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Title:
ANTI-CANCER ACTIVITIES OF A NEW FAMILY OF ETHACRYNIC ACID DERIVATIVES
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/111921
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a new class of small anti-cancer molecules derived from ethacrynic acid (symbolized by AE). The invention relates to the in vitro and in vivo anti-cancer activities and to the methods for producing the new AE family. New AE analogues were synthesized and then the in vitro cytotoxic activities thereof were evaluated on the P815 tumour cell line using the MTT test. The AE derivative which exhibited the best in vitro cytotoxicity was then tested in vivo using the DBA2/P815 (H2d) mouse model. At 30 mg/kg, the effective dose, the animals showed general tolerance with a percentage survival of around 80%, and no significant weight loss was observed.

Inventors:
EL KAZZOULI SAÏD (MA)
ZYAD ABDELMAJID (MA)
EL BRAHMI NABIL (MA)
EL ABBOUCHI ABDELMOULA (MA)
BOUJDI KHALID (MA)
BOUSMINA MOSTAPHA (MA)
AIT MOUSE HASSAN (MA)
TILAOUI MOUNIR (MA)
Application Number:
PCT/MA2019/000013
Publication Date:
June 04, 2020
Filing Date:
November 29, 2019
Export Citation:
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Assignee:
UNIV EUROMEDITERRANEENNE DE FES (MA)
UNIV SULTAN MOULAY SLIMANE BENI MELLAL (MA)
International Classes:
C07F9/6509; A61K31/495; A61K31/6615; A61P35/00; C07D295/185
Foreign References:
FR100E1902-10-24
Other References:
MIGNANI SERGE ET AL: "A novel class of ethacrynic acid derivatives as promising drug-like potent generation of anticancer agents with established mechanism of action", EUROPEAN JOURNAL OF MEDICINAL CHEMISTRY, ELSEVIER, AMSTERDAM, NL, vol. 122, 11 June 2016 (2016-06-11), pages 656 - 673, XP029705911, ISSN: 0223-5234, DOI: 10.1016/J.EJMECH.2016.05.063
EL BRAHMI ET AL., NANOSCALES, 2015
MIGNANI ET AL., EUR. J. MED. CHEM., 2016
Attorney, Agent or Firm:
BOUNOU, Salim (MA)
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Claims:
Revendications.

1. Procédé de synthèse de nouveaux dérivés amides de GAE à partir de GAE commercial et différentes amines primaires et secondaires comme précurseurs de départ, comprenant les étapes suivantes : a) réaction de l’acide éthhacrynique AE avec les amines dans un mélange de dichlorométhane (DCM) et N, V-di m éth y 1 form am i de (DMF) en présence de l-éthyl-3-(3- diméthylaminopropyl)carbodiimide (EDCI) et de la 4-diméthylaminopyridine (DMAP) pour obtenir des composés P de formule R= OH ou OMe :

b) la réaction entre le diéthyl chlorophosphate et le composé P3 (R= OH), formé à l’étape (a) dans le dichlorométhane (DCM) à température ambiante en présence de la triéthylamine abouti au composé de la formule P5

2. Procédé de synthèse selon la revendication 1, abouti aux dérivés amides de l’acide ethacrynique avec des groupements 4-(piperazin-l-yl)phenol pour le composé P3, l-(4- methoxyphenyl)piperazine pour le composé P4 et diethyl (4-(piperazin-l-yl)phenyl) phosphate pour le composé P5.

3. Procédé pour inhiber ou traiter le cancer in vitro des composés de la revendication 2.

4. Procédé selon la revendication 3, dans lequel le cancer est une lignée cancéreuse P815

5. Le composé P4 selon la revendication 4, a été testé en études précliniques sur un modèle de sourie. Le modèle choisi est constitué de la lignée tumorale P815 et la souche de souris DBA2 (H2d) syngénique.

6. Selon la revendication 5, au moins trois doses du composé P4 à savoir : 10 mg/Kg, 20 mg/Kg et 30 mg/Kg ont été testées pour évaluer l’évolution du volume tumoral chez des souris DBA2 porteuses de tumeurs.

7. Procédé selon les revendications 5, et 6, au moins trois doses à savoir : 10 mg/Kg, 20 mg/Kg et 30 mg/Kg ont été testées pour évaluer l’évolution du poids corporel des souris DBA2 traitées par le composé P4.

8. Procédé selon les revendications 5, 6 et 7, au moins trois doses à savoir : 10 mg/Kg, 20 mg/Kg et 30 mg/Kg ont été testées pour évaluer la survie des souris traitées par le composé

P4.

9. Procédé selon les revendications 5, 6, 7 et 8, au moins trois doses à savoir : 10 mg/Kg, 20 mg/Kg et 30 mg/Kg ont été testées pour évaluer la dose du composé P4.

10. Procédé selon la revendication 9, les souris traitées par la dose 30 mg / kg du composé P4 ont montré une tolérance vis-à-vis de cette dose avec un taux de survie d'environ 80% et pas d'impact significatif sur la perte de poids corporel. La dose 30 mg/kg, est considérée comme la dose effective.

Description:
Activités anticancéreuses d’une nouvelle famille des dérivés de l’acide ethacrynique

Saïd El Kazzouli 1 , Abdelmajid Zyad 2 , Nabil El Brahmi 1 , Abdelmoula El Abbouchi 1 , Khalid

Boujdi 1 , Mustapha Bousmina 1 , Elassan Ait Mouse2 , Mounir Tilaoui 2

1 Euromed Research Center, Euro-Mediterranean University of Fes (UEMF)

Fès-Shore, Route de Sidi FIrazem, 30070 Fès, Morocco

2 Team of Experimental Oncology and Natural Substances Cellular & Molecular Immunopharmacology, Faculty of Sciences and Techniques, Sultan Moulay Slimane University, Béni Mellal, Morocco

Domaine de l’invention :

La présente invention concerne une nouvelle classe de petites molécules anticancéreuses dérivées de l’acide éthacrynique (symbolisé par AE). L’invention concerne les activités anticancéreuses in vitro et in vivo et les procédés de préparation de la nouvelle famille de l’AE. De nouveaux analogues de l’AE ont été synthétisés puis, leurs activités cytotoxiques in vitro ont été évaluées sur la lignée cellulaire tumorale P815 en utilisant le test MTT. Le dérivé de l’AE, qui a présenté la meilleur cytotoxité in vitro, a été ensuite testé in vivo en utilisant le modèle de souries DBA2/P815 (H 2 d). A 30 mg/kg, la dose effective, les animaux ont montré une tolérance générale avec un pourcentage de survie aux alentours de 80%, et aucune perte de poids significative n’a été observée.

Etat de la technique :

Des avancés remarquables ont été réalisées dans le domaine de la chimiothérapie et ce, par l’introduction de nouvelles molécules telles que la thalidomide, le lénalidomide et le bortézomib. Malgré cela, le cancer reste toujours une maladie incurable. L’efficacité de la chimiothérapie reste à améliorer et ce, en réduisant la toxicité et les effets secondaires des traitements. De plus, la résistance intrinsèque ou acquise d’un grand nombre de tumeurs à la chimiothérapie est aussi un obstacle major devant l’efficacité des traitements anticancéreux. Plusieurs mécanismes de la résistance cellulaire à différentes substances actives ont été identifiés (Moscow and Cowan 1988). En prenant en considération ceci, la recherche de nouveaux agents efficaces en chimiothérapie capables de traiter les différents types de cancers est toujours indispensable. D’après l’organisation mondiale de la santé, le cancer est l’une des principales causes de la mortalité dans le monde. Les cancers du poumon, du foie, de l’estomac, du colon et du sein sont les plus répondus dans le monde. Au vu de cette diversité des types de cancers, le développement de nouveaux agents anticancéreux prend une place très importante dans le domaine de l’oncologie. En plus, la mise au point de molécules spécifiques pour la lutte contre cette maladie tout en contournant l’obstacle de la résistance cellulaire est nécessaire.

La glutathion S-transférase microsomale 1 (mGSTl) et la glutathion S-transférase pi (GSTpi) sont souvent surexprimées dans les tumeurs conférant ainsi une résistance à un certain nombre d’agents chimiothérapeutiques, tels que le cisplatine et la doxorubicine (DOX) [(Johansson et al. 2011)]. Ces enzymes catalysent la conjugaison de la glutathion et agissent comme des enzymes de détoxifications.

L’AE ou l’acide 2,3-dichloro-4-(2-méthylenebutryl)-phénoxyacétique, qui est un diurétique bien connu, est utilisé dans le traitement de l'hypertension et l'enflure causée par des maladies telles que l'insuffisance cardiaque congestive, l'insuffisance hépatique et l'insuffisance rénale [(Borne, Levi, and Wilson 2002; Koechel 1981)]. Il est également connu comme un bon inhibiteur de la glutathion S-transférase de classe pi. L’AE possède une fonction acide et une unité carbonyle a,b-insaturée qui réagit avec des nucléophiles, tels que le thiol de la glutathion S-transférase Pl-1 (GSTP1-1, GSTpi). De plus, il a été confirmé récemment que l’AE inhibe la signalisation de Wnt/béta caténine qui joue un rôle important dans la régulation de la prolifération cellulaire, la différentiation et l’apoptose [(Liu et al. 2006; Lu et al. 2009; Janovskâ and Bryja 2017)].

Afin d'améliorer la capacité de l’AE à inhiber la croissance des cellules cancéreuses in vivo tout en conservant sa bonne activité d’inhibition de la glutathion S-transférase, nous proposons dans cette invention une nouvelle synthèse d’agents anticancéreux puissants et originaux. Ainsi, en se basant sur nos résultats très encourageants concernant les activités antitumorales de divers analogues de l’AE in vitro sur un panel de lignées cellulaires [(El Brahmi et al. Nanoscales, 2015; Mignani et al. Eur. J. Med. Chem. 2016)], nous proposons dans cette invention, la synthèse et l’évaluation in vivo des meilleurs analogues en effectuant des modifications structurelles, sur le squelette de base de la molécule d’AE. Ces transformations chimiques aboutissent à la formation de liaisons amides entre la fonction acide carboxylique de l’AE et des amines primaires et secondaires. La partie acrylate quant à elle est restée intacte. Brève description des figures :

Schéma 1. Synthèse des dérivés de l'AE : P3, P4 et P5.

Figure 1. Activité cytotoxique des dérivés de l’AE (P3, P4 et P5) contre la lignée tumorale P815.

Table 1 Valeurs des IC 5 o des composés P3, P4 et P5.

Figure 2. Effet de la molécule P4 sur l’évolution tumorale chez des souris DBA2 porteuses de tumeurs.

Figure 3. Evolution du poids corporel des souris DBA2 traitées par le composé P4.

Figure 4. Courbes de survie des souris traitées par le composé P4.

Description de Pinvention :

Synthèse des molécules cibles

Les dérivés de l’AE sont préparés à partir de l’AE commercialement disponible (schéma 1). Le traitement de l’AE sous les conditions d’une réaction peptidique par différentes amines dans un mélange DCM/DMF en présence du l-éthyl-3-(3-diméthylaminopropyl)carbodiimide (EDCI) et de la 4-diméthylaminopyridine (DMAP) à température ambiante fournit les produits recherchés avec des rendements modérés.

La présence de la fonction phénol sur l’AE modifié a été utilisée pour la substitution nucléophile avec des chlorophosphates. Ainsi, le traitement par différents chlorophosphates dans le dichlorométhane (DCM) en présence de la triméthylamine comme base organique permet d’obtenir les composés souhaités avec des rendements modérés.

Méthode générale pour la préparation des molécules P3 et P4. A un mélange de EDCI (1.2 équiv), DMAP (en quantité catalytique) et 1 équivalent de AE dans DMF anhydride (5 mL), 1 équivalent des amines (4-hydroxyphenyl pipérazine ou 4-methoxyphenyl pipérazine) est ajouté à 0°C. Le mélange réactionnel est agité pendant une nuit à température ambiante, puis, l’acétate d’éthyle (100 mL) est ajouté et la phase organique est lavée par l’eau (2 x 50 mL) et l’eau salée (3 x 50 mL), séchée sur MgSO 4 anhydre et concentrée à l’aide d’un évaporateur rotatif. Le résidu obtenu est purifié par chromatographie flash. P3. Rendement = 60 %. (DCM/EtOAc (9: 1 à 8:2 (v/v))). RMN ' H (CDC1 3 ; 400 MHz), d (ppm): 7.16 (d, J = 8.6 Hz, 1H, H ar ), 7.00 (d, J = 8.6 Hz, 1H, H ar ), 6.84 (d, J = 9.0 Hz, 2H), 6.79 (d, J = 9.0 Hz, 2H), 5.95 (s, 1H), 5.61 (s, 1H), 5.54 (s, 1H), 4.88 (s, 2H), 3.76-3.84 (m, 4H), 3.06- 3.12 (m, 2H), 2.99-3.06 (m, 2H), 2.48 (q, J = 7.4 Hz, 2H), 1.16 (t , J = 7.4 Hz, 3H). RMN 13 C (CDC1 3 , 101 MHz); d (ppm): 195.8 (C, C(=0)), 165.3 (C, C(=0)N), 155.2 (C, C ar ), 150.7 (C, C ar ), 150.2 (C, C ar ), 144.9 (C, C ar ), 133.8 (C, C ar ), 131.4 (C, C ar ), 128.8 (C¾, C=C¾), 127.1 (2CH, CH ar ),

122.8 (C, C ar ), 119.3 (CH, CH ar ), 116.0 (2CH, CH ar ), 110.37 (CH, CH ar ), 68.7 (C¾), 51.5 (CH 2 ),50.7 (CH 2 ), 45.7 (C¾), 42.4 (C¾), 23.4 (C¾), 12.4 (C¾). HRMS (+ESI) m/z: [M+H] + calculer pour C 23 H 24 C1 2 N 2 0 4 : 463.1188, trouver, 463.1192. IR (neat): v = 3325 (OH), 1654 (C=0), 1645 (C=C) cm 1 .

P4. Rendement = 47%. (DCM/EtOAc (8:2 (v/v))). RMN ' H (CDC1 3 ; 400 MHz) ; d (ppm): 7.15 (d, J = 8.5 Hz, 1H, H ar ), 6.99 (d, J = 8.5 Hz, 1H, H ar ), 6.93-6.82 (m, 4H, H ar ), 5.93 (s, 1H), 5.59 (s, 1H), 4.86 (s, 2H), 3.83-3.73 (m, 7H), 3.08 (t, J= 5.0 Hz, 2H), 3.03 (t, J= 5.0 Hz, 2H), 2.46 (q, J = 7.4 Hz, 2H), 1.14 (t, J = 7.4 Hz, 3H). RMN 13 C (CDC1 3 ; 101 MHz); d (ppm): 195.9 (C, C(=0)), 165.3 (C, C(=0)N), 155.4 (C, C ar ), 154.7 (C, C ar ), 150.3 (C, C ar ), 145.2 (C, C ar ), 133.9 (C, C ar ), 131.7 (C, C ar ), 128.8 (C¾, C=C¾), 127.3 (2CH, CH ar ), 123.0 (C, C ar ), 119.3 (CH, CH ar ), 114.7 (2CH, CH ar ), 110.9 (CH, CH ar ), 68.9 (C¾), 55.7 (OCH 3 ), 51.6 (C¾), 51.0 (C¾),

45.8 (C¾), 42.6 (C¾), 23.7 (C¾), 12.6 (CH 3 ).

HRMS (+ESI) m/z : [M+H] + calculer pour C 24 H 26 C1 2 N 2 0 4 : 477.1348, trouver, 477.1324. IR (neat): v = 1661 (C=0) cm 1 . Analyses élémentaires pour C 24 H 26 C1 2 N 2 0 4 ; calculer : C, 60.38; H, 5.49; N, 5.85, trouver: C, 60.42; H, 5.24; N, 5.69.

P5. A un mélange du P3 (1 équiv) et triéthylamine (1.1 équiv) dans du DCM anhydre à 0 °C, diéthyl chlorophosphate est ajouté goutte à goutte (1 équiv). Le mélange réactionnel est agité à température ambiante pendant une nuit. Après, DCM (20 mL) est ajouté et la phase organique est lavée par l’eau (10 mL) et l’eau salée (10 mL), séchée sur MgS0 4 anhydre et puis concentrée à l’aide d’un évaporateur rotatif. Le produit brut est purifié par chromatographie flash. Rendement = 46%. (DCM/EtOAc (2: 1 à 1 : 1 (v/v))). RMN 31 P (CDC1 3 ; 162 MHz), d (ppm): -5.8 (s, P). RMN C H (CDC1 3 ; 400 MHz), d (ppm): 7.18-7.09 (m, 3H, H ar ), 6.98 (d, J = 8.6 Hz, 1H, H ar ), 6.88-6.82 (m, 2H, H ar ), 5.93 (t, J= 1.5 Hz, 1H), 5.58 (s, 1H), 4.86 (s, 2H), 4.28-4.10 (m, 4H), 3.82-3.74 (m, 4H), 3.14 (t, J = 5.1 Hz, 2H), 3.09 (t, J = 5.1 Hz, 2H), 2.45 (q, J = 7.4 Hz, 2H), 1.34 (td, J = 7.1, 1.0 Hz, 6H), 1.13 (t, J = 7.4 Hz, 3H). RMN 13 C (CDC¾; 101 MHz), d (ppm): 195.9 (C, C=0), 165.3 (C, C(=0)N), 155.3 (C, C ar ), 150.3 (C, C ar ), 148.2 (C, C ar ), 144.9 (d, J = 7.0 Hz, C, C ar ), 133.9 (C, C ar ), 131.6 (C, C ar ), 128.8 (C¾, C=CH 2 ), 127.2 (CH, C ar ), 122.9 (C, C ar ), 120.8 (d, J = 4.7 Hz, 2CH, C ar ), 118.2 (2CH, C ar ), 110.8 (CH, C ar ), 68.9 (CH 2 , OC¾), 64.6 (d, J = 6.1 Hz, 2C¾), 50.7 (C¾), 50.0 (C¾), 45.6 (C¾), 42.3 (C¾), 23.5 (C¾), 16.2 (d, J = 6.7 Hz, 2C¾), 12.5 (CH 3 ). HRMS (+ESI) m/z: [M+H] + calculer pour C 27 H 23 C1 2 N 2 0 7 P: 599.1481, trouver, 599.1486. IR (neat): v= 1663 (C=0) cm 1 .

Activité antitumorale

La lignée tumorale P815 du mastocytome murin (ATCC: TIB64) utilisée dans cette étude a été gracieusement fournie à notre laboratoire par Docteur Michel Lepoivre, UMR CNRS 9198, Bât.430, Université de Paris-saclay, France. Cette lignée est maintenue en culture dans le milieu DMEM (Dulbecco’s modified Eagle’s medium) complet supplémenté avec 5% de SVF (Gibco BRL, CergyPontoise, France), 100 UI/mL de pénicilline, 100 pg/mL streptomycine et 0,2% de sodium bicarbonate (Sigma) dans une atmosphère humide à 37°C et à 5% de CO2.

Test de cytotoxicité

Avant de réaliser le test de cytotoxicité, on procède au comptage des cellules viables par exclusion au bleu de trypan. Le but étant d’obtenir une suspension de 4 x 10 4 cellules/mL à incuber dans 100 pL de milieu de culture complet par puits à fond plat des plaques de micro culture de 96 puits [(Bioster, Bastia di Rovolon, Italy)]. Cette micro-culture ainsi obtenue est mise en incubation 24 heures avant la réalisation des tests de cytotoxicité. Ce dernier est alors effectué en appliquant des doses décroissantes des molécules (P3, P4 et P5) obtenues par des dilutions de demi en demi, dans 100 pL de milieu DMEM. Chaque essai est réalisé en double et répété trois fois avec les témoins positifs et négatifs. Les trois molécules P3, P4 et P5 sont tout d’abord solubilisées dans du DMSO dont la concentration finale, lors du test, n’excédera pas 0,5% (cette concentration n’ayant pas d’effet sur la croissance cellulaire). Ces micro -cultures sont incubées à 37°C en atmosphère humide contenant 5% de C0 2 pendant 48h.

La détermination de l’activité cytotoxique est réalisée en évaluant la concentration des molécules testées inhibant 50% de la croissance cellulaire (IC50) par rapport à un témoin cultivé dans les mêmes conditions en absence du composé étudié. Ce test simple et rapide permet de réaliser une sélection rapide des molécules présentant une activité susceptible de limiter ou stopper la croissance des cellules cancéreuses. La révélation de l’action cytotoxique est effectuée à l’aide du test MTT : 3-(4,5- dimethylthiazol-2-yl)-2,5-diphenyl tétrazolium bromide [(Mosmann 1983; Tilaoui et al. 2015)]. Ce test est réalisé comme décrit et modifié par Mosmann, 1983. Après 48 d’incubation dans les conditions de culture citées ci-dessous, on ajoute 20 pL d’une solution de MTT (5mg/mL de PBS). Après 4 heures d’incubation dans les mêmes conditions de culture, les cristaux violets formés suite à la réduction du MTT par les déshydrogénases mitochondriales des cellules vivantes sont solubilisés en rajoutant 100 pL d’une solution de HCl / Isopropanol (24 :1). On procède ensuite à la lecture de la densité optique (DO) à deux longueurs d’ondes 540 nm et 630 nm en utilisant le lecteur spectrophotométrique de microplaques MultisKan EX. Ainsi, l’effet de P3, P4 et P5 sur la viabilité cellulaire peut être mesuré en utilisant la formule suivante :

Viabilité cellulaire (%) = (DO molécules/ DO contrôle) x 100

Avec :

DO : densité optique correspondant aux cellules traitées par les molécules (P3, P4 et P5) et/ou le Méthotrexate MTX (utilisé comme contrôle positif)

DOcon : densité optique correspondant au contrôle négatif (cellules non traitées).

Activité antitumorale in vivo

Le modèle choisi pour cette étude est constitué de la lignée tumorale P815 et la souche de souris DBA2 (H2 d ) syngénique achetées du centre d’élevage d’Orléans - France). Les cellules P815 sont capables d’induire des tumeurs solides chez les souris DBA2. Les souris DBA2 sont élevées en animalerie à une température de 25°C et une photopériode de 12 heures. L’alimentation et l’abreuvage des animaux sont fournis ad-libitum. Les souris utilisées dans nos expérimentations sont âgées de sept à huit semaines avec des poids corporels compris entre 20 et 24 g. Le sexe n’est pas pris en considération dans nos essais.

Induction des tumeurs primaires

Les cellules cancéreuses P815 sont recueillies par centrifugation à 1400 rpm pendant 10 mn à température ambiante. Les culots obtenus sont lavés deux fois avec du PBS et remis en suspension dans 1 mL de PBS et comptées. Environ 10 7 cellules vivantes en suspension dans un volume de 100 pL de PBS sont injectées, sous anesthésie à l’éther, par voie sous cutanée de la région dorsolombaire de chaque souris. Une petite tumeur apparaît dans le lieu de l’injection au bout d’une semaine à 10 jours. Traitement des souris

Lorsque les tumeurs deviennent palpables, les souris sont réparties en 4 lots à raison de 6 souris par lot (jours 0). Ensuite, chaque deux jours, les souris sont traitées par gavage de la façon suivante:

Les souris du lot A (témoin), B, C et D reçoivent respectivement 100 pL d’huile végétale seule, 10, 20 and 30 mg/kg de la molécule P4 (la plus cytotoxiques par rapport autres molécules testées) dissoute dans 100 pL d’huile végétale. Le traitement est effectué à l’ordre d’une seule administration orale toutes les 48h pendant 14 jours. Le poids et la survie des souris, ainsi que le volume tumoral sont mesurés tous les deux jours pendant 28 jours.

Le volume tumoral au jour n (TVn) est calculé de la façon suivante :

TV= (L* W)/2 où L et W représentent la longueur et la largeur de la tumeur, comme décrit par Yoshikawa [(Yoshikawa et al. 1995)].

Analyses statistiques

Les expériences réalisées in vitro ont été effectuées en triplicate. Les données reflètent la moyenne de trois expériences différentes. L’analyse statistique pour ces études utilise un test de Student « Student Test ». Les données sont considérées comme statistiquement significatives pour un p<0,05. Concernant l’étude in vivo, chaque condition comprend 6 souris, n=3, et l’analyse statistique a été réalisée en utilisant le test ANOVA à un facteur (one-way Anova) suivie du test post hoc de Tukey et de Scheffé. Les données sont considérées comme statistiquement significatives pour un p<0,05.

RESULTATS

L’activité cytotoxique in vitro a été mesurée par le test MTT contre la lignée tumorale P815 (Figure 1). Cette cytotoxicité commence à de faibles concentrations et augmente d’une manière dose dépendante pour toutes les molécules testées. Ces dernières présentent une activité cytotoxique très importante avec une IC 5 o comprise entre 0,15 et 9,2 pM (Table 1), et c’est la molécule P4 qui a montrée un effet cytotoxique très fort par rapport aux autres molécules P3 et P4 avec une IC 5 o=0,15pM. Ainsi, le composé P4 a été évalué pour son effet antitumoral.

Activité antitumorale: études précliniques Les tests in vivo représentent une étape importante de l’étude de l’activité antitumorale de notre molécule. L’objectif est de passer à un test dans des conditions se rapprochant au mieux de la réalité de la maladie. A cet effet, des souris DBA-2 (H2 d ) porteuses de tumeurs solides P815 ont été utilisées dans le but de tester l’effet antitumoral in vivo de la molécule P4 qui a montré une activité cytotoxique très importante par rapport aux autres molécules testées PI et P3.

Les essais ont été réalisés par administration orale (gavage) des molécules dissoute dans une huile végétale (huile de table) à des souris de 6-8 semaines toutes les 48 heures pendant une durée de 14 jours. Les résultats obtenus sont présentés sur la figure 2. A la lecture de cette figure, le traitement des souris par la molécule P4 a induit une diminution significative du volume tumoral. L'administration par gavage de la molécule P4 à des doses de 10, 20 et 30 mg / kg a induit une réduction significative du volume tumoral après 28 jours du traitement par rapport au souris témoins (Figure 2). En outre, aucune différence significative n'a été observée entre les doses utilisées. Cependant, on a noté que les souris traitées par la dose 30 mg / kg, ont montré une tolérance vis-à-vis de cette dose avec un taux de survie d’environ 80% (Figure 4), et pas d'impact significatif sur la perte de poids corporel (Figure 3) par rapport aux souris traitées par les doses 10 et 20 mg / kg (P < 0,05). Aussi, on ne note aucune différence significative dans la diminution du volume tumoral après traitement par les trois doses (10, 20 et 30 mg / kg) (P < 0,05). Ainsi, nous pourrions considérer de point de vue efficacité que la dose 30 mg/kg du composé P4 est plus efficace par rapport autres doses testées.