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Title:
METHOD AND FACILITY FOR MANUFACTURING A PASTRY OR BAKERY PRODUCT AND PASTRY OR BAKERY PRODUCT OBTAINED ACCORDING TO THIS METHOD
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/115331
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for manufacturing a heterogeneous pastry or bakery product consisting locally of various edible materials (A, B, C, etc.) providing parts with different flavours and/or different shades and forming at least one pictorial pattern extending longitudinally in the product, which pictorial pattern is reflected on a transverse face of the product once sliced. The product is formed by the deposition and superposition, in a mould (10), of several successive layers (C1, C2, C3, etc.), each consisting of at least one of the edible materials (A, B, C, etc.). According to the invention, each successive layer (C1, C2, C3, etc.) is formed by a juxtaposition of several longitudinal strands (100, 100a, 100b, 100c, etc.) arranged side by side, each longitudinal strand (100, 100a, 100b, 100c, etc.) being made from a given edible material from a predetermined set of edible materials (A, B, C, etc.) selected to form the pictorial pattern. The invention also relates to a facility for implementing the method comprising at least one preparation station (P1) and a moulding station (P2) fed by the at least one preparation station (P1), as well as to pastry or bakery products obtained by the method.

Inventors:
HAMET ÉRIC (FR)
MONTAGNON BÉNÉDICTE (FR)
LECOINTE ARMELLE (FR)
Application Number:
PCT/EP2019/084268
Publication Date:
June 11, 2020
Filing Date:
December 09, 2019
Export Citation:
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Assignee:
SAVANE BROSSARD (FR)
International Classes:
A21D8/00; A21C9/00; A21C9/08; A21D8/06; A21D13/11
Domestic Patent References:
WO2006051409A12006-05-18
WO2015162138A12015-10-29
Foreign References:
US20140120221A12014-05-01
EP0522892A11993-01-13
ES2291141A12008-02-16
FR2783403A12000-03-24
EP1602281A12005-12-07
FR2497728A11982-07-16
FR2497729A11982-07-16
EP0522892A11993-01-13
Other References:
ANONYMOUS: "Tipps und Tricks - Die Kerntemperatur-Messung", 25 September 2012 (2012-09-25), pages 1 - 2, XP055658436, Retrieved from the Internet [retrieved on 20200115]
Attorney, Agent or Firm:
NOLL, Ronald et al. (CH)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 . Procédé de fabrication d’un produit de pâtisserie ou boulangerie hétérogène (20) constitué localement de diverses matières comestibles (A, B, C, ... ) donnant des parties de parfums différents et/ou de teintes différentes et formant au moins un motif pictural s’étendant longitudinalement dans ledit produit (20), lequel motif pictural est reflété sur une face transversale du produit (20) une fois tranché,

ledit produit (20) étant formé par déposition et superposition dans un moule (10) de plusieurs couches successives (Ci, C2, C3, ... ) constituées chacune d’au moins une desdites matières comestibles (A, B, C, ... ),

caractérisé en ce que chaque couche successive (Ci, C2, C3, ... ) est formée d’une juxtaposition de plusieurs filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ) disposés côte à côte, chaque filet longitudinal (100, 100a, 100b, 100c, ... ) étant réalisé d’une matière comestible donnée parmi un ensemble prédéterminé de matières comestibles (A, B, C, ... ) sélectionnées pour former le motif pictural.

2. Procédé de fabrication selon la revendication 1 , caractérisé en ce que le nombre et la configuration des couches successives (Ci, C2, C3, ... ), ainsi que le nombre et la configuration des filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ) constitutifs de chaque couche successive (Ci, C2, C3, ... ), sont prédéterminés pour une gamme de produits de pâtisserie ou boulangerie (20) donnée,

et en ce que le motif pictural résulte du choix des matières comestibles (A, B, C, ... ) sélectionnées pour former lesdits filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ).

3. Procédé de fabrication selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que chaque filet longitudinal (100, 100a, 100b, 100c, ... ) présente une section transversale essentiellement circulaire.

4. Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ) sont disposés, dans chaque couche successive (Ci, C2, C3, ... ), en position décalée par rapport aux filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ) constitutifs de la couche située immédiatement au-dessous, de manière à former un agencement (15) de couches successives (Ci, C2, C3, ... ) compact comblant en partie des espaces intercalaires entre lesdits filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ).

5. Procédé de fabrication selon la revendication 3, caractérisé en ce que les filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ) sont disposés, dans chaque couche successive (Ci, C2, C3, ... ), en position décalée par rapport aux filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ) constitutifs de la couche située immédiatement au-dessous, de manière à former un agencement (15) de couches successives (Ci, C2, C3, ... ) compact comblant en partie des espaces intercalaires entre lesdits filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ), le décalage étant sensiblement égal à la moitié du diamètre des filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ).

6. Procédé de fabrication selon la revendication 3 ou 5, caractérisé en ce que le diamètre de chaque filet longitudinal (100, 100a, 100b, 100c, ... ) est sélectionné pour être inférieur à 10 mm.

7. Procédé de fabrication selon la revendication 6, caractérisé en ce que le diamètre de chaque filet longitudinal (100, 100a, 100b, 100c, ... ) est de l’ordre de 5 à 6 mm.

8. Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit produit (20) est réalisé à base de pâtes crues et est soumis, après formation desdites couches successives (Ci, C2, C3, ... ), à une étape de cuisson.

9. Procédé de fabrication selon la revendication 8, caractérisé en ce que l’étape de cuisson du produit (20) est effectuée selon une séquence de cuisson et un profil de température déterminés.

10. Procédé de fabrication selon la revendication 9, caractérisé en ce que la séquence de cuisson et le profil de température sont sélectionnés de sorte à conduire à un développement essentiellement uniforme du produit (20).

1 1 . Procédé de fabrication selon la revendication 10, caractérisé en ce que, durant une phase préliminaire de cuisson (PHi), le produit (20) subit une montée en température progressive.

12. Procédé de fabrication selon la revendication 1 1 , caractérisé en ce que la phase préliminaire de cuisson (PHi) est effectuée sur une durée de cuisson (h) équivalente à au moins un tiers de la durée totale de cuisson du produit (20).

13. Procédé de fabrication selon la revendication 12, caractérisé en ce que la phase préliminaire de cuisson (PHi) est effectuée sur une durée de cuisson (h) équivalente à au moins 40% de la durée totale de cuisson du produit (20).

14. Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications 9 à 13, caractérisé en ce que la séquence de cuisson et le profil de température sont sélectionnés de sorte à ce que la température à cœur du produit (20) ne dépasse pas une limite prescrite.

15. Procédé de fabrication selon la revendication 14, caractérisé en ce que la température à cœur du produit (20) ne dépasse pas 120°C.

16. Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications 9 à 15, caractérisé en ce que la séquence de cuisson et le profil de température sont sélectionnés de sorte à éviter la formation d’une craque en surface du produit (20).

17. Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications 9 à 16, caractérisé en ce que la séquence de cuisson comporte une première phase de cuisson (PHi) durant laquelle la température de cuisson du produit (20) est amenée à une première température de cuisson cible (Ti) pour une première durée de cuisson (ti) et au moins une deuxième phase de cuisson (Phh) durant laquelle la température de cuisson du produit (20) est amenée à une deuxième température de cuisson cible (T2) inférieure à la première température de cuisson cible (T-i), pour une deuxième durée de cuisson (t2).

18. Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications 8 à 17, caractérisé en ce que la surface du produit (20) est recouverte durant toute ou partie de l’étape de cuisson.

19. Procédé de fabrication selon la revendication 18, caractérisé en ce que la surface du produit (20) est recouverte d’un film de cuisson ou d’un couvercle.

20. Procédé de fabrication selon la revendication 18 ou 19, caractérisé en ce que, durant une phase terminale de cuisson (PH3), la surface du produit (20) est découverte afin de procéder à un brunissement ou croûtage de la surface du produit (20).

21 . Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit produit (20) est formé dans un moule (10) de forme essentiellement parallélépipédique et en ce que le motif pictural s’étend longitudinalement dans le sens de la longueur (L) dudit moule (10) de forme essentiellement parallélépipédique.

22. Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit produit (20) est formé d’au moins trois matières comestibles (A, B, C, ... ) de parfums différents et/ou de teintes différentes.

23. Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la densité des matières comestibles (A, B, C, ... ) est sélectionnée de manière à être sensiblement identique.

24. Procédé de fabrication selon la revendication 23, caractérisé en ce que les valeurs de densité des matières comestibles (A, B, C, ... ) ne diffèrent pas de plus de 0.1 .

25. Procédé de fabrication selon la revendication 24, caractérisé en ce que les valeurs de densité des matières comestibles (A, B, C, ... ) ne diffèrent pas de plus de 0.05.

26. Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la viscosité des matières comestibles (A, B, C, ... ) est supérieure à 20Ό00 centipoises (cP).

27. Procédé de fabrication selon la revendication 26, caractérisé en ce que la viscosité des matières comestibles (A, B, C, ... ) est supérieure à 25Ό00 centipoises (cP).

28. Procédé de fabrication selon l’une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les couches successives (Ci, C2, C3, ... ) sont formées au moyen d’une succession de postes d’emmoulage individuels (TR1, TR2, TR3, ... ) configurés chacun pour procéder à la formation de l’une des couches successives (Ci, C2, C3, ... ) par juxtaposition des filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ) constitutifs de la couche concernée.

29. Installation pour la mise en œuvre du procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, comprenant :

au moins un poste de préparation (P1 ), notamment de pétrissage, de plusieurs matières comestibles (A, B, C, ... ) de parfums différents et/ou de teintes différentes ; et

un poste d’emmoulage (P2) alimenté par ledit au moins un poste de préparation (P1 ), lequel poste d’emmoulage (P2) est configuré pour former et déposer lesdits filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ) constitutifs de chaque couche successive (Ci, C2, C3, ... ).

30. Installation selon la revendication 29, caractérisée en ce que le poste d’emmoulage (P2) comporte une succession de postes d’emmoulage individuels (TR1 , TR2, TR3, ... ) configurés chacun pour procéder à la formation de l’une des couches successives (Ci, C2, C3, ... ) par juxtaposition des filets longitudinaux (100, 100a, 100b, 100c, ... ) constitutifs de la couche concernée.

31 . Installation selon la revendication 30, caractérisée en ce que le poste d’emmoulage (P2) comporte par ailleurs un transporteur (BT) configuré pour porter des moules individuels (10) et les faire passer par la succession de postes d’emmoulage individuels (TR1 , TR2, TR3, ... ).

32. Installation selon la revendication 30, caractérisée en ce que le poste d’emmoulage (P2) comporte par ailleurs un moule continu dont la trajectoire passe par ladite succession de postes d’emmoulage individuels (TR1 , TR2, TR3I ... ).

33. Produit de pâtisserie ou boulangerie (20) obtenu par le procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 28, dans lequel un même motif pictural est répété à l’identique longitudinalement dans le produit (20).

34. Produit de pâtisserie ou boulangerie (20) obtenu par le procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 28, dans lequel plusieurs motifs picturaux différents sont formés longitudinalement dans le produit (20).

Description:
PROCÉDÉ ET INSTALLATION DE FABRICATION D’UN PRODUIT DE PÂTISSERIE OU BOULANGERIE ET PRODUIT DE PÂTISSERIE OU BOULANGERIE OBTENU SELON CE PROCÉDÉ

DOMAINE TECHNIQUE

La présente invention concerne un procédé de fabrication d’un produit de pâtisserie ou boulangerie hétérogène constitué localement de diverses matières comestibles donnant des parties de parfums différents et/ou de teintes différentes et formant au moins un motif pictural s’étendant longitudinalement dans ledit produit, lequel motif pictural est reflété sur une face transversale du produit une fois tranché.

L’invention concerne également une installation pour la mise en oeuvre de ce procédé.

L’invention concerne aussi tout produit de pâtisserie ou boulangerie obtenu selon ce procédé.

ARRIÈRE-PLAN TECHNOLOGIQUE

Les publications FR 2 497 728 A1 et FR 2 497 729 A1 décrivent chacune un procédé de fabrication d’un produit, notamment de pâtisserie, du type mentionné en préambule où le motif pictural est formé en continu dans le volume du produit afin d’être visible une fois tranché. Ce motif pictural est obtenu par injection d’une matière colorée et/ou parfumée directement dans le volume du produit au moyen d’un système d’injection dédié. Cette approche nécessite de fait un système d’injection complexe configuré spécifiquement pour former le motif pictural souhaité, ce qui impacte les coûts de production et limite l’application pratique du procédé à des productions de très larges volumes.

La publication EP 0 522 892 A1 décrit un autre procédé de fabrication d’un produit de pâtisserie du type mentionné en préambule où le motif pictural est formé par incorporation de plusieurs profilés de matière, formant chacun un élément du motif pictural souhaité, lesquels profilés de matière sont extrudés et incorporés entre des couches de pâte de fond. Les profilés de matière extrudés présentent des formes géométriques relativement simples pouvant être obtenues par simple extrusion au moyen d’un dispositif d’extrusion adéquat. Bien que relativement simple à mettre en oeuvre, cette approche nécessite toutefois l’utilisation de dispositifs d’extrusion dédiés, lesquels limitent par ailleurs les possibilités de réalisation de motifs picturaux.

La publication WO 2015/162138 A1 décrit encore un autre procédé de fabrication d’un produit de pâtisserie du type mentionné en préambule. Selon un mode de réalisation décrit en référence aux Figures 6 et 8 de cette publication, le produit est formé par déposition et superposition dans un même moule de plusieurs couches successives constituées chacune d’une pâte ou d’une juxtaposition de pâtes distinctes. Cette approche est particulièrement intéressante, mais la mise en oeuvre de cette approche, telle qu’évoquée dans la publication WO 2015/162138 A1 , laisse entendre que les pâtes sont disposées sans considération particulière au-delà de former un motif pictural couche après couche par juxtaposition de matières. Aucune mesure particulière n’est évoquée dans cette publication qui permette d’assurer une production de qualité et avec une bonne répétabilité.

Il subsiste donc un besoin en vue de proposer une solution plus adéquate permettant de fabriquer des produits de pâtisserie ou boulangerie du type mentionné en préambule.

EXPOSÉ DE L’INVENTION

La présente invention a ainsi pour but général de remédier aux problèmes et limitations des solutions connues, en particulier des solutions antérieures divulguées dans les publications mentionnées ci-dessus.

Ce but est atteint grâce au procédé de fabrication selon l’invention, à savoir un procédé de fabrication d’un produit de pâtisserie ou boulangerie hétérogène constitué localement de diverses matières comestibles donnant des parties de parfums différents et/ou de teintes différentes et formant au moins un motif pictural s’étendant longitudinalement dans ledit produit, lequel motif pictural est reflété sur une face transversale du produit une fois tranché, ledit produit étant formé par déposition et superposition dans un moule de plusieurs couches successives constituées chacune d’au moins une desdites matières comestibles. Selon l’invention, chaque couche successive est formée d’une juxtaposition de plusieurs filets longitudinaux disposés côte à côte, chaque filet longitudinal étant réalisé d’une matière comestible donnée parmi un ensemble prédéterminé de matières comestibles sélectionnées pour former le motif pictural.

Des formes de réalisation avantageuses de ce procédé de fabrication sont prévues et revendiquées au titre des revendications dépendantes 2 à 28, en particulier :

le nombre et la configuration des couches successives, ainsi que le nombre et la configuration des filets longitudinaux constitutifs de chaque couche successive, peuvent être prédéterminés pour une gamme de produits de pâtisserie ou boulangerie donnée, le motif pictural résultant du choix des matières comestibles sélectionnées pour former lesdits filets longitudinaux ;

chaque filet longitudinal peut présenter une section transversale essentiellement circulaire, le diamètre de chaque filet longitudinal étant préférablement sélectionné pour être inférieur à 10 mm, et en particulier de l’ordre de 5 à 6 mm ;

les filets longitudinaux peuvent être disposés, dans chaque couche successive, en position décalée par rapport aux filets longitudinaux constitutifs de la couche située immédiatement au-dessous, de manière à former un agencement de couches successives compact comblant en partie des espaces intercalaires entre lesdits filets longitudinaux ;

le produit peut être réalisé à base de pâtes crues et être soumis, après formation desdites couches successives, à une étape de cuisson ;

le produit peut être formé dans un moule de forme essentiellement parallélépipédique, le motif pictural s’étendant longitudinalement dans le sens de la longueur dudit moule de forme essentiellement parallélépipédique ; et/ou

le produit peut être formé d’au moins trois matières comestibles de parfums différents et/ou de teintes différentes.

L’invention a également pour objet une installation pour la mise en oeuvre dudit procédé de fabrication, comprenant au moins un poste de préparation, notamment de pétrissage, de plusieurs matières comestibles de parfums différents et/ou de teintes différentes, et un poste d’emmoulage alimenté par ledit au moins un poste de préparation, lequel poste d’emmoulage est configuré pour former et déposer lesdits filets longitudinaux constitutifs de chaque couche successive.

Selon des formes de réalisation avantageuses de cette installation, le poste d’emmoulage comporte une succession de postes d’emmoulage individuels configurés chacun pour procéder à la formation de l’une des couches successives par juxtaposition des filets longitudinaux constitutifs de la couche concernée. Par ailleurs, le poste d’emmoulage peut comporter un transporteur configuré pour porter des moules individuels et les faire passer par la succession de postes d’emmoulage individuels, ou un moule continu dont la trajectoire passe par ladite succession de postes d’emmoulage individuels.

Enfin, l’invention a également pour objet un produit de pâtisserie ou boulangerie obtenu par ledit procédé de fabrication, en particulier un tel produit dans lequel un même motif pictural est répété à l’identique longitudinalement dans le produit ou dans lequel plusieurs motifs picturaux différents sont formés longitudinalement dans le produit.

D’autres aspects de l’invention sont exposés dans la suite de la présente description.

DESCRIPTION SOMMAIRE DES DESSINS

Les caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description détaillée qui suit de modes de réalisation de l’invention, lesquels sont présentés uniquement à titre d’exemples non limitatifs et sont illustrés par les dessins annexés où :

- la Figure 1 montre une vue en perspective d’un moule de forme essentiellement parallélépipédique utilisé pour la production d’un produit de pâtisserie, tel un cake, selon un mode de réalisation de l’invention ;

- la Figure 2 montre une vue en coupe transversale d’un agencement, selon un exemple de réalisation de l’invention, de plusieurs couches successives disposées dans le moule de la Figure 1 , chaque couche successive étant formée d’une juxtaposition de plusieurs filets longitudinaux disposés côte à côte ; - la Figure 3 montre une vue en coupe transversale de l’agencement de couches successives de la Figure 2 comprenant des filets longitudinaux réalisés de trois matières comestibles distinctes présentant des parfums différents et des teintes différentes et sélectionnées de manière à former un motif pictural s’étendant longitudinalement dans le produit ;

- la Figure 4 montre un diagramme schématique d’une installation pour la production d’un produit de pâtisserie selon un exemple de réalisation de l’invention, laquelle installation comporte un poste de préparation, un poste d’emmoulage, un poste de cuisson, un poste de démoulage et de contrôle, ainsi qu’un poste d’emballage et de conditionnement du produit de pâtisserie ;

- la Figure 5 illustre un exemple de réalisation du poste d’emmoulage de la Figure 4 pour la formation de l’agencement de couches successives illustré à la Figure 3 ;

- la Figure 6 montre une vue en coupe transversale de l’agencement de couches successives de la Figure 2 comprenant des filets longitudinaux réalisés de deux matières comestibles distinctes présentant des teintes différentes et sélectionnées de manière à former un autre motif pictural s’étendant longitudinalement dans le produit ;

- les Figures 6A et 6B sont des illustrations photographiques de la tranche d’un produit, après cuisson, formé selon le modèle de la Figure 6, mais résultant de séquences de cuisson différentes ; et

- la Figure 7 est un diagramme illustrant schématiquement une séquence de cuisson et un profil de température adoptés selon un mode de mise en oeuvre préféré de l’invention.

MODES DE RÉALISATION DE L’INVENTION

La présente invention sera décrite en référence à divers modes et exemples de réalisation tels qu’illustrés notamment par les Figures 1 à 7. Les modes et exemples de réalisation illustrés se rapportent plus particulièrement à la production d’un produit de pâtisserie, lequel est soumis, après emmoulage, à une étape de cuisson. À titre d’exemple illustratif, il peut s’agir d’un cake, à savoir un gâteau sucré ou salé de forme essentiellement parallélépipédique. L’on comprendra que l’invention est également applicable à la production de produits de boulangerie, production qui passe également par une étape de cuisson.

Ceci étant dit, l’étape de cuisson ne constitue en tant que telle pas une étape nécessaire dans tous les cas de figure, et l’on peut parfaitement imaginer appliquer l’invention à la production de produits de pâtisserie qui ne nécessiteraient pas d’étape de cuisson.

La Figure 1 montre une vue en perspective d’un moule de forme essentiellement parallélépipédique, désigné par la référence numérique 10, lequel moule 10 peut être utilisé pour la production d’un produit de pâtisserie selon l’invention. Ce moule 10 présente typiquement une certaine longueur L et hauteur H, par exemple de l’ordre d’un peu plus de 20 cm et 5 cm, respectivement, ces dimensions étant évoquées à titre purement illustratif et non limitatif. Le moule 10 possède classiquement une section transversale de forme essentiellement trapézoïdale avec une base présentant par exemple une largeur La de l’ordre de 5,5 cm et une ouverture supérieure Lb de l’ordre de 7 cm.

Le produit de pâtisserie selon l’invention est formé par déposition et superposition dans ledit moule 10 de plusieurs couches successives comme cela est illustré schématiquement à titre d’exemple dans les Figures 2 et 3. Plus précisément, la Figure 2 montre une vue en coupe transversale d’un agencement, désigné globalement par la référence numérique 15, de plusieurs couches successives, ici au nombre de dix et désignées par les signes de référence Ci à Cio, la couche Ci désignant une première couche déposée au fond du moule 10 et la couche Cio la dernière couche déposée au sommet de l’agencement 15. Chaque couche est constituée d’au moins une matière comestible parmi un ensemble prédéterminé de matières comestibles de parfums différents et/ou de teintes ou colorations différentes. Dans l’exemple de réalisation préféré qui est présentement discuté, ces matières comestibles sont constituées de pâtes crues de parfums et teintes différents.

Selon l’invention, chaque couche successive Ci, C2, C3, ... , est formée d’une juxtaposition de plusieurs filets longitudinaux 100 disposés côte à côté. L’on comprendra que, dans le présent exemple, les filets longitudinaux 100 s’étendent dans le sens de la longueur L du moule 10. De préférence, chaque filet longitudinal 100 présente une section transversale essentiellement circulaire, comme illustré dans la Figure 2. Le diamètre des filets longitudinaux 100 est préférablement sélectionné pour être inférieur à 10 mm, et en particulier de l’ordre de 5 à 6 mm, ce qui assure à la fois une densité adéquate de filets pour former un motif pictural (comme discuté ci-après) et une bonne tenue des couches, notamment lors de la cuisson. D’autres dimensions de filets 100 pourraient toutefois être envisagées.

Vu en coupe transversale, l’agencement 15 des filets longitudinaux 100 en couches successives présente une configuration pour ainsi dire « pixelisée », ou matricielle, configuration qui est exploitée pour former le motif pictural souhaité comme on le verra ci-après.

La formation de chaque couche sous la forme de filets longitudinaux juxtaposés assure que le processus d’emmoulage soit réalisé de manière parfaitement répétable et déterminée, le motif pictural souhaité résultant, d’une part, de l’agencement particulier des filets longitudinaux formant l’ensemble emmoulé et, d’autre part, du choix des matières comestibles utilisées pour former les filets longitudinaux. Cet agencement s’avère par ailleurs idéal pour assurer une très bonne tenue à la cuisson et garantir que le motif pictural souhaité soit correctement restitué dans le produit final.

Selon le mode de réalisation préféré discuté, le nombre et la configuration des couches successives Ci à Cio, ainsi que le nombre et la configuration des filets longitudinaux 100 constitutifs de chaque couche successive, sont prédéterminés pour une gamme de produits donnée. Dans le cas d’espèce, l’agencement 15 est prédéterminé pour correspondre aux dimensions du moule 10 et à une gamme correspondante de produits de pâtisserie. En d’autres termes, tout produit de ladite gamme est formé selon l’agencement 15 tel qu’illustré à la Figure 2, ce qui implique que l’étape d’emmoulage peut être standardisée pour ladite gamme de produits considérée, favorisant une automatisation au moins partielle, voire totale, de l’étape d’emmoulage.

Dans l’exemple illustré à la Figure 2 (voir également la Figure 3), l’agencement 15 est constitué d’un total de dix couches successives Ci à Cio constituée d’un nombre de filets longitudinaux 100 compris entre neuf (9) et douze (12) filets par couche. L’on dénombre ainsi dans cet exemple un total de cent-trois (103) filets longitudinaux 100 disposés de manière à remplir optimalement le volume intérieur du moule 10.

Selon une variante particulièrement avantageuse de l’invention, les filets longitudinaux 100 sont disposés de telle sorte que chaque couche successive est décalée par rapport à la couche précédente afin de former un agencement 15 compact comblant en partie les espaces intercalaires entre les filets longitudinaux 100. Cela favorise une meilleure cohésion de l’ensemble des couches Ci à Cio et ainsi une meilleure tenue à la cuisson.

Un tel décalage des filets longitudinaux 100 prend en particulier tout son sens dans le cas où, comme illustré notamment dans les Figures 2 et 3, chaque filet longitudinal 100 présente une section transversale essentiellement circulaire. À cet égard, comme illustré, l’on comprendra que le décalage, d’une couche à l’autre, est sensiblement égal à la moitié du diamètre des filets longitudinaux 100, conduisant à un agencement 15 de couches présentant une compacité optimale.

Comme déjà évoqué ci-dessus, chaque couche successive Ci à Cio est constituée d’au moins une matière comestible parmi un ensemble de matières comestibles (ici à base de pâtes crues). Plus exactement, chaque filet longitudinal 100 est réalisé d’une matière comestible donnée, parmi ledit ensemble prédéterminé de matières comestibles, et sélectionnée pour former un motif pictural s’étendant longitudinalement dans le moule 10, et donc dans le produit fini, de sorte que le motif pictural est reflété sur une face transversale du produit fini une fois tranché. La Figure 3 illustre un possible exemple d’une telle sélection.

Dans l’exemple de la Figure 3, le motif pictural est obtenu par sélection dans un ensemble de trois matières comestibles A, B et C de parfums et teintes différents, à savoir, à titre illustratif, une première matière A au parfum chocolat et à la teinte marron, une seconde matière B au parfum cerise amarena et à la teinte rouge, et une troisième matière C au parfum noix de coco et à la teinte vanille. Les filets longitudinaux formé desdites matières A, B et C sont respectivement désignés par les signes de référence 100a, 100b et 100c dans la Figure 3 et représentés par des motifs différents afin de distinguer le motif pictural qui en résulte, ici une représentation reflétant le drapeau helvétique.

Dans l’illustration de la Figure 3, l’on pourra noter que les première, deuxième, neuvième et dixième couches Ci, C2, C9, C10 sont exclusivement constituées de filets longitudinaux 100a au parfum chocolat, alors que les troisième à huitième couches C3 à Ce sont constituées d’une juxtaposition de filets longitudinaux 100a, 100b et/ou 100c aux parfums chocolat, cerise amarena et/ou noix de coco. Le motif pictural qui en résulte est la conséquence directe du choix des matières comestibles A, B et C sélectionnées pour former les filets longitudinaux 100a, 100b et 100c, et l’on comprendra aisément qu’un large éventail de motifs picturaux peut ainsi être réalisé grâce à l’invention (voir par exemple la Figure 6).

Dans l’exemple de réalisation illustré dans la Figure 3, l’on pourrait éventuellement envisager de combler les espaces résiduels entre les bords de l’agencement 15 et les parois intérieures du moule 10 par un dépôt additionnel de matière comestible, par exemple de matière A au parfum chocolat. Cette étape n’est toutefois pas absolument nécessaire dans la mesure où les pâtes crues croissent naturellement lors du processus de cuisson pour combler sensiblement ces espaces résiduels.

Un aspect complémentaire qui détermine également une bonne tenue des couches constitutives de l’agencement 15 ainsi qu’une bonne restitution du motif pictural souhaité concerne les caractéristiques physico-chimiques des matières comestibles A, B, C, etc. utilisées pour restituer le motif pictural. À cet égard, il est particulièrement préférable et avantageux que la densité des matières comestibles considérées soit sélectionnée de manière à être sensiblement identique. Il est entendu que l’on parle ici en particulier de la densité des matières comestibles considérées avant cuisson, en l’occurrence des pâtes crues considérées. Ce n’est pas tant la densité effective des matières comestibles concernées qui importe, mais surtout les différences de densité entre les diverses matières comestibles, différences qu’il convient de réduire. À ce titre, il convient en particulier d’assurer que les valeurs de densité des matières comestibles utilisées ne diffèrent pas de plus de 0.1 , et préférablement pas de plus de 0.05, étant entendu que ces valeurs de densité sont exprimées en terme relatif par rapport à la masse volumique de l’eau prise comme référence (laquelle est de l’ordre de 1 g/cm 3 ). Exprimées en termes de masse volumique, il convient donc préférablement d’assurer que les valeurs de masse volumique des matières comestibles utilisées (à savoir par exemple des pâtes crues évoquées précédemment) ne différent pas de plus de 0.1 g/cm 3 , et préférablement pas de plus de 0.05 g/cm 3 .

Au-delà de la question de la densité des matières comestibles utilisées, il est également recommandable d’assurer que la viscosité des matières comestibles utilisées soit supérieure à une valeur de viscosité minimale fixée préférablement à 20Ό00 centipoises (cP), voire 25Ό00 cP, ce de sorte à garantir une bonne tenue du motif pictural souhaité lors de et après l’emmoulage. Une viscosité trop faible des matières comestibles aurait pour effet de conduire à un écoulement trop prononcé et à un mélange des matières comestibles utilisées, ce qui n’est pas souhaité.

À titre préféré, les couches successives Ci, C2, C3, ... sont formées au moyen d’une succession de postes d’emmoulage individuels configurés chacun pour procéder à la formation de l’une des couches successives Ci, C2, C3, ... par juxtaposition des filets longitudinaux 100 constitutifs de la couche concernée, comme décrit ci-après eu égard à un exemple de réalisation d’une installation pour la mise en œuvre du procédé de fabrication selon l’invention.

La Figure 4 montre un diagramme schématique d’une installation pour la production d’un produit de pâtisserie selon un exemple de réalisation de l’invention. Cette installation comporte un poste (voire plusieurs) de préparation P1 , en l’occurrence au moins un poste de pétrissage, un poste d’emmoulage P2, un poste de cuisson P3, un poste de démoulage et de contrôle P4, ainsi qu’un poste d’emballage et de conditionnement P5 du produit de pâtisserie. La mise en œuvre du procédé selon l’invention nécessite principalement une installation équipée d’un poste de préparation P1 et d’un poste d’emmoulage P2 alimenté par le poste de préparation P1 comme discuté ci-après.

Le poste de préparation P1 vise à préparer l’ensemble des matières comestibles de parfums différents et/ou de teintes différentes nécessaires à la fabrication du produit souhaité. Dans le contexte de l’exemple de réalisation discuté en référence à la Figure 3, il peut par exemple s’agir d’un poste de pétrissage équipé d’un ou plusieurs pétrins pour permettre la préparation des quantités requises des pâtes crues A, B et C nécessaires à la production du produit de pâtisserie concerné, quantités qui peuvent être aisément déterminées en fonction de la configuration particulière de l’agencement de couches considéré et du volume de production visé.

Le poste de préparation P1 peut être organisé de manière à assurer une alimentation en continu ou semi-continu des matières comestibles requises, choix qui dépendra essentiellement de l’environnement de production visé, par exemple artisanal, semi-artisanal ou industriel. À titre d’exemple, les matières comestibles A, B et C peuvent être préparées et stockées dans divers bacs tampons destinés à alimenter des postes individuels d’emmoulage, comme schématiquement illustré à la Figure 5.

Le poste d’emmoulage P2, alimenté par le poste de préparation P1 , est spécifiquement conçu pour former et déposer les filets longitudinaux constitutifs de chaque couche successive formant l’agencement souhaité de matières à l’intérieur du moule 10. Un exemple de réalisation préféré est présenté ci-après en référence à la Figure 5.

Une fois l’emmoulage terminé, le moule 10 peut être transmis au poste de cuisson P3 pour procéder à l’étape de cuisson, puis, une fois le produit fini 20 obtenu au terme du processus de cuisson, au poste de démoulage et contrôle P4, avant son emballage et conditionnement au poste P5.

La Figure 5 illustre schématiquement une variante avantageuse et préférée du poste d’emmoulage P2, lequel comporte ici une succession de postes d’emmoulage individuels TRi, TR 2 , TR3, ... , configurés chacun pour procéder à la formation de l’une des couches successives par juxtaposition des filets longitudinaux constitutifs de la couche concernée. Chaque poste d’emmoulage TR 1 , TR 2 , TR3, ... peut notamment prendre la forme d’un dispositif à trémie adapté pour doser et déposer les filets longitudinaux dans le moule, soit individuellement, les uns à côté des autres, ou de manière simultanée, en juxtaposition. Le poste d’emmoulage P2 comporte ici par ailleurs un transporteur BT configuré pour porter des moules individuels 10 et les faire passer par la succession des postes d’emmoulage individuels TR-i, TR 2 , TR3, ... .

Il est entendu que le nombre de postes d’emmoulage dépendra de l’agencement 15 de couches successives à former. Dans l’exemple illustré, dix postes d’emmoulage TR1 à TR10 sont prévus afin de former les dix couches successives Ci à C10 du produit illustré à la Figure 3.

Il est également entendu que chaque poste d’emmoulage individuel TR1 à TR10 est alimenté avec les matières comestibles A, B, et/ou C requises à la constitution de chaque couche Ci à C10 et qu’il est configuré pour déposer la juxtaposition concernée de filets longitudinaux 100. La Figure 5 illustre à ce titre un mode d’alimentation conforme à la réalisation de l’agencement de couches illustré dans la Figure 3.

Chaque poste d’emmoulage individuel TR 1 à TR 10 sera en particulier agencé pour former et déposer les filets longitudinaux 100 selon l’agencement requis dans chaque moule 10. Ainsi, pour la mise en œuvre de l’exemple de réalisation de la Figure 3, le premier poste d’emmoulage TR 1 sera configuré pour déposer neuf (9) filets longitudinaux 100a de la matière A, côte à côte au fond du moule 10, le deuxième poste d’emmoulage TR 2 pour déposer dix (10) filets longitudinaux 100a de la matière A, côte à côte au-dessus de la première couche Ci, le troisième poste d’emmoulage TR 3 pour déposer neuf (9) filets longitudinaux 100a et 100b des matières A et B, côte à côte au-dessus de la second couche C 2 , et ainsi de suite jusqu’à former l’agencement complet 15 de couches successives Ci à C 10.

L’on comprendra aisément que, pour une gamme de produits donnée, fabriquée au moyen d’un moule de dimensions données, il suffira simplement d’adapter le mode d’alimentation des divers postes d’emmoulage TR1 à TR10 pour réaliser tout autre motif souhaité, ce qui démontre la grande flexibilité du processus d’emmoulage selon l’invention.

Le processus d’emmoulage peut au besoin être entièrement automatisé, ou seulement partiellement, auquel cas une partie du processus d’emmoulage peut être réalisée à la main. À titre d’alternative à l’utilisation d’un transporteur BT de moules individuels 10 comme illustré à la Figure 5, l’on peut envisager de faire usage d’un moule sans fin (ou « moule continu ») dont la trajectoire passe par la succession de postes d’emmoulage individuels TRi à TR-io, à l’image de l’installation de fabrication en continu de produits de pâtisserie discutée en référence à la Figure 2 de la publication EP 0 522 892 A1 mentionnée en préambule.

Eu égard à la réalisation du produit selon l’invention à base de pâtes crues et à l’exécution de l’étape de cuisson proprement dite, il est particulièrement souhaitable, selon un mode de réalisation particulièrement préféré de l’invention, que cette étape de cuisson soit effectuée selon une séquence (ou cinétique) de cuisson et un profil de température déterminés. Si l’étape de cuisson n’est pas réalisée de manière adéquate, l’on court en effet le risque de dégrader fortement la restitution du motif pictural souhaité dans le produit final, après cuisson.

En particulier, il convient d’assurer que cette séquence de cuisson et que le profil de température soient sélectionnés de sorte à conduire à un développement essentiellement uniforme du produit et, préférablement, de sorte à éviter une craque en surface du produit. A ce titre, les Figures 6A et 6B sont des représentations photographiques de deux produits de pâtisserie tranchés produits selon le modèle de la Figure 6 où le motif pictural prend la forme schématique d’une tête de lapin. Pour les besoins de l’illustration, deux matières comestibles A et B de teintes différentes sont ici utilisées pour restituer le motif pictural souhaité, ce donc au moyen de filets longitudinaux 100a et 100b formant l’agencement 15 de couches Ci à Cio tel que représenté.

La Figure 6A montre la tranche d’un produit selon l’invention, après cuisson, où l’étape de cuisson a été effectuée selon une séquence de cuisson et un profil de température conduisant à un résultat optimal. À titre de comparaison, la Figure 6B montre la tranche d’un produit, après cuisson, où l’étape de cuisson n’a pas été effectuée de manière optimale et a conduit à un développement non uniforme ainsi qu’à la formation d’une craque en surface du produit. L’on peut ainsi constater une déformation notable du motif pictural dans le cas non optimal illustré à la Figure 6B. Il convient en particulier, à titre particulièrement préféré, que le produit 20 subisse une montée en température progressive durant une phase préliminaire de cuisson. Cette phase préliminaire de cuisson est en particulier effectuée sur une durée de cuisson équivalente à au moins un tiers de la durée totale de cuisson du produit, et préférablement sur une durée de cuisson équivalente à au moins 40% de la durée totale de cuisson du produit 20. Des tests effectués par la Déposante montrent en effet que cette mise en température progressive assure un développement optimal à la cuisson.

De préférence, il est par ailleurs particulièrement judicieux que la séquence de cuisson et le profil de température soient sélectionnés de sorte que la température à cœur du produit ne dépasse pas une limite prescrite, par exemple de 120°C, afin de conduire à une cuisson douce du produit 20.

Plus spécifiquement, la séquence de cuisson comporte avantageusement au moins deux phases distinctes, à savoir une première phase de cuisson durant laquelle la température de cuisson du produit est amenée à une première température de cuisson cible, pour une première durée de cuisson, et au moins une deuxième phase de cuisson durant laquelle la température de cuisson du produit est amenée à une deuxième température de cuisson cible inférieure à la première température de cuisson, pour une deuxième durée de cuisson. Cette séquence de cuisson préférée vise en particulier à assurer que le produit soit cuit à cœur, et qu’il présente un développement le plus uniforme possible, tout en évitant la formation d’une craque en surface du produit.

L’on comprendra que les températures de cuisson cibles ainsi que les durées de cuisson dépendront notamment du type de produit souhaité, de la nature des matières comestibles utilisées, et de la quantité effective de matières formant le produit à cuire.

À titre préféré, la surface du produit est recouverte durant toute ou partie de l’étape de cuisson, en particulier au moyen d’un film de cuisson (par exemple un film en aluminium) ou un couvercle. Plus spécifiquement, durant une phase terminale de cuisson, la surface du produit est découverte afin de procéder à un brunissement ou croûtage de la surface du produit. Cette phase terminale de cuisson vise ainsi à procéder à une étape de finissage du produit lui conférant un rendu de surface définitif, sans risque de formation de craque en surface du produit.

La Figure 7 permet d’illustrer une séquence de cuisson et un profil de température selon un mode de mise en œuvre de l’invention conforme aux principes énoncés ci-dessus. Dans la Figure 7, deux courbes de température sont représentées, à savoir une première courbe (représentée en trait continu) indiquant la température d’ambiance du four dans lequel le produit est cuit, et une seconde courbe (représentée en trait interrompu) indiquant la température à cœur du produit. Dans la Figure 7, l’on peut ainsi voir schématiquement une séquence de cuisson et un profil de température où la température de cuisson du produit est tout d’abord amenée à une première température de cuisson cible Ti - à titre illustratif de l’ordre de 160°C - (durant une première phase de cuisson PHi, ou phase préliminaire de cuisson), et ce pour une durée de cuisson ti, puis où la température de cuisson du produit est ramenée à une deuxième température de cuisson cible T2 plus faible - à titre illustratif de l’ordre de 140°C - (durant une deuxième phase de cuisson PH 2 ), et ce pour une durée de cuisson t2. Dans l’exemple illustré, un film de cuisson est placé sur la surface du produit durant les phases de cuisson PH 1 et PH 2. Durant une troisième phase de cuisson (ou phase terminale de cuisson) PH 3 , de durée t 3 , ce film de cuisson est retiré afin de procéder à un brunissement ou croûtage de la surface du produit. Dans l’exemple illustré, le temps total de cuisson est de l’ordre d’une heure et la phase préliminaire de cuisson PH 1 dure un peu plus de 25 minutes, la phase terminale de cuisson PH 3 étant quant à elle de l’ordre de 5 minutes. Il s’agit là toutefois de valeurs illustratives qui ne limitent pas particulièrement la portée de l’invention.

Dans le contexte particulier d’un produit de pâtisserie ou de boulangerie réalisé à base de pâtes crues et qui est soumis, après formation des couches successives, à une étape de cuisson, comme évoqué plus haut, l’on comprendra que plusieurs paramètres influent le résultat final, à savoir :

i. le choix des matières comestibles constitutives des pâtes crues utilisées ;

ii. les caractéristiques physico-chimiques des pâtes crues utilisées (en particulier leur densité et leur viscosité) ; iii. l’agencement des diverses couches successives constituées des filets longitudinaux ; et

iv. le processus de cuisson adopté pour procéder à la cuisson du produit.

L’on comprendra de manière générale que diverses modifications et/ou améliorations évidentes pour l’homme du métier peuvent être apportées aux modes de réalisation décrits dans la présente description sans sortir du cadre de l’invention défini par les revendications annexées.

En particulier, l’invention n’est pas limitée à l’utilisation de moules longitudinaux comme illustré à la Figure 1 . L’invention peut parfaitement être appliquée dans le contexte d’une utilisation de moules circulaires, par exemple, auquel cas l’on comprendra que les filets longitudinaux sont déposés selon des trajectoires circulaires et concentriques. Il va de soi que, en pareil cas, le motif pictural sera visible sur les faces transversales du produit tranché radialement. L’expression « filets longitudinaux » n’exclut donc pas l’application de filets selon des trajectoires non linéaires, en particulier circulaires ou sinueuses.

De plus, chaque filet longitudinal n’est pas nécessairement constitué d’une seule et unique matière comestible. L’on pourrait parfaitement imaginer que chaque filet longitudinal soit réalisé de deux ou plusieurs matières comestibles différentes. La matière constitutive de chaque filet longitudinal pourrait en particulier varier dans le sens longitudinal de manière à créer un motif pictural changeant au fur et à mesure du tranchage du produit fini, ce qui permettrait par exemple d’incorporer une succession de divers motifs picturaux dans le produit fini, révélés au fur et à mesure que le produit est tranché.

Enfin, la forme de la section transversale des filets longitudinaux n’est pas nécessairement limitée à une forme essentiellement circulaire, d’autres formes étant parfaitement envisageables (carrée, triangulaire, hexagonale, etc.). Il n’en reste pas moins qu’une section transversale de forme essentiellement circulaire constitue une forme d’exécution particulièrement avantageuse, en particulier en combinaison avec un décalage des filets longitudinaux comme précédemment décrit. LISTE DES SIGNES DE RÉFÉRENCE UTILISÉS DANS LA PRÉSENTE

DESCRIPTION ET DANS LES DESSINS

10 moule

15 agencement de couches successives C-i, C2, C3, ...

20 produit de pâtisserie ou boulangerie obtenu selon l’invention

100 filets longitudinaux constitutifs des couches successives C-i, C2, C3, ...

100a filets longitudinaux de la matière comestibles A

100b filets longitudinaux de la matière comestibles B

100c filets longitudinaux de la matière comestibles C

C1-C10 couches successives formant l’agencement 15 et constituées chacune d’une juxtaposition de plusieurs filets longitudinaux 100 disposés côte à côte et réalisés d’une matière comestible donnée parmi un ensemble prédéterminé de matières comestibles A, B, C, ... , sélectionnées pour former un motif pictural

A (première) matière comestible (par ex. au parfum chocolat)

B (deuxième) matière comestible (par ex. au parfum cerise amarena)

C (troisième) matière comestible (par ex. au parfum noix de coco)

H hauteur du moule 10

L longueur du moule 10

La largeur de la base du moule 10

Lb largeur de l’ouverture supérieure du moule 10

BT transporteur configuré pour porter des moules individuels 10

TR1-TR10 postes d’emmoulage individuels configurés chacun pour procéder à la formation de l’une des couches successives C-i, C2, C3, ...

PHi (première) phase de cuisson / phase préliminaire de cuisson

PH2 (deuxième) phase de cuisson

PH3 (troisième) phase de cuisson / phase terminale de cuisson

Ti (première) température de cuisson ciblée durant la phase de cuisson

PHi

T2 (deuxième) température de cuisson ciblée durant la phase de cuisson

PH 2

h durée de la phase de cuisson PH1 t2 durée de la phase de cuisson PH 2 t3 durée de la phase de cuisson PH 3