De tels filtres ont, par exemple, été décrits dans la demande de brevet français FR-2 712 474. Ces filtres comprennent un matériau de déminéralisation tel qu'une résine échangeuse d'ions et sont bien adaptés à retenir le calcaire. Par contre, on constate qu'en présence d'une eau courante contenant en suspension des matières organi- ques, des pesticides, du chlore, etc. et présentant une dureté élevée, il se produit, après ébullition, une transformation de l'eau visant à dégrader fortement sa qualité optique, voire même à provoquer chez l'utilisa- teur une certaine aversion à utiliser cette eau bouillie pour préparer des infusions de thé ou de café.

Pour tenter de remédier à un tel inconvénient, on a proposé des filtres mécaniques du type décrit dans la de- mande de certificat d'utilité français FR-2 671 447 des- tinés à retenir le calcaire et autres impuretés contenus dans l'eau chaude, mais ces filtres sont agencés sur le trajet d'écoulement de l'eau chaude hors du récipient et sont très rapidement colmatés du fait de leur structure.

L'invention a donc pour but de réaliser un filtre qui élimine les inconvénients exposés ci-dessus.

Selon l'invention, le filtre comporte une nappe de charbon actif.

Ainsi, l'eau froide, s'écoulant à travers le matelas

de charbon actif, est, non seulement, débarrassée des éléments organiques, des pesticides ainsi que d'une par- tie du chlore, mais aussi, contre toute attente, modifiée dans son équilibre chimique permettant ainsi d'obtenir une eau cristalline après ébullition.

Selon une application avantageuse de l'invention, le filtre est agencé dans un récipient d'ébullition dont la paroi est réalisée en un matériau plastique, de préfé- rence en polypropylène.

Grâce à l'invention, les problèmes de clarification amplifiés par la dégradation ou diffusion des composants du matériau plastique sont résolus et l'on constate une atténuation de cette dégradation qui concourt à obtenir une eau de qualité optique très satisfaisante.

Les caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront d'ailleurs de la description qui va suivre, à titre d'exemple, et en référence aux dessins annexés dans lesquels - la figure 1 représente un filtre selon l'invention équipant une bouilloire électrique - la figure 2 est un graphique illustrant des mesu- res du pourcentage de lumière transmise par une eau non traitée et par une eau traitée par un filtre selon l'in- vention - la figure 3 représente un autre mode de réalisa- tion d'une bouilloire équipée d'un filtre selon l'inven- tion.

Le récipient 1 d'ébullition d'eau représenté à la figure 1 est, par exemple, une bouilloire comportant un corps 2 dont le fond 3 porte un moyen chauffant tel que par exemple une résistance immergée 4, et dont l'orifice de remplissage 5 est équipé d'un support 6 dans lequel

est agencé un filtre 7.

La résistance immergée 4 est du type tubulaire à re- vêtement de chrome et présente par exemple une puissance de 2200 Watts sous une tension de 240 V permettant ainsi de porter très rapidement 1,5 litres d'eau à ébullition.

Selon un mode préféré de réalisation et comme repré- senté, le support 6 est solidaire d'une collerette 8 for- mant couvercle partiel de l'orifice 5 pour ménager un bec de versement 9. Le support 6 présente la forme générale d'un bassin dont le fond 10 est perforé et est situé à distance du niveau maximal N de liquide autorisé au rem- plissage. Ainsi le filtre 7 est maintenu toujours au-des- sus de ce niveau maximal N. Ce niveau est matérialisé en traits interrompus sur la figure 1 et est généralement indiqué à l'utilisateur par un marquage (non représenté) réalisé sur la paroi interne du corps 2.

Selon l'invention, le filtre 7 comporte une nappe 11 de charbon actif. De préférence, ce charbon actif est traité à l'argent.

Selon une réalisation préférée, la nappe 11 est en- fermée dans un sac 12 en matériau filtrant, par exemple, en un matériau dit non-tissé. Grâce à cette disposition, le sac 12 est amovible et facilement changeable. De pré- férence, la nappe 11 de charbon actif a une épaisseur voisine de 10 mm pour une hauteur correspondant à environ 20 grammes de ce charbon actif. Le charbon actif se pré- sente, par exemple, soit sous forme de granulés, soit sous forme d'un matelas non-tissé imprégné de charbon ac- tif.

Dans l'exemple de réalisation représenté, le corps 2 du récipient 1 est réalisé en un matériau plastique, de

préférence en polypropylène du type présentant les pro- priétés d'être notamment résistant à la chaleur, non chargé en talc, antistatique et alimentaire. Le polypro- pylène utilisé pour les essais illustrés à la figure 2 est un HOSTALEN PPU 4080 ASTL de la Société HOECHST.

Comme on peut le voir sur le graphique illustré à la figure 2, on a représenté en abscisse le nombre de litres d'eau portés à ébullition et en ordonnée, le pourcentage de lumière transmise mesuré avec un spectrophotomètre HACH à une longueur d'onde de 530 nm. Cette valeur de lu- mière transmise est exprimée en % de lumière transmise par rapport à un étalon de référence (100% de transmis- sion lumineuse pour une eau avant ébullition). L'eau ainsi traitée en contact avec le matériau polypropylène cité ci-dessus reste transparente contrairement à l'art antérieur ou l'eau non traitée devenait trouble.

Sur ce graphique, on a représenté en traits inter- rompus la ligne de séparation entre une eau trouble, in- férieure à 90 % T et une eau transparente, supérieure à 90 % T.

L'eau utilisée pour effectuer les essais présente une dureté voisine de 40 TH.

La courbe A représente la mesure de l'aspect visuel de l'eau bouillie d'une bouilloire non équipée d'un fil- tre, tandis que la courbe B est celle d'une eau bouillie dans une bouilloire, réalisée en polypropylène et équipée d'un filtre selon l'invention.

Comme on peut le voir, la valeur de la transmission lumineuse selon la courbe A reste sensiblement comprise entre 80 % T et 87 % T de 10 litres à 30 litres et donc présente un aspect trouble. Par contre, après passage de

l'eau froide à travers le filtre 7, on constate, sur la courbe B, que la qualité optique de l'eau reste supé- rieure à celle selon la courbe A, et peut être en moyenne considérée comme une eau cristalline. Ces résultats sont particulièrement étonnants pour une bouilloire à corps réalisé en polypropylène et notamment en HOSTALEN PPU 4080 ASTL de la Société HOECHST.

Les nombreux essais effectués avec des eaux de dif- férentes duretés confirment les résultats obtenus ci-des- sus et l'explication qui, contre toute attente, a pu en être donnée à ce jour est la suivante : la filtration de l'eau froide sur le charbon actif a pour effet d'augmen- ter la valeur du produit de solubilité (KS) du carbonate de calcium, et donc de repousser la précipitation de ce carbonate à une température supérieure à celle atteinte par l'eau de la bouilloire à pression ambiante.

Ainsi, lorsque l'utilisateur remplit le récipient 1 avec une eau de robinet froide et de duretée élevée, celle-ci s'écoule à travers la totalité de l'étendue du filtre 7 en subissant un filtrage mécanique et un change- ment d'équilibre chimique puis s'échappe par le fond per- foré 10 du support 6.

Après ébullition de cette eau, l'utilisateur la verse par le bec 9 jusqu'à vider complètement le réci- pient 1 puisqu'il n'existe aucune entrave à l'écoulement.

Cette eau chaude se présente sous une apparence cristal- line et peut donc servir à confectionner des infusions.

Selon un autre mode de réalisation de l'invention et tel que représenté à la figure 3, le récipient 15 com- prend un corps 16 réalisé en un matériau plastique tel qu'un polypropylène, de préférence un HOSTALEN PPU 4080 ASTL de la Société HOECHST, dont le fond 17 porte un

moyen chauffant 18 et qui présente un orifice de remplis- sage 19 équipé d'un filtre 20, ainsi qu'un couvercle 21 fermant partiellement ledit orifice et ménageant un bec de versement 22.

Le filtre 20 comporte une nappe 23 de charbon actif enfermée dans un sac 24 en matériau filtrant constituant ainsi une cartouche amovible et maintenu par un support 25 au-dessus du niveau maximal (N) autorisé lors du rem- plissage du récipient et matérialisé en traits interrom- pus, ce niveau étant indiqué par un marquage 26 réalisé sur la paroi interne du corps 16.

Le support 25 est ménagé dans le couvercle 21, pré- sentement réalisé d'une pièce avec ce couvercle, et pré- sente la forme d'un bassin dont le fond 27 présente une ouverture restreinte 28 d'écoulement.

Grâce à cette ouverture restreinte 28, dans le cas présent un trou circulaire d'environ 1,5 cm de diamètre par rapport au fond circulaire 27 de diamètre 8 cm, on garantie la fiabilité de la nappe 23 de charbon actif (traité ou non avec de l'argent) en minimisant le passage de la vapeur d'eau chaude vers ladite nappe 23 et favori- sant ainsi l'échappement de cette vapeur par le bec de versement 22.

Afin de satisfaire aux conditions d'un bon écoule- ment de l'eau froide à travers le filtre 20 et d'empêche- ment de pénétration de la vapeur dans le support 25, on prévoit en outre que le fond 27 comporte une série de nervures 29 sur lesquelles repose le sac 24 du filtre 20 et qui s'étendent également au-dessus de l'ouverture restreinte 28 en ménageant ainsi un espace entre ledit sac et ledit fond du bassin.

Afin de préserver le caractère esthétique de la bouilloire, et garantir une certaine hygiène du filtre 20, le support 25 en forme de bassin est équipé d'un opercule 30 monté articulé en 31 sur le couvercle 21.

Le mode d'utilisation de cette dernière réalisation est semblable à celui décrit plus haut et l'on obtient également avec un corps réalisé en polypropylène "HOSTALEN" et après passage de l'eau froide à travers le charbon actif traité ou non à l'argent une eau chaude sous une apparence cristalline, le perfectionnement ap- porté à la réalisation du support 25 permettant de garan- tir la fiabilité du filtre 20 et de repousser dans le temps son changement.