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Title:
TIRE COMPRISING CARCASS REINFORCEMENT CABLES HAVING LOW PERVIOUSNESS, AND TEXTILE THREADS ASSOCIATED WITH THE CARCASS REINFORCEMENT
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2013/092621
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a tire having a radial carcass reinforcement that consists of at least one layer of metal reinforcement layers, said tire including at least one crown reinforcement, which is in turn radially covered by a tread, said tread being joined to two beads via two sidewalls. According to the invention, the metal reinforcement elements of at least one layer of the carcass reinforcement are cables having, in the so-called perviousness test, a flow rate of less than 20 cm3/min, at least one carcass reinforcement layer is provided on the surface of at least one calendering layer of textile threads, and said at least one calendering layer of said at least one carcass reinforcement layer is an elastomeric mixture containing natural rubber or synthetic polyisoprene and a reinforcing filler imparting high cohesion thereto.

Inventors:
CAFFEAU CHARLOTTE (FR)
NOEL SEBASTIEN (FR)
RIOU ISABELLE (FR)
Application Number:
PCT/EP2012/076003
Publication Date:
June 27, 2013
Filing Date:
December 18, 2012
Export Citation:
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Assignee:
MICHELIN & CIE (FR)
MICHELIN RECH TECH (CH)
International Classes:
C08K3/36; B60C9/02; B60C9/12
Domestic Patent References:
WO2010072463A12010-07-01
WO2010072464A12010-07-01
WO2005071157A12005-08-04
WO2010012411A12010-02-04
WO2010054790A12010-05-20
WO2010054791A12010-05-20
Foreign References:
FR2940184A12010-06-25
EP0799854A11997-10-08
Other References:
BRUNAUER; EMMET; TELLER, THE JOURNAL OF THE AMERICAN CHEMICAL SOCIETY, vol. 60, February 1938 (1938-02-01), pages 309
Attorney, Agent or Firm:
LE CAM, Stéphane (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 - Pneumatique à armature de carcasse radiale, constituée d'au moins une couche d'éléments de renforcement métalliques insérés entre deux couches de calandrage de mélange élastomérique, ledit pneumatique comprenant une armature de sommet, elle-même coiffée radialement d'une bande de roulement, ladite bande de roulement étant réunie à deux bourrelets par l'intermédiaire de deux flancs, caractérisé en ce que les éléments de renforcement métalliques d'au moins une couche de l'armature de carcasse sont des câbles présentant au test dit de perméabilité un débit inférieur à 20 cmVmn, en ce qu'au moins une couche de l'armature de carcasse est pourvue de fils textiles sur la surface d'au moins une couche de calandrage et en ce que ladite au moins une couche de calandrage de ladite au moins une couche d'armature de carcasse est un mélange élastomérique à base de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 et éventuellement d'au moins un autre élastomère diénique, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique en cas de coupage étant présent à un taux majoritaire par rapport au taux de l'autre ou des autres élastomères diéniques utilisés et d'une charge renforçante constituée:

(i) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les alumino silicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de façon à recouvrir au moins partiellement leur surface de fonctions SiOH et/ou AlOH, de surface spécifique comprise entre 30 et 260 m2/g employée à un taux supérieur ou égal à 30 pce et inférieur ou égal à 70 pce,

(ii) soit par un coupage de noir de carbone de surface spécifique BET comprise entre 30 et 160 m2/g et d'une charge blanche décrite en (i), dans lequel le taux global de charge est supérieur ou égal à 30 pce et inférieur ou égal à 80 pce et le taux en pce de charge blanche est supérieur ou égal au taux de noir de carbone en pce moins 5.

2 - Pneumatique selon la revendication 1 , caractérisé en ce que les éléments de renforcement métalliques d'au moins une couche de l'armature de carcasse sont des câbles à au moins deux couches et en ce qu'au moins une couche interne est gainée d'une couche constituée d'une composition polymérique telle qu'une composition de caoutchouc non réticulable, réticulable ou réticulée, de préférence à base d'au moins un élastomère diénique.

3 - Pneumatique selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que les éléments de renforcement métalliques d'au moins une couche de l'armature de carcasse présentent au test dit de perméabilité un débit inférieur à 10 cmVmn et de préférence inférieur à 2 cmVmn

4 - Pneumatique à armature de carcasse radiale, constituée d'au moins une couche d'éléments de renforcement métalliques insérés entre deux couches de calandrage de mélange élastomérique, ledit pneumatique comprenant une armature de sommet, elle-même coiffée radialement d'une bande de roulement, ladite bande de roulement étant réunie à deux bourrelets par l'intermédiaire de deux flancs, caractérisé en ce que les éléments de renforcement métalliques d'au moins une couche de l'armature de carcasse sont des câbles à au moins deux couches, au moins une couche interne étant gainée d'une couche constituée d'une composition polymérique telle qu'une composition de caoutchouc non réticulable, réticulable ou réticulée, de préférence à base d'au moins un élastomère diénique, en ce qu'au moins une couche de l'armature de carcasse est pourvue de fils textiles sur la surface d'au moins une couche de calandrage et en ce que ladite au moins une couche de calandrage de ladite au moins une couche d'armature de carcasse est un mélange élastomérique à base de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 et éventuellement d'au moins un autre élastomère diénique, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique en cas de coupage étant présent à un taux majoritaire par rapport au taux de l'autre ou des autres élastomères diéniques utilisés et d'une charge renforçante constituée:

(i) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les alumino silicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de façon à recouvrir au moins partiellement leur surface de fonctions SiOH et/ou AlOH, de surface spécifique comprise entre 30 et 260 m2/g employée à un taux supérieur ou égal à 30 pce et inférieur ou égal à 70 pce,

(ii) soit par un coupage de noir de carbone de surface spécifique BET comprise entre 30 et 160 m2/g et d'une charge blanche décrite en (i), dans lequel le taux global de charge est supérieur ou égal à 30 pce et inférieur ou égal à 80 pce et le taux en pce de charge blanche est supérieur ou égal au taux de noir de carbone en pce moins 5.

5 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les fils textiles présentent un diamètre compris entre 0.1 et 0.5 mm.

6 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les fils textiles sont parallèles entre eux et orientés selon une direction parallèle à celle des éléments de renforcement métalliques de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse.

7 - Pneumatique selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les fils textiles sont orientés principalement selon une direction parallèle à celle des éléments de renforcement métalliques de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse et en ce que lesdits fils textiles sont ondulés autour de cette direction principale.

8 - Pneumatique selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les fils textiles sont orientés principalement selon une direction rectiligne et en ce que lesdits fils textiles forment un angle avec la direction des éléments de renforcement métalliques de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse supérieur à 10°.

9 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les éléments de renforcement métalliques d'au moins une couche de l'armature de carcasse sont des câbles métalliques à couches de construction [L+M] ou [L+M+N] utilisable comme élément de renforcement d'une armature de carcasse de pneumatique, comportant une première couche Cl à L fils de diamètre di avec L allant de 1 à 4, entourée d'au moins une couche intermédiaire C2 à M fils de diamètre d2 enroulés ensemble en hélice selon un pas p2 avec M allant de 3 à 12, ladite couche C2 étant éventuellement entourée d'une couche externe C3 de N fils de diamètre d3 enroulés ensemble en hélice selon un pas p3 avec N allant de 8 à 20, et en ce qu'une gaine constituée d'une composition de caoutchouc réticulable ou réticulée à base d'au moins un élastomère diénique, recouvre, dans la construction [L+M], ladite première couche Cl et, dans la construction [L+M+N], au moins ladite couche C2.

10 - Pneumatique selon la revendication 9, caractérisé en ce que le diamètre des fils de la première couche (Cl) est compris entre 0.10 et 0.5 mm, et en ce que le diamètre des fils des couches (C2, C3) est compris entre 0.10 et 0.5 mm. - SS II - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'armature de sommet est formée d'au moins deux couches de sommet de travail d'éléments de renforcement inextensibles, croisés d'une couche à l'autre en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 45°.

12- Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'armature de sommet comporte encore au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels.

13 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'armature de sommet est complétée radialement à l'extérieur par au moins une nappe supplémentaire, dite de protection, d'éléments de renforcement dits élastiques, orientés par rapport à la direction circonférentielle avec un angle compris entre 10° et 45° et de même sens que l'angle formé par les éléments inextensibles de la nappe de travail qui lui est radialement adjacente.

14 - Pneumatique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'armature de sommet comporte en outre une couche de triangulation formée d'éléments de renforcement métalliques faisant avec la direction circonférentielle des angles supérieurs à 60°.

Description:
PNEUMATIQUE COMPORTANT DES CABLES D'ARMATURE DE CARCASSE PRESENTANT UNE FAIBLE PERMEABILITE, ET DES FILS

TEXTILES ASSOCIES A L'ARMATURE DE CARCASSE

[0001] La présente invention concerne un pneumatique, à armature de carcasse radiale et plus particulièrement un pneumatique destiné à équiper des véhicules portant de lourdes charges et roulant à vitesse soutenue, tels que, par exemple les camions, tracteurs, remorques ou bus routiers.

[0002] D'une manière générale dans les pneumatiques de type poids-lourds, l'armature de carcasse est ancrée de part et d'autre dans la zone du bourrelet et est surmontée radialement par une armature de sommet constituée d'au moins deux couches, superposées et formées de fils ou câbles parallèles dans chaque couche et croisés d'une couche à la suivante en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 45°. Lesdites couches de travail, formant l'armature de travail, peuvent encore être recouvertes d'au moins une couche dite de protection et formée d'éléments de renforcement avantageusement métalliques et extensibles, dits élastiques. Elle peut également comprendre une couche de fils ou câbles métalliques à faible extensibilité faisant avec la direction circonférentielle un angle compris entre 45° et 90°, cette nappe, dite de triangulation, étant radialement située entre l'armature de carcasse et la première nappe de sommet dite de travail, formées de fils ou câbles parallèles présentant des angles au plus égaux à 45° en valeur absolue. La nappe de triangulation forme avec au moins ladite nappe de travail une armature triangulée, qui présente, sous les différentes contraintes qu'elle subit, peu de déformations, la nappe de triangulation ayant pour rôle essentiel de reprendre les efforts de compression transversale dont est l'objet l'ensemble des éléments de renforcement dans la zone du sommet du pneumatique. [0003] Dans le cas des pneumatiques pour véhicules "Poids-Lourds", une seule couche de protection est habituellement présente et ses éléments de protection sont, dans la plupart des cas, orientés dans la même direction et avec le même angle en valeur absolue que ceux des éléments de renforcement de la couche de travail radialement la plus à l'extérieur et donc radialement adjacente. Dans le cas de pneumatiques de Génie Civil destinés aux roulages sur sols plus ou moins accidentés, la présence de deux couches de protection est avantageuse, les éléments de renforcement étant croisés d'une couche à la suivante et les éléments de renforcement de la couche de protection radialement intérieure étant croisés avec les éléments de renforcement inextensibles de la couche de travail radialement extérieure et adjacente à ladite couche de protection radialement intérieure.

[0004] La direction circonférentielle du pneumatique, ou direction longitudinale, est la direction correspondant à la périphérie du pneumatique et définie par la direction de roulement du pneumatique.

[0005] La direction transversale ou axiale du pneumatique est parallèle à l'axe de rotation du pneumatique.

[0006] La direction radiale est une direction coupant l'axe de rotation du pneumatique et perpendiculaire à celui-ci.

[0007] L'axe de rotation du pneumatique est l'axe autour duquel il tourne en utilisation normale.

[0008] Un plan radial ou méridien est un plan qui contient l'axe de rotation du pneumatique.

[0009] Le plan médian circonférentiel, ou plan équatorial, est un plan perpendiculaire à l'axe de rotation du pneu et qui divise le pneumatique en deux moitiés.

[0010] Certains pneumatiques actuels, dits "routiers", sont destinés à rouler à grande vitesse et sur des trajets de plus en plus longs, du fait de l'amélioration du réseau routier et de la croissance du réseau autoroutier dans le monde. L'ensemble des conditions, sous lesquelles un tel pneumatique est appelé à rouler, permet sans aucun doute un accroissement du nombre de kilomètres parcourus, l'usure du pneumatique étant moindre ; par contre l'endurance de ce dernier est pénalisée. Pour autoriser un voire deux rechapages de tels pneumatiques afin d'allonger leur durée de vie, il est nécessaire de conserver une structure et notamment une armature de carcasse dont les propriétés d'endurance sont suffisantes pour supporter lesdits rechapages.

[0011] Les roulages prolongés dans des conditions particulièrement sévères des pneumatiques ainsi construits font effectivement apparaître des limites en termes d'endurance de ces pneumatiques. [0012] Les éléments de l'armature de carcasse sont notamment soumis à des contraintes de flexion et compression lors des roulages qui vont à Γ encontre de leur endurance. Les câbles qui constituent les éléments de renforcement des couches de carcasse sont en effet soumis à des contraintes importantes lors du roulage des pneumatiques, notamment à des flexions ou variations de courbure répétées induisant au niveau des fils des frottements, et donc de l'usure, ainsi que de la fatigue ; Ce phénomène est qualifié de "fatigue-fretting" .

[0013] Pour remplir leur fonction de renforcement de l'armature de carcasse du pneumatique, lesdits câbles doivent tout d'abord présenter une bonne flexibilité et une endurance élevée en flexion, ce qui implique notamment que leurs fils présentent un diamètre relativement faible, de préférence inférieur à 0,28 mm, plus préférentiellement inférieur à 0,25 mm, plus petit généralement que celui des fils utilisés dans les câbles conventionnels pour les armatures de sommet des pneumatiques.

[0014] Les câbles de l'armature de carcasse sont également sujets à des phénomènes dits de "fatigue-corrosion" dus à la nature même des câbles qui favorisent le passage voire drainent des agents corrosifs tels que l'oxygène et l'humidité. En effet, l'air ou l'eau qui pénètrent dans le pneumatique par exemple lors d'une dégradation lors d'une coupure ou plus simplement du fait de la perméabilité, même faible de la surface intérieur du pneumatique, peuvent être conduits par les canaux formés au sein des câbles du fait même de leur structure.

[0015] Tous ces phénomènes de fatigue que l'on regroupe généralement sous le terme générique de "fatigue-fretting-corrosion" sont à l'origine d'une dégénérescence progressive des propriétés mécaniques des câbles et peuvent affecter, pour les conditions de roulage les plus sévères, la durée de vie de ces derniers. [0016] Pour améliorer l'endurance de ces câbles de l'armature de carcasse, il est notamment connu d'augmenter l'épaisseur de la couche de caoutchouc qui forme la paroi interne de la cavité du pneumatique pour limiter au mieux la perméabilité de ladite couche. Cette couche est habituellement pour partie composée de butyle de façon à augmenter l'étanchéité du pneumatique. Ce type de matériau présente l'inconvénient d'augmenter le coût du pneumatique. [0017] Il est encore connu de modifier la construction desdits câbles afin notamment d'augmenter leur pénétrabilité par le caoutchouc, et ainsi limiter voire éliminer le passage des agents oxydants par les canaux formés au sein des câbles. Des pneumatiques ainsi réalisés ont mis en évidence, des problèmes d'apparition de poche d'air lors de la fabrication du pneumatique.

[0018] En effet, les différentes étapes de fabrication conduisent à la formation de poches d'air occlus. Dans le cas de pneumatiques comportant une armature de carcasse formée de câbles dont la structure forme des canaux pouvant conduire l'air, ces poches d'air disparaissent du fait de la diffusion de l'air dans les matériaux notamment au travers desdits canaux existant au sein des câbles. Dans le cas de pneumatiques comportant une armature de carcasse formée de câbles dont la structure est fortement pénétrée par le caoutchouc, ces poches d'air subsistent à l'issue des étapes de fabrication. Il apparaît uniquement un déplacement de ces poches d'air durant l'étape de cuisson du pneumatique, celles étant déplacées vers des zones où s'exerce une faible pression. Le déplacement de l'air se fait le long de l'armature de carcasse suivant des passages existant entre les éléments de renforcement, les couches de mélange caoutchouteux couvrant les éléments de renforcement formant des zones de renfoncement parallèles aux éléments de renforcement avant l'étape de cuisson du pneumatique. Ces zones de renfoncement autorisent ainsi l'air à se déplacer légèrement en fonction de la pression qui s'exerce sur les régions où se trouvent les poches d'air. La pression ou les variations de pression interviennent notamment lors de l'étape de cuisson du pneumatique ou bien durant l'étape de conformation si celle-ci existe.

[0019] L'apparition de ces poches d'air est le plus souvent rédhibitoire selon leur localisation et peuvent nécessiter la mise au rébus des pneumatiques, celles-ci pouvant devenir des zones de fragilité du pneumatique. Les coûts de fabrication deviennent alors inacceptables du simple fait des mauvais rendements en production.

[0020] Il a par ailleurs déjà été proposé des solutions consistant en la mise en place des fils textiles associés sur au moins une couche de l'armature de carcasse. De tels fils peuvent permettre de drainer l'air occlus lors de la fabrication du pneumatique et conduit ainsi à une productivité supérieure à celle évoquée précédemment et donc à des coûts de fabrication plus intéressants. De telles solutions sont par exemple décrites dans les demandes de brevet WO10/072463 et WO 10/072464. [0021] Il s'avère toutefois que, dans des conditions de roulage particulièrement sévères notamment en termes de charge et température, des pneumatiques ainsi réalisés présentent des performances en matière d'endurance moindres comparées à celles de pneumatiques ne comportant pas de tels fils textiles associés sur au moins une couche de l'armature de carcasse.

[0022] Les inventeurs se sont ainsi donnés pour mission de fournir des pneumatiques pour véhicules lourds de type "Poids-Lourds", dont les performances d'usure sont conservées pour des usages routiers et dont les performances notamment d'endurance sont améliorées notamment au regard des phénomènes de "fatigue-corrosion" ou de "fatigue- fretting-corrosion", quelles que soient les conditions de roulage et dont le coût de fabrication reste acceptable.

[0023] Ce but a été atteint selon l'invention par un pneumatique à armature de carcasse radiale, constituée d'au moins une couche d'éléments de renforcement métalliques, ledit pneumatique comprenant une armature de sommet, elle-même coiffée radialement d'une bande de roulement, ladite bande de roulement étant réunie à deux bourrelets par l'intermédiaire de deux flancs, les éléments de renforcement métalliques d'au moins une couche de l'armature de carcasse étant des câbles, avantageusement non frettés, présentant au test dit de perméabilité un débit inférieur à 20 cmVmn, au moins une couche de l'armature de carcasse étant pourvue de fils textiles sur la surface d'au moins une couche de calandrage et en ce que ladite au moins une couche de calandrage de ladite au moins une couche d'armature de carcasse est un mélange élastomérique à base de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 et éventuellement d'au moins un autre élastomère diénique, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique en cas de coupage étant présent à un taux majoritaire par rapport au taux de l'autre ou des autres élastomères diéniques utilisés et d'une charge renforçante constituée:

(i) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les alumino silicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de façon à recouvrir au moins partiellement leur surface de fonctions SiOH et/ou AlOH, de surface spécifique comprise entre 30 et 260 m 2 /g employée à un taux supérieur ou égal à 30 pce et inférieur ou égal à 70 pce,

(ii) soit par un coupage de noir de carbone de surface spécifique BET comprise entre 30 et 160 m 2 /g et d'une charge blanche décrite en (i), dans lequel le taux global de charge est supérieur ou égal à 30 pce et inférieur ou égal à 80 pce et le taux en pce de charge blanche est supérieur ou égal au taux de noir de carbone en pce moins 5.

[0024] La mesure de surface spécifique BET est effectuée selon la méthode de BRUNAUER, EMMET et TELLER décrite dans "The Journal of the American Chemical Society", vol. 60, page 309, février 1938, correspondant à la norme NFT 45007 de novembre 1987.

[0025] Dans le cas d'utilisation de charge claire ou charge blanche, il est nécessaire d'utiliser un agent de couplage et/ou de recouvrement choisi parmi les agents connus de l'homme de l'art. Comme exemples d'agents de couplage préférentiel, on peut citer les alcoxysilanes sulfurés du type polysulfure de bis-(3-trialcoxysilylpropyle), et parmi ceux-ci notamment le tétrasulfure de bis-(3-triéthoxysilylpropyle) commercialisé par la Société DEGUSSA sous les dénominations Si69 pour le produit liquide pur et X50S pour le produit solide (coupage 50/50 en poids avec du noir N330). Comme exemples d'agents de recouvrement on peut citer un alcool gras, un alkylalcoxysilane tel qu'un hexadécyltriméthoxy ou triéthoxysilane respectivement commercialisés par la Société DEGUSSA sous les dénominations Sil l6 et Si216, la diphénylguanidine (DPG), un polyéthylène glycol (PEG), une huile silicone éventuellement modifié au moyen des fonctions OH ou alcoxy. L'agent de recouvrement et/ou de couplage est utilisé dans un rapport pondéral par rapport à la charge > à 1/100 et≤ à 20/100, et préférentiellement compris entre 2/100 et 15/100 lorsque la charge claire représente la totalité de la charge renforçante et compris entre 1/100 et 20/100 lorsque la charge renforçante est constituée par un coupage de noir de carbone et de charge claire.

[0026] Comme autres exemples de charges renforçantes ayant la morphologie et les fonctions de surface SiOH et/ou AlOH des matières de type silice et/ou alumine précédemment décrites et pouvant être utilisées selon l'invention en remplacement partiel ou total de celles-ci, on peut citer les noirs de carbone modifiés soit au cours de la synthèse par addition à l'huile d'alimentation du four d'un composé du silicium et/ou d'aluminium soit après la synthèse en ajoutant, à une suspension aqueuse de noir de carbone dans une solution de silicate et/ou d'aluminate de sodium, un acide de façon à recouvrir au moins partiellement la surface du noir de carbone de fonctions SiOH et/ou AlOH. Comme exemples non limitatifs de ce type de charges carbonées avec en surface des fonctions SiOH et/ou AlOH, on peut citer les charges type CSDP décrites dans la Conférence N° 24 du Meeting ACS, Rubber Division, Anaheim, Californie, 6-9 mai 1997 ainsi que celles de la demande de brevet EP-A-0 799 854.

[0027] Lorsqu'une charge claire est utilisée comme seule charge renforçante, les propriétés d'hystérèse et de cohésion sont obtenues en utilisant une silice précipitée ou pyrogénée, ou bien une alumine précipitée ou bien encore un alumino silicate de surface spécifique BET comprise entre 30 et 260 m 2 /g. Comme exemples non limitatifs de ce type de charge, on peut citer les silices KS404 de la Société Akzo, Ultrasil VN2 ou VN3 et BV3370GR de la Société Degussa, Zeopol 8745 de la Société Huber, Zeosil 175MP ou Zeosil 1165MP de la société Rhodia, HI-SIL 2000 de la Société PPG etc..

[0028] Parmi les élastomères diéniques pouvant être utilisés en coupage avec le caoutchouc naturel ou un polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4, on peut citer un polybutadiène (BR) de préférence à majorité d'enchaînements cis-1,4, un copolymère styrène-butadiène (SBR) solution ou émulsion, un copolymère butadiène- isoprène (BIR) ou bien encore un terpolymère styrène-butadiène-isoprène (SBIR). Ces élastomères peuvent être des élastomères modifiés en cours de polymérisation ou après polymérisation au moyen d'agents de ramification comme un divinylbenzène ou d'agents d'étoilage tels que des carbonates, des halogénoétains, des halogénosiliciums ou bien encore au moyen d'agents de fonctionnalisation conduisant à un greffage sur la chaîne ou en bout de chaîne de fonctions oxygénées carbonyle, carboxyle ou bien d'une fonction aminé comme par exemple par action de la diméthyl ou de la diéthylamino benzophénone. Dans le cas de coupages de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 avec un ou plusieurs des élastomères diéniques, mentionnés ci-dessus, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique est utilisé de préférence à un taux majoritaire et plus préférentiellement à un taux supérieur à 70 pce. [0029] Les compositions conformes à l'invention peuvent réticuler sous l'action du soufre, des peroxydes ou de bismaléïmides avec ou sans soufre. Elles peuvent également contenir les autres constituants habituellement utilisés dans les mélanges de caoutchouc, comme des plastifiants, des pigments, des antioxydants, des agents de mise en œuvre tels que des résines formo-phénol (par exemple résine OPF époxy), des accélérateurs de réticulation tels que les dérivés du benzothiazole (par exemples TBBS, CBS, DCBS), la diphénylguanidine, l'hexaméthylène tétramine, des retardateurs de vulcanisation (CTP), etc.

[0030] Les compositions conformes à l'invention peuvent être préparées selon des procédés connus de travail thermomécanique des constituants en une ou plusieurs étapes. On peut par exemple les obtenir par un travail thermomécanique en une étape dans un mélangeur interne qui dure de 3 à 7 minutes avec une vitesse de rotation des palettes de 50 tours par minute ou en deux étapes dans un mélangeur interne qui durent respectivement 3 à 5 minutes et 2 à 4 minutes suivies d'une étape de finition effectuée à environ 80°C pendant laquelle sont incorporés le soufre et l'accélérateur, dans le cas d'une composition réticulée au soufre.

[0031] Ladite au moins une couche de calandrage d'une couche d'armature de carcasse ainsi définie selon l'invention présente des propriétés de cohésion supérieures à celles des mélanges habituellement utilisés pour réaliser ces couches de calandrage.

[0032] Au sens de l'invention, un mélange caoutchouteux cohésif est un mélange caoutchouteux notamment robuste à la fissuration. La cohésion d'un mélange est ainsi évaluée par un test de fissuration en fatigue réalisé sur une éprouvette « PS » (pure shear). Il consiste à déterminer, après entaillage de l'éprouvette, la vitesse de propagation de fissure « Vp » (nm/cycle) en fonction du taux de restitution d'énergie « E » (J/m 2 ). Le domaine expérimental couvert par la mesure est compris dans la plage -20°C et +150°C en température, avec une atmosphère d'air ou d'azote. La sollicitation de l'éprouvette est un déplacement dynamique imposé d'amplitude comprise entre 0.1mm et 10mm sous forme de sollicitation de type impulsionnel (signal « haversine » tangent) avec un temps de repos égal à la durée de l'impulsion ; la fréquence du signal est de l'ordre de 10Hz en moyenne.

[0033] La mesure comprend 3 parties : • Une accommodation de l'éprouvette « PS », de 1000 cycles à 27% de déformation.

• une caractérisation énergétique pour déterminer la loi « E » = f (déformation). Le taux de restitution d'énergie « E » est égal à W0*h0, avec W0 = énergie fournie au matériau par cycle et par unité de volume et hO = hauteur initiale de l'éprouvette. L'exploitation des acquisitions « force / déplacement » donne ainsi la relation entre « E » et l'amplitude de la sollicitation.

• La mesure de fissuration, après entaillage de l'éprouvette « PS ». Les informations recueillies conduisent à déterminer la vitesse de propagation de la fissure « Vp » en fonction du niveau de sollicitation imposé « E ».

[0034] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, les fils textiles présentent un diamètre compris entre 0.1 et 0.5 mm.

[0035] La mesure du diamètre des fils textiles est réalisée sur un micromètre laser commercialisée sous le nom laser Z-Mike, série 1200. La mesure est effectuée avec une prétension appliquée sur le fil et calculée sur la base de 0.5 cN/Tex.

[0036] Les fils textiles sont avantageusement des fils qui ne confèrent aucune ou quasiment aucune propriété mécanique au pneumatique, tels que des fils de coton. Les fils textiles présentent avantageusement des propriétés drainantes de l'air. En outre, l'augmentation de la masse globale du pneumatique du fait de la présence de ces fils textiles est tout à fait négligeable.

[0037] Avantageusement encore, les directions principales des fils textiles sont parallèles entre elles.

[0038] Les fils textiles sont avantageusement mis en place sur la surface axialement extérieure dans les flancs de l'armature de carcasse. Dans le cas d'un pneumatique comportant des tringles autour desquelles l'armature de carcasse forme un retournement, les fils textiles sont avantageusement mis en place sur la surface qui vient au contact de la tringle. Ce positionnement est particulièrement avantageux pour assurer une évacuation complète des poches d'air qui se forment lors de la fabrication du pneumatique, celles-ci apparaissant essentiellement sur la surface axialement et/ou radialement extérieure de l'armature de carcasse lors de la fabrication.

[0039] Des fils textiles peuvent encore être mis en place sur les deux faces d'une couche d'armature de carcasse. Selon l'invention, les deux couches de calandrage sont alors avantageusement réalisées avec un mélange élastomérique tel que décrit ci-dessus, c'est-à- dire à base de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 et éventuellement d'au moins un autre élastomère diénique, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique en cas de coupage étant présent à un taux majoritaire par rapport au taux de l'autre ou des autres élastomères diéniques utilisés et d'une charge renforçante constituée:

(i) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les alumino silicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de façon à recouvrir au moins partiellement leur surface de fonctions SiOH et/ou AlOH, de surface spécifique comprise entre 30 et 260 m 2 /g employée à un taux supérieur ou égal à 30 pce et inférieur ou égal à 70 pce,

(ii) soit par un coupage de noir de carbone de surface spécifique BET comprise entre 30 et 160 m 2 /g et d'une charge blanche décrite en (i), dans lequel le taux global de charge est supérieur ou égal à 30 pce et inférieur ou égal à 80 pce et le taux en pce de charge blanche est supérieur ou égal au taux de noir de carbone en pce moins 5.

[0040] Dans le cas d'une armature de carcasse comportant plusieurs couches d'éléments de renforcement, chacune desdites couches peut comporter des fils textiles sur au moins une face. Avantageusement encore, chacune des couches de calandrages est alors réalisée avec un mélange élastomérique tel que décrit ci-dessus.

[0041] Le test dit de perméabilité permet de déterminer la perméabilité longitudinale à l'air des câbles testés, par mesure du volume d'air traversant une éprouvette sous pression constante pendant un temps donné. Le principe d'un tel test, bien connu de l'homme du métier, est de démontrer l'efficacité du traitement d'un câble pour le rendre imperméable à l'air ; il a été décrit par exemple dans la norme ASTM D2692-98.

[0042] Le test est réalisé sur des câbles extraits directement, par décorticage, des nappes de caoutchouc vulcanisées qu'ils renforcent, donc pénétrés par le caoutchouc cuit.

[0043] Le test est réalisé sur 2 cm de longueur de câble, enrobé donc par sa composition de caoutchouc (ou gomme d'enrobage) environnante à l'état cuit, de la manière suivante : on envoie de l'air à l'entrée du câble, sous une pression de 1 bar, et on mesure le volume d'air à la sortie, à l'aide d'un débitmètre (calibré par exemple de 0 à 500 cm 3 /min). Pendant la mesure, l'échantillon de câble est bloqué dans un joint étanche comprimé (par exemple un joint en mousse dense ou en caoutchouc) de telle manière que seule la quantité d'air traversant le câble d'une extrémité à l'autre, selon son axe longitudinal, est prise en compte par la mesure ; l'étanchéité du joint étanche lui-même est contrôlée préalablement à l'aide d'une éprouvette de caoutchouc pleine, c'est-à-dire sans câble.

[0044] Le débit d'air moyen mesuré (moyenne sur 10 éprouvettes) est d'autant plus faible que l'imperméabilité longitudinale du câble est élevée. La mesure étant faite avec une précision de ± 0,2 cm 3 /min, les valeurs mesurées inférieures ou égales à 0,2 cm 3 /min sont considérées comme nulles ; elles correspondent à un câble qui peut être qualifié d'étanche (totalement étanche) à l'air selon son axe (i.e., dans sa direction longitudinale).

[0045] Ce test de perméabilité constitue un moyen simple de mesure indirecte du taux de pénétration du câble par une composition de caoutchouc. Le débit mesuré est d'autant plus faible que le taux de pénétration du câble par le caoutchouc est élevé.

[0046] Le taux de pénétration d'un câble peut encore être estimé selon la méthode décrite ci-après. Dans le cas d'un câble à couches, la méthode consiste dans un premier temps à éliminer la couche extérieure sur un échantillon d'une longueur comprise entre 2 et 4 cm pour ensuite mesurer selon une direction longitudinale et selon un axe donné la somme des longueurs de mélange caoutchouteux rapporté sur la longueur de l'échantillon. Ces mesures de longueurs de mélange caoutchouteux excluent les espaces non pénétrés sur cet axe longitudinal. Ces mesures sont répétées sur trois axes longitudinaux répartis sur la périphérie de l'échantillon et répétées sur cinq échantillons de câbles. [0047] Lorsque le câble comporte plusieurs couches, la première étape d'élimination est répétée avec la couche nouvellement extérieure et les mesures de longueurs de mélange caoutchouteux selon des axes longitudinaux.

[0048] Une moyenne de touts les rapports de longueurs de mélange caoutchouteux sur les longueurs des échantillons ainsi déterminés est ensuite effectuée pour définir le taux de pénétration du câble.

[0049] Les inventeurs ont su mettre en évidence qu'un pneumatique ainsi réalisé selon l'invention conduit à des améliorations en termes de compromis endurance et coûts de fabrication très intéressants. En effet, les câbles de l'armature de carcasse présentant au test dit de perméabilité un débit inférieur à 20 cmVmn permettent de limiter les risques liés à la corrosion. En outre, la présence des fils textiles associés à au moins une couche de calandrage d'au moins une couche d'armature de carcasse permettent de drainer l'air occlus lors de la fabrication du pneumatique et donc conduit à une productivité supérieure à celle évoquée précédemment et donc à des coûts plus intéressants. [0050] Les inventeurs ont encore su mettre en évidence que la présence des fils textiles peut conduire à des apparitions de fissuration de mélanges caoutchouteux au contact des fils textiles dans certaines conditions de roulage. Les inventeurs pensent interpréter ces apparitions de fissuration par la présence des fils textiles qui peuvent créer des poches d'air et/ou d'humidité pouvant se localiser dans des zones favorisant l'oxydation des mélanges notamment du fait des déformations excessives subies par le pneumatique dans des conditions de roulage particulièrement sévères. Il est apparu que la présence de couches de calandrage conformes à l'invention et donc présentant notamment des propriétés de cohésion supérieures aux mélanges habituellement utilisés pour réaliser ces couches de calandrage permet de limiter l'apparition et/ou la propagation de fissures dans d'autres mélanges caoutchouteux au contact des fils textiles dans les conditions de roulage particulièrement sévères évoquées précédemment.

[0051] Selon un premier mode de réalisation de l'invention, les fils textiles sont parallèles entre eux et orientés selon une direction parallèle à celle des éléments de renforcement métalliques de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse. [0052] De préférence encore selon ce premier mode de réalisation de l'invention, le rapport du pas entre deux fils textiles sur le pas entre les éléments de renforcement de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse est supérieur à 10.

[0053] Le pas entre deux fils textiles est mesuré selon une direction perpendiculaire à la direction desdits fils textiles. Le pas entre les éléments de renforcement de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse est mesuré selon une direction perpendiculaire à la direction desdits éléments de renforcement de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse.

[0054] Selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, les fils textiles sont orientés principalement selon une direction parallèle à celle des éléments de renforcement métalliques de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse et sont ondulés autour de cette direction principale.

[0055] Les inventeurs ont su mettre en évidence que l'ondulation des fils textiles peut permettre d'optimiser, notamment par rapport à des fils rectilignes, la probabilité pour l'air occlus de rencontrer un « drain » soit dès la formation d'une poche d'air, soit lors d'un déplacement de ladite poche d'air selon une direction parallèle aux éléments de renforcement de la couche d'armature de carcasse durant les étapes de fabrication du pneumatique comme il l'a été évoqué précédemment.

[0056] Avantageusement selon ce deuxième mode de réalisation de l'invention, les ondulations des fils textiles sont en phase les unes avec les autres.

[0057] Selon ce deuxième mode de réalisation de l'invention, le rapport du pas entre deux fils textiles sur l'amplitude d'ondulation est avantageusement compris entre 0.5 et 1. Un tel rapport permet d'optimiser la zone occupée par les fils textiles sur la couche d'armature de carcasse selon la direction perpendiculaire à la direction principale de pose desdits fils et donc perpendiculaire à la direction des éléments de renforcement de la couche d'armature de carcasse. Une telle occupation de ladite zone permet d'assurer le drainage de l'air sur la totalité de la surface de la couche d'armature de carcasse. [0058] Le pas entre deux fils textiles est mesuré selon une direction perpendiculaire à la direction principale desdits fils textiles et donc perpendiculaire à la direction des éléments de renforcement de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse.

[0059] De préférence encore selon ce deuxième mode de réalisation de l'invention, le rapport du pas entre deux fils textiles sur le pas entre les éléments de renforcement de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse est supérieur à 10. De même que précédemment, l'augmentation du nombre de fils textiles par rapport au nombre d'éléments de renforcement de la couche d'armature de carcasse permet d'assurer un meilleur drainage pour un coût modéré. La pose des fils textiles ayant un coût le nombre de fils posés doit rester limité.

[0060] De préférence encore, le rapport de la période d'ondulation sur l'amplitude d'ondulation est compris entre 5 et 20. Un tel rapport conduit à une ondulation des fils textiles qui va notamment permettre d'éviter les risques de casse des fils textiles durant les différentes phases de fabrication du pneumatique du fait des contraintes imposées. La valeur de 20 garantit un drainage satisfaisant, des périodes trop importantes pouvant conduire à un risque de ne pas présenter de drain (fil textile) dans une zone ou l'air occlus est présent ou même se déplace.

[0061] Avantageusement encore, le pas entre les fils textiles est constant et l'amplitude et la période d'ondulation sont constantes. [0062] Selon un troisième mode de réalisation de l'invention, les fils textiles sont orientés principalement selon une direction rectilignes et lesdits fils textiles forment un angle avec la direction des éléments de renforcement métalliques de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse supérieur à 10°, et de préférence supérieur à 25°.

[0063] Selon ce troisième mode de réalisation de l'invention, l'angle formé par lesdits fils textiles avec la direction des éléments de renforcement métalliques de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse est avantageusement supérieur à 45° et de préférence encore supérieur à 65°. Des angles inférieurs à ces valeurs nécessitent un nombre plus important de fils textiles pour assurer une évacuation optimum des poches d'air occlus. En effet, des angles supérieurs à ces valeurs sont plus adaptés avec un nombre de fils inférieur et donc un pas entre les fils plus grands pour assurer une évacuation optimale des poches d'air occlus. L'optimum en termes de nombre de fils correspond à un angle formé par lesdits fils textiles avec la direction des éléments de renforcement métalliques de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse égal à 90°. Toutefois les contraintes de fabrication peuvent imposer des angles inférieurs pour assurer une productivité satisfaisante en considérant que les fils textiles sont avantageusement mis en place lors de la fabrication de la couche d'armature de carcasse. Au cas par cas, l'homme du métier déterminera le meilleur compromis entre le nombre de fils textiles nécessaires et l'angle de pose de ceux-ci.

[0064] De préférence encore, le rapport du pas entre deux fils textiles selon ce troisième mode de réalisation de l'invention, mesuré selon une direction parallèle à la direction des éléments de renforcement de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse, sur le pas entre les éléments de renforcement de ladite au moins une couche de l'armature de carcasse est supérieur à 10. De même qu'évoqué précédemment l'augmentation du nombre de fils textiles par rapport au nombre d'éléments de renforcement de la couche d'armature de carcasse permet d'assurer un meilleur drainage pour un coût modéré. La pose des fils textiles ayant un coût le nombre de fils posés doit toutefois rester limité.

[0065] De préférence encore selon ce troisième mode de réalisation de l'invention, au moins une couche de l'armature de carcasse est pourvue sur au moins une face d'au moins deux couches de fils textiles d'orientation rectilignes, lesdits fils textiles étant croisés d'une couche à la suivante. Un tel arrangement de fils textiles peut autoriser un drainage des poches d'air occlus plus sûr pour un nombre de fils donnés et donc avec des arrangements de fils présentant des pas entre les fils plus importants.

[0066] Les inventeurs ont encore su mettre en évidence que l'efficacité des fils textiles pour évacuer l'air occlus lors de la fabrication du pneumatique réside notamment dans le fait que ces fils sont posés nus, c'est-à-dire non enrobés d'un mélange polymérique tel que du caoutchouc, et qu'ils peuvent ainsi capter l'air et/ou l'humidité sur toute leur longueur pour ensuite le et/ou la drainer. En effet, des fils ou bien des tissus textiles enrobés de caoutchouc ou bien une nappe de caoutchouc comportant des fils textiles ou un tissu textile n'auraient absolument pas le même effet, seules les extrémités des fils textiles pouvant être au contact des poches d'air occlus. La présence d'une poche d'air sur une zone d'un fil textile enrobé de caoutchouc ne pourrait pas être drainée. De façon à ne pas conserver de poches d'air occlus après la fabrication du pneumatique, le drainage de ces poches d'air doit pouvoir s'effectuer très rapidement, notamment durant l'étape de vulcanisation. Des fils textiles enrobés de caoutchouc ne peuvent pas assurer une telle fonction, la présence d'une matière polymérique freinant la diffusion de l'air et/ou de l'humidité.

[0067] Par contre, après vulcanisation, les fils textiles selon l'invention sont alors noyés dans la masse caoutchouteuse du pneumatique. Ils conservent une efficacité pour le drainage de traces d'air et/ou d'humidité pouvant provenir par exemple de lésions accidentelles en surface du pneumatique ou bien de l'air sous pression au sein de la cavité. Les quantités à drainer sont alors beaucoup plus faibles et le drainage s'effectue sur des durées beaucoup plus longues, ces traces d'air et/ou d'humidité apparaissant lentement par des phénomènes de diffusion au travers des masses caoutchouteuses.

[0068] Selon une variante avantageuse de l'invention, les éléments de renforcement métalliques d'au moins une couche de l'armature de carcasse sont des câbles à au moins deux couches, au moins une couche interne étant gainée d'une couche constituée d'une composition polymérique telle qu'une composition de caoutchouc non réticulable, réticulable ou réticulée, de préférence à base d'au moins un élastomère diénique.

[0069] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, les câbles de l'armature de carcasse présentent au test dit de perméabilité un débit inférieur à 10 cmVmn et de préférence encore inférieur à 2 cmVmn.

[0070] L'invention propose encore un pneumatique à armature de carcasse radiale, constituée d'au moins une couche d'éléments de renforcement, ledit pneumatique comprenant une armature de sommet, elle-même coiffée radialement d'une bande de roulement, ladite bande de roulement étant réunie à deux bourrelets par l'intermédiaire de deux flancs, les éléments de renforcement métalliques d'au moins une couche de l'armature de carcasse étant des câbles, avantageusement non frettés, à au moins deux couches, au moins une couche interne étant gainée d'une couche constituée d'une composition polymérique telle qu'une composition de caoutchouc non réticulable, réticulable ou réticulée, de préférence à base d'au moins un élastomère diénique et au moins une couche de l'armature de carcasse étant pourvue de fils textiles sur la surface d'au moins une couche de calandrage et en ce que ladite au moins une couche de calandrage de ladite au moins une couche d'armature de carcasse est un mélange élastomérique à base de caoutchouc naturel ou de polyisoprène synthétique à majorité d'enchaînements cis-1,4 et éventuellement d'au moins un autre élastomère diénique, le caoutchouc naturel ou le polyisoprène synthétique en cas de coupage étant présent à un taux majoritaire par rapport au taux de l'autre ou des autres élastomères diéniques utilisés et d'une charge renforçante constituée:

(i) soit par une charge blanche de type silice et/ou alumine comportant des fonctions de surface SiOH et/ou AlOH choisie dans le groupe formé par les silices précipitées ou pyrogénées, les alumines ou les alumino silicates ou bien encore les noirs de carbone modifiés en cours ou après la synthèse de façon à recouvrir au moins partiellement leur surface de fonctions SiOH et/ou AlOH, de surface spécifique comprise entre 30 et 260 m 2 /g employée à un taux supérieur ou égal à 30 pce et inférieur ou égal à 70 pce,

(ii) soit par un coupage de noir de carbone de surface spécifique BET comprise entre 30 et 160 m 2 /g et une charge blanche décrite en (i), dans lequel le taux global de charge est supérieur ou égal à 30 pce et inférieur ou égal à 80 pce et le taux en pce de charge blanche est supérieur ou égal au taux de noir de carbone en pce moins 5.

[0071] Au sens de l'invention, des câbles, à au moins deux couches, au moins une couche interne étant gainée d'une couche constituée d'une composition polymérique présentent au test dit de perméabilité un débit inférieur à 20 cm3/mn et avantageusement inférieur à 2 cm3/mn.

[0072] Par l'expression "composition à base d'au moins un élastomère diénique", on entend de manière connue que la composition comprend à titre majoritaire (i.e. selon une fraction massique supérieure à 50%) ce ou ces élastomères diéniques.

[0073] On notera que la gaine selon l'invention s'étend d'une manière continue autour de la couche qu'elle recouvre (c'est-à-dire que cette gaine est continue dans la direction "orthoradiale" du câble qui est perpendiculaire à son rayon), de manière à former un manchon continu de section transversale qui est avantageusement pratiquement circulaire. [0074] On notera également que la composition de caoutchouc de cette gaine peut être réticulable ou réticulée, c'est-à-dire qu'elle comprend par définition un système de réticulation adapté pour permettre la réticulation de la composition lors de sa cuisson (i.e., son durcissement et non sa fusion) ; ainsi, cette composition de caoutchouc peut être qualifiée d'infusible, du fait qu'elle ne peut pas être fondue par chauffage à quelque température que ce soit.

[0075] Par élastomère ou caoutchouc "diénique", on entend de manière connue un élastomère issu au moins en partie (i.e. un homopolymère ou un copolymère) de monomères diènes (monomères porteurs de deux doubles liaisons carbone-carbone, conjuguées ou non).

[0076] De préférence, le système de réticulation de la gaine de caoutchouc est un système dit de vulcanisation, c'est-à-dire à base de soufre (ou d'un agent donneur de soufre) et d'un accélérateur primaire de vulcanisation. A ce système de vulcanisation de base peuvent s'ajouter divers accélérateurs secondaires ou activateurs de vulcanisation connus. [0077] La composition de caoutchouc de la gaine selon l'invention peut comprendre, outre ledit système de réticulation, tous les ingrédients habituels utilisables dans les compositions de caoutchouc pour pneumatiques, tels que des charges renforçantes à base de noir de carbone et/ou d'une charge inorganique renforçante telle que silice, des agents anti-vieillissement, par exemple des antioxydants, des huiles d'extension, des plastifiants ou des agents facilitant la mise en œuvre des compositions à l'état cru, des accepteurs et donneurs de méthylène, des résines, des bismaléimides, des systèmes promoteurs d'adhésion connus du type "RFS" (résorcinol-formaldéhyde-silice) ou sels métalliques, notamment des sels de cobalt.

[0078] A titre préférentiel, la composition de cette gaine est choisie identique à la composition utilisée pour la matrice de caoutchouc que les câbles selon l'invention sont destinés à renforcer. Ainsi, il n'y a aucun problème d'incompatibilité éventuelle entre les matériaux respectifs de la gaine et de la matrice de caoutchouc.

[0079] Selon une variante de l'invention, les éléments de renforcement métalliques d'au moins une couche de l'armature de carcasse sont des câbles métalliques à couches de construction [L+M] ou [L+M+N] utilisable comme élément de renforcement d'une armature de carcasse de pneumatique, comportant une première couche Cl à L fils de diamètre di avec L allant de 1 à 4, entourée d'au moins une couche intermédiaire C2 à M fils de diamètre d 2 enroulés ensemble en hélice selon un pas p 2 avec M allant de 3 à 12, ladite couche C2 étant éventuellement entourée d'une couche externe C3 de N fils de diamètre d 3 enroulés ensemble en hélice selon un pas p 3 avec N allant de 8 à 20, une gaine constituée d'une composition de caoutchouc non réticulable, réticulable ou réticulée à base d'au moins un élastomère diénique, recouvrant, dans la construction [L+M], ladite première couche Cl et, dans la construction [L+M+N], au moins ladite couche C2. [0080] De préférence, le diamètre des fils de la première couche de la couche interne (Cl) est compris entre 0.10 et 0.5 mm et le diamètre des fils des couches externes (C2, C3) est compris entre 0.10 et 0.5 mm.

[0081] De préférence encore, le pas d'hélice d'enroulement desdits fils de la couche externe (C3) est compris entre 8 et 25 mm. [0082] Au sens de l'invention, le pas d'hélice représente la longueur, mesurée parallèlement à l'axe du câble, au bout de laquelle un fil ayant ce pas effectue un tour complet autour de l'axe du câble ; ainsi, si l'on sectionne l'axe par deux plans perpendiculaires audit axe et séparés par une longueur égale au pas d'un fil d'une couche constitutive du câble, l'axe de ce fil a dans ces deux plans la même position sur les deux cercles correspondant à la couche du fil considéré.

[0083] Avantageusement, le câble présente l'une, et plus préférentiellement encore l'ensemble des caractéristiques suivantes qui est vérifïé(e) :

- la couche C3 est une couche saturée, c'est-à-dire qu'il n'existe pas suffisamment de place dans cette couche pour y ajouter au moins un (N+l)ème fil de diamètre d 3 , N représentant alors le nombre maximal de fils enroulables en une couche autour de la couche C2 ;

- la gaine de caoutchouc recouvre en outre la couche interne Cl et/ou sépare les fils deux à deux adjacents de la couche intermédiaire C2 ; - la gaine de caoutchouc recouvre pratiquement la demi-circonférence radialement intérieure de chaque fil de la couche C3, de telle sorte qu'elle sépare les fils deux à deux adjacents de cette couche C3.

[0084] De préférence, la gaine de caoutchouc présente une épaisseur moyenne allant de 0,010 mm à 0,040 mm.

[0085] D'une manière générale, l'invention peut être mise en œuvre, pour former les câbles de l'armature de carcasse ci-dessus décrits, avec tout type de fils métalliques, notamment en acier, par exemple des fils en acier au carbone et/ou des fils en acier inoxydable. On utilise de préférence un acier au carbone, mais il est bien entendu possible d'utiliser d'autres aciers ou d'autres alliages.

[0086] Lorsqu'un acier au carbone est utilisé, sa teneur en carbone (% en poids d'acier) est de préférence comprise entre 0,1% et 1,2%, plus préférentiellement de 0,4% à 1,0% ; ces teneurs représentent un bon compromis entre les propriétés mécaniques requises pour le pneumatique et la faisabilité du fil. Il est à noter qu'une teneur en carbone comprise entre 0,5%) et 0,6%) rend de tels aciers finalement moins coûteux car plus faciles à tréfiler. Un autre mode avantageux de réalisation de l'invention peut consister aussi, selon les applications visées, à utiliser des aciers à faible teneur en carbone, comprise par exemple entre 0,2%> et 0,5%>, en raison notamment d'un coût plus bas et d'une plus grande facilité de tréfilage. [0087] Le câble selon l'invention pourra être obtenu selon différentes techniques connues de l'homme du métier, par exemple en deux étapes, tout d'abord par gainage via une tête d'extrusion de l'âme ou structure intermédiaire L+M (couches C1+C2), étape suivie dans un deuxième temps d'une opération finale de câblage ou retordage des N fils restants (couche C3) autour de la couche C2 ainsi gainée. Le problème de collant à l'état cru posé par la gaine de caoutchouc, lors des opérations intermédiaires éventuelles de bobinage et débobinage pourra être résolu de manière connue par l'homme du métier, par exemple par l'emploi d'un film intercalaire en matière plastique.

[0088] De tels câbles d'au moins une couche de sommet de travail sont par exemple choisis parmi les câbles décrits dans les demandes de brevet WO 2005/071157, WO 2010/012411, WO 2010/054790 et WO 2010/054791. [0089] Selon une variante de réalisation de l'invention, l'armature de sommet du pneumatique est formée d'au moins deux couches de sommet de travail d'éléments de renforcement inextensibles, croisés d'une couche à l'autre en faisant avec la direction circonférentielle des angles compris entre 10° et 45°. [0090] Selon d'autres variantes de réalisation de l'invention, l'armature de sommet comporte encore au moins une couche d'éléments de renforcement circonférentiels.

[0091] Une réalisation préférée de l'invention prévoit encore que l'armature de sommet est complétée radialement à l'extérieur par au moins une couche supplémentaire, dite de protection, d'éléments de renforcement dits élastiques, orientés par rapport à la direction circonférentielle avec un angle compris entre 10° et 45° et de même sens que l'angle formé par les éléments inextensibles de la couche de travail qui lui est radialement adjacente.

[0092] La couche de protection peut avoir une largeur axiale inférieure à la largeur axiale de la couche de travail la moins large. Ladite couche de protection peut aussi avoir une largeur axiale supérieure à la largeur axiale de la couche de travail la moins large, telle qu'elle recouvre les bords de la couche de travail la moins large et, dans le cas de la couche radialement supérieure comme étant le moins large, telle qu'elle soit couplée, dans le prolongement axial de l'armature additionnelle, avec la couche de sommet de travail la plus large sur une largeur axiale, pour être ensuite, axialement à l'extérieur, découplée de ladite couche de travail la plus large par des profilés d'épaisseur au moins égale à 2 mm. La couche de protection formée d'éléments de renforcement élastiques peut, dans le cas cité ci- dessus, être d'une part éventuellement découplée des bords de ladite couche de travail la moins large par des profilés d'épaisseur sensiblement moindre que l'épaisseur des profilés séparant les bords des deux couches de travail, et avoir d'autre part une largeur axiale inférieure ou supérieure à la largeur axiale de la couche de sommet la plus large.

[0093] Selon l'un quelconque des modes de réalisation de l'invention évoqué précédemment, l'armature de sommet peut encore être complétée, radialement à l'intérieur entre l'armature de carcasse et la couche de travail radialement intérieure la plus proche de ladite armature de carcasse, par une couche de triangulation d'éléments de renforcement inextensibles métalliques en acier faisant, avec la direction circonférentielle, un angle supérieur à 60° et de même sens que celui de l'angle formé par les éléments de renforcement de la couche radialement la plus proche de l'armature de carcasse.

[0094] D'autres détails et caractéristiques avantageux de l'invention ressortiront ci- après de la description des exemples de réalisation de l'invention en référence aux figures 1 à 7 qui représentent : figure 1 , une vue méridienne d'un schéma d'un pneumatique selon l'invention, figure 2, une représentation schématique semi-écorchée d'une couche d'armature de carcasse du pneumatique de la figure 1 selon un premier mode de réalisation de l'invention, - figure 3, une représentation schématique semi-écorchée d'une couche d'armature de carcasse du pneumatique de la figure 1 selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, figure 4, une représentation schématique semi-écorchée d'une couche d'armature de carcasse du pneumatique de la figure 1 selon un troisième mode de réalisation de l'invention, figure 5, une représentation schématique d'une vue en coupe d'un câble d'armature de carcasse du pneumatique de la figure 1 , figure 6, une représentation schématique d'une vue en coupe d'un premier autre exemple de câble d'armature de carcasse selon l'invention, - figure 7, une représentation schématique d'une vue en coupe d'un deuxième autre exemple de câble d'armature de carcasse selon l'invention.

[0095] Les figures ne sont pas représentées à l'échelle pour en simplifier la compréhension.

[0096] Sur la figure 1, le pneumatique 1, de dimension 315/70 R 22.5, comprend une armature de carcasse radiale 2 ancrée dans deux bourrelets 3, autour de tringles 4. L'armature de carcasse 2 est formée d'une seule couche de câbles métalliques. L'armature de carcasse 2 est frettée par une armature de sommet 5, elle-même coiffée d'une bande de roulement 6. L'armature de sommet 5 est formée radialement de l'intérieur à l'extérieur : d'une première couche de travail formée de câbles métalliques inextensibles 11.35 non frettés, continus sur toute la largeur de la nappe, orientés d'un angle égal à 18°, d'une seconde couche de travail formée de câbles métalliques inextensibles 11.35 non frettés, continus sur toute la largeur de la nappe, orientés d'un angle égal à 18° et croisés aux câbles métalliques de la première couche de travail, d'une couche de protection formées de câbles métalliques élastiques 6x35.

[0097] L'ensemble de ces couches constituant l'armature de sommet 5 n'est pas représenté en détail sur les figures.

[0098] La figure 2 illustre une représentation semi-écorchée d'une couche d'armature de carcasse 22 selon un premier mode de réalisation de l'invention. Celle-ci est constituée de câbles métalliques 27 orientés parallèlement les uns par rapport aux autres et maintenus entre deux couches 28, 29 de mélange caoutchouteux, dites de calandrage. Sur la surface « extérieure » (surface qui n'est pas au contact des câbles métalliques) de la couche de calandrage 29 sont mis en place des fils de coton 20 parallèles entre eux et parallèles aux câbles métalliques 27.

[0099] Conformément à l'invention, le rapport du pas 21 entre deux fils de coton 20 sur le pas 23 entre les câbles métalliques 27 de la couche de l'armature de carcasse 22 est égal à 16 et donc supérieur à 10.

[00100] Les fils de coton 20 sont mis en place sur la surface de la couche d'armature de carcasse 22 qui vient au contact de la tringle 4.

[00101] La figure 3 illustre une représentation semi-écorchée d'une couche d'armature de carcasse 32 selon un deuxième mode de réalisation de l'invention. Comme dans le cas de la figure 2, celle-ci est constituée de câbles métalliques 37 orientés parallèlement les uns par rapport aux autres et maintenus entre deux couches 38, 39 de mélange caoutchouteux, dites de calandrage. Sur la surface « extérieure » (surface qui n'est pas au contact des câbles métalliques) de la couche de calandrage 39 sont mis en place des fils de coton 30 qui présentent une ondulation autour d'un axe principal ou moyen orienté parallèlement à la direction des câbles métalliques 37. Conformément à l'invention, le rapport du pas 31 entre deux fils de coton 30 sur l'amplitude d'ondulation 32 est égal à 0.63 et donc compris entre 0.5 et 1.

[00102] Le rapport du pas 31 entre deux fils de coton 30 sur le pas 33 entre les câbles métalliques 37 de la couche de l'armature de carcasse 32 est égal à 11 et donc supérieur à 10.

[00103] Le rapport de la période d'ondulation 34 sur l'amplitude d'ondulation 32 des fils de coton 30 est égal à 5.4 et donc compris entre 5 et 20.

[00104] Comme dans le cas de la figure 2, les fils de coton 30 sont mis en place sur la surface de la couche d'armature de carcasse 32 qui vient au contact de la tringle 4. [00105] La figure 4 illustre une représentation semi-écorchée d'une couche d'armature de carcasse 42 selon l'invention. Celle-ci est constituée de câbles métalliques 47 orientés parallèlement les uns par rapport aux autres et maintenus entre deux couches 48, 49 de mélange caoutchouteux, dites de calandrage. Sur la surface « extérieure » (surface qui n'est pas au contact des câbles métalliques) de la couche de calandrage 49 sont mis en place des fils de coton 40 qui forment un angle 41 avec la direction des câbles métalliques 47 égal à 35°. Conformément à l'invention, l'angle formé par les fils de coton 40 avec la direction des câbles métalliques 47 est supérieur à 10°.

[00106] Le rapport du pas 42 entre deux fils textiles, mesuré selon une direction parallèle à la direction des câbles métalliques 47 de la couche d'armature de carcasse 42, sur le pas 43 entre les éléments de renforcement de la couche d'armature de carcasse 42, mesuré selon une direction perpendiculaire à la direction desdits éléments de renforcement de la couche d'armature de carcasse 42, est égal à 22 et donc supérieur à 10 conformément à l'invention.

[00107] Comme dans le cas des figures 2 et 3, les fils de coton 40 sont mis en place sur la surface de la couche d'armature de carcasse 42 qui vient au contact de la tringle 4.

[00108] Dans les trois modes de réalisations illustrés sur les figures 2, 3 et 4, les fils de coton 20, 30 et 40 présentent un diamètre égal à 0.37 mm. [00109] La figure 5 illustre une représentation schématique de la section d'un câble 51 d'armature de carcasse du pneumatique 1 de la figure 1. Ce câble 51 est un câble à couche de structure 1+6+12, non fretté, constitué d'un noyau central formé d'un fil 52, d'une couche intermédiaire formée de six fils 53 et d'une couche externe formée de douze fils 55. [00110] Il présente les caractéristiques suivantes (d et p en mm) : structure 1+6+12 ;

d 2 = 0.18 (mm);

p 2 = 10 (mm)

- d 3 = 0.18 (mm);

p 2 = 10 (mm),

(d 2 / d 3 ) = l ;

avec d 2 , p 2 , respectivement le diamètre et le pas d'hélice de la couche intermédiaire et d 3 et p 3 , respectivement le diamètre et le pas de d'hélice des fils de la couche externe. [00111] L'âme du câble constitué du noyau central formé du fil 52 et de la couche intermédiaire formée des six fils 53 est gainé par une composition de caoutchouc 54 à base d'élastomère diénique non vulcanisé (à l'état cru). Le gainage est obtenu via une tête d'extrusion de l'âme constituée du fil 52 entouré des six fils 53, suivi d'une opération finale de retordage ou câblage des 12 fils 55 autour de l'âme ainsi gainé. [00112] L'aptitude à la pénétration du câble 51, mesurée selon la méthode décrite précédemment, est égale à 95 %.

[00113] La composition élastomérique constituant la gaine de caoutchouc 54 est réalisée à partir d'une composition telle que décrite précédemment et présente dans le cas présent la même formulation, à base de caoutchouc naturel et de noir de carbone, que celle des couches de calandrage 28;29, 38;39, 48;49 de l'armature de carcasse que les câbles sont destinés à renforcer.

[00114] La figure 6 illustre une représentation schématique de la section d'un autre câble 61 d'armature de carcasse pouvant être utilisé dans un pneumatique selon l'invention. Ce câble 41 est un câble à couche de structure 3+9, non fretté, constitué d'une âme centrale formée d'un câble constitué de trois fils 62 retordus entre eux et d'une couche externe formée de neuf fils 63.

[00115] Il présente les caractéristiques suivantes (d et p en mm) : structure 3+9 ;

p 2 = 5 (mm)

(d! / d 2 ) = 1 ;

d 2 = 0.18 (mm);

p 2 = 10 (mm),

avec di, pl, respectivement le diamètre et le pas d'hélice des fils de l'âme centrale et d 2 et p 2 , respectivement le diamètre et le pas de d'hélice des fils de la couche externe.

[00116] L'âme centrale constituée d'un câble formé des trois fils 62 a été gainée par une composition de caoutchouc 64 à base d'élastomère diénique non vulcanisé (à l'état cru). Le gainage est obtenu via une tête d'extrusion du câble 62, suivi d'une opération finale de câblage des 9 fils 63 autour de l'âme ainsi gainée.

[00117] L'aptitude à la pénétration du câble 61, mesurée selon la méthode décrite précédemment, est égale à 95 %.

[00118] La figure 7 illustre une représentation schématique de la section d'un autre câble 71 d'armature de carcasse pouvant être utilisé dans un pneumatique selon l'invention. Ce câble 71 est un câble à couche de structure 1+6, non fretté, constitué d'un noyau central formé d'un fil 72 et d'une couche externe formée de six fils 73.

[00119] Il présente les caractéristiques suivantes (d et p en mm) : structure 1+6 ;

d 2 = 0,175 (mm);

p 2 = 10 (mm),

avec di, le diamètre du noyau et d 2 et p 2 , respectivement le diamètre et le pas d'hélice des fils de la couche externe. [00120] Le noyau central constitué du fil 72 a été gainée par une composition de caoutchouc 74 à base d'élastomère diénique non vulcanisé (à l'état cru). Le gainage est obtenu via une tête d'extrusion du fil 72, suivi d'une opération finale de câblage des 6 fils 73 autour du noyau ainsi gainé.

[00121] L'aptitude à la pénétration du câble 71, mesurée selon la méthode décrite précédemment, est égale à 95 %.

[00122] Des essais ont été réalisés avec des pneumatiques réalisés selon l'invention conformément à la représentation des figures 1, 3 et 5, et d'autres avec des pneumatiques dits de référence.

[00123] Les différents mélanges utilisés pour réaliser la couche de calandrage 39 sont listés ci-après :

[00124] Les premiers pneumatiques de référence Tl diffèrent des pneumatiques selon l'invention par des câbles 51 de l'armature de carcasse ne comportant pas la couche de gainage 54 et ne comportant pas de fils de coton sur la surface de la couche d'armature de carcasse et une couche de calandrage 39 étant réalisée avec le mélange RI .

[00125] Les deuxièmes pneumatiques de référence T2 diffèrent des pneumatiques Tl par des câbles 51 de l'armature de carcasse comportant une couche de gainage 54 et des fils de coton présents sur la surface de la couche d'armature de carcasse conformément à la représentation de la figure 3.

[00126] Les pneumatiques II selon l'invention comportent une couche de calandrage 39 réalisée avec le mélange 1.

[00127] Des essais d'endurance en roulage sur volant ont été réalisés sur une machine de tests imposant aux pneumatiques une charge de 4415 daN et une vitesse de 40 km/h, avec un gonflage des pneumatiques dopé en oxygène. Les essais ont été réalisés pour les pneumatiques selon l'invention avec des conditions identiques à celles appliquées aux pneumatiques de référence. Les roulages sont arrêtés dès que les pneumatiques présentent des dégradations de l'armature de carcasse. [00128] Les essais ainsi réalisés ont montré que les distances parcourues lors de chacun de ces tests sont favorables pour les pneumatiques selon l'invention II et les pneumatiques de référence T2 qui totalisent 300000 km alors que les pneumatiques de référence Tl n'ont parcourus que 250 000 km.

[00129] D'autres essais d'endurance en roulage sur essieu moteur de véhicule ont été réalisés en imposant aux pneumatiques une charge de 3680 daN et une vitesse de 40 km h, avec un gonflage des pneumatiques de 0.2 bar. Les essais ont été réalisés pour les pneumatiques selon l'invention avec des conditions identiques à celles appliquées aux pneumatiques de référence. Les roulages sont menés sur une distance de 12 000 km ou sont arrêtés dès que les pneumatiques présentent des dégradations de l'armature de carcasse. [00130] Les essais ainsi réalisés ont montré que les distances parcourues lors de chacun de ces tests avec les pneumatiques de référence T2 et les pneumatiques selon l'invention II ont toujours permis d'atteindre les 12 000 km alors que les pneumatiques de référence Tl n'ont parcourus au maximum que 10 000 km. [00131] Ces deux premiers essais représentatifs de conditions d'utilisation des pneumatiques mettent en évidence que la présence des câbles 51 de l'armature de carcasse comportant une couche de gainage 54 associés à des fils de coton présents sur la surface de la couche d'armature de carcasse conduisent à une amélioration de l'endurance des pneumatiques.

[00132] Un troisième essai correspondant à des conditions sévères d'utilisation des pneumatiques a été réalisé. Ces essais sont réalisés avec les pneumatiques selon l'invention Il et les pneumatiques de référence T2. Après une phase préalable d'étuvage de douze 12 semaines sous une atmosphère d'oxygène pur, les pneumatiques sont roulés sur un volant dans des conditions de charge 20% supérieures à la charge nominale et de gonflage 20% supérieures à la pression nominale.

[00133] Les essais ainsi réalisés ont montré que les distances parcourues lors de chacun de ces tests avec les pneumatiques de référence T2 sont 10 % inférieures à celles obtenues avec les pneumatiques selon l'invention II .