Dans le domaine des scieuses industrielles, on connaît bien des machines à scier dites de"tte"ou de "reprise"utilisant des lames dites à"ruban"positionnées entre deux volants cylindriques placés l'un au-dessus de l'autre, la lame étant maintenue verticalement et entraînée dans un mouvement alternatif vertical par lesdits volants.

Outre l'usure des dents, la coupe du bois provoque des déformations du corps de la lame qui perd ainsi sa planéité diminuant sensiblement le rendement et la qualité de la coupe. En effet, le bois présente des différences de structures telles que des noeuds naturels plus denses, des cailloux ou des éclats de métal incrustés provenant de l'abattage des arbres qui, outre les efforts mécaniques appliqués sur les lames par les scieuses, déforment le corps des lames.

Afin de maintenir un rendement et une qualité de coupe acceptable, les lames à ruban des scieuses sont régulièrement remplacées, tous les quatre à cinq jours d'utilisation pour tre planées, les lames aplanies étant alors réutilisées avant d'tre replanées et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elles soient définitivement inutilisables.

A cet effet, on connaît bien des dispositifs à planer les lames de scies constitués d'un galet creux et d'un galet bombé motorisés entre lesquels défile la lame à planer ; c'est le cas, par exemple, du brevet allemand DE 4.214.784 décrivant un dispositif à planer les lames de scie à galets. Le dispositif comprend des galets creux et des galets bombés motorisés entre lesquels défile la lame à planer, lesdits galets étant avantageusement montés sur un châssis qui est apte à se déplacer transversalement au défilement de la lame pour couvrir toute sa surface. Le dispositif comprend, par ailleurs, des moyens de détection des déformations positionnés en amont des galets et aptes à se déplacer transversalement pour adapter la pression

exercée entre le galet creux et le galet bombé, la pression augmentant avec l'importance des déformations décelées.

Toutefois, malgré la grande précision des moyens de détection de ces dispositifs, il est particulièrement difficile d'adapter la pression entre les galets suivant les déformations de sorte que les lames traitées par ces dispositifs présentent encore, après plusieurs passages entre les galets, des déformations résiduelles qui altèrent le rendement de coupe.

On connaît, par ailleurs, des machines à planer les lames de scies dit"à marteaux" ; c'est le cas, par exemple, du brevet français FR 928 772 décrivant une machine à planer les lames de scies constitué d'une table sur la face supérieure de laquelle repose la lame de scie qui est avancée de façon intermittente sous la commande de tambours garnis de caoutchouc. La machine comprend, par ailleurs, des marteaux positionnés sur une ligne longitudinale à la direction de déplacement de la lame, lesdits marteaux étant sollicités de bas en haut par l'action d'un ressort qui se trouve abaissé seulement lorsqu'une pression d'air suffisante est exercée sur les pistons qui terminent chacun des marteaux. L'air sous pression, amenée par une tuyauterie, est distribuée au moyen d'un tiroir commandé par un électroaimant à chaque cylindre dans lequel s'étend le piston d'un marteau. Pour que chaque marteau fonctionne seulement lorsqu'une bosse de la lame se trouve au dessous de lui, la machine comporte des moyens de détection positionnés sur une ligne longitudinale à la direction de déplacement de la lame et disposés sur un chariot mobile apte à effectuer des mouvements de va et vient suivant une direction transversale audit déplacement de la lame, lesdits mouvements de va et vient du chariot étant utilisés pour faire tourner de façon intermittente les tambours afin d'entraîner la lame de scie suivant une direction longitudinale.

Ce type de machine à planer les lames de scies présente l'inconvénient de fonctionner en discontinu

rendant l'opération de planage de la lame particulièrement long et, par conséquent, onéreux. On notera que, les moyens d'actionnement des marteaux étant pneumatiques, ils présentent une inertie importante incompatible avec un planage en continu.

L'un des buts de l'invention est donc de remédier à tous ces inconvénients en proposant un dispositif pour le planage des lames de scies à ruban entièrement automatique procurant un traitement de grande précision.

A cet effet, le dispositif à planer une lame de scie à ruban ou analogue, comprenant des moyens d'entraînement continu de la lame assurant son positionnement à plat au moins sous une zone de travail, des moyens de détection des déformations de la lame et des moyens de planage dans la zone de travail, positionnés en aval desdits moyens de détection est remarquable en ce que les moyens de détection sont constitués de détecteurs de position solidaires d'une table positionnée sous la lame de telle sorte que les ttes desdits détecteurs soient sensiblement au niveau de la face supérieure de la table au droit de la face inférieure de la lame, lesdits détecteurs étant régulièrement espacés sur une ligne transversale à la direction de défilement de la lame, et en ce que les moyens de planage sont constitués de marteaux coopérant avec une enclume positionnée sous la lame de scie, préférentiellement en nombre identique aux détecteurs et constitués de barres préférentiellement parallélépipédiques s'étendant perpendiculairement à la lame au droit de l'enclume et maintenus dans leur position de repos au dessus de la lame par des moyens de rappel permettant à la lame de défiler entre 1'enclume et les ttes des marteaux, ces derniers étant régulièrement espacés dans l'axe des détecteurs et actionnés par des moyens mécaniques respectivement commandés par des détecteurs de position de telle sorte que, lorsqu'un détecteur décèle une déformation de la surface du corps de la lame, le marteau correspondant audit détecteur soit actionné pour aplanir ladite déformation.

On comprend bien que la totalité de la surface de la

lame est en principe planée en un seul passage de la lame sous les marteaux tout en obtenant un planage de grande précision.

Selon une caractéristique particulièrement avantageuse du dispositif selon l'invention, la table comprend sur sa face supérieure en regard de la face inférieure de la lame des rainures qui s'étendent, de préférence, parallèlement à la direction de défilement de la lame pour réduire ses frottements sur la table et éviter l'encrassement des ttes des détecteurs de position.

D'autres avantages et caractéristiques ressortiront mieux de la description qui va suivre, de plusieurs variantes d'exécution, données à titre d'exemples non limitatifs, du dispositif de planage conforme à l'invention, en référence aux dessins annexés sur lesquels : -la figure 1 est une vue schématique en coupe longitudinale du dispositif à planer les lames de scie suivant l'invention, -la figure 2 est une vue schématique partielle de dessus du dispositif représenté sur la figure 1, -la figure 3 est une vue de dessus des moyens de détection du dispositif conforme à l'invention, -la figure 4 est une vue en coupe longitudinale des moyens de détection du dispositif selon l'invention, -la figure 5 est une vue en coupe transversale des moyens de détection du dispositif conforme à l'invention, -la figure 6 est une vue en coupe longitudinale d'une variante d'exécution des moyens de détection du dispositif selon l'invention, -la figure 7 est une vue en coupe longitudinale schématique des moyens de planage du dispositif conforme à l'invention.

Le dispositif à planer une lame de scie, en référence à la figure 1, est constitué de moyens classiques d'entraînement continu 1 de la lame 2 assurant son positionnement à plat au moins sous une zone de travail, c'est-à-dire que la lame 2 s'étend horizontalement en

formant une surface plane, ladite lame 2 défilant dans cet exemple de réalisation dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, de moyens de détection 3 des déformations des lames 2 constitués de détecteurs de position 4 solidaires d'une table 5 positionnée sous la lame 6 de telle sorte que les ttes desdits détecteurs 4 soient sensiblement au niveau de la face supérieure de la table 5 au droit de la face inférieure de la lame 2 et de moyens de planage 6 positionnés en aval desdits moyens de détection 3. La lame 2 est, par ailleurs, maintenue globalement plane au- dessus de la table 5 par des galets presseurs 7 munis de ressorts. Les moyens de planage 6 sont constitués d'une enclume 8 formée par une plaque métallique, par exemple, et positionnée sous la lame de scie 2, et de marteaux 9 constitués de barres parallélépipédiques qui s'étendent perpendiculairement à la surface de la lame 2 de telle sorte qu'elle puisse défiler entre l'enclume 8 et les ttes de marteaux 9, lesdits marteaux 9 étant actionnés par des moyens d'entraînement que l'on décrira en détail plus loin.

Il va de soi que la table 5 des moyens de détection 3 et les moyens de planage 6 sont solidaires d'un bâti, non représenté sur les figures, qui peut avantageusement tre le mme que celui des moyens d'entraînement 1 de la lame 2, par exemple.

En référence aux figures 2 à 5, les détecteurs de position 4 solidaires de la table 5, qui dans cet exemple particulier de réalisation comprend six détecteurs 4, sont régulièrement espacés sur une ligne transversale au sens de défilement de la lame 2 afin de couvrir toute sa surface quelque soit ses dimensions. En référence aux figures 3 et 5, la table 5 comprend, par ailleurs, sur sa face supérieure en regard de la face inférieure de la lame 2 des rainures 10 ou analogues, ayant par exemple une section en V, qui s'étendent avantageusement parallèlement à la direction de défilement de la lame 2 afin d'en réduire les frottements sur la table 5 et éviter 1'encrassement des ttes des détecteurs de position 4.

Il est bien évident que la table 5 peut comprendre un

nombre quelconque de détecteurs de position 4 et que les rainures 10 peuvent présenter une forme quelconque et s'étendre suivant une direction quelconque.

En référence à la figure 2, le dispositif comprend un nombre identique de marteaux 9 et de détecteurs de position 4, précisément six dans cet exemple particulier de réalisation ; les marteaux 9 sont positionnés sur une ligne transversale au sens de défilement de la lame 2, c'est-a- dire parallèlement aux détecteurs et l'espace qui sépare deux marteaux 9 voisins est égal à l'espace qui sépare deux détecteurs 4 voisins. Par ailleurs, les moyens d'entraînement de chaque marteau 9 sont connectés respectivement à un détecteur de position 4 par l'intermédiaire d'un boîtier électronique 11 de telle sorte que, lorsqu'un détecteur 4 décèle une déformation de la surface du corps de la lame 2 supérieure à un seuil de déformation prédéterminé dans le boîtier électronique 11, le marteau 9 correspondant à la zone dudit détecteur 4 soit actionné pour aplanir ladite déformation comme on le verra plus loin.

Selon une variante d'exécution particulièrement avantageuse du dispositif conforme à l'invention, en référence à la figure 6, la table 5 comprend des moyens de positionnement vertical de la tte de chaque détecteur 4 par rapport à la surface supérieure de ladite table 5 afin de faire varier la sensibilité des détecteurs 4 et ainsi obtenir un planage d'une plus grande précision. Ces moyens de positionnement sont constitués d'un bras 12 dont une première extrémité pivote autour d'un axe A solidaire de la table 5 et dont l'autre extrémité comprend une vis de réglage 13 prenant appui sur la face inférieure de la table 5. Le détecteur 4 est solidarisé au bras par un pivot entre les deux extrémités dudit bras 12 maintenu dans sa position initiale de repos par un ressort 14 dont les extrémités sont fixées respectivement à la face inférieure de la table 5 et au bras 12.

Par ailleurs, en référence aux figures 2 et 7, les moyens d'entraînement de chaque marteau 9 sont constitués

d'une roue 15 entraînée en rotation par un motoréducteur 16 par exemple, autour d'un axe B globalement perpendiculaire à la direction de défilement de la lame 2. Chaque roue 15 comprend des logements radiaux 17 débouchant à sa périphérie dans lesquels sont positionnés des taquets 18 aptes à occuper une première position de repos où ils sont à l'intérieur de leur logement 17 et une seconde position d'entraînement où ils font saillie à la périphérie de la roue 15. Afin d'amener lesdits taquets 18 depuis leur première position de repos jusqu'à leur seconde position d'entraînement en saillie à la périphérie de la roue 15, le dispositif comprend pour chaque détecteur 4 une bobine électromagnétique 19 commandée par ledit détecteur 4, et plus précisément commandée par le boîtier électronique 11 représentée sur la figure 2, dont la tige 20 est articulée à une première extrémité d'un bras pivotant 21 muni à son autre extrémité d'un galet 22 coopérant avec des roulettes 23 solidaires de chaque taquet 18 d'une roue 15.

Lorsqu'un taquet 18 est en position d'entraînement en saillie à la périphérie de la roue 15, il coopère avec une excroissance 24 solidaire du marteau 9 correspondant à la roue 15 pour entraîner ledit marteau 9 en translation suivant l'axe vertical, comme l'indique la flèche f de la figure 7, jusqu'à ce que le taquet 18 soit ramené dans sa première position de repos par des moyens appropriés de retour ce qui libère le marteau 9 qui tombe par son propre poids sur la lame 2 défilant en dessous. Les moyens de retour du taquet 18 sont par exemple constitués d'un levier 25 dont une extrémité est centrée sur l'axe de rotation B de la roue 15 et l'autre est réglable angulairement par une vis et un écrou papillon se déplaçant dans une glissière en arc de cercle, par exemple ; le levier 25 est à cet effet muni d'un chemin de came 26 coopérant avec les roulettes 23 des taquets 18 pour les amener depuis leur seconde position d'entraînement jusqu'à leur première position de repos.

De plus, chaque marteau 9 comprend un moyen automatique de rappel comme, par exemple, un ressort 27

dont les extrémités sont respectivement solidaires du marteau 9 et d'un carter 28 dans lequel s'étendent les marteaux 9, maintenant les marteaux 9 dans une position de repos au-dessus de la lame 2 après une frappe. Par ailleurs, la tte de chaque marteau 9 est avantageusement bombée pour ne pas laisser d'empreinte sur la lame 2 et la face supérieure de 1'enclume 8 est avantageusement revtue d'une matière souple 29 telle que la matière connue sous la marque commerciale"ISOREL", par exemple, afin d'absorber une partie de l'énergie transmise par les marteaux 9 lors de leur frappe évitant ainsi qu'ils ne rebondissent sur l'enclume 8.

On expliquera maintenant le fonctionnement du dispositif pour le planage d'une lame de scie à ruban suivant l'invention en référence aux figures 2 et 7.

En référence à la figure 2, la lame de scie 2 qui présente dans cet exemple non limitatif une largeur inférieure à la largeur de la table 5 et des moyens de planage 6, est entraînée de la droite vers la gauche, comme l'indique la flèche dz et passe au-dessus de la table 5 où les détecteurs de position 4 mesurent la distance séparant leur tte du corps de ladite lame 2. Dès que cette distance est supérieure à une valeur prédéterminée et enregistrée dans le boîtier électronique 11, indiquant une déformation de la lame 2, le boîtier 11 commande les moyens de planage 6 positionnés en aval de la table 5. Le boîtier 11 actionne ainsi la bobine électromagnétique 19 correspondant au détecteur 4 qui a décelé la déformation et dont la tige 20 provoque le déplacement du galet 22 qui prend appui sur la roulette 23 du taquet 18, représenté en trait plein sur la figure 7, pour l'amener depuis sa première position de repos jusqu'à sa seconde position d'entraînement en saillie à la périphérie de la roue 15. Le taquet 18 effectue alors une rotation quasi-complète dans le sens inverse des aiguilles d'une montre qui correspond au sens de rotation de la roue 15 comme l'indique la flèche h, pour finalement se positionner sous 1excroissance 24 du marteau 9 soulevant ainsi ledit marteau 9 comme l'indique

la flèche f. La roulette 23 du taquet 18 s'engage alors dans le chemin de came 26 du bras 25 qui ramène le taquet 18 dans sa première position de repos où il est à l'intérieur de son logement 16 libérant ainsi le marteau 9 qui tombe, sous 1'effet de son propre poids, sur la lame 2 à l'emplacement de la déformation détectée par le détecteur 4 pour la supprimer. Le marteau 9 revient alors dans sa position initiale de repos au-dessus de la lame 2 prt pour une nouvelle frappe. Le motoréducteur 16 entraînant simultanément et dans le mme sens toutes les roues 15, les marteaux 9 peuvent tre actionnés simultanément pour corriger respectivement les déformations des zones correspondant à chacun des détecteurs de position 4 limitant ainsi le nombre de passage de la lame 2 sous les moyens de planage 6.

Enfin, il est bien évident que la vitesse de rotation des roues 15 qui dépend de la vitesse de défilement de la lame 2 pourra aisément tre adaptée pour que le marteau 9 correspondant à une déformation de la lame 2 décelée par un détecteur 4 tombe à l'endroit précis de la déformation.