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Title:
METHOD AND DEVICE FOR DETERMINING THE WIDTH OF A SAFETY CORRIDOR FOR AN AIRCRAFT AND METHOD AND SYSTEM FOR SECURING THE AUTOMATIC LOW-ALTITUDE FLIGHT OF AN AIRCRAFT
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2006/082301
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method and device for determining the width of a safety corridor for an aircraft and to a method and system for securing the automatic low-altitude flight of an aircraft. The inventive device (1) comprises: means (3) which can be used by an operator in order to enter a plurality of errors which each have an impact on the automatic low-altitude flight of the aircraft; means (4) for determining an excursion probability of a safety corridor that is not to be crossed; and means (5) for determining the width of said safety corridor from the aforementioned errors and excursion probability, taking account of at least one mathematical expression linking at least the errors, the excursion probability and the width.

Inventors:
ARTINI FRANCK (FR)
CALMELS BENOIT (FR)
Application Number:
PCT/FR2006/000201
Publication Date:
August 10, 2006
Filing Date:
January 30, 2006
Export Citation:
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Assignee:
AIRBUS (FR)
ARTINI FRANCK (FR)
CALMELS BENOIT (FR)
International Classes:
G05D1/02; G05D1/06
Domestic Patent References:
WO2000002009A12000-01-13
Foreign References:
US5922031A1999-07-13
US3018049A1962-01-23
US4144571A1979-03-13
EP0937963A21999-08-25
US5922031A1999-07-13
Attorney, Agent or Firm:
Cabinet, Bonnetat (Paris, Paris, FR)
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Claims:
REVENDICATIONS
1. Procédé pour déterminer la largeur d'un corridor de sécurité (CS) qui est défini de part et d'autre de la trajectoire latérale (TL) d'une trajectoire de vol (TO) d'un aéronef (A), caractérisé en ce que : a) on estime une pluralité d'erreurs qui présentent chacune un impact sur un vol automatique à basse altitude de l'aéronef (A) ; b) on détermine une probabilité d'excursion du corridor de sécurité (CS) à ne pas dépasser ; et c) à partir desdites erreurs et de ladite probabilité d'excursion, on détermine la largeur (D) dudit corridor de sécurité (CS) en tenant compte d'au moins une expression mathématique liant ensemble au moins lesdi tes erreurs, ladite probabilité d'excursion et ladite largeur (D).
2. Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce qu'à l'étape a), on tient compte d'au moins certaines des erreurs suivantes : une erreur de navigation ; une erreur de guidage ; une erreur de trajectoire de vol.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que lesdites erreurs sont estimées sous forme de densités de probabilité.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que lesdites densités de probabilité vérifient l'une des lois suivantes : une loi exponentielle ; une loi de LaplaceGauss ; une loi de Poisson ; une loi polynomiale.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que ladite probabilité d'excursion vaut 10"8/hdv, hdv représentant une heure de vol de l'aéronef (A).
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que, dans le cas de deux erreurs différentes, ladite expression mathématique correspond à : =1~2J Jθ V1 f J∞ fl(x).f2(y x).dx .dy dans laquelle : P représente ladite probabilité d'excursion ; d représente la moitié de ladite largeur (D) du corridor de sécurité (CS) ; f 1 représente la densité de probabilité concernant une première desdites erreurs ; et f2 représente la densité de probabilité concernant la seconde erreur.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que, dans le cas de trois erreurs différentes de densités de probabilité individuelles respectives fi, on utilise également ladite expression mathématique permettant de calculer P en fonction de deux densités de probabilité f1 et f2, f1 correspondant à la densité de probabilité résultant de la somme de deux erreurs de densité de probabilité indivi duelle fi et f2 à la densité de probabilité individuelle fi de la troisième erreur restante.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdites erreurs sont exprimées sous forme d'une loi de LaplaceGauss, et en ce que la largeur (D) du corridor de sécurité (CS) correspond au double de la moyenne quadratique des limites desdites erreurs extrapolées à l'objectif de ladite probabilité d'excursion.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que ladite expression mathématique correspond à : dans laquelle : d représente la moitié de ladite largeur (D) du corridor de sécurité (CS) ; L(p) est un coefficient d'expansion qui dépend d'une probabilité £ de survenue d'une erreur ; et σi est l'écarttype de la distribution gaussienne d'une erreur i.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'on ajoute à ladite largeur (D) une marge tenant compte de l'envergure de l'aéronef (A).
11. 1 1 . Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'on prend en compte au moins une erreur qui est due à une panne d'au moins un système de l'aéronef (A). 12.
12. Méthode de sécurisation d'un vol à basse altitude d'un aéronef (A) qui est guidé le long d'une trajectoire de vol (TO) comprenant une trajectoire latérale (TL) et une trajectoire verticale, caractérisé en ce que : on détermine la largeur (D) d'un corridor de sécurité (CS), en mettant en œuvre le procédé spécifié sous l'une quelconque des revendications 1 à 1 1 ; on détermine un corridor de sécurité (CS), exempt de tout obstacle, qui présente ladite largeur (D) et qui est délimité de part et d'autre de ladite trajectoire latérale (TL) ; et on guide l'aéronef (A) automatiquement le long de ladite trajectoire de vol (TO).
13. Dispositif pour déterminer la largeur d'un corridor de sécurité (CS) qui est défini de part et d'autre de la trajectoire latérale (TL) d'une trajectoire de vol (TO) d'un aéronef (A), caractérisé en ce qu'il comporte : des moyens (3) permettant d'entrer une pluralité d'erreurs qui présentent chacune un impact sur un vol automatique à basse altitude de l'aéronef (A) ; des moyens (4) pour déterminer une probabilité d'excursion du corridor de sécurité (CS) à ne pas dépasser ; et des moyens (5) pour déterminer la largeur (D) dudit corridor de sécurité (CS)7 à partir desdites erreurs et de ladite probabilité d'excursion, en tenant compte d'au moins une expression mathématique liant ensemble au moins lesdites erreurs, ladite probabilité d'excursion et ladite largeur (D).
14. Système de sécurisation d'un vol à basse altitude d'un aéronef (A), ledit système (9) comportant : des premiers moyens (10) pour déterminer une trajectoire de vol (TO) comprenant une trajectoire latérale (TL) et une trajectoire verticale ; et des moyens de guidage (1 1 ) pour guider automatiquement l'aéronef (A) le long de ladite trajectoire de vol (TO), comprenant également des moyens de navigation, caractérisé en ce qu'il comporte de plus : un dispositif (1 ) tel que celui spécifié sous la revendication 13, pour déterminer la largeur (D) d'un corridor de sécurité (CS) ; et des deuxièmes moyens (17) pour déterminer un corridor de sécurité (CS), exempt de tout obstacle, qui présente ladite largeur (D) déterminée par ledit dispositif (1 ) et qui est délimité de part et d'autre de ladite trajectoire latérale (TL).
15. Aéronef, caractérisé en ce qu'il comporte un dispositif (1 ) susceptible de mettre en œuvre le procédé spécifié sous l'une quelconque des revendications 1 à 1 1 .
16. Aéronef, caractérisé en ce qu'il comporte un système (9) susceptible de mettre en œuvre la méthode spécifiée sous la revendication 12.
17. Aéronef, caractérisé en ce qu'il comporte un dispositif (1 ) tel que celui spécifié sous la revendication 13.
18. Aéronef, caractérisé en ce qu'il comporte un système (9) tel que celui spécifié sous la revendication 14.
Description:
Procédé et dispositif pour déterminer la largeur d 'un corridor de sécurité pour un aéronef , . ainsi que méthode et système de sécurisation d 'un vol automatique à basse altitude d ' un aéronef .

La présente invention concerne un procédé et un dispositif pour déterminer la largeur d'un corridor de sécurité qui est défini de part et d'autre de la trajectoire latérale d'une trajectoire de vol d'un aéronef, ainsi qu'une méthode et un système de sécurisation d'un vol à basse altitude d'un aéronef qui est guidé automatiquement le long d'une telle trajectoire de vol.

Bien que non exclusivement, la présente invention s'applique plus particulièrement à un avion de transport militaire qui présente un faible rapport poussée/poids et une forte inertie, et dont les temps de manoeuvre sont en général relativement lents.

Dans le cadre de la présente invention, on entend par vol à basse altitude le vol le long d'une trajectoire de vol (à basse altitude) permettant à un aéronef de suivre au plus près le terrain survolé, notamment pour éviter de se faire repérer. Une telle trajectoire de vol à basse altitude est donc située le plus souvent au plus bas à une hauteur du terrain prédéterminée, par exemple 500 pieds (environ 150 mètres).

En raison de cette proximité avec le sol, toute déviation latérale ou verticale vers le bas (au-delà d'une certaine marge de sécurité) de l'aéronef, par rapport à la trajectoire de vol à suivre, lors du guidage de l'aéro- nef le long de ladite trajectoire de vol, présente un risque important de collision avec le terrain survolé (directement avec le sol ou avec un ouvrage ou un élément situé sur ledit sol). Bien entendu, l'existence d'un tel risque n'est pas acceptable.

La présente invention a pour objet de sécuriser un vol à basse alti- tude d'un aéronef (qui est guidé automatiquement le long d'une trajectoire de vol comprenant une trajectoire latérale et une trajectoire verticale) en

01

utilisant un corridor de sécurité de manière à rendre hautement improbable toute collision de l'aéronef avec le terrain survolé.

La présente invention s'applique plus particulièrement à un vol automatique qui est autonome, c'est-à-dire un vol automatique qui est effec- tué seulement grâce à des systèmes de navigation, de gestion du vol et de guidage et à une base numérique de terrain, qui sont embarqués, sans l'aide d'un quelconque dispositif émissif vers l'avant, tel qu'un radar par exemple. On sait qu'un tel vol automatique autonome peut être soumis à un ensemble d'erreurs concernant notamment : - la navigation : la position donnée par le système de navigation embarqué n'est pas exactement la position réelle de l'aéronef ;

- le guidage : un pilote automatique asservit la position donnée par le système de navigation sur une trajectoire calculée par le système de gestion du vol. Cet asservissement présente une performance intrinsè- que qui traduit l'aptitude du pilote automatique à guider l'aéronef sur la trajectoire demandée. Une erreur de guidage peut également exister lors d'un vol à l'aide d'un directeur de vol que le pilote doit suivre manuellement ;

- la trajectoire de vol : la précision de cette trajectoire dépend de la préci- sion de l'algorithme et du processeur du calculateur utilisé, et également surtout le cas échéant d'une erreur de modélisation numérique du terrain survolé.

Afin de limiter à une probabilité d'occurrence objectif tout risque de collision (catastrophique) avec le terrain environnant, due à un écart latéral de trajectoire résultant en particulier d'une ou plusieurs des erreurs décrites ci-dessus, un corridor de sécurité présentant une largeur particulière suffisante est défini de part et d'autre de ladite trajectoire de vol.

Aussi, la présente invention concerne un procédé pour déterminer la largeur d'un tel corridor de sécurité qui est défini de part et d'autre de la trajectoire latérale d'une trajectoire de vol d'un aéronef.

A cet effet, ledit procédé est remarquable en ce que : a) on estime une pluralité d'erreurs qui présentent chacune un impact sur un vol automatique (et autonome) à basse altitude de l'aéronef ; b) on détermine une probabilité d'excursion du corridor de sécurité à ne pas dépasser ; et c) à partir desdites erreurs et de ladite probabilité d'excursion, on déter- mine la largeur dudit corridor de sécurité en tenant compte d'au moins une expression mathématique liant ensemble au moins lesdites erreurs, ladite probabilité d'excursion et ladite largeur.

Ainsi, grâce à l'invention, on est en mesure de déterminer un corridor de sécurité qui tient compte des erreurs susceptibles d'influencer un pilotage automatique autonome tel que précité.

De façon avantageuse, à l'étape a), on tient compte d'au moins certaines des erreurs suivantes :

- une erreur de navigation ;

- une erreur de guidage ; - une erreur de trajectoire de vol.

En outre, avantageusement, lesdites erreurs sont estimées sous forme de densités de probabilité. De préférence, lesdites densités de probabilité vérifient l'une des lois suivantes :

- une loi exponentielle ; - une loi de Laplace-Gauss ;

- une loi de Poisson ;

- une loi polynomiale.

Par ailleurs, de façon avantageuse, ladite probabilité d'excursion vaut 10 "8 /hdv, hdv représentant une heure de vol de l'aéronef.

Avantageusement, dans le cas de deux erreurs différentes et indépendantes au sens probalistique, ladite expression mathématique correspond à :

P = 1 - 2} o d ^" f1(x).f2(y - x).dx^).dy (1 )

dans laquelle :

- P représente ladite probabilité d'excursion ;

- d représente la moitié de ladite largeur du corridor de sécurité ;

- f 1 représente la densité de probabilité concernant une première desdites erreurs ; et - f2 représente la densité de probabilité concernant la seconde erreur.

En outre, de façon avantageuse, dans le cas de trois erreurs différentes de densités de probabilité individuelles respectives fi, on utilise également ladite expression mathématique (1 ) permettant de calculer P en fonction de deux densités de probabilité (globales) f1 et f2, f1 corres- pondant à la densité de probabilité résultant de la somme de deux erreurs de densité de probabilité individuelle fi et f2 à la densité de probabilité individuelle fi de la troisième erreur restante.

En outre, lorsque lesdites erreurs sont exprimées sous forme d'une loi de Laplace-Gauss, de façon avantageuse, la largeur du corridor de sécurité correspond au double de la moyenne quadratique des limites desdites erreurs extrapolées à l'objectif de ladite probabilité d'excursion. Dans ce cas, de préférence, ladite expression mathématique correspond à :

dans laquelle : - d représente la moitié de ladite largeur du corridor de sécurité ;

- L(p) est un coefficient d'expansion qui dépend d'une probabilité p_ de survenue d'une erreur ; et

- σi est l'écart-type de la distribution gaussienne d'une erreur }.

On notera que si l'on connaît une limite d'erreur à une probabilité p_, la loi de Laplace-Gauss permet de déduire l'écart-type σ à partir de la distribution d'erreur. Dans le cas présent, la loi de Laplace-Gauss est en- tièrement déterminée par le couple (μ, σ), μ étant la moyenne de l'erreur, qui est nulle, puisque les erreurs ont une même probabilité de survenir à droite ou à gauche. La limite de cette erreur (correspondant à une certaine probabilité d'en sortir) est obtenue par l'expression L(p).σ. La loi de Laplace-Gauss permet de déterminer le coefficient L(p) pour p_ compris dans l'intervalle [0, 1 ]. En général, on connaît les limites d'erreur de navigation, de guidage ou de trajectoire à 95%, ce qui permet de déterminer l'écart- type σ, et ainsi les limites d'erreur à toute autre probabilité.

Par ailleurs, avantageusement, on ajoute à ladite largeur une marge tenant compte notamment de l'envergure de l'aéronef. Dans un mode de réalisation particulier, on prend en compte au moins une erreur qui est due à une panne d'au moins un système (commandes de vol, moteur, ...) de l'aéronef, une telle panne pouvant induire une déviation latérale supplémentaire. Cette panne survient à une certaine probabilité. La présente invention concerne également une méthode de sécurisation d'un vol à basse altitude d'un aéronef qui est guidé automatiquement le long d'une trajectoire de vol comprenant une trajectoire latérale et une trajectoire verticale.

Selon l'invention, ladite méthode est remarquable en ce que : - on détermine la largeur d'un corridor de sécurité, en mettant en oeuvre le procédé spécifié ci-dessus ;

- on détermine un corridor de sécurité, exempt de tout obstacle, qui présente ladite largeur et qui est délimité de part et d'autre de ladite trajectoire latérale ; et

- on guide l'aéronef automatiquement le long de ladite trajectoire de vol.

Ainsi, comme le corridor de sécurité est exempt de tout obstacle à la probabilité d'objectif près, notamment de toute partie de terrain telle qu'une crête par exemple, le risque de collision pour l'aéronef lors du vol à basse altitude le long de ladite trajectoire de vol est minimisé, tant que ledit aéronef reste dans ce corridor de sécurité, ce qui est évidemment le cas (avec une certaine probabilité que l'on peut minimiser) en raison du mode de détermination précité dudit corridor de sécurité qui présente une largeur suffisante, notamment lors de la survenue d'erreurs du type pré- cité.

La présente invention concerne également un dispositif pour déterminer la largeur d'un corridor de sécurité qui est défini de part et d'autre de la trajectoire latérale d'une trajectoire de vol d'un aéronef.

Selon l'invention, ce dispositif comporte : - des moyens permettant d'entrer (dans ledit dispositif) une pluralité d'erreurs qui présentent chacune un impact sur un vol automatique (et autonome) à basse altitude de l'aéronef ;

- des moyens pour déterminer une probabilité d'excursion du corridor de sécurité à ne pas dépasser ; et - des moyens pour déterminer la largeur dudit corridor de sécurité, à partir desdites erreurs et de ladite probabilité d'excursion, en tenant compte d'au moins une expression mathématique liant ensemble au moins lesdites erreurs, ladite probabilité d'excursion et ladite largeur.

Par ailleurs, la présente invention concerne un système de sécuri- sation d'un vol à basse altitude d'un aéronef, du type comportant :

- des premiers moyens pour déterminer une trajectoire de vol comprenant une trajectoire latérale et une trajectoire verticale ; et

- des moyens de guidage pour guider automatiquement l'aéronef le long de ladite trajectoire de vol, comprenant également des moyens de navigation.

Selon l'invention, ce système de sécurisation comporte de plus : - un dispositif tel que celui décrit précédemment, pour déterminer la largeur d'un corridor de sécurité ; et

- des deuxièmes moyens pour déterminer un corridor de sécurité, exempt de tout obstacle, qui présente ladite largeur déterminée par ledit dispositif et qui est délimité de part et d'autre de ladite trajectoire latérale. Grâce audit corridor de sécurité, dont la largeur tient compte des erreurs susceptibles d'apparaître lors du vol, le système de sécurisation est en mesure de minimiser le risque de collision de l'aéronef avec le terrain. Le vol automatique à basse altitude de l'aéronef est donc sécurisé en partie, du moins pour les déviations latérales. Les figures du dessin annexé feront bien comprendre comment l'invention peut être réalisée. Sur ces figures, des références identiques désignent des éléments semblables.

La figure 1 est le schéma synoptique d'un dispositif conforme à l'invention. La figure 2 illustre schématiquement dans un plan vertical des caractéristiques d'un corridor de sécurité.

La figure 3 est le schéma synoptique d'un système de sécurisation conforme à l'invention.

Le dispositif 1 conforme à l'invention et représenté schématique- ment sur la figure 1 est destiné à déterminer la largeur D d'un corridor de sécurité CS qui est défini de part et d'autre de la trajectoire latérale TL d'une trajectoire de vol TO d'un aéronef A volant à basse altitude, en particulier un avion de transport militaire.

Selon l'invention, ledit dispositif 1 comporte :

- des moyens 3 permettant d'entrer dans le dispositif 1 une pluralité d'erreurs estimées, précisées ci-dessous, qui présentent chacune un impact sur un vol automatique (et autonome, c'est-à-dire sans utilisation d'un quelconque dispositif émissif tel qu'un radar) à basse altitude de l'aéro- nef A ;

- des moyens 4 pour déterminer une probabilité d'excursion du corridor de sécurité CS, à ne pas dépasser ; et

- des moyens 5 reliés respectivement par l'intermédiaire de liaisons 6 et 7 auxdits moyens 3 et 4, pour déterminer la largeur D dudit corridor de sécurité CS, à partir desdites erreurs et de ladite probabilité d'excursion, en tenant compte d'au moins une expression mathématique liant ensemble au moins lesdites erreurs, ladite probabilité d'excursion et ladite largeur D.

Dans un mode de réalisation préféré, le dispositif 1 peut tenir compte d'au moins certaines des erreurs suivantes (entrées à l'aide des moyens 3) :

- une erreur de navigation qui prend en compte le fait que la position donnée par un système de navigation embarqué ne correspond pas exactement à la position réelle de l'aéronef A ; - une erreur de guidage qui prend en compte le fait qu'un pilote automatique (ou un directeur de vol et le pilote, dans le cas d'un vol par directeur de vol) asservit la position donnée par le système de navigation sur une trajectoire calculée par un système de gestion du vol. Cet asservissement présente une performance intrinsèque qui traduit l'aptitude du pilote automatique à guider l'aéronef A sur la trajectoire demandée (ou l'aptitude du directeur de vol et celle du pilote à le suivre) ; et

- une erreur de trajectoire de vol qui prend en compte le fait que la précision de la trajectoire de vol TO dépend de la précision de l'algorithme et du processeur d'un calculateur usuel qui détermine cette trajectoire de

vol TO, et également de l'erreur (prépondérante) de la modélisation numérique du terrain 2 survolé, qui est utilisée pour ce faire par ce calculateur.

De plus, de préférence : - l'erreur de navigation à la probabilité objectif est calculée en temps réel à bord par le système de navigation ;

- l'erreur de base de données terrain est en général contenue dans la base de données ou déclarée par défaut dans l'aéronef ; et

- l'erreur de guidage est définie par défaut une fois pour toutes dans l'aéronef.

Les erreurs précitées utilisées sont préalablement estimées sous la forme de densités de probabilité par les fournisseurs des systèmes concernés (de navigation, de guidage, ...) de l'aéronef A, et sont ensuite entrées à l'aide des moyens 3 pour être transmis auxdits moyens 5. De préférence, mais non exclusivement, lesdites densités de probabilité vérifient l'une des lois usuelles suivantes :

- une loi exponentielle ;

- une loi de Laplace-Gauss ;

- une loi de Poisson ; et - une loi polynomiale.

Dans un mode de réalisation particulier, lesdits moyens 4 utilisent comme probabilité d'excursion 10 ~8 /hdv, hdv représentant une heure de vol de l'aéronef A, c'est-à-dire que l'aéronef A présente alors une probabilité de 10 "8 de risque de sortie (ou d'excursion) du corridor de sécurité CS par heure de vol, due à un écart latéral entre la position réelle de l'aéronef A et la trajectoire désirée.

Dans un mode de réalisation préféré, dans le cas de la prise en compte de deux erreurs différentes, lesdits moyens 5 utilisent comme expression mathématique :

P = 1 - 2£(£ fl(x).f2(y -x).dx).dy (1)

dans laquelle :

- P représente ladite probabilité d'excursion ;

- d représente la moitié de ladite largeur D du corridor de sécurité CS ; - f 1 représente la densité de probabilité concernant une première desdites deux erreurs ; et

- f2 représente la densité de probabilité concernant la seconde erreur.

De façon générale, dans le cas de trois erreurs différentes de densités de probabilité individuelles respectives fi, lesdits moyens 5 utilisent également ladite expression mathématique précitée (1 ) permettant de calculer P en fonction de deux densités de probabilités f 1 et f2 (qui sont globales dans ce cas), f1 correspondant à la densité de probabilité résultant de la somme de deux erreurs de densité de probabilité fi individuelle et f2 correspondant à la densité de probabilité individuelle fi de la troisième er- reur restante.

Plus précisément, pour l'expression (1 ) précitée :

P = 1 - 2 £ ( £ " f 1 (x) .f 2(y - x) .dx] . dy

y peut représenter la somme de deux erreurs x1 +x2. Comme P peut s'écrire P = 1 - 2 J^ f (y) . dy où f représente la densité de probabilité de la variable aléatoire y = x1 +x2, on a alors pour la somme de trois erreurs x1 +x2 + x3 =y + x3

P = 1 - 2 £ f £J f (y) .f z(z - x3) .dx3J . dy

avec f(y) = i r-a ° >f1(x).f2(y - x)dx

Le dispositif 1 conforme à l'invention calcule donc une largeur D de corridor de sécurité CS qui permet de tenir un objectif de probabilité de sortie de ce corridor de sécurité CS à ne pas dépasser, en prenant en

compte les différentes erreurs qui présentent un impact sur la sécurité d'un vol automatique à basse altitude.

Dans un mode de réalisation particulier, pour lequel lesdites erreurs sont définies suivant une distribution gaussienne, c'est-à-dire sont expri- mées sous forme d'une loi usuelle de Laplace-Gauss, la largeur D du corridor de sécurité CS correspond au double de la moyenne quadratique des limites desdites erreurs extrapolées à l'objectif de ladite probabilité d'excursion.

Dans ce cas, lesdits moyens 5 utilisent ladite expression mathéma- tique suivante :

dans laquelle :

- d représente ladite moitié de la largeur D du corridor de sécurité CS ;

- L(p) est un coefficient de largeur prédéterminée pour un objectif de probabilité de p/hdv, entièrement défini par la loi de Gauss et de manière unique [valable quelle que soit la distribution gaussienne définie par (σ, μ)] ;

- les i représentent les erreurs prises en compte, qui sont supposées gaussiennes et indépendantes deux à deux ; et - σi est l'écart-type de la distribution gaussienne d'une erreur }.

Le tableau suivant donne l'évolution de la limite L (ou coefficient de largeur) d'une erreur en fonction d'un objectif de probabilité. Il est formé pour une distribution de l'erreur avec σ = 1 mètre et μ = 0 mètre (distribution symétrique autour de TL).

L'écart-type σ est choisi égal à 1 mètre pour des raisons de clarté. On peut en déduire que, pour une distribution gaussienne pour laquelle μ = 0 mètre et σ = 1 mètre :

- la probabilité pour que l'erreur soit supérieure à une limite de ± 0,67 mètre est de 0,5 (c'est-à-dire 50% de chances d'être en dehors de cette limite) ;

- la probabilité pour que l'erreur soit supérieure à une limite de ± 1 ,96 mètre est de 0,05 (5%) ;

- la probabilité pour que l'erreur soit supérieure à une limite de ± 2 mètres est de 0,0455 (4,55%) ;

- la probabilité pour que l'erreur soit supérieure à une limite de ± 4,89 mètres est de 10 '5 ;

- la probabilité pour que l'erreur soit supérieure à une limite de + 5,32 mètres est de 10 "6 ;

- la probabilité pour que l'erreur soit supérieure à une limite de ± 5,73 mètres est de 10 7 ; et - la probabilité pour que l'erreur soit supérieure à une limite de ± 6,1 1 mètres est de 10 "9 .

On notera à titre d'exemple que la largeur de corridor correspondant à une probabilité de 10 '9 /hdv doit être 3,12 fois plus grande (6.1 10/1 .960 = 3,12) que la largeur de corridor correspondant à une pro- habilité de 5.10 '2 /hdv.

Une autre particularité intéressante de cette distribution est que la probabilité d'excursion d'un corridor de sécurité CS de dimensions [- L ; + L] avec une loi de distribution gaussienne ayant un écart-type σ égal à 1 mètre, donné par le tableau ci-dessus, est égale à la probabilité d'une ex- cursion d'un corridor qui est ΓJ fois plus large [- p. L ; + p.L] avec une loi de distribution gaussienne ayant un écart-type σ égal à ΓJ mètres.

Si l'on suppose que l'erreur de navigation ou de guidage est de type gaussien et qu'elle est caractérisée par une certaine limite avec une certaine probabilité, alors : - d'abord, on détermine la distribution entière de cette erreur, en calculant un écart-type σ égal à £ mètres {la moyenne μ de l'erreur étant nulle, puisque l'on a autant de chances que l'erreur de navigation ou de guidage soit d'un côté ou de l'autre de la trajectoire) ; et

- ensuite, on peut en déduire directement la probabilité d'excursion d'un corridor [- p. L ; +p.L], en remplaçant L par p. L dans le tableau ci- dessus (de manière à obtenir le tableau suivant).

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Par conséquent, si on connaît une limite d'erreur à une certaine probabilité, on déduit la limite de cette erreur à une autre probabilité en multipliant la première par le rapport des coefficients de largeur correspondants "L".

Ainsi, grâce à l'invention, il suffit :

- d'estimer les erreurs élémentaires (navigation, guidage, base de données, terrain, ...), ce qui permet dans le cas d'erreurs gaussiennes de déterminer l'écart-type σ de chaque erreur [et sinon, de déterminer les densités de probabilité fi de l'expression mathématique (1) précitée] ;

- de spécifier le niveau de sécurité requis sous la forme d'une probabilité d'excursion du corridor de sécurité CS à ne pas dépasser (définie par exemple contractuellement entre le fabricant de l'aéronef A et le client) ; et

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- d'en déduire la largeur D du corridor de sécurité CS de la manière précitée.

Quel que soit le mode de réalisation utilisé, on ajoute de préférence à ladite largeur D une marge tenant compte de l'envergure de l'aéro- nef A.

Jusqu'à présent, on a considéré une déviation de l'aéronef A due uniquement aux performances intrinsèques des systèmes de navigation et de guidage, ainsi qu'à la précision de la base de données du terrain, sans considération de panne d'un système (commandes de vol, moteur ...) de l'aéronef A pouvant induire une déviation supplémentaire.

Dans un mode de réalisation particulier, pour prendre en compte une telle déviation supplémentaire due à une panne système, le dispositif 1 conforme à l'invention prend en compte au moins une erreur qui est due à une panne d'au moins un système de l'aéronef. On suppose que la panne [ peut survenir avec une probabilité par heure de vol égale à P 1 , et que cette panne induit une déviation latérale supplémentaire ± d j (déviation discrète) à droite ou à gauche avec la même probabilité (soit P/2 pour chaque côté). Cette déviation latérale est supposée être toujours la même lorsque la panne survient. Aussi, la probabilité P que la déviation totale de l'aéronef A (déviation due aux performances intrinsèques de ses systèmes représentée par une valeur TSE, plus celle due à une panne système) soit inférieure à d en valeur absolue est égale à la somme des probabilités suivantes :

- la probabilité que la panne système } arrive et induise une déviation d j vers la droite et que (TSE + d j ) e [- d, d], soit TSE e [- d - d, ; d - d j ] ;

- la probabilité que la panne système [ arrive et induise une déviation d j vers la gauche et que (TSE - d j ) e [- d ; d], soit TSE e [- d + d ; ; d + d j ] ; et

- la probabilité que la panne système soit absente, mais que TSE soit inférieure à d en valeur absolue.

On notera que la variable TSE ("Total System Error" en anglais, c'est-à-dire erreur système totale) correspond à la somme des erreurs de navigation, de guidage et de trajectoire. Ainsi, on a :

P = i- {Pj[r di %)-dy+ P«γ).dy] + o-P,ïf d d f(y).dy } où f est la densité de probabilité de la variable aléatoire TSE p On peut étendre le raisonnement au cas de deux pannes simultanées [ et i de probabilité P 1 et P 5 qui induisent des déviations de ± d ; et ± d j respectivement.

La probabilité P que la déviation totale de l'aéronef A soit inférieure à d en valeur absolue est égale à la somme des probabilités suivan- tes :

- la probabilité que les pannes système } et [ surviennent en même temps et que (TSE ± d ( + d j ) e [- d ; d] (± en fonction du sens de la déviation induite par chaque panne système, à iso-probabilité pour chaque cas) ;

- la probabilité que la panne système } soit présente alors que la panne système j est absente, mais que (TSE ± d j ) e [- d ; d] (± en fonction du sens de la déviation induite par la panne système }) ;

- la probabilité que la panne système j soit présente alors que la panne système j est absente, mais que (TSE ± dp e [- d ; d] (± en fonction du sens de la déviation induite par la panne système [) ; et - la probabilité que les pannes système ) et j soient absentes, mais que TSE soit inférieure à d en valeur absolue. On a donc :

La largeur D (D = 2d) du corridor de sécurité CS ainsi déterminée par le dispositif 1 , peut être utilisée par un système de sécurisation 9 d'un 5 vol (automatique et autonome) à basse altitude d'un aéronef A, conforme à l'invention et représenté schématiquement sur la figure 3.

Ledit système 9 qui est donc destiné à mettre en œuvre un vol automatique et autonome à basse altitude de l'aéronef A, est du type comportant : 0 - des moyens 10 usuels, par exemple un système de gestion de vol, pour déterminer de façon usuelle une trajectoire de vol TO comprenant une trajectoire latérale TL définie dans un plan horizontal et une trajectoire verticale (ou profil de vol) définie dans un plan vertical. Pour pouvoir réaliser un vol à basse altitude, la trajectoire de vol TO (à basse alti- 5 tude) doit permettre à l'aéronef A de suivre au plus près le terrain survolé 2 ; et

- des moyens de guidage et de navigation 1 1 usuels pour guider automatiquement l'aéronef A le long de ladite trajectoire de vol TO. Dans un mode de réalisation préféré, lesdits moyens de guidage 1 1 0 comportent :

• des moyens 12, par exemple un pilote automatique, qui sont reliés par une liaison 13 auxdits moyens 10 pour déterminer des ordres de pilotage de l'aéronef A de sorte qu'il suive ladite trajectoire de vol TO ; et 5 • des moyens d'actionnement 14 d'organes commandés 15 tels que par exemple des gouvernes (de direction, de profondeur, ...) de l'aéronef A, moyens d'actionnement 14 qui sont reliés par une liaison

16 auxdits moyens 12 et auxquels on applique automatiquement les ordres de pilotage déterminés par ces derniers.

Lesdits moyens de guidage 1 1 peuvent également comporter un directeur de vol. Pour sécuriser le vol à basse altitude, ledit système 9 comporte de plus :

- un dispositif 1 tel que celui spécifié ci-dessus, pour déterminer la largeur D d'un corridor de sécurité CS ; et

- des moyens 17 qui sont reliés par une liaison 8 audit dispositif 1 et par une liaison 18 auxdits moyens 12, pour déterminer un corridor de sécurité CS :

• qui est exempt de tout obstacle ;

• qui présente ladite largeur D déterminée par ledit dispositif 1 ; et qui est délimité de part et d'autre de ladite trajectoire latérale TL et qui est centré sur cette dernière, comme représenté sur la figure 2.

Ainsi, comme le corridor de sécurité CS est exempt par définition de tout obstacle, notamment de toute partie de terrain 2 telle qu'une crête 21 par exemple, le risque de collision pour l'aéronef A lors du vol automatique à basse altitude le long de ladite trajectoire de vol TO est minimisé, tant que ledit aéronef A est maintenu dans ce corridor de sécurité CS. Or, ledit aéronef A est maintenu constamment dans ledit corridor de sécurité CS grâce à l'action desdits moyens de guidage automatique 1 1 et au fait que ledit corridor de sécurité CS tient compte par définition des erreurs susceptibles de survenir lors d'un tel vol automatique (qui est mis en œu- vre par lesdits moyens de guidage automatique 1 1 ).

Dans le plan latéral, le corridor de sécurité CS est donc centré sur la trajectoire latérale TL et est limité de part et d'autre par la distance d représentant la moitié de ladite largeur D.

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Bien que cela ne fasse pas directement partie de l'objet de la présente invention, on notera également que, dans le plan vertical, ledit corridor de sécurité CS n'est pas délimité vers le haut, mais il est délimité vers le bas, par la partie la plus haute 21 du terrain 2 (dont on a repré- sente le relief 22 sur la figure 2) qui existe sous une surface 23 horizontale. Cette partie 21 présente une altitude H. Dans un mode de réalisation préféré, ladite surface 23 est déterminée, en tenant notamment compte des erreurs précitées.

De préférence, cette surface 23 présente la largeur D du corridor de sécurité CS. Aussi, dans la représentation de la figure 2 qui correspond à cette dernière situation, le corridor de sécurité CS et la surface 23 sont représentés par un seul et même segment de droite 24.

Le vol basse altitude automatique, mis en œuvre par ledit système de sécurisation 9, permet donc de faire voler l'aéronef A, à une hauteur donnée au-dessus du terrain 2, en mode automatique, le long d'une trajectoire de vol TO calculée à partir d'une base numérique de terrain (préalablement chargée dans l'aéronef A), et ceci sans risque de collision avec le terrain 2.