéristiques du système sont celles déjà exposées dans la variante précédente.

Variante de réalisation des flotteurs

[54] La figure 5 illustre une variante de réalisation des flotteurs de rassemblement (10, 11 ; 20, 21 ) et des flotteurs de stabilisation (18; 28). Cette variante peut être combinée avec l’une ou l’autre des variantes précédentes.

[55] Les flotteurs de stabilisation (181 , 182) supportent chacun une voile (121 , 122) immergée verticalement avec une raideur en flexion faible, lestée sur la partie inférieure (13)

[56] Les flotteurs de rassemblement (101 , 111 , 112) sont accrochés chacun à une voile (123, 124, 125) immergée verticalement, lestée sur la partie inférieure (13). Les voiles (123, 124, 125) sont gonflées afin d’augmenter leur raideur en flexion, et assurent la flottabilité du système flottant de rassemblement (1 ).

[57] Les flotteurs de rassemblement (101 , 111 , 112) permettent d’empêcher le système flottant de rassemblement (1) de descendre sous la surface libre (SL) en présence de vagues.

[58] Les éléments de fixation d’élingue (321 , 322) sont doublés afin de bien répartir les efforts de flexion sur chaque voile (123, 124, 125)

[59] Les extrémités avant extérieures (14; 24) sont complétées à l’avant par un élément plan (114) présentant une hauteur similaire à celle des voiles (123 à 125) du système flottant de rassemblement (1). La liaison entre cet élément plan (114) et l’extrémité avant extérieure (14) (qui peut être modulaire ou non) impose un angle d’ouverture prédéterminé entre le plan formé par la voile du flotteur de rassemblement (125) le plus proche du navire (100) et le plan formé par cet élément plan (114), afin de faciliter l’amorçage de l’ouverture du système flottant de rassemblement (1 ). Variante de réalisation pour la traction par deux navires

[60] La figure 6 représente une variante de réalisation où le dispositif de rassemblement, tracté par deux navires (100, 200), présente deux éléments plan (114, 214) en ses extrémités avant extérieures (14, 24), et deux éléments de liaison hydrodynamique (461 , 462) positionnés sur les élingues centrales secondaires (135, 235).

[61] Les autres caractéristiques sont celles déjà exposées dans la première variante.