TITRE : Installation de tri de pièces en défilement

L’invention a pour objet une installation de tri de pièces en défilement sur un tapis convoyeur comprenant un dispositif de transfert de pièces apte à extraire des pièces sélectivement identifiées non conformes hors dudit tapis convoyeur, le dispositif de transfert de pièces comprenant un rouleau apte à être monté mobile en rotation transversalement au-dessus dudit tapis convoyeur et une pluralité d’outils de saisie s’étendant radialement en périphérie dudit rouleau, aptes à prélever sélectivement chacun une pièce dudit tapis convoyeur lorsqu’ils sont amenés dans une position de prélèvement définie par une première position angulaire dudit rouleau et à libérer ladite pièce prélevée lorsqu’ils sont amenés dans une position de libération définie par une deuxième position angulaire dudit rouleau, chaque outil de saisie comprenant une ventouse fixée sur un manchon de support tubulaire monté sur ledit rouleau et débouchant à l’intérieur dudit rouleau, ledit manchon de support tubulaire définissant un conduit interne pourvu d’un orifice latéral apte à créer une communication entre ladite ventouse et une chambre principale ménagée à l’intérieur dudit rouleau maintenue en dépression par rapport à l’air environnant.

Une application préférée de l’invention se situe dans le domaine avicole pour le traitement des œufs de volaille. Par exemple, dans le cadre d’une installation industrielle de tri des œufs en fonction des résultats d’opérations de mirage, visant à détecter des œufs non conformes à une utilisation ultérieure prévue, il est connu de placer les œufs suivant des emplacements régulièrement répartis dans des casiers disposés en série sur un tapis convoyeur, qui les entraîne en défilement à travers un poste d’examen de mirage, destiné à détecter les œufs non conformes, puis vers un poste d’extraction des œufs, afin d’écarter ceux qui auront été détectés non conformes.

Une installation de tri telle que décrite en préambule ci-dessus, dans son application au traitement des œufs de volaille, est bien connue de l’homme du métier, notamment par l’exemple qu’en donne le document de brevet EP3194309. L’installation décrite dans ce document comporte un poste d’extraction des œufs mettant en œuvre un dispositif de transfert des œufs de type à tambour tournant disposé transversalement au-dessus du tapis convoyeur. Ce tambour ou rouleau porte sur sa périphérie des outils de saisie à ventouse, entraînés par la rotation du rouleau dans une position dite de prélèvement en regard du tapis convoyeur pour saisir les œufs identifiés non conformes, puis dans une position dite de libération des œufs, déterminée au cours de la rotation du rouleau, où les œufs prélevés par les outils de saisie à ventouse sont libérés, par exemple dans un bac de réception des œufs. Pour ce faire, une chambre de pression, ménagée à l’intérieur du rouleau, est maintenue en dépression par rapport à l’air environnant et chaque ventouse est monté solidaire d’un support fixé sur le rouleau, pourvu d’un conduit interne apte à mettre en communication la ventouse avec la chambre du rouleau en dépression, ce conduit étant équipé d’une vanne commandée pour ouvrir ou fermer ladite communication. Ainsi, lorsque la communication est ouverte, en position de prélèvement des outils, une dépression est assurée dans la ventouse, qui vient en prise par aspiration avec l’œuf. Puis, lorsque la communication est fermée, en position de libération des outils, la ventouse ne subit plus la dépression, ce qui permet de relâcher l’œuf dans le bac de réception.

Une telle installation est particulièrement avantageuse car elle est parfaitement compatible avec un traitement de pièces en série défilant en continu et partant, permet de supporter des cadences de traitement élevées.

Cependant, cette installation connue de l’art antérieur présente un certain nombre d’inconvénients. En effet, la capacité à assurer une extraction fiable et efficace des œufs détectés non conformes du tapis convoyeur, repose sur un positionnement adéquat des ventouses par rapport au niveau des œufs en défilement, lorsqu’elles sont amenées par le rouleau en position de prélèvement en regard du tapis. Ainsi, au cours de la rotation du rouleau, dans la position de prélèvement, les ventouses doivent être positionnées par rapport au niveau des œufs de telle manière qu’elles viennent affleurer au contact des œufs défilant en regard des ventouses sur le tapis convoyeur, pour ainsi permettre de venir correctement en prise par aspiration avec les œufs à extraire lorsque les ventouses concernées sont mises en dépression par la commande en ouverture de la vanne correspondante. En effet, si le contact avec l’œuf n’est pas opéré correctement en position de prélèvement au moment où la ventouse est mise en dépression, l’aspiration n’est pas suffisante pour prélever l’œuf.

Or, il s’avère que les œufs traités sont bien souvent différents par leur taille. Partant, le niveau des œufs en défilement n’est pas partout homogène, ce qui rend difficile la gestion du positionnement correct des ventouses par rapport au niveau des œufs pour qu’elles puissent assurer avec efficacité le prélèvement. Ce problème de défaut d’homogénéité du niveau des œufs en défilement peut également être accentué par un défaut de planéité des casiers dans lesquels sont reçus les œufs et qui sont entraînés en série les uns après les autres sur le tapis convoyeur. Ainsi, même en ajustant au mieux la position du rouleau rotatif à un niveau plus ou moins éloigné du tapis convoyeur, le passage des ventouses en position de prélèvement ne garantit pas la bonne extraction de tous les œufs détectés non conformes.

En outre, la mise en œuvre d’une vanne d’ouverture et de fermeture pour assurer la mise en dépression sélective de chaque ventouse lors de leur passage en position de prélèvement nécessite un agencement de pièces relativement complexe.

Enfin, comme on l’a vu, la bonne réussite de l’opération d’extraction des œufs réside dans le fait que les ventouses entraînées par le rouleau en position de prélèvement viennent affleurer au contact des œufs en défilement. Autrement dit, à chaque passage en position de prélèvement au cours de la rotation du rouleau, toutes les ventouses sont prévues pour venir au contact des œufs, y compris les ventouses qui, en définitive, ne seront pas commandées en saisie d’un œuf. Cette mise en contact systématique des œufs en défilement avec toutes les ventouses amenées en position de prélèvement, est susceptible de représenter un risque sanitaire non négligeable.

Dans ce contexte, la présente invention a pour but de proposer une installation de tri exempt de l’une au moins des limitations précédemment évoquées.

A cette fin, l’installation de l’invention, par ailleurs conforme à la définition générique qu'en donne le préambule ci-dessus, est essentiellement caractérisée en ce que toutes les ventouses amenées en position de prélèvement sont mises en dépression, chaque manchon de support tubulaire étant monté mobile en translation suivant son axe sur ledit rouleau, un actionneur étant adapté à commander sélectivement, dans ladite position de prélèvement, le déplacement dudit manchon de support tubulaire en direction dudit tapis convoyeur de façon que ladite ventouse vienne en prise avec ladite pièce à prélever.

Ainsi, parmi les ventouses, toutes mises en dépression, qui sont amenées en position de prélèvement par la rotation du rouleau, seules celles qui doivent effectivement saisir une pièce en défilement identifiée comme non conforme sont amenées au contact de ladite pièce, grâce à la commande sélective en translation de leur manchon de support, permettant de déplacer radialement la ventouse depuis une position rapprochée du rouleau vers une position éloignée de celui-ci en direction du tapis convoyeur, dans laquelle elle est prévue pour venir en contact avec la pièce à saisir.

Autrement dit, dans l’installation de l’art antérieur, les ventouses sont fixes et, lorsqu’elles sont amenées en position de prélèvement au cours de la rotation du rouleau, elles ne sont pas encore mises en dépression, mais sont toutes au contact des œufs, le prélèvement s’opérant par la commande sélective de la mise en dépression des seules ventouses devant effectivement saisir des œufs. Par contraste, dans l’installation de l’invention, les ventouses sont mobiles et, lorsqu’elles sont amenées en position de prélèvement au cours de la rotation du rouleau, elles ne sont pas au contact des œufs, mais sont par contre toutes mises en dépression, le prélèvement s’opérant alors par la commande sélective de la mise en contact avec les œufs des seules ventouses devant effectivement saisir des œufs, grâce à la capacité de déplacement radial des ventouses offerte par leur manchon de support mobile en translation. Il en résulte un double avantage, à la fois en termes sanitaires, car les contacts avec les œufs s’en trouvent drastiquement réduits, limités en pratique aux seules ventouses devant effectivement prélever un œuf, et également en termes de simplification, la gestion du circuit pneumatique de mise en dépression des ventouses étant rendue moins complexe.

En outre, grâce à la capacité de déplacement radial des ventouses en direction du tapis convoyeur sous l’effet de la mobilité en translation de leur manchon support par rapport au rouleau rotatif, cet agencement offre la possibilité de s’adapter à des pièces de dimensions sensiblement différentes.

Avantageusement, ledit manchon de support tubulaire est constitué d’un élément de tube creux s’étendant de part et d’autre de la paroi dudit rouleau, à travers une bague de guidage de traversée de paroi, comportant un fût en saillie d’une face externe de ladite paroi, monté par une première extrémité dans un trou de ladite paroi, ledit élément de tube creux étant connecté par une liaison glissante avec ladite bague de guidage autorisant un mouvement de translation relatif entre ledit élément de tube creux et ladite bague de guidage.

Avantageusement, la surface interne dudit fût comporte deux saillies cylindriques de support d’une surface externe dudit tube creux, agencées aux extrémités respectives dudit fût, et reliées entre elles par une surface cylindrique interne en retrait définissant une chambre secondaire, ladite saillie cylindrique de support agencée du côté de ladite première extrémité dudit fût étant pourvues d’une pluralité de gorges longitudinales destinées à mettre en communication ladite chambre secondaire avec ladite chambre principale du rouleau.

Avantageusement, ledit élément de tube creux est mobile entre une position rétractée à l’intérieur du rouleau, sous l’effet de la dépression régnant dans la chambre principale ménagée à l’intérieur du rouleau, dans laquelle ledit orifice est en communication directe avec ladite chambre principale pour transférer la dépression à ladite ventouse, et une position déployée vers le tapis convoyeur sous l’action dudit actionneur, dans laquelle ledit orifice est en communication directe avec ladite chambre secondaire pour transférer la dépression à ladite ventouse.

Avantageusement, ledit fût présente à sa première extrémité une collerette par laquelle il est apte à prendre appui sur un bord périphérique dudit trou, par l’intermédiaire d’un joint d’étanchéité.

De préférence, ledit actionneur comporte un vérin monté à l’intérieur dudit rouleau, adapté à pousser ledit manchon de support tubulaire à travers ladite paroi dudit rouleau vers l’extérieur dudit rouleau.

Avantageusement, ladite installation comprend un moyen formant came agencé à l’intérieur dudit rouleau, fixe par rapport à la rotation dudit rouleau, ladite came étant profilée de sorte que, lors de la rotation dudit rouleau subséquente à l’atteinte de ladite position de prélèvement, ledit manchon de support tubulaire est apte à rencontrer la came et à suivre la trajectoire de came de façon à forcer le déplacement dudit manchon de support tubulaire vers l’extérieur dudit rouleau jusqu’à ce que ledit orifice soit au moins partiellement mis à l’air libre en position de libération.

Avantageusement, les première et deuxième positions angulaires, définissant respectivement lesdites positions de prélèvement et de libération, sont décalées l’une par rapport à l’autre d’au moins 180°.

Avantageusement, ladite installation comprend un module de commande adapté à fournir des instructions de vitesse de rotation dudit rouleau de façon à entraîner la rotation des ventouses avec une vitesse et une phase synchronisées sur le défilement des pièces.

De préférence, ladite installation est adaptée au traitement des œufs de volailles, ledit dispositif de transfert étant disposé en aval d’un poste de mirage destiné à détecter les œufs non conformes en vue de leur extraction dudit tapis convoyeur par ledit dispositif de transfert.

D’autres particularités et avantages de l’invention ressortiront à la lecture de la description faite ci-après d’un mode de réalisation particulier de l’invention, donné à titre indicatif mais non limitatif, en référence aux dessins annexés, dans lesquels :

- la figure 1 représente une vue schématique de l’installation de tri de pièce en défilement sur un tapis convoyeur conforme à l’invention ;

- les figures 2 à 6 sont des vues schématiques en coupe du dispositif de transfert de l’installation de la figure 1 , à différentes étapes de la rotation du rouleau portant les outils de saisie à ventouse entre la position de prélèvement et la position de libération, parmi lesquelles :

- la figure 2 représente une vue schématique en coupe du dispositif de transfert, dans une position angulaire du rouleau correspondant à la position de prélèvement pour la ventouse représentée par rapport au tapis convoyeur, le manchon de support tubulaire associé à la ventouse à piloter étant représenté ici en position rétractée,

- la figure 3 représente une vue en coupe similaire à celle de la figure 2, dans laquelle le manchon de manchon de support tubulaire associé à la ventouse à piloter est ici représenté en position déployée sous l’effet de l’actionneur intégré au rouleau,

- la figure 4 représente une vue en coupe du dispositif de transfert illustré précédemment, dans une position angulaire subséquente du rouleau, dans laquelle le manchon de support tubulaire associé à la ventouse arrive en contact avec le moyen formant came intégré au rouleau,

- les figures 5 et 6 représentent des vues en coupe du dispositif de transfert illustré précédemment, montrant l’arrivée du rouleau dans une position angulaire correspondant à la position de libération pour la ventouse représentée,

- la figure 7 représente une vue schématique en coupe longitudinale et en vue de dessus de la bague de guidage de traversée de paroi, dans laquelle est monté le manchon de support tubulaire.

La description qui va être faite ci-après correspond à un mode de mise en oeuvre particulier de l’invention, suivant lequel l’installation de traitement des pièces en défilement est une installation de traitement des œufs de volailles. Ainsi, en référence à la figure 1 , les œufs à traiter 1 sont disposés chacun dans une alvéole 1 1 d’un casier de transport 10, dont les alvéoles sont organisées en série de rangées et de colonnes parallèles entre elles. Les différents casiers sont disposés les uns après les autres sur une ligne de convoyage comportant un tapis convoyeur 2, entraîné en défilement suivant son axe longitudinal jusqu’à un poste d’extraction des œufs identifiés non conformes comportant un dispositif de transfert 3, adapté à transférer ces œufs non conformes du tapis convoyeur sur lequel ils défilent vers une zone de collecte des œufs extraits, hors de la ligne de convoyage. Les œufs non conformes auront été identifiés comme tels dans un poste de mirage, par exemple un poste d’examen par visiométrie (non représenté), disposé en amont (par rapport au sens de défilement des œufs) du poste d’extraction sur la ligne de défilement.

Le dispositif de transfert 3 comprend un rouleau 31 monté rotatif au- dessus du tapis convoyeur 2, d’axe transversal à l’axe de défilement du tapis convoyeur 2. Ainsi, les œufs sont entraînés en défilement en passant sous le rouleau 31. Les parois d’extrémité du rouleau 31 sont portées par des paliers 12, destinés à supporter le rouleau 31 et à en assurer le guidage en rotation entre deux supports d’extrémité 13. La position des paliers 12 par rapport aux supports permet d’ajuster la position du rouleau 31 par rapport au tapis convoyeur 2 sous-jacent. La liaison entre le rouleau et les paliers est réalisée par un joint tournant permettant d’assurer une liaison étanche. Le volume interne du rouleau 31 , délimité par sa paroi 31 1 , définit une chambre interne 312, dite chambre principale, destinée à être maintenue en dépression par rapport à l’air environnant, par l’effet d’une pompe à vide (non représentée). Un tuyau (non représenté), permet de connecter l’intérieur du rouleau 31 et la pompe à vide. Des joints tournants sont prévus autour du tuyau au niveau de son passage à travers la paroi d’extrémité du rouleau afin d’assurer l’étanchéité du rouleau et la conservation de la basse pression y régnant.

L’installation comprend également des moyens moteurs 14 d’entraînement en rotation du rouleau 30, ainsi qu’un module de commande 15, destiné à piloter la rotation du rouleau en synchronisme avec le défilement des œufs sur le tapis convoyeur 2.

Le rouleau 31 porte sur sa périphérie une pluralité d’outils de saisie 32 disposés radialement à son axe. Les outils de saisie 32 occupent toute la périphérie du rouleau. Les outils de saisie 32 sont disposés sur la paroi 31 1 du rouleau en rangées parallèles entre elles, s’étendant suivant la direction longitudinale du rouleau. Ainsi, lorsqu’elle est amenée en position de prélèvement par la rotation du rouleau, chaque rangée d’outils de saisie est destinée à venir en regard d’une rangée d’œufs en défilement sous le rouleau, sensiblement à la verticale sous le rouleau. La distribution des outils de saisie sur la périphérie du rouleau, notamment le pas angulaire entre deux rangées d’outils et le pas en distance entre deux outils d’une même rangée, est ajustée en fonction de la géométrie des casiers d’œufs et de leurs alvéoles réceptrices d’œufs.

On comprend que l’on pourra prévoir avantageusement que le pas entre chaque rangée d’outils de saisie soit le même que le pas entre chaque rangée d’alvéoles du casier, de sorte que la vitesse de rotation du rouleau et la vitesse de défilement du tapis ne changent pas au cours du processus de saisie pour un casier. La vitesse de rotation du rouleau sera modifiée éventuellement pour s’adapter à l’arrivée d'un nouveau casier et elle redeviendra constante si le pas entre chaque rangée du nouveau casier est le même que précédemment. Toutefois, si le pas entre chaque rangée d’outils de saisie est différent du pas entre chaque rangée du casier, le module de commande est prévu pour permettre d’adapter la vitesse du rouleau entre chaque saisie pour amener une rangée d’outils de saisie en position de prélèvement sous le rouleau en synchronisme avec le passage d’une rangée d’œufs sous le rouleau. Selon la distance restant à parcourir au casier pour arriver jusqu'au rouleau, le module de commande est adapté à accélérer ou ralentir la rotation du rouleau pendant un temps calculé automatiquement, de façon à ce que la première rangée d’œufs se trouve correctement alignée par rapport à une rangée d’outils de saisie sur le rouleau amenée en position de prélèvement.

Chaque outil de saisie 32 est munie à son extrémité distale d’une ventouse 321 , destinée à être mise en communication avec la chambre principale 312 du rouleau 31 maintenue en dépression. Plus précisément, chaque ventouse 321 est fixée sur une extrémité 322a d’un manchon de support tubulaire 322, s’étendant radialement à l’axe du rouleau 31 , de part d’autre de la paroi 31 1 du rouleau 31. Autrement dit, l’autre extrémité 322b du manchon de support tubulaire 322 est située du côté intérieur du rouleau, à l’opposée de l’extrémité de fixation 322a de la ventouse 321 par rapport à la paroi 31 1 du rouleau 31. Conformément à l’invention, le manchon de support tubulaire 322 de la ventouse 321 est monté mobile en translation suivant son axe au travers d’un trou 313 ménagé dans la paroi 311 du rouleau 31 . Le manchon de support tubulaire 322 de la ventouse 321 est constitué d’un élément de tube creux, fermé à son extrémité 322b opposée à l’extrémité de fixation 322a de la ventouse 321 et ouvert à cette dernière extrémité de fixation 322a, de façon à définir un conduit interne de mise en dépression de la ventouse 321 par l’intermédiaire d’un orifice 322c ménagé sur une paroi latérale de l’élément de tube creux, permettant de créer une communication entre la ventouse 34 montée à l’extrémité de fixation ouverte 322a de l’élément de tube creux et la chambre principale 312 ménagée à l’intérieur du rouleau, maintenue en dépression par rapport à l’air environnant.

L’élément de tube creux 322 s’étend préférentiellement de part et d’autre de la paroi 31 1 du rouleau 31 , à travers une bague de guidage de traversée de paroi 33, comportant un fût 331 en saillie d’une face externe de la paroi 31 1 de rouleau 31 , sur une certaine longueur prédéterminée. La bague 33 est montée par une première extrémité 331 a, dite de fixation, dans le trou 313 de la paroi 31 1 du rouleau 31 et l’élément de tube creux formant le manchon de support tubulaire 322 de la ventouse 321 , est connecté par une liaison glissante avec ladite bague de guidage 33, autorisant un mouvement de translation relatif entre l’élément de tube creux et ladite bague de guidage.

Le fût 331 de la bague de guidage 33 comporte par exemple une collerette au niveau de son extrémité de fixation 331 a, par laquelle il est apte à prendre appui sur un bord périphérique interne du trou 313 de la paroi 31 1 du rouleau 31 dans laquelle il doit être monté. Le montage de la collerette sur le bord périphérique interne du trou 313 se fait par l’intermédiaire d’un joint d’étanchéité, afin d’assurer l’étanchéité du rouleau et la conservation de la basse pression y régnant.

Sur la vue de la figure 2, le manchon de support tubulaire 322 de la ventouse 321 est illustré en position rétractée à l’intérieur du rouleau 31 du fait de la dépression qui règne dans la chambre principale 312 ménagée à l’intérieur du rouleau 31. Dans cette position rétractée, le manchon de support tubulaire 322 est déplacé sous l’effet de la dépression qui règne dans le rouleau, de sorte que son extrémité 322b, opposée à son extrémité 322a de fixation de la ventouse 321 , est rapprochée sensiblement de l’axe du rouleau 31. L’extrémité de fixation 322a de la ventouse du manchon de support tubulaire 322 est adaptée pour venir, dans cette position rétractée du manchon, en butée contre l’extrémité libre 331 b de la bague 33. Autrement dit, dans cette position rétractée du manchon de support tubulaire 322, la majeure partie de ce dernier est logée dans la chambre principale 312 à l’intérieur du rouleau 31 , en particulier la partie où est ménagé l’orifice 322c. La ventouse 321 est ainsi mise en dépression par l’intermédiaire de l’orifice 322c mettant en communication la ventouse 321 avec la chambre interne 312 du rouleau. Dans la position rétractée du manchon de support tubulaire 32 illustrée à la figure 2, la ventouse 321 est rapprochée de la face externe de la paroi 31 1 du rouleau 31.

Par ailleurs, l’outil de saisie 32 à ventouse est illustré à la figure 2 en position de prélèvement. Cette position de prélèvement est définie lorsque la rotation du rouleau 31 par rapport au tapis convoyeur amène l’outil de saisie 32 à ventouse sensiblement à la perpendiculaire du plan défini par le tapis convoyeur 2, autrement dit dans une position relativement au tapis convoyeur 2 où la ventouse 321 est orientée sensiblement en regard du tapis convoyeur 2 sous-jacent.

Ainsi, lorsque les outils de saisie 32 à ventouse portés par le rouleau 31 arrivent en position de prélèvement par la rotation du rouleau, les manchons de support tubulaires 322 correspondants sont en position rétractée dans le rouleau du fait de la dépression régnant dans le rouleau et toutes les ventouses sont mises en dépression par l’orifice 322c assurant la communication avec la chambre principale 312 en dépression. En outre, du fait de la position rétractée des manchons de support tubulaires, les ventouses amenées en position de prélèvement relativement au tapis convoyeur 2 par la rotation du rouleau, sont en position rapprochée par rapport à la face externe de la paroi 311 du rouleau 3. Cette position rapprochée des ventouses 321 est définie de telle sorte que les ventouses 321 , lorsqu’elles sont amenées en position de prélèvement par la rotation du rouleau 31 , ne soient pas en contact avec les œufs défilant dessous sur le tapis convoyeur.

On prévoit alors de commander sélectivement la mise en contact avec les œufs pour les seules ventouses devant prélever un œuf ayant été identifié non conforme, pour permettre le prélèvement de cet œuf par aspiration et son extraction du tapis, tandis que les autres ventouses, également amenées en position de prélèvement, mais qui ne doivent pas saisir un œuf, ne sont pas commandées pour venir en contact avec les œufs et sont maintenues dans leur position rapprochée de la paroi du rouleau 31 , à distance des œufs.

Ce mode opératoire est particulièrement avantageux, dans la mesure où il permet d’éviter les contacts systématiques avec les œufs par toutes les ventouses amenées en position de prélèvement, de tels contacts étant susceptibles d’entraîner des risques sanitaires.

La commande de cette mise en contact sélective des ventouses en position de prélèvement avec un œuf identifié non conforme défilant sous le rouleau, repose sur la mise en œuvre d’un actionneur 34, permettant de commander sélectivement, dans la position de prélèvement, le déplacement du manchon de support tubulaire 322 de sa position rétractée (figure 2) vers une position déployée en direction du tapis convoyeur 2 (figure 3), de façon que la ventouse 321 correspondante vienne, dans une position éloignée de la face externe de la paroi du rouleau, en prise avec l’œuf identifié non conforme devant être prélevé. Ce mode opératoire présente en outre l’avantage de pouvoir assurer efficacement l’extraction des œufs, dans la mesure où la ventouse 321 est forcée en déplacement par la commande appliquée sur son manchon de support tubulaire, jusqu’à venir au contact de l’œuf assurant ainsi sa bonne prise par aspiration, y compris lorsque les œufs en défilement sont susceptibles de présenter des variations de taille.

L’actionneur 34 comprend un vérin 340, qui fait partie d’un ensemble de vérins montés fixes par rapport au rouleau, alignés à l’intérieur du rouleau, de façon à pouvoir commander chacun sélectivement en déplacement un manchon de support tubulaire respectif d’une rangée de ventouses du rouleau, lorsque cette dernière est amenée en position de prélèvement par la rotation du rouleau.

Le vérin 340 est agencé de telle sorte, que lorsqu’il est actionné pour commander le déplacement de la ventouse correspondante en position de prélèvement pour sa mise en contact avec un œuf identifié non conforme, la tige 341 du vérin vient en contact contre l’extrémité fermée 322b du tube creux constituant le manchon de support tubulaire du manchon et vient pousser ce dernier en direction du tapis convoyeur. Le manchon de support tubulaire prend alors une position déployée telle qu’illustrée à la figure 3.

Dans cette position déployée, le manchon de support tubulaire 322 est déplacé vers le tapis convoyeur sous l’action de la tige 341 de vérin poussant l’extrémité 322b du manchon, qui se rapproche sensiblement de la face interne de la paroi 31 1 du rouleau 31. Par conséquent, l’extrémité de fixation de la ventouse 321 , qui était en butée contre l’extrémité libre 331 b de la bague de guidage 33 en position rétractée du manchon, s’éloigne radialement de celle-ci à mesure que le manchon se déplace sous l’action du vérin et partant, la ventouse 321 montée sur l’extrémité de fixation 322a du manchon est amenée en position éloignée de la face externe de la paroi 31 1 du rouleau, jusqu’à venir en contact avec l’œuf, qui peut être prélevé par aspiration par la ventouse toujours maintenue en dépressions.

Il est essentiel que la ventouse soit maintenue en dépression pendant toute la course de déplacement de celle-ci en direction du tapis convoyeur, pour permettre de venir en prise par aspiration avec l’œuf.

La ventouse 321 est mise en dépression par l’intermédiaire de l’orifice 322c, permettant de mettre en communication la ventouse 321 avec la chambre interne 312 du rouleau. Dans la position rétractée du manchon de support tubulaire 32 illustrée à la figure 2, on a vu que l’orifice 322c est disposé dans la chambre principale 312 en dépression ménagée à l’intérieur du rouleau 31. Il convient donc de maintenir la communication entre la ventouse et la chambre principale par l’intermédiaire de l’orifice 322c sur toute la longueur de la course de déplacement du manchon, de sa position rétractée à sa position déployée. Cela est permis grâce à la configuration particulière du fût 331 de la bague de guidage de traversée de paroi 33 dans laquelle est monté le manchon de support tubulaire de la ventouse.

En référence à la figure 7, la surface interne du fût 331 comporte deux saillies cylindriques de support, respectivement 331 1 et 3312, agencées aux extrémités respectives du fût 331 a et 331 b, qui sont destinées à coopérer par glissement avec la surface externe du manchon 322 monté dans la bague. Ces deux saillies cylindriques de support aux extrémités respectives du fût sont reliées entre elles par une surface cylindrique interne en retrait 3313, définissant avec la surface externe du manchon une chambre secondaire destinée à être reliée à la chambre principale ménagée à l’intérieur du rouleau.

Pour ce faire, comme illustré sur la vue de dessus de la figure 7, la saillie cylindrique de support 331 1 , agencée du côté de l’extrémité de fixation 331 a du fût 331 , est pourvue d’une pluralité de gorges longitudinales 3314, permettant de mettre en communication la chambre secondaire ménagée le long du fût de la bague de guidage avec la chambre principale 312 ménagée à l’intérieur du rouleau 31.

Ainsi, lorsque le vérin 34 est actionné pour pousser le manchon de support tubulaire 322 à travers la bague de guidage 33, l’orifice de mise en dépression de la ventouse 322c prévu sur le manchon est disposé dans la chambre secondaire ménagée dans la bague de guidage 33, qui est mise en dépression grâce aux gorges longitudinales 3314 la reliant à la chambre principale 312 ménagée dans le rouleau. L’orifice 322c de mise en dépression de la ventouse 321 prévu sur le manchon de support tubulaire 322 est donc toujours en communication avec la chambre principale 312 en dépression du rouleau, pendant toute la course de déplacement du manchon au travers de la bague de guidage 33, par l’intermédiaire de la chambre secondaire, ce qui permet le transfert de la dépression vers la ventouse. La ventouse est ainsi maintenue en dépression pendant toute la course de déplacement du manchon, jusqu’à la mise en contact de la ventouse 312 avec l’œuf (non représenté).

La bague de guidage 33 permet donc avantageusement d’augmenter la course utile de déplacement du manchon, c’est-à-dire la course de déplacement du manchon où la mise en dépression de la ventouse est maintenue, en permettant d’ « étendre » la chambre principale en dépression ménagée à l’intérieur du rouleau dans la chambre secondaire ménagée à l’intérieur de la bague.

On a également représenté sur la figure 7 la collerette 3310 faisant saillie radialement au niveau de l’extrémité de fixation 331 a du fût 331 de la bague de guidage 33, pour sa fixation au niveau du trou 313 de la paroi 311 du rouleau 31.

Ensuite, l’œuf à prélever étant en prise par aspiration dans la ventouse 321 , on commande le vérin 34 de façon à rétracter la tige 341 de vérin, de sorte que le manchon de support tubulaire 322 revient alors naturellement dans sa position rétractée telle qu’illustrée à la figure 2, du fait de la dépression régnant dans le rouleau.

La ventouse 321 , à laquelle est solidarisé un œuf (non représenté) sous l’effet de l’aspiration par dépression de la ventouse, continue alors sa rotation, tel que cela est visible sur la figure 4. Sensiblement au terme d’un huitième de tour à partir de la position de prélèvement, le manchon de support tubulaire 322 de la ventouse et, plus précisément, son extrémité 322b, est amené en regard d’un moyen formant came 35 s’étendant à l’intérieur du rouleau 31 entre la face interne de sa paroi latérale 31 1 et son axe de rotation.

La came 35 est montée de façon fixe par rapport au rouleau 31 , par exemple par fixation sur l’une des parois d’extrémité 13. La came 35 a pour fonction de forcer le déplacement du manchon de support tubulaire 322 de la ventouse 321 vers l’extérieur lors de la rotation du rouleau, subséquemment à l’atteinte de la position de prélèvement par la ventouse, jusqu’à ce que l’orifice 322c de mise en dépression de la ventouse 321 soit, au moins partiellement, mis à l’air libre, lorsque la ventouse 321 est amenée par la rotation du rouleau dans une position angulaire donnée correspondant à la position de libération, par exemple décalée d’environ trois-quarts de tour après la position de prélèvement atteinte par la ventouse. Dans cette position, l’orifice 322c du manchon étant mis à l’air libre, la ventouse 321 n’est plus en dépression, ce qui permet la libération de l’œuf de la ventouse.

Comme illustré aux figures 4 à 6, l’extrémité 322b du manchon de support tubulaire 322 vient en contact avec l’extrémité initiale de la rampe formée sur la came 35, dont le profil converge vers la face interne de la paroi 311 du rouleau 31 jusqu’à la position de libération. Par l’effet du contact entre la came 35 et l’extrémité 322b du manchon de support tubulaire 322 monté mobile en translation à travers la bague de guidage 33, la rotation du rouleau 31 entraîne le déplacement du manchon vers l’extérieur à travers la bague de guidage 33, jusqu’à une position dite sur-déployée du manchon, atteinte lorsque la ventouse 321 est amenée en position de libération. Dans cette position dite sur-déployée visible à la figure 6, le manchon 322 est forcé en déploiement par l’effet du contact avec la came 35 lors de la rotation du rouleau, de telle sorte que son orifice 322c débouche à l’extérieur de la bague de guidage 33, à l’opposé de celle-ci par rapport à la paroi 31 1 du rouleau 31 , et est donc mis à l’air libre. Cette disposition de l’orifice 322c du manchon de support tubulaire 322 de la ventouse entraîne la fin de l’aspiration de l’œuf par la ventouse.

On parle de position sur-déployée du manchon 322, par contraste avec la position déployée. Dans la première, la ventouse 321 n’est plus en dépression, tandis qu’elle est toujours maintenue en dépression dans la seconde. En effet, la position déployée du manchon 322 correspond à une position du manchon322 déployée vers l’extérieur du rouleau 31 sous l’effet de l’actionneur 34, où la ventouse 321 est éloignée de la paroi 311 du rouleau 31 pour être mise en contact avec l’œuf à prélever et où l’orifice 322c de mise en dépression de la ventouse 321 prévu sur le manchon 322 est toujours maintenu à l’intérieur de la chambre secondaire en dépression ménagée dans la bague de guidage 33 pour maintenir la ventouse 321 en dépression. Par contraste, la position sur déployée du manchon correspond à une position du manchon 322 déployée vers l’extérieur du rouleau sous l’effet de la came 35 dont le profil permet de forcer le déploiement du manchon 35 vers l’extérieur jusqu’à l’atteinte de la position de libération de la ventouse, où l’orifice 322c de mise en dépression de la ventouse 321 débouche à l’air libre en sortie de la bague de guidage 322.

Dans la position sur-déployée du manchon 322 atteinte lorsque la ventouse est amenée en position de libération par la rotation du rouleau, la ventouse 321 n’est donc plus en dépression. Comme illustré à la figure 6, on prévoit avantageusement que la position de libération de la ventouse 321 corresponde à une rotation du rouleau d’au moins 180° par rapport à la position de prélèvement, où la ventouse 321 est positionnée sensiblement à la verticale sous le rouleau, de sorte que l’œuf puisse être libéré de la ventouse par simple gravité. L’œuf est par exemple libéré dans un bac de réception des œufs identifiés non conformes, par exemple disposé sur un tapis récepteur, en défilement perpendiculairement au tapis convoyeur 2, au-dessus de celui-ci, et positionné relativement au rouleau de sorte que les œufs libérés par l’effet de la gravité des ventouses amenées en position de libération par la rotation du rouleau, tombent dans le bac de réception. Ensuite, le rouleau 31 poursuit son cycle de rotation au cours duquel la ventouse 321 est ramenée en position de prélèvement. Après la position de libération, la came 35 présente un profil rentrant vers l’intérieur du rouleau propre à permettre la rétractation progressive du manchon de support tubulaire 322 vers l’intérieur du rouleau au cours de la rotation de ce dernier sous l’effet de la dépression régnant dans le rouleau, jusqu’à ce que le manchon revienne dans la position rétractée illustrée à la figure 1. Au cours de cette rétractation du manchon de support tubulaire, l’orifice de mise en dépression 322c du manchon est remis en communication avec la chambre principale 312 en dépression du rouleau, ce qui permet le transfert de cette dépression vers la ventouse 321 , qui est alors prête à être de nouveau commandée en prélèvement lors d’un cycle suivant de rotation du rouleau.