Login| Sign Up| Help| Contact|

Patent Searching and Data


Title:
DUAL-NEEDLE BED CIRCULAR KNITTING MACHINE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2007/007010
Kind Code:
A3
Abstract:
The invention concerns a dual-needle bed circular knitting machine, comprising: two fixed cylinders (2, 3), each bearing a needle bed (4, 5), supporting each a set of needles (6, 7), and comprising a mechanism for individually selecting all the needles (6, 7) of each needle bed (4, 5); two sets of at least one rotating machine feed (12, 13), each set being dedicated to one of the needle beds (4, 5), being able to move relative to said needle bed to select and move the needles (6, 7); at least one device for feeding yarn to the needles. The invention is characterized in that: at least one of the two sets of rotating machine feeds (12) is capable of moving relative to the corresponding cylinder along two directions of rotation (F2), so as to allow the two sets of machine feeds to move alternately in the same direction or in opposite directions; the yarn feeding devices have a displacement capacity different from the movements of the machine feeds.

Inventors:
CELARIER DIDIER (FR)
Application Number:
PCT/FR2006/050707
Publication Date:
June 21, 2007
Filing Date:
July 11, 2006
Export Citation:
Click for automatic bibliography generation   Help
Assignee:
CIR CELARIER INGENIERIE REPRES (FR)
CELARIER DIDIER (FR)
International Classes:
D04B9/58; D04B9/42; D04B9/46
Foreign References:
EP0387209A21990-09-12
US4689971A1987-09-01
US4724687A1988-02-16
US3530688A1970-09-29
FR1107102A1955-12-28
Attorney, Agent or Firm:
PALIX, Stéphane et al. (20 rue Louis Chirpaz BP 32, Ecully, FR)
Download PDF:
Claims:
REVENDICATIONS

1/ Machine à tricoter circulaire double fontures, comportant :

" deux cylindres fixes (2, 3), portant chacun une fonture (4, 5), supportant chacune un ensemble d'aiguilles (6, 7) et un mécanisme de sélection individuelle de toutes les aiguilles (6, 7) de chaque fonture (4, 5) ;

" deux ensembles d'au moins une chute tournante (12, 13), chaque ensemble étant dédié à une des fontures (4, 5), en étant apte à se déplacer par rapport à ladite fonture pour assurer la sélection et le déplacement des aiguilles (6, 7),

" au moins un dispositif d'alimentation en fil des aiguilles (50), caractérisée en ce que :

" au moins un des deux ensembles de chutes tournantes (12) présente une capacité de déplacement par rapport au cylindre correspondant selon les deux sens de rotation (F 2 ), de manière à autoriser un mouvement des deux ensembles de chutes alternativement dans le même sens ou dans des sens opposés ;

" les dispositifs d'alimentation en fil (50) présentent une capacité de mouvement distincte des mouvements des chutes.

2/ Machine à tricoter circulaire selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comporte un mécanisme de déplacement de la position relative des deux cylindres (2, 3).

3/ Machine à tricoter circulaire selon la revendication 1, caractérisée en ce que le mouvement des ensembles de chutes (12, 13) est un mouvement de rotation continue.

4/ Machine à tricoter circulaire selon la revendication 1, caractérisée en ce que le mouvement des ensembles de chutes (12, 13) est un mouvement de rotation alternative.

5/ Machine à tricoter circulaire selon la revendication 1, caractérisée en ce que le mécanisme de sélection (26, 27) des aiguilles est porté par les chutes.

6/ Machine à tricoter circulaire selon la revendication 1, caractérisée en ce que le mécanisme de sélection des aiguilles est porté par les dispositifs d'alimentation en fil.

Il Machine à tricoter circulaire selon la revendication 1, caractérisée en ce que le mécanisme de sélection des aiguilles est lié à chacune des aiguilles.

8/ Machine à tricoter circulaire selon la revendication 1, caractérisée en ce que les dispositifs d'alimentation en fils (50) sont aptes à se déplacer dans une zone de travail, selon un mouvement de va et vient suivant la chute active dans ladite zone de travail.

9/ Machine à tricoter circulaire selon la revendication 1, caractérisée en ce que chaque dispositif d'alimentation en fil comporte un chariot mobile (51) supportant plusieurs guide-fils (55) associés au niveau d'une même zone de travail, aptes à délivrer des fils de natures différentes.

10/ Machine à tricoter circulaire selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comporte deux cylindres complémentaires associés chacun à un des cylindres comportant les fontures, chaque cylindre complémentaire présentant des moyens (40) aptes à maintenir en réserve une maille pendant un cycle de tricotage ultérieur.

Description:

MACHINE A TRICOTER CIRCULAIRE A DOUBLE FONTURES

Domaine technique

L'invention se rattache à l'industrie textile, et plus particulièrement au domaine des machines à tricoter permettant le tricotage d'articles selon la technique de la maille cueillie. Elle vise plus particulièrement une nouvelle structure de machine de type circulaire, visant à augmenter très fortement les vitesses de production d'articles multitubulaires, tels que les gants notamment.

Dans la suite de la description, il sera fait fréquemment référence à la fabrication de gants tricotés, en tant qu'application privilégiée de la machine de l'invention, mais cette application n'est en aucun cas exclusive, et le métier conforme à l'invention peut être employé pour la réalisation d'autres types d'articles. Ainsi, un autre objectif de l'invention est d'assurer la capacité au métier de pouvoir également réaliser facilement d'autres articles que les gants, et par exemple les articles de fantaisie, tels qu'entre autres écharpes, bonnets ou collants. L'invention vise également la réalisation d'effets de mailles (cotes ou autres), sur les deux fontures.

Techniques antérieures

De façon générale, dans le domaine des machines à tricoter fonctionnant selon la technique de la maille cueillie, il existe deux familles principales de métiers que sont les métiers circulaires et les métiers rectilignes.

Les métiers rectilignes comportent deux fontures rectilignes, c'est-à-dire deux ensembles à l'intérieur desquels peuvent coulisser les aiguilles à tricoter. La sélection et le déplacement des aiguilles destinées à former les mailles sont assurés par un dispositif de "chutes" qui se déplacent selon un mouvement alternatif le long du métier. Ce type de métier présente certains avantages, et notamment la possibilité de réaliser des portions tubulaires sans couture. En effet, les mécanismes de chutes des deux fontures sont portés par un chariot unique qui peut donc faire travailler simultanément les aiguilles en regard, pour tricoter la zone de fermeture d'une portion tubulaire, correspondant à l'extrémité d'un doigt dans le cas d'un gant. En dehors de cette zone de fermeture, chaque fonture travaille à tour de rôle pour tricoter successivement la zone tubulaire. Ces métiers permettent également de réaliser un chevalement d'une ou plusieurs colonnes de mailles entre des doigts adjacents. La présence de colonnes de mailles communes à deux doigts permet de densifier les zones des cols entre doigts.

Toutefois, un certain nombre d'inconvénients sont constatés sur ces métiers rectilignes, notamment pour la réalisation de gants.

Un premier inconvénient est que le mécanisme de chutes effectue des mouvements alternatifs. Ainsi, à chaque changement de direction, le mécanisme de chutes doit donc être freiné, puis accéléré dans le sens opposé. On conçoit que l'inertie mécanique de ces organes mobiles est consommatrice d'énergie.

Un second inconvénient provient du fait que les métiers rectilignes ne sont pas conçus pour réaliser une multitude de produits de façon simultanée. De façon classique ce type de métier comporte un seul, voire deux mécanismes de chutes, ce qui permet de réaliser un ou deux produits de front. On conçoit donc que la vitesse de production reste limitée.

Un autre inconvénient résulte du fait que, sur les métiers rectilignes, les technologies existantes sont limitées en jauge, c'est-à-dire en nombre d'aiguilles par unité de longueur sur la fonture. Typiquement, sur les métiers rectilignes connus à ce jour, les jauges ne dépassent pas la valeur de 18, correspondant à 18 aiguilles disposées en parallèle par pouce. On conçoit que celle limitation ne permet pas d'obtenir des articles tricotés d'une finesse élevée, avec des mailles serrées, et des fils fins. Or, une finesse accrue est généralement recherchée pour les gants qui sont destinés à servir de support à un procédé d'enduction, pour la fabrication de gants caoutchoutés par exemple. Il existe donc un besoin en gants sans couture que les métiers à tricoter rectilignes utilisés à ce jour ne sont pas capable de satisfaire pleinement.

Une solution pour pallier certains de ces inconvénients consiste à utiliser un métier dit "circulaire", dans lequel les fontures sont montées sur des cylindres. Sur ce type de métier, les aiguilles sont montées soit radialement, soit selon une génératrice d'un des cylindres, et les mécanismes de chutes se déplacent angulairement par rapport au cylindre, selon donc un mouvement de rotation continu, voire alternatif. Dans la majorité des métiers circulaires, le mécanisme de chutes est immobile, et ce sont les cylindres portant les fontures qui se déplacent selon un mouvement de rotation par rapport aux chutes.

Ce type de métier présente l'avantage de pouvoir inclure plusieurs mécanismes de chutes travaillant simultanément, ce qui lui confère une vitesse de production plus élevée que celle des métiers rectilignes. Toutefois, l'inconvénient majeur de l'utilisation de métiers circulaires est

que les articles tubulaires qu'ils produisent se présentent sous la forme d'un grand tube continu, et nécessitent des opérations de confection, pour découper le tricot ainsi obtenu afin de réaliser les deux faces du gant, puis une couture pour assembler ces deux faces. On conçoit que ces opérations de confection alourdissent le processus de fabrication, et ne permettent pas réaliser des produits de qualité comparable aux articles tricotés sans couture. Ainsi, les coutures au niveau du gant constituent des discontinuités de surface et donc des zones de différentiation de comportement. En outre, dans certaines applications, notamment lorsque les gants tricotés servent de support à une enduction caoutchoutée par exemple, ou lorsque des résistances particulières physiques ou chimiques sont nécessaires, les coutures constituent des zones de changement de propriétés qui peuvent engendrer des fragilités préjudiciables aux performances du gant.

Un exemple d'un métier circulaire particulier est décrit dans le document FR 1 107 102 et le certificat d'addition qui lui est rattaché sous le numéro FR 68 764.

Ce métier comporte deux cylindres fixes, par rapport auxquels se déplacent divers mécanismes de chutes. Ainsi, dans l'exemple de fabrication d'un gant tricoté, ce métier permet la réalisation simultanée de quatre zones tubulaires de moindre diamètre, correspondant aux quatre doigts parallèles. Ces portions tubulaires doivent ensuite être coupées, puis cousues en extrémité afin d'être fermées. Une opération complémentaire est nécessaire pour la mise en place du pouce, qui nécessite donc la découpe d'une fente dans la partie large du gant, et la couture de la portion de tube destinée à recouvrir le pouce.

Autrement dit, ce métier ne réalise pas de gants sans couture, mais il ne tricote qu'un support textile sous forme de tubes, nécessitant de multiples reprises en confection. Il ne présente dons pas d'intérêt ni face aux gants confectionnés plus économiques, ni face aux gants sans couture dont il n'a pas les propriétés.

De plus, les quatre doigts des gants fabriqués avec ce métier le sont simultanément, de sorte qu'au niveau de la jonction des doigts avec le reste du gant, on constate généralement la présence de mailles plus lâches formant des jours inesthétiques au niveau des cols entre doigts et préjudiciable à certaines performances techniques. Ce métier ne permet donc pas de réaliser le tricotage des doigts selon la technique dit du chevalement. Complémentairement, chaque chute de ce métier est utilisée pour la réalisation de zones spécifiques, avec donc un nombre de fils nécessaires est important, et plus précisément un fil par doigt pour la fabrication d'un joint.

Le document EP 0 387 209 décrit un métier à tricoter conçu pour la réalisation de collants. Plus précisément, ce métier comporte deux systèmes de chutes mobiles montées chacun sur un cylindre. Un mécanisme d'engrenage permet de coupler les mouvements de ces deux systèmes de chutes afin qu'ils tournent dans des sens opposés. Les agencements pour la présentation, les guidages et l'utilisation de fils variés ne permettent pas d'envisager le tricotage de gants selon les attentes du marché. En effet, ce métier présente un nombre trop important d'organes en action pour des zones de tricotage étroites que sont les doigts. Ce métier ne permet pas non plus d'envisager des changements de configuration pour passer d'une production de gants vers une production de collants, sans intervention majeure sur le métier, et notamment le remplacement de pièces.

Un objectif de l'invention est donc de permettre la fabrication de gants sans couture analogues aux gants obtenus sur métiers rectilignes; et plus généralement de tout article textile multitubulaire en tirant partie des fonctionnalités du métier pour limiter ou mieux éviter les coutures.

Un autre objectif de l'invention est de permettre la réalisation de ces articles avec des métiers à tricoter qui assurent une production élevée.

Un autre objectif de l'invention est la possibilité de changer les tailles de gants à produire sans intervention mécanique.

Exposé de l'invention

L'invention concerne donc une machine à tricoter circulaire à double fontures. Cette machine comporte de façon connue deux cylindres fixes, portant chacun une fonture supportant chacune un ensemble d'aiguilles. Cette machine comporte également deux ensembles d'au moins une chute tournante, chaque ensemble étant dédié à une des fontures en étant apte à se déplacer par rapport à cette fonture pour assurer la sélection et le déplacement des aiguilles. Chaque chute présente un mécanisme de sélection individuelle de toutes les aiguilles de la fonture associée. Cette machine comporte également de façon connue, un ou plusieurs dispositifs pour alimenter les aiguilles en fil.

Conformément à l'invention, cette machine se caractérise en ce qu'au moins un des deux ensembles de chutes tournantes présente une capacité de déplacement par rapport au cylindre

correspondant selon les deux sens de rotation, de manière à autoriser un mouvement des deux ensembles de chutes alternativement dans le même sens ou dans des sens opposés. Complémentairement, les dispositifs d'alimentation en fil présentent une capacité de mouvement distincte des mouvements des chutes.

Autrement dit, le métier conforme à l'invention présente des ensembles de chutes qui, d'une fonture à l'autre peuvent circuler en sens opposés, de manière à réaliser les portions tubulaires de l'article par travail alternatif des deux fontures en regard. Mais, les différentes chutes des fontures opposées sont également capables de se déplacer dans le même sens, de manière à faire travailler simultanément les aiguilles en regard des deux fontures. Il est ainsi possible, par ce travail simultané des aiguilles en regard, de réaliser la zone de fermeture de chaque tube à une extrémité au moins, et ainsi d'obtenir des tubes fermés sans couture.

Complémentairement, la capacité de chaque chute à sélectionner n'importe quelle aiguille de la fonture correspondante simplifie le mode de commande, par comparaison avec les systèmes existants, et notamment celui décrit dans le brevet FR 1 107 102. En effet, dans ce document, les différents tubes d'un même gant sont réalisés simultanément au moyen de quatre chutes distinctes. Cette sélection individuelle de chaque aiguille n'empêche pas une éventuelle sélection collective de certaines aiguilles affectées à des fonctions particulières, qui sont alors actionnées par groupes.

L'invention au contraire, permet la réalisation des différents doigts du gant de manière successive, y compris pour le pouce, qui est donc obtenu sans aucune opération de couture, et avec le même fil, si nécessaire.

En pratique, le métier conforme à l'invention se rattache à la famille des métiers circulaires à double cylindres fixes, c'est-à-dire dans lesquels le mécanisme de chutes se déplace angulairement autour des deux cylindres. Toutefois, dans certaines formes de réalisation de l'invention, il peut être avantageux que la machine comporte un mécanisme de réglage dynamique de la position relative des deux cylindres, pendant le fonctionnement de la machine. En effet, un mouvement de décalage d'un cylindre par rapport à l'autre, associé à des systèmes de transfert de maille ou autre effet, peut être utile pour réaliser des effets de tricotage, ou de chevalement.

De façon générale, et dans le reste de la description, les deux cylindres de la machine peuvent être deux cylindres de même axe, avec des aiguilles se déplaçant parallèlement d'un cylindre à l'autre. Il peut également s'agir dans une configuration plus classique d'une machine dont l'un des cylindres est assimilable à un plateau, et pour lequel les aiguilles des deux fontures se déplacent donc sensiblement perpendiculairement les unes aux autres.

En pratique, le mouvement des ensembles de chutes peut être soit un mouvement continu en rotation, soit éventuellement un mouvement de rotation alternatif, c'est-à-dire avec une rotation limitée angulairement. Le choix entre ces différences dépend de la manière dont les ordres de commande de sélection sont transmis aux différentes chutes, et la capacité d'un tel mécanisme à supporter une rotation continue.

En pratique, le mécanisme de sélection des aiguilles peut être réalisé de différentes manières, tant d'un point de vue de sa construction mécanique, que de son actionnement. Ainsi, les mécanismes de sélection utilisent fréquemment des électro-aimants agissant sur des sélecteurs mobiles, coopérant ou non avec les aiguilles en fonction de leur position. Les électroaimants agissant sur ces sélecteurs peuvent être portés par les chutes, et se déplacer avec ces dernières. Ils peuvent également être portés par les dispositifs de guide-fils qui distribuent le fil aux aiguilles en se déplaçant par rapport aux cylindres. Ces électro-aimants ou assimilés peuvent également être montés sur les cylindres, et affectés chacun à la sélection d'une aiguille dédiée en lui étant lié.

Selon une autre caractéristique de l'invention, la machine comporte au moins un dispositif d'alimentation en fil, qui est apte à se déplacer dans une zone de travail, selon un mouvement de va et vient suivant la chute active dans cette zone de travail.

Autrement dit, ce dispositif d'alimentation, qui inclut un chariot supportant guide-fil, permet de délivrer un fil qui sera tricoté dans la zone de travail, correspondant à la zone de réalisation d'un article. Cette zone correspond en pratique à une portion angulaire du cylindre. On notera que le mouvement de ce chariot est distinct de celui des chutes, puisqu'un chariot donné effectue un mouvement alternatif au niveau de la zone de réalisation de l'article, alors que les chutes se déplacent selon un mouvement de rotation continu, éventuellement d'amplitude limitée. Les dispositifs d'alimentation en fil des différentes zones de travail peuvent se déplacer de façon solidaire, ou bien encore de façon indépendante.

De façon classique, le dispositif d'alimentation en fil comporte divers mécanismes associés sur un même chariot. Il peut notamment s'agir d'un système de prise et de coupe de fil qui permet la coupe et la prise du fil tricoté sur une partie de la zone de tricotage pour reprendre le tricotage sur une autre partie de la zone. Ce système est apte à se déplacer dans une zone de travail avec le chariot portant le guide fil, selon un mouvement de va et vient suivant la chute active dans cette zone de travail.

Selon une variante de réalisation de l'invention, ce mécanisme de coupe et prise de fil peut être également un système indépendant du dispositif d'alimentation en fil, et être apte à se déplacer dans la ou les zones de travail.

Ce fil peut donc être utilisé pour la réalisation des différentes portions tubulaires de l'article, et dans le cas particulier du gant pour l'ensemble des doigts.

Il est également possible d'utiliser plusieurs guide-fils associés sur un même chariot, au niveau d'une même zone de travail, permettant l'acheminement de fils de nature différente. Chacun de ces guides fils peuvent être mis en travail ou au repos par des moyens présents sur le chariot. Ceci est notamment avantageux lorsque certaines portions de l'article nécessitent l'emploi de fils de natures différentes, ou la combinaison de plusieurs fils. C'est notamment le cas pour la réalisation des gants qui emploient préférentiellement un fil élastique au niveau du poignet.

Selon une autre caractéristique de l'invention la machine comporte un dispositif pour réaliser du chevalement de maille sur une ou plusieurs aiguilles sélectionnées.

Selon un mode de réalisation de ce dispositif, la machine comporte également deux cylindres complémentaires, associés chacun à un des cylindres principaux qui comporte des fontures. Chaque cylindre complémentaire présente alors des moyens aptes à maintenir en réserve une maille pendant un cycle de tricotage ultérieur afin d'assurer le chevalement d'une maille ou d'un groupe de maille sur une ou plusieurs aiguilles

Autrement dit, dans certains modes de réalisation particuliers, la machine peut comporter un ensemble de mécanismes dits de "platinettes", dédié à chaque aiguille, et sélectionnable individuellement et pour cette raison qualifié de platinettes "Jacquard". Chaque platinette est associée à un système de commande individuel et à une mécanique assurant son déplacement,

ce qui permet à chaque platinette de mettre en réserve sur le corps de l'aiguille les mailles correspondant au tricotage d'un doigt, alors que les mêmes aiguilles travaillent par ailleurs pour le tricotage du doigt suivant.

Autrement dit, ce mécanisme de platinettes permet à certaines aiguilles de travailler lors de la réalisation de deux zones tubulaires adjacentes, permettant donc un chevalement qui densifie les zones de jonctions entre doigts. On obtient donc avec un métier circulaire des gants sans couture, qui incorporent la fonction de chevalement à ce jour uniquement réalisée avec des métiers rectilignes. D'autres mécanismes peuvent également être envisagés pour réaliser cette fonction de chevalement.

Ce type de métier peut également inclure d'autres dispositifs connus, destinés à assurer certaines fonctionnalités classiques, tel que par exemple la détection de la présence de fils, un dispositif de vanisage, de bouclette, d'ouverture de palette, sans qu'il soit donc nécessaire de les décrire ici plus avant. Il peut également être utile de prévoir un dispositif qui assure l'avancée des articles ou la retenue des dernières mailles réalisées, au fur et à mesure de leur fabrication, puisque les articles sont réalisés sans lien mécanique les uns avec les autres. Ainsi, un ensemble de mécanismes de platinettes complémentaire peut remplir cette fonction. Mais d'autres systèmes d'avancée des articles peuvent être envisagés.

Description sommaire des figures

La manière de réaliser l'invention ainsi que les avantages qui en découlent ressortiront bien de la description du mode de réalisation qui suit, à l'appui des figures annexées dans lesquelles :

La figure 1 est une vue générale simplifiée en perspective sommaire montrant les éléments principaux de la machine à tricoter conforme à l'invention, dans laquelle certains organes ne sont pas représentés dans un souci de clarté.

La figure 2 est une vue de détail, en perspective sommaire, illustrant une zone particulière de la machine de la figure 1.

La figure 3 est une vue en coupe radiale de la zone de la machine où les fontures sont en regard.

Les figures 4 à 7 sont des vues schématiques de dessus illustrant le déplacement des chutes et des guides fils selon l'avancement du procédé de tricotage.

Les figures 8a à 8i sont des vues d'un gant en cours de réalisation selon l'invention, sur laquelle la partie du gant en cours de tricotage est mise en valeur.

La figure 9 est un schéma simplifié illustrant les aiguilles des différentes plages de la zone de travail utilisées au fur et à mesure des étapes de tricotage des figures 8a à 8i.

Les figures 10a à 1Of sont des vues de coté schématiques d'une aiguille du métier, montrée en interaction avec un mécanisme de platinette, lors de plusieurs étapes du cycle de chevalement.

Manière de réaliser l'invention

Comme déjà évoqué, l'invention concerne un métier à tricoter circulaire à double fontures, tel qu'il a été illustré très schématiquement dans la figure 1. Sur cette figure, seuls les éléments nécessaires à la bonne compréhension de l'invention ont été illustrés. A l'inverse, les éléments classiques pour les métiers à tricoter circulaires notamment n'ont pas été représentés, et peuvent être réalisés selon les connaissances générales du métier.

La figure 1 illustre donc la partie supérieure du métier dans lequel sont disposés les deux cylindres (2, 3) supportant chacun une fonture (4, 5). Dans la forme illustrée, le cylindre extérieur (2) présente ses aiguilles (6) orientées sensiblement verticalement, tandis que le cylindre intérieur (3) présente des aiguilles (7) orientées radialement, selon un plan sensiblement horizontal. Ce cylindre intérieur (3) est donc dans une configuration fréquemment qualifiée de "plateau". Les différentes aiguilles (6, 7) se déplacent par rapport à leurs fontures (4, 5), et se croisent au niveau de la zone de tricotage (10) située à l'intersection des trajectoires des deux groupes d'aiguilles (6, 7).

Dans certaines configurations de la machine, il peut être utile d'avoir un déplacement angulaire d'un cylindre par rapport à un autre, pour réaliser des effets de maille, ou des reports ou transferts, si le métier est équipé d'aiguilles ou dispositifs d'aguilles prévus à cet effet. Cette fonction peut être réalisée par des moyens électromécaniques, électropneumatiques ou autres, qui permettent le déplacement angulaire d'au moins une des fontures d'une ou plusieurs aiguilles. Cette disposition se révèle avantageuse pour l'utilisation du métier dans certaines applications, et peut être mise en œuvre sur des métiers circulaires de types variés, indépendamment des mouvements en sens identiques ou opposés des ensembles de chutes.

De façon simplifiée, les déplacements des différentes aiguilles (6) du cylindre extérieur (2) sont assurés par l'intermédiaire d'un mécanisme de chutes (12), qui se déplace par rapport au cylindre (2), et qui comportent des systèmes de came (14) coopérant ou non avec les

aiguilles (6) pour en assurer le déplacement. Les mêmes mécanismes de chutes (13) sont présents sur le cylindre intérieur (3), en agissant de manière similaire.

L'alimentation en fils des différentes aiguilles est assurée par un dispositif (15) d'alimentation en fils qui se présente sous la forme d'une pluralité de chariots (16) se déplaçant par rapport aux cylindres (2, 3) en coopérant avec un rail périphérique (17).

Selon une caractéristique de l'invention, les mécanismes des chutes (12, 13) des deux cylindres sont aptes à être commandés pour pouvoir se déplacer soit dans des sens de rotation opposés, soit dans le même sens de rotation.

Dans la forme illustrée, les chutes (13) du cylindre intérieur (3) se déplacent selon un seul sens comme le montre la flèche F 1 , tandis que les chutes (12) du cylindre extérieur (2) peuvent se déplacer dans les deux sens (flèche F 2 ). Bien entendu, la configuration inverse pourrait être adoptée sans sortir du cadre de l'invention.

De manière plus détaillée, comme illustré aux figures 2 et 3, chaque fonture (4, 5) comprend un mécanisme (20) de sélection et de déplacement des aiguilles qui comporte pour chaque aiguille un sélecteur mécanique (22) mobile autour d'un point de pivotement (23), et présentant un ergot (24) apte à être entraîné par un mécanisme de came (14) lorsqu'il se trouve en position proéminente. Ainsi, et comme illustré à la figure 3, le sélecteur (22) se trouve dans une position escamotée, car il est attiré par l'électro-aimant (26) commandé à cet effet par le dispositif de commande (27), de sorte que le mécanisme de came (14) n'agit pas sur ce sélecteur (22) dédié à cette aiguille (6).

En revanche, le sélecteur (28) associé à l'aiguille suivante, et représenté en arrière plan se trouve dans une position sélectionnée, et son ergot (29) est dans une position susceptible de coopérer avec le mécanisme de came (14) en vue de la montée du sélecteur et donc de l'aiguille. D'autres ergots (30, 31) sont présents à la fois sur le sélecteur (22) et sur l'aiguille (6) afin d'assurer le mouvement de redescente de l'aiguille par certaines cames du mécanisme de came (14) (non représentées). On constate donc que chaque aiguille présente une capacité à être déplacée individuellement. Un mécanisme similaire (32) est prévu pour assurer le déplacement des aiguilles (7) du plateau.

Pour chacun des ensembles de chutes tournantes, le dispositif de commande des sélecteurs (27) comporte dans une version préférentielle des éléments particuliers suivants (qui ne sont pas tous représentés dans un but de simplifier la compréhension) : sur chaque chute, au moins un dispositif de pilotage dédié à la chute considérée, pour la commande des sélecteurs des aiguilles et des platinettes de ladite chute, au moins un dispositif de pilotage central relié à l'ensemble des dispositifs dédiés de chacune des chutes, au moins un dispositif de mesure de la position angulaire de l'ensemble tournant.

Dans une configuration préférée, il peut être choisi d'attribuer les fonctions suivantes à chacun des dispositifs de pilotage, dédié ou central, de chaque ensemble de chutes :

Ainsi, le dispositif de pilotage central réalise les fonctions suivantes : communiquer avec le système central de programmation par voie hertzienne, optique, filaire ou autre, enregistrer au moins tout ou partie de la partie du programme correspondant à la réalisation du ou des parties de produits tricotés par l'ensemble des chutes qu'il pilote, recevoir l'information de la position angulaire de l'ensemble des chutes qu'il pilote, distribuer à chaque dispositif dédié aux chutes, les informations nécessaires à la réalisation des programmes de tricotage de cette dernière. Cette communication peut être réalisée par voie filaire, mais également selon d'autres modes de communication, et notamment par voie hertzienne.

Une capacité de communication directe peut être développée entre les dispositifs de pilotages centraux pour faciliter le pilotage de phases de tricotage particulières (arrêt d'urgence, remise à zéro...)

Par ailleurs, le dispositif de pilotage dédié à chaque chute réalise les fonctions des sélections sur les sélecteurs des aiguilles et des platinettes.

Cette configuration de la répartition des fonctions indiquées et non exhaustives des éléments de pilotages évoqués, est une configuration préférée dans le cas de l'application du métier envisagé. A titre d'exemple et de façon non limitative d'autres configurations peuvent êtres envisagées, combinant toute ou partie de ces fonctions, en allant d'une configuration

extrême où la totalité de ces fonctions sont réalisées par le dispositif central, jusqu'à l'autre configuration extrême où toutes les fonctions sont réalisées par les dispositifs dédiés.

De façon complémentaire, quelle que soit la configuration élaborée, les modes de réalisations des transferts d'informations peuvent être réalisées selon différentes technologies, à savoir hertzienne, filaire, optique ou autre...

Ce dispositif de commande et de pilotage se révèle avantageux sur de nombreux aspects pour la réalisation du métier à tricoter. Il peut être mis en œuvre et faire valoir ses avantages dans d'autres types de métiers circulaires ou rectilignes, voire d'autres types de métier, indépendamment des mouvements en sens identiques ou opposés des ensembles de chutes.

Le mécanisme de cames d'abattage de l'ensemble des cames (14) coopérant avec les ergots (31) du sélecteur est commandé de manière classique par un moteur électrique (33) se déplaçant avec la chute (2), et il n'est donc pas nécessaire de le décrire plus en détail.

En partie haute du cylindre, ce dernier comporte un ensemble de mécanismes (40) dits de platinettes. Ce mécanisme est composé de deux rangées contiguës de platinettes entre chaque aiguille. La première série de platinettes a pour fonction de retenir les fils ou mailles précédemment réalisées pour la réalisation de la maille suivante. La seconde série de platinettes est commandé par un mécanisme de pilotage individuel ou "Jacquard", qui (40) permet de maintenir les mailles sur l'aiguille pendant l'opération de tricotage d'autres portions de l'article, et ainsi réaliser un chevalement qui sera décrit en détail plus avant.

Le fonctionnement du mécanisme de platinette "Jacquard" (40) est similaire à celui de la sélection des aiguilles, en ce sens qu'il comporte différents sélecteurs (41) commandables par l'action d'électro-aimants (43), ces platinettes étant déplacées individuellement par l'intermédiaire d'un mécanisme de came se déplaçant sous l'effet d'un système commandé à cet effet. Dans une variante de réalisation, le mécanisme des platinettes et des platinettes "Jacquard" peut être solidaire des chutes correspondantes.

Complémentairement, la machine comporte un système (50) d'alimentation en fils, qui comporte un chariot (51) guide-fils sur lequel sont montés différents organes permettant l'alimentation à partir d'un cantre extérieur (non représenté). Ces chariots (51) se déplacent avec une couronne d'entraînement (17) par l'intermédiaire d'un système d'entraînement propre à la

couronne. Dans ce cas, les différents chariots sont solidaires dans leurs déplacements.. Dans une variante non représentée, les chariots peuvent être entraînés indépendamment, par l'intermédiaire d'un système propre au chariot. Ils sont alors indépendants dans leurs déplacements. Un des moyens de réaliser cette configuration peut passer par l'utilisation de la couronne (17) comme support d'entraînement et guide, alors que le système d'entraînement est monté sur le chariot.

Selon l'article réalisé, on peut affecter plusieurs chariots à une même zone de travail. Pour illustrer l'utilité de cet aspect de l'invention, on peut prendre l'exemple de la réalisation d'un article multitubulaire tel qu'un pull-over. Il peut ainsi être envisagé que trois chariots soient utilisés simultanément dans une certaine phase de tricotage, un pour chaque manche et le troisième pour le corps.

Les différents guide-fils (55), et notamment le guide-fil principal, peuvent également bénéficier d'une capacité de mouvement par rapport au chariot, par l'intermédiaire d'un mécanisme motorisé (56,57), de manière à obtenir un mouvement de va et vient de grande précision et de grande rapidité. Chacun des guide-fils est apte à faire un mouvement d'engagement ou de dégagement, selon le rail (58), pour présenter ou non le fil en travail.

Le chariot guide-fils (50) comporte également d'autres organes classiques dans les métiers à tricoter que sont notamment les systèmes de prise et de coupe du fil, ainsi que le système de détection de la présence de fils. De même, plusieurs guide-fils peuvent être insérés sur le même chariot de manière à délivrer plusieurs fils de nature différente.

De même que pour les commandes des sélections des chutes, les informations des mouvements du guide-fils peuvent être pilotés selon différentes configurations et en utilisant différentes technologies évoquées plus haut. Un tel chariot se révèle avantageux pour la réalisation du métier. Ces avantages peuvent être exploités sur d'autre configuration de métier circulaire ou rectiligne, indépendamment des mouvements en sens identiques ou opposés des ensembles de chutes.

Dans un autre mode de réalisation de la machine, il peut être avantageux d'associer les sélectionneurs sur les chariots porte guide-fils. Les électroaimants ne sont alors plus montés sur les chutes, mais sur les chariots guides fils. Dans une telle configuration, chacun des guides fils peut être équipé de plusieurs électro-aimants destinés à la sélection des aiguilles et platinettes.

Ces électro-aimants peuvent être répartis de part et d'autre du chariot, afin d'effectuer les sélections dans les deux sens de déplacement dudit chariot. Des jeux de cames peuvent être également associés afin de transmettre, de façon physique, la sélection aux parties fixes des sélectionneurs prévus à cet effet. Les chutes mobiles conservent toutes leurs fonctionnalités pour la réalisation de la maille. Ce type de sélection peut se révéler avantageuse pour certaines configurations de métier et peut être mise en œuvre pour d'autre type de métiers circulaires ou rectilignes, indépendamment des mouvements en sens identiques ou opposés des ensembles de chutes.

Selon une caractéristique technique importante de l'invention, les mécanismes de chute des deux cylindres (2, 3) peuvent circuler soit en sens opposé, soit dans le même sens. Ainsi, le métier conforme à l'invention permet de réaliser des articles tubulaires sans couture, comme cela ressort de la description schématique du fonctionnement illustré aux figures 4 à 7. Ainsi, lorsque les mécanismes de chute se déplacent dans le même sens, de même que le guide-fil, selon les flèches F 3 et F 4 de la figure 4, les chutes (12, 13) en regard permettent d'agir simultanément sur des aiguilles (6, 7) en regard, de manière à permettre le tricotage de la zone de fermeture d'une portion tubulaire.

Lorsque la zone de fermeture est achevée, les chutes des deux cylindres peuvent se mettre à circuler en sens opposés selon les flèches F 3 et F 5 de la figure 5. De la sorte, et comme illustré à la figure 6, les aiguilles (6) du cylindre extérieur (2) se déplacent pour assurer le tricotage de la maille de la partie externe de l'article tubulaire, tandis que la chute (13) du plateau (3) poursuit son mouvement. Lorsque la chute (12) du cylindre extérieur (2) a achevé cette opération, la chute (13') du plateau (3) parvient à proximité des aiguilles ayant achevé cette partie. Ainsi, comme illustré à la figure 7, les aiguilles (7) du plateau (3) assurent le tricotage des mailles de la portion interne de l'article tubulaire, et ce, avec le même fil délivré par le guide-fil (50) associé à la zone de travail. La chute suivante (12') du cylindre se présente alors pour poursuivre le cycle. On peut noter que le guide fil change de sens de parcours, pour délivrer le fil selon les chutes actives.

Plus précisément, une zone de travail ou poste correspond à une zone dans laquelle sera réalisé un article unitaire. Une même machine peut donc comporter plusieurs postes permettant la réalisation simultanée de plusieurs articles. Dans le cas où les articles sont identiques, les différentes chutes sont actives d'une zone de travail à l'autre avec un décalage angulaire, mais il

est également envisageable que, pour certains types d'articles différents tricotés en même temps, les organes aient un processus de programmation différent.

Il est à noter que le mouvement des différentes chutes peut être de façon la plus simple, un mouvement de rotation continue, dans lesquelles les chutes se déplacent toujours dans le même sens, à l'exception des zones de tricotage de fermeture des zones tubulaires. Ceci suppose que les ordres envoyés aux systèmes de sélection d'aiguilles (20, 32) et de platinettes "Jacquard" ne font pas par voie filaire. Il peut s'agir par exemple d'un cas où la transmission des ordres aux organes mobiles que sont les chutes notamment s'effectue par voie hertzienne, ou bien encore les différents ordres de commande sont pré-enregistrés sur un module électronique embarqué sur les chutes tournantes.

En revanche, dans le cas où les ordres de commande se transmettent par voie filaire, et ce afin d'éviter un enroulement trop important de ces fils de commande, on peut envisager que les systèmes de chutes se déplacent selon un mouvement de rotation alternée. Ainsi, après la rotation d'une certaine amplitude, par exemple de plusieurs tours de métiers, le mouvement des chutes peut s'inverser pour initier un cycle de tricotage inverse.

Comme déjà évoqué, l'intérêt de l'invention est la réalisation d'articles tubulaires ou multitubulaires sans couture, il peut ainsi s'agir de gants tels qu'illustrés aux figures 8a à 8i, illustrées selon les différentes étapes de fabrication. Ainsi, le métier conforme à l'invention permet d'assurer le tricotage d'un gant selon les neuf étapes correspondant successivement au tricotage de l'auriculaire (71), de l'annulaire (72), du majeur (73), de l'index (74) puis de la partie intermédiaire dite de la "petite paume" (75) dans la continuité de ces proportions, suivi par la partie correspondant au pouce (76), puis dans la continuité de ces proportions, la partie de la grande paume (77), pour finir par la partie du poignet (78, 79).

La figure 9 illustre schématiquement les différentes aiguilles utilisées lors de la réalisation des différentes étapes de tricotage du gant. Ainsi, lors de la première étape consistant au tricotage de l'auriculaire, les aiguilles d'une première plage (Z 1 ) de la zone de travail sont utilisées pour réaliser, comme déjà évoqué, la fermeture de la partie tubulaire de l'auriculaire (71). Le cycle de tricotage commence donc par un départ ferme, dans lequel les aiguilles sans fil sont déplacées, pour permettre la mise en place des fils de la première rangée. Pour cette opération, les chutes du plateau (3) et du cylindre (2) tournent donc dans le même sens et ont un même mouvement synchronisé. Le guide-fil monté sur le chariot affecté au poste

de travail correspondant délivre le fil principal devant les aiguilles travaillant simultanément au niveau du plateau (3) et du cylindre (2).

Puis, le départ ferme étant réalisé, un changement de sens de rotation s'effectue sur un ensemble de chutes, et typiquement celui du cylindre extérieur (2), pour que les ensembles de chutes plateau (2) et cylindre (3) aient un sens de rotation opposé.

Puis, le tricotage se poursuit par la réalisation d'une rangée formant la portion tubulaire de maille de l'auriculaire (71). Ce tricotage est réalisé de façon alternative et continue des aiguilles sélectionnées sur le cylindre (2), puis sur le plateau (3) et ainsi de suite. La présentation du fil devant les aiguilles en position de travail se fait par le guide-fil principal qui réalise un mouvement alternatif et continu devant les aiguilles sélectionnées en position de travail sur le cylindre (2), puis sur le plateau (3), et ainsi de suite.

Le mouvement des aiguilles est commandé par les chutes du plateau et du cylindre qui effectuent ainsi un mouvement en continu en sens opposé. Plus précisément, les aiguilles du cylindre sont sélectionnées pour être mises en travail pour la réalisation de la partie externe de la portion tubulaire de l'article. La chute du cylindre positionne les aiguilles en travail, et le guide-fil se déplace de façon à présenter le fil devant les aiguilles sélectionnées en position de travail, dans le sens du mouvement de la chute du cylindre. La chute du cylindre abat les aiguilles du cylindre pour faire la maille. Puis, les aiguilles du plateau sont sélectionnées pour être mises en travail, et la chute du plateau déplace les aiguilles en travail. Dans ce cas, le mouvement de la chute du plateau est opposé au mouvement de la chute du cylindre. Le guide- fil se déplace de façon à présenter le fil devant les aiguilles sélectionnées en position de travail, et selon le sens du mouvement de la chute du plateau. Le guide-fil suit alors la chute active, c'est-à-dire la chute du plateau.

Cette chute du plateau abat les aiguilles du plateau pour faire la maille du côté intérieur de la portion tubulaire du doigt de l'auriculaire (71). Lors du tricotage de la partie externe de la portion tubulaire, grâce aux aiguilles du cylindre extérieur, les aiguilles du plateau sont laissées au repos.

Le rang peut se réaliser sur tout ou partie des aiguilles formant un tube, et correspondant à la plage (Z 1 ) de la zone de travail illustrée à la figure 9. Avantageusement, après le départ ferme du doigt, les rangs peuvent avoir un nombre d'aiguilles en travail augmentant de façon

progressive pour assurer la formation d'un bout de doigt arrondi. Le nombre maximum d'aiguilles formant le doigt correspond au nombre d'aiguilles sélectionnées lors du départ ferme. La programmation du tricotage commande le nombre d'aiguilles à mettre en travail à chaque rang selon le profil du bout du doigt recherché.

Par la suite, pour poursuivre le tricotage, une étape importante consiste à isoler les aiguilles ayant servi à former l'auriculaire (71), de manière à tricoter l'annulaire, en utilisant les aiguilles situées dans une plage (Z 2 ) de la zone de la fonture adjacente à celle (Z 1 ) comportant les aiguilles ayant servies à la formation de l'auriculaire (71). Pour la bonne réalisation de la jointure entre les portions de l'auriculaire et de l'annulaire, le chevalement, ou autrement dit le recouvrement d'une ou plusieurs aiguilles est nécessaire pour assurer une bonne résistance du gant.

Cette utilisation des aiguilles pour deux doigts adjacents s'observe à la figure 9 dans laquelle les plages (Z 1 ) pour l'auriculaire (71) et (Z 2 ) pour l'annulaire (72) se recouvrent.

A la suite du tricotage de l'ensemble des rangs de l'auriculaire, le fil est coupé et pincé, et les aiguilles utilisées de manière commune pour l'auriculaire et l'annulaire réalisent un cycle avec le mécanisme de platinettes Jacquard, afin de retenir les mailles tricotées sur la partie basse du corps de l'aiguille, et permettent le tricotage du doigt suivant sur ces mêmes aiguilles.

Le cycle de tricotage lors du chevalement se déroule comme suit: tout d'abord, la platinette "jacquard" (100) effectue un mouvement recul, pour permettre à la maille (101) de descendre sur le corps (102) de l'aiguille (103), comme illustré à la figure 10a. On peut prévoir l'assistance complémentaire de moyens additionnels assurant le déplacement forcé de la maille, comme par exemple un jet d'air. Puis, comme illustré à la figure 10b, la maille (101) est retenue en position basse par la platinette "jacquard" (100), qui a retrouvé une position avancée. La position de la maille (100) est telle qu'elle ne fait pas maille lors des cycles normaux de tricotage. Puis, l'aiguille (103) est alors utilisée pour tricoter de façon indépendante les mailles suivantes (105), comme illustré à la figure 10c.

Le cycle inverse de restitution des mailles retenues sur le corps des aiguilles concernées est réalisé avant le tricotage du dernier rang du doigt suivant. Plus précisément, la platinette jacquard (100) effectue un mouvement de recul afin de permettre à la maille (101) retenue sur la partie basse du corps de l'aiguille de remonter, comme illustré à la figure 1Od. Puis, la maille

(101) est retenue en position haute par la platinette jacquard (100), qui a retrouvé une position avancée, comme illustré à la figure 10e. L'aiguille peut alors faire maille avec les deux mailles (101,107), comme illustré à la figure 1Of.

Un tel dispositif de platinettes Jacquard s'avère avantageux selon la construction du métier et peut couvrir d'autres possibilités. Il peut ainsi être exploité sur d'autres types de machines circulaires ou rectiligne, indépendamment des mouvements en sens identiques ou opposés des ensembles de chutes.

Les mêmes opérations sont répétées pour les différents doigts que sont l'annulaire (72), le majeur (73) et l'index (74). A la fin de chacune de ces étapes, le bout de fil coupé est maintenu par le système de coupe et prise de fil caractéristique. A la fin du tricotage du dernier doigt, à savoir l'index, le cycle de chevalement n'est pas réalisé, et le fil n'est pas coupé.

Une étape ultérieure consiste à réaliser la petite paume (75) visible à la figure 8e. Il s'agit là du tricotage de la partie de la main qui est située à la base des doigts (71-74) et la base du pouce (76), et qui recouvre la partie haute de la paume et du dos de la main. Les aiguilles sélectionnées pour cette opération sont celles utilisées pour le tricotage des quatre doigts préalablement réalisées. Des rangs de maille sont tricotés pour réaliser la longueur désirée, de la même manière qu'ont été tricotés les différents doigts.

Lors de la réalisation de la petite paume (75), une seule chute est active en même temps sur la zone de travail sélectionnée, pour assurer le tricotage de l'ensemble de la petite paume. Lors de la réalisation de la petite paume, le guide-fil réalise un mouvement de va et vient selon les aiguilles actives. Compte tenu de l'amplitude de ce mouvement, le chariot (50) portant les guide fils peut se déplacer par rapport à la couronne périphérique, alors que pour la réalisation des doigts. Selon un mouvement de moins grande amplitude, seul le guide-fil pouvait se déplacer par rapport à son chariot. Les cycles de coupe et de chevalement sont ensuite réalisés. Le chevalement est également obtenu par un recouvrement partiel de la plage (Z 6 ) de la zone de tricotage utilisant des aiguilles communes avec les aiguilles de la plage (Z 5 ) utilisées pour le tricotage de la petite paume.

Puis, dans une étape illustrée à la figure 8f, le pouce (76) est réalisé selon la même technique que la réalisation des quatre doigts précédemment tricotés.

Par la suite, l'étape illustrée à la figure 8g consiste à tricoter la grande paume (77), c'est-à- dire la partie de la main qui est sensiblement en dessous de la base du pouce (76) et qui recouvre la partie basse de la paume et du dos de la main. Les aiguilles sélectionnées (Z 7 ) sont celles qui ont été employées pour le tricotage de la petite paume (Z 5 ) et du pouce (Z 6 ). Des rangs de maille sont tricotés pour réaliser la longueur désirée, toujours avec un seul fil.

La fin de l'opération de tricotage consiste à réaliser les "bords cotes" en dessous de la paume, au niveau du poignet. Il est possible selon le type d'articles que l'on souhaite réaliser de déterminer le type de "fausse cote" à réaliser.

Pour réalisation de cette partie (78), il est possible d'utiliser un guide-fil complémentaire, mis en action de façon simultanée, de manière à alimenter le métier en un fil principal et un fil élastique assurant le serrage du gant au niveau du poignet.

La dernière étape du procédé de tricotage consiste à réaliser la terminaison du gant, c'est- à-dire le tricotage de quelques rangées, qui peuvent avantageusement utiliser un fil différent du fil de fond, par exemple un fil de moindre titre. Dans ce cas, un autre guide fil sera mis en action.

Le cycle de tricotage se poursuit donc par la séparation du gant fini des aiguilles, après la coupure du fil de terminaison, et la reprise d'un nouveau cycle.

Bien entendu, d'autres programmations pour la réalisation d'un gant sont envisageables. En outre, la réalisation d'un gant constitue un exemple d'article susceptible d'être réalisé grâce au métier conforme à l'invention, mais cette dernière ne se limite bien entendu pas à la fabrication de ce seul type d'article.

Il ressort de ce qui précède que le métier à tricoter conforme à l'invention présente l'avantage combiné de permettre la fabrication de gants sans couture, analogue à ceux obtenus sur métiers rectilignes, mais avec une haute vitesse de production, avec une grande souplesse de programmation pour les changements d'articles à produire. Ainsi, le métier conforme à l'invention peut fonctionner sur une large plage de jauges, allant de 5 à 50, pour produire des articles de finesse inégalée à ce jour, à vitesse de production élevée.