La présente invention concerne les dispositifs d'usure ou de vieillis¬ sement artificiel intéressant l ^' industrie textile, notamment celle de l'ha¬ billement, plus particulièrement l'industrie du prêt à porter, notamment le vêtement confectionné avec de la toile teintée. On sait que les vêtements confectionnés avec de la toile teintée comme la toile "Jean" par exemple, sont des vêtements dont la couleur relativement sombre et la toile généralement épaisse et donc peu souple, les rendent peu attrayants et peu aisés à porter en sortie des usines de fabrication sans traitement supplémentaire. De plus, la mode actuelle et la demande du consommateur s'orien¬ tent vers des vêtements de couleurs plutôt claires, peu austères, présen¬ tant un aspect "usé" ou de "déjà porté", dès l'achat. Pour obtenir de tels produits rapidement suivant des procédés compatibles avec des exi¬ gences économiques, l'art antérieur nous enseigne notamment un procé- dé et une machine de traitement d'usure suivant la description ci-des¬ sous.

Les vêtements à traiter sont introduits dans un tambour de machine rotative dont les parois intérieures sont munies d'un revêtement caout¬ chouté amortisseur et, avantageusement, de bossages, avec au moins de l'eau et une certaine quantité de pierre ponce remplissant la fonction d'abrasif dans le procédé d'usure. Le tambour, après avoir été fermé, est mis en rotation suivant un cycle déterminé, pendant lequel les vête¬ ments brassés au contact de la pierre ponce, s'usent selon un degré dé¬ terminé notamment par le cycle de rotations, les bossages ayant fonction d'éviter la mise en boule des vêtements pendant les rotations.

L'utilisation de cette méthode amène à respecter certaines valeurs dans les quantités des différents éléments en présence, pour une qualité de produits donnée, et limite les durées de vie de certaines parties des machines, c'est notamment le cas du revêtement caoutchouté qui doit être changé fréquemment. A titre indicatif, les valeurs moyennes em¬ ployées sont de l'ordre de 1 kilogramme de pierre ponce pour 1 kilo¬ gramme de vêtements à traiter, ce qui induit le rejet d'environ 100 kilo¬ grammes de boues de pierre ponce pour 100 kilogrammes de vêtements traités. La durée moyenne d'un traitement dans de telles machines étant de

105 mn environ, on peut constater que la quantité de boues à rejeter est énorme, ce qui pose nécessairement des problèmes de pollution, avec tous les coûts supplémentaires que cela entraîne notamment avec l'in¬ stallation de stations de traitement des rejets. De plus, le brassage de la pierre ponce dans le tambour provoque un bruit élevé et donc une nui¬ sance pour les opérateurs travaillant dans l'environnement des ma¬ chines. On peut noter encore que le remplacement du revêtement caout¬ chouté demande quelques jours d'immobilisation de la machine, pendant lesquels celle-ci n'est plus productive. L'ensemble de ces remarques re- présente un certain nombre d'inconvénients loin d'être négligeables.

La présente invention permet de pallier notamment les différents in¬ convénients cités ci-dessus et d'apporter d'autres avantages que nous développerons dans les paragraphes qui suivent.

Plus précisément, l'invention a pour objet un dispositif permettant d'obtenir artificiellement une usure et une décoloration de produits en matière textile, comprenant au moins une enceinte, ladite enceinte étant constituée par un tambour apte à être mû en rotation autour d'un axe, ledit tambour possédant une ouverture munie d'une porte étanche d'accès, les parois intérieures dudit tambour étant munies au moins en partie d'au moins un revêtement abrasif, caractérisé en ce que ledit re¬ vêtement abrasif comprend au moins des particules saillantes et au moins un liant desdites particules.

On peut avantageusement constater que le dispositif selon l'inven¬ tion, permet principalement de réaliser un frottement répétitif des vête- ments sur le revêtement abrasif munie de particules saillantes équipant l'intérieur de l'enceinte, et permet de ce fait de supprimer l'emploi de la pierre ponce ainsi qu'évidemment tous les inconvénients liés à l'usage de celle-ci, comme notamment les problèmes de pollution, de nuisance par le bruit, d'agression mécanique de la machine utilisée, de perte de rendement de traitement dû au volume de pierre ponce non occupé par les produits à traiter, de coût engendré par l'approvisionnement de la pierre ponce et le traitement des boues résiduelles. D'autre part, l'adjonction par exemple dans l'eau, notamment d'enzymes, permet de combiner un traitement de décoloration avec le traitement d'usure. La mise en contact cyclique des produits à traiter avec le revêtement abrasif selon l'invention est obtenue par la rotation de l'enceinte sur elle- même, ce qui peut procurer notamment l'avantage de pouvoir utiliser le dispositif selon l'invention sur les machines industrielles rotatives em-

ployées couramment notamment dans l'industrie du traitement des vête¬ ments. On notera à ce sujet que. bien que leur emploi ne soit pas indis¬ pensable, cette caractéristique permet l'introduction d'éléments abrasifs mobiles dans l'enceinte, par exemple de la pierre ponce en faible quanti- té, pour éventuellement réduire davantage les temps de traitement.

La combinaison d'un liant et de particules saillantes pour former le revêtement abrasif selon l'invention permet d'obtenir des caractéris¬ tiques abrasives et de durée du revêtement suivant les besoins en fonc¬ tion des matériaux composant le liant et les particules. Cette combinai- son autorise à la fois une épaisseur et un poids de revêtement faibles, et une forme géométrique appropriée de ce dernier.

Selon une caractéristique avantageuse, ledit revêtement abrasif forme au moins une surface délimitée, au plus en totalité, par une droite se dé¬ plaçant perpendiculairement audit axe de rotation suivant deux généra- trices desdites parois intérieures. Cette caractéristique permet d'obtenir une usure plus homogène.

Selon une autre caractéristique, le revêtement abrasif est placé sur lesdites parois intérieures par des moyens de fixation démontables. On pourra noter ainsi l'aspect technique pratique, notamment pour le rem- placement rapide du revêtement abrasif ou son adaptation éventuelle sur des tambours de machines conventionnelles. Cependant, la nature dé¬ montable du revêtement n'étant pas nécessaire pour le fonctionnement du dispositif selon l'invention, on peut très bien avoir un revêtement abrasif intégré, non démontable, dans le tambour. Une autre caractéristique avantageuse consiste notamment à utiliser un ou des bossages démontables comme moyens de fixation démon¬ tables, ce qui procure une possibilité d'interchangeabilité rapide du re¬ vêtement abrasif, donc une diminution appréciable des délais d'indispo¬ nibilité de la machine dans le cas de cette opération, et une simplicité de conception.

Une autre caractéristique du dispositif suivant l'invention, consiste en ce que ledit revêtement abrasif comprend au moins :

_* une couche stratifiée au moins, comprenant au moins une résine et au moins une substance fibreuse, _* une couche supplémentaire au moins, comprenant au moins une résine et au moins des particules saillantes.

La préférence d'une telle caractéristique réside notamment dans l'obtention d'un revêtement résistant à de fortes contraintes méca-

niques, pouvant donc former une structure portante du tambour, ou être soumis à de fortes charges de produits à traiter.

Des caractéristiques avantageuses d'un tel revêtement consistent en ce que ladite résine est une résine de polyester ou analogue, ladite sub- stance fibreuse est constituée de fibres de verre ou analogue, par exemple de carbone ou de Kevlar®, lesdites particules saillantes sont constituées de particules abrasives comme le sable de quartz ou analogue. Selon une autre caractéristique, la résine de polyester est préaccélé¬ rée avec un additif, notamment l'octoate de cobalt, contient une silice colloïdale, et est catalysée notamment par du peroxyde de méthyléthyl- cétone, et selon une autre caractéristique lesdites particules abrasives sont concentrées dans ladite couche supplémentaire en raison de 10 à 12 kilogrammes par mètre carré de revêtement, avec une granulomé- trie, comprise entre O et 7 millimètres, et de préférence de l'ordre de 3 millimètres.

L'intérêt recherché dans de telles caractéristiques réside notam¬ ment dans l'obtention d'une résistance du revêtement aux agressions chimiques en cas d'adjonction dans le fluide mouillant d'additifs comme des enzymes. L'intérêt et les nombreux avantages du dispositif selon l'invention ressortiront à la lecture de la description d'un exemple qui suit, accom¬ pagné des dessins annexés, d'un mode de réalisation d'un tel dispositif, exemple donné à titre d'illustration et sans qu'aucune interprétation restrictive de la protection recherchée ne puisse en être tirée. La Figure 1 représente schématiquement en coupe transversale un tambour suivant l'invention, dont les parois intérieures sont munies de bossages et d'un revêtement abrasif, tambour notamment destiné à être monté sur une machine rotative.

La Figure 2 représente une coupe dans l'épaisseur d'un exemple de revêtement abrasif, à base de résine, de particules saillantes abrasives, et comportant une couche stratifiée.

Le dispositif suivant la Figure 1 est constitué d'un tambour rotatif 1 autour d'un axe 5 et équipé d'une ouverture 6 munie d'une porte étanche d'accès 7. La partie cylindrique des parois intérieures 2 du tam- bour est munie d'un revêtement abrasif 3 avantageusement en trois par¬ ties. Ce revêtement abrasif est ainsi délimité entre quatre bossages 8 d'axe longitudinal sensiblement parallèle à une génératrice des parois cylindriques intérieures 2, les bossages 8 étant de toutes formes

connues, d'épaisseurs supérieures à celle du revêtement abrasif 3 et de longueur au plus égale à ladite génératrice. Ces bossages sont destinés à éviter que la charge de vêtements ne forme une boule plus ou moins ho¬ mogène pendant le cycle de rotations, nuisant ainsi à l'aspect final du produit. Un des quatre intervalles de la surface cylindrique intérieure du tambour 1, délimités par deux des bossages 8, n'est pas muni de revête¬ ment abrasif 3, cet intervalle étant occupé par l'ouverture 6 de remplis¬ sage du tambour 1.

Le revêtement abrasif 3 en trois parties, représenté sur la Figure 1, est avantageusement fixé de manière démontable sur les parois inté¬ rieures 2 du tambour 1 par l'intermédiaire des bossages 8, par emboîte¬ ment entre la paroi intérieure cylindrique 2 et les bossages 8, eux- mêmes fixés de manière démontable par tous moyens connus, par exemple par des boulons, à la paroi du tambour 1. Cette méthode de fixa- tion démontable du revêtement abrasif autorise un remplacement rapide de celui-ci quand il est usé, par dévissage de quelques boulons. On peut également noter une possibilité de transformation rapide de la machine sur laquelle est monté ledit tambour en une machine traditionnelle rota¬ tive, par exemple une machine à laver, par simple démontage du revête- ment abrasif.

Comme le représente la Figure 1 , on relèvera que le revêtement abrasif 3 forme des méplats 9 entre chaque paire de bossages 8 consécu¬ tifs, dont les surfaces sont sensiblement parallèles à l'axe de rotation 5 du tambour 1, et délimitées par une droite se déplaçant perpendiculaire- ment audit axe de rotation 5 suivant deux génératrices desdites parois intérieures 2. Le but recherché par la mise en place de ces méplats 9 est de compléter la fonction des bossages 8 en limitant le roulement des vê¬ tements à l'intérieur du tambour pendant le cycle de rotations, de façon à homogénéiser l'usure et améliorer ainsi l'efficacité du revêtement abrasif 3.

L'exemple de revêtement abrasif, représenté sur la Figure 2 com¬ prend dans sa structure générale au moins des particules abrasives 12, dont certaines font saillie, et un liant 13 desdites particules. Ledit revê¬ tement abrasif possède avantageusement au moins une couche stratifiée 20, comprenant une résine de polyester 13 et une tresse de verre 14, une couche supplémentaire 21, comprenant une résine de polyester 13 et des particules de sable de quartz sec 12.

Le revêtement décrit selon l'exemple suivant la Figure 2, possède

enfin au moins une autre couche 22 de résine 13, afin de chausser définitivement les particules abrasives 12 en surface.

Le dispositif d'usure et de décoloration suivant l'invention représen¬ té sur la Figure 1 est mise en oeuvre de la manière suivante : * On introduit la charge de vêtements à traiter dans le tambour 1 dont les parois internes 2 sont munies du revêtement abrasif 3 susceptible d'entrer en contact avec lesdits vêtements lorsque le tambour est mis en rotation. Une ouverture 6 a été réalisée à cet effet, avantageusement pla¬ cée sur la paroi sensiblement cylindrique dudit tambour. _* On introduit dans le tambour 1 et par l'ouverture 6 une quantité d'eau représentant avantageusement en poids le double du poids de la charge de vêtements. On peut également rajouter une substance comme des en¬ zymes par exemple dans le cas où l'on désire obtenir une décoloration générale des vêtements, notamment pour certains vêtements en toile "jean", cette opération étant complémentaire au traitement d'usure,

* Après la fermeture étanche du tambour 1 , au moyen de la porte étanche 7, celui-ci est mis en rotation suivant un cycle déterminé en fonction notamment du degré d'usure désiré, et plus généralement en fonction du produit que l'on désire obtenir. On remarquera que l'on n'in- troduit aucun produit abrasif mobile par rapport au tambour 1 tel que la pierre ponce par exemple.

* Une fois le cycle de rotations achevé, on vidange le tambour 1, et on retire de celui-ci la charge de vêtements ainsi traitée.

Le dispositif selon l'invention est réalisé, comme on aura pu le constater, avec des moyens d'application industrielle largement répan¬ dus, notamment ceux concernant la fabrication des plastiques en parti¬ culier stratifiés pour ce qui est de l'exemple du revêtement abrasif selon l'invention décrit, et notamment ceux concernant les machines rotatives à tambour déjà largement utilisées dans l'industrie, notamment dans les traitements d'usure conventionnels de produits textiles à base de toile utilisant la pierre ponce.