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Title:
ACTIVE CONTROL OF A DOUBLE-WALLED INSTALLATION
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/216860
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates in particular to a method for the active control of a double-walled installation. The double wall comprises a cavity. Said cavity comprises a central part and a peripheral part. The method comprises acquisition, by one or more real sensors situated in the peripheral part, of real measurements relating to noise and/or to vibration. The method comprises estimation, by a controller and on the basis of the real measurements, of one or more virtual measurements relating to the noise and/or to the vibration in the central part. This constitutes an improved method for active control of a double wall.

Inventors:
MICHAU MARC (FR)
PLANEAU VINCENT (FR)
Application Number:
PCT/EP2020/061378
Publication Date:
October 29, 2020
Filing Date:
April 23, 2020
Export Citation:
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Assignee:
SAINT GOBAIN (FR)
International Classes:
G10K11/178; E06B3/20; E06B3/67
Foreign References:
US5627897A1997-05-06
EP0710946A11996-05-08
Other References:
STEPHANE RENAULT ET AL: "Active noise control in enclosure with virtual microphone", 16 November 2015 (2015-11-16), XP055659086, Retrieved from the Internet [retrieved on 20200117]
DANIELLE MOREAU ET AL: "A Review of Virtual Sensing Algorithms for Active Noise Control", ALGORITHMS, vol. 1, no. 2, 3 November 2008 (2008-11-03), pages 69 - 99, XP055217209, DOI: 10.3390/a1020069
CORNELIS DIRK PETERSEN ET AL: "Active noise control at a moving location using virtual sensing", THE 13TH INTERNATIONAL CONGRESS ON SOUND AND VIBRATION, 1 January 2007 (2007-01-01), XP055659173
A. JAKOBM. MÔSER: "Active control of double-glazed windows Part II : Feedback control", APPLIED ACOUSTICS, vol. 64, 2003, pages 183 - 196
J. DIAZJ.M. EGANAJ. VINOLAS: "A local active noise control system based on a vitrual-microphone technique for railway sleeping vehicle applications", MECHANICAL SYSTEMS AND SIGNAL PROCESSING, vol. 20, no. 8, November 2006 (2006-11-01), pages 2259 - 2276
Attorney, Agent or Firm:
SAINT-GOBAIN RECHERCHE (FR)
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Claims:
Revendications

[Revendication 1] Procédé de contrôle actif d’une installation à double paroi comprenant une cavité, l’installation étant de préférence un double vitrage ou un triple vitrage, ladite cavité comprenant une partie centrale (44) et une partie périphérique (48), le procédé comprenant :

- l’acquisition (S10), par un ou plusieurs capteurs réels (484) situés dans la partie périphérique, de mesures réelles relatives à du bruit et/ou à des vibrations; et

- l’estimation (S30), par un contrôleur (480) et à partir des mesures réelles, d’une ou plusieurs mesures virtuelles relatives à du bruit et/ou à des vibrations dans la partie centrale (44).

[Revendication 2] Procédé selon la revendication 1 , comprenant en outre la génération (S20) d’un ou plusieurs capteurs virtuels chacun situé à une position respective de la partie centrale (44), chaque mesure virtuelle respective des une ou plusieurs mesures virtuelles étant une mesure virtuelle relative à du bruit et/ou à des vibrations à une des positions respectives.

[Revendication 3] Procédé selon la revendication 2, dans lequel, pour

chaque mesure virtuelle respective des une ou plusieurs mesures virtuelles, l’estimation (S30) de la mesure virtuelle respective comprend une

interpolation des mesures réelles, l’interpolation pénalisant, pour chaque capteur réel correspondant à une mesure réelle interpolée, une distance entre une position du capteur réel et ladite une des positions respectives.

[Revendication 4] Procédé selon la revendication 3, dans lequel

l’interpolation est linéaire.

[Revendication 5] Procédé selon l’une quelconque des revendications 2 à

4, dans lequel les positions respectives des un ou plusieurs capteurs virtuels réalisent un balayage surfacique et/ou non symétrique de la partie centrale.

[Revendication 6] Procédé selon l’une quelconque des revendications 2 à

5, dans lequel le nombre de capteurs virtuels est supérieur ou égal à 1 et inférieur ou égal à deux fois le nombre de capteurs réels, le nombre de capteurs virtuels étant de préférence strictement supérieur à 1 et strictement inférieur à deux fois le nombre de capteurs réels. [Revendication 7] Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à

6, dans lequel les un ou plusieurs capteurs réels (484) ne sont pas situés à des positions symétriques de la partie périphérique (48).

[Revendication 8] Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à

7, dans lequel la double paroi est de forme rectangulaire à quatre côtés, la partie périphérique (48) comprenant quatre zones qui bordent chacune un côté respectif, au moins un capteur réel (484) étant disposé dans chacune de ces zones.

[Revendication 9] Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à

8, comprenant en outre:

- la détermination (S40), par le contrôleur (480), de données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations, la détermination étant basée sur les mesures réelles et/ou sur les une ou plusieurs mesures virtuelles ; et

- l’émission (S50), par un ou plusieurs actionneurs (482) situés dans la partie périphérique (48), d’anti-bruit et/ou d’anti-vibrations, l’émission étant basée sur les données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations.

[Revendication 10] Procédé selon la revendication 9, dans lequel la double paroi est de forme rectangulaire à quatre côtés, la partie périphérique (48) comprenant quatre zones qui bordent chacune un côté respectif, au moins un actionneur (482) étant disposé dans chacune de ces zones.

[Revendication 11 ] Procédé selon la revendication 9 ou 10 dans lequel :

- si la fréquence du bruit et/ou des vibrations est inférieure à un seuil de fréquence, la détermination (S40) est basée sur les mesures réelles et les une ou plusieurs mesures virtuelles ; et

- si la fréquence du bruit et/ou des vibrations est supérieure au seuil de fréquence, la détermination (S50) est uniquement basée sur les mesures réelles,

le seuil de fréquence étant de préférence inférieur ou égal à 600 Hz, par exemple inférieur ou égal à 500 Hz, 400 Hz, 300 Hz, 200 Hz ou 100 Hz. [Revendication 12] Procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 1 1 , dans lequel la partie périphérique est une partie de la cavité cachée par un cadre. [Revendication 13] Programme informatique comprenant des instructions de code de programme pour l’exécution des étapes du procédé selon l’une quelconque des revendications 1 à 12 lorsque le programme est exécuté sur un contrôleur.

[Revendication 14] Support de stockage de données sur lequel est

enregistré un programme informatique selon la revendication 13.

[Revendication 15] Système comprenant le contrôleur (480), le contrôleur (480) comprenant un processeur couplé à une mémoire sur laquelle est enregistré un programme informatique selon la revendication 13, le système comprenant optionnellement les un ou plusieurs capteurs réels (484) et les un ou plusieurs actionneurs (482).

[Revendication 16] Installation comprenant une double paroi qui comprend une cavité, ainsi que le système selon la revendication 15, l’installation étant de préférence une installation de double vitrage ou de triple vitrage.

[Revendication 17] Installation selon la revendication 16, l’installation étant munie d’un cadre, dans laquelle de préférence les capteurs réels et/ou les actionneurs sont occultés par le cadre.

Description:
Description

Titre de l'invention : Contrôle actif d’une installation à double paroi

DOMAINE DE L’INVENTION

[0001 ] La présente invention concerne un procédé, un programme et un système de contrôle actif d’une installation à double paroi.

ARRIERE-PLAN TECHNIQUE

[0002] Les cloisons et les systèmes de vitrage dans les bâtiments présentent parfois des doubles parois permettant l’isolation acoustique et thermique d’espaces. Certaines de ces doubles parois présentent des performances acoustiques d’isolation insuffisantes et qui nécessitent d’être améliorées.

[0003] En particulier, les doubles vitrages (« Double Glazing Units » ou DGU) sont des solutions efficaces vis-à-vis des performances acoustiques et thermiques. Cependant, quelles que soient les dimensions du système, un double vitrage présente une perte des performances acoustiques autour d’une fréquence de résonance appelée fréquence de respiration, qui est la plupart du temps une basse fréquence. Plus précisément, la perte des performances acoustiques a lieu sur une bande de fréquences située autour de la fréquence de respiration. La fréquence de respiration est située aux basses fréquences, par exemple entre 50 Hz et 250 Hz, par exemple entre 50 Hz et 200 Hz. Une stratégie de contrôle actif peut être mise en place pour compenser cette perte.

[0004] Parmi différentes approches, celle proposée par le document EP0710946A1 permet de disposer des haut-parleurs et des microphones dans la cavité d’un double vitrage et de minimiser la pression mesurée sur ces microphones en envoyant un anti-bruit approprié par les haut-parleurs. Ce type de stratégie est appelé contrôle actif.

[0005] Le document « Active control of double-glazed Windows Part II : Feedback control », A. Jakob, M. Möser, Applied acoustics 64 (2003) 183-196 étudie des combinaisons simples (somme phasée ou non) de microphones et haut-parleurs pour améliorer les performances du contrôle actif de double vitrage à certaines fréquences. [0006] Le document « A local active noise control System based on a vitrual- microphone technique for railway sleeping vehicle applications », Mechanical Systems and Signal Processing, Vol. 20, Issue 8, Nov. 2006, Pages 2259-2276 J. Diaz, J.M. Egana, J. Vinolas concerne une méthode de microphone virtuel (« Virtual Microphone Technique )» permettant d’estimer la pression acoustique en un point à partir de microphones localisés en d’autres points dans le cas d’une application pour un lit dans un train couchette. D’autres applications de la méthode « Virtual Microphone Technique » concernent un appui tête actif.

[0007] Il existe donc un besoin pour un procédé amélioré de contrôle actif d’une installation à double paroi.

RESUME DE L’INVENTION

[0008] On propose un procédé de contrôle actif d’une installation à double paroi. La double paroi comprend une cavité. Ladite cavité comprend une partie centrale et une partie périphérique. Le procédé comprend l’acquisition, par un ou plusieurs capteurs réels situés dans la partie périphérique, de mesures réelles relatives à du bruit et/ou à des vibrations. Le procédé comprend en outre l’estimation, par un contrôleur et à partir des mesures réelles, d’une ou plusieurs mesures virtuelles relatives à du bruit et/ou à des vibrations dans la partie centrale.

[0009] Dans des modes de réalisation, le procédé comprend en outre la génération d’un ou plusieurs capteurs virtuels chacun situé à une position respective de la partie centrale. Dans ces modes de réalisation, chaque mesure virtuelle respective des une ou plusieurs mesures virtuelles est une mesure virtuelle relative à du bruit et/ou à des vibrations à une des positions respectives.

[0010] Dans des modes de réalisation, pour chaque mesure virtuelle respective des une ou plusieurs mesures virtuelles, l’estimation de la mesure virtuelle respective comprend une interpolation des mesures réelles. L’interpolation pénalise, pour chaque capteur réel correspondant à une mesure réelle interpolée, une distance entre une position du capteur réel et ladite une des positions respectives.

[001 1 ] Dans des modes de réalisation, l’interpolation est linéaire. [0012] Dans des modes de réalisation, les positions respectives des un ou plusieurs capteurs virtuels réalisent un balayage surfacique et/ou non symétrique de la partie centrale.

[0013] Dans des modes de réalisation, le nombre de capteurs virtuels est supérieur ou égal à 1 et inférieur ou égal à deux fois le nombre de capteurs réels. Dans ces modes de réalisation, le nombre de capteurs virtuels est de préférence

strictement supérieur à 1 et strictement inférieur à deux fois le nombre de capteurs réels.

[0014] Dans des modes de réalisation, les un ou plusieurs capteurs réels ne sont pas situés à des positions symétriques de la partie périphérique.

[0015] Dans des modes de réalisation, la double paroi est de forme rectangulaire à quatre côtés. Dans ces modes de réalisation, la partie périphérique comprend quatre zones qui bordent chacune un côté respectif. Dans ces modes de réalisation, au moins un capteur réel est disposé dans chacune de ces zones.

[0016] Dans des modes de réalisation, le procédé comprend en outre la

détermination, par le contrôleur, de données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations. La détermination est basée sur les mesures réelles et/ou sur les une ou plusieurs mesures virtuelles. Dans ces modes de réalisation, le procédé comprend en outre l’émission, par un ou plusieurs actionneurs situés dans la partie périphérique, d’anti-bruit et/ou d’anti-vibrations. L’émission est basée sur les données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations.

[0017] Dans des modes de réalisation, la double paroi est de forme rectangulaire à quatre côtés. Dans ces modes de réalisation, la partie périphérique comprend quatre zones qui bordent chacune un côté respectif. Dans ces modes de réalisation, au moins un actionneur est disposé dans chacune de ces zones.

[0018] Dans des modes de réalisation, si la fréquence du bruit et/ou des vibrations est inférieure à un seuil de fréquence, la détermination est basée sur les mesures réelles et les une ou plusieurs mesures virtuelles. Dans ces modes de réalisation, si la fréquence du bruit et/ou des vibrations est supérieure au seuil de fréquence, la détermination est uniquement basée sur les mesures réelles. Le seuil de fréquence est de préférence inférieur ou égal à 600 Hz, par exemple inférieur ou égal à 500 Hz, 400 Hz, 300 Hz, 200 Hz ou 100 Hz. [0019] Dans des modes de réalisation, l’installation est un double vitrage ou un triple vitrage. Dans ces modes de réalisation, la partie périphérique est de préférence une partie de la cavité cachée par un cadre.

[0020] Cela constitue un procédé amélioré de contrôle actif d’une installation à

double paroi.

[0021 ] Notamment, le procédé permet l’estimation des une ou plusieurs mesures virtuelles relatives au bruit et/ou aux vibrations dans la partie centrale à partir des mesures réelles acquises par les un ou plusieurs capteurs réels situés dans la partie périphérique. Autrement dit, partant de mesures relatives à du bruit et/ou des vibrations dans la partie périphérique uniquement, le procédé permet d’estimer des mesures relatives au bruit et/ou aux vibrations dans la partie centrale, et ce sans qu’aucun capteur réel n’y soit situé.

[0022] Le procédé est ainsi particulièrement avantageux lorsque la partie centrale est transparente (ce qui est le cas pour un système vitré, tel qu’un double vitrage ou un triple vitrage). En effet, le procédé permet dans ce cas de mesurer du bruit et/ou des vibrations dans une partie transparente de la double paroi sans y placer de capteur, c’est-à-dire tout en préservant le clair de jour. Même si la partie centrale n’est pas transparente, le procédé est tout de même avantageux, car le procédé rend possible la mesure de bruit et/ou de vibrations dans la partie centrale de la cavité de la double paroi en utilisant un nombre réduit de capteurs réels (c’est-à-dire dans la partie périphérique seulement). De plus, il peut être techniquement plus aisé de disposer des capteurs réels dans la partie

périphérique de la cavité que dans la partie centrale.

[0023] Les mesures relatives à du bruit et/ou à des vibrations dans la cavité, qu’elles soient réelles ou virtuelles, sont des mesures de bruit et/ou de vibrations provenant de l’extérieur de la double paroi, ayant traversé une paroi de la double paroi, et ayant pénétré dans la cavité. Le procédé, en permettant de telles mesures à la fois dans la partie périphérique (de manière réelle) et dans la partie centrale (de manière virtuelle), offre des mesures particulièrement précises. Dans des modes de réalisation où le procédé comprend la détermination des données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations et l’émission, basée sur ces données, d’anti-bruit et/ou d’anti-vibrations, le procédé génère de l’anti-bruit et/ou des anti-vibrations dans la cavité. Cet anti-bruit et/ou ces anti-vibrations généré(es) en réponse au bruit et/ou aux vibrations mesuré(es) et provenant de l’extérieur, permet l’isolation de la double paroi. Par cela, on entend l’atténuation et/ou la suppression, par la génération adéquate de l’anti-bruit et/ou des anti vibrations, du bruit et/ou des vibrations qui, ayant traversé une paroi de la double paroi, traversent aussi la deuxième. Cette génération de l’anti-bruit et/ou des anti vibrations est d’autant plus adéquate que la mesure du bruit et/ou des vibrations provenant de l’extérieur est précise grâce au procédé. Le procédé permet ainsi une meilleure atténuation du bruit et/ou des vibrations à l’extérieur de la double paroi.

[0024] On propose également un programme informatique comprenant des

instructions de code de programme pour l’exécution des étapes du procédé lorsque le programme est exécuté sur un contrôleur.

[0025] On propose également un support de stockage de données sur lequel est enregistré le programme informatique.

[0026] On propose également un système comprenant le contrôleur, le contrôleur comprenant un processeur couplé à une mémoire sur laquelle est enregistré le programme informatique. Le système comprend optionnellement les un ou plusieurs capteurs réels et les un ou plusieurs actionneurs.

[0027] On propose également une installation comprenant une double paroi qui comprend une cavité, ainsi que le système.

[0028] Dans des modes de réalisation, l’installation est une installation de double vitrage ou de triple vitrage munie d’un cadre, dans laquelle de préférence les capteurs réels et/ou les actionneurs sont occultés par le cadre.

BREVE DESCRIPTION DES FIGURES

[0029] Les dessins annexés illustrent l’invention.

[0030] [Fig. 1 ] montre un organigramme illustrant des modes de réalisation du

procédé de l’invention.

[0031 ] [Fig. 2] représente de manière schématique un contrôleur pouvant être utilisé dans des modes de réalisation du procédé de l’invention. [0032] [Fig. 3] illustre un exemple d’installation pour la mise en œuvre du procédé de l’invention.

[0033] [Fig. 4] illustre un exemple d’installation pour la mise en œuvre du procédé de l’invention.

[0034] [Fig. 5] illustre de manière schématique un exemple de contrôleur utilisé pour la mise en œuvre du procédé de l’invention.

[0035] [Fig. 6] illustre un exemple d’installation pour la mise en œuvre du procédé de l’invention.

[0036] [Fig. 7] illustre le gain en atténuation acoustique obtenu dans un exemple de mise en œuvre de l’invention. La fréquence figure sur l’axe des abscisses (en Hz) et l’atténuation acoustique figure sur l’axe des ordonnées (en dB).

[0037] [Fig. 8] illustre le gain en atténuation acoustique obtenu dans un exemple de mise en œuvre de l’invention. La fréquence figure sur l’axe des abscisses (en Hz) et l’atténuation acoustique figure sur l’axe des ordonnées (en dB).

DESCRIPTION DETAILLEE DE L’INVENTION

[0038] L’invention est maintenant décrite plus en détail et de façon non limitative

dans la description qui suit.

[0039] En référence à l’organigramme de la Fig. 1 , on propose un procédé de

contrôle actif d’une installation à double paroi. La double paroi comprend une cavité entre les parois de la double paroi. Ladite cavité comprend une partie centrale et une partie périphérique (autour de la partie centrale). Le procédé comprend l’acquisition S10, par un ou plusieurs capteurs réels situés dans la partie périphérique, de mesures réelles relatives à du bruit et/ou à des vibrations. Le procédé comprend l’estimation S30, par un contrôleur et à partir des mesures réelles, d’une ou plusieurs mesures virtuelles relatives à du bruit et/ou à des vibrations dans la partie centrale.

Contrôleur :

[0040] Le procédé est exécuté par le contrôleur. Par cela, on entend que des étapes (ou substantiellement toutes les étapes) du procédé sont exécutées par le contrôleur ou par tout système de ce type. Ainsi, des étapes du procédé sont réalisées par le contrôleur, possiblement de manière complètement automatique ou de manière semi-automatique. Dans des modes de réalisation, le déclenchement d’au moins une partie des étapes du procédé peut-être réalisé par interaction utilisateur-contrôleur. Le niveau d’interaction utilisateur-contrôleur exigé peut dépendre du niveau d’automatisation voulu et peut être contraint par le besoin de mettre en œuvre des souhaits de l’utilisateur. Dans des modes de réalisation, ce niveau peut être défini par un utilisateur et/ou prédéfini. Des étapes du procédé peuvent en outre être réalisées par d’autres appareils connectés (par exemple par des fils) au contrôleur, par exemples des capteurs et des actionneurs, comme discuté ci-après.

[0041 ] Le procédé peut être mis en œuvre par tout contrôleur adapté à ce but. Le contrôleur peut comprendre un processeur couplé à une mémoire, un

programme informatique comprenant des instructions de code de programme pour l’exécution des étapes du procédé étant enregistré sur la mémoire. Le processeur peut être un processeur DSP (« Digital Signal Processor »), particulièrement adapté au traitement numérique du signal. La mémoire désigne tout matériel informatique (« hardware ») adapté pour un tel stockage,

comprenant éventuellement plusieurs parties physiques distinctes (par exemple une pour le programme, et éventuellement une pour une base de données). Le contrôleur peut être un contrôleur DSP, c’est-à-dire comprenant un processeur DSP, par exemple un contrôleur DSP AUDAU1452.

[0042] Un exemple du contrôleur va maintenant être décrit en référence à la Figure 2.

[0043] Le contrôleur illustré sur la Fig. 2 est un contrôleur DSP 1000 comprenant un processeur DSP 1010 couplé à un dispositif de mémoire 1020. Le dispositif de mémoire 1020 peut comprendre une mémoire vive (RAM) et une mémoire morte (ROM, EPROM ou EPROM Flash). La mémoire morte est adaptée pour représenter de manière tangible les instructions de programme informatique. La mémoire vive est adaptée pour stocker des données pendant l’exécution du programme. Le contrôleur peut en outre comprendre un ou plusieurs ports E/S (Entrée/Sortie) 1030 couplés au processeur. Les un ou plusieurs ports E/S 1030 relient les sorties et entrées du contrôleur 1000 au reste du contrôleur 1000, et peuvent en outre recevoir des signaux d’interface 1100. Les signaux d’interface 1 100 sont des signaux physiques représentatifs d’instructions de contrôle et/ou de surveillance envoyées au contrôleur 1000, par exemple par un utilisateur via une interface utilisateur. Le processeur DSP 1010, le dispositif de mémoire 1020, et les un ou plusieurs ports 1030 sont reliés entre eux par un bus informatique (non-représenté sur la Fig. 2) permettant la circulation des données. Le contrôleur 1000 prend en entrée un signal mesuré 1080. Le signal mesuré 1080 désigne tout signal physique analogique, par exemple une tension, représentatif des mesures réelles acquises par les un ou plusieurs capteurs réels. Le contrôleur 1000 peut ainsi être relié, par exemple par des fils, aux un ou plusieurs capteurs réels. Le contrôleur sort un signal de commande 1090. Le signal de commande désigne tout signal physique analogique, par exemple une tension.

Le signal physique peut par exemple être représentatif des données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations qui seront discutées ci-après. Le contrôleur 1000 peut ainsi être relié, par exemple par des fils, aux un ou plusieurs actionneurs qui seront discutés ci-après. Le contrôleur 1000 peut comprendre un dispositif de conversion analogique-numérique (ADC, « Analog to Digital

Converter ») 1050 dont la fonction est de convertir une grandeur analogique (par exemple un signal physique, par exemple une tension) en valeur numérique. Le dispositif de conversion analogique-numérique 1050 peut notamment convertir le signal mesuré 1080 en valeur numérique, ensuite fournie au processeur DSP 1010. Le contrôleur peut en outre comprendre un premier filtre passe-bas 1040, qui est un filtre laissant passer les basses fréquences du signal mesuré 1080 et qui atténue les hautes fréquences, i.e. les fréquences supérieures à une fréquence donnée (par exemple le seuil de fréquence discuté ci-après). Le contrôleur 1000 peut comprendre un dispositif de conversion numérique- analogique (DAC, « Digital to Analog Converter ») 1060 dont la fonction est de convertir une valeur numérique en grandeur analogique (par exemple un signal physique, par exemple une tension). Le dispositif de conversion numérique- analogique 1060 peut notamment convertir toute valeur numérique sortie par le processeur DSP 1010 en le signal de commande 1090. Le contrôleur peut en outre comprendre un second filtre passe-bas 1070, qui est un filtre laissant passer les basses fréquences du signal émis par le dispositif de conversion numérique-analogique 1060 et qui atténue les hautes fréquences. [0044] Le contrôleur peut être inclus dans un système comprenant également les un ou plusieurs capteurs réels et les un ou plusieurs actionneurs, comme discuté ci- après.

[0045] Le système peut en outre être inclus une installation comprenant une double paroi qui comprend une cavité. L’installation peut par exemple être une

installation de double vitrage ou de triple vitrage munie d’un cadre, dans laquelle de préférence les capteurs réels et/ou les capteurs virtuels du système sont occultés par le cadre.

[0046] Le programme informatique peut comprendre des instructions exécutables par le contrôleur ou tout système informatique de ce type, les instructions comprenant des moyens pour conduire le contrôleur ci-dessus à mettre en œuvre le procédé. Le programme peut être enregistrable sur tout support de données, dont la mémoire du système. Le programme peut par exemple être mis en œuvre dans des circuits électroniques numériques, ou dans le matériel informatique, un microgiciel ou un logiciel, ou des combinaisons de ceux-ci. Le programme peut être mis en œuvre en tant qu’appareil, par exemple un produit représenté de manière tangible dans un dispositif de mémoire pouvant être lu par une machine pour être exécuté par un processeur programmable. Des étapes de procédé peuvent être effectuées par un processeur programmable exécutant un programme d’instructions pour réaliser des fonctions du procédé en traitant des données en entrée et en générant des sorties. Le processeur peut ainsi être programmable et être couplé pour recevoir des données et des instructions de, et pour transmettre des données et des instructions à, un dispositif de mémoire, au moins un dispositif d’entrée et au moins un dispositif de sortie. Le programme peut être mis en œuvre dans un langage de programmation de haut niveau procédural ou orienté objet, ou dans un langage machine ou assembleur. Le langage peut être compilé ou interprété. Le programme peut être un programme d’installation complète ou un programme de mise à jour. L’application du programme sur le contrôleur conduit à des instructions pour effectuer le procédé.

Installation à double paroi :

[0047] Par installation à double paroi, on entend une installation de bâtiment

comprenant au moins deux parois. L’installation peut notamment être une fenêtre, une façade ou une cloison, vitrée ou non vitrée (de préférence vitrée). L’installation à double paroi selon l’invention peut être utilisée en tant que fenêtre de bâtiment. Par « fenêtre » on entend un composant du bâtiment destiné à fermer une ouverture de mur, permettant le passage de la lumière et

éventuellement l’aération. Par « façade » on entend la surface extérieure d’un mur délimitant un bâtiment, ne reprenant généralement pas de fonction portante et pouvant être du type façade rideau, bardage ou autre.

[0048] Un dispositif d’attache et d’espacement permet de relier les deux parois et de les fixer de sorte qu’elles soient parallèles ou substantiellement parallèles l’une à l’autre. Tout contact entre le dispositif d’attache et chacune des deux parois se fait sur le bord de la paroi, de sorte que le dispositif d’attache et d’espacement et les deux parois ainsi fixées définissent une cavité entre les deux parois. La cavité est ainsi un volume entre les deux parois. La cavité peut par exemple être remplie avec de l’air ou un gaz rare. Chaque paroi peut être transparente. Par exemple, chaque paroi peut être une feuille de verre. Dans ce cas, la cavité peut en outre comprendre une troisième paroi transparente (notamment une troisième feuille de verre) parallèle aux deux parois, par exemple si l’installation est un triple vitrage. Chaque feuille de verre peut être une feuille de verre minéral, notamment un verre d’oxyde qui peut être un silicate, borate, sulfate, phosphate, ou autre. Alternativement, il peut s’agir d’une feuille de verre organique, par exemple en polycarbonate ou en polyméthacrylate de méthyle. Les feuilles de verre peuvent être en verre recuit, feuilleté ou en verre trempé. Par « verre trempé », on entend du verre traité par des procédés de refroidissement rapide, dans le but d'augmenter la résistance du verre aux chocs. Par « verre feuilleté », on entend au moins deux feuilles de verre entre lesquelles est inséré au moins un film intercalaire généralement de nature plastique viscoélastique. Dans le cadre de l’invention, une feuille de verre feuilleté (comprenant deux feuilles de verre et le film intercalaire) sera considérée comme une seule feuille et non deux. Le film intercalaire de nature plastique peut comprendre une ou plusieurs couches, de préférence une ou deux couches, d’un polymère viscoélastique tel que le polyvinyl butyral (PVB). Le film intercalaire peut-être en PVB standard ou en PVB acoustique tri-couche. [0049] De manière alternative, chaque paroi peut être opaque, par exemple si l’installation à double paroi est une cloison non vitrée («partition wall »).

[0050] Comme dit ci-dessus, la cavité est un volume entre les deux parois. La partie périphérique de la cavité est un volume entouré par les bords du double vitrage, et le dispositif d’attache et d’espacement. Ce volume entoure la partie centrale.

La partie centrale est ainsi un volume borné par la partie périphérique. Lorsque les deux parois sont transparentes, la partie centrale correspond de préférence au clair de jour, tandis que la partie périphérique est de préférence une partie masquée de la cavité.

[0051 ] L’installation peut notamment être un vitrage isolant, notamment un double vitrage ou un triple vitrage, ou encore une cloison non vitrée (« partition wall »).

[0052] Le dispositif d’attache et d’espacement comprend de préférence un espaceur (« spacer ») reliant et espaçant les deux parois.

[0053] L’espaceur peut être en matériau métallique et/ou en matériau polymère. Des exemples de matériaux métalliques comprennent notamment l’aluminium et l’acier inoxydable. Des exemples de matériaux polymères comprennent le polyéthylène, le polycarbonate, le polypropylène, le polystyrène, le

polybutadiène, le polyisobutylène, les polyesters, les polyuréthanes, le

polyméthacrylate de méthyle, les polyacrylates, les polyamides, le polyéthylène téréphtalate, le polybutylène téréphtalate, l’acrylonitrile butadiène styrène, l’acrylonitrile styrène acrylate, le copolymère styrène-acrylonitrile, ainsi que leurs combinaisons. Le matériau polymère peut être renforcé par des fibres de verre.

[0054] Les faces latérales de l’espaceur sont fixées à chacune des parois

(notamment feuilles de verre) grâce à un moyen de fixation par collage, qui constitue une première barrière d’étanchéité, de préférence à l’air, aux gaz et à la vapeur d’eau, comme par exemple le polyisobutylène (PIB).

[0055] Entre la face de l’espaceur tournée vers l’extérieur et la tranche des parois, l’installation comprend en outre de préférence un joint d’étanchéité (mastic de scellement), formant une deuxième barrière d’étanchéité, de préférence à l’eau, comme par exemple le polyuréthane, le polysulfure ou le silicone. Ce joint d’étanchéité permet en outre de fixer l’espaceur aux parois et d’assurer la tenue mécanique dans le temps. [0056] Lorsque l’espaceur est en matériau polymère, il peut comporter à sa surface orientée vers l’extérieur de l’installation un revêtement métallique, par exemple de type inox, formant une barrière d’étanchéité à l’eau liquide, aux gaz et à la vapeur d’eau.

[0057] L’installation peut aussi comprendre un cadre pour les parois, par exemple pour les feuilles de verre. Plus particulièrement, les parois peuvent être encadrées sur l’ensemble de leur périphérie par un cadre constitué de profilés, par exemple en aluminium anodisé. Ce cadre peut notamment être collé directement sur la périphérie et sur les faces externes des parois. La partie périphérique de la cavité est de préférence masquée par le cadre.

[0058] La Fig. 3 illustre de manière schématique une vue en coupe d’un exemple d’installation qui est un double vitrage. Le double vitrage comprend deux feuilles de verre 30 et 32. Dans la partie du double vitrage montrée par la Fig. 3, les bords des deux feuilles de verre 30 et 32 sont attachés à l’espaceur 34, du mastic 36 assurant le scellement de l’ensemble. L’espaceur 34 et les deux feuilles de verre 30 et 32 délimitent la cavité 38. La portion de la cavité délimitée par l’espaceur 34 et les bords du double vitrage appartient à la partie

périphérique 380 de la cavité 38, cette partie périphérique étant masquée depuis l’extérieur (notamment par un cadre non représenté). La partie centrale de la cavité 38 est entourée par la partie périphérique 380, elle correspond au clair de jour du vitrage.

Contrôle actif :

[0059] Par procédé de contrôle actif d’une installation à double paroi, on entend tout procédé visant au moins à acquérir et/ou calculer des mesures relatives à du bruit et/ou des vibrations dans la cavité de la double paroi. Ces mesures doivent être telles qu’elles permettent de déterminer de l’anti-bruit et/ou des anti vibrations qui, s’ils sont émis dans la cavité, permettent l’isolation acoustique de la double paroi. Par isolation acoustique, on entend une atténuation, voire une suppression, du bruit et/ou des vibrations qui sont émis à l’extérieur de l’installation, d’un côté d’une des deux parois, et traversent l’installation jusqu’à l’autre côté de celle-ci. Cette isolation acoustique peut comprendre la

minimisation de la pression acoustique quadratique moyenne s’exerçant sur les capteurs. Un tel procédé peut comprendre l’émission, dans la cavité, d’anti-bruit et/ou d’anti-vibrations suite à la détermination des mesures relatives à du bruit et/ou des vibrations dans la cavité.

[0060] En faisant référence à la Fig. 1 , le procédé comprend les étapes d’acquisition S10 des mesures réelles et d’estimation S30 des une ou plusieurs mesures virtuelles. Ces deux étapes visent en d’autres termes au moins à obtenir des mesures relatives à du bruit et/ou des vibrations dans la cavité. Le procédé peut en outre comprendre les étapes de détermination S40 des données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations et d’émission S50 d’anti-bruit et/ou d’anti vibrations. Les étapes du procédé sont de préférence effectuées en temps réel, c’est-à-dire essentiellement simultanément et/ou avec peu de latence entre elles.

[0061 ] Dans des modes de réalisation, par « les étapes du procédé sont effectuées avec peu de latence entre elles », on entend que le temps nécessaire à l’exécution des étapes du procédé, par exemple le temps s’écoulant entre l’acquisition S10 des mesures réelles et l’émission S50 d’anti-bruit et/ou d’anti vibrations, est inférieur à un temps de latence maximal. Le temps de latence maximal peut dépendre de la gamme de fréquence dans laquelle se trouve la fréquence du bruit et/ou des vibrations dans la cavité lors de la réalisation du procédé. Le temps de latence maximal peut également dépendre du contrôleur. Par exemple, le temps de latence maximal peut dépendre de la taille d’une zone de mémoire vive du contrôleur (« buffer ») et/ou du nombre de voies d’un bus informatique du contrôleur. Dans des modes de réalisation, le temps de latence maximal est inférieur à 100 ps, par exemple lorsque le contrôleur comprend un dispositif de conversion analogique-numérique (ADC) et un dispositif de conversion numérique-analogique (DAC).

[0062] Toujours en référence à l’organigramme de la Fig. 1 , le procédé peut

comprendre, dans des modes de réalisation, une itération S60 de l’acquisition S10 des mesures réelles et de l’émission S50 d’anti-bruit et/ou d’anti-vibration. Ainsi, dans ces modes de réalisation, l’acquisition S10 des mesures réelles est suivie, avec peu de latence comme discuté ci-dessus, de l’émission S50 d’anti bruit et/ou d’anti-vibrations, l’émission S50 étant elle-même suivie, toujours avec peu de latence, d’une nouvelle acquisition S10, elle-même suivi, toujours avec peu de latence, d’une nouvelle émission S50, et ainsi de suite. Il doit être compris que toute étape du procédé comprise entre une acquisition S10 des mesures réelles et l’émission S50 d’anti-bruit et/ou d’anti-vibration qui suit est également itérée. L’itération peut durer pendant un temps donné, par exemple un temps durant lequel on souhaite effectuer le contrôle actif de la double paroi.

[0063] Toujours en référence à l’organigramme de la Fig. 1 , le procédé de contrôle actif comprend l’acquisition S10, par un ou plusieurs capteurs réels situés dans la partie périphérique de la cavité, de mesures réelles relatives à du bruit et/ou à des vibrations.

[0064] Le bruit et/ou les vibrations sont du bruit et/ou des vibrations dans la cavité, mais peuvent provenir de bruit et/ou de vibrations émis à l’extérieur de la cavité et ayant traversé une des deux parois ou les deux parois. Par « mesure relative à du bruit et/ou des vibrations », on entend toute quantité numérique mesurée (par exemple une tension) à un endroit de la cavité et permettant de quantifier le bruit et/ou les vibrations dans la cavité à l’endroit de la cavité. Par mesure réelle, on entend une mesure physique acquise par des moyens physiques. Dans des modes de réalisation du procédé, les mesures réelles relatives à du bruit et/ou à des vibrations sont des mesures de pression acoustique. Dans le contexte du procédé, toute valeur mesurée, réelle ou virtuelle, de pression acoustique, peut être une tension représentative de cette pression.

[0065] Dans le procédé, les mesures sont acquises S10 par un ou plusieurs capteurs réels situés dans la partie périphérique. Chacun des un ou plusieurs capteurs réel acquiert une ou plusieurs mesures. Chaque capteur réel est situé dans la partie périphérique de la cavité. Ainsi, toute mesure acquise par ce capteur réel est une mesure quantifiant le bruit et/ou les vibrations dans la cavité à l’endroit où se trouve le capteur réel, c’est-à-dire dans un voisinage de la position du capteur réel. Par capteur « réel », on entend que le capteur est un moyen physique d’acquisition de mesures réelles relatives au bruit et/ou aux vibrations. Le capteur réel peut ainsi être tout moyen physique capable de réaliser une telle acquisition. Par exemple, le capteur réel peut être tout moyen physique configuré pour fournir une tension représentative d’une pression acoustique. Par exemple, chaque capteur réel peut être un microphone, un accéléromètre ou un capteur

piézoélectrique, et de préférence un microphone. [0066] Dans des modes de réalisation, les un ou plusieurs capteurs réels ne sont pas situés à des positions symétriques de la partie périphérique. Par cela on entend que, relativement à la géométrie de la partie périphérique, il n’y a pas de symétrie (axiale ou centrale) dans la façon dont sont positionnés les un ou plusieurs capteurs réels. Par exemple, les positions des capteurs réels ne forment pas les sommets d’un polygone régulier. Positionner les un ou plusieurs capteurs réels à des positions non symétriques de la partie périphérique permet d’éviter que les positions des un ou plusieurs capteurs ne soient en phase avec des périodicités du bruit et/ou des vibrations dans la cavité.

[0067] Dans des modes de réalisation, les parois sont en forme de plaques

rectangulaires ayant quatre côtés, la partie périphérique de la cavité comporte quatre zones bordant ces côtés respectifs, et il y a au moins un capteur réel dans chacune de ces zones, par exemple un unique capteur par zone. Cela permet une acquisition relativement uniforme et précise du bruit et/ou des vibrations dans toute la partie périphérique.

[0068] Dans des modes de réalisation où l’installation à double paroi est un double vitrage (ou un triple vitrage), les capteurs peuvent être fixés, par exemple collés, sur l’espaceur ou sur des plots respectifs eux-mêmes fixés, par exemple collés, sur l’espaceur. Dans des modes de réalisation, les capteurs peuvent être intégrés dans ou sur l’espaceur.

[0069] Le procédé comprend en outre l’estimation S30, par un contrôleur et à partir des mesures réelles, d’une ou plusieurs mesures virtuelles relatives à du bruit et/ou à des vibrations dans la partie centrale. Chacune de ces mesures virtuelles peut être une mesure du bruit et/ou des vibrations à un endroit de la partie centrale de la cavité. Alternativement, elles peuvent quantifier, par exemple en moyenne, du bruit et/ou des vibrations dans une zone de la partie centrale de la cavité. Par « mesure virtuelle », on entend une mesure qui n’est pas acquise par des moyens physiques, mais qui est calculée par un contrôleur ou tout système de ce type. Dans des modes de réalisation, les une ou plusieurs mesures virtuelles sont relatives à du bruit si les mesures réelles sont relatives à du bruit. Dans des modes de réalisation, les une ou plusieurs mesures virtuelles sont relatives à des vibrations si les mesures réelles sont relatives à des vibrations. [0070] Le contrôleur est un système informatique adapté à la mise en œuvre du procédé, comme discuté précédemment. Notamment, le contrôleur est adapté pour estimer les une ou plusieurs mesures réelles à partir des mesures virtuelles et de préférence adapté pour déterminer de l’anti-bruit et/ou des anti-vibrations qui, s’ils sont émis dans la cavité, permettent d’améliorer l’isolation acoustique de la double paroi. Le contrôleur peut être relié par des fils à une alimentation. Le contrôleur peut également être relié aux capteurs réels par des fils, ce qui permet aux capteurs réels de transmettre les mesures réelles acquises S10 au contrôleur, par exemple chacune sous la forme d’une tension représentative d’une pression acoustique. Dans des modes de réalisation où l’installation à double paroi est un double vitrage (ou un triple vitrage), le contrôleur,

l’alimentation, et/ou les fils reliant le contrôleur à l’alimentation et/ou aux capteurs peuvent être déportés ou cachés dans le cadre. Les fils peuvent passer à travers de l’espaceur.

[0071 ] Par « à partir des mesures réelles », on entend que le contrôleur prend en entrée les mesures réelles, et déduit d’au moins une partie de (par exemple de toutes) ces mesures réelles l’estimation S30 des une ou plusieurs mesures virtuelles. Chaque mesure réelle est un signal physique déterminé par un capteur réel à partir du bruit et/ou des vibrations à l’endroit où est situé ce capteur. Le signal physique porte une quantification de ce bruit et/ou de ces vibrations et est transmis au contrôleur. L’estimation S30 sera ci-après de nouveau discutée.

[0072] Toujours en référence à l’organigramme de la Fig. 1 , dans des modes de

réalisation, le procédé comprend la détermination S40, par le contrôleur, de données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations. La détermination S40 est basée sur les mesures réelles et/ou sur les une ou plusieurs mesures virtuelles. Dans ces modes de réalisation, le procédé comprend en outre rémission S50, par un ou plusieurs actionneurs, de préférence situés dans la partie périphérique de la cavité, d’anti-bruit et/ou d’anti-vibrations. L’émission S50 est basée sur les données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations.

[0073] Les données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations désignent toute quantification d’anti-bruit et/ou d’anti-vibrations à émettre dans la cavité pour permettre l’isolation de la double paroi. Plus précisément, ces données relatives forment un signal physique (par exemple une tension) portant la quantification de l’anti-bruit et/ou des anti-vibrations à émettre dans la cavité. Ce signal physique est ensuite transmis aux un ou plusieurs actionneurs. Dans des modes de réalisation où l’installation à double paroi est un double vitrage ou un triple vitrage, les un ou plusieurs actionneurs peuvent être collés sur l’espaceur et/ou reliés au contrôleur par des fils, par exemple cachés dans le cadre. Dans des modes de réalisation, les données sont relatives à du bruit si les mesures réelles sont relatives à du bruit. Dans des modes de réalisation, les données sont relatives à des vibrations si les mesures réelles sont relatives à des vibrations.

[0074] Les données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations constituent une sortie du contrôleur, qui prend en entrée les mesures réelles. Par la

« détermination S40 étant basée sur les mesures réelles et/ou les une ou plusieurs mesures virtuelles », on entend que la sortie du contrôleur est déterminée (par exemple calculée) par le contrôleur en fonction de l’entrée du contrôleur, c’est-à-dire en fonction d’au moins une partie des mesures réelles (par exemple en fonction de toutes), et/ou en fonction des une ou plusieurs mesures virtuelles estimées par l’estimation S30 (et de préférence en fonction de toutes les mesures réelles et de toutes les mesures virtuelles). La détermination S40 peut être réalisée par l’exécution, par le contrôleur, de tout algorithme configuré pour déterminer, à partir de mesures (réelles et/ou virtuelles) relatives à du bruit et/ou des vibrations dans la cavité, des données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations à émettre dans la cavité pour améliorer l’isolation acoustique de la double paroi. Cet algorithme peut être tout algorithme de contrôle actif (ou « ANC algorithm »), comme par exemple un algorithme FXLMS (« Filtered-X Least Mean Square »).

[0075] Dans des modes de réalisation, si la fréquence du bruit et/ou des vibrations est inférieure à un seuil de fréquence, la détermination S40 est basée sur les mesures réelles et les mesures virtuelles. Par cela on entend que la sortie de contrôleur est déterminée (par exemple calculée) par le contrôleur en fonction de l’entrée du contrôleur, et en fonction des une ou plusieurs mesures réelles estimées à partir de l’entrée du contrôleur. Dans ces modes de réalisation, si la fréquence du bruit et/ou des vibrations est supérieure au seuil de fréquence, la détermination S50 est uniquement basée sur les mesures réelles. Par cela on entend que la sortie de contrôleur est déterminée (par exemple calculée) par le contrôleur en fonction de l’entrée du contrôleur, et pas en fonction des une ou plusieurs mesures réelles estimées à partir de l’entrée du contrôleur. Le procédé peut dans ce cas comprendre une pondération des mesures virtuelles. Le seuil de fréquence est par exemple dépendant de la taille de la cavité et/ou de la complexité du champ acoustique formé par le bruit et/ou les vibrations dans la cavité. Par exemple, le seuil de fréquence peut être une valeur de fréquence en dessous de laquelle le champ acoustique est simple, e.g. son évolution spatiale est faible. A contrario, au-dessus du seuil de fréquence, l’évolution spatiale du champ acoustique peut être forte. Dans le cas d’une installation à double paroi telle qu’envisagée par le procédé, le seuil de fréquence est de préférence inférieur ou égal à 600 Hz, par exemple inférieur ou égal à 500 Hz, 400 Hz, 300 Hz, 200 Hz ou 100 Hz.

[0076] Si la fréquence du bruit et/ou des vibrations dans la cavité est basse, c’est-à- dire inférieure au seuil de fréquence, baser la détermination S40 sur les mesures réelles et virtuelles permet d’obtenir des données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations particulièrement précises, car la détermination S40 est basée sur de mesures de bruit et/ou de vibration dans la partie centrale de la cavité. L’expérience a en effet montré que, lors d’un procédé de contrôle actif de bruit et/ou vibrations à basse fréquence, l’isolation était meilleure en utilisant des mesures du bruit et/ou de vibrations dans la partie centrale et dans la partie périphérique qu’en utilisant seulement les mesures dans la partie périphérique. Notamment, il a été constaté que, lorsque les mesures dans la partie centrale sont acquises par des capteurs réels situés dans la partie centrale, ceux-ci ont un meilleur rapport signal/bruit que les capteurs situés dans la partie périphériques. Autrement dit, le signal physique acquis par un capteur dans la partie centrale est plus proche du signal physique réel correspondant au bruit et/ou aux vibrations à la position de ce capteur que le signal physique acquis par un capteur dans la partie périphérique ne l’est du signal physique réel correspondant au bruit et/ou aux vibrations à la position de ce capteur. Le procédé permet ainsi d’obtenir l’amélioration de l’isolation par l’utilisation de mesures dans la partie centrale, tout en préservant le clair de jour et/ou en réduisant le nombre de capteurs, car ces mesures sont virtuelles. [0077] A contrario, si la fréquence du bruit et/ou des vibrations dans la cavité est haute, c’est-à-dire supérieure au seuil de fréquence, l’expérience a montré que l’utilisation de mesures relatives à du bruit et/ou des vibrations dans la partie centrale en plus de mesures dans la partie périphérique peut ne pas améliorer les performances d’isolation de la double paroi par rapport à l’utilisation des mesures dans la partie périphérique seules. En outre, utiliser les mesures virtuelles à haute fréquence pourrait dans certains cas détériorer cette précision à cause de potentielles erreurs dans la détermination S30 de ces mesures virtuelles. Notamment, le seuil de fréquence peut être une valeur de fréquence {i.e. de bruit et/ou des vibrations dans la cavité) en dessous de laquelle le champ acoustique formé par le bruit et/ou les vibrations dans la cavité est simple, e.g. a une variation spatiale faible, et au-dessus de laquelle ce champ acoustique est complexe, e.g. a une variation spatiale forte. L’échantillonnage spatial réalisé par les mesures virtuelles peut permettre une bonne approximation d’un champ acoustique simple, mais peut ne pas être suffisant pour réaliser une bonne approximation d’un champ acoustique complexe. Baser la détermination S40 sur les mesures réelles uniquement à haute fréquence rend le procédé plus efficace et plus précis.

[0078] Alternativement, il est possible de baser la détermination S40 à la fois sur les mesures réelles et virtuelles, mais avec une pondération différente à basse fréquence et à haute fréquence, de sorte à donner plus de poids au mesures virtuelles à basse fréquence, et plus de poids aux mesures réelles à haute fréquence. On peut en particulier prévoir un ou plusieurs seuils de fréquence au- delà ou en-deçà desquels la pondération est modifiée. On peut également prévoir que la pondération varie continûment en fonction de la fréquence.

[0079] Dans des modes de réalisation du procédé discutés ci-dessus, les mesures virtuelles sont estimées S30 à partir des données acquises par les capteurs réels qui sont aussi les capteurs réels fournissant les mesures réelles à partir desquelles la détermination S40 des données relatives à l’anti-bruit et/ou des anti-vibrations est réalisée. Dans des modes de réalisation alternatifs, les mesures virtuelles sont estimées S30 à partir de capteurs réels situés sur le bord spécialement dédiés et d’autres capteurs réels fournissent d’autres mesures réelles qui ne sont utilisées que lors de la détermination S40. Autrement dit, dans ces exemples, une partie des mesures réelles est utilisée pour estimer S30 les mesures virtuelles et une autre partie est utilisée pour déterminer S40 les données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations.

[0080] Le nombre et le type de capteurs réels (microphones, accéléromètres,

capteurs piézoélectriques) peut également varier selon la complexité de l’installation à contrôler, la capacité du contrôleur à gérer un nombre de voies limité et les facilités d’intégration. Enfin, dans les modes de réalisation

précédemment discutés, la combinaison de capteurs réels considérée ne varie pas en fonction de la fréquence. Dans d’autres modes de réalisation, la combinaison peut varier avec la fréquence en fonction des résultats obtenus.

[0081 ] Les données relatives à de l’anti-bruit et/ou des anti-vibrations forment un signal physique transmis en sortie du contrôleur aux un ou plusieurs actionneurs. Chaque actionneur est un moyen physique capable de recevoir en entrée ce signal physique et d’émettre l’anti-bruit et/ou les anti-vibrations dont la

quantification est portée par le signal physique, comme précédemment discuté. Ainsi, par « l’émission S50 étant basée sur les données relatives à de l’anti-bruit et/ou des anti-vibrations », on entend que les un ou plusieurs actionneurs reçoivent en entrée le signal physique, puis émettent l’anti-bruit et/ou les anti vibrations correspondant(es). Les actionneurs sont de préférence situés dans la partie périphérique.

[0082] Dans des modes de réalisation, les parois sont en forme de plaques

rectangulaires ayant quatre côtés, la partie périphérique de la cavité comporte quatre zones bordant ces côtés respectifs, et il y a au moins un actionneur dans chacune de ces zones, par exemple un unique actionneur par zone. L’actionneur peut être centré ou non dans la zone respective. Chaque actionneur peut être un haut-parleur. Dans des modes de réalisation où l’installation à double paroi est un double vitrage ou un triple vitrage, chaque actionneur peut être fixé, par exemple collé, à l’espaceur ; ou fixé, par exemple collé, à un plot, lui-même fixé, par exemple collé, à l’espaceur. Chaque actionneur peut en outre être relié par des fils au contrôleur, les fils passant par exemple à travers l’espaceur et étant par exemple cachés dans le cadre. [0083] Les un ou plusieurs capteurs réels et les un ou plusieurs actionneurs peuvent être intégrés à un système comprenant le contrôleur, le contrôleur comprenant un processeur couplé à une mémoire sur laquelle est enregistrée un programme informatique comprenant des instructions de code de programme pour l’exécution des étapes du procédé lorsque le programme est exécuté sur un contrôleur.

[0084] La Fig. 4 montre une vue en coupe schématique illustrant un exemple du système, qui est ici intégré à l’installation comportant la double paroi.

L’installation comprend deux parois 40 et 42 qui forment une cavité comprenant une partie centrale 44 et une partie périphérique 48. Le système comprend au moins un actionneur qui est un haut-parleur 482 et au moins deux capteurs réels qui sont des microphones 484. Le système comprend un contrôleur 480. Les microphones 484 réalisent l’acquisition S10 des mesures réelles, qui sont ensuite reçues en entrée par le contrôleur 480. En sortie, celui-ci transmet, au haut- parleur 482, les données relatives à de l’anti-bruit et/ou des anti-vibrations déterminées S40 selon le procédé. Le haut-parleur 482 réalise ensuite l’émission S50 selon le procédé. Comme illustré sur la Fig. 4, le procédé peut comprendre une étape dite de post-traitement transformant tout signal physique acquis par les microphones lors de l’acquisition S10 des mesures réelles en un signal physique représentant ces mesures et pouvant être pris en entrée par le contrôleur, par exemple une tension représentative d’une pression acoustique.

Génération S20 d’un ou plusieurs capteurs virtuels :

[0085] Toujours en référence à l’organigramme de la Fig. 1 , dans des modes de réalisation, le procédé comprend en outre la génération S20 d’un ou plusieurs capteurs virtuels. Chaque capteur virtuel est situé à une position respective de la partie centrale. Chaque mesure virtuelle respective des une ou plusieurs mesures virtuelles est une mesure virtuelle relative à du bruit et/ou à des vibrations à une des positions respectives.

[0086] La génération S20 des un ou plusieurs capteurs virtuels permet l’obtention de mesures relatives au bruit et/ou des vibrations à des positions précises de la partie centrale de la cavité (c’est-à-dire les positions respectives des capteurs virtuels). En d’autres termes, les capteurs virtuels jouent le rôle de capteurs réels qui auraient été positionnés dans la partie centrale de la cavité. Comme dit précédemment, de tels capteurs bénéficient d’un meilleur rapport signal/bruit que ceux situés dans la partie périphérique lorsque le bruit et/ou les vibrations sont à basse fréquence. Il a notamment été constaté dans des expériences que le gain sur l’isolement acoustique d’une installation à double vitrage apporté par un système de contrôle actif de la pression dans la cavité était plus important lorsque le contrôle était réalisé à partir de microphones situés dans le clair de jour que lorsque les microphones étaient situés sur les bords du vitrage. Ainsi, le procédé permet d’obtenir dans une certaine mesure les avantages à utiliser des capteurs dans la partie centrale en virtualisant ces capteurs. Cela permet de réduire le nombre de capteurs réels nécessaires à la réalisation du contrôle actif et/ou de préserver le clair de jour. Notamment, positionner des capteurs réels dans le clair de jour n’est pas envisageable dans le cas d’une installation à double vitrage, afin de ne pas obstruer partiellement celui-ci. Ces capteurs réels sont ainsi avantageusement remplacés par des capteurs virtuels dans le cas du procédé.

[0087] Dans des modes de réalisation, les positions respectives des un ou plusieurs capteurs virtuels réalisent un balayage surfacique et/ou non symétrique de la partie centrale.

[0088] Par « réaliser un balayage surfacique de la partie centrale », on entend que les positions respectives des capteurs virtuels sont réparties de telle manière à ce que la distance minimale entre chaque point de la cavité et un des

microphones virtuels est minimale, c’est-à-dire inférieure ou égale à une distance de référence, qui peut être par exemple la moitié, ou le tiers, ou le quart, ou le cinquième, de la dimension maximale de la cavité. Ainsi il n’existe pas de grande portion de la partie centrale sans capteur virtuel. Réaliser un balayage surfacique de la partie centrale permet d’obtenir des mesures virtuelles bien réparties sur toute la partie centrale, et ainsi de capturer précisément le bruit et/ou les vibrations dans la partie centrale. Cela rend le procédé robuste et précis.

[0089] Par « réaliser un balayage non-symétrique », on entend que, relativement à la géométrie de la partie centrale, il n’y a pas de symétrie (axiale ou centrale) dans la façon dont sont positionnés les un ou plusieurs capteurs virtuels. Par exemple, les positions des capteurs virtuels ne forment pas les sommets d’un polygone réguler. Positionner les un ou plusieurs capteurs virtuels de sorte à réaliser un balayage non-symétrique de la partie centrale permet d’éviter que les positions des un ou plusieurs capteurs ne soient en phase avec des périodicités du bruit et/ou des vibrations dans la cavité.

[0090] Dans des modes de réalisation, il y a un nombre impair de capteurs virtuels, et un de ces capteurs virtuels est situé au centre ou substantiellement au centre de la partie centrale de la cavité. Par exemple, il y a au moins trois capteurs virtuels, par exemple au moins cinq, par exemple au moins sept, dont un situé au centre ou substantiellement au centre de la partie centrale de la cavité. Dans de tels modes de réalisation, il peut y avoir au moins quatre capteurs réels.

[0091 ] Un exemple de positionnement de capteurs virtuels 54 respectant ces règles est illustré par la Fig. 6, qui montre de manière schématique une cavité pourvue de capteurs réels 52.

[0092] Dans des modes de réalisation, le nombre de capteurs virtuels est supérieur ou égal à un et inférieur ou égal au nombre de capteurs réels, par exemple inférieur ou égal à deux fois le nombre de capteurs réels. Dans ces modes de réalisation, le nombre de capteurs virtuels est de préférence strictement supérieur à 1 et strictement inférieur à deux fois le nombre de capteurs réels. Par exemple, si e est le nombre de capteur réels et ev le nombre de capteurs virtuels, alors on a :

[0093] [Math. 1 ]

1 < ev < 2e.

[0094] D’une part, cela permet d’avoir un nombre suffisant de capteurs virtuels et d’ainsi mesurer précisément le bruit et/ou les vibrations dans la partie centrale. D’autre part, cela permet d’éviter d’avoir un nombre trop élevé de capteur virtuels, ce qui pourrait impliquer une accumulation d’erreurs dans l’estimation S30 des mesures virtuelles et entraîner une chute de la performance d’isolation.

[0095] Par « génération » on entend le positionnement des un ou plusieurs capteurs virtuels chacun situé à sa position respective. Les positions respectives peuvent être fixées, c’est-à-dire prédéterminées, par exemple à une étape initiale du procédé, par exemple une fois pour toutes. La génération S20 peut comprendre l’instanciation de ces positions fixées et la transmission de leurs coordonnées à tout algorithme réalisant l’estimation S30. De manière alternative, la génération S20 peut comprendre la détermination (par exemple le calcul) des positions respectives des capteurs virtuels, par exemple en fonction des positions des capteurs réels, et leur instanciation comme discuté ci-dessus.

[0096] La génération S20 peut en outre comprendre l’activation des capteurs

virtuels. L’activation résulte en ce que la détermination S40 des données relatives à de l’anti-bruit et/ou des anti-vibrations est basée sur les mesures réelles et les une ou plusieurs mesures virtuelles. L’activation peut être

déclenchée par les mesures réelles, par exemple si celles-ci quantifient le fait que la fréquence du bruit et/ou des vibrations dans la cavité est inférieure au seuil de fréquence discuté ci-dessus. La génération S20 peut alternativement comprendre la désactivation des capteurs virtuels. La désactivation résulte en ce que la détermination S40 des données relatives à de l’anti-bruit et/ou des anti vibrations est basée sur les mesures réelles uniquement. L’activation peut être déclenchée par les mesures réelles, par exemple si celles-ci quantifient le fait que la fréquence du bruit et/ou des vibrations dans la cavité est supérieure au seuil de fréquence discuté ci-dessus. La désactivation peut être réalisée en intégrant des filtres sur les mesures virtuelles pour que celles-ci n’interviennent pas dans la détermination S40.

[0097] Une mise en œuvre du procédé dans lequel le procédé comprend la génération S20 des un ou plusieurs capteurs virtuels est maintenant discutée. Les capteurs réels sont e microphones intégrés dans la partie périphérique de la cavité aux positions ( (x i ,y i ) , ..., ((x e ,y e ))· Les actionneurs sont s haut-parleurs intégrés dans la partie périphérique de la cavité aux positions (s 1 , s 2 , ..., s s ).

[0098] Dans cette mise en œuvre, le procédé comprend la génération S20, par le contrôleur, de ev microphones virtuels dont les positions sont données par les coordonnées (xv 1 ,yv 1 ), (xv ev ,yv ev ). Le procédé comprend, dans cette mise en œuvre, la détermination S40 et l’émission S50. La détermination S40 comprend l’application d’un algorithme ANC comme discuté précédemment. Même si le contrôleur a toujours e entrées physiques, l’algorithme ANC considère e+ev entrées comme représenté sur la Fig. 5, illustrant schématiquement le contrôleur. Estimation S30 des une ou plusieurs mesures virtuelles :

[0099] L’estimation S30 des une ou plusieurs mesures virtuelles est maintenant de nouveau discutée.

[0100] Dans des modes de réalisation, pour chaque mesure virtuelle respective des une ou plusieurs mesures virtuelles, l’estimation S30 de la mesure virtuelle respective comprend une interpolation des mesures réelles. L’interpolation pénalise, pour chaque capteur réel correspondant à une mesure réelle

interpolée, une distance entre une position du capteur réel et ladite une des positions respectives. Comme dit précédemment, ladite une des positions respectives est la position respective telle que la mesure virtuelle est relative à du bruit et/ou à des vibrations à cette position respective.

[0101 ] Le concept mathématique d’interpolation est connu. L’interpolation comprend notamment des points d’interpolation et des coefficients (ou poids) représentant chacun la contribution d’un des points d’interpolation. L’interpolation est une interpolation des mesures réelles, ce qui signifie que chaque mesure réelle d’au moins une partie des (par exemple toutes les) mesures réelles est un point d’interpolation. L’interpolation pénalise, pour chaque capteur réel correspondant à une mesure réelle interpolée, une distance entre une position du capteur réel et ladite une des positions respectives. Cela signifie que le coefficient de la mesure réelle acquise par le capteur réel, en tant que point d’interpolation, est une fonction décroissante de la distance entre la position du capteur réel et ladite une des positions respectives. Ainsi, plus le capteur réel est éloigné de ladite une des positions respectives, moins la contribution de la mesure réelle acquise par ce capteur sera importante dans l’interpolation. Cela rend le procédé robuste. La distance peut être toute distance, comme par exemple une distance euclidienne.

[0102] L’interpolation peut être toute interpolation. Dans des modes de réalisation, l’interpolation est linéaire, ce qui permet une estimation S30 de chaque mesure virtuelle à la fois simple et robuste.

[0103] Une mise en œuvre de l’interpolation linéaire est maintenant discutée. Soit e le nombre de capteurs réels, et (x 1 ,y 1 ), (x e ,y e ) les coordonnées des positions des capteurs réels. Soit e, la mesure réelle acquise S10 par le capteur réel situé à la position (x i ,y i ). Soit e v la mesure virtuelle, et (x v ,y v ) les coordonnées de ladite une des positions respectives. Soit N r le nombre de mesures réelles interpolées. Par exemple, N r est égal à e. Alternativement, N r peut être strictement inférieur à e. Dans cette mise en œuvre, e v est donnée par une combinaison linéaire des mesures réelles e i c’est-à-dire que e v est du type :

[0104] [Math. 2]

[0105] Chaque coefficient a i est donné par une interpolation spatiale bilinéaire de la distance entre (x i ,y i ) et (x v ,y v ). Plus précisément, a i est du type :

[0106] [Math. 3]

[0107] Pour tout t, d i désigne une distance entre (x i ,y i ) et (x v ,y v ). La distance est par exemple une distance euclidienne, c’est-à-dire que d i est donné par la formule :

[0108] [Math. 4]

Exemple 1 :

[0109] Des expériences ont été effectuées sur une installation comprenant un double vitrage de forme rectangulaire. Des capteurs réels (microphones) et des actionneurs (haut-parleurs) sont disposés dans la cavité.

[0110] Trois essais de contrôle actifs ont été mis en œuvre. Dans le premier essai (comparatif), le contrôle actif est effectué uniquement au moyen de quatre capteurs réels disposés dans la partie périphérique de la cavité (un de chaque côté), sans faire intervenir de capteurs virtuels. Dans le deuxième essai

(comparatif), le contrôle actif est effectué au moyen de quatre capteurs réels disposés dans la partie périphérique de la cavité (un de chaque côté) et de quatre capteurs réels disposés dans la partie centrale de la cavité. Dans le troisième essai (selon l’invention), le contrôle actif est effectué au moyen de quatre capteurs réels disposés dans la partie périphérique de la cavité (un de chaque côté) et de quatre capteurs virtuels disposés dans la partie centrale de la cavité (aux mêmes positions que les capteurs réels du deuxième essai). Le contrôle actif consiste à minimiser la pression acoustique sur les capteurs.

[011 1 ] La Fig. 7 illustre les résultats obtenus. Les courbes n°1 , 2 et 3 représentent respectivement l’évolution du gain (atténuation acoustique) en fonction de la fréquence pour le premier, le deuxième et le troisième essai.

Exemple 2 :

[0112] D’autres expériences ont été effectuées sur une installation comprenant un double vitrage de forme rectangulaire. Des capteurs réels (microphones) et des actionneurs (haut-parleurs) sont disposés dans la cavité.

[0113] Trois essais d’isolation du double vitrage ont été réalisés. Dans le premier essai, il n’y a pas de contrôle actif du double vitrage, c’est-à-dire qu’il y a du bruit et/ou des vibrations dans la cavité mais que le procédé n’est pas mis en œuvre pour mesurer ce bruit et/ou ces vibrations afin par exemple de déterminer S40 et d’émettre S50 du bruit et/ou des anti-vibrations à émettre pour atténuer ce bruit et/ou ces vibrations. Dans le deuxième et dans le troisième essai, le procédé est mis en œuvre afin de déterminer S40 et d’émettre S50 du bruit et/ou des anti vibrations à émettre pour atténuer ce bruit et/ou ces vibrations. Dans le deuxième essai, la détermination S40 de données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti vibrations n’est basée que sur les mesures réelles, acquises par les capteurs réels. Dans le troisième essai, la détermination S40 de données relatives à de l’anti-bruit et/ou à des anti-vibrations est basée sur les mesures réelles, acquises par les capteurs réels, et les mesures virtuelles, correspondant à des mesures de bruit et/ou d’anti-vibrations aux positions des capteurs virtuels.

[0114] La Fig. 8 illustre les résultats. Les courbes n°1 , 2, et 3 représentent

respectivement l’évolution de l’isolation (atténuation acoustique) en fonction de la fréquence pour le premier, le deuxième et le troisième essai.