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Title:
METHOD FOR PRODUCING A TIMEPIECE COMPONENT PROVIDED WITH AN INSERT MADE OF A COMPOSITE MATERIAL, AND ASSOCIATED TIMEPIECE COMPONENT AND TIMEPIECE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2015/150552
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method comprising a step (E0) of forming a body provided with a cavity on a face of said body, a treatment step (E2) consisting of forming, on said body, at least one reinforced adhesion area which is at least partially outside the cavity, and a step (E3) of depositing composite material. During the deposition step (E3), the cavity is filled and the reinforced adhesion area is covered with the composite material.

Inventors:
ISSARTEL JEAN-PAUL (FR)
OLIVEIRA ALEXANDRE (FR)
Application Number:
PCT/EP2015/057395
Publication Date:
October 08, 2015
Filing Date:
April 02, 2015
Export Citation:
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Assignee:
ROLEX SA (CH)
International Classes:
G04B19/00
Domestic Patent References:
WO2013178412A12013-12-05
WO2013135703A12013-09-19
Foreign References:
EP2380864A12011-10-26
Other References:
ZEHETNER J ET AL: "Facilitating the fabrication of micron scale composite polymer inlays in ceramics substrates using femtosecond pulse laser ablation technique", 6 October 2013 (2013-10-06), pages 1, XP002734040, Retrieved from the Internet [retrieved on 20131006]
Attorney, Agent or Firm:
AIVAZIAN, Denis et al. (CH)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 . Procédé de fabrication d'un composant horloger (7) pourvu d'un insert (6) en matière composite, comprenant les étapes successives

5 suivantes :

- une étape (E0) de formation d'un corps (3) pourvu d'une cavité (4) sur une face (30) dudit corps (3) ;

- une étape de traitement (E2) lors de laquelle on forme au moins une zone d'adhésion renforcée (Z1 , Z2, Z3) sur ledit corps (3) ;0 - une étape (E3) de dépôt de matière composite (5) lors de laquelle on remplit la cavité (4) et on recouvre la zone d'adhésion renforcée, avec ladite matière composite (5);

- une étape de polymérisation de la matière composite (5) ;

caractérisé en ce que ladite zone d'adhésion renforcée (Z3) est, au5 moins partiellement, extérieure à la cavité (4).

2. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la zone d'adhésion renforcée (Z1 , Z2, Z3) est obtenue par modification de l'état de surface (E1 ) d'une zone surfacique du corps (3) de o manière à obtenir une zone de texture d'accroché renforcée.

3. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de finition (E5), lors de laquelle on élimine un surplus de matière composite (5) et on supprime la zone d'adhésion 5 renforcée (Z3) extérieure à la cavité (4).

4. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que, lors de l'étape de traitement (E2), on forme au moins une zone d'adhésion renforcée (Z1 , Z2) qui s'étend à l'intérieur de la cavité (4), 0 notamment sur au moins une partie du fond de la cavité et/ou sur au moins une partie des parois latérales (41 ) de la cavité (4).

5. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en que la zone d'adhésion renforcée extérieure (Z3) est positionnée au bord (42) de la cavité (4).

6. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la zone d'adhésion renforcée extérieure entoure la totalité de la cavité (4).

7. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la zone d'adhésion renforcée extérieure (Z3) présente une largeur, perpendiculairement au bord de la cavité, d'au moins 50 μηι.

8. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la zone d'adhésion renforcée extérieure (Z3) ne recouvre pas la totalité de la surface du composant horloger (7).

9. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la zone d'adhésion renforcée extérieure (Z3) est contenue dans une enveloppe séparée du bord extérieur de la cavité par une distance qui est strictement inférieure à la distance entre le bord extérieur de la cavité et le bord de la surface du composant horloger ou à la distance entre le bord extérieur de la cavité et le bord extérieur d'une autre cavité voisine, notamment la plus proche cavité voisine, la plus petite de ces deux distances étant prise en compte le cas échéant.

10. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que tout ou partie de la zone d'adhésion renforcée extérieure (Z3) s'étend sur une largeur maximale, perpendiculairement au bord de la cavité (4), inférieure ou égale à 100 μηπ, voire 200 μηι.

1 1 . Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape de traitement (E2) utilise des rayonnements laser femtoseconde.

12. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que, lors de l'étape de traitement (E2), la zone à traiter est balayée par un faisceau laser avec une vitesse de balayage laser selon une direction longitudinale et un pas de balayage laser selon une direction latérale, la vitesse et le pas de balayage définissant respectivement un taux de recouvrement longitudinal supérieur à 20% et strictement inférieur à 100% et un taux de recouvrement latéral qui sont strictement compris entre 0% et 100%.

13. Procédé selon la revendication 1 1 ou 12, caractérisé en ce qu'on effectue sur la zone à traiter deux balayages laser respectivement définis par deux directions longitudinales de balayage distinctes qui sont séparées l'une de l'autre par un angle supérieur ou égal à 10°, notamment un angle égal ou sensiblement égal à 90°.

14. Procédé selon l'une des revendications 2 à 13, caractérisé en ce que la profondeur de relief de la texture d'accroché renforcée est comprise entre 0,2 et 20 microns.

15. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le corps (3) pourvu de ladite cavité (4) est obtenu par injection d'un matériau dans un moule. 1 6. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le corps (3) est constitué de l'un des matériaux du groupe comportant

- une céramique, notamment une céramique à base de zircone ou d'alumine,

- un alliage métallique, notamment un acier, un alliage cuivreux, un alliage d'or ou un alliage de Pt, et

- du saphir .

17. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le composant horloger (7) est l'un des éléments du groupe comportant une lunette, une boîte, un élément de bracelet, une couronne, un cadran, un élément de mouvement horloger et une ébauche de mouvement horloger.

18. Composant horloger comportant un insert (6) en matière composite, logé dans une cavité (4), caractérisé en ce qu'il comporte au moins une surface d'adhésion renforcée de la matière composite s'étendant à l'extérieur de la cavité (4) et au moins une surface d'adhésion renforcée s'étendant à l'intérieur de la cavité, notamment sur au moins une partie du fond (40) de la cavité (4) et/ou sur au moins une partie des flancs de la cavité (4) .

19. Composant horloger selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la surface d'adhésion renforcée :

- ne recouvre pas la totalité de la surface du composant horloger (7), et/ou

- est contenue dans une enveloppe séparée du bord extérieur de la cavité par une distance qui est strictement inférieure à la distance entre le bord extérieur de la cavité et le bord de la surface du composant ou à la distance entre le bord extérieur de la cavité et le bord extérieur d'une autre cavité voisine, notamment la plus proche cavité voisine, la plus petite de ces deux distances étant prise en compte le cas échéant, et/ou

- s'étend sur une largeur minimale, perpendiculairement au bord de la cavité, d'au moins 50 μηπ, et/ou

- s'étend sur une largeur maximale, perpendiculairement au bord de la cavité (4), inférieure ou égale à 100 μηπ, voire 200 μηι.

20. Pièce d'horlogerie comportant un composant horloger (7) selon la revendication 18 ou 19.

Description:
Titre : Procédé de fabrication d'un composant horloger pourvu d'un insert en matière composite, composant horloger et pièce d'horlogerie associés La présente invention concerne un procédé de fabrication d'un composant horloger pourvu d'un insert.

Dans le domaine de l'horlogerie, il est connu de réaliser des éléments d'habillage d'un composant horloger qui incorporent des inserts en matière composite, par exemple afin de former des graduations, une dénomination commerciale, un sigle de marque ou autre élément de décor. La matière composite comprend par exemple des agents liants et des particules de céramique. Elle peut optionnellement être chargée en pigments, en matière luminescente ou autre matériau fonctionnel. Le composant horloger incrusté peut être un boîtier, une lunette, un cadran, un bracelet, un composant d'un mouvement horloger, etc .. Il est réalisé en un matériau de substrat, tel qu'une céramique, un alliage métallique ou du saphir.

Un procédé connu de fabrication d'un tel composant horloger incrusté comprend d'abord la formation d'un corps à partir d'un matériau de substrat en céramique, par exemple par frittage d'un corps vert préformé. Une cavité est ensuite formée dans une face du corps, par exemple par ablation laser, et remplie d'une matière composite. Celle-ci est ensuite polymérisée par chauffage afin d'obtenir un matériau d'insert ayant une dureté suffisante. Enfin, le procédé comprend une étape de finition par polissage, lors de laquelle on élimine le surplus de matière composite et on donne un bel aspect à la face du corps incrustée.

L'adhésion entre le matériau de substrat et la matière composite à l'intérieur de la cavité est généralement problématique, notamment lors de la polymérisation qui induit un retrait de la matière composite.

Une solution connue pour améliorer l'adhésion entre le matériau de substrat et la matière composite consiste à modifier l'état de surface du fond de la cavité, par exemple en formant un réseau régulier de micro-cônes par une technique d'ablation laser à impulsion femtoseconde (« Facilitating the fabrication of micron scale composite polymer inlays in ceramics substrates using femtosecond puise laser ablation technique » J. Zehetner, S. Stroj, G. Zanghellini ; 12th Conférence on Laser Ablation, 6-1 1 .10.2013, Ischia, Italy).

La présente invention vient encore améliorer la situation.

A cet effet, l'invention concerne un procédé de fabrication d'un composant horloger pourvu d'un insert en matière composite, comprenant les étapes successives suivantes :

- une étape de formation d'un corps pourvu d'une cavité sur une face dudit corps ;

- une étape de traitement lors de laquelle on forme au moins une zone d'adhésion renforcée sur ledit corps ;

- une étape de dépôt de matière composite lors de laquelle on remplit la cavité et on recouvre la zone d'adhésion renforcée, avec ladite matière composite ;

- une étape de polymérisation de la matière composite ;

caractérisé en ce que ladite zone d'adhésion renforcée est, au moins partiellement, extérieure à la cavité.

La zone d'adhésion renforcée a pour fonction d'assurer un meilleur accrochage de la matière au corps du composant horloger. Selon l'invention, l'adhérence d'une zone du corps qui est située à l'extérieur de la cavité est renforcée. Il s'agit par exemple d'une zone de la face du corps comportant la cavité, qui s'étend à proximité de celle-ci. Lors de l'ajout de matière composite, on remplit la cavité en faisant déborder la matière de manière à venir recouvrir la zone d'adhésion renforcée. Lors de la polymérisation, grâce à l'accrochage amélioré de la matière composite au niveau de cette zone extérieure, le retrait du composite est fortement limité.

Selon un mode de réalisation particulier, la zone d'adhésion renforcée est obtenue par modification de l'état de surface d'une zone surfacique du corps de manière à obtenir une zone de texture d'accroché renforcée.

Selon l'invention, l'état de surface, en particulier la texture, d'une zone surfacique du corps du composant horloger est modifié de manière à renforcer l'adhérence de cette zone. Avantageusement, le procédé comprend une étape de finition, lors de laquelle on élimine un surplus de matière composite et on supprime la zone d'adhésion renforcée extérieure à la cavité.

L'excédent de matière composite déposée, ayant notamment débordé hors de la cavité, est ensuite éliminé, par exemple par polissage. On fait également disparaître, par exemple par polissage également, la zone extérieure de texture d'accroché renforcée.

Avantageusement, lors de l'étape de traitement, on forme au moins une zone d'adhésion renforcée qui s'étend à l'intérieur de la cavité, notamment sur au moins une partie du fond de la cavité et/ou sur au moins une partie des parois latérales de la cavité.

La ou les zones d'adhésion renforcée intérieures peuvent s'étendre sur au moins une partie du fond de la cavité et/ou sur au moins une partie des parois latérales de la cavité.

Avantageusement, la zone d'adhésion renforcée extérieure est positionnée au bord de la cavité.

La zone d'adhésion renforcée extérieure peut entourer la totalité de la cavité, ou bien occuper une ou plusieurs portions discontinues du pourtour de la cavité. Dans le premier cas, l'accrochage est optimal. Dans le second cas, l'étape de traitement et l'étape de finition sont facilitées et leurs durées sont réduites.

Le procédé peut avantageusement comprendre tout ou partie des caractéristiques additionnelles suivantes :

- la zone d'adhésion renforcée extérieure présente une largeur, perpendiculairement au bord de la cavité, d'au moins 50 μηι ;

- l'étape de traitement utilise des rayonnements laser femtoseconde ;

- lors de l'étape de traitement, la zone à traiter, ou zone cible, est balayée par un faisceau laser avec une vitesse de balayage laser selon une direction longitudinale et un pas de balayage laser selon une direction latérale, la vitesse et le pas de balayage définissant respectivement un taux de recouvrement longitudinal supérieur à 20% et strictement inférieur à 100% et un taux de recouvrement latéral strictement supérieur à 0% et strictement inférieur à 100% ;

- la vitesse de balayage laser est comprise entre 10 et 3500 mm/s, de préférence entre 500 et 1000 mm/s ;

- le pas de balayage laser est compris entre 0,001 et 0,02 mm, de préférence entre 0,001 et 0,005 mm ;

- on effectue sur la zone à traiter deux balayages laser respectivement définis par deux directions longitudinales de balayage distinctes qui sont séparées l'une de l'autre par un angle supérieur ou égal à 10°, notamment un angle égal ou sensiblement égal à 90° ;

- la profondeur de relief de la texture d'accroché renforcée est comprise entre 0,2 et 20 microns ;

- la texture d'accroché renforcée présente un écart moyen de rugosité R a compris entre 0,4 et 0,6 microns ;

- la texture d'accroché renforcée présente une hauteur moyenne de profil R z comprise entre 2 et 4 microns ;

- le corps pourvu de ladite cavité est obtenu par injection d'un matériau dans un moule ;

- le corps est constitué de l'un des matériaux du groupe comportant :

o une céramique, notamment une céramique à base de zircone ou d'alumine,

o un alliage métallique, notamment un acier (par exemple l'acier 904L), un alliage cuivreux (par exemple du laiton), un alliage d'or (par exemple un alliage d'or 18ct) ou encore un alliage de Pt (par exemple un alliage de Pt950), et

o du saphir ;

- le composant horloger est l'un des éléments du groupe comportant une lunette, une boîte, un élément de bracelet, une couronne, un cadran, un élément de mouvement horloger et une ébauche de mouvement horloger.

L'invention concerne aussi : - un composant comportant un insert en matière composite, logé dans une cavité, caractérisé en ce qu'il comporte au moins une surface d'adhésion renforcée de la matière composite s'étendant au moins partiellement à l'extérieur de la cavité ; et

- un composant horloger comportant un insert en matière composite, logé dans une cavité, caractérisé en ce que ladite cavité comporte au moins une surface d'adhésion renforcée s'étendant sur au moins une partie du fond de la cavité et sur au moins une partie des flancs de la cavité.

L'invention concerne enfin une pièce d'horlogerie comportant l'un au moins des composants horlogers définis ci-dessus.

L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante d'un mode de réalisation particulier du procédé de fabrication d'un composant horloger comportant un insert, en référence aux dessins annexés sur lesquels :

- La figure 1 représente une cavité du composant horloger, obtenu par exemple après moulage par injection d'un corps vert céramique et avant traitement de frittage de celui-ci ;

- La figure 2 représente la cavité du composant horloger de la figure 1 après réalisation d'une zone de texture d'accroché renforcée ;

- La figure 3 représente la cavité de la figure 1 après remplissage avec une matière composite ;

- La figure 4 représente la cavité de la figure 1 après finition ;

- La figure 5 représente un organigramme des étapes du procédé ;

- La figure 6 représente une vue, agrandie au microscope électronique à balayage, de la texture d'accroché renforcée ;

- La figure 7 représente une partie d'une lunette 7 avec un insert 6, fabriquée par le procédé de la figure 5.

Le procédé de l'invention permet de fabriquer un composant horloger 7 pourvu d'un ou plusieurs inserts 6 en matière composite.

Le composant horloger 7 peut être, de façon non exhaustive, l'un des éléments de pièce d'horlogerie suivants : une lunette, une boîte, un élément de bracelet, une couronne, un cadran, un élément ou composant de mouvement horloger et une ébauche de mouvement horloger. A titre d'exemple purement illustratif, on a représenté sur la figure 7, une partie d'une lunette 7 comportant une graduation 6 incrustée.

Le composant 7 est réalisé à partir d'un matériau de substrat pouvant être l'un de ceux de la liste ci-dessous, qui n'est toutefois pas exhaustive :

- une céramique par exemple à base de zircone, d'alumine ou d'un autre type ;

- un alliage métallique, entre autre tel qu'un acier comme par exemple l'acier 904L ou encore tel qu'un alliage cuivreux comme par exemple un laiton, un alliage d'or 18ct ou un alliage de Pt950 ;

- du saphir.

L'insert 6 peut être un élément fonctionnel tel qu'une graduation ou un caractère alphanumérique, et/ou un élément de décor ou d'habillage, tel qu'un sigle de marque, une marque nominative, une dénomination commerciale, un revêtement d'aiguille, etc .. Il est réalisé en une matière telle que par exemple une matière composite comportant une matrice organique, par exemple une matrice à base diméthacrylate, et des particules de céramique. La matière composite peut également comprendre une charge et/ou un additif ayant un rôle esthétique et/ou fonctionnel, par exemple une charge teintée, un matériau à émission lumineuse, etc..

Le procédé de fabrication d'un composant horloger incrusté 1 va maintenant être décrit en référence aux figures 1 à 5.

Par souci de clarté, dans l'exemple particulier décrit ici, le composant horloger 1 comprend un seul insert 6. L'exemple particulier décrit ci-dessous concerne spécifiquement le cas d'un matériau de substrat en céramique.

Une étape initiale E0 comprend la formation d'un corps 3 de composant horloger, partiellement représenté sur la figure 1 , à partir d'un matériau de substrat, par exemple une céramique à base de zircone ou d'alumine. Dans l'exemple de réalisation particulier décrit ici, un corps vert est d'abord réalisé par injection du matériau de substrat dans un moule. Par définition, on appelle ici « corps vert » un corps réalisé à partir d'un mélange de poudre céramique et de liant, à l'état « vert » (c'est-à-dire avant déliantage, lorsque le corps contient encore le liant). Une cavité borgne 4 est réalisée dans une face 30 du corps 3 directement lors de l'injection. En variante, on pourrait former la cavité 4 dans le corps 3 après injection, par exemple par gravure laser ou chimique ou bien par usinage. La cavité 4 a une profondeur comprise typiquement entre 0.1 et 0.6 mm. Elle comporte typiquement un fond 40 et des flancs, ou parois latérales, 41 . Dans l'exemple représenté, le fond 40 est plat et parallèle à la face 30 et les parois 41 sont perpendiculaires au fond 40. Bien entendu, le fond 40 et/ou les parois latérales pourraient être inclinés ou non-plans (par exemple convexes). En particulier, les flancs 41 peuvent avoir un angle de dépouille, celui-ci présentant l'avantage de favoriser le traitement de surface qui sera décrit ultérieurement.

Le procédé comprend ensuite une étape E1 de traitement du corps injecté 3 comportant un déliantage, par exemple par un traitement thermique à l'air, puis un frittage, par exemple par un traitement thermique à haute température.

Bien entendu, d'autres techniques de formage, d'usinage et/ou de traitement pourraient être utilisées pour réaliser le corps 3 pourvu de la cavité 4.

L'étape de traitement E1 est suivie d'une étape E2 de traitement de surface destinée à former une ou plusieurs zones de texture d'accroché renforcée permettant d'augmenter l'adhérence de la matière composite de constitution de l'insert au corps 3.

Dans l'exemple de réalisation particulier décrit ici, on forme les zones suivantes de texture d'accroché renforcée :

- une zone Z1 s'étendant au fond de la cavité 4 ;

- des zones Z2 s'étendant sur les flancs, ou parois latérales, 41 de la cavité 4 et

- une zone Z3 s'étendant à l'extérieur de la cavité 4, sur la face 30 du corps 3, au bord 42 de la cavité 4.

Les différentes zones Z1 , Z2 et Z3 sont ici continues, c'est-à-dire qu'elles se prolongent l'une l'autre.

La zone extérieure Z3 s'étend sur la face 30, le long du bord extérieur 42 de la cavité 4. Elle forme une bordure extérieure entourant la totalité de la cavité

4. Elle s'étend sur une largeur, le terme « largeur » désignant ici la dimension de la zone Z3 perpendiculairement au bord de la cavité 4, d'au moins 50 μηι. Cette largeur peut toutefois varier le long du pourtour de la cavité 4. En variante, la zone extérieure Z3 peut présenter tout ou partie des caractéristiques suivantes :

- la zone extérieure Z3 peut s'étendre le long d'une partie du bord 42 de la cavité 4 ;

- la zone extérieure Z3 peut être composée de plusieurs portions discontinues positionnées autour de la cavité 4 ;

la zone extérieure Z3 peut être légèrement écartée du bord 42 de la cavité 4 ;

- la zone extérieure Z3 est contenue dans une enveloppe séparée du bord extérieur de la cavité par une distance qui est strictement inférieure à la distance entre le bord extérieur de la cavité et le bord de la surface du composant ou à la distance entre le bord extérieur de la cavité et le bord extérieur d'une autre cavité voisine (la plus proche cavité voisine s'il en existe plusieurs), la plus petite de ces deux distances étant prise en compte le cas échéant. En définitive, l'étendue de la zone Z3 ne recouvre pas la totalité de la surface du composant ;

- finalement, tout ou partie de la zone extérieure Z3 s'étend sur une largeur minimale à partir de la cavité 4, par exemple d'au moins 50 μηι et/ou ne s'étend pas au-delà d'une largeur maximale à partir de la cavité, notamment inférieure ou égale à 100 μηπ, voire 200 μηι.

La zone Z2 recouvre ici la totalité des parois latérales 41 de la cavité 4. En variante, la zone Z2 pourrait recouvrir partiellement les parois latérales 41 .

La zone Z1 recouvre ici le fond 40 de la cavité 4. En variante, la zone Z1 pourrait s'étendre seulement sur une partie du fond 40.

On pourrait toutefois ne prévoir qu'une zone extérieure d'accroché renforcée, ou bien deux zones d'accroché renforcée, l'une extérieure et l'autre intérieure (la zone intérieure s'étendant par exemple au fond de la cavité ou sur les parois latérales de celles-ci).

La ou les zones de texture d'accroché renforcée sont ici réalisées par une modification de l'état de surface, autrement dit une texturation, de zones surfaciques du corps 3, qui induit une augmentation de la surface d'accroché. Par exemple, la texturation peut être réalisée au moyen de rayonnements laser à impulsion ultracourte, notamment à impulsion femtoseconde.

La texturation obtenue par laser à impulsion femtoseconde est peu profonde. La profondeur de relief de la texture d'accroché renforcée est par exemple comprise entre 0,2 et 20 microns. En outre, la texture d'accroché renforcée présente préférentiellement un écart moyen de rugosité R a compris entre 0,4 et 0,6 microns et une hauteur moyenne de profil R z comprise entre 2 et 4 microns, les paramètres de rugosité R a et R z étant tels que définis dans la norme internationale ISO 4287. Une texturation laser peu profonde permet de préserver la résistance mécanique du substrat (c'est-à-dire du corps 3). Sur la figure 6, on a représenté une vue d'une texture d'accroché renforcée agrandie au microscope électronique à balayage. L'utilisation de rayonnements laser à impulsion femtoseconde permet, d'une part, d'obtenir un état de surface ayant une texturation plus fine que celle que l'on obtiendrait par exemple par sablage et, d'autre part, de minimiser, voire d'éviter, les effets thermiques que l'on obtiendrait avec des rayonnements plus longs par exemple de l'ordre de la nanoseconde. En outre, la surface révélée, formant la surface totale d'adhérence obtenue, est beaucoup plus importante que celle que l'on obtiendrait par exemple par sablage.

A titre d'exemple purement illustratif, on peut utiliser un dispositif d'émission laser femtoseconde émettant dans l'infra-rouge, de longueur d'onde égale à 1030 nm, et délivrant une énergie moyenne supérieure à 15 μϋ, par exemple égale à 40 μϋ, sur la zone cible avec une durée d'impulsion inférieure à 450 femtosecondes. D'une manière plus générale, le dispositif laser utilisé est adapté pour délivrer une densité de puissance préférentiellement supérieure ou égale à 18x10 6 MW.crrï 2 .

Afin de texturer une zone cible (Z1 , Z2 et/ou Z3), on effectue un balayage de cette zone à l'aide d'un faisceau laser avec une vitesse de balayage selon une première direction dite « longitudinale » et un pas de balayage selon une deuxième direction dite « latérale » préférentiellement perpendiculaire ou sensiblement à la direction longitudinale, comme décrit dans la demande WO2013/135703. Lors du balayage, le faisceau laser balaie des lignes successives séparées par une distance L' (L' correspondant au pas de balayage), chaque ligne contenant des impacts laser successifs de forme globalement circulaire dont les centres respectifs sont séparés deux à deux par une distance L. Les distances L et L' ainsi que le rayon R foc du faisceau laser sur la zone cible permettent de déterminer un taux de recouvrement longitudinal O, comme décrit dans la demande WO2013/135703, par la relation suivante :

O = si 2-R f0C ≥L, et O = 0 si 2-R f0C <L

n foc avec = ^4 Rj 0C - L 2 Un taux de recouvrement latéral O' (c'est-à-dire selon la deuxième direction latérale) est défini de façon analogue, avec L' au lieu de L dans les relations ci-dessus.

Le taux de recouvrement longitudinal est avantageusement supérieur à

20% et strictement inférieur à 100%, autrement dit 20%≤ O < 100% . Le taux de recouvrement latéral est strictement compris entre 0% et 100%, autrement dit

0% < O' < 100% .

À titre d'exemple purement illustratif, la texture représentée sur la figure 6 a été obtenue par balayage simple avec un diamètre de faisceau laser moyen de 27,3 microns, un taux de recouvrement longitudinal de 54% et un taux de recouvrement latéral de 76,81 .

La vitesse longitudinale de balayage laser peut être comprise entre 10 et 3500 mm/s, de préférence entre 500 et 1000 mm/s. Le pas latéral de balayage laser peut être compris entre 0,001 et 0,02 mm, de préférence entre 0,001 et 0,005 mm.

On peut effectuer sur la zone cible à traiter un balayage laser simple, aussi appelé balayage « hatch » ou « simple hatch », suivant une seule direction longitudinale, ou bien un balayage laser croisé, aussi appelé « cross-hatch », suivant une première direction longitudinale puis suivant une deuxième direction longitudinale, séparées l'une de l'autre par un angle supérieur ou égal à 10°, par exemple un angle égal ou sensiblement égal à 90°, comme décrit également dans la demande WO2013/135703.

Le procédé se poursuit par une étape E3 de dépôt de matière composite dans la cavité 4. Lors de cette étape E3, on remplit la cavité 4 avec la matière composite 5, sous la forme d'une suspension plus ou moins visqueuse, voire pâteuse, en faisant déborder la cavité 4 de manière à recouvrir au moins partiellement la zone extérieure Z3.

L'étape de dépôt E3 est suivie d'une étape de polymérisation E4. Cette étape E4 est par exemple réalisée par chauffage de la matière composite déposée sous pression modérée et sous atmosphère contrôlée.

Le procédé se poursuit par une étape de finition E5 lors de laquelle on élimine le surplus de matière composite extérieur à la cavité 4, c'est-à-dire la matière composite ayant débordé de la cavité 4, et on fait disparaître la zone extérieure Z3 de texture d'accroché renforcée. Cette étape E5 est par exemple réalisée par polissage, par reprise ou par usinage.

Dans la description qui précède, les zones d'adhésion renforcée (Z1 , Z2 et/ou Z3) sont réalisées par laser à impulsion femtoseconde. De façon alternative, au lieu de modifier l'état de surface et la texture des zones Z1 , Z2 et Z3 pour améliorer l'adhérence de l'insert, tout ou partie de ces zones Z1 , Z2 et Z3 pourraient être recouverte d'une couche de liaison assurant un meilleur accrochage de la matière composite. Cette couche pourrait être une couche de liaison standard destinée à améliorer l'affinité entre matières ou une couche poreuse réalisée par exemple en déposant un mélange de poudre céramique et de carbone après injection du corps 3 et avant frittage. Une telle couche de liaison pourrait remplacer la texture d'accroché renforcée ou bien être ajoutée par-dessus celle-ci.

Dans une variante de réalisation, la cavité de logement de l'insert 6 forme un élément traversant, débouchant ou non. Cette cavité comprend par exemple un évidement supérieur, ménagé dans une face du composant, prolongé vers le bas, à l'intérieur du composant, par un ou plusieurs pied(s) creux latéraux ou verticaux, qui procurent une sécurité d'adhésion supplémentaire pour la matière de l'insert. Un lamage réalisé à l'extrémité du pied opposée à celle débouchant dans l'évidement supérieur ou un pied de forme tronconique (l'extrémité de plus petite section du tronc de cône débouchant dans l'évidement supérieur) permettraient de réduire le risque de délamination.

Dans d'autres variantes de réalisation, un matériau de substrat différent de la céramique peut être utilisé. Par exemple, on peut utiliser un alliage métallique, notamment un acier (par exemple l'acier 904L) ou un alliage cuivreux (par exemple un laiton), un alliage d'or 18ct ou encore un alliage de Pt950. On peut aussi utiliser un matériau obtenu par des techniques d'électroformage comme le Ni ou le NiP, ou des matériaux usinables par des techniques de micro- fabrication comme le silicium, le quartz ou le diamant. Bien que l'exemple particulier décrit ci-dessous concerne spécifiquement le cas d'un matériau de substrat en céramique, il peut être appliqué à tout matériau autre que la céramique, moyennant d'éventuelles adaptations relatives notamment à la technique de formation du corps pourvu de la cavité, aux conditions de texturation, à la nature et à la présence d'une couche de liaison, aux conditions de polymérisation ou encore aux conditions et/ou moyens de finition.

Suivant les matériaux et les conditions de traitement, on pourrait obtenir une coloration en fond de creusure qui modifie le rendu obtenu avec la matière composite. Par exemple, on pourrait obtenir une surface blanche en fond de creusure par un traitement laser approprié afin d'augmenter l'émission lumineuse d'une matière composite à émission lumineuse ou bien obtenir une surface blanche ou noire en fond de creusure par un traitement laser approprié afin de modifier la couleur perçue de la matière composite.

Il est aussi possible de mettre en œuvre le procédé selon l'invention en plusieurs fois, par exemple pour réaliser des séries d'inserts réalisées chacune avec une matière composite différente, ou pour réaliser un deuxième insert en une deuxième matière composite dans un premier insert en une première matière composite. Ceci permet de combiner des matières composites ayant des textures et/ou couleurs et/ou fonctionnalités différentes.

L'invention concerne aussi un composant horloger comportant un insert en matière composite , logé dans une cavité qui comporte une ou plusieurs zones d'adhésion renforcée s'étendant sur tout ou partie du fond de la cavité et sur au moins une partie du ou des flancs de la cavité, notamment le composant horloger 7 obtenu selon le procédé qui vient d'être décrit.

L'invention concerne également un composant horloger comportant un insert en matière composite, logé dans une cavité, et comportant au moins une surface d'adhésion renforcée de la matière composite s'étendant au moins partiellement à l'extérieur de la cavité. Il peut s'agir du composant fabriqué par le procédé précédemment décrit dans un état intermédiaire ou d'un composant pour lequel le surplus de matière composite ayant débordé hors de la cavité aurait été conservé pour procurer un effet esthétique souhaité.

L'invention concerne enfin une pièce d'horlogerie comportant un composant horloger tel que défini ci-dessus.

On pourrait également envisager d'appliquer, de façon plus générale, le procédé de fabrication qui vient d'être décrit à la fabrication d'un composant horloger réalisé en une première matière et pourvu d'un insert en une deuxième matière distincte de la première. Par exemple, l'insert pourrait être en matière plastique, en caoutchouc ou autre.