La présente invention concerne une charrue multi-socs réversible semi-portée comportant un grand nombre de socs notamment supérieurs à six et pouvant atteindre dix ou plus.

Dans ces charrues, les corps de labour constitués par deux socs avec versoirs symétriques sont fixés sur une poutre oblique comportant une partie centrale orientée sensiblement selon l'axe de travail avec, de part et d'autre de celle-ci, des parties obliques dirigées vers l'avant et vers l'arrière. Les corps de labour sont fixés sur les parties obliques et la partie centrale de la poutre est montée à rotation autour d'un axe longitudinal sur un support à une ou deux roues, d'un type quelconque connu, par l'intermédiaire d'un dispositif de relevage permettant de soulever l'ensemble de la charrue pour son retournement. Cette charrue présente toutefois une longueur importante puisqu'elle atteint 9 mètres pour les charrues à huit corps et 11 mètres pour les charrues à dix corps. Il en résulte que les dénivellations de terrain se traduisent par une différence de terrage des socs. Ce problème a toutefois été résolu par une charrue du type de celle décrite dans le

brevet FR-B-2.616.999 dans laquelle la poutre est constituée d'au moins deux éléments articulés l'un à l'autre, avec des moyens de blocage de l'articulation lors du transport et des manoeuvres.

On a également constaté que la longueur de ces charrues accroît la largeur de jachère en début et en fin de champ puisque les extrémités des sillons sont étagées sur la longueur de la charrue et parce que l'attelage nécessite une surface d'évolution importante pour pouvoir réaligner la charrue.

On est donc toujours à la recherche de solutions qui augmenteraient la maniabilité de la charrue en réduisant parallèlement de manière importante le rayon de braquage.

Le but de la présente invention est donc de proposer une charrue multi-socs réversible semi-portée du type décrit dans FR-B-2.616.999 qui, lorsqu'elle occupe une position de manoeuvre ou de transport, présente une maniabilité accrue par rapport aux charrues traditionnelles.

L'invention concerne à cet effet une charrue multi-socs réversible semi-portée comportant un grand nombre de corps de labour montés sur une poutre constituée d'au moins un élément avant et un élément arrière réunis par une articulation dont l'axe est sensiblement vertical en position de transport et horizontal en position de travail, un organe de commande assurant un pivotement de l'élément arrière par rapport à l'élément avant autour dudit axe d'articulation et bloquant l'articulation à la position angulaire choisie, ladite poutre étant montée à pivotement autour d'un axe longitudinal d'un support ou chariot muni de roues de relevage, caractérisée en ce que les moyens de montage à pivotement de la poutre sur le support sont solidaires de l'élément arrière de ladite poutre.

L'action de l'organe de commande en position de transport ou lors des manoeuvres de la charrue produit un pivotement du support, lequel devient donc directionnel, ce qui accroît considérablement la maniabilité de la charrue, attelée à un tracteur, lors des manoeuvres et du transport. Cet organe de commande, qui constitue l'organe de blocage de l'articulation, est bien entendu libéré lors du travail de la charrue.

Selon une forme de réalisation préférée de 1 'invention, le support comprend deux roues de relevage et l'axe d'articulation des deux éléments de la poutre est disposé sensiblement dans le plan vertical passant par 1 'axe commun des roues de relevage. La maniabilité est encore améliorée par le pivotement des roues sans glissement qui en résulte.

Avantageusement, l'invention prévoit que ledit organe de commande de 1 'articulation comprend au moins un vérin double effet articulé sur lesdits éléments de la poutre.

Dans ce cas, de préférence, l'organe de commande de 1'articulation comprend deux vérins double effet à montage antagoniste. On obtient ainsi une construction robuste et équilibrée de la charrue.

L'invention sera bien comprise à la lecture de la description suivante d'exemples de réalisation, en référence aux dessins annexés dans lesquels :

la figure 1 représente une vue en plan schématique d'une charrue à huit corps de labour de l'état de la technique représentée en position transport ;

la figure 2 représente une vue en plan schématique d'une charrue à huit corps de labour conforme à

1 ' invention représentée en position travail ;

la figure 3 représente une vue en plan schématique de la charrue de la figure 2 représentée en position transport ;

les figures 4 et 5 représentent des vues de détail en plan de l'articulation respectivement en position travail et transport de la charrue représentée à la figure 2 ; et

les figures 6A et 6B représentent des vues en plan schématique des positionnements respectifs du tracteur et de la charrue en fin de raie avec une charrue traditionnelle et une charrue conforme à l'invention.

Dans les dessins, la référence 1 désigne le pont d'attelage sur le tracteur et 2 le dispositif de commande du retournement de la charrue. La référence 3 désigne la flèche de traction qui est solidarisée avec la charrue par une rotule 4. La référence 5 désigne un corps de labour comportant deux socs avec versoirs symétriques, corps qui sont fixés en 6 par un étançon sur une poutre longitudinale 12. La charrue représentée comporte huit corps de labour répartis en un groupe avant 5a et un groupe arrière 5b, chaque groupe comportant quatre corps. La poutre 12 comporte une partie 7 qui est montée à rotation autour d'un axe longitudinal 8 lui-même porté par une traverse ou support 9, formant un chariot porté par deux roues 10 montées à l'extrémité de bras pendulaires 11 dont 1'inclinaison peut être réglée par des vérins 20 pour relever ou abaisser le support 9 et, partant, l'ensemble de la charrue pour en régler le terrage ou permettre le retournement ou le passage à la position transport.

A ses extrémités avant et arrière, la partie 7 porte deux éléments de poutre obliques, un élément avant 12a et un élément arrière 12b. Ces éléments de poutre peuvent de façon connue être constitués par des tronçons de poutre

réunis par des flasques pour permettre de modifier le nombre de corps de la charrue.

Une articulation, d'axe horizontal en position de travail, désignée dans son ensemble par la référence 13, est réalisée sur la partie 7 de la poutre 12, cette partie 7 comportant un tronçon avant 14 et un tronçon arrière 15 réunis par un axe de pivotement 16. Cette articulation permet de faire varier 1 'ouverture de l'angle entre les éléments 12a et 12b de la poutre 12 aboutissant, par l'intermédiaire des tronçons 14 et 15 respectivement, à l'articulation 13. Le déplacement de cette articulation est commandé au moyen d'au moins un organe de commande 19, de préférence deux organes de commande, tel qu'un vérin double effet. Dans l'exemple représenté aux figures 2 et 3, la charrue est équipée de deux vérins double effet à action antagoniste. Chaque vérin est monté entre deux éléments en console 21 respectivement solidaires des tronçons 14, 15.

Comme le montrent toutes les figures à 1 'exception de la figure 1 qui correspond à l'état de la technique, c'est le tronçon arrière 15 de la partie 7 de la poutre 12 qui est monté à rotation autour de l'axe longitudinal 8 porté par le support 9. De ce fait, en position verticale de l'axe 16 de l'articulation 13 correspondant à la position de transport ou lors des manoeuvres, les organes de commande 19 de l'articulation 13 engendrent, au cours du déplacement de cette articulation 13, un déplacement angulaire simultané des roues 10, augmentant ainsi la maniabilité de 1'ensemble tracteur/charrue comme le montre la figure 6B comparée à la figure 6A. En effet, le groupe support de roues est, du fait de son positionnement en aval de l'articulation 13, rendu directionnel. Ce n'était pas le cas dans la charrue représentée à la figure 1 où le pont était fixe.

Il est à noter également et ce, de manière connue, qu'en raison de la liberté d'inclinaison donnée aux éléments 12a

et 12b de la poutre 12 et pour maintenir le terrage des socs de chaque groupe 5a, 5b, une roue de terrage avant (non représentée) et une roue de terrage arrière 17 sont montées aux extrémités des éléments 12a et 12b. Grâce à l'articulation 13 commandée par les vérins 19, il est possible de relever les socs du groupe de corps de labour 5b tout en mettant les socs du groupe 5a en position de travail, en abaissant la partie 7 et en descendant le point d'attelage 2 sur le tracteur pour amener la roue avant de terrage en appui. Le tronçon avant 14 et le tronçon arrière 15 de la partie 7 de la poutre 12 sont réunis au moyen de deux flasques 18 soudés sur les flancs latéraux du tronçon avant 14, ces éléments comportant deux trous de fixation de l'axe 16. En position de travail ou lors du retournement de la charrue, l'articulation 13 est bloquée au moyen des vérins 19.

Dans l'exemple de réalisation représenté, la liaison des éléments de poutre 12a et 12b à la partie 7 est effectuée par l'intermédiaire de deux plaques de liaison P _{l r} P ₂ et P ₃ , P ₄ respectivement solidaires de l'élément 12a, 12b ou de la partie 7, ces plaques de liaison ayant une courbure concentrique complémentaire en forme de portion de cylindres de révolution. Les plaques P _x , P ₂ , P ₃ et P ₄ sont munies de lignes de trous pour la fixation par des boulons avec des obliquités différentes des éléments 12a et 12b qui, bien entendu, restent dans des plans parallèles en travail. Il est ainsi possible de changer de manière simple et économique la largeur de raie.