Le domaine technique de l'invention est celui des portes ou ouvrants blindés et en particulier des portes blindées permettant d'obturer une ouverture d'un habitacle, par exemple d'un véhicule (ou d'un abri fixe) .

Il est connu de réaliser des portes blindées associant au moins une plaque de blindage et une structure porteuse comportant charnières et serrure . Cependant, malgré les surprotections, les portes blindées forment une discontinuité sur une paroi blindée d'un habitacle et elles constituent toujours une zone au niveau de laquelle la protection est affaiblie. En effet, lorsqu'un engin explosif improvisé est initié a proximité, la porte se déforme. Les charnières et dispositifs de fixation sont détruits. Une partie de la porte peut se trouver projetée à l'intérieur de l'habitacle tandis que l'effet rebond peut conduire à éjecter la porte vers l'extérieur après l ' explosion. L'invention a pour but de proposer une structure permettant de renforcer la résistance d'une porte ou d'un ouvrant et donc de diminuer les risques de projection de cet élément vers l'intérieur d'un habitacle.

Ainsi, l'invention a pour objet une porte blindée pour un habitacle d'un véhicule ou d'un abri fixe, porte destinée à obturer une ouverture de l'habitacle et comportant une structure à l'extérieur de laquelle est fixée au moins une plaque de blindage, porte caractérisée en ce que la plaque de blindage est fixée à distance de la structure et séparée de celle ci par des premiers moyens intermédiaires déformables pouvant absorber une partie de l'énergie d'un choc, la plaque de blindage ayant par ailleurs des dimensions supérieures à celle de la structure et des seconds moyens intermédiaires déformables étant interposés entre le rebord de la plaque de blindage et une paroi de l'habitacle entourant l'ouverture.

Les premiers moyens intermédiaires déformables sont de préférence disposés au niveau d'une zone périphérique de la structure de porte, un espace libre étant aménagé entre la plaque de blindage et a structure de façon à autoriser une déformation de la plaque sans impact sur la structure.

Les seconds moyens intermédiaires déformables peuvent être solidaires de la plaque de blindage. Alternativement, les seconds moyens intermédiaires déformables peuvent être solidaires de la paroi de 1 ' habitacle .

Les premiers et seconds moyens intermédiaires déformables sont de préférence réalisés sous la forme de blocs de mousse métallique.

La mousse métallique sera par exemple une mousse d' aluminium.

L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre d'un mode particulier de réalisation, description faite en référence aux dessins annexés et dans lesquels :

- la figure 1 montre un véhicule blindé léger comportant une porte latérale blindée,

- la figure 2 est une vue en coupe de la porte et des parois du véhicule, coupe réalisée suivant le plan dont la trace AA est repérée à la figure 1,

- la figure 3 est une vue latérale de la porte permettant de visualiser la localisation des moyens intermédiaires d'amortissement, et - la figure 4 est une vue en coupe analogue à la figure 2 mais montrant un autre mode de réalisation.

On a représenté sur la figure 1 un véhicule 1 blindé léger qui comprend une cabine 2 fixée sur un châssis 3 portant des roues 4. L'intérieur de la cabine est accessible par une porte 5. La paroi externe de la cabine porte des surprotections réalisées sous la forme de plaques de blindage 6 qui sont fixées à la paroi de la cabine 2.

La porte 5 est également renforcée par une plaque de blindage 12.

La figure 2 permet de préciser la structure de la porte selon l'invention et sa coopération avec la cabine 2.

La paroi 8 de la cabine est recouverte de plaques de blindages 6. Ces dernières sont fixées à la paroi à l'aide de vis (dont seul l'axe 11 est représenté) . La paroi comporte une ouverture 10 qui est obturée par la porte 5.

La porte 5 comprend une structure 7 qui est montée de façon articulée sur une paroi 8 de la cabine 2. L'articulation 9 de la porte est représentée ici de façon schématique. Elle comprend plusieurs biellettes définies de façon à assurer le mouvement d'ouverture souhaité compte tenu des épaisseurs relatives de la porte 5 et de la paroi 8 portant les blindages 6.

Une plaque de blindage 12 est fixée à la structure 7 de la porte 5 par des vis (dont on n'a représenté que l'axe 13) .

On remarque sur la figure 2 que la plaque de blindage 12 est fixée à distance de la structure 7 et qu'elle est séparée de celle ci par des premiers moyens intermédiaires 14 qui sont déformables et peuvent absorber une partie de l'énergie d'un choc reçu par la plaque de blindage 12.

Ces moyens intermédiaires 14 sont réalisés de préférence sous la forme de blocs de mousse métallique et en particulier de mousse d'aluminium. Un tel matériau assure la rigidité de la liaison lors des phases d'utilisation normale du véhicule. II autorise cependant une déformation importante lors d'un choc et assure donc une absorption de l'énergie reçue.

On remarque par ailleurs sur la figure 2 que la plaque de blindage 12 a des dimensions qui sont supérieures à celles de la structure 7. Un rebord R de la plaque de blindage 12 déborde ainsi de la structure 7 et vient en appui sur des seconds moyens intermédiaires 15 également déformables .

Ces seconds moyens intermédiaires 15 sont donc interposés entre le rebord R de la plaque de blindage 12 et la paroi 8 de l'habitacle qui entoure l'ouverture 10.

Conformément au mode de réalisation qui est représenté à la figure 2, les seconds moyens intermédiaires 15 sont également interposés entre les plaques de blindage 6 et les parois 8 de la cabine. Ces moyens intermédiaires 15 sont eux aussi réalisés de préférence sous la forme de blocs de mousse métallique tels que de la mousse d'aluminium.

Ainsi lorsque la porte 5 est fermée la face interne de sa structure 7 vient en contact avec la périphérie de l'ouverture 10. Un joint d'étanchéité 16 solidaire de la porte vient en contact avec la paroi 8. Dans le même temps, le rebord R de la plaque de blindage 12 solidaire de la structure 7 vient en appui contre les seconds moyens intermédiaires 15.

On voit sur la figure 3 que les premiers moyens intermédiaires 14 sont réalisés sous la forme de quatre blocs parallélépipédiques qui sont disposés au niveau d'une zone périphérique de la structure 7. Les blocs 14 sont ainsi parallèles aux côtés de la plaque de blindage 12.

Il existe donc une zone médiane 17 de la porte au niveau de laquelle il n'y a pas de matériau amortisseur. Il subsiste ainsi à l'intérieur de la porte 5, entre la structure interne

7 et la plaque de blindage 12, une zone vide 17 (ou espace libre) qui est dépourvue de moyens d'amortissement. Cet espace libre permet d'autoriser une déformation de la plaque 12 sous l'effet du souffle d'une explosion. Cette déformation intervient sans qu'il y ait d'impact de la plaque 12 sur la structure 7. Une telle disposition permet de consommer une partie de l'énergie du choc par la déformation de la plaque sans qu'il y ait pour autant destruction de la structure 7.

On notera par ailleurs que les seconds moyens intermédiaires 15 sont aussi réalisés sous la forme de blocs parallélépipédiques parallèles aux côtés des plaques de blindage 6. Ces dernières peuvent donc aussi se déformer sans impacter la paroi 8 de la cabine et un espace libre 19 (voir figure 3) est aménagé entre les plaques de blindage 6 et la paroi 8.

Conformément à l'invention les rebords R de la plaque de blindage 12 de la porte 5 sont en appui sur les blocs compressibles des seconds moyens intermédiaires 15. Ainsi l'effort mécanique engendré par l'explosion sera transmis par la plaque de blindage 12 d'une part aux premiers moyens intermédiaires 14 et d'autre part aux seconds moyens intermédiaires 15. Ces derniers étant eux même en appui sur la paroi 8, cette dernière récupère la majeure partie des efforts reçus, soulageant ainsi la structure 7 de la porte. II n'y a donc plus de discontinuité de protection malgré la présence de la porte. On évite ainsi la destruction des charnières et serrures et la projection de parties de la structure vers l'intérieur de l'habitacle.

On a représenté, sur les figures 2 et 3 un mode de réalisation dans lequel les blocs compressibles 15 des seconds moyens intermédiaires étaient solidaires des plaques de blindage 6 et de la cabine 8.

La figure 4 montre un autre mode de réalisation dans lequel les blocs compressibles 15 sont solidaires de la plaque de blindage 12 fixée à la structure 7 de la porte 5. Ces blocs sont fixés par exemple par collage. Ils viennent en appui contre la paroi 8 de la cabine lors de la fermeture de la porte. On prévoit alors d'autres blocs compressibles 18 gui sont interposés entre les plaques de blindage fixes 6 et la paroi 8 de la cabine.

A titre de variante, on pourra réaliser les premiers et seconds moyens intermédiaires déformables (14 et 15) sous la forme d'une mousse d'un autre métal ou bien sous la forme de blocs ou de caissons déformables.

A titre de variante, et indépendamment de la protection adoptée pour les portes ou ouvrants, il est possible de mettre en œuvre pour protéger un habitacle ou un véhicule uniquement une structure de blindage comme décrite précédemment en référence à la figure 4 et dans laquelle on aménage un espace libre 19 entre une plaque de blindage externe 6 et une paroi interne 8. Des moyens intermédiaires déformables 18 sont alors disposés au niveau d'une zone périphérique de la plaque de blindage 6, l'espace libre 19 ainsi aménagé permettant d'autoriser une déformation de la plaque de blindage sans impact sur la paroi interne.