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Title:
DEVICE FOR RETURNING A PIPE MADE OF THERMOPLASTIC MATERIAL BACK TO A ROUND SHAPE AFTER IT HAS BEEN CRUSHED, WITH ULTRASOUND MODULES
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2023/105167
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a device for returning a pipe made of thermoplastic material back to a round shape after it has been crushed, the device comprising: - a rounding collar comprising two seats (101A, 101B) and a tightening member (102, 102') for tightening the two seats until they reach a round position that allows the pipe to be returned to a round shape; - in each seat, an ultrasound module (103A, 103B) positioned so that, in the round position and when the device has returned a pipe to a round shape, the ultrasound modules of the two seats are diametrically opposite and in contact with portions of the pipe, wherein each ultrasound module is able to obtain a representation of one of the portions of pipe arranged facing the ultrasound module in the round position.

Inventors:
GUEUGNAUT DOMINIQUE (FR)
SOLEAU PIERRE (FR)
AUSSANT PASCAL (FR)
Application Number:
PCT/FR2022/052281
Publication Date:
June 15, 2023
Filing Date:
December 08, 2022
Export Citation:
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Assignee:
GRTGAZ (FR)
GRDF (FR)
International Classes:
B29C53/20; F16L55/10; B29L23/00
Domestic Patent References:
WO2022049309A12022-03-10
Foreign References:
US20160370212A12016-12-22
US4019373A1977-04-26
US20190240712A12019-08-08
US6994819B22006-02-07
US4583390A1986-04-22
Attorney, Agent or Firm:
UNDERWOOD, Nicolas et al. (FR)
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Claims:
Revendications

[Revendication 1] Dispositif de remise au rond d'une canalisation en matériau thermoplastique ayant été préalablement écrasée, comprenant :

- un collier de remise au rond comprenant deux selles (101A, 101B) et un organe de serrage (102, 1029 des deux selles jusqu'à une position dite ronde permettant de remettre la canalisation au rond,

- dans chaque selle, un module à ultrasons (103A, 103B) positionné de sorte que dans la position ronde et lorsque le dispositif a remis au rond une canalisation, les modules à ultrasons des deux selles sont diamétralement opposés et au contact de portions de la canalisation, dans lequel chaque module à ultrasons est apte à obtenir une représentation de l'une des portions de canalisation agencée en regard du module à ultrasons dans la position ronde.

[Revendication 2] Dispositif selon la revendication 1, comprenant en outre un organe de traitement (105) des représentations de chaque portion de canalisation, configuré pour mesurer au moins une grandeur relative à un endommagement (E, El, E2) de chaque portion de canalisation.

[Revendication 3] Dispositif selon la revendication 2, dans lequel le traitement délivre une ou plusieurs grandeurs, pour au moins une oreille d'écrasement formée dans la portion de canalisation et s'étendant depuis la paroi interne de la canalisation, l'une ou plusieurs grandeurs étant une longueur (Ll) de l'oreille d'écrasement, et/ou une largeur (L2) de l'oreille d'écrasement, et/ou une profondeur (L3) de l'oreille d'écrasement.

[Revendication 4] Dispositif selon l'une quelconque des revendications 2 ou

3, dans lequel l'organe de traitement est configuré pour mettre en oeuvre une comparaison de chaque grandeur à un seuil donné, et pour délivrer un signal d'alerte si une grandeur dépasse le seuil donné.

[Revendication 5] Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à

4, dans lequel chaque module à ultrasons est un module multiéléments permettant l'obtention d'une représentation en mode avec formation de faisceaux ou en mode sans formation de faisceaux.

[Revendication 6] Procédé de remise au rond d'une canalisation en matériau thermoplastique ayant été préalablement écrasée, au moyen d'un dispositif (100) comprenant un collier de remise au rond comprenant deux selles (101A, 101 B) et un organe de serrage (102, 1029 des deux selles jusqu'à une position dite ronde permettant de remettre la canalisation au rond, et, dans chaque selle, un module à ultrasons (103A, 103B) positionné de sorte que dans la position ronde et lorsque le dispositif a remis au rond la canalisation, les modules à ultrasons des deux selles sont diamétralement opposés et au contact de portions de la canalisation, le procédé comprenant un serrage par le module de serrage (SOI) et, pour chaque module à ultrasons, une obtention (S02) d'une représentation de l'une des portions de canalisation agencée en regard du module à ultrasons dans la position ronde.

[Revendication 7] Procédé selon la revendication 6, dans lequel la canalisation comporte deux oreilles d'écrasement comprenant des stries d'écrasement, le procédé comprenant en outre un placement préalable du dispositif de sorte que dans la position ronde, chaque oreille d'écrasement comprenant des stries d'écrasement, est agencée en regard de l'un des modules à ultrasons.

[Revendication 8] Procédé selon la revendication 6 ou 7, comprenant en outre un traitement des représentations de chaque portion de canalisation, comportant une mesure (S03) d'au moins une grandeur relative à un endommagement de chaque portion de canalisation.

[Revendication 9] Procédé selon la revendication 7, dans lequel le traitement délivre une ou plusieurs grandeurs, pour au moins une oreille d'écrasement formée dans la portion de canalisation et s'étendant depuis la paroi interne de la canalisation, et choisies dans le groupe comprenant : une longueur (Ll) de l'oreille d'écrasement, une largeur (L2) de l'oreille d'écrasement, et une profondeur (L3) de l'oreille d'écrasement [Revendication 10] Procédé selon la revendication 8 ou 9, dans lequel le traitement comprend en outre une comparaison de chaque grandeur à un seuil donné, et si une grandeur dépasse le seuil donné, une délivrance (S05) d'un signal d'alerte. [Revendication 11] Procédé selon la revendication 10, comprenant en outre, après la délivrance dudit signal d'alerte, un placement (S06) d'un collier ou d'une selle de maintien sur la canalisation

[Revendication 12] Procédé selon l'une quelconque des revendications 10 ou

11, dans lequel le dispositif communique avec une base de données matériaux.

[Revendication 13] Procédé selon l'une quelconque des revendications 6 à

12, dans lequel le dispositif communique en outre avec un système d'informations géographique configuré pour stocker des informations relatives à l'endommagement.

Description:
Description

Titre de l'invention : Dispositif de remise au rond d'une canalisation en matériau thermoplastique, ayant été préalablement écrasée, avec modules à ultrasons

Domaine Technique

[0001 ] La présente invention concerne les interventions mises en oeuvre sur des canalisations en matériaux thermoplastiques, et en particulier les écrasements/relâchement/redressements de ces canalisations, par exemple lors de travaux programmés.

Technique antérieure

[0002] Dans les réseaux de distribution de fluide (par exemple de distribution de gaz), on peut mettre en oeuvre des opérations programmées d’écrasement/ relâchement/redressement. En fait, l’écrasement permettra de stopper le flux qui traverse la canalisation et de mettre en oeuvre une opération de maintenance (de la canalisation), et le relâchement/redressement permettra ultérieurement de laisser passer à nouveau le fluide.

[0003] A titre indicatif, sur un réseau de distribution de gaz tel que celui qui s’étend en France, des dizaines de milliers d’opérations d’écrasement/relâchement/redressement peuvent être mises en oeuvre.

[0004] La procédure d’écrasement/ relâchement/redressement peut être suivie par une remise au rond.

[0005] Les documents antérieurs suivants décrivent des outils pour la remise au rond de canalisations :

- US 2019/240712 ;

- US 6994819 ; et

- US 4583390.

[0006] Il est connu que les parois internes des tubes peuvent être plus ou moins endommagées par ces opérations. Plus précisément, lorsqu’une canalisation est écrasée, les deux régions situées dans le plan équatorial de la zone écrasée, au niveau de la paroi interne, peuvent être endommagées. Ce phénomène se traduit par l’apparition de stries plus ou moins profondes susceptibles de dégénérer en fissuration à plus ou moins long terme. On appelle les zones comportant les stries des oreilles d’écrasement.

[0007] Il est difficile de vérifier le niveau auquel une canalisation a pu être endommagée. Les opérateurs qui mettent en oeuvre les opérations d’écrasement/relâchement/redressement ont en général une appréciation subjective de l’état de la paroi de la canalisation. Éventuellement, une caméra peut être insérée dans la canalisation pour observer l’état de la paroi interne, mais cela nécessite des moyens intrusifs avec une mise en oeuvre contraignante.

[0008] On connaît des solutions basées sur des méthodes de contrôle non destructif (typiquement par ultrasons), qui permettent de mesurer les dimensions d’un défaut (par exemple une fissure) dans un tube en matière plastique. Ces solutions nécessitent la disponibilité en temps réel d’un technicien spécialisé et sont donc longues à mettre en oeuvre.

[0009] On notera que lorsque l’on soupçonne qu’une paroi interne de canalisation a été endommagée, on peut placer un dispositif de renforcement (selle, collier, etc.).

[0010] L’invention vise à résoudre certains au moins des inconvénients précités.

Exposé de l’invention

[0011 ] À cet effet, l’invention propose un dispositif de remise au rond d’une canalisation en matériau thermoplastique ayant été préalablement écrasée (et éventuellement redressée et/ou simplement relâchée, mais pas remise au rond), comprenant :

- un collier de remise au rond comprenant deux selles (par exemple des demi- cylindres) et un organe de serrage des deux selles jusqu’à une position dite ronde permettant de remettre la canalisation au rond;

- dans chaque selle, un module à ultrasons positionné de sorte que dans la position ronde et lorsque le dispositif a remis au rond une canalisation, les modules à ultrasons des deux selles sont diamétralement opposés et au contact de portions de la canalisation; - dans lequel chaque module à ultrasons est apte à obtenir une représentation de l’une des portions de canalisation agencée en regard du module à ultrasons dans la position ronde.

[0012] Ainsi, il est proposé de placer directement dans un collier de remise au rond, que l’on peut serrer pour redonner une forme ronde à la canalisation, des modules à ultrasons. On peut ainsi mettre en oeuvre, au cours d’une même intervention, la remise au rond et le contrôle de l’endommagement (qui peut être observé sur les représentations de la portion de canalisation) de manière non destructive.

[0013] Puisque les oreilles d’écrasement sont diamétralement opposées (et a fortiori tel est également le cas pour les deux zones comportant les stries d’écrasement), il est avantageux de placer les modules à ultrasons diamétralement opposés de sorte que l’on peut les placer chacun en regard d’une oreille d’endommagement et en regard des stries. Ainsi, les stries d’écrasement pourront être observables sur les représentations obtenues.

[0014] La représentation de la portion peut être une image, un profil, ou encore un volume (par exemple un nuage de points). La représentation a de préférence une résolution suffisamment fine pour permettre l’observation des stries (par exemple de l’ordre du micromètre ou de la dizaine de micromètres).

[0015] Selon un mode de réalisation particulier, les selles sont incurvées. Par exemple, leur forme incurvée définit une surface ronde dans la position ronde (cette surface ronde étant orientée vers l’intérieur des selles, pour être en contact avec la canalisation dans la position ronde).

[0016] Selon un mode de réalisation particulier, le dispositif comprend en outre un organe de traitement des représentations de chaque portion de canalisation, configuré pour mesurer au moins une grandeur relative à un endommagement de chaque portion de canalisation.

[0017] Cet organe de traitement peut comporter un processeur et une mémoire nonvolatile (il peut être un système informatique), avec dans cette mémoire des instructions de programme d’ordinateur exécutable par le processeur pour mettre en oeuvre le traitement. [0018] Ce traitement est un traitement automatique qui délivre au moins une grandeur mesurable relative à l’endommagement.

[0019] Selon un mode de réalisation particulier, le traitement délivre une ou plusieurs grandeurs, pour au moins une oreille d’écrasement formée dans la portion de canalisation et s’étendant depuis la paroi interne de la canalisation (les stries qui forment l’oreille d’écrasement s’étendent depuis cette paroi, et tel est donc également le cas pour les oreilles), l’une ou plusieurs grandeurs étant une longueur de l’oreille d’écrasement, et/ou une largeur de l’oreille d’écrasement, et/ou une profondeur de l’oreille d’écrasement.

[0020] Préférentiellement, le traitement délivre pour une oreille d’écrasement la longueur de l’oreille d’écrasement, la largeur de l’oreille d’écrasement, et la profondeur de l’oreille d’écrasement.

[0021] On notera qu’une oreille d’écrasement peut comporter plusieurs stries sensiblement parallèles, et la longueur pourra être celle de la strie la plus longue, la profondeur celle de la strie la plus profonde, et la largeur celle qui espace les stries les plus espacées l’une de l’autre.

[0022] Ce traitement peut également être automatique.

[0023] Selon un mode de réalisation particulier, l’organe de traitement est configuré pour mettre en oeuvre une comparaison de chaque grandeur à un seuil donné (par exemple un seuil propre aux largeurs, un seuil propre aux longueurs, et un seuil propre aux profondeurs), et pour délivrer un signal d’alerte si une grandeur dépasse le seuil donné.

[0024] Ce signal d’alerte peut être un signal électrique, un message numérique, par exemple qu’un utilisateur peut percevoir sur une interface humain-machine.

[0025] Selon un mode de réalisation particulier, chaque module à ultrasons est un module multiéléments (en anglais « phased array ») permettant l’obtention d’une représentation en mode avec formation de faisceaux (généralement considéré comme le mode classique par les personnes du métier) ou en mode sans formation de faisceaux (mode appelé méthode en focalisation complète - capture en matrice complète, habituellement désigné par l’acronyme « TFM- FMC », c’est-à-dire « Total Focusing Method-Full Matrix Capture »). [0026] Il a été observé que ces modules sont particulièrement bien adaptés pour les canalisations et l’observation des endommagements. En particulier, ils peuvent être intégrés dans les parois internes des selles.

[0027] L’invention propose également un procédé de remise au rond d’une canalisation en matériau thermoplastique ayant été préalablement écrasée, au moyen d’un dispositif comprenant un collier de remise au rond comprenant deux selles et un organe de serrage des deux selles jusqu’à une position dite ronde permettant de remettre la canalisation au rond, et, dans chaque selle, un module à ultrasons positionné de sorte que dans la position ronde et lorsque le dispositif a remis au rond une canalisation, les modules à ultrasons des deux selles sont diamétralement opposés et au contact de portions de la canalisation, le procédé comprenant un serrage par le module de serrage et, pour chaque module à ultrasons, une obtention d’une représentation de l’une des portions de canalisation agencée en regard du module à ultrasons dans la position ronde.

[0028] Ce procédé peut être mis en oeuvre au moyen d’un dispositif tel que celui défini ci-avant, dans tous ses modes de réalisation.

[0029] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, la canalisation comporte deux oreilles d’écrasement comprenant des stries d’écrasement, le procédé comprenant en outre un placement préalable du dispositif de sorte que dans la position ronde, chaque oreille d’écrasement comprenant des stries d’écrasement est agencée en regard de l’un des modules à ultrasons.

[0030] Dans ce mode de mise en oeuvre particulier, on place le dispositif (et en particulier ses selles) de sorte que les représentations des portions de la canalisation comprennent les oreilles d’écrasement et donc les stries d’écrasement.

[0031] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, le procédé comprend en outre un traitement des représentations de chaque portion de canalisation, comportant une mesure d’au moins une grandeur relative à un endommagement de chaque portion de canalisation.

[0032] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, le traitement délivre une ou plusieurs grandeurs, pour au moins une oreille d’écrasement formée dans la portion de canalisation et s’étendant depuis la paroi interne de la canalisation, et choisies dans le groupe comprenant : une longueur de l’oreille d’écrasement, une largeur de l’oreille d’écrasement, et une profondeur de l’oreille d’écrasement

[0033] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, le traitement comprend en outre une comparaison de chaque grandeur à un seuil donné, et si une grandeur dépasse le seuil donné, une délivrance d’un signal d’alerte.

[0034] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, le procédé comprend en outre, après la délivrance dudit signal d’alerte, un placement d’un collier ou d’une selle de maintien sur la canalisation.

[0035] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, le dispositif communique avec une base de données matériaux.

[0036] Par exemple, la représentation ou une information dérivée de la représentation peut être émise par le dispositif à la base de données matériaux. La base de données matériaux peut mettre en oeuvre l’étape de comparaison à un seuil (propre au matériau de la canalisation). Ici, l’endommagement est traité à distance.

[0037] Aussi, la communication peut comprendre la réception du seuil mentionné ci- avant, qui sera propre au matériau de la canalisation.

[0038] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, le dispositif communique en outre avec un système d’informations géographique configuré pour stocker des informations relatives à l’endommagement.

[0039] Par exemple, dans ce mode de réalisation, on communique des informations sur l’endommagement et le système d’informations géographique est actualisé avec ces informations.

Brève description des dessins

[0040] D’autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront de la description faite ci-dessous, en référence aux dessins annexés qui en illustrent un exemple de réalisation dépourvu de tout caractère limitatif. Sur les figures :

[Fig. 1 ] La figure 1 est une vue en coupe d’une canalisation avant écrasement.

[Fig. 2] La figure 2 montre le début de l’écrasement. [Fig. 3] La figure 3 montre la fin de l’écrasement.

[Fig. 4] La figure 4 montre le début du redressement.

[Fig. 5] La figure 5 montre la fin du redressement.

[Fig. 6] La figure 6 montre la canalisation après le redressement.

[Fig. 7] La figure 7 montre la canalisation avec un dispositif selon un exemple.

[Fig. 8] La figure 8 montre une position intermédiaire dans la remise au rond.

[Fig. 9] La figure 9 montre la canalisation remise au rond par le dispositif.

[Fig. 10A] La figure 10A est une photographie d’une oreille d’écrasement.

[Fig. 10B] La figure 10B est une représentation d’une oreille d’écrasement.

[Fig. 10C] La figure 10C est un profil d’une oreille d’écrasement.

[Fig. 11] La figure 11 montre les étapes d’un procédé selon un exemple.

[Fig. 12]La figure 12 montre un dispositif selon un autre exemple.

[Fig. 13] La figure 13 montre les étapes d’un procédé selon un autre exemple.

Description des modes de réalisation

[0041] On va maintenant décrire un dispositif de remise au rond d’une canalisation en thermoplastique ayant été préalablement écrasée lors de travaux programmés.

[0042] Les canalisations mentionnées dans la présente description sont des canalisations en thermoplastique, par exemple mais non exclusivement en polyéthylène. Les canalisations visées ici sont celles qui subissent généralement des opérations d’écrasement/relâchement/redressement au cours d’interventions programmées sur les réseaux de distribution de fluide (par exemple de gaz).

[0043] Les figures 1 à 3 montrent les différentes étapes de l’écrasement.

[0044] La figure 1 est une vue en coupe d’une canalisation C en thermoplastique, à l’emplacement où il est décidé de mettre en place un écrasement, par exemple pour stopper le flux du fluide qui traverse la canalisation. [0045] La figure 2 montre la canalisation C en cours d’écrasement, ici au moyen d’un outil T. L’écrasement est ici fait pour que la canalisation soit écrasée selon l’axe AA’ représenté sur la figure. L’outil T applique donc des forces perpendiculaires à cet axe, de part et d’autre de la canalisation.

[0046] L’application, par l’outil T, d’une force, peut entraîner l’apparition d’endommagements E1 et E2, situées dans deux zones appelées oreilles d’écrasement, aux points diamétralement opposés par lesquels passe l’axe AA’. Ces oreilles d’écrasement seront décrites plus en détail ci-après en référence à aux figures 10A à 10C.

[0047] La fin de l’écrasement est représentée sur la figure 3, avec la canalisation aplatie selon l’axe AA’ et les oreilles d’écrasement définitivement formées E1 et E2, avec éventuellement des stries plus ou moins profondes.

[0048] Les figures 4 à 6 montrent le redressement de la canalisation C (c’est à dire une phase de remise au rond grossière).

[0049] Sur la figure 4, on montre schématiquement l’utilisation d’un outil T’ qui va appliquer des forces selon l’axe AA’ pour initier le redressement de la canalisation C.

[0050] La figure 5 montre la canalisation C après le redressement, et la figure 6 montre la canalisation après le retrait de l’outil T’, avec les oreilles d’écrasement E1 et E2. On notera que les oreilles d’écrasement peuvent, selon leur importance, réduire la durée d’exploitation des canalisations. A ce stade, la canalisation C reste sensiblement ovale. C’est sur cette canalisation C que l’on va mettre en oeuvre une remise au rond.

[0051] Sur la figure 7, on a représenté à la fois la canalisation C endommagée, et un dispositif 100 placé de manière à entourer la canalisation C. Le dispositif 100 comprend deux selles 101 A et 101 B sensiblement symétriques et qui réunies forment un cylindre à base circulaire (correspondant à la forme ronde que l’on souhaite donner à la canalisation). Chaque selle forme une moitié de cylindre.

[0052] Pour approcher les deux selles, on peut utiliser un organe de serrage des deux selles, comprenant ici deux sous-organes 102 et 102’. A titre indicatif, chaque sous-organe peut comprendre une vis agencée sur une selle destinée à coopérer avec un filetage formé dans l’autre selle. D’autres organes de serrage pourront être utilisés.

[0053] Dans chaque selle, on a agencé un module à ultrasons 103A/103B. Les modules à ultrasons sont intégrés dans la paroi intérieure des selles. Ils sont ici diamétralement opposés, au moins lorsque les deux selles sont l’une en face de l’autre, préalablement au serrage ou pendant le serrage. En particulier, chaque module à ultrasons est ici à une position médiane, entre les deux portions des sous-organes de serrage.

[0054] Les modules à ultrasons seront choisis pour être capable de former des représentations de la paroi de la canalisation à inspecter, et en particulier des représentations aptes à permettre à une personne du métier de déterminer si un endommagement est présent et son importance (par exemple, des informations sur les stries et les oreilles d’écrasement peuvent être obtenues à partir de ces représentations).

[0055] Les représentations peuvent être des images, des profils, ou des volumes (des nuages de point). Elles peuvent être obtenues directement en sortie des modules à ultrasons, ou, éventuellement, obtenues par un traitement supplémentaire qui peut être réalisé par un dispositif connecté aux modules à ultrasons.

[0056] On peut noter que les modules à ultrasons peuvent être appelés traducteurs ultrasons par les personnes du métier.

[0057] Chaque module à ultrasons peut être un module multiéléments (« phased array » en anglais) qui permet l’obtention d’une représentation par auscultation, en mode avec formation de faisceaux (mode classique) ou en mode sans formation de faisceaux (« TFM-FMC » en anglais).

[0058] Les modules à ultrasons seront choisis pour balayer une portion de la canalisation suffisamment grande pour comprendre une oreille d’écrasement, au moins dans le plan de la figure. Éventuellement, ils peuvent couvrir toute la section affichée, ou seulement une portion (par exemple comprise entre-30° et +30° par rapport à l’axe AA’ sur la figure). [0059] Pour commander les modules à ultrasons et récupérer les représentations, deux ports de connexion 104A et 104B sont agencés sur la paroi externe des selles 101 A et 101 B, respectivement. Le port de connexion 104A est connecté électriquement au module à ultrasons 103A par une liaison intégrée à la selle 101 A. De la même manière, le port ée connexion 104B est connecté électriquement au module à ultrasons 103B par une liaison intégrée à la selle 101 B.

[0060] Enfin, le dispositif 100 comprend un organe de traitement 105, ayant la structure d’un système informatique. L’organe de traitement 105 comporte un processeur, une mémoire non-volatile (dans laquelle sont stockées des instructions de programme d’ordinateur pour mettre en oeuvre les traitements décrits ci-après), et éventuellement une alimentation électrique. Cet organe de traitement peut traiter les représentations de portions de canalisation, et est configuré pour mesurer au moins une grandeur relative à un endommagement (ces grandeurs sont notamment décrites ci-après en référence à la figure 10B). L’organe de traitement est en outre configuré pour mettre en oeuvre une comparaison de chaque grandeur à un seuil donné, et pour délivrer un signal d’alerte si une grandeur dépasse le seuil donné.

[0061 ] On peut noter que si les modules à ultrasons ne délivrent pas directement une représentation exploitable, les signaux qu’ils délivrent peuvent être traités par l’organe de traitement pour obtenir des images, des profils, ou des nuages de points.

[0062] L’organe de traitement 105 communique avec les modules à ultrasons 103A et 103B à travers les ports de connexions 104A et 104B et des liaisons filaires 106A et 106B. Les liaisons filaires permettent en outre d’alimenter en énergie électrique les modules à ultrasons 103A et 103B.

[0063] Lors de la remise au rond de la canalisation C, un opérateur pourra repérer la position de l’axe AA’, notamment parce que cet axe est ici perpendiculaire à la dimension la plus grande de la canalisation ovale.

[0064] Les selles du dispositif 100 sont préférentiellement placées de sorte que le serrage rapproche les selles l’une de l’autre dans une direction parallèle à l’axe AA’. Cette configuration place ici les modules à ultrasons en regard des oreilles d’écrasement E1 et E2, qui sont à une position médiane sur la figure.

[0065] Alternativement, on peut placer le dispositif de sorte que les modules à ultrasons soient en regard des oreilles (sans tenir compte du serrage). Ils sont alors diamétralement opposés, selon l’axe AA’.

[0066] Le serrage est représenté sur la figure 8 dans une position intermédiaire, où la canalisation C se remet progressivement au rond.

[0067] Sur la figure 9, le serrage est terminé. Cela peut notamment correspondre à un couple de serrage prédéfini ayant été atteint pour les vis des sous-organes de serrage 102 et 102’. En fait, on serre jusqu’à atteindre une position dite ronde.

[0068] La canalisation C est ici remise au rond, et, du fait du placement initial du dispositif tenant compte de l’axe AA’, on a bien les modules à ultrasons 103A et 103B en regard et au contact des oreilles d’écrasement. Les représentations pourront notamment être des représentations de tout le plan équatorial représenté sur la figure.

[0069] On peut noter que pour avoir une bonne conduction des signaux à ultrasons, on pourra placer un liquide ou un gel de couplage entre les selles 101 A et 101 B et la canalisation C (par exemple de type gel thixotrope), ou encore un couplage sec (par exemple en élastomère).

[0070] En utilisant l’organe de traitement 105, on peut commander les modules à ultrasons pour obtenir une représentation de la portion de la canalisation qui comporte l’oreille d’écrasement E1 , et de la portion de la canalisation qui comporte l’oreille d’écrasement E2.

[0071 ] La figure 10A est une photographie d’une canalisation coupée de sorte qu’une oreille d’écrasement E est visible à l’intérieur de la canalisation. L’endommagement est ici un ensemble de stries parallèles susceptibles de dégénérer en fissuration. Cette oreille d’endommagement est une région comprenant une ou plusieurs stries, visibles sur la figure.

[0072] La figure 10B est une représentation de l’oreille d’écrasement E de la figure 10A, obtenue par palpage mécanique. L’oreille d’écrasement E est caractérisée par une longueur L1 qui s’étend dans la direction définie par la canalisation (cette longueur s’étend au-delà de la représentation de la figure 10B), une largeur L2 qui s’étend dans la direction perpendiculaire à celle définie par la canalisation (la largeur qui espace les stries les plus éloignées), et une profondeur L3 qui s’étend dans la profondeur de la paroi de la canalisation (ici la profondeur de la strie la plus profonde).

[0073] Ces trois grandeurs peuvent donc être déterminées, éventuellement automatiquement ou alternativement par un opérateur, sur une représentation obtenue par l’un des modules à ultrasons 103A ou 103B. En fait, ces représentations peuvent être des images (par exemple des images 2D), des profils (1 D), ou encore des nuages de points (un volume 3D).

[0074] Des méthodes de mesure automatique de ces grandeurs peuvent être mises en oeuvre.

[0075] Ces trois grandeurs, peuvent, si l’une d’entre elles dépasse une valeur seuil définie préalablement au cours d’une étape de calibration, indiquer un endommagement qui nécessite le placement d’un élément de maintien (un collier, une selle de maintien).

[0076] La figure 10C est un profil qui permet de voir, pour l’oreille d’écrasement E des figures 10A et 10B, la profondeur des deux stries et la largeur de l’oreille d’écrasement.

[0077] Sur la figure 11 , on a représenté schématiquement les étapes d’un procédé de remise au rond d’une canalisation, telle que la canalisation C décrite en référence aux figures 1 à 9. Ce procédé utilise un dispositif tel que le dispositif 100 décrit en référence aux figures 7 à 9.

[0078] Dans une première étape S01 , on met en oeuvre un serrage, par l’organe de serrage du dispositif, pour remettre au rond la canalisation.

[0079] Ensuite, dans une étape S02, on peut, au moyen de l’organe de traitement du dispositif, obtenir une ou plusieurs représentations de la canalisation (ou de portions de la paroi de la canalisation).

[0080] Dans l’étape S03, on peut mesurer une grandeur telle que la largeur, la hauteur, ou la longueur d’un endommagement, comme décrit en référence à la figure 10B. [0081] A l’étape S04, toutes les grandeurs correspondantes obtenues à l’étape S03 sont comparées à des seuils (chaque grandeur peut être associée à un seuil qui lui est propre).

[0082] Si au moins un seuil est dépassé, l’étape S05 d’alerte est mise en oeuvre, dans laquelle le dispositif délivre un signal l’alerte à un opérateur, par exemple un signal d’alerte visible sur une interface humain/machine ou encore un signal d’alerte sonore.

[0083] L’opérateur pourra ensuite mettre en oeuvre une étape S06 de placement d’un élément de maintien (un collier ou une selle de maintien), après un retrait du dispositif de remise au rond.

[0084] Si par contre aucun seuil n’est dépassé, on peut mettre en oeuvre l’étape S07 de retrait du dispositif, et laisser en exploitation la canalisation remise au rond sans élément de renforcement.

[0085] Sur la figure 12, on a représenté une variante du dispositif 100, dans laquelle il est muni d’interfaces de communications avec des entités distantes (par exemple au moyen d’un réseau de communication).

[0086] Ici, par une interface IF1 du dispositif, une base de données matériaux MDB peut être consultée. Par exemple, cette base de données permet de recevoir le ou les seuils décrits ci-avant (qui peuvent être propre aux matériaux). La base de données matériaux MDB peut être un système informatique.

[0087] Il est également possible, dans une variante, de transmettre la représentation décrite ci-avant à la base de données matériaux MDB (ou une information dérivée de cette représentation).

[0088] La base de données matériaux peut comparer l’endommagement mesuré au niveau des stries internes au regard des caractéristiques mécaniques du grade de matériau objet de l’opération d’écrasement/redressement. En d’autres termes, ladite comparaison à un seuil peut être mise en oeuvre à distance et le dispositif peut recevoir le résultat de cette comparaison.

[0089] Ainsi, l’endommagement est déterminé de manière encore plus précise, et en particulier en tenant bien compte du matériau de la canalisation. [0090] Sur la figure, on a également représenté une interface IF2 du dispositif par laquelle un système d’informations géographiques SIG peut communiquer avec le dispositif.

[0091 ] Par exemple, le système SIG peut localiser la zone géographique de l’écrasement et tracer l’ensemble des informations connexes (représentations, informations dérivées de ces représentations). Ceci permet de localiser le point étudié, qui est un point singulier. Le système SIG peut également être un système informatique.

[0092] L’utilisation du dispositif de la figure 12 est représentée sur la figure 13, dans lequel on peut mettre en oeuvre une communication dans l’étape S10 avec la base de données matériaux et une communication dans l’étape S20 avec le système d’informations géographiques.

[0093] Les dispositifs décrits ci-avant et les procédés qui utilisent ce dispositif permettent d’accélérer et de sécuriser la remise au rond des canalisations.