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Title:
REFRIGERANT FLUID INTENDED FOR A REFRIGERANT FLUID CIRCUIT OF A NATURAL GAS TREATMENT SYSTEM
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2021/064318
Kind Code:
A1
Abstract:
Refrigerant fluid intended to be circulated in a refrigerant fluid circuit (4) of a natural gas treatment system (1), the refrigerant fluid being configured for heat exchange with a liquefied natural gas stored in at least one tank (3) of a floating structure (15), the refrigerant fluid comprising 25 to 35 mol% of dinitrogen or 35 to 50 mol% of argon or 40 to 50 mol% of a mixture of dinitrogen and argon, and 35 to 55 mol% of methane, the refrigerant fluid having a proportion of methane and dinitrogen and/or argon of between 70 and 85 mol% of the refrigerant fluid, the remainder being a mixture of hydrocarbons composed of at least ethane, propane and/or butane and/or ethylene and/or propylene.

Inventors:
AOUN BERNARD (FR)
BORISEVICH PAVEL (FR)
RIVERA TINOCO RODRIGO (FR)
Application Number:
PCT/FR2020/051701
Publication Date:
April 08, 2021
Filing Date:
September 29, 2020
Export Citation:
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Assignee:
GAZTRANSPORT ET TECHNIGAZ (FR)
International Classes:
F25J1/00; C09K5/04; F17C9/04; F17C13/00; F25J1/02
Foreign References:
EP3162870A12017-05-03
US6513338B12003-02-04
KR20170041411A2017-04-17
FR3066257A12018-11-16
FR3078136A12019-08-23
Attorney, Agent or Firm:
EX MATERIA (FR)
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Claims:
Revendications

1. Fluide réfrigérant destiné à circuler dans un circuit de fluide réfrigérant (4) et configuré pour échanger thermiquement avec un gaz naturel liquéfié stocké dans au moins une cuve (3) d’un ouvrage flottant (15), le fluide réfrigérant comprenant :

25 à 35 %mol de diazote ou 35 à 50 %mol d’argon ou 35 à 50 %mol d’un mélange de diazote et d’argon et,

35 à 55 %mol de méthane, ledit fluide réfrigérant présentant une proportion de méthane et de diazote et/ ou d’argon comprise entre 70 et 85 %mol du fluide réfrigérant, le reste comprenant un mélange d’hydrocarbures composé au moins d’éthane et/ ou de propane et/ ou de butane et/ ou d’éthylène et/ ou de propylène.

2. Fluide réfrigérant selon la revendication précédente, dans lequel le méthane est présent dans le fluide réfrigérant en une quantité strictement supérieure à 40 %mol et inférieure ou égale à 55 %mol.

3. Fluide réfrigérant selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel le mélange d’hydrocarbures comprend 15 à 30 % d’éthane et/ ou d’éthylène et de propane et/ ou de propylène ou d’éthane et/ ou d’éthylène et de butane.

4. Fluide réfrigérant selon l’une quelconque des revendications précédentes, comprenant 5 à 19 %mol d’éthane et/ ou d’éthylène.

5. Fluide réfrigérant selon l’une quelconque des revendications précédentes, comprenant jusqu’à 15 %mol de propane et/ ou de propylène ou de butane.

6. Fluide réfrigérant selon l’une quelconque des revendications précédentes, comprenant au moins du diazote, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène et du propane et/ ou du propylène, le fluide réfrigérant présentant un ratio de méthane et de diazote compris entre 1:1 et 9:5.

7. Fluide réfrigérant selon l’une quelconque des revendications 1 à 5, comprenant au moins du diazote, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène et du butane, le fluide réfrigérant présentant un ratio de méthane et de diazote compris entre 4:5 et 7:5.

8. Fluide réfrigérant selon la revendication 6 ou 7, présentant une masse molaire de 24 g/ mol +2 g/ mol.

9. Fluide réfrigérant selon l’une quelconque des revendications 1 à 5, comprenant au moins de l’argon, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène, du butane et/ ou du propane et/ ou du propylène, le fluide réfrigérant présentant un ratio de méthane et d’argon compris entre 3:5 et 6:5.

10. Fluide réfrigérant selon la revendication précédente, présentant une masse molaire de 31 g/ mol + 3 g/ mol.

11. Fluide réfrigérant selon l’une quelconque des revendications 1 à 5, comprenant au moins du diazote et de l’argon, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène, ainsi que du butane et/ ou du propane et/ ou du propylène, le fluide réfrigérant présentant un ratio de méthane et d’argon et de diazote compris entre 1:2 et 13:10.

12. Fluide réfrigérant selon la revendication précédente, présentant une masse molaire de 30 g/ mol + 3g/ mol.

13. Circuit de fluide réfrigérant (4) configuré pour échanger thermiquement avec le gaz naturel liquéfié stocké dans au moins la cuve (3) de l’ouvrage flottant (15), le circuit de fluide réfrigérant (4) contenant, en circuit fermé, le fluide réfrigérant selon l’une quelconque des revendications précédentes.

14. Circuit de fluide réfrigérant (4) selon la revendication précédente, comprenant au moins : un compresseur (7, 71) configuré pour compresser le fluide réfrigérant, un premier échangeur de chaleur (8), utilisé comme condenseur, parcouru par le fluide réfrigérant et configuré pour être parcouru par le gaz naturel, un moyen de détente (9) du fluide réfrigérant, un deuxième échangeur de chaleur (10), utilisé comme vaporiseur, parcouru par le fluide réfrigérant et configuré pour être parcouru par le gaz naturel.

15. Système de traitement (1) du gaz naturel utilisé en tant que carburant d’un moteur (2) d’un ouvrage flottant (15), le système de traitement (1) comprenant le circuit de fluide réfrigérant (4) selon la revendication 14 et le système de traitement (1) étant configuré pour coopérer avec au moins un moteur (2) et au moins la cuve (3) de l’ouvrage flottant (15).

16. Système de traitement (1) selon la revendication précédente, comprenant au moins une ligne de prélèvement (51) du gaz naturel à l’état gazeux présent dans la cuve (3), le premier échangeur de chaleur (8) étant le siège d’un échange thermique entre ce gaz naturel à l’état gazeux et le fluide réfrigérant.

17. Système de traitement (1) selon l’une des revendications 15 à 16, comprenant au moins une conduite de prélèvement (61) du gaz naturel à l’état liquide présent dans la cuve (3), le deuxième échangeur de chaleur (10) étant le siège d’un échange thermique entre ce gaz naturel à l’état liquide et le fluide réfrigérant.

18. Système de traitement (1) selon l’une quelconque des revendications 15 à 17, dans lequel le compresseur (7) du circuit de fluide réfrigérant (4) est configuré pour comprimer le gaz naturel stocké dans au moins la cuve (3).

19. Système de traitement (1) selon l’une quelconque des revendications 15 à 18, comprenant au moins une ligne de retour (62) de gaz naturel parcourue par un flux de gaz naturel excédentaire, le système de traitement (1) comprenant un troisième échangeur de chaleur (13) qui est le siège d’un échange thermique entre ce gaz naturel excédentaire et le gaz naturel à l’état liquide en provenance de la cuve (3)

20. Système de traitement (1) selon la revendication précédente, dans lequel le gaz naturel à l’état liquide provenant de la cuve (3) est issu du deuxième échangeur de chaleur (10).

21. Ouvrage flottant (15) comprenant au moins une cuve (3) destinée au transport ou au stockage de gaz naturel liquéfié, l’ouvrage flottant (15) comprenant au moins un moteur (2) de l’ouvrage flottant (15), au moins la cuve (3) contenant du gaz naturel et au moins un système de traitement (1) selon l’une quelconque des revendications 15 à 20, le moteur (2) étant configuré pour être alimenté en carburant par le gaz naturel à l’état gazeux circulant au moins en partie dans ledit système de traitement (1).

22. Système pour charger ou décharger un gaz naturel liquéfié qui combine au moins un moyen à terre et au moins l’ouvrage flottant (15) de transport de gaz naturel liquéfié selon la revendication 21 comprenant au moins la cuve (3).

23. Procédé de chargement ou de déchargement d’un gaz naturel liquéfié de la cuve (3) de l’ouvrage flottant (15) selon la revendication 21 de transport de gaz naturel liquéfié dans lequel des canalisations (17) de chargement et/ ou de déchargement disposées sur un pont supérieur de l’ouvrage flottant (15) peuvent être raccordées, au moyen de connecteurs appropriées, à un terminal (18) maritime ou portuaire afin de transférer la cargaison de gaz naturel à l’état liquide depuis ou vers la cuve (3).

Description:
Description

Titre : Fluide réfrigérant destiné à un circuit de fluide réfrigérant d’un système de traitement de gaz naturel

La présente invention concerne le domaine des ouvrages flottants dont au moins un moteur est alimenté par du gaz naturel et qui permettent en outre de contenir ou transporter du gaz naturel liquéfié. Elle concerne plus particulièrement un fluide réfrigérant destiné à un système de traitement du gaz naturel utilisé en tant que carburant du ou des moteurs de l’ouvrage flottant.

Afin de transporter et/ ou de stocker plus facilement du gaz, tel que du gaz naturel, sur de longues distances, le gaz est généralement liquéfié en le refroidissant à des températures cryogéniques, par exemple -163°C à la pression atmosphérique, afin d’obtenir du gaz naturel liquéfié, communément connu sous l’acronyme « GNL », ou encore « LNG » pour « Liquefled Natural Gas ». Ce gaz naturel liquéfié est ensuite chargé dans des cuves de stockages spécialisées de l’ouvrage flottant.

De telles cuves ne sont néanmoins jamais parfaitement isolées thermiquement de sorte qu’une évaporation naturelle du gaz est inévitable, ce phénomène étant appelé BOG, acronyme de l’anglais Boil-Off Gas. Les cuves de stockage de l’ouvrage flottant comprennent ainsi à la fois du gaz naturel sous une forme liquide et du gaz naturel sous forme gazeuse, le gaz naturel à l’état gazeux formant le ciel de cuve.

De façon connue, au moins une partie du gaz naturel présent dans la cuve sous forme gazeuse peut être utilisée pour alimenter un moteur prévu pour pourvoir aux besoins énergétiques de fonctionnement de l’ouvrage flottant, notamment pour sa propulsion et/ ou sa production d'électricité pour les équipements de bord. A cet effet, il est notamment connu de faire circuler le gaz naturel à l’état gazeux au travers d’au moins un système de traitement du gaz naturel, de manière à permettre son réchauffement, ledit système comprenant un échangeur de chaleur utilisé comme surchauffeur et un compresseur, tous deux placés en amont du moteur.

Il est également connu de configurer le système de traitement du gaz naturel de sorte qu’il puisse permettre la condensation de la partie prélevée du gaz naturel à l’état gazeux. La condensation du gaz naturel peut notamment être requise lorsque la quantité de gaz naturel évaporé dans la cuve est trop importante par rapport aux besoins énergétiques de fonctionnement de l’ouvrage flottant, le système de traitement du gaz naturel permet alors de condenser le gaz naturel évaporé présent dans la cuve afin de l’y renvoyer à l’état liquide. Un tel système de liquéfaction peut notamment être mis en œuvre lorsque l’ouvrage flottant est à l’arrêt et que la consommation de gaz naturel gazeux par son ou ses moteurs est nulle, ou quasiment nulle. De tels systèmes de traitement du gaz naturel impliquent le réchauffement et/ ou la condensation du gaz naturel par échange thermique avec un fluide réfrigérant circulant à travers au moins un circuit de fluide réfrigérant dédié.

Ce fluide réfrigérant, de par sa mise en œuvre au sein d’ouvrages flottants destiné au transport ou au stockage de gaz naturel, sont soumis à de nombreuses contraintes. Notamment, il est essentiel que le fluide réfrigérant présente une température de changement d’état comprise entre -200 et 15 °C à pression atmosphérique. Egalement, il est essentiel que le fluide réfrigérant ne soit pas corrosif ou toxique. Le fluide réfrigérant doit également être dépourvu de composés comburants et de composés interdits par les régulations environnementales, tels que les chlorofluorocarbures, ou « CFC », les perfluorocarbures, ou « PFC » et les hydrofluorocarbures, ou « HCFC ».

La présente invention s’inscrit dans ce contexte et vise à proposer un nouveau fluide réfrigérant optimisé pour opérer aux températures cryogéniques de changement d’état du gaz naturel, notamment d’un gaz naturel comprenant essentiellement du méthane, en étant particulièrement configuré pour permettre un sous-refroidissement du gaz naturel et également un chauffage de celui-ci. En d’autres termes, le fluide réfrigérant doit être capable de passer d’un état diphasique à un état gazeux de manière à refroidir le GNL à l’état liquide en dessous de sa température de liquéfaction à pression atmosphérique, soit -163°C. Ce même fluide réfrigérant est également configuré pour passer d’un état gazeux à un état liquide, provoquant ainsi un réchauffement du BOG de manière à ce que ce dernier soit réchauffé pour alimenter un consommateur sur l’ouvrage flottant.

Un autre but de la présente invention est de proposer un fluide réfrigérant de faible coût et dont les composés sont disponibles en large quantité sur l’ouvrage flottant, tout en optimisant l’efficacité thermique dudit fluide réfrigérant au sein du système de traitement du gaz naturel.

La présente invention concerne un fluide réfrigérant destiné à circuler dans un circuit de fluide réfrigérant et configuré pour échanger thermiquement avec un gaz naturel liquéfié stocké dans au moins une cuve d’un ouvrage flottant, le fluide réfrigérant comprenant :

25 à 35 %mol de diazote ou 35 à 50 %mol d’argon ou 35 à 50 %mol d’un mélange de diazote et d’argon et,

35 à 55 %mol de méthane ; ledit fluide réfrigérant présentant une proportion de méthane et de diazote et/ ou d’argon comprise entre 70 et 85 %mol du fluide réfrigérant, le reste comprenant un mélange d’hydrocarbures composé au moins d’éthane et/ ou de propane et/ ou de butane et/ ou d’éthylène et/ ou de propylène.

De manière avantageuse, l’intégralité du reste évoqué ci-dessus comprend au moins de l’éthane et/ ou de l’éthylène et/ ou du propane et/ ou du propylène et/ ou du butane.

Il faut comprendre ici, ainsi que dans tout ce qui suit, que butane désigne aussi bien le n-butane que le 2-méthylpropane.

Il est entendu que, dans l’ensemble du présent document, la composition totale du fluide réfrigérant comprend 100 %mol.

Le fluide réfrigérant selon la présente invention est adapté aux différentes contraintes exposées ci-dessus, en particulier les contraintes relatives au chauffage du gaz pour le délivrer au consommateur et celle relative à la température du gaz prélevé à l’état liquide dans la cuve.

Plus précisément, au sein du circuit de fluide réfrigérant, le fluide réfrigérant selon l’invention subit un cycle frigorifique c’est-à-dire qu’on provoque les changements d'état du fluide réfrigérant en différent point du circuit. Ainsi, le fluide réfrigérant pourra, au niveau d’un évaporateur du circuit, aussi prendre des calories à du gaz naturel liquéfié issu de la cuve de stockage. Le fluide réfrigérant cède aussi des calories, au niveau d’un condenseur du circuit, à du gaz naturel en phase vapeur, c’est-à-dire au BOG, issue de la cuve de stockage. Avant d’entrer dans le condenseur, le fluide réfrigérant passe par un détendeur de manière à le refroidir voire à le sous refroidir pour maximiser la fraction liquide après la détente et donc le froid utile qui pourra être transférer lors de son passage dans l’évaporateur. Dans un tel cycle, c’est le BOG qui va apporter le froid pour refroidir le fluide réfrigérant avant la détente. En contrepartie le BOG est réchauffé pour alimenter un consommateur sur l’ouvrage flottant. Dans ce contexte, on comprend, d’une part, que le fluide réfrigérant selon l’invention peut comprendre également de l’éthane et/ ou de l’éthène pour améliorer les échanges thermiques réalisés au niveau de l’évaporateur. D’autre part, le fluide réfrigérant peut comprendre également de l’éthane et/ ou de l’éthène et/ ou du propane et/ ou du propène et/ ou du butane pour améliorer les échanges thermiques réalisés avec le BOG.

Notamment, les différents composés pouvant être mis en œuvre dans le présent fluide réfrigérant présentent, à pression atmosphérique, les températures d’ébullitions suivantes :

- Argon (Ar), diazote (N 2 ) : [-200°C à -180°C] ;

- Méthane (Cl) : [-180°C à -125°C] ;

- Ethane (C2), Ethylène (C2H4) : [-125°C à -75°C]

Propane (C3), Propylène (C3H6), butane (C4) : [-75°C à 15°C]. Avantageusement, le méthane, l’éthane et/ ou l’éthylène, le propane et/ ou le propylène et le butane sont disponibles en large quantité au sein de l’ouvrage flottant et sont notamment stockés sous forme de gaz naturel liquéfié dans la cuve.

Selon une caractéristique de l’invention, le mélange d’hydrocarbures peut comprendre 15 à 30 % d’éthane et/ ou d’éthylène et de propane et/ ou de propylène ou d’éthane et/ ou d’éthylène et de butane. Selon un exemple, ce reste de 15% à 30% peut ainsi comprendre de l’éthane et du propane ou de l’éthylène et du propane. Selon un autre exemple, ce reste de 15% à 30% peut comprendre de l’éthane et du butane ou de l’éthylène et du butane. On comprend dans ce contexte que le mélange d’hydrocarbures, et donc le reste du fluide réfrigérant, peut comprendre 15 à 30 % d’éthane et/ ou d’éthylène et de propane et/ ou de propylène ou que le mélange d’hydrocarbures, et donc le reste du fluide réfrigérant, peut comprendre 15 à 30% d’éthane et/ ou d’éthylène et de butane.

Selon une caractéristique de l’invention, le fluide réfrigérant peut comprendre 5 à 19 %mol d’éthane et/ ou d’éthylène, le reste étant complété par du propane et/ ou du propylène et/ ou du butane.

Selon l’invention, le fluide réfrigérant peut comprendre jusqu’à 15 %mol de propane et/ ou de propylène ou de butane.

Selon une caractéristique de l’invention, le méthane est présent dans le fluide réfrigérant en une quantité strictement supérieure à 40 %mol et inférieure ou égale à 55 %mol. En d’autres termes, le fluide réfrigérant comprend 40 à 55 %mol de méthane, la valeur 40 %mol étant exclue.

Le fluide réfrigérant selon la présente invention peut ainsi être défini selon trois modes de réalisation distincts selon le gaz inerte ou le mélange de gaz inertes qu’il comprend. Notamment, le fluide réfrigérant est réalisé selon un premier mode de réalisation lorsqu’il comprend pour seul gaz inerte du diazote, selon un deuxième mode de réalisation lorsqu’il comprend pour seul gaz inerte de l’argon, et selon un troisième mode de réalisation lorsqu’il comprend un mélange de diazote et d’argon.

Selon le premier mode de réalisation de l’invention, le fluide réfrigérant peut comprendre au moins du diazote, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène et du propane et/ ou du propylène, le fluide réfrigérant présentant un ratio de méthane et de diazote compris entre 1:1 et 9:5. Autrement dit, le fluide réfrigérant peut comprendre au moins autant de méthane que de diazote. Alternativement, le fluide réfrigérant peut comprendre au moins du diazote, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène et du butane, le fluide réfrigérant présentant un ratio de méthane et de diazote compris entre 4:5 et 7:5.

La présence de méthane et du diazote dans le fluide réfrigérant permet d’améliorer les échanges thermiques entre le fluide réfrigérant et le gaz naturel liquéfié au niveau de l’évaporateur.

Selon une caractéristique du premier mode de réalisation, le fluide réfrigérant peut présenter une masse molaire de 24 g/ mol +2 g/ mol.

Selon une caractéristique du premier mode de réalisation, le fluide réfrigérant peut comprendre au moins 30 %mol de diazote, 50 %mol de méthane, 10 %mol d’éthane et 10 %mol de propane.

Selon une caractéristique du premier mode de réalisation, le fluide réfrigérant peut comprendre au moins 35 %mol de diazote, 42 %mol de méthane, 15 %mol d’éthane et 8 %mol de propane.

Selon le deuxième mode de réalisation, le fluide réfrigérant peut comprendre de l’argon, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène, du butane et/ ou du propane et/ ou du propylène, le fluide réfrigérant présentant un ratio de méthane et d’argon compris entre 3:5 et 6:5. De préférence, le fluide réfrigérant selon le présent mode peut comprendre autant de méthane que d’argon.

Selon une caractéristique du deuxième mode de réalisation, le fluide réfrigérant peut présenter une masse molaire de 31 g/mol + 3 g/mol.

Selon le troisième mode de réalisation, le fluide réfrigérant peut comprendre au moins du diazote et de l’argon, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène, ainsi que du butane et/ ou du propane et/ ou du propylène, le fluide réfrigérant présentant un ratio de méthane et d’argon et de diazote compris entre 1:2 et 13:10.

Additionnellement, le fluide réfrigérant selon le troisième mode de réalisation peut présenter une masse molaire de 30 g/ mol ± 3g/ mol.

La présente invention concerne également un circuit de fluide réfrigérant configuré pour échanger thermiquement avec le gaz naturel liquéfié stocké dans au moins la cuve de l’ouvrage flottant, le circuit de fluide réfrigérant contenant, en circuit fermé, le fluide réfrigérant tel que précédemment exposé.

Le circuit de fluide réfrigérant selon l’invention est ainsi utilisé pour permettre des échanges thermiques à températures cryogéniques entre le fluide réfrigérant et au moins le gaz naturel liquéfié, ce dernier pouvant être à l’état gazeux et/ ou à l’état liquide. On entend par « cryogénique » une température inférieure à -40°C, voire inférieure à -90°C, et de préférence inférieure à -160°C.

Le fluide réfrigérant tel que précédemment exposé est ainsi particulièrement adapté afin d’optimiser l’efficacité de tels échanges thermiques, à températures cryogéniques, entre le circuit de fluide réfrigérant et le gaz naturel.

Selon la présente invention, le circuit de fluide réfrigérant comprend au moins : un compresseur configuré pour compresser le fluide réfrigérant, un premier échangeur de chaleur, utilisé comme condenseur, parcouru par le fluide réfrigérant et configuré pour être parcouru par le gaz naturel, un moyen de détente du fluide réfrigérant, un deuxième échangeur de chaleur, utilisé comme vaporiseur, parcouru par le fluide réfrigérant et configuré pour être parcouru par le gaz naturel.

Le circuit de fluide réfrigérant comprend au moins une première portion, qui s’étend entre le compresseur et une entrée du moyen de détente, au niveau de laquelle le fluide réfrigérant circule à haute pression, et une deuxième portion, comprise entre ledit moyen de détente et une entrée du compresseur, au niveau de laquelle le fluide réfrigérant circule à basse pression. A titre d’exemple, le fluide réfrigérant peut présenter une pression comprise entre 18 et 36 bars dans la première portion et une pression comprise entre 1.2 et 2.5 bars dans la deuxième portion. La première portion peut alors consister en une zone de réception de froid, tandis que la deuxième portion peut, par exemple, être destinée à la transmission de froid.

Ainsi, lorsque le fluide réfrigérant circule à travers les différents composants du circuit de fluide réfrigérant, il subit, par échange de calories, une succession de changement d’état et de températures.

Particulièrement, la première portion du circuit de fluide réfrigérant comprend au moins une première passe du premier échangeur de chaleur et la deuxième portion comprend au moins une première passe du deuxième échangeur de chaleur.

Lorsque le compresseur comprime le fluide réfrigérant, sa température augmente et le fluide réfrigérant peut transmettre ses calories depuis la première passe du premier échangeur de chaleur vers une passe adjacente, par exemple une deuxième passe du premier échangeur de chaleur au sein duquel circule le gaz naturel liquéfié à l’état gazeux en provenance de la cuve.

Le fluide réfrigérant est ensuite détendu dans le moyen de détente, ce qui diminue sa pression. A titre d’exemple, le moyen de détente peut être une valve Joule-Thomson. Ce fluide réfrigérant circule ensuite dans la deuxième portion du circuit de fluide réfrigérant, et plus particulièrement dans la deuxième passe du deuxième échangeur de chaleur où il peut absorber des calories provenant d’une autre passe, par exemple d’une deuxième passe du deuxième échangeur de chaleur au sein de laquelle circule le gaz naturel liquéfié à l’état liquide provenant de la cuve, puis le fluide réfrigérant est renvoyé vers le compresseur.

L’invention concerne également un système de traitement de gaz naturel utilisé en tant que carburant d’un moteur de l’ouvrage flottant, le système de traitement comprenant le circuit de fluide réfrigérant tel qu’exposé précédemment et le système de traitement étant configuré pour coopérer avec au moins un moteur et au moins la cuve de l’ouvrage flottant. L’ouvrage flottant peut être un méthanier mais il peut également s’agir d’un navire dont la cuve est un réservoir pour contenir le GNL et alimenté le ou les moteurs du navire.

Tel que précédemment exposé, le moteur peut, à titre d’exemple, être un moteur de propulsion de l’ouvrage flottant et/ ou un moteur d’au moins un équipement de bord.

Par « traitement » on entend le réchauffement et/ ou le refroidissement, respectivement destinés à entraîner l’évaporation ou la condensation du gaz naturel. Le système de traitement du gaz naturel comprend ainsi au moins le circuit de fluide réfrigérant, formant un circuit fermé du fluide réfrigérant, et au moins une pluralité de lignes et/ ou d’installation(s) assurant la circulation ou le traitement du gaz naturel, notamment entre la cuve et le moteur, et les échanges thermiques entre ledit gaz naturel et le fluide réfrigérant circulant dans le circuit de fluide réfrigérant.

Afin d’assurer l’alimentation d’au moins le moteur en gaz naturel, le système de traitement selon l’invention comprend au moins une ligne de prélèvement du gaz naturel à l’état gazeux présent dans la cuve, le premier échangeur de chaleur étant le siège d’un échange thermique entre ce gaz naturel à l’état gazeux et le fluide réfrigérant. La ligne de prélèvement s’ouvre sur le ciel gazeux de la cuve. Particulièrement, le gaz naturel à l’état gazeux circule dans la deuxième passe du premier échangeur de chaleur, ce gaz naturel présentant alors une température supérieure à -160°C, plus particulièrement comprise entre -120°C et 45°C.

La ligne de prélèvement prélève le gaz naturel évaporé dans le ciel de cuve, c’est-à-dire aux abords d’une paroi supérieure de la cuve. Un tel prélèvement du gaz naturel à l’état gazeux peut être réalisé de manière continue ou sélectivement, la ligne de prélèvement comprenant alors au moins une vanne de contrôle du prélèvement du gaz naturel à l’état gazeux.

Le gaz naturel à l’état gazeux prélevé peut ensuite être envoyé vers la deuxième passe du premier échangeur de chaleur, de manière à échanger thermiquement avec le fluide réfrigérant circulant dans la première passe du premier échangeur de chaleur, puis vers au moins le moteur de l’ouvrage flottant. La pression et la température du gaz naturel à l’état gazeux est ainsi rendu compatible avec les besoins du ou des moteurs de l’ouvrage flottant. Au moins la ligne de prélèvement et la deuxième passe du premier échangeur de chaleur sont ainsi comprises dans un circuit d’alimentation d’au moins le moteur en gaz naturel en tant que carburant, ledit circuit d’alimentation étant compris dans le système de traitement.

Selon une caractéristique de l’invention, le compresseur du circuit de fluide réfrigérant peut être configuré pour comprimer le gaz naturel stocké dans au moins la cuve.

Particulièrement, le compresseur installé dans le circuit de fluide réfrigérant est configuré pour comprimer le gaz naturel à l’état gazeux utilisé comme carburant d’au moins le moteur de l’ouvrage flottant, par exemple le moteur de propulsion du l’ouvrage flottant.

En d’autres termes, selon les besoins de l’ouvrage flottant, le compresseur du circuit de fluide réfrigérant, appelé ci-après premier compresseur, peut permettre de comprimer le gaz naturel liquéfié à l’état gazeux ou le fluide réfrigérant, selon qu’il est exploité pour mettre en circulation et comprimer le fluide réfrigérant ou pour alimenter le moteur en gaz naturel liquéfié. Un tel arrangement est notamment mis en œuvre à des fins de sécurité. Ainsi, en cas de défaillance d’un deuxième compresseur du système de traitement, uniquement destiné à comprimer le gaz naturel envoyé au moteur de l’ouvrage flottant et distinct du premier compresseur du circuit de fluide réfrigérant, le premier compresseur peut être utilisé afin d’assurer la compression du gaz naturel en lieu du deuxième compresseur. Le premier compresseur assure donc la redondance du deuxième compresseur en cas de défaillance de celui-ci.

A cette fin, le premier compresseur et/ ou le deuxième compresseur peuvent être précédés et/ ou succédés d’au moins une vanne. De telles vannes permettent d’une part l’alimentation sélective du premier compresseur en gaz naturel ou en fluide réfrigérant, et d’autre part l’isolation dudit premier compresseur par rapport au moteur, lorsque le premier compresseur fonctionne pour le circuit de fluide réfrigérant, ou par rapport au circuit de fluide réfrigérant, lorsque le premier compresseur fonctionne pour alimenter au moins le moteur en gaz naturel en tant que carburant.

De par ce système de sécurité, le premier compresseur est soumis à des contraintes particulières. Notamment, le premier compresseur doit être apte à comprimer le gaz naturel depuis une pression de l’ordre de la pression atmosphérique jusqu’à une pression d’environ 13 bars. A titre d’exemple, afin de pouvoir comprimer le gaz naturel ou le fluide réfrigérant, le compresseur présente, de préférence, un taux de compression d’au moins 13 ± 20% et un débit de 5000 m 3 /h + 10%. Dans un tel contexte, le premier compresseur est particulièrement adapté afin d’assurer la compression du gaz naturel et peut, à titre d’exemple, être similaire au deuxième compresseur. Avantageusement, le fluide réfrigérant selon l’invention est particulièrement optimisé afin de réduire la puissance nécessaire au premier compresseur pour comprimer ledit fluide réfrigérant.

Le système de traitement peut comprendre une installation de sous-refroidissement et/ ou une installation de condensation du gaz naturel.

Par « installation de sous-refroidissement » on entend une installation configurée pour refroidir le gaz naturel à l’état liquide à une température inférieure à -160°C, un tel phénomène étant notamment mis en œuvre par échange thermique avec le fluide réfrigérant circulant au sein du circuit de fluide réfrigérant, dont la composition est adaptée à cette fin.

Selon l’invention, le système de traitement peut comprendre au moins une conduite de prélèvement du gaz naturel à l’état liquide présent dans la cuve, le deuxième échangeur de chaleur étant le siège d’un échange thermique entre ce gaz naturel à l’état liquide et le fluide réfrigérant.

La conduite de prélèvement peut être configurée pour alimenter l’installation de sous- refroidissement du système de traitement en gaz naturel. A titre d’exemple, le gaz naturel à l’état liquide prélevé dans la cuve est ensuite envoyé vers le deuxième échangeur de chaleur, plus particulièrement vers la deuxième passe du deuxième échangeur, de manière à échanger thermiquement avec le fluide réfrigérant circulant dans la deuxième portion du circuit, notamment dans la première passe du premier échangeur de chaleur.

La conduite de prélèvement s’étend au moins partiellement dans la cuve mais d’une manière tel qu’elle soit en contact avec la partie liquide de gaz naturel stocké dans la cuve. Notamment, la conduite de prélèvement peut comprendre au moins une pompe. Particulièrement, ladite pompe est au moins partiellement immergée dans le gaz naturel liquéfié.

Par « installation de condensation » du système de traitement, on entend une installation configurée pour assurer, par échange thermique, le passage à l’état liquide de gaz naturel initialement à l’état gazeux, par exemple le BOG résultant de l’évaporation naturelle du gaz naturel dans la cuve. Particulièrement, l’installation de condensation peut être configurée pour assurer la condensation du gaz naturel à l’état gazeux préalablement prélevé pour être utilisé comme carburant d’au moins le moteur de l’ouvrage flottant. En d’autres termes, il s’agit du gaz naturel à l’état gazeux circulant dans le circuit d’alimentation d’au moins le moteur du système de traitement.

Selon l’invention, le système de traitement peut comprendre une ligne de retour du gaz naturel parcourue par un flux de gaz naturel excédentaire, le système de traitement comprenant un troisième échangeur de chaleur qui est le siège d’un échange thermique entre ce gaz naturel excédentaire et le gaz naturel à l’état liquide en provenance de la cuve.

Particulièrement, selon l’invention, le gaz naturel à l’état liquide provenant de la cuve est issu du deuxième échangeur de chaleur. En d’autres termes, le gaz naturel liquide provenant de la cuve circule successivement dans le deuxième échangeur de chaleur puis dans le troisième échangeur de chaleur dans lequel il échange des calories avec le gaz naturel excédentaire.

La ligne de retour peut également faire partie de l’installation de condensation en ce sens qu’elle participe à la fonction de condensation en ramenant le gaz naturel condensé vers la cuve.

Par « gaz naturel excédentaire », on entend une portion du gaz naturel gazeux prélevé par la ligne de prélèvement et comprimé, en vue de l’alimentation d’au moins le moteur en gaz naturel à l’état gazeux comme carburant, mais non utilisée par ledit moteur. A titre d’exemple, le gaz naturel excédentaire présente une pression inférieure ou égale à 13 bars.

A titre d’exemple, la ligne de retour peut prélever le gaz naturel excédentaire entre le deuxième compresseur, ou le premier compresseur, et le moteur de l’ouvrage flottant.

Notamment, la ligne de retour du système de traitement peut amener le gaz naturel excédentaire jusqu’au troisième échangeur de chaleur afin qu’il transmette ses calories, c’est-à-dire qu’il capte le froid, du gaz naturel liquide y circulant également.

Particulièrement, ce gaz naturel liquide peut avoir, au préalable, été sous-refroidi par échange thermique avec le fluide réfrigérant, de sorte que le gaz naturel soit envoyé vers une première passe du troisième échangeur de chaleur, tandis que le gaz naturel excédentaire est amené jusqu’à une deuxième passe du troisième échangeur de chaleur par la ligne de retour.

Ainsi, le système de traitement du gaz naturel liquéfié stocké dans au moins la cuve de l’ouvrage flottant peut combiner le circuit de fluide réfrigérant avec l’installation de sous-refroidissement et/ ou l’installation de condensation du gaz naturel.

L’invention concerne aussi un ouvrage flottant comprenant au moins une cuve destinée au transport ou au stockage de gaz naturel liquéfié, l’ouvrage flottant comprenant au moins un moteur de l’ouvrage flottant et au moins un système de traitement tel qu’exposé précédemment, le moteur étant configuré pour être alimenté par le gaz naturel à l’état gazeux circulant au moins en partie dans le système de traitement. La présente invention concerne également un système pour charger ou décharger un gaz naturel liquéfié qui combine au moins un moyen à terre et au moins l’ouvrage flottant de transport de gaz naturel liquéfié comprenant au moins la cuve.

L’invention concerne enfin un procédé de chargement ou de déchargement d’un gaz naturel liquéfié de la cuve de l’ouvrage flottant de transport de gaz naturel liquéfié tel que précédemment exposé.

D’autres caractéristiques, détails et avantages de l’invention ressortiront plus clairement à la lecture de la description qui suit d’une part, et de plusieurs exemples de réalisation donnés à titre indicatif et non limitatif en référence aux dessins schématiques annexés d’autre part, sur lesquels :

[Fig 1] représente schématiquement un système de traitement d’un gaz naturel liquéfié stocké dans une cuve d’un ouvrage flottant de transport ou de stockage dudit gaz naturel ;

[Fig 2] représente une alternative du système de traitement du gaz naturel illustré à la figure 1 ;

[Fig 3] représente le système de traitement du gaz naturel lors d’un premier mode de fonctionnement ;

[Fig 4] représente le système de traitement du gaz naturel mettant en œuvre un mode de fonctionnement de secours, alternatif du premier mode de fonctionnement illustré à la figure 3 ;

[Fig 5] représente le système de traitement du gaz naturel lors d’un deuxième mode de fonctionnement ;

[Fig 6] est une représentation schématique écorchée de la cuve d’un ouvrage flottant et d’un terminal de chargement et/ ou de déchargement de cette cuve.

La figure 1 représente un système de traitement 1 d’un gaz naturel utilisé en tant que carburant d’un moteur 2 d’un ouvrage flottant de transport et/ ou de stockage dudit gaz naturel. Le système de traitement 1 est configuré pour coopérer avec au moins le moteur 2 et au moins une cuve 3 de stockage dudit gaz naturel sous forme liquéfié de l’ouvrage flottant, le système de traitement 1 assurant ainsi l’alimentation d’au moins le moteur 2 en gaz naturel provenant de la cuve 3. A cette fin, le système de traitement 1 comprend au moins un circuit de fluide réfrigérant 4 et un circuit d’alimentation 5 en carburant d’au moins le moteur 2.

A titre d’exemple, le moteur 2 peut être un moteur de propulsion de l’ouvrage flottant et/ ou un moteur d’alimentation d’au moins un équipement de bord. Le système de traitement 1, notamment le circuit d’alimentation 5 en carburant, est utilisé pour chauffer le gaz naturel à l’état gazeux qui provient de la cuve et pour en élever la pression de sorte à mettre ledit gaz naturel dans des conditions de pression et de température compatibles avec le besoin du moteur 2.

Egalement, le système de traitement 1 peut comprendre au moins une installation de condensation 6 et/ ou une installation de sous-refroidissement 14 du gaz naturel aménagées au sein du système de traitement 1 afin de réaliser au moins un échange thermique, par exemple avec le circuit de fluide réfrigérant 4.

Au sein du système de traitement 1, l'installation de condensation 6 et l'installation de sous- refroidissement 14 peuvent être utilisées indépendamment ou en combinaison l’une de l’autre. Elles assurent, selon les besoins en gaz naturel à l’état gazeux du moteur 2, le traitement d’au moins une partie du gaz naturel prélevée dans la cuve 3, notamment afin d’assurer la condensation de gaz naturel gazeux ou le sous-refroidissement d’une portion liquide du gaz naturel. Ces différentes installations et leurs modes de fonctionnement de l’ouvrage flottant requérant leur mise en œuvre seront davantage détaillées ci- après.

Au sein du système de traitement 1, le circuit de fluide réfrigérant 4 consiste en une unité apte à transférer de l’énergie thermique à des températures cryogéniques proches de la température de stockage du gaz naturel lorsque celui-ci est liquéfié. Notamment, dans la présente invention, le gaz naturel liquéfié concerné comprend essentiellement du méthane et présente une température de changement d’état, de l’état gazeux vers l’état liquide, d’environ -163°C.

Le circuit de fluide réfrigérant 4 est un circuit fermé au sein duquel circule un fluide réfrigérant.

Le circuit de fluide réfrigérant 4 comprend successivement au moins un compresseur 7, appelé premier compresseur 71, un premier échangeur de chaleur 8, un moyen de détente 9, par exemple une vanne Joule-Thomson, et un deuxième échangeur de chaleur 10.

Particulièrement, le circuit de fluide réfrigérant 4 comprend au moins une première portion 151 qui s’étend entre une sortie du premier compresseur 71 et le moyen de détente 9 et dans laquelle le fluide réfrigérant circule à haute pression, comprise entre 18 et 36 bars. La première portion 151 du circuit de fluide réfrigérant 4 constitue une zone de réception de froid. Elle comprend à cette fin au moins une première passe 81 du premier échangeur de chaleur 8, disposée entre le compresseur 7 et le moyen de détente 9.

Le circuit de fluide réfrigérant 4 comprend au moins une deuxième portion 152, comprise entre une sortie du moyen de détente 9 et le premier compresseur 71, au sein de laquelle le fluide réfrigérant circule à basse pression, par exemple à une pression de l’ordre de 1.2 à 2.5 bars. La deuxième portion 152 du circuit de fluide réfrigérant est destinée à la transmission de froid. Elle comprend au moins une première passe 101 du deuxième échangeur de chaleur 10 disposée entre le moyen de détente 9 et le compresseur 7.

Ainsi, le fluide réfrigérant circulant au sein de le circuit de fluide réfrigérant 4 est d’abord comprimé par le compresseur 7, puis circule dans la première passe 81 du premier échangeur de chaleur 8 qui fonctionne comme un condenseur du fluide réfrigérant et dans lequel le fluide réfrigérant cède des calories. Le fluide réfrigérant est ensuite détendu dans le moyen de détente 9 avant d’être envoyé dans la première passe 101 du deuxième échangeur de chaleur 10, fonctionnant comme vaporiseur, où il capte des calories, pour ensuite retourner au compresseur 7.

La composition du fluide réfrigérant selon l’invention est particulièrement adaptée à un usage à température cryogénique en vue d’échanges thermiques avec le gaz naturel comprenant essentiellement du méthane, c’est-à-dire dont la température de liquéfaction est de l’ordre de - 163°C. Le fluide réfrigérant présente ainsi une température de changement d’état de l’état gazeux à l’état liquide comprise entre -160 et 20°C, lorsque le fluide réfrigérant est soumis à une pression comprise entre 18 et 36 bars. Le fluide réfrigérant présente une température de changement d’état de l’état liquide à l’état gazeux comprise entre -183 et -50 °C, lorsque le fluide réfrigérant est soumis à une pression de l’ordre de 1.2 à 2.5 bars. Le fluide réfrigérant selon la présente invention est également non corrosif et non toxique.

Le fluide réfrigérant selon l’invention est configuré pour permettre au moins un échange thermique avec le gaz naturel circulant dans le système de traitement 1. Particulièrement, le fluide réfrigérant est configuré pour chauffer le gaz naturel circulant dans le circuit d’alimentation 5 en carburant d’au moins le moteur de manière à porter ledit gaz naturel à une température compatible pour le moteur. Particulièrement, le premier échangeur de chaleur 8 est le siège d’un échange thermique entre le fluide réfrigérant et ce gaz naturel destiné à l’alimentation d’au moins le moteur 2. Avantageusement, le système de traitement 1 peut être configuré pour mettre en œuvre au moins un deuxième échange thermique, par exemple entre le fluide réfrigérant sortant du premier échangeur de chaleur, refroidi, et du gaz naturel à l’état liquide circulant dans l’installation de sous-refroidissement 14 du gaz naturel, à des températures de l’ordre de -170°C. Le fluide réfrigérant est ainsi particulièrement adapté au système de traitement 1 en ce qu’il ne gèle pas à des températures inférieures à -160°C à pression atmosphérique.

Le fluide réfrigérant circulant dans le circuit de fluide réfrigérant 4 comprend au moins un gaz inerte, plus particulièrement du diazote et/ ou de l’argon, dont la fonction est d’assurer le changement d’état du gaz naturel à des températures cryogéniques plus basses que la température de liquéfaction du gaz naturel à pression atmosphérique.

Le fluide réfrigérant comprend également un mélange d’hydrocarbures parmi le méthane, l’éthane et/ ou l’éthylène et/ ou le propane et ou le propylène et/ ou le butane. Le méthane et l’éthane et/ ou l’éthylène sont particulièrement adaptés aux échanges thermiques effectués avec le gaz naturel à l’état gazeux, par exemple avec le BOG, de l’acronyme de l’anglais « Boil-off gas », c’est- à-dire le gaz naturel à l’état gazeux résultant de l’évaporation naturelle du gaz naturel dans la cuve 3 qui présente une température comprise entre -140 et -90°C.

Avantageusement, le fluide réfrigérant peut être réalisé à faible coût puisqu’une une partie des composés dudit fluide réfrigérant sont disponibles en large quantité au sein de l’ouvrage flottant, les différents hydrocarbures composant notamment le gaz naturel stocké dans la cuve 3.

Afin d’optimiser l’efficacité thermique des échanges thermiques réalisés entre le fluide réfrigérant et le circuit d’alimentation et/ ou l’installation de sous-refroidissement 14, le fluide réfrigérant comprend au moins 70-85%mol de méthane et de diazote et/ ou d’argon. Il peut être réalisé selon trois types de compositions distinctes :

- selon un premier mode de réalisation, le fluide réfrigérant comprend 25 à 35%mol de diazote et un mélange d’hydrocarbures choisis parmi moins l’éthane et/ ou le propane et/ ou le butane et/ ou l’éthylène et/ ou le propylène,

- selon un deuxième mode de réalisation, le fluide réfrigérant comprend 35 à 50%mol d’argon et un mélange d’hydrocarbures adapté, ce mélange pouvant être distinct ou identique à celui du premier mode de réalisation,

- ou selon un troisième mode, le fluide réfrigérant comprend 35 à 50%mol d’un mélange de diazote et d’argon ainsi qu’un mélange d’hydrocarbures, ce mélange pouvant être distinct ou identique à celui du premier mode de réalisation ou du deuxième mode de réalisation.

Particulièrement, le fluide réfrigérant, indépendamment de son mode de réalisation, peut comprendre 5 à 19 %mol d’éthane et/ou d’éthylène. Additionnellement, le fluide réfrigérant peut comprendre jusqu’à 15 % de propane ou de butane, ces derniers favorisant les échanges thermiques réalisés avec le BOG, c’est-à-dire à des températures plus élevées.

Lorsque le fluide réfrigérant est réalisé selon le premier mode de réalisation, celui-ci peut comprendre au moins du diazote, du méthane, de l’éthane et/ ou d’éthylène et du propane et/ ou du propylène, le fluide réfrigérant présentant alors, préférentiellement, un ratio de méthane et de diazote compris entre 1:1 et 9:5. Alternativement, le fluide réfrigérant selon le premier mode de réalisation peut comprendre au moins du diazote, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène et du butane, le fluide réfrigérant présentant alors préférentiellement un ratio de méthane et de diazote compris entre 4:5 et 7:5.

Avantageusement, de tels fluides réfrigérants présentent une masse molaire de 24 g/ mol +2 g/ mol.

Lorsque le fluide réfrigérant est réalisé selon le deuxième mode de réalisation, celui-ci peut comprendre au moins de l’argon, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène, du butane et/ ou du propane et/ ou du propylène, le fluide réfrigérant présentant alors, préférentiellement, un ratio de méthane et d’argon compris entre 3:5 et 6:5.

Additionnellement, ledit fluide réfrigérant peut présenter une masse molaire de l’ordre de 31 g/ mol + 3 g/ mol.

Lorsque le fluide réfrigérant est réalisé selon le troisième mode de réalisation, celui-ci peut comprendre au moins du diazote et de l’argon, du méthane, de l’éthane et/ ou de l’éthylène, ainsi que du butane et/ ou du propane et/ ou du propylène, le fluide réfrigérant présente alors préférentiellement un ratio de méthane et d’argon et de diazote compris entre 1:2 et 13:10. Additionnellement, ledit fluide réfrigérant peut présenter une masse molaire de l’ordre de 30 g/mol + 3g/mol.

Le tableau 1 illustre, à titre non limitatif, différents exemples de composition du fluide réfrigérant, les exemples 1 à 8 étant représentatif du premier mode de réalisation du fluide réfrigérant, et les exemples 9 et 10 étant représentatifs du deuxième mode de réalisation et du troisième mode de réalisation respectivement.

[Table 1]

De par sa composition, le fluide réfrigérant circulant dans le circuit de fluide réfrigérant 4 est destiné à être à l’état gazeux ou dans un état diphasique gaz -liquide. A titre d’exemple, le fluide réfrigérant est essentiellement à l’état gazeux dans le compresseur 7 et au sein de la première portion 151 du circuit de fluide réfrigérant 4, tandis qu’il est à l’état diphasique en sortie du moyen de détente 9 et notamment entre le moyen de détente 9 et le deuxième échangeur de chaleur 10. Il en résulte qu’au sein du circuit de fluide réfrigérant 4, le fluide réfrigérant peut être porté à des températures cryogéniques, notamment jusqu’à des températures inférieures à -170°C, par exemple, en sortie du moyen de détente 9, mais également être élevé jusqu’à des températures d’environ 45°C, par exemple en sortie du compresseur 7.

Dans l’exemple illustré et tel que précédemment exposé, le premier échangeur de chaleur 8 permet un échange de calories entre le fluide réfrigérant circulant à une température comprise entre 20 et 45°C dans la première passe 81 du premier échangeur de chaleur 8, et du gaz naturel à l’état gazeux qui circule à travers une deuxième passe 82 du premier échangeur de chaleur 8, comprise dans le circuit d’alimentation 5, présentant une température moins élevée, par exemple comprise entre -140 et -90°C. Le fluide réfrigérant circulant dans la première passe 81, plus chaud que le gaz naturel, transmet alors des calories au gaz naturel et reçoit le froid, assurant ainsi le réchauffement, et plus précisément le réchauffement, dudit gaz naturel circulant dans le circuit d’alimentation en carburant du moteur 2.

Dans le deuxième échangeur de chaleur 10, le fluide réfrigérant, entrant dans la première passe 101 à une température comprise entre -180 et -168°C, peut échanger thermiquement avec du gaz naturel à l’état liquide qui circule dans une deuxième passe 102 du deuxième échangeur de chaleur 10, notamment comprise dans l’installation de sous-refroidissement 14 du gaz naturel et présentant une température de l’ordre de -160°C. Le fluide réfrigérant, plus froid que le gaz naturel liquide, transmet du froid à ce dernier. Le fluide réfrigérant passe, par exemple, d’une température d’environ -178°C après le moyen de détente 9 à une température de l’ordre de - 172°C en sortie du deuxième échangeur de chaleur 10.

Alternativement, et tel qu’illustré sur la figure 2, le système de traitement 1 peut être réalisé de manière à comprendre un échangeur de chaleur combiné 11 qui remplace le premier échangeur de chaleur 8 et le deuxième échangeur de chaleur 10, l’échangeur de chaleur combiné 11 comprenant une première passe 111, une deuxième passe 112, une troisième passe 113 et une quatrième passe 114 reprenant respectivement les caractéristiques précédemment exposées relatives à la deuxième passe du premier échangeur de chaleur, à la première passe du premier échangeur de chaleur, à la première passe du deuxième échangeur de chaleur et à la deuxième passe du deuxième échangeur de chaleur décrites à la figure 1. Avantageusement, dans un tel système de traitement 1, la deuxième passe 112 et la troisième passe de l’échangeur de chaleur combiné 11 échangent mutuellement des calories de sorte que le fluide réfrigérant circulant dans la deuxième passe 112 de l’échangeur de chaleur combiné 11 transmet des calories au fluide réfrigérant, plus froid, circulant dans la troisième passe 113 de ce même échangeur de chaleur, dans la deuxième portion 152 du circuit de fluide réfrigérant. La deuxième passe 112 et la troisième passe 113 forment ainsi un échangeur interne intégré à l’échangeur de chaleur combiné 11.

Ainsi, et tel qu’illustré dans les exemples de réalisation du système de traitement 1 représentés aux figures 1 et 2, le circuit de fluide réfrigérant 4 est intégré de manière centrale dans le système de traitement 1 du gaz naturel transporté et stocké dans la cuve 3 de l’ouvrage flottant de manière à permettre un échange thermique entre le fluide réfrigérant circulant dans le circuit de fluide réfrigérant 4 d’une part et du gaz naturel issu de la cuve 3 circulant dans le circuit d’alimentation 5 en carburant et/ ou dans l’installation de sous-refroidissement 14 d’autre part.

Le fluide réfrigérant sortant du premier compresseur 71 est ainsi engagé dans au moins deux échanges thermiques, le premier se faisant au sein de la première portion 151 et induisant son refroidissement, en amont du moyen de détente 9, de manière à entraîner le réchauffement du gaz naturel circulant dans le système de traitement 1, et le second prenant place dans la deuxième portion 152 du circuit de fluide réfrigérant et induisant le réchauffement du fluide réfrigérant afin de permettre le refroidissement, et plus particulièrement le sous-refroidissement, du gaz naturel circulant dans l’installation de sous-refroidissement 14.

Tel qu’exposé ci-dessus, dans le système de traitement 1 du gaz naturel le circuit d’alimentation 5 en carburant, l’installation de sous-refroidissement 14 et l’installation de condensation 6 sont configurés afin d’assurer le traitement d’au moins une portion de gaz naturel prélevée dans la cuve 3, la mise en œuvre de ces différentes installations étant dépendante des besoins en carburant, c’est-à-dire en gaz naturel à l’état gazeux, du moteur 2 de l’ouvrage flottant. Les figure 3 à 5 illustrent différents modes de fonctionnement du système de traitement 1 pouvant être mis en œuvre selon les besoins de l’ouvrage flottant. Ces différents modes de fonctionnement seront décrits en référence au système de traitement 1 tel qu’illustré à la figure 1, il est néanmoins entendu que ceux-ci sont transposables au système de traitement 1 réalisé selon la configuration alternative précédemment décrite en référence à la figure 2, c’est-à-dire dans laquelle le système de traitement comprend l’échangeur thermique combiné. La figure 3 illustre particulièrement le mode de fonctionnement du système de traitement 1 lorsque qu’il permet l’alimentation du moteur 2 de l’ouvrage flottant en gaz naturel à l’état gazeux provenant du ciel de cuve 3. Un tel mode de fonctionnement peut être mis en œuvre lorsque les besoins du moteur 2 de l’ouvrage flottant sont sensiblement égaux à la quantité de BOG naturellement produite au sein de la cuve 3.

Afin d’alimenter le moteur 2 le BOG est prélevé par une ligne de prélèvement 51 du circuit d’alimentation en carburant du moteur et est acheminé depuis la cuve 3 vers au moins le moteur 2. L’extraction du gaz naturel à l’état gazeux peut être contrôlée, à titre d’exemple, par un capteur de pression, non représenté, aménagé dans la cuve 3 afin de mesurer la pression de BOG dans la cuve 3 et de détecter un dépassement d’un seuil prédéterminé de pression au-delà duquel il est nécessaire d’évacuer du gaz naturel à l’état gazeux, par exemple afin de prévenir tout dommage de la cuve 3.

Dans le système de traitement 1, la ligne de prélèvement 51 du circuit d’alimentation 5 amène le gaz naturel à l’état gazeux, ou BOG, prélevé à une température comprise entre -140°C et -90°C, par exemple de l’ordre de -120°C, vers la deuxième passe 82 du premier échangeur de chaleur 8. Tel qu’exposé plus haut, de par sa température, le gaz naturel à l’état gazeux qui circule dans la deuxième passe 82 du premier échangeur de chaleur 8 capte les calories du fluide réfrigérant circulant dans la première passe 81 du premier échangeur de chaleur 8. Le gaz naturel gazeux est ainsi réchauffé et sort du premier échangeur de chaleur 8 à une température comprise entre 20 et 45 °C, pour être amené vers un deuxième compresseur 72 du système de traitement 1, distinct du premier compresseur 71 compris dans le circuit de fluide réfrigérant. Le passage du gaz naturel gazeux à travers le premier échangeur de chaleur et le deuxième compresseur 72 successivement permet ainsi de porter le gaz naturel à une température compatible avec son utilisation en tant que carburant d’au moins le moteur de l’ouvrage flottant.

Le deuxième compresseur 72 a, par exemple, un taux de compression de 13 et un débit d’environ 5000 m 3 /h. Le gaz naturel à l’état gazeux, une fois comprimé, présente une température de l’ordre de 43°C et peut être envoyé vers au moins le moteur 2 de l’ouvrage flottant, par exemple le moteur 2 de propulsion ou le moteur 2 d’un équipement de bord, par l’intermédiaire d’au moins une ligne d’alimentation 53 du circuit d’alimentation 5.

La composition du fluide réfrigérant est ainsi particulièrement adaptée pour assurer le réchauffement du gaz naturel circulant dans le circuit d’alimentation 5 en carburant d’au moins le moteur. Tel que précédemment exposé, le fluide réfrigérant sortant du premier échangeur 8 traverse ensuite le moyen de détente 9 puis est amené dans le deuxième échangeur de chaleur 10. Dans l’exemple illustré, ce deuxième échangeur de chaleur est utilisé comme vaporisateur du fluide réfrigérant et est le siège d’un échange de calories entre le fluide réfrigérant, circulant dans la première passe 101 du deuxième échangeur de chaleur, et du gaz naturel prélevé à l’état liquide dans la cuve 3, circulant dans deuxième passe 102 du deuxième échangeur de chaleur 10, de manière à permettre le refroidissement d’au moins une portion du gaz naturel.

Avantageusement, les calories cédées par le fluide réfrigérant dans le premier échangeur de chaleur 8, autrement dit l’énergie cryogénique générée par le circuit de fluide réfrigérant des suites de l’échange de calories mis en œuvre dans le premier échangeur de chaleur 8, peuvent être utilisées pour sous-refroidir une portion de gaz naturel prélevé à l’état liquide dans la cuve 3 à une température pouvant être de l’ordre de -170°C. Dans un tel mode de fonctionnement le système de traitement 1 peut ainsi simultanément assurer l’alimentation d’au moins le moteur 2 en gaz naturel gazeux en tant que carburant par l’intermédiaire du circuit d’alimentation 5 et le fonctionnement de l’installation de sous-refroidissement 14.

L’installation de sous-refroidissement 14 du système de traitement 1 comprend une conduite de prélèvement 61 du gaz naturel à l’état liquide. A l’inverse de la ligne de prélèvement 51, la conduite de prélèvement 61 est immergée de manière à prélever le gaz naturel à l’état liquide. A cet effet, la conduite de prélèvement 61 peut comprendre une pompe 54, par exemple une pompe immergée. Le prélèvement du gaz naturel à l’état liquide peut être contrôlé par au moins une vanne de prélèvement 64 aménagée sur la conduite de prélèvement 61, en amont du deuxième échangeur de chaleur 10.

La conduite de prélèvement 61 amène le gaz naturel à l’état liquide au niveau du deuxième échangeur de chaleur 10, dans la deuxième passe 102 dudit deuxième échangeur de chaleur 10. A titre d’exemple, à l’entrée du deuxième échangeur de chaleur 10, le gaz naturel à l’état liquide peut présenter, selon sa composition, une température inférieure ou égale à -159°C.

Tel que précédemment exposé, ce gaz naturel à l’état liquide circulant dans la deuxième passe 102 du deuxième échangeur de chaleur 10, plus chaud que le fluide réfrigérant circulant dans la première passe 101 du deuxième échangeur de chaleur 10, transmet des calories au fluide réfrigérant qui présente une température comprise entre -180°C et -168°C, par exemple de l’ordre de -178°C. Le fluide réfrigérant, plus froid que le gaz naturel à l’état liquide, est ainsi réchauffé tandis que le gaz naturel est sous-refroidi, ce dernier sortant du deuxième échangeur de chaleur 10 à une température comprise entre -165 et -172°C. Le gaz naturel sous-refroidi est alors réinjecté par l’intermédiaire d’une conduite de réinjection 63 dans la cuve 3 de stockage du gaz naturel, particulièrement dans une portion inférieure de la cuve 3, formant ainsi une couche de stockage du froid 145 pouvant être réutilisée ultérieurement.

La figure 4 représente un mode de fonctionnement alternatif, particulièrement un système de secours du circuit d’alimentation 5 du système de traitement 1, pouvant être mis en œuvre en cas défaillance du deuxième compresseur 72 de du circuit d’alimentation 5. En effet, au sein du système de traitement 1, le compresseur 7 du circuit de fluide réfrigérant 4, ou premier compresseur 71, peut être configuré pour comprimer le gaz naturel gazeux prélevé par la ligne de prélèvement 51 et destiné à alimenter au moins le moteur 2 en gaz naturel à l’état gazeux, en tant que carburant. Une telle redondance des compresseurs 7 alimentant au moins le moteur 2 de l’ouvrage flottant est mise en place à des fins de sécurité, de sorte, qu’en cas de défaillance du deuxième compresseur 72, l’alimentation du moteur 2 en gaz naturel gazeux comprimé puisse toujours se faire.

De par cette architecture, le premier compresseur 71 peut être similaire au deuxième compresseur 72, c’est-à-dire qu’il est soumis à différentes contraintes liées à sa fonction de compression du gaz naturel en plus de sa fonction de compression du fluide réfrigérant. Particulièrement, le premier compresseur 71 a, par exemple, un taux de compression de 13 et un débit d’environ 5000 m 3 /h.

Tel que précédemment exposé, en vue de la mise en œuvre de ce système de secours, la composition du fluide réfrigérant est particulièrement adaptée et optimisé afin de minimiser la consommation du premier compresseur 71, configuré pour comprimer le fluide réfrigérant ou le gaz naturel.

Afin de permettre l’utilisation du premier compresseur 71 dans le circuit de fluide réfrigérant 4 ou dans le circuit d’alimentation 5 en carburant d’au moins le moteur 2, l’entrée du premier compresseur 71 est reliée d’une part à la première passe 101 du deuxième échangeur de chaleur 10, comprise dans le circuit de fluide réfrigérant 4, et d’autre part à une sortie de la deuxième passe 82 du premier échangeur de chaleur 8, dans laquelle circule le gaz naturel. Le raccordement entre la sortie de la deuxième passe 82 du premier échangeur de chaleur 8 et le premier compresseur 71 est réalisé par l’intermédiaire d’une ligne alternative 52.

Afin de contrôler la circulation du gaz naturel sortant de la deuxième passe 82 du premier échangeur de chaleur 8 en direction du premier compresseur 71 et/ ou du deuxième compresseur 72, le premier compresseur 71 comme le deuxième compresseur 72 sont également précédés d’au moins une vanne d’isolement 12 destinée à contrôler. Particulièrement, au moins une première vanne d’isolement 121 peut être disposée en amont et/ ou en aval du premier compresseur 71 par exemple dans la ligne alternative 52. Additionnellement, le circuit de fluide réfrigérant 4 peut comprendre au moins une vanne d’arrêt 45, également disposée en amont du premier compresseur 71.

En d’autres termes et tel que représenté à la figure 3, par défaut, c’est-à-dire lorsque le deuxième compresseur 72 est opérationnel et utilisé pour alimenter au moins le moteur 2 en gaz naturel, de la première vanne d’isolement 121 est fermée et la vanne d’arrêt 45 est ouverte afin d’isoler le premier compresseur 71 de la circulation du gaz naturel dans le circuit d’alimentation 5 du système de traitement 1 et de l’utiliser dans le circuit de fluide réfrigérant 4 pour comprimer le fluide réfrigérant.

A l’inverse et tel qu’illustré dans la figure 4, lorsque le deuxième compresseur 72 est défaillant et que le système de secours est mis en œuvre, au moins une deuxième vanne d’isolement 122, disposée en amont du deuxième compresseur 72, est fermée, la première vanne d’isolement 121 est ouverte et la vanne d’arrêt 45 est fermée. Le gaz naturel sortant de la deuxième passe 82 du premier échangeur de chaleur 8 est alors aspiré par le premier compresseur 71 et il est possible d’alimenter au moins le moteur 2.

La figure 5 représente le système de traitement 1 lorsque l’installation de condensation 6 est mise en œuvre. Ce deuxième mode de fonctionnement peut notamment être utilisé lorsque qu’une quantité trop importante de BOG est produite par rapport aux besoins du moteur 2. C’est notamment le cas, par exemple, lorsque la vitesse de déplacement de l’ouvrage flottant est faible. Dans un tel cas, une partie du gaz naturel à l’état gazeux, ou BOG, qui a été envoyée dans le circuit d’alimentation 5 en carburant et qui n’est pas utilisée par le moteur 2 de l’ouvrage flottant, est alors prélevée et envoyé vers l’installation de condensation 6 en vue de sa liquéfaction puis de sa réinjection dans la cuve 3. Cette portion de gaz naturel envoyée vers l’installation de condensation 6 sera qualifiée, ci- après, de gaz naturel excédentaire.

Le gaz naturel excédentaire est prélevé dans le circuit d’alimentation 5 du système de traitement 1 par une ligne de retour 62 de l’installation de condensation 6. Particulièrement, la ligne de retour 62 peut réaliser la ponction du gaz naturel excédentaire entre le deuxième compresseur 72 et au moins le moteur 2 de l’ouvrage flottant, le gaz naturel excédentaire étant alors comprimé et présentant une température comprise entre 20 et 45°C et une pression inférieure ou égale 13 bars. Cette ponction peut être réalisée de manière sélective, et peut, à titre d’exemple, être contrôlée par une vanne de ponction 65 aménagée sur la ligne de retour 62.

Egalement, l’installation de condensation comprend un troisième échangeur de chaleur 13 qui est configuré pour assurer un échange de calories entre le gaz naturel excédentaire, circulant dans une deuxième passe 132 du troisième échangeur de chaleur 13, et du gaz naturel à l’état liquide, circulant dans une première passe 131 du troisième échangeur thermique 13, en provenance de la cuve 3.

Avantageusement, le gaz naturel liquide circulant dans la première passe 131 du troisième échangeur de chaleur 13 peut être le gaz naturel issu du deuxième échangeur de chaleur 10, c’est- à-dire le gaz naturel circulant dans l’installation de sous-refroidissement 14, sous-refroidi par échange de calories avec le fluide réfrigérant dans le deuxième échangeur de chaleur 10. Ce gaz naturel sous-refroidi peut notamment sortir du deuxième échangeur de chaleur 10 en présentant une température comprise entre -165 et -172°C.

Selon une alternative non représentée, le gaz naturel à l’état liquide circulant dans la première passe 131 du troisième échangeur de chaleur peut être prélevé dans la cuve 3 pour être directement amené au troisième échangeur de chaleur 13.

Le flux de gaz naturel excédentaire est ainsi amené vers la deuxième passe 132 du troisième échangeur de chaleur 13 du système de traitement 1 afin d’être refroidi et reliquéflé avant d’être réinjecté dans la cuve 3. La liquéfaction du gaz naturel excédentaire, présentant une température de l’ordre de 43°C, est assurée par échange thermique avec le gaz naturel liquide ou du gaz naturel sous-refroidi par l’installation de sous-refroidissement 14. Ce gaz naturel sous-refroidi, plus froid que le gaz naturel excédentaire circulant dans la deuxième passe 132 du troisième échangeur de chaleur 13, capte alors les calories de ce dernier, refroidissant ainsi le gaz naturel excédentaire et entraînant sa condensation. A la sortie du troisième échangeur de chaleur 13, le gaz naturel à l’état liquide circulant dans la première passe 131du troisième échangeur de chaleur présente une température d’environ -152°C, tandis que le gaz naturel condensé, circulant dans la deuxième passe 132 de ce même troisième échangeur de chaleur 13, présente une température d’environ -158°C.

Les sorties des passes du troisième échangeur de chaleur 13 sont raccordées à la conduite de réinjection 63 afin de permettre le mélange puis la réintroduction du gaz naturel à l’état liquide et du gaz naturel recondensé, lui aussi liquide, dans la cuve 3. Cette étape de réinjection peut être réalisée de manière sélective, par exemple au moyen d’une vanne de réinjection 66 aménagée sur la conduite de réinjection 63. Similairement à la réinjection du gaz naturel sous-refroidi précédemment exposée, la conduite de réinjection 63 peut s’étendre dans la cuve 3 de manière à délivrer le gaz naturel liquide à voisinage du fond de la cuve 3.

Lorsque le système de traitement 1 fonctionne selon ce deuxième mode de fonctionnement, c’est-à-dire lorsqu’il met en œuvre la condensation du gaz naturel excédentaire, le circuit de fluide réfrigérant 4 est indirectement impliqué avec l’installation de condensation 14, le circuit de fluide réfrigérant 4 étant, tel que précédemment exposé, utilisé pour sous-refroidir le gaz naturel liquide prélevé par la conduite de prélèvement 61 et utilisé pour capter les calories du gaz naturel excédentaire. La liquéfaction est ainsi plus efficace car la température du gaz naturel liquide qui traverse la première passe 131 du troisième échangeur 13 est particulièrement basse, et notamment inférieure à la température du gaz naturel stocké à l’état liquide dans la cuve 3.

Le circuit de fluide réfrigérant 4, le circuit d’alimentation 5 en carburant, l’installation de sous- refroidissement 14 et l’installation de condensation 6 coopèrent ainsi directement ou indirectement les uns avec les autres au sein du système de traitement 1, d’une part afin d’assurer la mise en température du gaz naturel à l’état gazeux, destiné à alimenter au moins le moteur 2 de l’ouvrage flottant, d’autre part afin d’assurer le sous-refroidissement et le stockage de gaz naturel liquide et enfin afin d’assurer la condensation et la réinjection du gaz naturel gazeux lorsque celui- ci est présent en quantité excédentaire.

Enfin, la figure 6 est une représentation écorchée de l’ouvrage flottant 15 qui montre la cuve 3 de stockage du gaz naturel montée dans une double coque 16 de l’ouvrage flottant 15 formée par un ensemble d’au moins une membrane d’étanchéité primaire, une membrane d'étanchéité secondaire, agencée entre la membrane d'étanchéité primaire et la double coque 16 de l’ouvrage flottant 15, et deux barrières isolantes, respectivement aménagées entre la membrane d'étanchéité primaire et la membrane d'étanchéité secondaire et entre la membrane d'étanchéité secondaire et la double coque 16.

Des canalisations 17 de chargement et/ ou de déchargement disposées sur le pont supérieur de l’ouvrage flottant 15 peuvent être raccordées, au moyen de connecteurs appropriées, à un terminal 18 maritime ou portuaire afin de transférer la cargaison de gaz naturel à l’état liquide depuis ou vers la cuve 3.

On comprend à la lecture de ce qui précède que la présente invention propose un fluide réfrigérant destiné à circuler dans un circuit de fluide réfrigérant d’un système de traitement de gaz naturel, le fluide réfrigérant présentant une composition particulièrement adaptée pour échanger thermiquement à des températures cryogéniques avec ledit gaz naturel liquéfié stocké et prélevé dans au moins une cuve d’un ouvrage flottant. Le fluide réfrigérant selon l’invention vise ainsi à optimiser tout échange thermique réalisé avec le gaz naturel mais également à minimiser la consommation d’un compresseur du système de traitement configuré pour comprimer ledit fluide réfrigérant ou le gaz naturel provenant de la cuve. La présente invention concerne également le circuit de fluide réfrigérant comprenant ledit fluide réfrigérant ainsi que le système de traitement intégrant ledit circuit de fluide réfrigérant. L’invention ne saurait toutefois se limiter aux moyens et configurations décrits et illustrés ici, et elle s’étend également à tout moyen ou configuration équivalents et à toute combinaison technique opérant de tels moyens. En particulier, le nombre d’échangeurs de chaleur pourra être modifié, les différents échangeurs de chaleur pouvant notamment être rassemblés afin d’en réduire le nombre, dans la mesure où le système de traitement, in fine, remplit les mêmes fonctionnalités que celles décrites dans ce document.