L'étude systématique de l'espèce végétale des cardons (carduus) avait permis de faire apparaître les effets curatifs de I'huile extraite des graines du Cynara Cardunculus, récemment cultivé, dans les domaines cutanés et capillaires qui ont fait l'objet du brevet N* 2.716.371.

La poursuite de t'étude des différents éléments de ce végétal, en particulier de ses éléments foliaires et des composantes contenues dans ses graines après extraction de l'huile déjà étudiée, a montré leur aptitude à constituer un aliment énergétique pour le bétail, qui accroît les performances de production tant quantitatives que qualitatives.

Ce résultat apparaît dû à la présence d'une molécule spécifique : la Cynarine et ses dérivés dans la proportion de 0,540 % dans la plante fraîche, qui agit comme cholérétique et assure la détoxication du foie ainsi que la Cynaropicrine, qui possède des vertus anti-tumorales.

Leurs actions conjuguées, agissant en synergie, influent sur les systèmes cardio-vasculaire, digestif, hépatique, endocrinien, ainsi que sur la fonction rénale, faisant des éléments du Cynara Cardunculus un aliment particulièrement assimilable. La digestibilité enzymatique de la feuille de Cynara est en effet de 90 %.

Cette action est complétée par l'adjonction dans des proportions déterminées du tourteau protéine issu des graines déshuilées dont les composants actifs les trois isomères : la silydianine, la silycristine et la silybine, présentent une action protectrice et régénératrice sur le foie contre les effets nocifs de l'méthanol en particulier et stimule 1'ARN polymérase ADN dépendante, la synthèse protéique et la régénération du parenchyme hépatique.

L'effet synergique de 1'ensemble de ces composants a amenéà expérimenter I'alimentation du bétail à I'aide d'un mélange de feuilles et de tourteau de graines déshuilées dans la proportion, généralement, de 50 à 80 % de feuilles pour 50 à 20 X de tourteau, ces proportions utilisées dans ces expérimentations pouvant tre modifiées selon les résultats recherchés chez les sujets traités.

Le procédé de préparation d'un tel aliment comporte 1'ensilage des feuilles, suivi du séchage ou de la déshydratation, pour former des poudres qui peuvent tre consommées en l'état ou comprimées sous forme de granulés facilement consommables par les animaux.

Parallèlement les graines sont traitées à froid sur presse continue, et le tourteau ainsi obtenu après extraction de l'huile (utilisée par ailleurs) se présente en plaquettes qui sont broyées pour former aussi des poudres qui peuvent tre comprimées sous forme de granulés.

L'effet synergique des composants du Cynara Cardunculus ainsi traité a permis leur administration au bétail sous forme d'aliments contenant tous ses constituants tels qu'issus du procédé de fabrication ci-dessus.

L'expérimentation en a été faite et suivie avec différentes races animales en des lieux éteignes tes uns des autres pour éviter l'effet des constantes climatiques.

C'est ainsi que t'expérimentation bovine a été poursuivie en SUISSE et en Bretagne sur 40 vaches pour étudier les effets sur la lactation, qui ont été ressentis dès la deuxième semaine d'affouragement avec un composé à 60-40 (feuille-tourteau).

II a été constaté dans la lactation un gain en protéines de 10 à 15 % en moyenne, le maximum se situant à 15 %.

L'étude des effets sur la viande chez les bovins a été menée dans le Gers en FRANCE sur 200 taurillons. La croissance s'est trouvée accélérée avec un gain de 15 jours sur le lot témoin non traité. Et sur 100 % des btes if a été constaté une diminution de 20 % de la quantité de graisse sur les carcasses par rapport au lot non traité, ce qui induit une augmentation équivalente (20 %) de la masse de viande rouge produite, les proportions utilisées ayant été de 50-50 (feuilles- tourteau).

Les expérimentations ovines conduites sur un troupeau en Corse pour la lactation, et dans le Gard et I'Ardèche en FRANCE pour la viande, ont permis de constater les mmes pourcentages d'augmentation des performances que chez les bovins, tant au niveau du lait que de la viande, ce qui démontre une remarquable constante des résultats chez les ruminants, les proportions utilisées ayant été de 60-40 (feuilles- tourteau) pour le lait et 50-50 (feuilles-tourteau) pour la viande.

L'expérimentation caprine, faite dans les Charentes en FRANCE, a permis d'observer que la durée de lactation a été augmentée de un mois par rapport aux chèvres non traitées, avec une augmentation de 15 % de la quantité de fait et une teneur en protéines supérieure de 12 % chez 100 % des btes traitées. Les btes expérimentales présentaient en outre un poids supérieur de 22 % en fin de lactation, contrairement à la perte

de poids que cette fonction entraîne généralement, et on a constaté une courbe de lactation régulière chez les animaux traités, contrairementà celle observée chez lez btes non traitées. Les proportions utilisées dans ce cas ont été semblables à celles expérimentées sur les vaches.

Les chevaux étant moins fréquemment destinés à l'alimentation humaine, l'expérimentation a été menée pour eux à l'hippodrome de Chantilly en FRANCE sur des chevaux de course et de selle, la recherche ayant porté sur les performances dynamiques. Bien que ces résultats soient difficilement quantifiables, il a été nettement constaté des performances améliorées et leur temps de récupération diminué. Leur robe est aussi devenue plus brillante, signe d'une forme physique et d'un fonctionnement hépatique excellent, les proportions utilisées ayant été de 50-50 (feuilles-tourteau).

Une expérimentation a aussi été faite sur les qallinacés, et en particulier sur les poules pondeuses dans un poulailler industriel de la province d'Aragon en ESPAGNE. Il a été noté une nette stimulation de l'ovulation, la quantité d'oeufs pondus ayant augmenté de 8 à 12 X en moyenne. Leur énergie a paru améliorée et mme la coquille s'est avérée plus solide, ce qui a entraîné une diminution de 20 % de la casse. Une augmentation du poids a mme été constatée chez les sujets expérimentés (poules aussi bien que poulets). Les proportions utilisées ont été de 40-60 (feuilles-tourteau) sous la forme de granulés de petit diamètre.

Enfin l'expérimentation a été poursuivie chez les tapins domestiques sur des lots de 10 lapins, 10 autres étant gardés comme témoins, chez un éleveur en Vendée en FRANCE.

Il a été noté 25 % en moins de gras sur le lot traité par rapport au lot non traité. Ce qui démontre une augmentation de 25 % de viande rouge pour un mme poids total des btes. Les proportions employées furent : 70-30 (feuilles-tourteau).

Il a aussi été noté un plus beau poil, un foie plus petit, plus ferme et très sain, et une absence totale de mortalité, qui antérieurement variait entre 10 et 20 %.

L'ensemble de ces résultats bénéfiques, manifestement dusà l'alimentation à base de Cynara fournie aux bestiaux traités, en I'absence de tout autre produit, apparaissent dus à la présence de la Cynarine et ses dérivés ainsi que de la Cynaropicrine, qui est un ester de l'acide hydroxylmétilocrylique associé à une lactone sesquiterpénique du groupe des guatanolides, contenus dans les feuilles, entrant en synergie avec la

silybine, la silydianine et la sifycristine, contenues dans le tourteau des graines agissant ensemble comme anti-hépatoxiques, régulateurs hépatiques et endocriniens, hépatoprotecteurs, accroissant la synthèse protéique, assurant la détoxication de l'organisme, stimulant la synthèse protéique et assurant la détoxication et la régénération de la cellule hépatique, antttumorat.

Il est à noter que les protéines contenues tant dans la feuille que dans le tourteau (18 à 20 % en moyenne) ; les acides aminés dont les deux composés sont gorgés ainsi que les acides gras essentiels (AGE), dont le tourteau garde 5 % en moyenne, contribuent à potentialiser l'action décrite ci-dessus.

Ces qualités justifient l'emploi du Cynara Cardunculus comme aliment principal ou additif du bétail de toutes races, outre celles ayant déjà fait l'objet d'expérimentions, en substitution ou en complément du fourrage ou des aliments habituels, sous forme de granulés de feuilles déshydratées combinés ou non (et ce dans des proportions variables selon l'objectif à atteindre) avec des granulés de tourteau de graines broyées, pressées et déshuilées, les granulés de chacun des composants ou de leur mélange se présentant sous des diamètres différents selon leur destination.

Les différents résultats obtenus ont montré que les proportions réciproques de feuilles et de tourteau administrés à toute espèce animale pouvaient varier pour chacun de ces composants, de 10 X à 90 % pour exercer son effet en fonction de celui des résultats particulièrement recherché, tenant compte de ce que l'affouragement en feuilles active les fonctions telles que la lactation ou l'ovulation, et l'approvisionnement en tourteau stimule la synthèse protéique accroissant la production de viande, en renforçant les muscles de la bte.