Semelle de chaussure et dispositif permettant la mise en forme d'une telle semelle.

L'invention concerne une semelle de chaussure, en particulier pour la pratique d'un sport. L'invention concerne en outre un dispositif de mise en forme de cette semelle.

La pratique d'un sport, tel que la course à pied, le golf ou le ski, fait travailler des zones spécifiques du pied. Le travail de ces zones spécifiques se caractérise par des pressions et des contraintes plus ou moins importantes supportées par le pied et liées au mouvement exercé en fonction du sport considéré.

De façon traditionnelle, les fabricants produisent des semelles de chaussure, en particulier pour la pratique d'un sport, comprenant un support de forme générale correspondant à la surface d'au moins une partie du fond de la chaussure, comportant des matériaux thermoformables. Un matériau thermoformable est un matériau qui devient malléable lorsqu'il est porté en température. Le matériau est alors moulé dans une forme déterminée qu'il gardera lors de son refroidissement.

Les différentes couches sont fusionnées en production afin de constituer une semelle standard manufacturée. La structure et la forme d'une telle semelle sont conçues en fonction du mouvement exercé par le pied lié à la pratique d'un sport spécifique. Pour assurer le confort et améliorer les performances de l'utilisateur, la semelle comporte des zones pour stabiliser, amortir ou encore propulser certaines parties spécifiques du pied. Un pied présente une structure complexe comportant un ensemble d'os, de muscles et de niveaux d'articulation. En particulier, le pied est construit sur une série d'arches. Cette série d'arches est renforcée par des muscles et des ligaments du pied pour former une voûte communément appelée voûte plantaire. La voûte plantaire peut présenter un volume, une taille ou un emplacement variables d'un individu à un autre. Chaque individu présente par conséquent une morphologie de pied différente.

Une telle semelle fabriquée en série présente de ce fait l'inconvénient majeur qu'elle ne peut pas s'adapter à un pied particulier ou à différentes morphologies. L'invention vise à résoudre ces inconvénients en proposant une semelle standard, fabriquée de façon industrielle et capable d'être déformée en

des emplacements précis, pour s'adapter à la forme du pied tout en conservant les qualités de maintien et d'amortissement du pied en des zones spécifiques.

A cet effet, l'invention concerne une semelle de chaussure comprenant un support de forme générale correspondant à la surface d'au moins une partie du fond de la chaussure et comportant au moins une première couche en matériau thermoformable, caractérisée en ce qu'elle comprend au moins une deuxième couche réalisée en matériau thermoformable, la deuxième couche recouvrant partiellement la première couche afin de laisser au moins une zone libre au niveau de la première couche, le matériau constitutif de la première couche présentant une température de thermoformage inférieure à la température de thermoformage du matériau constitutif de la deuxième couche, et en ce que la première couche s'étend au moins dans des zones de la semelle destinées à porter les portions arrière et centrale d'un pied et sensiblement jusqu'aux bords latéraux du support tandis que la deuxième couche est disposée dans la zone arrière de la semelle.

Grâce aux dispositions selon l'invention, il est possible de réaliser l'adaptation de la semelle à la forme précise d'un pied d'utilisateur par chauffage de celle-ci à la température de thermoformage de la première couche. Cette couche peut alors se déformer tandis que la dernière couche qui a une température de thermoformage plus élevée conserve sa forme.

En outre, le fait que la deuxième couche soit disposée uniquement dans la zone arrière de la semelle permet d'adapter la portion de la semelle qui a le plus besoin d'être personnalisée, tout en laissant libre la partie sensible de l'avant-pied.

Préférentiellement, dans la zone arrière de la semelle, la deuxième couche est disposée en retrait de la première couche afin de laisser libre au moins une zone latérale.

Suivant cette disposition, il est possible de procéder à la mise en forme de la semelle dans les zones correspondant au centre du pied, à sa voûte plantaire et ses bords latéraux, tout en conservant la conformation initiale de la semelle dans sa zone de talon avec ses caractéristiques de stabilisation et d'amortissement.

Selon une caractéristique de l'invention, la deuxième couche est située au-dessus de la première couche.

Avantageusement, la température de thermoformage du matériau constitutif de la première couche est comprise entre 60 et 70°C.

Préférentiellement, la première couche est constituée par une résine composite polyester. Selon une caractéristique de l'invention, la deuxième couche est constituée par une résine composite comportant du polycaprolactone, du polyamide et une grille polyester.

L'invention concerne également un dispositif de mise en forme d'une telle semelle, caractérisé en ce qu'il comprend : - un caisson présentant une partie inférieure et une partie supérieure,

- des moyens de chauffage situés dans la partie inférieure du caisson et agencés pour chauffer la semelle à une température correspondant à la température de thermoformage de la première couche, - des moyens de support d'au moins une semelle disposés au- dessus des moyens de chauffage, ces moyens de support comportant au moins une ouverture disposée en regard d'au moins la zone libre de la première couche dont le ramollissement est à effectuer.

Le dispositif permet de chauffer la semelle afin de l'adapter à une morphologie particulière du pied.

Avantageusement, le dispositif comporte des moyens de détection conçus pour détecter la présence d'une semelle disposée sur les moyens de support d'au moins une semelle et pour permettre une activation des moyens de chauffage lorsque la présence d'une semelle est détectée. Préférentiellement, les moyens de détection du dispositif sont constitués par au moins une palette articulée destinée au support de la partie arrière de la semelle actionnant un contact lorsqu'une semelle est disposée sur la palette articulée.

Avantageusement, les moyens de détection comprennent deux palettes, une pour chaque semelle.

Selon une caractéristique de l'invention, le dispositif comporte des moyens de protection, constitués par un capot, monté articulé sur le caisson et mobile entre une position d'ouverture et une position de fermeture, la position de fermeture permettant l'activation des moyens de chauffage. La mise en place de deux semelles dans le dispositif permet d'actionner le contact de chaque palette. L'actionnement des deux contacts et

le positionnement du capot en position de fermeture permettent l'activation des moyens de chauffage.

Selon une caractéristique de l'invention, les moyens de chauffage comprennent au moins une lampe. Cette caractéristique permet de moduler la puissance de chauffage de manière aisée pour l'utilisateur, en fonction du nombre de lampes et de la durée d'éclairage.

Avantageusement, les moyens de chauffage comprennent trois lampes de forme allongée, disposées parallèlement et de manière à ce qu'une lampe soit disposée sous chaque semelle et qu'une lampe soit disposée au niveau des bords intérieurs de deux semelles.

Ces dispositions permettent une action optimale des moyens de chauffage.

Selon une caractéristique de l'invention, les moyens de support des semelles comprennent un plateau présentant deux ailes formant un V.

De toute façon, l'invention sera bien comprise à l'aide de la description qui suit, en référence au dessin schématique annexé représentant, à titre d'exemple non limitatif, une forme d'exécution de cette semelle et d'un dispositif pour sa mise en forme. Figure 1 est une vue de dessous d'une semelle;

Figure 2 en est une coupe transversale suivant la ligne INI de la figure 1.

Figure 3 est une représentation schématique du dispositif.

Figure 4 est une vue schématique transversale du dispositif. La figure 1 représente une semelle 1 de chaussure. La semelle 1 est destinée à être insérée dans une chaussure. La semelle 1 comprend un support 3 de forme générale correspondant à la surface du fond d'une chaussure.

Comme représenté sur la figure 2, la semelle 1 comporte une première couche 5 et une deuxième couche 6 de matériaux thermoformables. La première couche 5 est disposée sur le support 3.

La première couche 5 s'étend sensiblement dans des zones du support 3 destinées à porter les portions arrière et centrale d'un pied et sensiblement jusqu'aux bords latéraux 7 du support 3. La deuxième couche 6 est disposée sur la première couche 5 dans la partie arrière du support 3. La deuxième couche 6 est disposée en retrait de

la première couche 5 afin de laisser libre une zone de la première couche 5 comprenant les bords latéraux 7, le bord arrière 8, la zone centrale 9 et le centre du talon 10 du support 3.

La première et la deuxième couches 5, 6 sont réalisées à l'aide de matériaux thermoformables, constituées par des résines composites. La résine composite de la première couche 5 est un polyester. La température de thermoformage de la résine polyester est de 65°C. La résine composite de la deuxième couche 6 est constituée par du polycaprolactone, du polyamide et une grille polyester. La température de thermoformage de la deuxième couche 6 est comprise entre 75 et 80 ⁰ C.

Comme représenté sur la figure 3, un dispositif 15 est utilisé pour la mise en forme de la semelle 1.

Le dispositif 15 se présente sous la forme d'un caisson 16 de forme générale parallélépipédique comprenant une partie inférieure 17 et une partie supérieure 18. La partie inférieure 17 du caisson 16 délimite un volume sur le fond duquel sont disposées parallèlement trois lampes 20. Ces trois lampes sont disposées longitudinalement, l'une étant centrale et les deux autres symétriques de part et d'autre de la première. Ces trois lampes sont des lampes à halogène d'une puissance unitaire de 500 Watts, ce qui permet de fournir une puissance totale de 1500 Watts.

Les parties inférieure 17 et supérieure 18 sont séparées par un plateau support 19 comportant deux ailes 21 , 22 formant, vu en coupe transversale, un V dont la pointe est tournée vers le bas et qui est située dans le plan médian longitudinal du caisson. Ces deux ailes 21 , 22 forment des surfaces de support pour deux semelles. Le plateau support comporte, dans sa partie centrale, une ouverture 26 permettant un chauffage préférentiel des zones des semelles situées en regard de l'ouverture. En avant de l'ouverture 26 et au niveau de la pointe du V, est ménagée une nervure 24 centrale et longitudinale tournée vers le haut. En arrière de l'ouverture 26 sont ménagées deux nervures 25, en forme d'arcs de cercles, comportant chacune un tronçon central et longitudinal raccordé à un tronçon transversal tourné vers l'extérieur. Ces nervures servent à assurer le positionnement de deux semelles sur les deux ailes 21 , 22 du plateau support.

La partie supérieure du caisson est équipée, au dessus du plateau support 19 et en arrière de l'ouverture 26, de deux palettes articulées 27, 28 destinées à servir à l'appui des zones postérieures de deux semelles

disposées dans le dispositif. Chaque palette est associée à un contact électrique, non représenté, disposé sur le circuit d'alimentation des lampes et destiné à être fermé par la palette sous le poids d'une semelle reposant sur celle-ci. En pratique, les contacts associés aux deux palettes sont montés en série.

La face supérieure du caisson est fermée par un capot de protection en verre 29, monté articulé le long de l'un de ses bords 30. Ce capot 29 est également associé à un contact électrique monté sur le circuit d'alimentation des lampes, afin de n'autoriser cette alimentation que lorsque le capot est fermé.

La commande de l'alimentation électrique des lampes peut comporter un dispositif de temporisation permettant d'assurer un chauffage pendant une durée prédéterminée, fonction de la température de ramollissement de la première couche 5 et de la masse à ramollir. La durée de chauffage peut, par exemple, être de 10 secondes.

L'utilisation de ce dispositif est la suivante : Partant d'une paire de semelles conformées de façon standard en usine et adaptées à la taille des pieds d'un utilisateur, le capot 29 du dispositif est ouvert et les deux semelles sont positionnées sur leurs supports respectifs, 21 , 22 et sur les palettes 27,28. Les contacts associés à ces dernières sont actionnés en position de fermeture. Le capot 29 est alors refermé, et actionne en position de fermeture le contact qui lui est associé. Une impulsion sur un contacteur engage un cycle de chauffage d'une durée déterminée, assurant le ramollissement de la première couche 5 de matériau thermoplastique, mais non de la seconde couche 6 qui est située dans la zone arrière de stabilisation et de maintien du pied. Il est à noter que le positionnement des lampes et l'inclinaison des supports 21 , 22 du plateau 19 assurent un chauffage homogène dans les zones dont la forme doit être adaptée, qui est notamment la zone de voûte plantaire. Après ramollissement de la première couche 5, les semelles sont retirées du dispositif et sont positionnées soit dans les chaussures de l'utilisateur soit sur un support de moulage avant conformation par l'utilisateur des deux semelles à la forme de ses pieds, par appui des pieds sur les semelles qui sont dans un état partiellement malléable. Après refroidissement, les semelles conservent la forme qui leur a été donnée.

Comme il va de soi, l'invention ne se limite pas aux seules formes d'exécution de cette semelle de chaussure et du dispositif permettant la mise en forme de cette semelle, décrites ci-dessus à titre d'exemple, mais elle embrasse au contraire toutes les variantes.