La présente demande de brevet revendique la priorité de la demande de brevet Français FR 15/02257 déposée le 26 octobre 2015 et de la demande de brevet Français FR 16/00687 déposée le 26 avril 2016, lesquelles sont incorporées présentement par référence.

Domaine de l' invention

La présente invention a pour objet un procédé innovant de montage de céramique cosmétique sur une armature.

Etat de l'art antérieur

Les céramiques sont maintenant utilisées de longue date dans le milieu de l' implantologie dentaire. Cet attrait pour ces matériaux réside, tout à la fois, dans la possibilité à obtenir une résistance mécanique très satisfaisante, tout en bénéficiant d'une très bonne biocompatibilité. De surcroît, il est possible aujourd'hui d'obtenir dés céramiques bénéficiant d'un aspect approchant au plus près celui des dents.

La technique utilisée aujourd'hui pour la réalisation d'une prothèse dentaire consiste en premier lieu en la fabrication d'une armature adaptée qui peut être faite de multiples matériaux allant du métal (e.g. alumine), aux spinelles d'oxydes de magnésium et d'aluminium, jusqu'aux céramiques sur base de zircone (oxyde de zirconium) .

Cette armature est ensuite habillée de sorte de l'adapter au plus près au patient. Pour se faire, on applique sur celle-ci une céramique dite cosmétique ou colorante qui est sous forme de poudre et qui, après cuisson, donnera à l'ensemble un aspect approchant au maximum celui de la dent initiale.

Maintenant, on pourra appliquer sur celle-ci un vernis ou glaçage pour un rendu meilleur encore. En ce qui concerne plus spécifiquement la céramique cosmétique, celle-ci n'est pas appliquée à sec et directement.

Il convient d'abord de prélever cette céramique qui se trouve sous forme de poudre dans son conditionnement, d' en placer la quantité souhaitée sur une plaque de verre (dite plaque de mélange) . Après humidification, la pâte crue obtenue est alors appliquée sur l'armature à l'aide d'un pinceau dont la tenue doit être parfaite pour placer cette masse de céramique avec la plus grande précision. La demande de brevet européen EP 0 154 137 Al illustre un tel procédé de l'art antérieur d'un montage d'une céramique sur une armature à l'aide d'un pinceau.

Pour obtenir le rendu souhaité (la bonne teinte) , on doit appliquer différentes couches successives de céramiques, on parle de stratification. Pour déshydrater et cuire cette céramique, il convient de passer l'ensemble au four à une température de l'ordre de 900°C et pendant une vingtaine de minutes (les températures et durée de cuisson varient naturellement en fonction de la céramique utilisée) . Cette cuisson peut s'opérer en une ou plusieurs étapes parallèlement à la stratification .

Si le principe d'application et le travail de cette céramique cos ^' métique peut sembler simple, l'obtention d'un parfait rendu nécessite toute la dextérité et l'expérience des céramistes.

Une des premières difficultés réside dans la texture de la pâte crue. Du fait de sa nature minérale et granulaire, celle-ci se déshydrate rapidement, ce qui complique l'opération de stratification. Il convient donc de la réhydrater régulièrement. Maintenant, cette réhydratation, si elle est mal maîtrisée, aboutie à une pâte crue difficile à monter.

Pour essayer de pallier à cette difficulté, il a été développé des plaques permettant le maintien de l'humidification des poudres sans intervention de l'opérateur comme notamment la WET'N'DRY CLASSIC OU la WET'N'DRY EVO 3 de SMILE LINE.

Maintenant, cette solution est imparfaite dans la mesure où cette pâte est appliquée au moyen d'un pinceau qui, au contact de cette pâte et par sa nature, va également contribuer à faire varier son hygrométrie et donc sa consistance. Il convient donc d'humidifier régulièrement le pinceau utilisé suffisamment pour lui permettre d' absorber la masse de céramique souhaitée et que celle-ci ait la bonne consistance, mais pas trop pour éviter que cette masse se désagrège et compliquer son montage. Aussi, il convient donc là encore de veiller, lors de cette stratification, à maintenir le degré d'humidité du pinceau au bon niveau ce qui nécessite toute l'expérience du céramiste.

Aussi existe-t-il un besoin de simplifier le travail de l'opérateur tout en permettant d'obtenir un rendu parfait pour 1' implant .

Descriptif détaillé de l'invention

L'inventeur s'est maintenant rendu compte qu'en utilisant, non pas un pinceau classique, mais un pinceau de calligraphie japonaise intégrant un réservoir de liquide interne et connu de très longue date, il était possible de maintenir une parfaite hygrométrie du pinceau et donc des masses de céramique de sorte de pouvoir assurer un montage parfait et homogène de ces dernières sur l'armature. A titre d'exemple de tel pinceau, on peut citer le dispositif décrit dans la demande de brevet FR 1 146 259 Al datant de près de 60 ans.

De surcroît, cette solution s'est avérée tellement efficace qu'il a été possible de se passer de l'étape d'humidification sur une plaque de mélange et de passer directement du prélèvement de la céramique de son contenant à son montage sur l'armature. L' inventeur a donc réussi à obtenir un nouveau procédé de montage d'une céramique sur une armature bien plus efficace en ayant la présence d'esprit de reformuler la problématique d'un tel procédé tel qu'elle était envisagée jusqu'alors. Ainsi, l'inventeur en ne se focalisant plus sur l'hydratation de la céramique en tant que telle, comme c'était le cas jusqu'alors, mais en l'abordant à travers l'hydratation du pinceau utilisé pour son application, a su identifier le parti d'utiliser un dispositif vieux de plus de 60 ans dans un procédé connu depuis plus de 30ans pour gagner considérablement en efficacité .

Fort de cet enseignement, la présente invention propose donc un procédé de montage d'une céramique comprenant une étape de montage d'une céramique sur une armature à l'aide d'un pinceau caractérisé en ce que le pinceau utilisé lors de cette étape de montage dudit procédé est partie intégrante d'un dispositif permettant l'imprégnation des poils du pinceau de manière continue et comprenant :

- un corps principal abritant un réservoir contenant un liquide d'hydratation de la céramique et comprenant, fixés à l'une de ses extrémités, une pluralité de poils formant un pinceau,

- laquelle pluralité de poils est assemblée au contact direct, et de préférence autour d'un noyau de guidage du liquide d'hydratation de la céramique traversant le corps principal vers le réservoir et permettant le transfert par capillarité de ce liquide du réservoir vers les poils du pinceau.

Le corps principal prend la forme d' un manchon et vise à faciliter la préhension du dispositif par le céramiste. Ce corps principal peut être réalisé en un matériau opaque ou transparent. Ce corps principal abrite un réservoir de liquide formé en son sein ou distinct, lequel réservoir peut alors prendre la forme d'une cartouche. Le corps principal est formé avantageusement de deux parties ou plus, lesquelles parties peuvent se dissocier de sorte d'accéder au réservoir (ou à la cartouche) .

En ce qui concerne le liquide d'hydratation de la céramique, le plus simple est d'utiliser de l'eau. Maintenant, il existe d'autres liquides aux propriétés améliorées qui sont disponibles sur le marché tels que le U-mid Liquid ADVANCED de SMILE LINE ou le liquide Cerafin de HPDENT.

Pour ce qui est des poils formant le pinceau, il peut s'agir de poils naturels ou synthétiques (par exemple en nylon) ou encore d'un mélange des deux.

Le dispositif utilisé dans le procédé selon l'invention pourra comprendre un moyen permettant de faire varier la longueur exposée des poils du pinceau. Ce moyen pourra en outre permettre de faire varier la forme du pinceau de la forme conique vers l'ovale plat. Un tel moyen pourra coulisser par rapport au corps principal et présenter, à son extrémité, une ouverture de forme conique ou ovoïde en fonction de la forme que l'on souhaite donner au pinceau.

En ce qui concerne cette fois le noyau de guidage, celui est réalisé en matériau poreux de manière à permettre le transfert par capillarité du liquide du réservoir vers le pinceau, et ceci tout en contribuant à le contenir dans le réservoir.

Typiquement, ce noyau de guidage est réalisé à partir de fibres synthétiques s' étendant l.ongitudinalement parallèlement entre elles et solidarisées les unes des autres par une résine synthétique liquide de façon à ce qu' elles gardent leur souplesse et laissent entre elles des passages fins de communication. Ce noyau de guidage peut être réalisé à partir d'un matériau fibreux tel que le feutre, le tissu non tissé, etc. Maintenant, ce noyau de guidage peut également prendre la forme d'une résine synthétique granulaire frittée prenant la forme d'une tige effilée. Le choix du matériau pour le noyau de guidage pourra se faire en fonction de la nature du liquide contenu dans le réservoir, avec une porosité d' autant plus élevée pour celui-ci que le liquide en question sera d'une viscosité élevée. Pour de tels liquides visqueux (notamment pour les étapes de coloration et/ou de glaçage) , il sera aussi possible d'ajouter une ouverture au sein du noyau de guidage. Outre sa fonction d' imprégnation des poils du pinceau, le noyau de guidage peut également, lorsque les poils sont assemblés autour de lui, contribuer à assurer le maintien du pinceau de par sa rigidité.

Selon un mode de réalisation particulier, le dispositif utilisé dans le procédé selon l'invention pourra comprendre, en ^' outre, un moyen permettant de choisir, voir de moduler, le degré d'imprégnation des poils du dispositif par le liquide contenu dans le réservoir. Pour se faire, un tel moyen permettra d'adapter, voir de moduler, la surface de contact entre le noyau de guidage et le liquide contenu dans le réservoir. A titre d'exemple, un tel moyen pourra permettre de régler et moduler l'enfoncement du noyau de guidage dans le réservoir et donc dans le liquide contenu dans celui-ci (cf. image de gauche de la figure 4) ; lequel moyen pourra alors prendre la forme d'une bague enserrant le noyau de guidage (et faisant étanchéité) mais permettant son coulissement .

A titre d'exemple encore, un tel moyen pourra permettre de masquer une partie de la surface du noyau de guidage présent dans le réservoir ; lequel moyen pourra prendre la forme d'une enveloppe, ajourée ou non, s' appliquant sur cette surface. Il est alors possible d'envisager de pouvoir régler l'emprise de cette enveloppe sur la surface du noyau de guidage présente dans le réservoir (cf. image de gauche de la figure 4) ou encore d'utiliser des enveloppes interchangeables, bénéficiant d'ouvertures différentes et ainsi d'ajuster, en changeant d'enveloppe, la surface du noyau de guidage en contact avec le liquide du réservoir. Le réservoir peut comprendre, avantageusement à son extrémité opposée à celle laissant pénétrer le moyen de guidage, un moyen de mise à l'air libre. Un tel moyen, prenant la forme par exemple d'une ouverture ou d'une valve, vise à permettre à l'air de pénétrer à l'intérieur du réservoir à mesure que le liquide d'hydratation est libéré par le moyen de guidage vers les poils du pinceau, tout en empêchant le liquide de passer par celui-ci. Selon un mode de réalisation avantageux,, ce moyen de mise à l'air libre est activable par le céramiste, de sorte d' initier voir de réguler le débit du transfert de liquide par capillarité du réservoir vers les poils du pinceau.

En ce qui concerne la céramique, on vise par excellence une céramique cosmétique. Une telle céramique cosmétique consiste en un matériau composé de corps minéraux argilo-siliceux et d'oxydes métalliques et est utilisée pour la fabrication des dents artificielles.

Pour ce qui est de l'armature, il s'agit préférentiellement d'une armature dentaire, laquelle peut être faite de métal, de céramique ou de tout autre matériau adapté. Typiquement une armature métallique pourra prendre la forme d'une armature en alumine, alors qu'on pourra choisir une armature en zircone pour une armature en céramique.

Avantageusement, le procédé selon l'invention utilise ce même dispositif pour le prélèvement de la céramique dans son contenant.

Avantageusement encore, le procédé selon l' invention ne comprend pas d' étape d' application de la céramique sur une plaque dite de mélange. Antérieurement, cette étape visait à l'humidification de la céramique .

Naturellement, le procédé selon l' invention comprendra en outre une ou plusieurs étapes de cuisson/déshydratation de ladite céramique. Le procédé selon l'invention pourra comprendra en outre une étape de coloration. Une telle étape correspond à une étape d'application de colorants (pigments et/ou oxydes métalliques) sur la céramique.

Pour l'application de cette coloration, il est possible d'utiliser le dispositif décrit précédemment, lequel dispositif est alors rempli d'un liquide adapté tel que l'E-MAX GLAZE AND STAIN LIQUID (IVOCLAR VIVADENT) .

Le procédé selon l' invention pourra comprendre une étape de glaçage. Une telle étape correspond d'une certaine manière à la finition de la céramique et comprend une cuisson finale de vitrification de la surface de la couronne, laquelle cuisson est précédée de l'application d'une glaçure.

Pour l'application de cette glaçure, il est là encore possible d'utiliser le dispositif décrit précédemment, lequel dispositif est alors rempli d'un liquide adapté tel que le NORATIAKE ES LIQUID (NORITAKE) OU l'E-MAX GLAZE AND STAIN LIQUID (IVOCLAR VIVADENT).

A titre d'exemple, on pourra utiliser des pinceaux de calligraphie avec réservoir, lesquels pinceaux sont rechargeables ou non, de préférence rechargeable. Dès lors, on substituera l'encre (de chine en général) par de l'eau, un liquide d'hydratation de la céramique, ou encore des liquides adaptés à l'application de colorants et de glaçures. De tels pinceaux sont notamment disponibles chez LEONARD (réf. 5530RO, 5535RO et 60RO) .

Avantageusement, le dispositif pourra comprendre un capuchon ■ (bouchon) permettant de recouvrir les poils du pinceau qui évite, ou limite, leur déshydratation en l'absence d'utilisation.

Un deuxième objet de l'invention porte sur l'utilisation d'un dispositif tel que décrit précédemment pour le montage d'une céramique sur une armature . Un tel dispositif est de préférence un pinceau de calligraphie bénéficiant d'un ^' réservoir, lequel pinceau de calligraphie est rechargeable ou non. De préférence, le pinceau de calligraphie à réservoir utilisé est rechargeable.

Avantageusement, une telle utilisation vise en outre le prélèvement de la céramique directement dans son contenant.

Avantageusement encore, une telle utilisation permet d'éviter l'application de la céramique sur une plaque dite de mélange.

D'autres caractéristiques, détails et avantages de l'invention ressortiront plus clairement de la description détaillée donnée ci- après à titre indicatif en relation avec des dessins sur lesquels :

- la figure 1 présente schématiquement un dispositif tel qu'utilisé pour le montage de céramique sur une armature. la figure 2 présente un exemple d'un pinceau de calligraphie rechargeable .

- la figure 3 présente un deuxième moyen de mise à l'air libre associé au réservoir du dispositif.

- la figure 4- présente deux exemples de moyens permettant de choisir, voir de moduler, le degré d' imprégnation des poils du dispositif par le liquide contenu dans le réservoir.

Tel qu'illustré à la figure 1, le dispositif 1 de montage de céramique sur une armature comprend, à l'une de ses extrémités, une pluralité de poils formant un pinceau 2.

Le dispositif 1 figuré comprend en outre un moyen mobile 3 permettant au céramiste (opérateur) de faire varier la longueur exposée des poils du pinceau. Typiquement, ce moyen mobile 3 est une pièce en silicone, laquelle est mobile par rapport au corps principal Pour le dispositif 1 figuré, le corps principal 5 qui prend la forme d'un manchon pour le céramiste est constitué de deux parties 5a et 5b, lesquelles sont solidarisées entre elle au moyen d'un filetage 7. Une fois assemblées, ces deux parties 5a et 5b, forment un réservoir 6 pour le liquide d'hydratation de la céramique, dont l' étânchéité est assurée par le filetage 7 et par un joint d' étanchéité 8. Le filetage 7 permet à l'opérateur d'ouvrir le dispositif de sorte de remplir le réservoir 6.

Les poils du pinceau 2 sont assemblés autour et au contact direct d' un noyau 4 de guidage du liquide d' hydratation de la céramique en matériau poreux. Ce noyau 4 traverse le corps principal 5(a) vers le réservoir 6 et permet le transfert par capillarité de ce liquide du réservoir 6 vers les poils du pinceau 2. Tel que figuré, ce noyau 4 de guidage permet d'assurer le maintien des poils du pinceau 2.

Le dispositif 1 comprend en outre un moyen de mise à l'air libre 9 (9a et 9b) du réservoir 6, lequel prend forme d'une arrivée d'air 9a vers le réservoir 6 dont l'ouverture est conditionnée par une valve d' obturation 9b actionnée par le céramiste et fermée au repos par un ressort. Ce dispositif permet au céramiste de contrôler l'humidification des poils du pinceau.

La figure 2 présente un exemple de pinceau avec réservoir commercialisé et utilisable dans le procédé selon l'invention.

La figure 3 présente un autre moyen de mise à l'air libre 9 (9a et 9b) du réservoir 6, lequel prend forme d'une ouverture 9a dans le réservoir 6 dont l'ouverture est obturée par un moyen d'obturation 9b prenant la forme d'une bille couplée à un ressort. Un mouvement sec vers le bas du dispositif par le céramiste permet l'entrée d'air dans le réservoir et de libérer du liquide d'humidification de la céramique vers les poils du pinceau.

La figure 4 présente différents moyens 10 permettant de choisir, voir de moduler, le degré d' imprégnation des poils du dispositif par le liquide contenu dans le réservoir avec, pour la vue de gauche, une bague enserrant le noyau de guidage (et faisant étanchéité) mais permettant son coulissement et, pour la vue de droite, une enveloppe s' appliquant sur la surface du noyau de guidage dont l'emprise est ajustée par un guide couplé à une molette.