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Title:
METHOD FOR CONSTRUCTING A BUILDING USING BRICKS CONNECTED USING DRY JOINTS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2011/157972
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a brick (1) made from a material comprising vegetable fibres agglomerated using a binder (such as hemp concrete), said brick being provided with a groove (9, 11) and a tongue (5, 7) allowing the dry-joint connection of bricks. The invention also relates to a method for constructing a building using such bricks.

Inventors:
BAUMER DAMIEN (FR)
Application Number:
PCT/FR2011/051415
Publication Date:
December 22, 2011
Filing Date:
June 20, 2011
Export Citation:
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Assignee:
EURL BAUMER DAMIEN (FR)
BAUMER DAMIEN (FR)
International Classes:
C04B18/24; E04B2/24
Domestic Patent References:
WO2005093182A12005-10-06
Foreign References:
EP0007630A11980-02-06
US20070245673A12007-10-25
GB2060026A1981-04-29
FR2871487A12005-12-16
US20080272270A12008-11-06
Attorney, Agent or Firm:
DEJADE ET BISET (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Procédé de construction d'un édifice à partir de briques (1, 15, 25, 32) préfabriquées dans un matériau comprenant des fibres végétales agglomérées au moyen d'un liant, munies de rainures et de languettes permettant leur emboîtement mutuel, ce procédé étant caractérisé en ce que l'emboîtement des briques (1, 15, 25, 32) est réalisé à joints secs.

2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend la pose combinée de briques de base (1) pleines, munies d'une rainure (9, 11) et d'une languette (5, 7) mutuellement emboîtables, et de briques raidisseurs (15) alvéolées, munies d'une rainure (21, 23) et d'une languette (19) mutuellement emboîtables ainsi que d'un alvéole (16) pour le passage d'un poteau (53) de renfort.

3. Procédé selon la revendication 2, qui comprend les opérations suivantes :

Réalisation d'un soubassement (48) en mortier ;

pose d'une série de poteaux (52, 53) dans le soubassement ;

pose de briques raidisseurs (15) au niveau des poteaux (52, 53), avec insertion de ceux-ci dans les alvéoles (16) des briques raidisseurs (15) ;

pose de briques de base (1) entre les briques raidisseurs (15).

4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que chaque poteau (53) comprend une armature (52) métallique noyée dans du béton.

5. Procédé selon la revendication 3, qui comprend une opération de pose, au niveau d'un poteau (53) et par-dessus une brique raidisseur (15), d'une brique demi-raidisseur (25), munie d'une languette (31) pour permettre son emboîtement sur la brique raidisseur (15) et d'un alvéole (16) pour le passage du poteau (53), et présentant une longueur égale à la moitié de celle de la brique raidisseur (15).

6. Procédé selon l'une des revendications 3 à 5, qui comprend les opérations suivantes :

pose de briques de chaînage (32) comprenant une languette (39) pour permettre leur emboîtement dans les rainures d'autres briques, et une réserve (33) centrale délimitant deux parois latérales (37) et un fond (38) ; pose d'une armature métallique (57) dans la réserve (33) ;

comblement de la réserve (33) au moyen d'un béton.

7. Procédé selon l'une des revendications 3 à 6, qui comprend les opérations suivantes :

- pose de briques de chaînage (32) comprenant une languette (39) pour permettre leur emboîtement dans les rainures d'autres briques, et une réserve (33) centrale délimitant deux parois latérales (37) et un fond (38) ;

découpe d'une paroi latérale (37) ;

- pose d'une dalle (47) reposant directement sur le fond (38) des briques de chaînage (32).

8. Brique en matériau comprenant des fibres végétales agglomérées au moyen d'un liant pour la mise en œuvre du procédé selon l'une des revendications 1 à 7, munie d'une languette destinée à être emboîtée dans une rainure, caractérisée en ce que la languette présente une hauteur (13) dont le rapport à une hauteur utile (4) ou une largeur utile (3) de la brique est compris entre 1/10 et 1/4.

9. Brique selon la revendication 8, caractérisée en ce que le rapport entre la hauteur (13) de la languette et la hauteur utile (4) ou la largeur utile (3) de la brique est de 1/6 environ.

10. Brique selon la revendication 8 ou la revendication 9, caractérisée en ce que le matériau est du béton de chanvre.

Description:
Procédé de fabrication d'un édifice à partir de briques à emboîtement à joints secs

L'invention concerne le domaine de la construction. Plus précisément, elle se rapporte à un procédé de réalisation d'un édifice à partir de briques élémentaires préfabriquées et emboîtables, réalisées dans un matériau comprenant des fibres végétales (chanvre, paille, lin, etc.) agglomérées au moyen d'un liant (notamment de la terre, de la chaux - aérienne ou hydraulique).

L'utilisation des fibres végétales pour la construction d'édifices, et plus précisément pour la réalisation de murs et de cloisons, est connue de longue date. On peut citer le torchis, composé d'une matrice d'argile (ou plus généralement de terre) agglomérant des fibres végétales (notamment de la paille).

Les fibres de chanvre ont également été exploitées dans la construction. Une technique classique consiste à préparer in situ un béton (couramment bien qu'abusivement appelé « béton » de chanvre) à partir d'un granulat végétal (la chènevotte) et d'un liant (chaux aérienne ou hydraulique), et à remplir une paroi à ossature bois au moyen d'un tel béton.

Le béton de chanvre peut également servir à la réalisation de dalles, d'enduits à caractère isolant ou encore d'isolant per se, que l'on coule par exemple dans les rampants d'une toiture avant la pose d'une couverture.

II existe de nombreuses recettes et applications du béton de chanvre. L'Association Construire en Chanvre a défini précisément le béton de chanvre et formulé des règles professionnelles d'exécution des ouvrages en béton de chanvre. Ces règles ont été éditées dès 2007 par la Société d'édition des bâtiments et travaux publics dans un fascicule intitulé Construire en Chanvre (ISBN 978-2-915162-92-9). Pour une liste extensive d'ouvrages, articles et publications liées à la construction à base de chanvre, cf. la bibliographie publiée sur le site Web de l'Association : http://www.construction-chanvre.asso.fr/.

Si les techniques ordinaires, aujourd'hui proposées par plusieurs sociétés (parmi lesquelles la société BCB qui propose un béton de chanvre sous la marque déposée Tradical), peuvent être jugées satisfaisantes du point de vue des performances mécaniques, acoustiques et thermiques (égales ou supérieures à celles des constructions ordinaires en moellons), elles sont toutefois grevées par une technicité élevée et une mise en œuvre difficile, qui limitent leur utilisation aux professionnels du bâtiment.

De techniques ont été proposées pour remédier à ces inconvénients et démocratiser l'utilisation du chanvre dans la construction. L'une d'elles, décrite dans la demande de brevet français FR 2 871 487 au nom de la société Développement Construction Ecologique (voir également l'équivalent américain US 2008/272270), consiste à réaliser un mur à partir de blocs préfabriqués que l'on assemble in situ. Ces blocs sont munis de cheminées verticales dans lesquelles des poteaux en bois sont insérés pour former une ossature. Les cheminées sont ensuite scellés dans les blocs au moyen d'un matériau de remplissage, tel qu'un liant de type lait de chaux.

II est vrai que l'emploi de blocs préfabriqués permet d'économiser la préparation sur place du béton de chanvre. Toutefois, l'économie réalisée est marginale, car l'insertion puis le scellement des nombreux poteaux dans les cheminées des blocs constituent des opérations longues et fastidieuses, qui nécessitent en outre la préparation in situ d'une grande quantité de liant.

En raison des inconvénients, évoqués ci-dessus, des techniques connues, y compris les plus récentes, la part du béton de chanvre dans la construction ne progresse pas ou progresse peu, la construction traditionnelle en moellons demeurant largement majoritaire sur le marché.

L'invention vise à perfectionner l'utilisation des fibres végétales (notamment du chanvre) dans la construction, en proposant une mise en œuvre à la fois simple et rapide, susceptible d'égaler, voire de surpasser les techniques ordinaires de constructions (notamment de briques de terre cuite ou de moellons en béton de ciment).

A cet effet, l'invention propose, en premier lieu, un procédé de construction d'un édifice à partir de briques préfabriquées dans un matériau (tel que du béton de chanvre) comprenant des fibres végétales agglomérées au moyen d'un liant, munies de rainures et de languettes permettant leur emboîtement mutuel, cet emboîtement étant réalisé à joints secs. Suivant un mode de réalisation, ce procédé comprend la pose combinée de briques de base pleines, munies d'une rainure et d'une languette mutuellement emboîtables, et de briques raidisseurs alvéolées, munies d'une rainure et d'une languette mutuellement emboîtables ainsi que d'un alvéole pour le passage d'un poteau de renfort.

Les opérations suivantes peuvent être prévues :

réalisation d'un soubassement en mortier ;

pose d'une série de poteaux dans le soubassement ;

- pose de briques raidisseurs au niveau des poteaux, avec insertions de ceux-ci dans les alvéoles des briques raidisseurs ;

pose de briques de base entre les briques raidisseurs.

Chaque poteau comprend par exemple une armature métallique noyée dans du béton (de ciment).

On peut en outre prévoir une opération de pose, au niveau d'un poteau et par-dessus une brique raidisseur, d'une brique demi- raidisseur, munie d'une languette pour permettre son emboîtement sur la brique raidisseur et d'un alvéole pour le passage du poteau, et présentant une longueur égale à la moitié de celle de la brique raidisseur.

Les opérations suivantes peuvent en outre être prévues :

pose de briques de chaînage comprenant une languette pour permettre leur emboîtement dans les rainures d'autres briques, et une réserve centrale délimitant deux parois latérales et un fond ; pose d'une armature métallique dans la réserve ;

comblement de la réserve au moyen de béton.

De même, on peut prévoir les opérations suivantes :

pose de briques de chaînage comprenant une languette pour permettre leur emboîtement dans les rainures d'autres briques, et une réserve centrale délimitant deux parois latérales et un fond ; découpe des parois latérales ;

pose d'une dalle reposant directement sur le fond des briques de chaînage.

L'invention propose, en second lieu et pour la mise en œuvre du procédé décrit ci-dessus, une brique en béton de chanvre, munie d'une languette destinée à être emboîtée dans une rainure, cette languette présentant une saillie dont le rapport à une hauteur utile ou une largeur utile de la brique est compris entre 1/10 et 1/4, et de préférence de 1/5 environ.

Selon un mode de réalisation, la languette présente par ailleurs une largeur dont le rapport à une largeur utile de la brique est compris entre 1/4 et 1/2, et de préférence égal à 1/3 environ.

D'autres objets et avantages de l'invention apparaîtront à la lumière de la description faite ci-après en référence aux dessins annexés dans lesquels :

la figure 1 est une vue en perspective d'un premier type de brique en béton de chanvre ;

la figure 2 est une vue de côté de la brique de la figure 1 ; la figure 3 est une vue de dessus de la brique de la figure 1 ; la figure 4 est une vue en perspective d'un deuxième type de brique en béton de chanvre ;

- la figure 5 est une vue de côté de la brique de la figure 4 ; la figure 6 est une vue de dessus de la brique de la figure 4 ; la figure 7 est une vue en perspective d'un troisième type de brique en béton de chanvre ;

la figure 8 est une vue de côté de la brique de la figure 7 ; - la figure 9 est une vue de dessus de la brique de la figure 7 ; la figure 10 est une vue en perspective d'un quatrième type de brique en béton de chanvre ;

la figure 11 est une vue de côté de la brique de la figure 10 ; la figure 12 est une vue de dessus de la brique de la figure 10 ;

les figures 13 à 19 sont des vues en perspective montrant différentes étapes successives de réalisation d'un édifice à partir des briques des figures 1 à 12 ;

les figures 20 et 21 sont des vues en perspective montrant deux étapes successives de réalisation d'un mur d'angle à partir des briques des figures 1 à 9.

On a représenté sur les figures 1 à 12 quatre types différents de briques élémentaires préfabriquées en béton de chanvre. Le béton est préparé à partir de granulat chanvre ou chènevotte, qui est la partie intérieure fragmentée de la tige de chanvre. La chènevotte utilisée répond aux recommandations des producteurs de chanvre pour l'utilisation dans la construction, cf. le fascicule Construire en Chanvre précité. La masse volumique de la chènevotte sèche employée est de l'ordre de 100 kg/m 3 en foisonné (c'est-à-dire non tassé). Le liant employé peut comprendre de la chaux aérienne ou hydraulique (norme NF EN 459-1 à 3), éventuellement additionnée de pouzzolane (norme NF P 18-308), mais il est préférable en l'occurrence d'employer de la chaux aérienne pure. La composition comprend en outre du ciment prompt, et de l'eau de gâchage (répondant aux prescriptions de la norme NF EN 1008).

Les proportions volumiques de la composition préférée sont les suivantes : chènevotte 73% ; chaux aérienne 8% ; ciment prompt 4% ; eau 15%. Soit, pour 100 I (10kg) de chènevotte, environ 11 I de chaux aérienne, 5,5 I de ciment prompt et 20 I d'eau.

Après mélange et malaxage de la composition, on fabrique chaque type de brique par moulage sous pression (la pression est réalisée par tassement de la composition encore humide). Une fois moulée, chaque brique est démoulée puis subit un séchage à l'air pendant une durée de plusieurs semaines, ou en étuve pour un séchage accéléré.

Un premier type de brique 1 est illustré sur les figures 1 à 3. Cette brique 1, dénommée brique de base, est pleine. Elle présente une longueur utile 2 de 600 mm, une largeur utile 3 de 300 mm et une hauteur utile 4 de 300 mm.

La brique de base 1 comprend :

une languette inférieure 5 en saillie sur une face 6 inférieure ;

- une languette frontale 7 en saillie sur une face 8 avant.

une rainure centrale 9 supérieure creusée dans une face supérieure 10 de la brique 1 et qui court sur toute la longueur de celle-ci, y compris sur la languette frontale 7 ;

une rainure arrière 11 creusée dans une face 12 arrière de la brique 1 et qui court sur toute la hauteur de celle-ci, y compris sur la languette inférieure 5.

Les languettes 5, 7 présentent une hauteur 13 (en saillie) de 50 mm et une largeur 14 de 100 mm. Les rainures 9, 11 présentent une profondeur 13 de 50 mm et une largeur 14 de 100 mm.

Un deuxième type de brique 15 est illustré sur les figures 4 à 6.

Cette brique 15, dénommée raidisseur, est alvéolée. Comme la brique de base 1, elle présente une longueur utile 2 de 600 mm, une largeur utile 3 de 300 mm et une hauteur utile 4 de 300 mm.

Le raidisseur 15 comprend un alvéole 16 à section carrée percé sur toute sa hauteur, dont les côtés mesurent 150 mm et sont espacés de faces latérales 17 et arrière 18 du raidisseur 15 de 75 mm.

Le raidisseur 15 comprend :

Une languette inférieure 19 en saillie sur une face inférieure 20, qui s'interrompt à la limite de l'alvéole 16 (cf. figure 5) ;

Une rainure frontale 21 creusée dans une face avant 22, qui court sur toute la hauteur de la brique 15, y compris sur la languette inférieure 19 ;

Une rainure centrale supérieure 23 creusée dans une face supérieure 24 de la brique 15 et qui s'étend vers l'avant jusqu'à la rainure frontale 21 et s'interrompt vers l'arrière à une distance de l'alvéole 16 de 75 mm.

La languette inférieure 19 présente une hauteur 13 en saillie de 50 mm et une largeur 14 de 100 mm ; les rainures 21, 23 présentent une profondeur 13 de 50 mm et une largeur 14 de 100 mm.

Un troisième type de brique 25 est illustré sur les figures 7 à 9. Cette brique 25, dénommée demi-raidisseur, est alvéolée. De forme générale cubique, elle présente une longueur 26, une largeur 3 et une hauteur 4 utiles égales, de 300 mm. Ainsi la longueur utile 26 du demi- raidisseur 25 est égale à la moitié de la longueur utile 2 de la brique de base 1 et du raidisseur 15. Le demi-raidisseur 25 comprend un alvéole 16 à section carrée percé sur toute sa hauteur, dont les côtés mesurent 150 mm et sont espacés des quatre faces latérales du demi-raidisseur 25 d'une égale distance, de 75 mm. Le demi-raidisseur 25 comprend : une languette frontale 27 en saillie sur une face avant 28, qui s'interrompt vers le haut à une distance de 50 mm d'une face supérieure 29 de la brique 25, et se prolonge vers le bas au-delà d'une face inférieure 30 de la brique 25 sur une distance de 50 mm ;

une languette inférieure centrale 31, qui fait saillie sur la face inférieure 30 de la brique 25, s'interrompt vers l'arrière à la limite de l'alvéole 16, et se prolonge vers l'avant au-delà de la face avant 28 pour former avec la languette frontale 27 un bloc à profil en L. Les languettes 27, 31 présentent une hauteur en saillie 13 de 50 mm et une largeur 14 de 100 mm.

Un quatrième type de brique 32 est illustré sur les figures 10 à 12.

Cette brique 32, dénommée brique de chaînage, est creuse et possède en section transversale un profil en U. Elle présente une longueur utile

2, de 600 mm, une largeur utile 3 de 300 mm et une hauteur utile 4 de

300 mm. Ces cotes sont identiques à celles de la brique de base 1 et à celles du raidisseur 15.

La brique de chaînage 32 comprend :

- une réserve centrale 33, creusée sur toute la longueur de la brique

32, sur une hauteur 34 de 200 mm à partir d'une face 35 supérieure, et sur une largeur 36 de 150 mm, la réserve centrale 33 délimitant ainsi deux parois latérales 37 de même épaisseur (de 75 mm) espacées de la largeur 36 de la réserve 33, et un fond 38 d'une épaisseur de 100 mm ;

une languette inférieure centrale 39, qui fait saillie sur une face inférieure 40 de la brique, s'interrompt vers l'arrière à une distance de 50 mm d'une face arrière 41 de la brique 32, et se prolonge vers l'avant au-delà d'une face avant 42 de la brique 32, sur une distance de 50 mm ;

une languette frontale 43 qui fait saillie de la face avant 42 de la brique 32 dans le prolongement de la languette inférieure 39 et s'interrompt vers le haut au niveau de la réserve centrale 33 ;

une rainure arrière 44 creusée dans le fond 38, et qui s'étend sur la hauteur de la languette inférieure 39.

Les languettes 39, 43 présentent une hauteur 13 en saillie de 50 mm et une largeur 14 de 100 mm.

Les quatre types de briques élémentaires préfabriquées qui viennent d'être décrits permettent de procéder à la réalisation de tout édifice de maçonnerie, et en particulier l'élévation de murs et cloisons.

A cet effet, les briques 1, 15, 25, 32 peuvent être combinées entre elles. Elles sont en effet conçues pour s'emboîter tant horizontalement que verticalement. Ainsi :

la languette inférieure 5 de chaque brique base 1 peut s'emboîter dans la rainure supérieure 9 d'une autre brique de base 1, dans la rainure supérieure 23 d'un raidisseur 15, ou dans la réserve 33 d'une brique de chaînage 32 (la différence de largeur pouvant être comblée au béton) ;

la languette frontale 7 de chaque brique de base 1 peut s'emboîter dans la rainure arrière 11 d'une autre brique de base 1, dans la rainure frontale 21 d'un raidisseur 15 ou dans la rainure arrière 44 d'une brique de chaînage 32 ;

la languette inférieure 19 d'un raidisseur 15 peut s'emboîter dans la rainure 9 supérieure d'une brique de base 1, dans la rainure supérieure 23 d'un autre raidisseur 15, ou dans la réserve 33 d'une brique de chaînage 32 (la différence de largeur pouvant être comblée au béton) ;

la languette inférieure 31 d'un demi-raidisseur 25 peut s'emboîter dans la rainure supérieure 9 d'une brique de base 1, dans la rainure supérieure 23 d'un autre raidisseur 15, ou dans la réserve 33 d'une brique de chaînage 32 (la différence de largeur pouvant être comblée au béton)

la languette frontale 27 d'un demi-raidisseur 25 peut s'emboîter dans la rainure arrière 11 d'une brique de base 1, dans la rainure frontale 21 d'un raidisseur 15 ou dans la rainure arrière 44 d'une brique de chaînage 32 ;

la languette inférieure 39 d'une brique de chaînage 32 peut s'emboîter dans la rainure supérieure 9 d'une brique de base 1, dans la rainure supérieure 23 d'un raidisseur 15 ou dans la réserve 33 d'une autre brique de chaînage 32 (la différence de largeur pouvant être comblée au béton, comme nous l'illustrerons ci- après) ;

la languette frontale 43 d'une brique de chaînage 32 peut s'emboîter dans la rainure arrière 44 d'une autre brique de chaînage 32, dans la rainure arrière 11 d'une brique de base 1, ou dans la rainure frontale 21 d'un raidisseur 15.

Comme nous le verrons ci-après, ces emboîtements peuvent être réalisés à joints secs (c'est-à-dire sans mortier de jointoiement), sans nuire à la stabilité de l'édifice que l'on souhaite réaliser, grâce aux rapports dimensionnels entre les cotes (hauteur et largeur) des rainures et languettes, et celles, utiles, des briques.

Ainsi, le rapport entre la largeur 14 des languettes 5, 7, 19, 27, 31, 39, 43 (égale à celle des rainures 9, 10, 21, 23, 44) et la largeur 3 utile des briques 1, 15, 25, 32 est de préférence compris entre 1/4 et 1/2. Un rapport de 1/3 environ, qui correspond aux cotes fournies ci-dessus, représente un bon compromis entre, d'une part, une bonne résistance des languettes 5, 7, 19, 27, 31, 39, 43 au cisaillement, garante d'une bonne résistance des murs aux efforts dans la direction orthogonale (notamment vents et forces d'appui), et, d'autre part, une surface d'appui suffisante des briques 1, 15, 25, 32 les unes sur les autres, de part et d'autre des languettes 5, 7, 19, 27, 31, 39, 43, garante d'une bonne stabilité des murs.

Par ailleurs, le rapport entre la hauteur des languettes 5, 7, 19, 27,

31, 39, 43 (égale à la profondeur des rainures 9, 10, 21, 23, 44) et la hauteur utile (ou la largeur utile, égale à la hauteur utile) des briques 1, 15, 25, 32 est de préférence compris entre 1/10 et 1/4. Un rapport de 1/6 environ, qui correspond aux cotes fournies ci-dessus, représente un bon compromis entre, d'une part, une certaine facilité de montage, et la nécessité de maximiser les surfaces de contact entre les briques 1, 15, 25, 32 (c'est-à-dire le frottement entre elles), de manière à rigidifier l'édifice.

On a représenté sur les figures 13 à 19 différentes étapes successives de la construction d'un édifice comprenant un mur 45 droit, muni d'une ouverture 46 (il s'agit en l'occurrence d'une fenêtre) et surmonté d'une dalle 47.

Le mur 45 est bâti sur un soubassement 48 (formant dalle de compression) réalisé en mortier de ciment hydrofugé, lui-même coulé sur une fondation 49 en béton située sous le niveau du sol tel que défini par un terrain extérieur 50 fini (c'est-à-dire damé). Comme cela est visible sur la figure 13, le soubassement 48 est partiellement enfoui dans le terrain 50, et présente une portion supérieure en saillie dans laquelle est creusée une rainure 51 de largeur et profondeur égales respectivement à la largeur et à la profondeur des rainures des briques. Ainsi, en l'occurrence, la rainure 51 présente une largeur de 100 mm et une profondeur de 50 mm.

En prévision de la réalisation de l'ouverture 46 d'une part, et pour la consolidation du mur 45 d'autre part, deux armatures métalliques 52 à section carrée sont plantées verticalement dans le soubassement 48 pour la réalisation ultérieure de poteaux 53 de renfort, en étant espacées d'une valeur prédéterminée correspondant à trois longueurs de briques (soit 1800 mm), mesure faite sur l'axe central des armatures 52. Les armatures 52 sont de préférence prépositionnées lors du coulage du soubassement 48, de sorte à y être noyées, mais il est envisageable de réaliser d'abord le soubassement 48, puis d'y forer ultérieurement des logements en fonction du positionnement souhaité des armatures 52, dans l'hypothèse où ce positionnement ne serait pas connu lors du coulage du soubassement 48.

Le mur 45 est alors élevé par empilage successif de rangées de briques emboîtées les unes dans les autres tant horizontalement que verticalement. On a illustré sur la figure 13 la pose d'une première rangée de briques dont les languettes inférieures sont emboîtées dans la rainure 51 du soubassement 48. Cette première rangée comprend une alternance de briques de base 1, emboîtés dans le soubassement 48 aux endroits dépourvus d'armatures 52, et de raidisseurs 15 emboîtés dans le soubassement 48 au niveau des armatures 52. Plus précisément, comme cela est visible sur la figure 13, les raidisseurs 15 sont positionnés de manière que les armatures 52 s'étendent au travers de leurs alvéoles 16. D'un point de vue pratique, dans le cas où les armatures 52 sont prépositionnées dans le soubassement 48, les raidisseurs 15 sont simplement enfilés par le haut sur les armatures 52, pour venir s'emboîter ensuite dans la rainure 51 du soubassement 48.

Les briques de base 1 sont toutes orientées dans une même direction (leur face arrière 12 ici tournée vers l'arrière de la figure 13). Les raidisseurs 15 sont également orientés dans une même direction, mais à l'opposé des briques de base 1. De la sorte, chaque raidisseur 15 est encadré par deux briques de base 1 : une première dont la face arrière 12 est simplement plaquée contre la face arrière 18 du raidisseur 15, et une seconde dont la languette frontale 7 est emboîtée dans la rainure frontale 21 du raidisseur 15.

Cette première rangée est posée à sec, sans joint de mortier, par simple emboîtement des briques 1, 15 dans le soubassement 48. Compte tenu des cotes identiques (de hauteur et de largeur) de la rainure 51 du soubassement 48 et des languettes 5, 7, 19 des briques 1, 15, il n'existe pas de jeu fonctionnel entre la rainure 51 et les languettes 5, 7, 19. Cette absence de jeu n'interdit toutefois pas l'emboîtement, en raison de la relative élasticité du matériau des briques 1, 15 (contrairement à un béton de ciment, par exemple, qui est extrêmement rigide).

Avant de poser la deuxième rangée de briques, on procède aux deux opérations suivantes :

- comblement, de préférence au béton de chanvre, d'un interstice 54 existant entre la face arrière 18 de chaque raidisseur 15 et la rainure arrière 11 de la brique de base 1 adjacente ;

réalisation d'une découpe 55 dans la face supérieure 24 de chaque raidisseur 15, du côté de sa face arrière 18, pour prolonger la rainure supérieure 9 de la brique de base 1 adjacente jusqu'à l'alvéole 16 et permettre ainsi la pose sans encombre de la rangée supérieure de briques.

La deuxième rangée de briques peut alors être posée. Comme cela est visible sur la figure 14, les briques de cette deuxième rangée sont tournées à l'opposé des briques de la première rangée, de sorte à agencer les briques en quinconce d'une rangée à l'autre. Grâce à la découpe 55 réalisée dans la face supérieure 24 des raidisseurs 15 de la première rangée, chaque raidisseur 15 de la deuxième rangée peut s'emboîter sans obstacle, à cheval sur le raidisseur 15 de la première rangée et sur la brique de base 1 adjacente, du côté de sa face arrière 12. De même que la première rangée, la deuxième rangée (et les suivantes) est posée à sec, sans joint de mortier, par simple emboîtement des briques de la deuxième rangée les unes dans les autres et dans les briques de la première rangée. Compte tenu des cotes identiques (de saillie et de largeur) des rainures et des languettes, il n'existe pas de jeu fonctionnel dans les emboîtements, ce qui ne gêne pas la pose en raison de la relative élasticité du béton de chanvre. L'absence de joint présente un triple avantage :

le temps de pose se trouve considérablement réduit ;

- on économise une grande quantité de matière (eau, ciment, granulat), au bénéfice des coûts de l'édifice et de ses qualités environnementales ;

le mur ainsi élevé présente peu ou pas de ponts thermiques, ses performances en matière d'isolation thermique et phonique s'en trouvant accrues.

Une fois la deuxième rangée de briques posée, on procède aux mêmes comblements et découpes dans les raidisseurs 15 de la deuxième rangée que ceux réalisés dans les raidisseurs 15 de la première rangée, afin de permettre la pose de la troisième rangée. La troisième rangée est alors posée, les briques de base 1 et les raidisseurs 15 étant orientés dans le même sens que celles de la première rangée (et donc à l'opposé de celles de la deuxième). De même que précédemment, l'emboîtement est simple, sans joint de mortier.

On peut alors combler les alvéoles 16 des raidisseurs 15 au moyen d'un béton de ciment, noyant ainsi les armatures 52 et formant des poteaux 53 armés qui rigidifient verticalement le mur 45 et constituent un encadrement pour la fenêtre 46.

La troisième rangée délimitant un appui pour la fenêtre 46, on ne dispose pas de briques de quatrième rangée entre les armatures 52. En revanche, afin de rigidifier horizontalement l'encadrement de la fenêtre, on effectue les opérations suivantes :

- réalisation d'une découpe 55 dans la face supérieure 24 de chaque raidisseur 15, pour prolonger de part et d'autre jusqu'aux alvéoles 16 la rainure supérieure 9, 23 des briques de la troisième rangée entre les armatures 52 (figure 15) ; - pose dans cette rainure 9, 23 d'une armature 56 métallique horizontale qui s'étend d'une armature verticale 52 à l'autre (figure 15) ;

- remplissage de la rainure 9, 23 au moyen d'un béton de ciment pour noyer l'armature 56 horizontale et ainsi réaliser une poutre de renfort de l'appui de fenêtre (figure 16).

Afin de permettre l'emboîtement des raidisseurs 15 de la rangée suivante, on réalise comme précédemment des découpes 55 dans la face supérieure 24 de chaque raidisseur 15. Puis on procède à la pose des briques de la rangée suivante (la quatrième dans l'exemple illustré). Comme cela est visible sur la figure 16, afin de conserver une élévation du mur 45 avec une répartition des briques en quinconce, on emboîte, sur le raidisseur 15 de la troisième rangée tourné à l'opposé de l'ouverture 46 un demi-raidisseur 25, avec sa languette frontale 27 tournée à l'opposé de l'ouverture 46. Une brique de base 1 vient ensuite s'emboîter horizontalement sur le demi-raidisseur 25. Les raidisseurs 15 et demi-raidisseurs 25 de cette rangée et des suivantes forment ensemble un tableau pour la fenêtre 46 ainsi délimitée. Comme cela est visible à droite sur la figure 17, et à gauche en éclaté sur la figure 18, on alterne raidisseurs 15 et demi-raidisseurs 25 dans chaque rangée successive pour monter le tableau de la fenêtre 46 en préservant la quinconce. On procède comme précédemment aux découpes des faces supérieures des raidisseurs 15 et demi-raidisseurs 25 pour permettre l'emboîtement de chaque rangée supérieure.

Une fois le tableau de la fenêtre 46 parvenu à la hauteur souhaitée (celle-ci correspond en l'occurrence à quatre rangées de briques, soit une hauteur de 1200 mm), on procède à la pose d'une rangée supplémentaire de briques de chaînage 32 qui participeront à la réalisation d'un linteau pour la fenêtre 46.

Comme cela est visible sur la figure 18, les briques de chaînage 32, simplement emboîtées, verticalement dans la rainure 9, 27 des briques de la rangée inférieure, et horizontalement les unes dans les autres, sont rigidifiées horizontalement au moyen d'une armature métallique 57 couchée dans la réserve 33 centrale, laquelle est ensuite comblée au moyen d'un béton de ciment qui vient noyer l'armature 57 et ainsi constituer une poutre de linteau 58 pour la fenêtre 46. Comme cela est visible sur la figure 19, la poutre de linteau 58 est toutefois creusée (par exemple au moyen d'un tasseau que l'on retire une fois achevée la prise du ciment) d'une rainure 59 aux dimensions (même profondeur, même largeur) des languettes 39, afin de permettre l'emboîtement de la rangée supérieure (voir ci-après).

Afin de permettre le passage des armatures verticales 52, le fond 38 des briques de chaînage 32 placées à l'aplomb du tableau de la fenêtre 46 sont par ailleurs découpées d'une ouverture 60 à section carrée, cette ouverture 60 étant comblée au moyen d'un béton de ciment pour compléter le poteau 53 de renfort vertical du mur 45 (et de la fenêtre 46).

Comme illustré sur la figure 19, la rangée suivante est constituée de briques de chaînage 32 emboîtées verticalement dans les rainures 9 des briques de base 1 de la rangée précédente et dans la rainure 59 creusée dans la poutre de linteau 59.

En outre, afin de permettre la pose de la dalle 47 reposant sur cette dernière rangée de briques 32, on procède à une découpe (en l'occurrence un arasement complet) des parois latérales 37 sur un côté intérieur des briques de chaînage 32. Comme cela est visible sur la figure 19, la dalle 47 comprend des poutrelles 61 profilées (par exemple à section transversale en T, comme illustré) dont une extrémité 62 est posée directement sur le fond 38 des briques de chaînage 32, grâce à la découpe réalisée. Les poutrelles 61 ne s'étendent toutefois pas jusqu'aux parois latérales 37 opposées des briques de chaînage 32 : elles en sont en effet écartées pour permettre la pose, entre les parois latérales 37 et les extrémités 62 des poutrelles, d'une armature métallique 57 de renfort de bordure de la dalle 47, qui sera ultérieurement noyée dans un béton de ciment.

Comme cela est également visible sur la figure 19, les armatures métalliques 52 verticales s'étendent jusqu'à la dalle 47, au travers d'ouvertures carrées 60 découpées dans les fonds 38 des briques de chaînage 32 situées à l'aplomb du tableau de la fenêtre 46 et comblées par un béton de ciment complétant les poteaux 53 verticaux de renfort.

La fixation ultérieure des huisseries (portes, fenêtres) est réalisée directement dans les poteaux, appuis, tableaux et linteaux des ouvertures. Pour y accéder, il suffit de réaliser dans les briques des mortaises pour permettre le passage des pattes de fixation des huisseries.

On a représenté sur les figures 20 et 21, à titre d'exemple illustratif, la réalisation d'un mur d'angle 63 au moyen de briques de base 1, de raidisseurs 15 et de demi-raidisseurs 25. Seules les poses d'une première et d'une deuxième rangée de briques sont illustrées, les rangées suivantes étant identiques en alternance aux deux premières rangées.

Comme précédemment décrit, le mur d'angle 63 repose sur un soubassement 48 muni d'une rainure 51 creusée sur une face supérieure, et coulé sur une fondation (non représentée) située sous le niveau du sol du terrain fini. Le mur 63 est composé de deux pans de mur 64, 65 (que l'on dénomme arbitrairement pan gauche 64 et pan droit 65, en référence à l'orientation choisie pour la figure 20) formant un angle (droit en l'espèce), et comprend au moins un poteau d'angle 53 rigidifié par une armature métallique 52 plantée verticalement dans le soubassement 48. Dans l'exemple illustré, deux autres armatures 52 sont plantées chacune dans un pan du soubassement 48, à distances égales prédéterminées (1800 mm) de l'armature d'angle 52. La première rangée de briques comprend un premier raidisseur 15 emboîté sur le soubassement dans l'angle du mur 63, avec l'armature métallique d'angle 52 enfilée dans l'alvéole 16 du raidisseur 15. Ce premier raidisseur 15 peut être orienté indifféremment suivant l'un ou l'autre des pans de mur 64, 65. Sur le dessin de la figure 20, on a arbitrairement choisi d'orienter le raidisseur 15 suivant le pan gauche 64.

La première rangée de briques comprend en outre plusieurs (deux en l'espèce) briques de base 1, emboîtées sur le soubassement 48 dans chaque pan. Dans le pan gauche 64, où s'étend le raidisseur d'angle 15, les briques de base 1 sont orientées en direction de l'angle, la languette frontale 7 de la brique de base 1 adjacente au raidisseur d'angle 15 venant s'emboîter dans la rainure frontale 21 de celui-ci. Comme cela est illustré, un demi-raidisseur 25 est emboîté sur le soubassement 48 au niveau de l'armature 52 du pan gauche 64, qui est enfilée dans son alvéole 16. Le demi-raidisseur 25 est orienté en direction de l'angle, de manière que sa languette frontale 27 vienne s'emboîter dans la rainure arrière 11 de la brique de base 1 adjacente.

Dans le pan droit 65, les (deux) briques de base 1 sont orientées à l'opposé de l'angle, la face arrière 12 de la brique de base 1 adjacente au raidisseur d'angle 15 venant se plaquer à plat contre une face latérale 17 de celui-ci. Comme cela est par ailleurs illustré, un raidisseur 15 est emboîté sur le soubassement 48 au niveau de l'armature 52 du pan droit 65, qui est enfilée dans son alvéole 16. Le raidisseur 15 est orienté en direction de l'angle, de manière que la languette frontale 7 de la brique de base 1 adjacente vienne s'emboîter dans la rainure frontale 21 du raidisseur 15.

Comme dans l'exemple décrit en référence aux figures 13 à 19, les briques sont simplement emboîtées dans le soubassement 48 et les unes dans les autres, aucun joint de mortier n'étant employé.

Une fois la première rangée posée, on procède aux deux opérations préparatoires suivantes en vue de la pose de la deuxième rangée :

comblement, de préférence au béton de chanvre, de l'interstice 54 entre la face latérale 17 du raidisseur d'angle 15 et la rainure arrière 11 de la brique de base 1 adjacente du pan droit 65 ; réalisation d'une découpe 55 dans la face supérieure 24 du raidisseur d'angle 15, du côté de la brique de base 1 adjacente du pan droit 65, pour prolonger la rainure supérieure 9 de la brique de base 1 jusqu'à l'alvéole 16 et permettre ainsi la pose sans encombre de la deuxième rangée de briques ;

réalisation d'une découpe 55 dans la face supérieure 29 du demi- raidisseur 25 du pan gauche 64, du côté de la brique de base 1 adjacente, pour prolonger la rainure supérieure 9 de la brique de base 1 jusqu'à l'alvéole 16 et permettre ainsi la pose sans encombre de la deuxième rangée de briques ;

réalisation d'une découpe 55 dans la face supérieure 24 du raidisseur 15 du pan droit 65, du côté de la brique de base 1 adjacente, pour prolonger la rainure supérieure 23 du raidisseur 15 jusqu'à l'alvéole 16 et permettre ainsi la pose sans encombre de la deuxième rangée de briques.

On peut alors poser les briques de la deuxième rangée, comme illustré sur la figure 21. Comme on peut le voir sur la figure, dans cette deuxième rangée les briques sont orientées à l'inverse de celles de la première rangée. Ainsi, la deuxième rangée comprend un raidisseur d'angle 15 décalé angulairement (en l'espèce à angle droit) par rapport au raidisseur d'angle 15 de la première rangée, et emboîté à cheval sur celui-ci et sur la brique de base 1 adjacente du pan droit 65. Les briques de base 1 du pan droit 65 sont orientées en direction de l'angle du mur 63, et un demi-raidisseur 25 est posé an niveau de l'armature 52 du pan droit 65, également orienté en direction de l'angle, sa languette frontale 27 venant s'emboîter dans la rainure arrière 11 de la brique de base 1 adjacence.

De même, les briques de base 1 du pan gauche 64 de la deuxième rangée sont orientées à l'opposé de l'angle, et un raidisseur 15 est posé au niveau de l'armature 52 du pan gauche 64, de manière que la languette frontale 7 de la brique de base 1 adjacente vienne s'emboîter dans la rainure frontale 21 du raidisseur 15. Aucun joint de mortier n'est employé entre les briques. Comme on l'a représenté sur la figure 21, les alvéoles 16 des raidisseurs 15 et demi-raidisseurs 25 peuvent être comblés au béton de ciment avant la pose de la deuxième rangée. Ce comblement peut toutefois être réalisé ultérieurement, après la pose de la deuxième rangée ou même de rangées supérieures, pour former les poteaux verticaux 53 armés.

On voit bien que, quelle que soit la configuration de l'édifice à bâtir, l'utilisation des briques de chanvre décrites plus haut permet une construction facile et rapide, grâce notamment à l'absence de jointoiement qui permet une économie considérable de temps et de matériau. A titre d'exemple, la construction d'un pavillon traditionnel d'une surface au sol de 150 m 2 , qui nécessite environ 1000 briques (au total) des différents types décrits, peut être achevée (hors finitions) en une semaine pour une personne seule sur le chantier, soit un gain de temps supérieur à 50% par rapport aux procédés connus, soit de maçonnerie ordinaire à base de moellons, soit de maçonnerie à base de chanvre banché sur ossature bois, soit de maçonnerie à base de blocs de béton de chanvre jointoyés et posés sur une ossature bois.

En employant une ossature en béton armé pour la réalisation des poteaux (qui peuvent en outre faire office d'encadrement des ouvertures) et des dalles, l'élévation, à partir des briques de chanvre décrits plus haut, d'un édifice de plusieurs étages, ne souffre d'aucune restriction, tandis que les règles professionnelles concernant les édifices en béton de chanvre réalisés de manière traditionnelle sur une ossature bois limitent la hauteur des édifices à deux niveaux (rez-de- chaussée surmonté d'un étage).

La combinaison des briques de base, pleines, et des briques raidisseurs, alvéolées, pour l'élévation des murs, limite le nombre de poteaux de renfort et évite de recourir à une ossature bois nécessitant l'intervention d'un charpentier spécialisé, cependant que la quantité de béton de ciment est limitée et les qualités environnementales de l'édifice préservées. Cependant il est parfaitement envisageable de remplacer les poteaux en béton armé par des piliers de bois ou par un béton de chaux non armé, de même qu'il est envisageable de remplacer les renforts d'appui et de linteau des ouvertures en béton armé par des poutres en bois ou par un béton de chaux non armé.