Les raquettes à neige traditionnelles sont habituellement constituées d'un cadre de bois, de différentes formes et dimensions, à l'intérieur duquel est tendu un réseau de sangles de peau ou de cordelettes constituant un filet, généralement appelé tamis, dont la face inférieure prend appui directement sur la couche de neige sur laquelle se déplace l'utilisateur. Ces raquettes à neige traditionnelles présentent de multiples inconvénients liés d'une part à leur prix élevé, entrainé par une fabrication nécessairement artisanale en raison de leur conception même, et d'autre part à leur fragilité due au fait que les matériaux employés, bois, corde, peau, sont peu durables dans le temps, à fortiori dans le milieu humide que représente la neige, et peu résistants à l'abrasion à laquelle ils sont frequement confrontés sur la neige gelée ou la glace mais aussi sur les pierres lors de traversées de routes et de rivières.

Pour toutes ces raisons, ces raquettes traditionnelles laissent de plus en plus place à des modèles dans lesquels le cadre de bois a été remplacé par un cadre métallique habituellement constitué d'un profilé, creux ou non, cintré en forme de boucle fermée, et les sangles de peau remplacées par des sangles synthétiques ou des cables métalliques. D'autres modèles encore sont réalisés en matière plastique, cadre et tamis moulés d'une seule pièce constituant un ensemble monolithique.

Sur la raquette à neige, précédemment décrite, est fixée la chaussure de l'utilisateur par l'intermédiaire de sangles, formant un harnais, ou par l'intermédiaire d'une plaque, éventuellement montée pivotante autour d'un axe sensiblement horizontal et

disposé au voisinage du tamis, sur laquelle est arrimée la chaussure, ou encore par l'intermédiaire d'un chausson en caoutchouc dans lequel est introduite la chaussure.

Le mode de fixation de la chaussure sur la raquette elle même permet de départager les deux grandes familles de raquettes à neige : les raquettes à neige dites "Canadiennes" et les raquettes à neige dites "Françaises" .

Les raquettes à neige dites "Canadiennes" se caractérisent par une fixation immobilisant la chaussure en translation longitudinale et latérale par rapport à la raquette, tout en permettant la rotation de cette chaussure au niveau de l'avant-pied, dans un plan sensiblement perpendiculaire à la surface d'appui du tamis, autour d'un axe, fictif ou réel, disposé au voisinage iπmédiat du tamis et parallèlement à ce dernier. Une ouverture, généralement appelée fenêtre, commençant en avant de cet axe est ménagée dans le tamis pour dégager la zone balayée par l'avant-pied lors du basculement du pied pendant la foulée. Ainsi, le talon de la chaussure peut se soulever naturellement pendant la foulée sans soulever l'arrière de la raquette qui, lui, doit rester au maximum en contact avec le sol.

Les raquettes dites "Françaises" de dimensions généralement inférieures aux précédentes se caractérisent, quant à elles, par un système d'attaches maintenant plaquée contre le tamis la semelle de la chaussure, sur toute sa longueur, en cherchant à éviter au maximum les déplacements en rotation ou en translation de la chaussure par rapport à la raquette et la raquette accompagne donc la chaussure dans tous ses mouvements.

Par rapport aux raquettes dites "Françaises", les raquettes dites "Canadiennes" permettent une marche beaucoup plus facile et moins fatigante grâce à leur plus grande surface assurant une

meilleure portance et donc un moindre enfoncement dans la couche de neige et grâce à la fixation pivotante permettant d'éviter de soulever la totalité de la raquette à chaque foulée.

La conception des modèles de raquettes à neige connus jusqu'à ce jour présente cependant deux inconvénients majeurs : d'une part la neige s'accumule fréquemment entre la semelle de la chaussure et la face supérieure du tamis sOpposant ainsi à ce que la chaussure vienne reposer à plat sur le tamis à la fin de chaque foulée et rendant de ce fait la marche très inconfortable tout en entrainant de fréquents traumatis es au niveau de la cheville de l'utilisateur, et d'autre part, les configurations actuellement connues n'offrent pas des performances optimisées au niveau profilage et chaque foulée se traduit par une perte d'énergie inutile en raison de la résistance à l'avancement dans la neige qu'opposent ces raquettes.

EXPOSE DE L'INVENTION

La présente invention veut donc remédier aux inconvénients précités en proposant une conception de raquette à neige permettant d'une part d'éviter l'accumulation de neige entre la semelle de la chaussure et la face supérieure du tamis et d'autre part de présenter un profil offrant le moins de résistance possible lors du déplacement vers l'avant de la raquette pendant la foulée tout en assurant cependant une bonne retenue de la raquette, vers l'arrière lors des montées, et latéralement lors des traversées de pentes.

L'un des objectifs complémentaires de l'invention est en outre de chercher à réduire à son minimum le poids de ladite raquette pour limiter au mieux la fatigue de l'utilisateur.

Pour ce faire, la raquette à neige selon l'invention est constituée d'un cadre périphérique délimitant une surface intérieure comportant une partie avant, que nous désignerons ci-après sous le terme de tamis avant, s'étendant sur toute la

largeur de la raquette, de l'extrémité avant de la raquette jusqu'au voisinage de l'extrémité avant de la chaussure, lorsque cette dernière repose sur la raquette, et une partie principale, que nous désignerons ci-après sous le terme de tamis principal d'appui, s'étendant longitudinalement, sur toute la largeur de la raquette, du voisinage de l'extrémité avant de la chaussure jusqu'à l'extrémité arrière de la raquette. Dans le sens tranversal de la raquette selon l'invention le tamis principal d'appui comporte, en partie centrale, dans la zone sur laquelle s'appuie la chaussure, des éléments de structure, destinés à supporter ladite chaussure, et que nous désignerons ci-après sous le terme de structure centrale. Le tamis principal d'appui de la raquette à neige selon l'invention est constitué d'éléments, plus longs que larges, et que nous désignerons dans le présent document sous le terme d'éléments supports intermédiaires, reliés par l'une de leurs extrémités au cadre de la raquette et par l'autre de leurs extrémités à la structure centrale, lesdits éléments supports intermédiaires se caractérisant en ce qu'ils ont une partie au moins de leur face avant orientée obliquement par rapport au plan PI tangent à la face inférieure de la semelle de la chaussure lorsque celle-ci repose sur le tamis, l'obliquité susmentionnée, orientée vers l'avant de la raquette, étant définie par l'angle aigu c< que forme, sur une section droite de l'élément support intermédiaire concerné, sa partie inférieure inclinée susmentionnée avec le plan PI, l'angle aigu <χ ayant son soπinet dirigé vers la partie avant de la raquette.

Selon une autre possibilité de l'invention, la face avant desdits éléments supports intermédiaires peut être plane, gauche, concave ou convexe.

Selon une autre caractéristique de l'invention, les cotés de certains au moins des éléments supports intermédiaires susmentionnées sont prolongés par une aile vers l'avant ou vers

l'arrière, ou vers l'avant et l'arrière, sur une partie au moins de la longueur desdits éléments supports intermédiaires.

Selon une autre possibilité de l'invention, la face supérieure de certains au moins des éléments supports intermédiaires n'est pas parallèle au plan PI mais présente, en section droite transversale, une partie, au moins, orientée vers l'avant de la raquette selon un angle aigu -y par rapport au plan PI et ce sur une partie au moins de la longueur desdits éléments supports intermédiaires concernés.

Selon une autre possibilité de l'invention, les éléments supports intermédiaires sont disposés en arêtes de poisson dans le sens de la marche soit obliquement et de façon symétrique par rapport au plan vertical P2 de symétrie générale de la raquette, disposé perpendiculairement au plan PI, les arêtes principales desdits éléments supports intermédiaires formant, lorsque la raquette est vue en plan, un angle aigu β> avec le plan P2.

Selon une autre possibilité de l'invention les arêtes longitudinales des éléments supports intermédiaires peuvent être rectilignes ou curvilignes et être parallèles entre elles ou non.

Selon une autre possibilité de l'invention, dans le tamis principal d'appui les zones s'étendant latéralement de part et d'autre de la structure centrale, à partir de celle-ci et jusqu'au cadre périphérique, sont constituées uniquement par des rangées d'éléments supports intermédiaires sans autre élément sécant.

Selon une autre possibilité de l'invention, les éléments, constituant le cadre et la structure centrale, qui ne sont pas disposés longitudinalement, ont au moins la partie inférieure de leur face avant inclinée par rapport au plan PI selon un angle aigu voisin de o( .

Selon une autre possibilité ; de l'invention, la face inférieure d'appui de la raquette sur la neige aussi bien que la face supérieure de la raquette peuvent ne pas être planes mais peuvent présenter chacune, dans le sens transversal, au moins une concavité, et/ou au moins une convexité, la section droite tranversale correspondante pouvant être de forme curviligne aussi bien que de forme polygonale. Ainsi, la face inférieure de la raquette peut notaπment comporter deux concavités situées de part et d'autre d'un bossage central tandis que la face supérieure de la raquette est convexe.

Selon une autre possibilité de l'invention, la raquette à neige est monolithique, les éléments constituant le cadre, la structure centrale, le tamis avant et le tamis principal d'appui étant réalisés avec la même matière thermoplastique et moulés en une seule opération par injection.

Selon un mode de réalisation préférentielle de l'invention, l'angle a. susmentionné sera avantageusement compris entre 15° et 60° l'angle ê sera avantageusement compris entre 30° et 80° et l'angle ηf sera avantageusement compris entre 0° et 45°. DESCRIPTION SOMMAIRE DES DESSINS D'autres caractéristiques et avantages de l'invention se dégageront de la description qui va suivre en regard des dessins annexés qui ne sont donnés qu'à titre d'exemples non limitatifs:

- La figure 1 est une vue de desus d'une raquette à neige selon l'invention.

- La figure 2 est une vue de coté d'une raquette à neige selon l'invention.

La figure 3 est une coupe transversale selon I, I, de la figure 1.

- La figure 4 est une vue agrandie de la coupe selon II, II, de la figure 1. - Les figures 5 et 6 sont des vues agrandies de la coupe selon II, II, de la figure 1 montrant des variantes de réalisation.

- Les figures 7, 8 et 9 sont des vues transversales selon I, I, de la figure 1 montrant des variantes de réalisation.

La figure 10 est une vue de dessus montrant une variante de réalisation d'une raquette à neige selon l'invention.

La figure 11 est une coupe selon II-II illustrant une variante préférée des éléments supports intermédiaires.

DESCRIPTION DES MODES DE REALISATION PREFERES La raquette à neige selon l'invention, portant la référence générale (1), est constituée d'un cadre (2) délimitant une surface intérieure comprenant un tamis avant (3) et un tamis principal d'appui (4) dans la partie centrale duquel se situe une structure centrale (5) supportant la chaussure (6). Des éléments supports intermédiaires (7), disposés obliquement par rapport au plan P2 selon un angle aigu ft ayant une valeur de 60° dans cet exemple, sont reliés par l'une de leurs extrémités (71) au cadre (2) et par l'autre de leurs extrémités (72) à la structure centrale (5). Ces éléments supports intermédiaires (7) ont leurs faces avant (78) inclinées par rapport au plan PI d'un angle aigu θ , ayant une valeur de 45° dans cet exemple, et leurs faces supérieure (75) sont inclinées par rapport au plan PI d'un angle r- , ayant une valeur de 30° dans l'exemple présenté à la figure 4.

Dans la variante de réalisation des éléments supports intermédiaires (7) présentée à la figure 5 lesdits éléments (7) sont prolongés en direction de l'avant de la raquette par une aile (73) dont la partie avant (75) de la face supérieure est inclinée par rapport au plan PI d'un angle aigu ~) ayant une valeur de 45° dans cette figure. Une partie seulement de la face avant (78) est inclinée selon l'angle aigu θ(

Dans la variante de réalisation présentée à la figure 6 les éléments supports intermédiaires (7) ont leur face avant

(78) inclinée et convexe, qui est prolongée en direction de l'arrière de la raquette par une aile (76) disposée sensiblement parallèlement au plan PI.

La figure 7 présente une variante de réalisation dans laquelle la face supérieure (9) du tamis principal d'appui n'est pas plane et parallèle au plan PI, comme dans l'exemple présenté par la figure 4, mais convexe, de section polygonale, tandis que la face inférieure (8) du tamis principal d'appui est plane et parallèle au plan PI.

La figure 8 présente une variante de réalisation dans laquelle la face inférieure (8) du tamis principal d'appui est convexe dans le sens transversal tandis que la face supérieure (9) du tamis principal d'appui présente dans le sens transversal deux concavités, (13) et (14), situées de part et d'autre d'un bossage central (15) sur lequel repose la chaussure (6).

La figure 9 présente une autre variante de réalisation dans laquelle la face supérieure (9) du tamis principal d'appui est convexe dans le sens transversal tandis que la face inférieure (8) du tamis principal présente dans le sens transversal deux concavités, (16) et (17) situées de part et d'autre d'un bossage central (18).

La figure 10 présente une variante de réalisation dans laquelle les éléments supports intermédiaires (7) sont de formes curvilignes dans leur sens longitudinal et le cadre (2) de la raquette (1) est prolongé vers l'arrière par une queue (10), une ouverture (11) ménagée au niveau de la jonction du tamis

avant (3) et du tamis principal d'appui (4) permettant par ailleurs l'utilisation d'une fixation pouvant pivoter autour d'un axe (12).

La figure 11 illustre en coupe transversale une réalisation préférée des éléments supports intermédiaires (7) . Dans cette réalisation, les éléments supports (7) ont une section transversale telle que représentée, avec une face avant (78) inclinée à profil transversal en S. Leur partie centrale (79) est de section relativement épaisse et inclinée, s'amincissant vers le bas, se prolongeant vers le haut et l'avant par une aile antérieure (73) plus mince généralement horizontale, et se prolongeant vers le bas et vers l'arrière en s'amincissant selon une aile postérieure (76) incurvée plus courte. L'alvéole (80) entre deux éléments supports intermédiaires successifs présente ainsi une forme favorisant l'évacuation de neige vers le bas, s'opposant à la remontée de neige au-dessus du plan PI, et favorisant la progression de la raquette vers l'avan .

Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits et représentés à titre d'exemples, mais elle comprend aussi tous les équivalents techniques ainsi que leurs combinaisons.