La présente invention concerne un dispositif de positionnement d'une tige fémorale de prothèse totale de hanche, sans contact ni repousse osseuse distale.

L'invention trouve application dans le domaine de l'orthopédie pour assurer notamment la fonction de guidage et de centrage des tiges fémorales des prothèses totales de hanche non cimentées.

On connaît de 1*état de la technique des dispositifs de positionnement de tiges fémorales, constitués par des cales métalliques disposées à l'extrémité distale desdites tiges. Ces cales permettent de placer et de maintenir les prothèses dans une position définie et reproductible par rapport au fémur.

Elles ont également un rôle de guidage lors de 1' introduction de la prothèse à 1' intérieur du fût fémoral.

Ces dispositifs de positionnement connus présentent toutefois l'inconvénient que les cales métalliques utilisées sont en permanence en contact avec l'os, ce qui, en cas d'enfoncement de la tige dans le fémur, comme cela se produit pour les prothèses de hanche sans ciment, peut provoquer un blocage de la cale et être à 1'origine de 1•effet connu sous le terme anglo-saxon de "stress shielding", particulièrement préjudiciable à la longévité de l'implant fémoral. Cet effet se traduit par une mise en court-circuit par la partie distale des tiges des contraintes appliquées aux prothèses, avec pour conséquence d'entraîner une résorption de l'os

ainsi non sollicité au niveau du contact avec la partie proximale de la prothèse. Il en résulte un risque de déscellement de la tige fémorale.

De plus, on peut observer que les cales de centrage métalliques connues peuvent, dans le temps, s'avérer à l'origine de particules d'usure liées au frottement entre la cale et la tige dans le cas d'une connexion défectueuse.

Aussi, le problème technique à résoudre par l'objet de la présente invention est de proposer un dispositif de positionnement d'une tige fémorale de prothèse totale de hanche, sans contact ni repousse osseuse distale, dispositif qui permettrait d'obtenir un guidage et un centrage parfaits de ladite tige fémorale sans provoquer d'effet de "stress-shielding" ou de création de particules métalliques.

La solution au problème technique posé consiste, selon la présente invention, en ce que ladite tige comprenant, d'une part, une partie proximale de contact pourvue de moyens présentant des propriétés ostéoconductrices, et, d'autre part, une partie distale non ostéocontuctrice, ledit dispositif de positionnement comprend un bouchon résorbable et non ostéoconducteur s'adaptant à l'extrémité de la partie distale de la tige fémorale.

Ainsi, lors de la pose de la prothèse, la tige est parfaitement guidée sur tout son trajet à travers le fémur en évitant en particulier le phénomène de varisation, ou mise en bascule de la prothèse. L'effet de centrage du bouchon sera sensible à l'intérieur du fût fémoral pendant une durée d'un mois à deux ans, variable selon le type de matériau résorbable utilisé. Durant cette période, la fixation d'une prothèse de hanche sans ciment par ostéoconduction en partie

proximale de la tige pourra s'établir et se pérenniser.

Après résorption du bouchon, aucun effet de "stress-shielding" n'est susceptible de se produire, même en cas de subsidence ou autre déplacement de la prothèse, puisqu'aucun contact ne peut en principe exister entre l'extrémité de la tige et l'os, avec l'avantage supplémentaire que, du fait d'un centrage idéal, la tige ne peut venir toucher l'os, et donc provoquer de douleurs chez le patient. De même, toute repousse osseuse éventuelle qui résulterait d'un contact accidentel avec 1'os est empêchée par le caractère non ostéoconducteur de la partie distale de la tige.

De même, le bouchon n'étant pas réalisé dans un matériau métallique, il ne peut pas se créer de particules d'usure résultant du frottement entre le bouchon et la tige fémorale.

La description qui va suivre en regard des dessins annexés, donnés à titre d'exemples non limitatifs, fera bien comprendre en quoi consiste l'invention et comment elle peut être réalisée.

Le figures la et lb sont respectivement des vues de côté et de face d'une tige fémorale munie d'un dispositif de positionnement conforme à l'invention. La figure 2 est une vue de côté d'un dispositif de positionnement de l'invention comportant un système de verrouillage à baïonnette.

La figure 3 est une vue de côté d'une tige fémorale sans ciment prévue pour recevoir le dispositif de positionnement de la figure 2.

Les figures la et lb montrent, en vues de côté et de face, une tige fémorale 10 pour une prothèse totale de hanche. Comme on peut le voir sur les figures précitées, ladite tige 10 est munie d'un dispositif de

positionnement comprenant un bouchon 20 en matériau résorbable non ostéoconducteur s'adaptant à l'extrémité de la partie distale 11 de la tige fémorale 10, ladite partie distale étant dépourvue de propriétés ostéoconductrices.

Dans le mode de réalisation des figures la et lb, le bouchon 20 résorbable a une forme cylindro-conique, mais il pourrait avoir tout aussi bien une forme sphéroïdale , cylindrique ou conique. Le matériau utilisé pour réaliser le bouchon 20 est un matériau résorbable biocompatible qui peut être, par exemple, un copolymère d'acide lactique et d'acide glycolique en proportion variable selon le temps de résorption désiré. Ce type de matériau, qui a également la propriété de ne pas être ostéoconducteur afin d'éviter la repousse osseuse en partie distale, est disponible commercialement sous le nom de "Resomer" (marque déposée) fabriquée par la société Boerhinger Ingelheim ou de "Medisorb" ( marque déposée) fabriqué par la société Medisorb, filiale de Dupont de Nemours.

Les bouchons de positionnement conformes à l'invention peuvent être usinés, moulés ou mis en oeuvre par toute autre technique.

Les figures la et lb illustrent un mode d'exécution du dispositif de positionnement selon l'invention dans lequel le bouchon 20 résorbable s'adapte à l'extrémité de la partie distale 11 de la tige fémorale par emboîtement du type cône morse.

Conformément à la variante de réalisation représentée aux figures 2 et 3, le bouchon 20 de positionnement s'adapte à l'extrémité de la partie distale 11 de la tige fémorale 10 à l'aide d'un système 21 à baïonnette, la tige fémorale portant alors un plot 13 de verrouillage.

La tige 10 montrée sur la figure 3 est du type non cimentée pour laquelle la fixation au fémur est réalisée par repousse osseuse dans la partie proximale 12 de ladite tige. Afin de favoriser ce phénomène d'ancrage osseux, la tige fémorale 10 est pourvue, dans cette zone proximale 12 de contact, de moyens présentant des propriétés d'ostéoconduction qui peuvent être des reliefs latéraux, comme dans l'exemple de la figure 3, ou encore un revêtement d'hydroxyapatite ou d'un matériau équivalent.