Poignée ergonomique pour une arme de pratique de l'escrime

La présente invention est relative à une poignée ergonomique pour une arme de pratique de l'escrime telle qu'une épée, un fleuret ou un sabre. Les poignées classiques des fleurets, épées ou sabres, dites poignées droites, sont sensiblement cylindriques et montées axialement sur la soie, c'est-à-dire dans l'axe de la lame.

Pour les prendre en main, la poignée doit être posée dans le creux de la main, parallèlement aux plis de celle- ci, de sorte que lorsque la main est serrée par les doigts refermés, le tireur doit orienter sa main vers l'adversaire afin de pouvoir présenter l'arme en position de garde. Cette position du poignet est fatigante et nuit à la précision. En outre, la poignée doit être tenue très fermement pour éviter tout déplacement de la prise, augmentant encore 1' imprécision.

Des poignées ergonomiques, dites « poignées orthopédiques », ont été proposées pour améliorer le maintien de l'arme pendant la pratique de l'escrime, grâce à un corps de forme profilée muni d'ergots de butée des doigts .

Cependant, les solutions actuellement proposées ont obtenu cette amélioration du maintien au détriment de la précision des gestes.

L'invention a pour but de fournir à la fois un très bon maintien de la poignée et une précision des gestes comparable à celle que procurent les poignées droites classiques . A cet effet, l'invention a pour objet une poignée ergonomique pour une arme de pratique de l'escrime telle

qu'une épée, un fleuret ou un sabre, caractérisée par la partie caractérisante de la revendication 1.

D'autres caractéristiques de la poignée suivant l'invention sont décrites dans les revendications 2 à 10. L'invention a également pour objet une arme de pratique de l'escrime telle qu'une épée, un fleuret ou un sabre, caractérisée en ce qu'elle comprend une poignée telle que définie ci-dessus.

Des exemples de réalisation de l'invention vont maintenant être décrits en regard des dessins annexés, sur lesquels : la Figure 1 représente en coupe longitudinale axiale une poignée ergonomique conforme à l'invention, équipant une épée ou un fleuret ; - les Figures 2 et 3 sont des vues en bout de la poignée de la Figure 1, prises respectivement suivant les flèches II et III de la Figure 1 ; et

Les Figures 4 et 5 sont des vues de côté de deux variantes de la poignée de la Figure 1. On a représenté aux Figures 1 à 3 une arme d'escrime

1 constituée par une épée ou un fleuret. Cette arme est constituée : d'une lame 2 munie à son extrémité proximale ou arrière d'une soie 3 ; d'une poignée 4 ; et d'une coquille

5. La lame et la coquille sont illustrées très schématiquement, car elles sont classiques.

La soie 3, quant à elle, est également classique : elle comporte une partie distale ou avant 6 à section non circulaire, par exemple carrée, et une partie proximale ou arrière 7 à section circulaire. La partie d'extrémité proximale de la soie est filetée et reçoit une rondelle 8 et un écrou de serrage 9.

La poignée 4 est constituée d'un corps de forme allongée traversé .de part en part par un perçage longitudinal 10 d'axe X-X. Ce perçage comporte une partie distale 11 à section non circulaire conjuguée de celle de la partie avant 6 de la soie (Figure 2) , et une partie proximale 12 à section circulaire de diamètre légèrement supérieur à celui de la partie arrière de la soie. Un lamage 13 est prévu à l'extrémité proximale du perçage pour recevoir la rondelle 8 (Figure 3) . Sur l'essentiel de sa longueur, le corps présente une section transversale de forme générale rectangulaire à coins arrondis, de façon à définir, dans la position représentée aux Figures 1 à 3, une surface d'appui supérieure 14, une surface d'appui inférieure 15 et deux surfaces latérales 16 sensiblement verticales qui relient les surfaces supérieures et inférieures . Le corps est symétrique par rapport à un plan médian vertical P passant par l'axe X-X.

La surface supérieure 14 est une surface d'appui pour le pouce. Elle présente, de l'arrière vers l'avant, une région concave 17, une région convexe 18 et une région sensiblement plane et horizontale 19 munie d'un évidement peu profond 20.

La surface inférieure 15 est une surface d'appui pour les quatre autres doigts de la main. Deux ergots font saillie vers le bas sur cette surface : un ergot arrière 21, situé à l'extrémité ^• arrière de la poignée, et un ergot intermédiaire 22, situé légèrement en avant de la mi- longueur de la poignée. L'ergot arrière 21 est légèrement plus haut que l'ergot intermédiaire 22.

Entre les deux ergots est délimité un logement 23 adapté pour recevoir le majeur, l'annulaire et l'auriculaire. Ce logement, dont le fond 24 est légèrement convexe, se termine à l'arrière par une surface à peu près semi-circulaire 25 qui, dans sa partie arrière, forme la face avant de l'ergot 21. A l'avant, le logement 23 se termine par un arrondi 26 sensiblement en quart de cercle qui se raccorde à la face arrière de l'ergot 22, laquelle est inclinée vers le bas et vers l'avant à environ 45°. A l'avant de l'ergot 22 est délimité un logement 27 pour l'index. Ce logement est défini par une surface sensiblement semi-circulaire qui part de la surface inférieure 15 et forme la surface avant de l'ergot 22.

Pour monter l'arme, la soie 3 est enfilée dans le perçage 10 d'avant vers l'arrière, jusqu'à ce que sa partie avant 6 bute contre l'épaulement 28 qui limite la partie avant 11 du perçage 10. L'extrémité arrière de la soie émerge alors dans le lamage 13, ce qui permet de fixer la soie à la poignée au moyen de la rondelle 8 et de l'ëcrou 9 (ou, en variante, d'un pommeau d'équilibrage de l'arme) . La coquille 5, quant à elle, est fixée de façon conventionnelle à l'extrémité avant de la poignée.

Lorsque l'utilisateur saisit la poignée, par exemple de la main droite comme illustré schématiquement sur la Figure 1, la face intérieure de son pouce épouse la surface supérieure d'appui sur sensiblement toute sa longueur : l'éminence thénar épouse la surface concave 17, le coin supêro-postérieur 29 de la poignée s' appuyant dans le creux de la paume, la première phalange épouse la surface convexe 18, et la pulpe de la deuxième phalange est reçue dans l'évidement 20.

Les quatre autres doigts se referment autour du corps, l'index devant l'ergot 22 et les trois autres doigts entre les deux ergots 21 et 22. La deuxième phalange de l'index est reçue dans le logement avant 27, en appui sur la surface semi-circulaire de celui-ci, tandis que la première phalange des trois autres doigts s'applique sur le fond 24 du logement arrière 23. La première phalange du majeur s'applique, à l'avant de ce logement, sur la surface 26, tandis que celle de l'auriculaire s'applique, à l'arrière, sur la surface 25.

Ainsi, la main est bien refermée sur la poignée, à faible distance de l'axe X-X, comme dans le cas d'une poignée classique à section circulaire, et, en outre, un ferme maintien confortable est assuré par les trois butées axiales formées par les deux ergots. L'évidement supérieur 20 assure un supplément de maintien et de confort, de même que la présence de deux surfaces latérales 16 sensiblement planes et verticales .

Grâce à la symétrie de la poignée, celle-ci est adaptée aussi bien pour les droitiers que pour les gauchers.

Dans l'exemple des Figures 1 à 3, la face arrière de l'ergot forme également la face arrière de la poignée. Pour une longueur hors tout donnée, en variante, l'ergot 21 peut être rapproché de l'ergot 22 pour adapter la poignée à une taille de main plus petite. Ainsi, pour une main de taille moyenne (Figure 4), la partie d'extrémité arrière de la poignée est constituée par un appendice 30 à section à peu près rectangulaire, cet appendice étant plus long pour une main de petite taille (Figure 5) . La conformation de la surface supérieure 14 est alors modifiée de façon correspondante .

En variante, dans le cas notamment d'une poignée d'épée, comme représenté en trait mixte aux Figures 1 et 2 , la partie avant de la poignée, en avant du logement avant 27, comporte dans chaque face latérale un évidement 31 peu profond. Ainsi, l'utilisateur peut soit disposer son index dans le logement 27, comme précédemment, soit mettre son index en extension, avec la pulpe de la troisième phalange de l'index en appui dans l' évidement latéral 31 correspondant à sa prise. Pour certaines armes, par exemple le sabre, qui n'impliquent pas la mise en extension de l'index, la partie avant de la poignée est raccourcie et les évidements 31 sont inutiles. Cependant, pour faciliter la fabrication de poignées adaptées aux divers types d'armes, on peut prévoir, pour chaque taille de poignée, une version unique à partie avant longue munie des évidements 31, cette partie avant étant simplement raccourcie par découpe pour l'équipement des armes précitées .

Le corps peut être réalisé en tout matériau approprié : en métal éventuellement revêtu, ou en une matière plastique éventuellement revêtue.