La présente invention concerne un dispositif de façonnage de samossas, et plus généralement de produits alimentaires sous forme de beignets ou poches de pâte contenant une farce, qui sont façonnés à partir d'une bande de pâte sur laquelle a été déposée sur dose de farce, de manière à obtenir, par plusieurs pliages successifs, un produit fini de forme polygonale, et notamment triangulaire dans le cas des samossas.

Le samossa est un beignet originaire du nord de l'Inde et du Pakistan ou d'Europe méridionale. De forme triangulaire, il est composé d'une fine pâte, généralement de blé, qui enrobe une farce traditionnellement faite de légumes ou de viande, de piment et d'épices, notamment la coriandre et le curcuma.

Les samossas doivent avoir impérativement des angles bien fermés, et présenter une forme parfaitement équilatérale, tout en étant « dodus » : ces caractéristiques étant obtenues en pliant une bande de pâte fine alimentaire sur laquelle est déposée de manière manuelle ou mécanique une dose ou noix de farce, éventuellement de forme triangulaire, de façon à former en trois ou quatre plis successifs les trois côtés d'un triangle équilatéral avec les angles soigneusement fermés.

Dans l'art antérieur, on connaît déjà des dispositifs de façonnage de samossas des documents CA2100325, JP2002125636 et GB2146574.

Dans le document CA2100325, l'opération de pliages successifs s'effectue en ligne à l'aide de coques concaves triangulaires adjacentes pivotantes et de doigts de décollement de pâte. Le samossa est plus moulé que plié et il faut des doigts de décollement pour décoller la pâte des coques concaves. Cela implique que les coques concaves et des doigts de décollement sont progressivement souillés avec de la pâte et éventuellement avec de la farce. Le nettoyage de ce dispositif s'avère donc compliqué.

Dans le document JP2002125636, l'opération de pliages successifs s'effectue sur un carrousel rotatif définissant plusieurs postes de pliage distincts. Des coques concaves et un doigt de décollement semblent également être utilisés.

Dans le document GB2146574, l'opération de pliages successifs s'effectue également en ligne, mais ne donne pas de détail quant au dispositif de pliage utilisé.

La présente invention cherche à définir un dispositif de façonnage simple, facile à nettoyer, et permettant de manipuler ou maintenir la bande de pâte sans exercer de forces excessives sur elle, de manière à préserver le dispositif propre le plus longtemps possible, tout en garantissant une parfaite formation des samossas ou équivalents. En effet, pour ce faire, il faut maintenir la bande de pâte sensiblement en ligne, tout en lui laissant la liberté suffisante et nécessaire pour s'accommoder aux pliages successifs et à la surépaisseur induite par la farce. Le but de l'invention est de cumuler plusieurs exigences et avantages, à savoir, un maintien libre mais canalisé de la bande de pâte, la formation de plis rectilignes et d'angles fermés, une configuration finale dodue des samossas et enfin et surtout une propreté prolongée du dispositif. En pratique, le dernier avantage s'oppose aux exigences de formage du samossa, et tout particulièrement au maintien de la bande de pâte.

Pour atteindre ces buts, la présente invention propose un dispositif de façonnage de produits alimentaires sous forme de beignets ou poches à base d'une bande de pâte contenant une farce, tel que des samossas, afin d'obtenir une forme polygonale, notamment triangulaire, qui est régulière et répétitive, avec des côtés droits et des angles bien fermés, le dispositif de façonnage comprenant plusieurs bascules pivotantes destinées à supporter une bande de pâte alimentaire, ces bascules pivotantes étant déplaçables par pivotement autour d'axes horizontaux respectifs à partir d'une position de repos horizontale, ce dispositif se distinguant en ce qu'au moins une de ces bascules pivotantes est pourvue d'un préhenseur par dépression. Au lieu de simplement faire basculer et laisser tomber un pan de la bande de pâte sur elle-même vers et sur la bascule pivotante adjacente, la présente invention maintient ou retient le pan de la bande de pâte, de sorte qu'il est déposé en fin de basculement ou pivotement avec délicatesse et précision sur le pan de bande de pâte adjacent. Cela contribue à la bonne formation des côtés et des angles, ainsi qu'à ne pas écraser la farce.

Selon un mode de réalisation avantageux, une des bascules pivotantes est une bascule pivotante de réception de farce, au niveau de laquelle une noix ou dose de farce est disposée sur la bande de pâte, cette bascule de réception de farce, ainsi que les deux bascules pivotantes adjacentes, sont toutes pourvues respectivement d'un préhenseur par dépression. Ainsi, toute l'opération de pliage est parfaitement contrôlée, avec délicatesse et précision. Il faut aussi noter que la bande non pliée est maintenue en place par les préhenseurs des bascules non actionnées, de sorte que la bande est guidée ou canalisée tout au long de l'opération de pliages successifs.

Avantageusement, les bascules pivotantes comprennent également une bascule pivotante d'éjection apte à recevoir le produit alimentaire fini, cette bascule pivotante d'éjection étant également pourvue d'un préhenseur par dépression. Ainsi, la bande de pâte est maintenue ou guidée jusqu'à la fin de l'opération de pliage et le samossa fini peut être éjecté de dispositif avec délicatesse, étant donné que sa chute est atténuée par la dépression aspirante du préhenseur. On évite, ou tout du moins on réduit, les risques d'endommagement des samossas lors de leur éjection.

Selon une caractéristique particulièrement avantageuse, les préhenseurs par dépression sont des préhenseurs de Bernoulli, permettant de maintenir la bande de pâte sans contact et ainsi sans la détériorer.

L'effet Bernoulli est, en dynamique des fluides, un effet élémentaire de l'écoulement de gaz et de liquides. Il a été découvert par le mathématicien et physicien suisse Daniel Bernoulli. Pour simplifier, on peut dire que l'écoulement rapide d'un fluide, de l'air par exemple, le long d'un objet produit une dépression. De ce fait, l'objet n'est pas repoussé, comme on pourrait s'y attendre, mais aspiré.

Dans le domaine de l'automatisation, on rencontre cet effet sur un préhenseur ou ventouse de Bernoulli par exemple. Cette technique se prête à la manipulation de pièces fragiles telles que les plaquettes de silicium, ces très fines tranches de semi-conducteurs servant à produire des cellules photovoltaïques. Les pièces sont maintenues par la dépression générée au niveau de la ventouse. Bien que l'air soit soufflé en direction de la pièce, cette dernière est aspirée grâce à l'effet Bernoulli, un infime interstice subsistant entre la ventouse et la pièce. Ce principe permet de soulever également des objets à surface poreuse ou irrégulière, ce que ne peuvent pas les ventouses classiques à dépression. La manipulation sans contact évite en outre de déformer durablement ou détériorer la pièce.

Ce préhenseur (ou ventouse) de Bernoulli est ici mis à profit pour remplir une triple fonction, à savoir :

• Maintenir la partie de bande de pâte non pliée sans contact et sans créer de contraintes excessives qui pourraient la détériorer. Ce maintien « lâche » peut aussi être qualifié de flottement contrôlé, limité ou canalisé,

• Maintenir le pan de bande de pâte qui est en cours de basculement ou de pliage, en contrôlant sa trajectoire, en amortissant sa chute et en assurant son bon positionnement final, et

• Maintenir le samossa lors de son éjection en contrôlant sa trajectoire et en amortissant sa chute.

On voit par-là que la mise en œuvre de préhenseur (ou ventouse) de Bernoulli est particulièrement avantageuse dans le cadre de la présente invention. Même si cela constitue une mise en œuvre préférée, il n'est pas exclu d'utiliser d'autres types de préhenseur par dépression, dans la mesure où ils n'altèrent pas la bande de pâte.

Selon une forme de réalisation, les bascules pivotantes peuvent être disposées les unes par rapport aux autres alternativement de part et d'autre d'une ligne médiane. Avantageusement, les bascules pivotantes sont disposées les unes par rapport aux autres en faisant des angles de l'ordre de 30° par rapport à la ligne médiane. Selon un autre aspect intéressant de l'invention, au moins une bascule pivotante est disposée à proximité d'un élément fixe de butée de pliage qui fait saillie par rapport à la bascule pivotante en position de repos horizontale, de telle sorte de la bande de pâte vient en butée contre cet élément fixe de butée de pliage lors du pivotement de la bascule pivotante, afin de former un pli droit. Il va de soi que le pivotement de la bascule pivotante la conduit à passer au-dessus et de l'autre côté de l'élément fixe de butée de pliage, avec une incidence sensiblement ou parfaitement perpendiculaire. L'élément fixe de butée de pliage est une aide complémentaire et/ou optionnelle au pliage, permettant de fixer la ligne de pliage et d'initier le pliage. Par la suite, le pliage continue jusqu'à ce que la portion coudée de bande de pâte passe au-dessus de l'élément fixe de butée de pliage.

Avantageusement, une des bascules pivotantes est une bascule pivotante de réception de farce, au niveau de laquelle une dose ou noix de farce est disposée sur la bande de pâte, cette bascule pivotante de réception de farce étant bordée par un élément fixe de butée de pliage.

De préférence, la bascule pivotante de réception de farce est adjacente à une bascule pivotante ultérieure qui est bordée par deux éléments fixes de butée de pliage. Un premier élément fixe de butée de pliage en amont permet de créer une butée de pliage pour le pan de pâte qui est rabattu à partir de la bascule pivotante de réception de farce sur la bascule pivotante ultérieure et un second élément fixe de butée de pliage en aval permet de créer une butée de pliage pour le pan de pâte situé la bascule pivotante ultérieure et qui est rabattu sur une autre bascule pivotante ultérieure, qui peut être une bascule pivotante d'éjection.

Selon un mode de réalisation pratique, l'élément fixe de butée de pliage comprend deux tiges fixes verticales ayant des extrémités supérieures libres, qui font saillie par rapport à la bascule pivotante en position de repos horizontale, les deux tiges fixes verticales étant avantageusement reliées par une traverse horizontale. La bande de pâte est disposée sur les éléments fixes de butée de pliage, de sorte qu'une cuvette est créée au niveau de la bascule pivotante, et plus particulièrement au niveau de bascule pivotante de réception, qui est bordée par deux éléments fixes de butée de pliage.

Il est à noter qu'un ou plusieurs élément(s) fixe(s) de butée de pliage est une caractéristique qui peut être mise en œuvre séparément, c'est-à-dire indépendamment du fait que les préhenseurs fonctionnent par dépression ou aspiration. De simple préhenseurs sous la forme de disque pourraient être associés à un ou plusieurs élément(s) fixe(s) de butée de pliage.

Selon une autre caractéristique de l'invention, les bascules pivotantes peuvent être montées sur des bras rotatifs respectifs qui tournent autour d'axes horizontaux, les bascules pivotantes étant disposées de manière excentrée par rapport à leurs axes horizontaux respectifs, de manière à décrire des arcs de cercle verticaux, lors de la rotation des bras rotatifs. Avantageusement, les bras rotatifs forment des plateaux de support pour la bande de pâte.

Par ailleurs, les préhenseurs peuvent présenter une surface de support sensiblement en forme de disque. La bande de pâte vient se positionner au-dessus de la surface de support, avec une fine couche d'air intercalaire dans le cas de préhenseurs de Bernoulli. Afin de permettre leur pivotement sans venir butée contre un organe fixe du dispositif, les préhenseurs peuvent présenter une section transversale verticale sensiblement tronconique. Une forme arrondie est également envisageable.

Pour réaliser des samossas de forme triangulaire, le dispositif de façonnage peut comprendre quatre bascules pivotantes, à savoir, dans l'ordre de pliage, une bascule pivotante de pliage initial, une bascule pivotante de réception de farce, une bascule pivotante de pliage final et une bascule pivotante d'éjection. La bascule pivotante de pliage initial rabat un pan de bande de pâte sur la farce déposée sur un pan de bande de pâte disposé sur la bascule pivotante de réception de farce. La bascule pivotante de réception de farce rabat sur la bascule pivotante de pliage final un empilement intermédiaire constitué du pan de bande de pâte disposé sur la bascule pivotante de réception de farce, de la farce déposée sur ce pan et du pan de bande de pâte rabattu par la bascule pivotante de pliage initial sur la farce. La bascule pivotante de pliage final rabat sur la bascule pivotante d'éjection un empilement intermédiaire constitué d'un pan de bande de pâte disposé sur la bascule pivotante d'éjection, du pan de bande de pâte rabattu par la bascule pivotante de pliage initial sur la farce, de la farce et du pan de bande de pâte disposé sur la bascule pivotante de réception de farce. La bascule pivotante d'éjection rabat dans le vide (ou un plateau de réception disposé en contrebas) le samossa dans son état finalisé, correspondant à un empilement final constitué d'une farce disposée entre deux paires de pans de bande de pâte. Avantageusement, la bascule pivotante d'éjection peut servir à replier un petit morceau de pan de bande de pâte pour parfaire le samossa.

De préférence, la bascule pivotante de pliage final est bordée par deux éléments fixes de butée de pliage faisant un angle d'environ 60° l'un par rapport à l'autre.

L'invention sera maintenant plus amplement décrite en référence aux dessins joints, donnant à titre d'exemple non limitatif, un mode de réalisation de l'invention.

Sur les figures :

La figure 1 est une vue en perspective du dispositif de façonnage selon un mode de réalisation de l'invention,

La figure 2 est une vue schématique en plan du dispositif de façonnage de la figure 1 ,

Les figures 3a et 3e sont des vues schématiques similaires à celle de la figure 1 , visant à illustrer les différentes phases de pliage et d'éjection réalisées par le dispositif de façonnage des figures 1 et 2,

La figure 4 est une vue agrandie en coupe transversale verticale à travers un préhenseur (ou ventouse) de Bernoulli utilisé dans le dispositif de façonnage de l'invention, et

La figure 5 est une vue schématique en coupe transversale verticale à travers le dispositif de façonnage de l'invention, sur lequel ont été déposées une bande de pâte et une dose de farce. Le dispositif de façonnage qui est représenté sur les figures est destiné à la confection de samossas, c'est-à-dire de beignets de forme triangulaire équilatérale ave trois côtés égaux formant des trois angles à 60°. Les samossas sont réalisés à partir d'une bande de pâte de forme rectangulaire sur laquelle est déposée une petite quantité de farce ou dose de farce. La bande est repliée sur elle-même de manière à envelopper la farce. Les côtés du triangle doivent être droits et les angles parfaitement fermés. Le samossa doit présenter une certaine épaisseur : la farce ne doit pas être trop aplatie. On dit que le samossa doit être « dodu ».

Bien entendu, l'invention peut également est adapté à la conception d'autres formes de beignet ou de poche farcies ou fourrées, présentant des formes autres que triangulaire, par exemple carrée, rectangulaire, hexagonale ou plus généralement polygonale.

Dans le cas des samossas, le dispositif de façonnage peut comprendre quatre bascules pivotantes 1 , 2, 3 et 4, qui sont clairement identifiables sur les figures 1 et 2. Ces quatre bascules présentent une configuration globale sensiblement identique ou similaire. Elles sont disposées parallèlement par paire et avec un angle de l'ordre de 120° entre les paires.

Les bascules pivotantes 1 , 2, 3 et 4 comprennent chacune un actionneur rotatif 10, 20, 30 et 40 qui peut être électrique, pneumatique ou hydraulique. Les actionneurs rotatifs sont commandés de manière séquencées, comme on le verra ci-après, au moyen d'un logiciel approprié.

Les bascules pivotantes 1 , 2, 3 et 4 comprennent chacune un bras rotatif 12, 22, 32 et 42 qui entraîné en rotation autour d'un axe de rotation A1 , A2, A3 et A4 par un actionneur rotatif respectif 10, 20, 30 et 40. Tous les axes de rotation sont inscrits dans un même plan, que l'on peut qualifier d'horizontal. Les axes de rotation A1 et A3 sont parallèles entre eux et les axes A2 et A4 sont parallèles entre eux. Les axes A1 , A3 font un angle β de l'ordre de 60° avec les axes A2, A4. L'axe A2 coupe l'axe A1 , l'axe A3 coupe l'axe A2 et l'axe A4 coupe l'axe A3. Les bras rotatifs 12, 22, 32 et 42 peuvent effectuer un mouvement de rotation compris entre 120° et 230°, et de préférence de l'ordre de 180°.

Les bras rotatifs 12, 22, 32 et 42 peuvent former des plateaux 13, 23, 33 et 43 qui s'étendent dans un plan horizontal commun.

Les bascules pivotantes 1 , 2, 3 et 4 comprennent également chacune un préhenseur 1 1 , 21 , 31 et 41 qui est monté au bout de chaque bras rotatif 12, 22, 32 et 42, de sorte que chaque préhenseur peut effectuer un mouvement de rotation compris entre 120° et 180°. Comme on peut le voir sur les figures 1 et 2, les préhenseurs 1 1 , 21 , 31 et 41 ne sont pas disposés de manière centrée sur leur axe de rotatif respectif A1 , A2, A3 et A4, mais au contraire de manière excentrée. Les axes rotation peuvent par exemple s'étendre de manière tangentielle sensiblement le long du bord des préhenseurs 1 1 , 21 , 31 et 41 . Ainsi, chaque préhenseur peut effectuer un mouvement de pivotement autour de son axe de rotation respectif en décrivant un arc de cercle vertical, ou plus précisément orthogonal par rapport au plan horizontal des axes de rotation.

Les préhenseurs 1 1 , 21 31 et 41 sont disposés mutuellement les uns par rapport aux autres, de telle sorte que la rotation du premier préhenseur 1 1 autour de son axe A1 l'amène sensiblement à la verticale du second préhenseur 21 , de manière sensiblement ou parfaitement alignée. La rotation du second préhenseur 21 autour de son axe A2 l'amène sensiblement à la verticale du troisième préhenseur 31 , de manière sensiblement ou parfaitement alignée. La rotation du troisième préhenseur 31 autour de son axe A3 l'amène sensiblement à la verticale du quatrième préhenseur 41 , de manière sensiblement ou parfaitement alignée. Enfin, la rotation du quatrième préhenseur 41 autour de son axe A4 l'amène sensiblement à la verticale d'une trémie et/ou d'un bac de récupération (non représentés). Les préhenseurs 1 1 , 21 , 31 et 41 sont ainsi disposés de manière alternée de part et d'autre d'une ligne médiane M représentée sur la figure 2. Les préhenseurs 1 1 et 31 sont majoritairement disposés à gauche de la ligne médiane M et les préhenseurs 21 et 41 sont majoritairement disposés à droite de cette ligne M. Les préhenseurs sont disposés les uns par rapport aux autres en faisant un angle a de l'ordre de 30°. Les préhenseurs sont pratiquement en contact les uns des autres. Le préhenseur 21 est directement adjacent aux préhenseurs 1 1 et 31 en faisant un angle de 120° entre eux. De même, le préhenseur 31 est directement adjacent aux préhenseurs 21 et 41 en faisant un angle de 120° entre eux.

D'un point de vue opérationnelle, la première bascule pivotante 1 est une bascule de pliage initiale, la seconde bascule pivotante 2 est une bascule de réception de farce, la troisième bascule pivotante 3 est une bascule de pliage final et la quatrième bascule 4 est une bascule d'éjection. Chaque bascule part d'une position de repos horizontale pour basculer vers une position finale, qui peut aussi être proche de l'horizontal.

Vu de dessus, les préhenseurs 1 1 , 21 , 31 et 41 sont une forme ronde de disque. Ils peuvent être tous identiques ou au contraire, un ou plusieurs préhenseurs peuvent être différents des autres. Selon l'invention, au moins certains, ou de préférence la totalité, des préhenseurs 1 1 , 21 , 31 et 41 sont des préhenseurs par dépression ou aspiration, au niveau desquels une dépression est générée, de manière à aspirer la bande de pâte qui est disposée dessus. La dépression est avantageusement faible et contrôlée, afin de ne pas détériorer la bande de pâte. Une forme de réalisation préférée pour les préhenseurs sera détaillée ci-après.

Selon une autre caractéristique avantageuse de l'invention, au moins une bascule pivotante 21 , 31 ou 41 est disposée à proximité d'un élément fixe de butée de pliage 5, 6 qui fait saillie par rapport à la bascule pivotante en position de repos horizontale, de telle sorte de la bande de pâte vient en butée contre cet élément fixe de butée de pliage 5, 6 lors du pivotement de la bascule pivotante 21 , 31 , afin de former un pli droit. La bascule pivotante de réception de farce 2, au niveau de laquelle une noix de farce est disposée sur la bande de pâte, est bordée en aval par un élément fixe de butée de pliage 5. La bascule pivotante de réception de farce 2 est adjacente à la bascule pivotante de pliage final 3, qui est bordée à la fois par l'élément fixe de butée de pliage 5 et par un autre élément fixe de butée de pliage 6. Les deux éléments de butée 5 et 6 font un angle β de l'ordre de 60°entre eux. L'élément fixe de butée de pliage 5 s'étend sur l'axe de rotation A2 et l'élément fixe de butée de pliage 6 s'étend sur l'axe de rotation A3.

Selon un mode de réalisation pratique, l'élément fixe de butée de pliage 5 et/ou 6 comprend deux tiges fixes verticales 51 , 61 ayant des extrémités supérieures libres qui font saillie par rapport au plan des bascules pivotantes en position de repos horizontale, et plus particulièrement au plan des préhenseurs 1 1 , 21 , 31 et 41 en position de repos horizontale. Avantageusement, les deux extrémités supérieures libres des tiges 51 , 61 sont reliées par une traverse horizontale 52, 62, qui fait aussi saillie par rapport aux bascules ou aux préhenseurs.

Selon un autre aspect de l'invention, le premier préhenseur 1 1 peut être optionnellement pourvu d'un doigt d'appui 14 qui fait saillie vers le haut et qui est destiné à venir appuyer le pan de bande de pâte qui a été replié sur la farce déposée sur le pan de bande de pâte adjacent disposée sur le second préhenseur 21 .

On se référera maintenant successivement aux figures 3a à 3e pour décrire un cycle complet de façonnage d'un samossa au moyen du dispositif de l'invention. Les deux premières étapes préalables au pliage consistent à déposer une bande de pâte P sur les préhenseurs 1 1 , 21 , 31 et 41 et sur leurs plateaux associés 13, 23, 33 et 43 et à déposer une dose de farce F sur le pan de bande de pâte qui est situé au niveau du préhenseur de réception de farce 21 .

La bande de pâte P est de forme rectangulaire, par exemple de l'ordre de 5 cm sur 15 cm. La bande de pâte P repose sensiblement horizontalement sur les préhenseurs et les plateaux, hormis au niveau des éléments fixes de butée de pliage 5 et 6, qui font saillie vers le haut et contraignent ainsi la bande de pâte P à faire deux bossages, comme on le verra plus en détail ci-après.

La dose de farce F peut être de n'importe quelle forme, par exemple triangulaire ou en forme d'étoile, comme sur les figures. La dose de farce F est avantageusement inscrite à l'intérieur du pourtour externe du préhenseur 21 et est centrée par rapport à celui-ci. La première étape de pliage réalisée par le dispositif de façonnage de l'invention consiste à replier ou rabattre le pan de bande de pâte P situé sur le premier préhenseur 1 1 sur la farce F située sur le pan de bande de pâte qui est situé au niveau du préhenseur de réception de farce 21 . Pour ce faire, l'actionneur rotatif 10 est alimenté en courant, air ou liquide, de manière à faire tourner son bras 12 et son préhenseur 1 1 , de la position horizontale de repos vers une position basculée ou pivotée. Le préhenseur 1 1 effectue ainsi une trajectoire en arc de cercle sur près de 180°, de manière à parvenir sensiblement à la verticale du préhenseur 21 et de la farce F. Ce premier basculement est indiqué par la flèche arrondie B1 sur la figure 3a. Lorsque le préhenseur 1 1 est pourvu d'un doigt d'appui 14, ce dernier vient appui sur le bord du pan de bande de pâte P, de manière à écraser légèrement la farce F, afin de faciliter la formation du pli suivant.

La deuxième étape de pliage B2 de la figure 3c consiste à replier ou rabattre le sous-ensemble, formé par la farce F disposée entre les deux pans de bande de pâte P, et situé sur le deuxième préhenseur 21 , sur le pan de bande de pâte qui est situé au niveau du troisième préhenseur 31 . Pour ce faire, l'actionneur rotatif 20 est alimenté, de manière à faire tourner son bras 22 et son préhenseur 21 , de la position horizontale de repos vers une position basculée ou pivotée. Le préhenseur 21 effectue ainsi une trajectoire en arc de cercle sur près de 180°, de manière à parvenir sensiblement à la verticale du préhenseur 31 . Lors du basculement du préhenseur 21 , la bande de pâte P vient en butée contre l'élément fixe de butée de pliage 5, afin de faciliter la formation du pli et d'assurer la formation d'angles fermés. Comme susmentionné, l'élément fixe de butée de pliage 5 peut comprendre uniquement deux tiges verticales fixes 51 , ou encore une traverse 52 qui relie les deux extrémités libres des tiges 51 .

La troisième étape de pliage B3 de la figure 3d consiste à replier ou rabattre le sous-ensemble, formé par la farce F disposée entre les trois pans de bande de pâte P, et situé sur le troisième préhenseur 31 , sur le pan de bande de pâte qui est situé au niveau du quatrième préhenseur 41 , qui est le préhenseur d'éjection. Pour ce faire, l'actionneur rotatif 30 est alimenté, de manière à faire tourner son bras 32 et son préhenseur 31 , de la position horizontale de repos vers une position basculée ou pivotée. Le préhenseur 31 effectue ainsi une trajectoire en arc de cercle sur près de 180°, de manière à parvenir sensiblement à la verticale du préhenseur d'éjection 41 . Lors du basculement du préhenseur 31 , la bande de pâte P vient en butée contre l'élément fixe de butée de pliage 6, afin de faciliter la formation du pli et d'assurer la formation d'angles fermés. Lorsque la bande de pâte pliée avec sa farce F à l'intérieur arrive sur le préhenseur d'éjection 41 , le samossa est pour ainsi dire façonné dans son état final. Seul peut dépasser une petite languette de bande de pâte de forme triangulaire, comme on peut le voir sur la figure 3d.

La quatrième et dernière étape réalisée par le dispositif de façonnage de l'invention consiste à faire basculer le samossa hors du dispositif de façonnage, par exemple dans une trémie qui conduit à un bac de collecte. Avantageusement, lors de cette étape finale, la petite languette de bande de pâte de forme triangulaire peut être repliée ou rabattue, de manière à obtenir un samossa parfaitement triangulaire, avec des côtés droits, des angles fermés et un aspect dodu.

En se référant maintenant à la figure 4, on peut voir de manière très agrandie et en coupe un des préhenseurs de la figure 1 , qui fonctionne avec un type particulier de dépression, à savoir de Bernoulli. Une présentation générale de ce type de préhenseur (ou ventouse) a déjà été faire ci-dessus. Très grossièrement, le préhenseur de Bernoulli 1 1 utilisé dans le cadre de l'invention présente de dessus une forme générale circulaire ou de disque et en section transversale (celle de la figure 4) une forme extérieure globalement tronconique. Plus en détail, le préhenseur de Bernoulli 1 1 comprend un corps massif 1 10 définissant une paroi externe périphérique 1 14 de forme tronconique et une cavité supérieure 1 13 bordée par une plage annulaire 1 1 1 qui est pourvue de plusieurs plots ou patins d'espacement saillants 1 12. Le fond de la cavité supérieure 1 13 communique avec un embout latéral de raccordement 1 17 (qui est situé au niveau de la paroi tronconique 1 14) à travers un conduit d'alimentation d'air 1 16. Une coiffe 1 15 est montée dans la cavité supérieure 1 13, au-dessus de la sortie du conduit 1 16, de manière à dévier le flux d'air sous pression qui sort du conduit 1 16 radialement vers l'extérieur en direction de la plage annulaire 1 1 1 . Il se crée ainsi une dépression au-dessus de la coiffe 1 15, qui résulte des turbulences générées par le flux d'air dévié. Les plots d'espacement 1 12 servent à calibrer la fuite d'air sous pression au niveau de la plage annulaire 1 1 1 . C'est le principe de fonctionnement d'un préhenseur (ou ventouse) de Bernoulli.

Sur la figure 4, on voit également l'axe de rotation A1 , qui est situé à proximité et à la hauteur de la page annulaire 1 1 1 . On comprend alors aisément que le préhenseur 1 1 effectue un mouvement en arc de cercle de l'ordre de 180°, comme illustré par la flèche arrondie qui s'étend autour de l'axe A1 . La configuration tronconique de la paroi extérieure 1 14 permet le basculement du préhenseur sans venir en contact avec un quelconque organe fixe adjacent.

La figure 5 permet de mieux comprendre de quelle manière la bande de pâte P est manipulée et façonnée par des préhenseurs de Bernoulli. Au niveau de chaque préhenseur de Bernoulli, le pan de bande de pâte P est à la fois aspiré par la dépression créée au-dessus de la coiffe 1 15 et repoussé par le flux d'air sous pression au niveau de la plage annulaire 1 1 1 . Du fait de sa relative résilience ou rigidité, la bande de pâte P ne vient avantageusement ni en contact de la coiffe 1 15 ni en contact des plots d'espacement 1 12. La bande de pâte flotte alors sur les préhenseurs, tout en étant maintenue sans contrainte excessive. Chaque pan de bande de pâte peut ainsi former une cuvette au niveau de chaque coiffe 1 15. En revanche, la bande de pâte P vient en contact des éléments fixes de butée de pliage 5 et 6 qui font saillie verticalement au-dessus des préhenseurs, que ce soit avec les extrémités supérieures libres des tiges verticales 51 , 61 ou avec les traverses 52, 62. Une cuvette plus profonde peut ainsi être formée entre les deux éléments fixes de butée de pliage 5 et 6, au niveau du préhenseur 31 . La dose de farce F est déposée sur le pan de bande de pâte situé au niveau du préhenseur 21 , comme susmentionné. La farce F enrobée de pâte va donc buter sur le premier élément fixe de butée de pliage 5, afin d'éviter un ripage de la bande de pâte P et de former un pli correct. La farce enrobée va ensuite basculer sur le préhenseur suivant 31 au niveau duquel la bande de pâte forme une cuvette prononcée : elle est ainsi bien calée entre les deux éléments fixes de butée de pliage 5 et 6. Au basculement du préhenseur 31 , la farce enrobée de pâte va buter sur le second élément fixe de butée de pliage 6, afin d'éviter un ripage de la bande de pâte P et de former un pli correct. Le samossa fini (ou presque fini) va ensuite basculer sur le préhenseur suivant 41 au niveau duquel il sera éjecté.

Il faut noter que les préhenseurs de Bernoulli offrent de nombreux avantages, et notamment un maintien flottant de la bande de pâte P sur les préhenseurs et plateaux, un accompagnement contrôlé lors des phases de basculement qui s'oppose à la gravité, un positionnement précis des pans de bande de pâte qui permet de former des angles bien fermés, une éjection contrôlée et amortie du samossa fini afin de ne pas l'abimer, etc.

Grâce à l'invention, qui met en œuvre des préhenseurs à dépression, notamment de type Bernoulli, avantageusement associés à des éléments fixes de butée de pliage, on assure de manière répétitive un pliage parfait des samossas, ou similaires.