automobile

La présente invention concerne le stockage et l’analyse de factures relatives à la maintenance d’une pièce de véhicule automobile.

L’invention se rapporte notamment, mais non exclusivement, à la maintenance d’un embrayage, d’un démarreur, d’une source de lumière, d’une batterie, d’un pneu, d’une courroie de transmission, d’une courroie de distribution, d’une plaquette de frein, ou encore d’un balai d’essuie-glace.

Pour réaliser une maintenance préventive de telles pièces d’un véhicule automobile, il est par exemple connu du brevet US 8 374 745 de collecter des données en provenance de garages et en provenance du véhicule. Le caractère exhaustif des données ainsi collectées n’est pas garanti du fait de la multiplicité des garages possibles et de la non-implication de l’utilisateur du véhicule dans cette démarche de fourniture de données.

Il existe un besoin pour améliorer encore les solutions existant autour de la maintenance de pièces d’un véhicule automobile.

L’invention a pour objet de remédier à ce besoin et elle y parvient, selon l’un de ses aspects, à l’aide d’un dispositif de stockage et d’analyse d’informations relatives à la maintenance d’une pièce d’un véhicule automobile, le dispositif comprenant :

- une interface utilisateur, permettant une saisie d’informations relatives à la pièce du véhicule automobile, ces informations comprenant des factures et/ou des données issues des factures liées à au moins une opération de maintenance précédente,

- un support de stockage des informations saisies, dans lequel sont enregistrées les factures et/ou les données issues des factures, et

- un système informatique d’analyse des informations enregistrées dans le support de stockage, configuré pour générer un message relatif à la maintenance de la pièce du véhicule en fonction de l’analyse de ces informations.

L’invention consiste à utiliser entre autres les factures associées à une ou plusieurs opérations de maintenance précédente pour générer le message relatif à la maintenance. Ces factures peuvent se rapporter à un achat précédent de la pièce du véhicule et/ou à des opérations de maintenance précédentes sur cette pièce.

L’invention peut ainsi permettre de constituer une liste contenant toutes les factures se rapportant à la maintenance d’une pièce du véhicule. Le dispositif peut être utilisé pour différentes pièces du véhicule, auquel cas une telle liste est créée pour chacune de ces pièces. Une telle liste peut être particulièrement utile en vue de la revente d’un véhicule ou en vue de la résolution de problèmes de garantie affectant la pièce objet de la liste. L’interface utilisateur est par exemple utilisée par un professionnel dans le domaine de la maintenance, tel qu’un garagiste, ou par un non-professionnel tel qu’un utilisateur du véhicule.

Le support de stockage des informations saisies peut être distant de l’interface utilisateur, étant notamment apte à communiquer avec cette interface par l’intermédiaire d’un réseau de communication de données. Le support de stockage des informations est par exemple hébergé par un serveur distant de l’interface utilisateur, selon la technologie dite « cloud computing ». Un tel cas permet que l’interface utilisateur appartienne à un terminal informatique de capacité de mémoire et/ou de traitement relativement réduite.

L’interface utilisateur est par exemple un terminal informatique portable tel qu’un mobile multifonction ( smartphone en anglais) ou une tablette.

l’interface utilisateur peut comprendre un système d’acquisition d’image apte à fournir une numérisation des factures. L’interface utilisateur ou le système informatique est en outre configuré pour extraire des données issues des factures de la numérisation des factures. Par exemple, les factures peuvent être prisent en photo grâce à l’appareil photo qui équipe aujourd’hui la plupart des mobiles multifonction. Les données, comme la référence de la pièce, la date de remplacement de la pièce, le kilométrage du véhicule à la date du remplacement de la pièce sont extraite de la photo grâce à un outil d’extraction de données. La demande de brevet US2007/0168382 décrit un exemple d’un tel outil d’extraction de données. Ce type d’outils inclut un algorithme de reconnaissance de caractères (Optical Character Récognition ou OCR en anglais). Un tel exemple d’interface utilisateur, combiné à la technologie « cloud computing » permet un traitement efficace des informations et une saisie à l’aide de terminaux informatiques dont la grande majorité des utilisateurs sont déjà en possession. On renforce ainsi la possibilité que l’invention soit mise en œuvre par un utilisateur du véhicule lui-même, et non par des professionnels impliqués dans le domaine de la maintenance.

En plus de factures, les informations saisies peuvent comprendre le modèle du véhicule, le numéro de sa plaque d’immatriculation, son numéro VIN, son kilométrage ...

Selon un exemple de mise en œuvre de l’invention, le système informatique d’analyse est configuré pour rassembler, en vue de générer le message relatif à la maintenance de la pièce, toutes les informations saisies relatives à cette pièce qui sont enregistrées dans le support de stockage, de manière à ce que ce message contienne l’historique de la maintenance de cette pièce.

Le message généré peut notamment contenir l’ensemble des factures associées à la maintenance de la pièce. Ainsi, l’utilisateur dispose, grâce au dispositif selon l’invention, d’une information exhaustive sur la maintenance de sa pièce.

Selon un autre exemple de mise en œuvre de l’invention, qui peut ou non se combiner avec le précédent, le dispositif peut comprendre une base de données regroupant des informations type sur la pièce du véhicule automobile. Ces informations type comprennent par exemple la durée de vie préconisée pour la pièce et/ou différents modèles de pièce de rechange. Cette base de données peut, ou non, faire partie du support de stockage d’informations précité.

Selon cet autre exemple de mise en œuvre, le système informatique d’analyse est notamment configuré pour comparer, en vue de générer le message relatif à la maintenance de la pièce, les informations saisies relatives à cette pièce et les informations type sur cette pièce, de manière à ce que le message relatif à la maintenance de cette pièce contienne une proposition de date de changement de la pièce et/ou une proposition de modèle de pièce de remplacement. Le cas échéant, la génération du message peut se faire en prenant en compte la date de la dernière facture relative au remplacement de la pièce, et ce message peut être envoyé, par exemple de façon répétée, à l’utilisateur du véhicule avant la date préconisée pour le remplacement de la pièce d’après les informations type pour cette pièce disponibles dans la base de données.

Dans tout ce qui précède, le support de stockage d’informations peut également contenir des informations relatives à la conduite du véhicule. Ces informations comprennent par exemple :

- la vitesse du véhicule,

- l’accélération du véhicule,

- la position géographique du véhicule,

- la consommation de carburant du véhicule,

- les conditions météorologiques à la position du véhicule,

- les derniers trajets effectués par le véhicule, par exemple caractérisés par la consommation de carburant lors de ces trajets, le kilométrage parcouru, la vitesse moyenne lors de ces trajets, la proportion de trajet urbain ou sur autoroute lors de ces trajets...

Ces informations peuvent par exemple être transmises de façon dynamique par le véhicule lui- même ou par l’utilisateur via un terminal informatique portable. L’utilisateur utilise par exemple la même interface utilisateur que celle utilisée pour saisir les informations dont les factures. Dans un tel cas, le mobile multifonction de l’utilisateur est par exemple équipé d’une application de type éco-conduite, et c’est cette application qui transmet les informations au support de stockage.

En variante, ces informations relatives à la conduite du véhicule et/ou à la conduite d’un utilisateur spécifique sont par exemple transmises par un autre terminal, par exemple un terminal intégré au véhicule ou un autre terminal que celui utilisé pour la saisie des informations relatives à la ou les opérations de maintenance précédente.

Lorsque ces informations relatives à la conduite du véhicule sont enregistrées, le système informatique d’analyse peut être configuré pour générer le message relatif à la maintenance également en fonction de ces informations également. Le dispositif peut aussi comprendre une base de données regroupant des informations, notamment anonymisées, relatives à la maintenance de la pièce sur au moins un autre véhicule automobile et comprendre également des informations relatives à la conduite de l’au moins autre véhicule automobile.

Le système informatique d’analyse peut être configuré pour générer le message relatif à la maintenance également en fonction des informations relatives à la conduite du véhicule, et/ou les informations relatives à la maintenance de la pièce sur l’au moins un autre véhicule automobile et/ou les informations relatives à la conduite de l’au moins autre véhicule automobile, par apprentissage automatique. Un algorithme d’apprentissage automatique (machine learning en anglais) permet une meilleure adaptation du message à l’usure réelle de la pièce, cette usure réelle n’impliquant pas nécessairement un remplacement de la pièce selon la période définie par les informations type, mais impliquant un remplacement prématuré ou plus tardif de cette pièce. Des informations relatives à la maintenance et à la conduite de nombreux véhicules peuvent ainsi permettre une évaluation fine de l’usure de la pièce.

Le cas échéant, les informations contenues dans le support de stockage et, éventuellement le ou les messages générés, peuvent être rendues anonymes puis envoyées à un professionnel dans le domaine de la maintenance, pour lui permettre d’avoir un retour sur la durée de vie réelle des pièces entre deux opérations de maintenance ou toute autre information. Ce professionnel peut ainsi faire évoluer ses pratiques ou ses produits compte-tenu de ces retours.

L’invention a encore pour objet, selon un autre de ses aspects, un procédé d’aide à la maintenance d’une pièce d’un véhicule automobile, comprenant les étapes suivantes :

- saisir à l’aide d’une interface utilisateur des informations relatives à la pièce du véhicule automobile, ces informations comprenant des factures (F) et/ou des données issues des factures (F) liées à au moins une opération de maintenance précédente,

- enregistrer ces informations saisies dans un support de stockage, et

- analyser ces informations enregistrées via un système informatique, afin de générer un message relatif à la maintenance de cette pièce du véhicule.

Tout ou partie des caractéristiques mentionnées précédemment s’applique encore au procédé ci- dessus. En particulier, l’interface utilisateur peut mettre en œuvre l’écran d’un terminal informatique portable tel qu’un mobile multifonction et les informations ainsi saisies, notamment scannées, sont transmises via un réseau de communications de données, tel qu’internet®, au support de stockage d’informations.

Le procédé peut encore comprendre l’étape consistant à recevoir des informations relatives à la conduite du véhicule et/ou à la conduite d’un conducteur spécifique, et l’étape d’enregistrement de ces informations dans le support de stockage. Dans un tel cas, l’étape d’analyse des informations via le système informatique comprend également l’analyse des informations ainsi reçues.

Dans tout ce qui précède, la pièce du véhicule automobile est l’un au moins d’un embrayage, d’un démarreur, d’une courroie de transmission, d’une courroie de distribution, d’un balai d’essuie- glace, d’une source lumineuse, d’un alternateur, d’une batterie, d’un pneu, d’une plaquette de freins, d’un filtre à air moteur, d’un filtre d’habitacle. « Pièce de véhicule » doit se comprendre de façon large, ce terme englobant également des fluides tels que l’huile moteur, l’huile boite, le liquide de refroidissement, le liquide de lave-glace, le fluide de climatisation.

L’invention pourra être mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre d’exemples non limitatifs de mise en œuvre de celle-ci et à l’examen du dessin annexé sur lequel :

- la figure 1 représente de façon schématique un dispositif selon un premier exemple de mise en œuvre de l’invention,

- la figure 2 représente de façon schématique un exemple de procédé d’aide à la maintenance à l’aide du dispositif de la figure 1, et

- la figure 3 représente, similairement à la figure 2, un autre procédé d’aide à la maintenance.

On a représenté sur la figure 1 un premier exemple de dispositif de stockage et d’analyse d’informations 1 selon l’invention.

Sur cette figure 1, on peut voir que le dispositif 1 comprend :

- une interface utilisateur 2, qui est dans l’exemple décrit un mobile multifonction,

- un support de stockage d’informations 3, qui est dans l’exemple décrit un serveur informatique, et

- un système informatique 4 d’analyse des informations enregistrées dans le support de stockage 3. Ce système informatique 4 est ici un processeur.

On constate sur la figure 1 que le dispositif 1 n’est pas monobloc, c’est-à-dire que les différents éléments de ce dispositif 1 ne forment pas un ensemble intégré. Dans l’exemple considéré, l’interface utilisateur 2 communique avec le support de stockage d’informations 3 via le réseau 5 internet®, mais d’autres réseaux de communication de données sont possibles. Le support de stockage d’informations 3 peut par ailleurs être à distance du système informatique 4, ou en variante être situé au même endroit. Le support de stockage d’informations 3 et le système informatique 4 peuvent être intégrés au sein d’un même composant informatique.

Selon ce premier exemple, tel que décrit en référence à la figure 2, l’utilisateur visualise sur l’écran 6 du mobile multifonction 2 la dernière facture F relative au changement d’une pièce de son véhicule, par exemple un pneu. La facture F est numérisée par un appareil photo intégré (non représenté) au mobile multifonction 6.

En variante, la facture F peut être fournie à l’interface utilisateur par courrier électronique. En variante, la facture F peut également être chargée sur l’interface utilisateur à partir d’un serveur sur lequel la facture F est enregistrée selon la technologie « cloud computing ».

Fes informations imprimées sur la facture sont extraites grâce à un outil d’extraction de données. Ces informations comprennent par exemple la référence de la pièce remplacée et la date de remplacement. Fe cas échéant, cette facture F mentionne le kilométrage du véhicule. Si ce n’est pas le cas, cette information peut être renseignée de façon complémentaire par l’utilisateur du véhicule, par exemple en saisissant cette information via le mobile multifonction 2.

Fes informations ainsi saisies sont ensuite transférées via le réseau de communications de données 5 au serveur 3 dans lequel elles sont enregistrées, selon la technologie dite « cloud computing ».

F’outil d’extraction de données peut être mis en œuvre par le mobile multifonction 2. En variante, l’outil d’extraction de données est mis en œuvre sur le serveur 3 ou sur un autre serveur.

Un message recensant l’ensemble des factures associées aux pneus du véhicule, voire l’ensemble des factures associées au véhicule, peut ensuite être généré. Ce message peut être envoyé à l’utilisateur du véhicule, sur requête ou non de ce dernier, de sorte que ce message forme une liste exhaustive des factures relatives à la maintenance des pneus du véhicule. Ce message contient ainsi l’historique de la maintenance de cette pièce.

On va maintenant décrire en référence à la figure 3 un autre exemple de dispositif pour la mise en œuvre d’un autre procédé selon l’invention.

Selon cet autre exemple, et similairement à ce qui a été décrit précédemment, on utilise un terminal informatique tel qu’un mobile multifonction 2 pour saisir des informations dont des factures, ces informations étant ensuite transmises via un réseau de communications de données 5 tel qu’internet® pour être enregistrées dans le support de stockage d’informations 3 en vue de leur analyse par le système informatique 4.

Selon cet exemple, le dispositif 1 comprend encore une base de données regroupant des informations type sur tout ou partie des pièces du véhicule. Cette base de données est par exemple gérée par un professionnel dans le domaine de la maintenance et peut contenir des informations telles que la durée de vie des différentes pièces du véhicule, par exemple. Cette base de données est ici intégrée au support de stockage d’informations 3.

Toujours selon cet exemple, le dispositif 1 comprend encore comme entrée des informations relatives à la conduite du véhicule. Ces informations sont par exemple fournies via une application présente sur le terminal informatique 2 formant l’interface utilisateur. Cette application est par exemple une application de type éco-conduite et elle transmet via le réseau internet 5 au support de stockage d’informations 3 des informations telles que la vitesse du véhicule, ses accélérations, sa consommation de carburant, sa position géographique, ou encore les conditions météorologiques à la position du véhicule. Des informations relatives aux trajets précédents du véhicule, telles que la vitesse moyenne lors de ces trajets, les kilomètres parcourus lors de ces trajets ou autres peuvent encore être transmises.

Toutes ces informations peuvent alors être analysées par le système informatique 4 en vue de générer un message relatif à la maintenance de la pièce concernée.

Lors de cette analyse, des algorithmes d’apprentissage automatique peuvent être utilisés, afin de concevoir des modèles de prédiction d’usure pour chaque pièce du véhicule. Ces algorithmes mettent par exemple en œuvre :

- des arbres de décision et/ou,

- des réseaux bayésiens, et/ou

- des méthodes des moindres carrés, et/ou

- de la régression logistique, et/ou

- des séparateurs à vaste marge.

Ainsi, dans l’exemple considéré, l’analyse de la conduite du véhicule permet de générer un message relatif au remplacement des pneus du véhicule tenant compte non seulement de la durée de vie préconisée par le fabricant de ces pneus, mais aussi de la façon dont ces pneus ont été utilisés, afin de déterminer l’usure réelle de ces pneus.

La prédiction d’usure réelle des pièces grâce à l’algorithme d’apprentissage automatique, pourra être significativement améliorée par l’utilisation, en plus des informations relatives à la pièce et à la conduite du véhicule, d’informations relatives à des pièces du même type et à la conduite d’autres véhicules. Ces informations peuvent être stockée dans une même base de données intégrée au support de stockage d’informations 3.

Le cas échéant, les informations ainsi stockées dans le support de stockage d’informations 3 ainsi éventuellement que les messages générés peuvent, après avoir été rendus anonymes, être transférées à des professionnels dans le domaine de la maintenance, afin de leur permettre de bénéficier d’un retour sur les pièces qu’ils vendent.

Bien que l’invention ait été décrite en référence à la maintenance d’une seule pièce, le dispositif 1 ci-dessus peut permettre d’avoir des informations relatives à la maintenance passée ou future de plusieurs pièces du véhicule, ces pièces étant choisies dans la liste non exhaustive ci-après : embrayage, plaquette de frein, démarreur, courroie de transmission, courroie de distribution, balai d’essuie-glace, source lumineuse, alternateur, batterie, pneu, filtre à air moteur, filtre d’habitacle, huile moteur, huile de boite de vitesses, liquide de refroidissement, liquide de lave-glace, fluide de climatisation.