Domaine technique

La présente invention concerne procédé de fabrication de sacs pour le transport et l'entreposage de marchandises en vrac, ainsi que le sac obtenu selon le procédé.

Etat de la technique

Les sacs pour le transport et l'entreposage de marchandises en vrac, également dénommés "big bags", sont en général réalisés avec des toiles tissées en propylène, qui peuvent être laminées ou non. Le procédé le plus courant pour fabriquer de tels sacs consiste à coudre entre elles plusieurs pièces de toile de manière à former un parallélépipède rectangle.

On peut utiliser à cet effet des toiles confectionnées au moyen de métier à tisser à plat. Toutefois, les métiers à tisser à plat sont des machines relativement rigides dans leurs conditions d'emploi et coûteuses, ce qui implique un prix de revient élevé de la toile. C'est pourquoi, depuis un peu plus d'une dizaine d'années, il a été proposé de réaliser des sacs à l'aide de toiles tubulaires fabriquées au moyen de métiers à tisser dits circulaires qui sont moins onéreux que les métiers à tisser à plat, les pièces destinées à être cousues entre elles pour former le sac étant constituées par des tronçons de toile tubulaire aplatis de manière à former des coupons de toile plate de double épaisseur ayant pour largeur la moitié de la circonférence du tube. Un premier avantage de l'emploi d'une toile double est que cela permet d'utiliser une toile de 75 à 125 grammes au mètre carré là où l'on aurait utilisé une toile simple de 150 à 250 grammes par mètre carré. Cela constitue un avantage économique évident car, d'une manière générale, la production d'un même tonnage de toile de x grammes par mètre carré est moins chère que celle du même tonnage de toile de 2x grammes par mètre carré. Un autre avantage important résultant de l'utilisation d'une toile double est que la toile double permet de réduire sensiblement les risques de déchirement ou perçage du sac, notamment en cas d'abrasion, la toile double étant plus résistante à la friction et à l'éperonnage qu'une toile simple. En effet, à supposer que l'épaisseur extérieure soit détériorée en un endroit, l'épaisseur intérieure reste capable de supporter seule l'entier de la charge (il convient en effet de préciser à cet égard que le coefficient de sécurité qui doit être respecté pour les big bags est de 5 à 1 ).

S'agissant de la couture des pièces de toile entre elles pour la formation du sac, on utilise généralement des machines à coudre à une aiguille ou à deux aiguilles. Dans le cas de machines à deux aiguilles, les aiguilles travaillent en parallèle, généralement à une distance de l'ordre de 0.5 à 1 centimètre, de façon à réaliser deux coutures parallèles qui augmentent la résistance de l'ensemble. Un exemple d'une telle machine est représenté de façon schématique à la figure 3.

Les big bags servent au stockage, à la manutention et au transport de marchandises diverses, avec des poids nominaux de l'ordre de 250 à 3'000 kilos. Ces marchandises sont souvent sous forme de poudres plus ou moins fines.

Du fait de la perforation des pièces de toile lors de la couture de celles-ci pour former le sac, il y a un risque d'échappement de la poudre par les trous de couture, même dans le cas de toiles laminées. Pour remédier à cet inconvénient, on a eu recours jusqu'ici à divers moyens ou procédés, comme par exemple l'insertion à l'intérieur du sac d'une gaine constituée par un film en polyéthylène ou autre matière plastique, ou l'utilisation de fils de couture spéciaux fibreux du type "floche" combinés avec les fils de couture traditionnels, ou encore l'application de feutre sur les coutures. Toutefois, aucune de ces solutions ne s'est révélée pleinement satisfaisante. L'insertion d'une gaine à l'intérieur du sac est une opération supplémentaire délicate. D'autre part, la gaine ralentit le remplissage du sac et risque de bloquer le remplissage si son insertion dans le sac n'est pas parfaite. De plus, la gaine risque de polluer la marchandise contenue dans le sac au moment de sa vidange. En définitive, selon la nature des poudres à transporter, les gaines en polyéthylène peuvent s'avérer coûteuses, ce qui augmente sensiblement le coût de fabrication du sac. De même, les combinaisons susmentionnées de fils sont des solutions imparfaites qui n'assurent pas une étanchéité suffisante pour des poudres très fines. De plus, du fait de leur nature fibreuse, ces fils risquent de polluer le contenu du sac et constituent un danger important de contamination.

Divulgation de l'invention

Le but de la présente invention est de proposer un procédé de fabrication de sacs pour le transport et l'entreposage de marchandises en vrac qui permette de pallier les inconvénients mentionnés ci-dessus, et en particulier de réaliser une étanchéité quasi parfaite aux poudres, sans insertion d'une gaine dans le sac et sans recourir à des fils du type floche ou à l'ajout de feutre.

A cet effet, la présente invention concerne un procédé de fabrication de sacs pour le transport et l'entreposage de marchandises en vrac dans lequel on utilise une toile découpée en plusieurs pièces que l'on assemble ensuite les unes aux autres au moyen de coutures, caractérisé en ce que les coutures sont réalisées au moyen d'une machine à coudre comportant au moins deux aiguilles travaillant en ligne l'une derrière l'autre de façon à ce que le point de couture de la deuxième aiguille soit réalisé sur le fil du point de couture réalisé par la première aiguille, de façon à recouvrir la perforation effectuée par la première aiguille et de façon à ce que la perforation effectuée par la deuxième aiguille soit réalisée au travers dudit fil colmatant ainsi ladite perforation par ledit fil.

Elle concerne également un sac pour le transport et l'entreposage de marchandises en vrac obtenu selon ce procédé et une machine à coudre pour la mise en œuvre du procédé caractérisée en ce qu'elle comporte au moins deux aiguilles agencées pour travailler l'une derrière l'autre et de façon alternée.

D'autres caractéristiques importantes de l'invention font l'objet des revendications dépendantes et sont discutées ci-après. Brève description des dessins

La description qui suit est donnée à titre d'exemple non limitatif. Elle se réfère au dessin où:

- la figure 1 est une vue en perspective d'un exemple schématique de cinq pièces de toile destinées à être cousues entre elles pour former un sac selon l'invention;

- la figure 2 est une vue en perspective d'un exemple schématique de trois pièces de toiles destinées à être cousues entre elles pour former un sac selon l'invention;

- la figure 3 est une vue en perspective schématique partielle d'une machine à coudre conventionnelle à deux aiguilles travaillant en parallèle;

- la figure 4 est une vue en perspective schématique partielle d'une machine à coudre à deux aiguilles selon l'invention, les deux aiguilles étant agencées pour travailler en séquence l'une derrière l'autre; et

- la figure 5 est une vue schématique en coupe verticale le long d'une couture destinée à assembler deux pièces de toile pour la formation d'un sac selon l'invention.

Description détaillée des modes d'exécution de l'invention

Les sacs selon l'invention sont de préférence réalisés avec des pièces constituées par des tronçons de toile tubulaire aplatis de manière à former des coupons de toile plate de double épaisseur ayant pour largeur la moitié de la circonférence du tube. De telles pièces de toile sont par exemple représentées aux figures 1 et 2.

Sur la figure 1 , on peut voir une première pièce 1 qui servira de fond au sac, ainsi que quatre pièces latérales 2, qui peuvent être carrées ou rectangulaires, et dont l'une des dimensions est égale à l'un des côtés de la pièce 1. Les pièces 1 et 2 sont présentées telles qu'elles devront être assemblées, leur assemblage étant réalisé par couture, comme on le décrira plus loin, le long de lignes virtuelles 4, représentées en traits interrompus à la figure 1 , parallèles aux côtés des pièces 1 et 2.

Dans l'exemple représenté à la figure 2, on reconnaît une première pièce 5, destinée à constituer à la fois le fond du sac et deux parois latérales opposées, et deux pièces complémentaires 6, destinées à constituer les deux autres parois latérales du sac. Bien entendu, de nombreuses autres combinaisons de pièces sont possibles pour la réalisation d'un sac selon l'invention.

L'idée essentielle du procédé de fabrication selon l'invention consiste à réaliser la couture des pièces de toile entre elles avec une machine à coudre à deux aiguilles, mais où les deux aiguilles ne travaillent plus en parallèle, mais l'une derrière l'autre. Un exemple d'une telle machine est représenté schématiquement à la figure 4. Une telle machine peut être réalisée en modifiant une machine conventionnelle du type de celle représentée à la figure 3. Comme on l'a mentionné plus haut, avec la machine de la figure 3, les deux aiguilles A et B travaillent en parallèle, généralement à une distance de 0.5 à 1 centimètre, de façon à réaliser deux coutures parallèles 7 et 8. La modification est par conséquent obtenue en faisant pivoter le support des aiguilles de 90 degrés et en adaptant la machine, de façon qu'après modification de la machine, les deux aiguilles A', B' travaillent l'une derrière l'autre dans la direction 10, à des distances de points de couture équivalentes, mais de façon alternée et non plus simultanée, pour la réalisation d'une couture le long d'une ligne unique 9. La deuxième aiguille perfore la toile au milieu du point de couture de la première aiguille, de façon à recouvrir à la fois le point de couture et la perforation de la première aiguille, comme on va le décrire plus en détail ci-après.

La réalisation de la couture pour la formation d'un sac selon l'invention sera mieux comprise si l'on se réfère à la figure 5. On a représenté à la figure 5 l'état d'avancement d'une couture 9 à l'aide des aiguilles A' et B' de la figure 4 pour l'assemblage de deux pièces de toile 1 et 2, telles que celles représentées par exemple à la figure 1. L'aiguille A' effectue des points de couture en utilisant deux fils 1 1 et 12, alors que l'aiguille B' utilise deux fils 13 et 14. Au stade d'avancement de la couture représenté à la figure 5, la première aiguille A' a fini d'effectuer le point de couture 15 après avoir perforé les toiles à la position 17. A ce moment, la deuxième aiguille B' est mise en action et sa perforation s'effectue au travers du fil 1 1 constituant le point de couture 15 de la première aiguille. Ladite perforation effectuée par la deuxième aiguille B' est ainsi colmatée par le fil 1 1 du point de couture 15 réalisé par la première aiguille A'. D'autre part, le fil 13 recouvre le point de couture 15 ainsi que, bien entendu, le point de couture précédent, tous deux réalisés par l'aiguille A'. Par conséquent, le fil 13 recouvre également la perforation précédente 16 de la première aiguille A'. De plus, du fait de l'utilisation de pièces de toiles 1 et 2 de double épaisseur, la couture s'effectue à travers les deux épaisseurs de toile. Au moment de la couture, la toile externe 1 ' glisse légèrement par rapport à la toile internel ", ce qui contribue à l'obstruction de la perforation de la couture.

Les sacs réalisés selon le procédé de l'invention présentent un degré d'étanchéité beaucoup plus important que les sacs conventionnels. Ce degré d'étanchéité peut encore être amélioré en utilisant pour la couture des fils multifilaments à structure texturisée et présentant en particulier une élongation de 30 à 35 %.

Les sacs selon l'invention peuvent avantageusement être réalisés à partir de pièces de toiles tubulaires aplaties comportant des fils conductifs.