Goulotte de passage de câbles montée sur un meuble de type bureau

La présente invention concerne une goulotte de protection et de guidage de câbles et fils, par exemple véhiculant des signaux électriques, le long d'une paroi plane. Cette goulotte est à titre principal constituée d'un capot relié à ladite paroi pour former un tunnel de passage des câbles.

Dans le domaine du mobilier de bureau, la maîtrise de la gestion des câbles et fils électriques devient un enjeu de plus en plus important. Le nombre croissant de dispositifs en tout genre (luminaires, matériel informatique et de téléphonie...) qui se trouvent sur un plan de travail et qui nécessitent un câblage pose un problème dont l'importance augmente parallèlement. Ne pas s'en préoccuper revient à laisser l'ensemble des lignes, câbles, connexions libres de tout guidage, au risque de créer un enchevêtrement propice à des arrachages accidentels, avec les risques potentiels qu'ils entraînent. La multiplication des câbles rend au surplus toute opération de contrôle, maintenance, vérification, etc... plus compliquée et donc plus aléatoire.

Les constructeurs de mobilier de bureau proposent donc depuis quelques années des systèmes de guidage regroupant les câbles et les amenant à proximité de leurs points de connexion, soit à des emplacements pratiqués dans le sol, soit sur les parois des bureaux, soit encore sur les plans de travail ou les panneaux de séparation des postes de travail.

Dans la plupart des configurations connues, un canal de guidage des câbles est aménagé à la fois à proximité de la surface inférieure du plateau du bureau et, pour en faciliter l'accès, au voisinage de la périphérie du bureau. Des orifices sont parfois aménagés dans ledit plateau, de manière à pouvoir bénéficier de l'arrivée des fils et câbles directement sur le plan de travail. Les canaux de guidage doivent permettre l'installation des câbles à guider. Dans nombre de cas, une charnière est prévue pour faire pivoter au moins une paroi du tunnel par rapport à un axe longitudinal. Dans d'autres cas, le canal est configuré de manière à être maintenu ouvert en permanence, le maintien des câbles étant alors assuré par la configuration du canal, voire l'orientation qui lui est donnée.

Dans les hypothèses à charnière, dont un exemple est décrit dans le brevet US- 4 827 850, la structure même du système, relativement complexe, puis son montage sous le plateau du bureau grèvent le prix de revient du mobilier. Pour des systèmes maintenus ouverts en permanence, dont une configuration apparaît dans le brevet EP-O 102 682, le résultat à atteindre, à savoir le regroupement et le

maintien de la totalité des câbles dans le canal de guidage, risque de n'être pas complètement assuré notamment lorsque les câbles ne sont pas totalement souples. Pour des raisons de sécurité, l'accès au fil n'est en outre pas toujours souhaité. L'invention remédie à ces inconvénients, en proposant une goulotte de guidage des câbles extrêmement simple à construire, à monter et à manipuler.

A ces effets, la goulotte de l'invention, servant à la protection et au guidage de câbles le long d'une paroi, est constituée d'un capot relié à ladite paroi pour former un tunnel de passage des câbles, et caractérisée à titre principal en ce que le capot est fixé à la paroi par des moyens élastiques amovibles le rappelant au contact de celle- ci en position fermée de la goulotte, au moins une semelle fixée à la paroi assurant le positionnement et l'orientation du capot sur ladite paroi.

Le capot est donc distinct de la paroi, facile à enlever par décrochage des moyens élastiques, et sa manipulation en vue de l'ouverture consiste seulement à vaincre les efforts de rappel. Les semelles ont une fonction de positionnement que n'assurent pas les moyens élastiques. C'est notamment le cas lorsque la paroi n'est pas horizontale, mais par exemple plutôt verticale.

Selon l'invention, la surface extérieure de ladite semelle est profilée en vue du guidage d'un déplacement d'allure transversale du capot au contact de ladite surface, vers au moins un relief doté d'un pan permettant l'appui du capot en position basculée autour d'un de ses rebords longitudinaux, pour l'ouverture de la goulotte. Le déplacement d'allure transversale dont il est question est sensiblement perpendiculaire à l'axe de la goulotte de protection. Il consiste à faire glisser l'un des rebords longitudinaux sur la surface jusqu'à arriver au contact dudit relief, dont le pan est orienté de telle sorte que, pour que la paroi externe du capot arrive à son contact, l'utilisateur soit conduit à faire basculer ce dernier, qui est alors en position ouverte, prêt à recevoir des câbles.

Plus précisément, chaque relief consiste en une encoche dont au moins une surface est configurée et orientée pour qu'une portion de la surface externe du capot s'y appuie lorsque ce dernier est basculé autour d'un rebord longitudinal logé dans ladite encoche, de telle sorte que l'autre rebord longitudinal se retrouve à distance de la paroi plane.

Lors du glissement transversal du capot sur la ou les semelles, l'un des rebords longitudinaux s'enfonce dans chaque encoche, avant d'être basculé au contact de la paroi qui suit dans le sens du déplacement.

En fait, pour exploiter au maximum la souplesse de la configuration de l'invention, la surface externe de la semelle comporte une unique encoche constituée de deux surfaces symétriques disposées en V, permettant un appui en position basculée du capot selon deux sens de basculement opposés. Ces basculements opposés supposent de préalablement guider transversalement le capot au contact de la surface extérieure de la ou des semelles dans les deux sens, avant insertion dans l'encoche. Il est alors possible d'ouvrir les goulottes des deux côtés, selon la configuration du meuble, l'accès qu'en a l'utilisateur, etc. De préférence, l'encoche est disposée au centre de la semelle. Selon une configuration possible, la surface extérieure de chaque semelle comporte deux tronçons d'extrémité inclinés vers la paroi et reliés par un tronçon médian plan comportant le ou les reliefs, ledit tronçon médian étant parallèle à ladite paroi.

Ces tronçons d'extrémité inclinés permettent d'optimiser le guidage transversal, qui consiste à faire glisser un des rebords longitudinaux du capot sur la ou les semelles à destination du tronçon plan muni du ou des reliefs.

De préférence, la semelle comporte en outre deux prolongements d'extrémité supportant les rebords longitudinaux du capot lorsqu'il est en position fermée, c'est- à-dire plaquée vers la paroi. Les tronçons inclinés et les prolongements peuvent être recouverts d'un revêtement plastique élastique. Ce revêtement est de préférence amortissant et peut absorber les chocs résultant éventuellement de rappels trop brutaux du capot au contact des semelles. Secondairement, il peut être prévu pour faciliter leur glissement mutuel à l'ouverture. En fait, selon une configuration préférentielle de la goulotte de l'invention, celle-ci comporte deux semelles disposées au voisinage des extrémités du capot.

La goulotte est par définition allongée, s'étendant par exemple le long de la quasi-totalité de la longueur d'un bureau. Le positionnement du capot par rapport à la paroi dudit bureau peut se faire aisément à l'aide de seulement deux semelles, à condition que celles-ci soient disposées de préférence à proximité des extrémités du capot.

Selon une possibilité, les moyens élastiques consistent en deux ressorts de traction fixés chacun respectivement dans là zone d'extrémité du capot et à la table, l'axe desdits ressorts étant disposé sensiblement dans le plan médian longitudinal du capot. Ces ressorts sont par exemple simplement accrochés de manière non

définitive, à l'aide de deux extrémités unciformes par exemple respectivement logées dans un orifice du capot et accrochées à un crochet dépassant de la paroi.

Selon une autre possibilité, ces ressorts de traction sont fixés chacun respectivement dans la zone d'extrémité du capot et à une semelle à la place d'une fixation directement à la paroi.

La condition selon laquelle les axes des ressorts sont disposés sensiblement au milieu du capot autorise une symétrie de fonctionnement de l'ensemble. Le capot doit en effet pouvoir être déplacé, sur un mode transversal, dans les deux directions, de façon à pouvoir permettre l'ouverture par basculement des deux côtés. Ce capot peut prendre de multiples formes. Selon une possibilité, sa section est en forme de U à fond plat, les côtés longitudinaux parallèles étant orientés sensiblement perpendiculairement au fond.

Il s'agit alors d'un capot simple à fabriquer, par exemple réalisable en tôle métallique pliée. Selon une possibilité, probablement mise en œuvre dans la plupart des cas, la paroi plane à laquelle le capot est fixé est la face inférieure d'un plateau de table.

Dans ce cas, le choix combiné de la raideur des moyens élastiques et de la configuration du capot (matière, épaisseur, dimension) est tel que le capot reste basculé en position ouverte sous l'effet de son poids lorsqu'il est mis au contact d'un pan du relief profilé dans la ou les semelles.

Lorsqu'il est basculé en position ouverte, le capot est en effet orienté de manière telle que, par rapport à l'axe de basculement, la résultante du poids est décalée du côté de l'ouverture, provoquant un moment qui maintient, selon la structure du capot et le choix de la raideur du ressort, le capot ouvert. Dans la plupart des cas, la paroi avec laquelle le capot coopère est monobloc, mais il peut s'avérer intéressant de monter un capot sur plusieurs parois contiguës. Ainsi, selon l'invention, ladite paroi peut par exemple être constituée de deux panneaux adjacents, au moins une semelle étant disposée à cheval sur lesdits panneaux. De même, alors que l'accès aux câbles, ou leur installation, a été jusqu'ici décrite comme étant possible par déplacement du capot, il est tout à fait possible de prévoir dans la paroi au moins une découpe formant au moins une ouverture permettant l'accès aux câbles par la face opposée de la paroi.

Dans nombre d'hypothèses, la paroi dont il a été question jusqu'ici consiste en le plateau d'une table, et en particulier d'un bureau.

L'invention va à présent être décrite plus en détail, en référence aux figures annexées, pour lesquelles :

- la figure 1 est une vue en perspective d'une goulotte selon l'invention ;

- la figure 2 représente, en vue perspective, une semelle de positionnement du capot sur une paroi plane ;

- la figure 3 montre un capot basculé dans l'encoche d'une telle semelle ;

- la figure 4 montre une goulotte en position fermée vue d'une de ses extrémités ; et

- la figure 5 représente, en perspective, une vue d'une goulotte selon l'invention partagée entre deux plateaux contigus, et accessible par des découpes de ces plateaux.

En référence à la figure 1 , la goulotte proprement dite, c'est-à-dire le canal de guidage et de protection des câbles se compose d'un capot (1) fixé à une paroi plane (2) qui fait en réalité office de quatrième paroi pour la goulotte. Le capot (1) est positionné sur la paroi plane (2) à l'aide de semelles (3) fixées à la paroi (2) et disposées au voisinage de ses extrémités longitudinales. Les seuls moyens de fixation du capot (1) à la paroi plane (2) sont constitués de ressorts (5) dont l'un apparaît à l'une des extrémités longitudinales du capot (1).

La figure 2 illustre une configuration possible pour les semelles (3). La surface supérieure (6) des semelles (3) sert à guider un déplacement transversal du capot (1 ), notamment en vue de l'ouvrir. Cette surface supérieure (6) est symétrique par rapport à un plan médian axial de la goulotte passant par l'arête située au fond de l'encoche (7). Cette encoche (7) constitue le relief permettant le positionnement en appui du capot (1) en position ouverte, comme cela sera expliqué plus en détail dans la suite. La symétrie de l'encoche (7) permet d'ouvrir le capot (1 ) également de chaque côté.

La surface supérieure (6) comporte par ailleurs deux plans inclinés (8, 8') facilitant le guidage transversal du capot en vue d'amener l'un de ses rebords longitudinaux sur la partie plane médiane de la surface (6) pour le diriger ensuite vers l'encoche (7). Des portions d'extrémité plane (9, 9') supportent les rebords longitudinaux du capot (1), en position de fermeture de ce dernier sur la surface plane (2). Les rebords longitudinaux ne sont donc pas directement au contact de la paroi plane (2). Les plans inclinés (8, 8') et les portions (9, 9') sont couverts d'un revêtement (4) plastique élastique amortissant, facilitant éventuellement le mouvement transversal du capot (1).

En référence à la figure 3, lorsque l'utilisateur de la goulotte déplace transversalement le capot (1) le long de la surface supérieure (6) des semelles (3), 1 rencontre l'encoche (7) dans laquelle vient se loger le rebord longitudinal guidé sur la semelle (3). Compte tenu de l'inclinaison des parois de ladite encoche (7), l'utilisateur peut aisément faire basculer le capot (1) autour d'un axe constitué par son rebord longitudinal reposant en fond d'encoche (7) jusqu'à arriver en appui contre une des surfaces inclinées de l'encoche (7). Dans cette position, la goulotte est basculée et donc ouverte, et des câbles peuvent être installés/retirés, selon le cas. La symétrie de la structure permet de réaliser exactement la même opération en effectuant un déplacement transversal dans l'autre sens.

Le ressort (5) est en l'espèce un ressort de traction dont les extrémités unciformes sont simplement fixés respectivement dans un orifice (10) du capot (1 ) et à une excroissance apparaissant dans un évidemment (11 ) inférieur de la semelle (3). La raideur de ce ressort (5) est calculée de telle sorte que, si la paroi plane (2) est constituée de la paroi inférieure du plateau d'une table, et le capot (1 ) constitué d'une tôle découpée et pliée, le poids de cette dernière est tel que la goulotte reste ouverte du fait de son propre poids jusqu'à ce que l'utilisateur remette le capot (1) dans la position apparaissant en figure 4. Dans ce cas, les ressorts (5) disposés aux deux extrémités sont centrés par rapport à la structure, et leur raideur est suffisante pour plaquer le capot (1 ) au contact des surfaces (9, 9') et de leur revêtement (4).

Dans la position illustrée en figure 3, le décalage transversal du capot (1 ) par rapport à la fixation du ressort (5) entraîne l'apparition d'un moment résultant du à la dissymétrie de la structure en position ouverte. C'est la raison pour laquelle, dans la position montrée, le capot (1 ) reste en position ouverte lorsqu'il y a été mis, à supposer qu'il soit fixé sous une surface horizontale.

Le système de l'invention est donc extrêmement simple, aussi bien à la fabrication qu'au montage, les semelles (3) pouvant être plus nombreuses si le capot (1) est très long. Ces semelles (3) sont simplement fixées au plan de travail (2) à l'aide de vis noyées dans des orifices (12, 12'). L'assemblage du capot à la paroi plane (2) nécessite ensuite seulement la fixation des extrémités des ressorts (5), qui s'avère facile et rapide.

En référence à la figure 5, le capot (1 ) est disposé à la jonction entre deux plateaux (2, 2') de tables contigus, chacun présentant une découpe (13, 13') permettant d'avoir accès à la goulotte depuis le dessus des tables. Dans cette configuration, deux semelles (3) disposées au voisinage des extrémités axiales du capot (1) sont fixées simultanément auxdits plateaux (2, 2'). Il est à noter que ce

dernier comporte une découpe (14) latérale présente sur chaque côté et facilitant la manipulation du capot (1), aisément basculable par insertion de la main dans l'une des découpes (14).

La structure montrée aux figures précédentes ne constitue bien entendu qu'un exemple de réalisation possible de goulottes selon la présente invention.