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Patent Searching and Data


Title:
PRODUCT FOR VAGINAL APPLICATION
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2018/002113
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a product for vaginal application, particularly to a product for vaginal application designed to be used in the treatment of vaginal dryness, said product comprising: - a first phase in the form of a hydrogel, and - a second lipid phase comprising at least one probiotic.

Inventors:
LIENART VAN LIDTH DE JEUDE JEHAN (BE)
QUINTENS JOHAN HENRI (BE)
Application Number:
PCT/EP2017/065954
Publication Date:
January 04, 2018
Filing Date:
June 28, 2017
Export Citation:
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Assignee:
LIENART VAN LIDTH DE JEUDE JEHAN (BE)
VESALE PHARMA (BE)
International Classes:
A61K9/06; A61K35/74; A61K47/36; A61K47/44; A61M31/00
Domestic Patent References:
WO2013113767A12013-08-08
Other References:
None
Attorney, Agent or Firm:
GEVERS PATENTS (BE)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Produit pour une application vaginale, en particulier produit pour une application vaginale destiné à être utilisé dans le traitement de la sécheresse vaginale, ledit produit comprenant :

- une première phase sous forme d'un hydrogel, et

- une deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique.

2. Produit selon la revendication 1 , caractérisé en ce que ladite première phase sous forme d'un hydrogel et ladite deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique constituent respectivement 90 à 95% et 5 à 10% en volume par rapport au volume total dudit produit.

3. Produit selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ladite première phase sous forme d'un hydrogel comprend une composante liquide et une composante solide, ladite composante liquide étant de l'eau et ladite composante solide étant choisie dans le groupe constitué de l'alcool polyvinylique, du polyacrylate de sodium, de i'agarose, de la méthylcellulose, de l'hyaluronane, des polymères et des copolymères naturels ou de synthèse, et de leurs mélanges.

4. Produit selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ladite deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique est constituée d'au moins un corps gras hydrophobe choisi dans le groupe constitué de la glycérine, de la paraffine, du glycéroi, des acides gras saturés comme l'huile de coco, l'huile de cacao, l'huile de palme ou la cire d'abeille, et de leurs mélanges.

5. Produit selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que ladite deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique présente une limite d'élasticité comprise entre 250 et 750 Pa, de préférence une limite d'élasticité comprise entre 400 et 500 Pa, préférentiellement une limite d'élasticité égale à 450 Pa.

6. Produit selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que ladite deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique présente un facteur de perte ou facteur d'amortissement compris entre 0,11 et 0,15, de préférence un facteur de perte ou facteur d'amortissement égal à 0,12.

7. Produit selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que ladite première phase sous forme d'un hydrogel comprend au moins 90% en poids d'eau.

8. Produit selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que ladite première phase sous forme d'un hydrogel comprend en outre de l'acide hyaluronique en une concentration comprise entre 0,5 et 5% en poids par rapport au poids total de ladite première phase sous forme d'un hydrogel.

9. Produit selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que ledit au moins un probiotique inclus dans ladite deuxième phase lipidique est choisi dans le groupe constitué des probiotiques de type Lactobacillus crispatus, L. gasseri, L. iners, L. jensenii, L. vaginalis, L. acidophilus, L. casei, L. casei subv rhamnosus, L. planta rum et de leurs mélanges .

0. Produit selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que ledit au moins un probiotique est présent à raison d'au moins 104 CFU dans ledit produit, de préférence à raison d'au moins 106 CFU dans ledit produit, préférentiellement à raison de 08 CFU dans ledit produit et plus préférentiellement à raison de 109 CFU dans ledit produit.

1 . Produit comprenant une première phase sous forme d'un hydrogel et une deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, ledit produit étant destiné à être utilisé dans le traitement de la sécheresse vaginale et/ou de la vaginite et/ou de la vaginose et/ou de la candidose vaginale et/ou d'une perturbation du pH vaginal et/ou d'une modification de la flore bactérienne vaginale.

12. Applicateur pour une application vaginale, ledit applicateur comprenant un produit selon l'une quelconque des revendications 1 à 10.

13. Applicateur selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'il est prévu pour un usage unique de type seringue ou de type canule ou de tout autre type permettant de réaliser une application vaginale.

14. Utilisation d'un applicateur selon les revendications 12 ou 13 pour le traitement de la sécheresse vaginale et/ou de la vaginite et/ou de la vaginose et/ou de la candidose vaginale et/ou d'une perturbation du pH vaginal et/ou d'une modification de la flore bactérienne vaginale.

Description:
PRODUIT POUR UNE APPLICATION VAGINALE

La présente invention se rapporte à un produit pour une application vaginale, en particulier à un produit pour une application vaginale destiné à être utilisé dans le traitement de la sécheresse vaginale.

Des produits pour une application vaginale et en particulier pour le traitement de la sécheresse vaginale sont connus de l'état de la technique. Il s'agit généralement de crèmes, de lubrifiants ou de gels et plus particulièrement d'hydrogels contenant de l'ordre de 90% d'eau et éventuellement de l'acide hyaluronique.

On parle de sécheresse vaginale lorsque le tissu vaginal n'est plus bien lubrifié et sain. Cette problématique peut toucher toutes les femmes mais se rencontre plus particulièrement chez celles qui sont ménopausées, enceintes ou chez les jeunes mamans. Dans ces trois cas, le facteur principal responsable de la sécheresse vaginale est une diminution de la production d'oestrogènes et, dans ce cas, on parle également de vaginite atrophique. D'autres facteurs peuvent également être à l'origine de cette problématique comme par exemple le stress ou l'anxiété, la prise d'alcool, de tabac ou de drogues, voire de certains médicaments (par exemple les médicaments ou les hormones utilisés dans le traitement du cancer du sein, de l'endométriose, des fibroïdes ou de l'infertilité). La chirurgie relative au retrait des ovaires mais aussi la prise d'un moyen contraceptif constituent également des facteurs responsables de la sécheresse vaginale. Dans le cas d'une sécheresse vaginale, le tissu vaginal se rétrécit et devient plus mince ce qui se manifeste essentiellement par un manque d'hydratation du vagin et une inflammation de ce dernier. Une telle inflammation provoque d'autres symptômes secondaires comme une rougeur au niveau des organes génitaux externes, des démangeaisons, des irritations et/ou des inflammations locales, une sensation de brûlure (surtout lorsqu'on urine) et des rapports sexuels douloureux et sanguinolents dus à des micro-blessures. Plus particulièrement, il est reconnu que la sécheresse vaginale donne inévitablement lieu à des complications opportunistes d'ordre secondaires (problématiques opportunistes secondaires) dont les quatre principales sont (1) des inflammations et des infections notamment responsables d'irritations, de démangeaisons et de sensations de brûlures avec des risques de surinfections (vaginose, vaginite, ...), (2) l'apparition de lésions des muqueuses et de l'épithélium vaginaux (micro-trauma à l'origine de fissures, de plaies tissulaires et de micro-blessures), (3) une modification significative du pH de l'environnement vaginal et (4) une perturbation importante de la flore bactérienne propre à l'environnement vaginal.

Notons ici qu'il est largement démontré que la flore bactérienne vaginale, essentiellement composée de bactéries de type Lactobacilles, constitue une véritable barrière face aux infections vaginales. Toutefois, il est également largement reconnu que de nombreux facteurs, outre une sécheresse vaginale, peuvent contribuer à un déséquilibre rapide de cette flore bactérienne. A titre d'exemples, les moyens de contraception, une prise d'antibiotiques, une hygiène intime excessive ou au contraire négligée ou encore le port de vêtements trop serrés peuvent être à l'origine d'un véritable déséquilibre de la flore bactérienne vaginale. Fréquemment, suite à un déséquilibre de la flore bactérienne vaginale, apparaissent d'ailleurs des mycoses vaginales et/ou des vaginoses d'origine bactériennes, par exemple causée par le pathogène Candida albicans.

Comme indiqué plus haut, afin de traiter une sécheresse vaginale problématique, il est actuellement proposé de recourir à l'utilisation de lubrifiant et à l'utilisation de composés présentant des propriétés leur permettant de protéger l'épithélium vaginal afin de prévenir l'apparition des plaies et de fissures mais aussi afin de traiter ces dernières. Par exemple, i! existe des gels lubrifiants contenant de l'acide hyaluronique pour simultanément humidifier (réhydrater) l'environnement vaginal et protéger l'épithélium vaginal (formation d'un film protecteur sur l'épithélium vaginal).

Il ressort de ceci qu'une sécheresse vaginale, essentiellement observée chez les femmes ménopausées (mais pas exclusivement) constitue une problématique primaire dont découle des problématiques secondaires, à savoir des inflammations et des infections, une apparition de lésions des muqueuses et de l'épithélium vaginaux, une modification significative du pH de l'environnement vaginal et une perturbation importante de la flore bactérienne propre à l'environnement vaginal, ces problématiques primaire et secondaires se rencontrant donc généralement simultanément.

Malheureusement, actuellement, lorsque les problématiques primaire et secondaires sont rencontrées simultanément, plusieurs traitements distincts doivent être suivis, chaque traitement traitant soit la problématique primaire elle-même, soit une seule des problématiques secondaires mais certainement pas plusieurs à la fois. En ce sens, si les problématiques rencontrées simultanément sont (1) une sécheresse vaginale (problématique primaire) et (2) une perturbation de la flore bactérienne propre à l'environnement vaginal (problématique secondaire), il convient d'une part de restaurer/rééquilibrer la flore bactérienne vaginale et, d'autre part, d'hydrater/réhydrater les muqueuses et l'épithélium vaginaux. A cette fin, actuellement la solution proposée est d'appliquer d'une part des probiotiques dans l'environnement vaginal (par l'intermédiaire par exemple de suppositoires ou de comprimés, comprenant des probiotiques) (traitement de la problématique secondaire) et, d'autre part, d'appliquer des formulations lubrifiantes et/ou hydratantes (traitement de la problématique primaire).

Les femmes concernées par ces problématiques primaire et secondaires rencontrées simultanément doivent donc se soumettre à deux traitements distincts, ce qui est particulièrement contraignant puisqu'il faut procéder à deux applications de deux produits différents, parfois en ayant à respecter des temps d'attente entre chacune des applications de chacun des produits. Bien entendu, actuellement, si d'autres complications secondaires liées à une sécheresse vaginale sont rencontrées, il est hautement probable qu'un traitement additionnel soit nécessaire, ceci complexïfïant plus encore le traitement à mettre en place.

L'invention a pour but de pallier les inconvénients de l'état de la technique en procurant une invention permettant de se dispenser d'un tel traitement particulièrement contraignant et nécessitant de disposer de plusieurs produits distincts, chacun de ces produits étant prévu pour traiter indépendamment une problématique donnée, c'est-à-dire soit la problématique de sécheresse vaginale elle-même, soit des inflammations et des infections, soit des lésions des muqueuses et de l'épithélium vaginaux, soit une modification significative du pH de l'environnement vaginal, soit une perturbation importante de la flore bactérienne propre à l'environnement vaginal. En d'autres termes, l'invention a pour but de proposer un produit permettant, en une seule et unique application, un traitement simultané de la problématique primaire (sécheresse vaginale) et d'au moins une voire de l'ensemble des problématiques secondaires en découlant et apparaissant simultanément.

L'invention a pour objet de procurer un produit permettant de traiter en même temps, c'est-à-dire grâce à une seule application, tant la problématique primaire de sécheresse vaginale qu'au moins une des quatre problématiques opportunistes secondaires mentionnées plus haut. L'invention a donc pour objet de traiter et/ou d'éviter les problématiques opportunistes secondaires en même temps que la sécheresse vaginale. Le produit selon l'invention permet donc de réaliser un traitement prophylactique et/ou curatif.

Pour résoudre ce problème, il est prévu suivant l'invention, un produit tel qu'indiqué au début, ledit produit comprenant :

- une première phase sous forme d'un hydrogel, et

- une deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique. Notons qu'il est connu d'appliquer des probiotiques dans l'environnement vaginal par l'intermédiaire par exemple de suppositoires, de comprimés ou encore de crèmes comprenant des probiotiques. Les objectifs poursuivis par de telles applications de probiotiques (en particulier les probiotiques spécifiques au milieu vaginal comme par exemple Lactobacillus crispatus, L. gasseri, L. iners, L. jensenii et L. vaginalis) sont multiples mais sont essentiellement réalisés d'une part afin de corriger ou de rétablir le pH vaginal et, d'autre part, pour recoloniser la flore bactérienne vaginale. Une recolonisation bactérienne permet d'assurer le maintien d'un pH vaginal adéquat et assure surtout une protection de l'environnement vaginal face à divers pathogènes responsables d'infections.

Selon la présente invention, lorsque la problématique primaire est une sécheresse vaginale et que la problématique secondaire est une perturbation de la flore bactérienne vaginale, un tel produit bi- phasique, comprenant une première phase sous forme d'un hydrogel et une deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique permet de ne procéder qu'à une seule application permettant d'appliquer simultanément et en une seule manipulation un hydrogel et au moins un probiotique, le produit ainsi appliqué permettant notamment de restaurer le milieu vaginal naturel. Il n'est donc plus nécessaire de procéder à deux applications distinctes de deux produits différents conditionnés dans des contenants différents. Un traitement combiné, en une seule étape permet donc de traiter simultanément la sécheresse vaginale et au moins de restaurer/corriger la flore bactérienne vaginale, ce que les produits actuels ne propose pas puisque les dispositifs et formes d'application actuels comportent uniquement un hydrogel ou uniquement une formulation comprenant des probiotiques. Avec un produit selon l'invention, il est donc possible de traiter simultanément la problématique primaire (sécheresse vaginale) et au moins une et de préférence au moins l'ensemble des quatre problématiques (complications) opportunistes secondaires mentionnées plus haut. Il en résulte donc un traitement combiné et simplifié de l'ensemble des problématiques rencontrées simultanément à une sécheresse vaginale.

De façon surprenante, il a été démontré, dans le cadre de la présente invention, qu'une première phase sous forme d'un hydrogel, c'est-à-dire qu'une première phase essentiellement aqueuse (environnement hydrophile contenant jusqu'à 90% d'eau voire plus), peut coexister avec une deuxième phase lipidique comprenant des probiotiques, ceci en assurant que le taux de survie de ces derniers ne soit pas diminué. Ceci était particulièrement inattendu du fait de la présence d'une phase aqueuse voisine et véritablement accolée à la deuxième phase lipidique contenant les probiotiques de telle façon à former un produit bi-phasique. En effet, dès lors que les probiotiques sont particulièrement sensibles à la présence d'eau et qu'ils sont même tout simplement désactivés ou tués en présence d'eau, il n'était pas attendu que, même s'ils sont présents dans une phase lipidique, leur taux de survie ne soit pas réduit dans un produit bi-phasique selon l'invention dans lequel la phase aqueuse (l'hydrogel) est pourtant majoritaire (jusqu'à 95% du produit en volume).

Plus spécifiquement, dans le cadre de la présente invention, il a été déterminé qu'une séparation (une interface) nette s'établit entre les deux phases (l'une aqueuse et l'autre lipidique), cette séparation étant stable et durable au cours du temps et faisant en sorte que les deux phases soient non miscibles. Outre le fait d'assurer un taux de survie élevé des probiotiques dans le produit bi-phasique, une telle séparation nette, stable et durable au cours du temps (au-delà d'un an voire de deux ans) a pour avantage de pouvoir permettre une manipulation de la composition préalablement conditionnée dans un contenant sans avoir à prendre de précautions excessives que ce soit pendant le stockage ou durant le transport. En effet, avec un produit suivant l'invention, la séparation s'établissant entre les deux phases selon l'invention est telle qu'elle résiste aux mouvements du contenant et aux chocs que ce dernier peut subir. Par exemple, il a été déterminé, dans le cadre de la présente invention, qu'une chute ou qu'une agitation d'un produit bi-phasique suivant l'invention contenu par exemple dans un applicateur vaginal, n'entraine pas un mélange de la première et de la deuxième phases. Par conséquent, les probiotiques restent isolés de la première phase sous forme d'un hydrogel, ce qui permet d'en garantir un taux de survie élevé au cours du temps.

Par les termes « interface » ou « séparation », on entend, au sens de la présente invention, une séparation, une interface ou encore une barrière qui s'établit naturellement entre deux phases, en l'occurrence entre une phase aqueuse (hydrogel) et une phase lipidique (comprenant des probiotiques). Il ne s'agit donc pas d'une séparation physique matérielle (par exemple une membrane imperméable) ni d'une séparation assurée par une phase additionnelle.

Avantageusement, ladite première phase sous forme d'un hydrogel et ladite deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique d'un produit selon l'invention constituent respectivement 90 à 95% et 5 à 10% en volume par rapport au volume total dudit produit.

De préférence, ladite première phase sous forme d'un hydrogel d'un produit selon l'invention comprend une composante liquide et une composante solide, ladite composante liquide étant de l'eau et ladite composante solide étant choisie dans le groupe constitué de l'alcool polyvinylique, du polyacrylate de sodium, de l'agarose, de la méthylcellulose, de l'hyaluronane, des polymères et des copolymères naturels ou de synthèse, et de leurs mélanges.

Préférentiellement, ladite deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique d'un produit selon l'invention est constituée d'au moins un corps gras hydrophobe choisi dans le groupe constitué de la glycérine, de la paraffine, du glycérol, , des acides gras saturés comme l'huile de coco, l'huile de cacao, l'huile de palme ou la cire d'abeille, et de leurs mélanges. De tels corps gras et leurs mélanges ont été défini comme permettant de former une phase lipidique adéquate permettant d'assurer la survie des probiotiques dans la phase lipidique et de les maintenir sous une forme dispersée dans cette phase lipidique. Ces corps gras ont également été identifiés comme permettant une formation d'une interface (séparation) nette, stable et durable au cours du temps entre la phase sous forme d'un hydrogel et la phase lipidique.

De préférence, ladite deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique selon l'invention présente une limite d'élasticité mesurée à l'aide d'un CSL 2 (Controlled Stress Rheometer - TA Instruments Inc) comprise entre 250 et 750 Pa, de préférence une limite d'élasticité comprise entre 400 et 500 Pa, préférentiellement une limite d'élasticité égale à 450 Pa. La limite d'élasticité est la contrainte à partir de laquelle un matériau arrête de se déformer d'une manière élastique, réversible et commence donc à se déformer de manière irréversible. Il a été déterminé qu'une telle limite d'élasticité (« yield point » ou « yield strength ») de la phase lipidique permet d'assurer que l'interface (la séparation) entre les deux phases (hydrogel vs phase lipidique) soit stable, durable et nette, ce qui permet d'assurer une survie des probiotiques dans la phase lipidique où ils sont dispersés.

Préférentiellement, ladite deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique selon l'invention présente un facteur de perte ou facteur d'amortissement mesuré par rhéométrie oscillatoire en utilisant un rhéomètre rotationnel en mode oscillant (ARES-G2, TA Instruments Inc) compris entre 0,11 et 0,15, de préférence un facteur de perte ou facteur d'amortissement égal à 0,12. Le facteur de perte ou facteur d'amortissement d'un matériau est calculé comme étant le rapport entre l'énergie de déformation perdue et l'énergie de déformation stockée. Ce facteur est un indicateur du rapport entre la viscosité et l'élasticité lors d'une déformation viscoélastique. Il a été déterminé qu'un tel facteur de perte ou facteur d'amortissement (« loss factor » ou « damping factor ») de la phase lipidique permet d'assurer que l'interface (la séparation) entre les préférence à raison d'au moins 10 6 CFU dans ledit produit, préférentiellement à raison de 10 8 CFU dans ledit produit et plus préférentiellement à raison de 10 9 CFU dans ledit produit.

L'invention a aussi pour objet un produit suivant l'invention comprenant une première phase sous forme d'un hydrogel et une deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique, ledit produit étant destiné à être utilisé dans le traitement de la sécheresse vaginale et/ou de la vaginite et/ou de la vaginose et/ou de la candidose vaginale et/ou d'une perturbation du pH vaginal et/ou d'une modification de la flore bactérienne vaginale.

D'autres formes de réalisation et d'utilisation du produit suivant l'invention sont indiquées dans les revendications annexées.

La présente invention porte également sur un applicateur pour une application vaginale, ledit applicateur comprenant un produit selon l'invention, c'est-à-dire un produit comprenant une première phase sous forme d'un hydrogel et une deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique.

Avantageusement, selon l'invention, ledit applicateur est un applicateur à usage unique de type seringue ou de type canule ou de tout autre type permettant de réaliser une application vaginale.

D'autres formes de réalisation d'un applicateur suivant l'invention sont indiquées dans les revendications annexées.

La présente invention concerne également une utilisation d'un applicateur suivant l'invention pour le traitement de la sécheresse vaginale et/ou de la vaginite et/ou de la vaginose et/ou de la candidose vaginale et/ou d'une perturbation du pH vaginal et/ou d'une modification de la flore bactérienne vaginale.

D'autres formes d'utilisation d'un applicateur suivant l'invention sont indiquées dans les revendications annexées. D'autres caractéristiques, détails et avantages de l'invention ressortiront de fa description donnée ci-après, à titre non limitatif et en faisant référence au dessin annexé.

La figure 1 est une vue schématique d'un applicateur selon l'invention qui comprend un produit bi-phasique suivant l'invention.

A la figure 1 , l'applicateur 1 se compose d'un réservoir 2 rempli d'air relié à un corps longitudinal 4 dont une extrémité est fermée par un moyen de fermeture 3 amovible. Dans le corps longitudinal 4 sont présentes une première phase 6 sous forme d'un hydrogel remplissant environ 95% du volume de l'applicateur 1 et une deuxième phase lipidique 5 incluant au moins un probiotique. La première phase 6 sous forme d'un hydrogel contient au moins 90% d'eau et la deuxième phase 5 présente une limite d'élasticité comprise entre 250 et 750 Pa. Une séparation ou interface 7 s'établit entre la première phase 6 sous forme d'un hydrogel et la deuxième phase 5 de telle sorte que cette interface 7 est stable, durable et résistante au mouvement (agitation ou chute de l'applicateur 1 par exemple). Cette interface 7 permet d'assurer que les probiotiques inclus dans la deuxième phase lipidique 5 sont protégés de l'eau contenue dans la première phase 6 sous forme d'un hydrogel. Ceci permet d'assurer un taux de survie élevé des probiotiques inclus dans la deuxième phase lipidique 5. Une telle séparation ou interface 7 avec de telles propriétés est essentiellement due aux propriétés que présente la deuxième phase lipidique 5. Lorsque le moyen de fermeture 3 amovible est retiré, une ouverture 8 de l'applicateur 1 permet une sortie des première phase 6 et deuxième phase 5 contenues dans l'applicateur 1 , ceci grâce à une poussée de ces dernières par l'air contenu dans le réservoir 2 qui doit être pressé par un utilisateur. Exemples

Exemple 1 : produit pour une application vaginale selon ['invention Un produit bi-phasique pour une application vaginale selon l'invention a été obtenu comme suit : a) préparation de la première phase d'un produit selon l'invention sous forme d'un hydroqel

La première phase sous forme d'un hydrogel a été préparée en mélangeant les différents composants de grade pharmaceutique selon les quantités reprises au tableau 1 ci-dessous. Tableau 1

b) préparation de la deuxième phase lipidique d'un produit selon l'invention incluant au moins un probiotique La deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique a été obtenue en mélangeant les différents composants selon les quantités reprises au tableau 2 ci-dessous. Tableau 2

MCT = médium chain triglycérides

EP = European Pharmacopeia

NF= National Formulary

Plus particulièrement, la cire d'abeilles, le dibéhénate de glycérol et rtïmïx® ont été mélangés dans l'huile MCT à une température de 75°C sous agitation (80 RPM) jusqu'à dissolution complète. Le mélange ainsi obtenu a été homogénéisé avant de réaliser une étape de refroidissement dans une cuve jusqu'à une température de l'ordre de 15 à 20°C sous agitation constante (60 RPM) et sous vide pour effectuer un dégazage. Ensuite de l'azote sous formes de petites bulles a été introduit par le bas de la cuve durant 10 min jusqu'à atteindre la Patm. avant de respecter une période de repos de 2 h à température ambiante. Une poudre de probiotiques (dont L. crispatus) revêtus d'un coating gras (mix huile de palme et huile de coco hydrogénées) a été introduite dans la cuve sous faible agitation (10 RPM) et, éventuellement, une homogénéisation a été effectuée. La composition finale obtenue a été stockée à température ambiante dans un contenant fermé. c) Mise en place du produit dans un applicateur vaginal

Suite à l'obtention de chacune des phases d'un produit selon l'invention comme décrit sous les points a) et b) ci-dessus, un applicateur vaginal formé selon le procédé Blow-Fill-Seal (BFS) a été rempli en y injectant de façon séquentielle (successive) ou simultanée chacune des deux phases d'un produit selon l'invention.

Exemple 2 : produit pour une application vaginale selon l'invention

Un produit bi-phasique pour une application vaginale selon l'invention a été obtenu comme suit : a) préparation de la première phase d'un produit selon l'invention sous forme d'un hvdroqel

La première phase sous forme d'un hydrogel a été préparée comme indiqué à l'exemple 1. b) préparation de la deuxième phase lipidique d'un produit selon l'invention incluant au moins un probiotique

La deuxième phase lipidique incluant au moins un probiotique a été obtenue en mélangeant les différents composants selon les quantités reprises au tableau 3 ci-dessous.

Tableau 3

Composant Fonction Quantité par 100 g Grade/type

Huile de phase huileuse 85 g EP

paraffine

Huile de palme épaississant 3,5 g EP hydrogénée

Dibéhénate de gélifiant 4,5 g EP/NF glycérol

Ertimix® épaississant 2 g cosmétique

Poudre probiotiques 5 g

probiotiques

EP = Européen Pharmacopeia

NF= National Formulary

Plus particulièrement, l'huile de palme hydrogénée, le dibéhénate de glycérol et l'Ertimix® ont été mélangés dans l'huile de paraffine à une température de 75°C sous agitation (80 RPM) jusqu'à dissolution complète. Le mélange ainsi obtenu a été homogénéisé avant de réaliser une étape de refroidissement dans une cuve jusqu'à une température de l'ordre de 15 à 20°C sous agitation constante (60 RPM) et sous vide pour effectuer un dégazage. Ensuite de l'azote sous formes de petites bulles a été introduit par le bas de la cuve durant 10 min jusqu'à atteindre la Patm. avant de respecter une période de repos de 2 h à température ambiante. Une poudre de probiotiques (dont L. crispatus) revêtus d'un coating gras (mix huile de palme et huile de coco hydrogénées) a été introduite dans la cuve sous faible agitation (10 RPM) et, éventuellement, une homogénéisation a été effectuée. La composition finale obtenue a été stockée à température ambiante dans un contenant fermé. c) Mise en place du produit dans un applicateur vaginal

Suite à l'obtention de chacune des phases d'un produit selon l'invention comme décrit sous les points a) et b) ci-dessus, un applicateur vaginal formé selon le procédé Blow-Fill-Seal (BFS) a été rempli en y injectant de façon séquentielle (successive) ou simultanée chacune des deux phases d'un produit selon l'invention.

Il est bien entendu que la présente invention n'est en aucune façon limitée aux formes de réalisations décrites ci-dessus et que bien des modifications peuvent y être apportées sans sortir du cadre des revendications annexées.