EMBALLAGE SOUPLE POUR PRODUIT ALIMENTAIRE FLUIDE

La présente invention concerne la conception et la réalisation d'un emballage souple destiné notamment au conditionnement de boissons dans des chaînes de production industrielle pour distribution de j produits alimentaires fluides dans des flaconnages individuels permettant une consommation directe à partir de l'emballage.

L'invention s'applique à tous les produits alimentaires fluides, quelle que soit leur viscosité, et notamment aux boissons à base d'eau ou de lait, aux jus de fruits, aux crèmes, aux compotes, ou à tout autre W produit suffisamment fluide pour pouvoir être bu.

L'emballage selon l'invention, s'il est plus particulièrement destiné au conditionnement des produits en vue de leur consommation directe depuis l'emballage, par mise en bouche d'un élément constitutif prévu à cet effet, peut cependant également être utilisé pour le 15 conditionnement d'autres types de produits qui ne se consomment pas directement par mise en bouche. Ces produits peuvent être aussi bien alimentaires, tels par exemple que de la sauce tomate, de la moutarde, de la crème fraîche, de la vinaigrette, etc., que non alimentaires, comme du shampooing ou autres. 0 L'emballage selon l'invention s'avère tout à fait avantageux pour le conditionnement de produits dans des quantités correspondant à des doses individuelles, destinées à être consommées en une fois par un unique consommateur. L'invention s'applique cependant de la même façon au conditionnement de quantités plus importantes, le volume de la partie 5 réservoir contenant le produit étant alors adapté en conséquence pour être consommé en plusieurs fois.

Les emballages souples pour produits alimentaires fluides existants, tels qu'ils sont décrits notamment dans un document de brevet japonais publié le 31 juillet 2001 sous le numéro 2001/206391 , se 0 présentent de façon classique sous forme de sachets souples contenant le produit dans un réservoir fermé hermétiquement, que l'utilisateur ouvre au moment où il souhaite consommer le produit.

Afin de permettre une consommation pratique du produit directement depuis l'emballage, ce type de sachets comporte une pièce spéciale qui est rapportée dans un col s'ouvrant dans le réservoir intérieur de l'emballage pour ménager un canal d'expulsion du produit dans un embout rigide de mise en bouche. Le canal est généralement fermé jusqu'à l'utilisation par un opercule collé sur ses bords supérieurs ou par un bouchon qui se visse sur un filetage formé autour de la pièce. De tels emballages offrent l'avantage d'être faciles à utiliser, notamment pour leur ouverture et pour la consommation du produit. Ils impliquent par contre un coût de fabrication élevé, car la pièce d'embout rigide, en plus d'être relativement onéreuse, doit être fixée spécialement sur la matière du sachet, ce qui requiert plusieurs opérations spécifiques dans le procédé de fabrication de l'emballage.

La présente invention vise à remédier aux inconvénients des emballages souples pour produits alimentaires fluides existants, en proposant un emballage permettant une consommation directe du produit qui soit à la fois facile à utiliser et peu onéreux à fabriquer. Elle y parvient notamment par le fait qu'il n'est plus besoin de recourir à une pièce spéciale pour l'embout de mise en bouche. En outre, elle convient particulièrement bien à une fabrication en série d'emballages identiques qui sont formés à partir d'un rouleau de film souple et livrés pour remplissage sous forme de bandes d'ébauches de flacons accolés les uns à la suite des autres.

L'emballage suivant l'invention se présente sous forme d'un sachet formé en un film souple, constitué de façon classique en une matière plastique souple compatible avec une utilisation alimentaire, par exemple à base de polymère ou de copolymère tel que du polyéthylène ou du polypropylène pour les films les moins onéreux, ou encore un matériau composite. Conformément à l'invention, un embout de mise en bouche est formé exclusivement à partir du même film souple intégralement avec le réservoir de réception du produit à boire. Cet embout est percé d'un canal d'expulsion du produit à partir du réservoir. Il est formé par plusieurs couches de film soudées ensemble les unes contre les autres le long d'une zone sans soudure ménageant le canal d'expulsion. A son extrémité supérieure, opposée à une extrémité inférieure débouchant dans le

réservoir, le canal reste fermé après remplissage du réservoir jusqu'au moment où les couches de film superposées sont découpées en travers de cette extrémité supérieure pour une première utilisation.

L'emballage selon l'invention est ainsi réalisé d'une seule pièce en une seule et même matière pour la partie réservoir et pour l'embout de mise en bouche. Son coût de revient est par conséquent peu élevé puisque aucune pièce supplémentaire n'est utilisée.

Suivant une caractéristique avantageuse de l'invention, il est en outre prévu que la fabrication de l'emballage soit effectuée uniquement par des opérations de conformation du film et de soudage de couches de film les unes avec les autres. Le procédé de fabrication de l'emballage est de ce fait simple à mettre en œuvre, et le coût de revient de l'emballage en est d'autant plus bas.

En résultat d'un tel mode de fabrication l'embout présente avantageusement la forme d'une tétine aplatie, si bien qu'il est tout à fait adapté à la mise en bouche. L'emballage selon l'invention offre avantageusement un bon confort pour la consommation du produit, grâce à la structure rigide de l'embout qui est formé par plusieurs couches .de film soudées les unes sur les autres de chaque côté de cette forme de tétine aplatie. La rigidité de l'embout permet en effet que d'une part il reste dressé, facilitant ainsi sa mise en bouche, et d'autre part il présente une certaine raideur dans la bouche, donnant une sensation se rapprochant de celie ressentie lors de l'utilisation d'une paille rigide traditionnelle.

Suivant une caractéristique avantageuse de l'invention, le canal d'expulsion comprend, entre deux parois externes souples, un élément raidisseur s'étendant jusqu'à sa base, c'est-à-dire son extrémité inférieure débouchant dans le réservoir, cet éélément raidisseur étant formé par deux couches internes du film replié sur lui-même en soufflet. Une ligne de moindre rigidité est en outre de préférence réalisée sur l'embout de part et d'autre du canal, transversalement à celui-ci, à la hauteur de son extrémité inférieure, avantageusement de part et d'autre de la ligne de pliure entre les deux couches internes du soufflet, de manière à

emprisonner le tout au niveau de cette ligne de pliure. La zone de soudure est bien entendu interrompue sur la largeur du canal.

L'élément raidisseur ^' se combine à la structure rigide de l'embout tout autour du canal, et à la présence de la ligne de moindre rigidité au niveau de la base de ce dernier, pour former à l'endroit de cette base un étranglement entraînant un effet de valve. Le produit contenu dans le réservoir ne peut alors passer dans le canal que sous l'effet d'une pression exercée latéralement sur les parois souples du réservoir, tendant à pousser le produit dans le canal, ou sous l'effet de dépression relative par une action de succion exercée par l'utilisateur consommant le produit. La différence de pression entraîne l'écartement des parois externes du canal, notamment à la base de celui-ci, au niveau du siège de valve, ce qui permet au prodυi ^' t d'y pénétrer, et d'y progresser jusqu'à parvenir à son extrémité supérieure. Cette caractéristique s'avère tout à fait avantageuse, et notamment particulièrement quand l'utilisateur est un enfant. En effet, lorsque l'extrémité supérieure .du canal est ouverte, le produit ne peut pas s'échapper hors du réservoir, même si on tient l'emballage à l'envers, dans une position dans laquelle l'embout est dirigé vers le bas, et ce tant qu'une pression n'est pas exercée sur les parois du réservoir. On évite ainsi le gaspillage du produit.

La valve formée à la base du canal ne permet pas à l'air extérieur de pénétrer à l'intérieur du réservoir en remplacement du produit expulsé. Le produit restant à l'intérieur du réservoir est ainsi maintenu isolé de l'air atmosphérique, ce qui favorise sa bonne conservation.

Suivant des modes de réalisation préférés dans la pratique industrielle, l'invention répond en outre aux caractéristiques suivantes, mises en oeuvre séparément ou en chacune de leurs combinaisons techniquement opérantes.

Les opérations de fabrication de l'emballage selon l'invention sont de ce fait simples à mettre en oeuvre, puisqu'il suffit, à l'endroit où doit être formé l'embout, de replier le film sur lui-même en forme de soufflet, puis de sceller les différentes couches constituant le soufflet les

unes contre les autres, en laissant au milieu une zone non scellée pour former le canal d'expulsion. Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, la zone de soudure s'étend légèrement au-dessous du soufflet, de manière à sceller entre elles uniquement deux couches de film à la hauteur de la base du canal, sur une ligne présentant ainsi une rigidité moindre. U se forme alors un pli à cet endroit, constituant le siège de valve. Par les mêmes opérations de pliage et de soudure, on réalise ainsi avantageusement en même temps la formation de l'embout et du canal, celle du siège de valve au niveau de la base du canal, et celle de l'élément raidisseur à l'intérieur du canal.

Le fait que la soudure des différentes couches soit réalisée sur toute la hauteur du soufflet, et même légèrement plus, est tout à fait avantageux, car l'élément raidisseur occupe alors toute la hauteur de canal. Il est disposé dans la partie médiane de celui-ci, à égale distance des parois externes. Il partage ainsi le canal en deux conduits distincts, qui ne communiquent l'un avec l'autre qu'au niveau de l'extrémité débouchant dans le réservoir, c'est-à-dire au niveau du siège de valve. De plus, l'élément raidisseur arrivant jusqu'à la base du canal ajoute son effet à celui de l'étranglement engendré à cet endroit par la plus faible rigidité des couches de film soudées entre elles autour du canal, pour obtenir l'effet de valve anti-retour.

Dans des modes de réalisation préférés de l'invention, l'embout est englobé dans une tête supérieure de l'emballage formée au-dessus du réservoir dans la position normale d'utilisation de l'emballage, et constituée par les mêmes couches de film soudées entre elles. Il est délimité dans cette tête par une ligne de pré-découpe. Cette ligne est une ligne de fragilité, notamment constituée de perforations réalisées à intervalles réguliers dans l'épaisseur de la tête. Elle s'étend dans sa partie supérieure de part et d'autre du canal, transversalement à cθlui-ci, au niveau des deux lignes de pliure du soufflet à l'extrémité supérieure du soufflet. L'étanchéité du canal est assurée par interruption de la ligne de pré-découpe à son niveau, qui laisse intacts les plis superposés du soufflet.

Jusqu'à l'utilisation de l'emballage pour la consommation du produit, l'embout constitue ainsi une partie intégrante d'une tête de plus

grande surface qui l'englobe entièrement et qui est constituée des mêmes couches de film soudées les unes contre les autres.

Au moment de l'utilisation, la tête est déchirée suivant la ligne de pré-découpe, ce qui permet de donner à l'embout sa forme adaptée à la mise en bouche. Cette opération de découpage est facilitée par la raideur de la tête. Le découpage le long de la ligne de pré-découpe permet en même temps de déchirer les parois du canal juste au-dessous des lignes de pliure du soufflet, de manière à ouvrir en cet endroit les passage entre couche externe et couche interne de part et d'autre de l'élément raidisseur formé par les deux couches internes. Une seule et même manipulation met ainsi l'emballage dans une configuration permettant la consommation du produit. La ligne de pré-découpe est avantageusement telle que le découpage peut s'effectue manueUement par l'utilisateur, du moins quand celui-ci est un adolescent ou un adulte. Suivant une caractéristique avantageuse de l'invention, une languette de protection détachable est fixée sur la surface extérieure de l'embout, de manière à protéger celui-ci jusqu'à l'utilisation de l'emballage. La fixation est de préférence réalisée par une soudure dans des conditions assurant un faible degré d'adhérence. Cette languette est de préférence solidaire de la partie de la tête entourant l'embout, autour de la ligne de pré-découpe, si bien qu'elle est ôtée dans la même opération de déchirure de la tête selon la ligne de pré-découpe. L'ouverture de l'emballage pour la consommation du produit est par conséquent tout à fait simple à effectuer, en une seule opération. Dans des modes de réalisation préférés de l'invention, la base du réservoir est constituée de plusieurs couches de film, de préférence de quatre couches, repliées • en soufflet. Cette base est ainsi avantageusement formée par pliage du film de la même manière que pour la formation de la tête de l'emballage. Lorsque le réservoir est rempli de produit, les couches formant le soufflet s'écartent les unes des autres, et le réservoir peut alors reposer par sa base ainsi formée de façon stable sur une surface réceptrice. Afin d'augmenter cette stabilité, des lignes de soudure à effet raidisseur sont formées le long des bords inférieurs du réservoir.

L'emballage selon l'invention présente de préférence une forme sensiblement tronconique lorsqu'il est plein, et sensiblement triangulaire lorsqu'il est vide et aplati.

L'invention concerné également un procédé de fabrication d'un emballage selon l'invention., caractérisé par des étapes de formation d'une bande continue d'ébauches d'emballages en série à partir d'une bobine de film souple, ainsi que les bandes d'ébauches d'emballages, dans lesquelles les ébauches formées à partir d'une même bande de film souple sont reliées en série les unes à la suite des autres. Dans ces bandes d'ébauches, les têtes des emballages sont entièrement finalisées. Il est également avantageusement prévu que les soudures de rigidification de la base du réservoir soient effectuées dans le cadre de ce procédé, le volume du réservoir étant ménagé pour remplissage par un soufflet de la bande d'origine à l'opposé de celui servant à constituer la tête et son embout.

Il en résulte que les ébauches successives de la bande sont de préférence disposées en tête-bêche, le même soufflet de chaque côté de la bande servant alternativement pour constituer la tête d'un emballage et pour constituer le fond de réservoir de l'emballage suivant. On réalise ainsi une économie de film, et ce d'autant plus dans le mode de réalisation préféré de l'invention dans lequel les ébauches vides et aplaties présentent une forme triangulaire.

La bande d'ébauches peut être livrée, de préférence enroulée sur elle-même pour former une bobine, aux industriels commercialisant les produits fluides, à qui il ne reste plus qu'à remplir les ébauches avec le produit, fermer hermétiquement les réservoirs, et séparer les emballages pleins ainsi obtenus les uns des autres.

Conformément à l'invention, il est avantageusement prévu un dispositif pour la mise en œuvre spécifique du procédé de formation de la bande d'ébauches. Un tel dispositif comporte :

- un conformateur qui réplie le film sur lui-même pour former une boucle aplatie, et qui, à deux extrémités opposées de la boucle, conforme le film en soufflet, de préférence de quatre couches de film ;

- une presse de soudure qui réalise les lignes de soudure pour rigidifier la base des réservoirs ;

- une presse de soudure qui réalise la soudure des couches de film les unes contre les autres au niveau d'un des soufflets, sur une hauteur légèrement supérieure à celle dudit soufflet, de manière à former la tête de l'emballage, en ménageant en son milieu un canal au niveau duquel les couches ne sont pas soudées, pour l'expulsion du produit depuis le réservoir ;

- une presse de pré-décbupe qui réalise dans la tête une ligne de pré-découpe délimitant l'embout et s'étendant dans sa partie supérieure de part et d'autre du canal d'expulsion, transversalement à celui-ci, juste au-dessous de son extrémité supérieure ;

- et des moyens de dépose de la languette de protection, de fixation de cette languette de manière détachable sur la surface extérieure de l'embout, et de soudure de cette languette sur la partie de la tête entourant l'embout.

L'invention sera maintenant plus complètement décrite dans le cadre de caractéristiques préférées et de leurs avantages, en faisant référence aux figures 1 à 9 dans lesquelles : - la figure 1 représente l'emballage selon l'invention, vide de produit, en vue de face ; la figure 2 montre le film conformé pour la fabrication de l'emballage de la figure 1 , en vue en coupe selon un plan longitudinal ; la figure 3 illustre l'emballage de la figure 1 en vue de côté ; - la figure 4a montre une vue en coupe suivant le plan A-A de la partie supérieure de l'emballage de la figure 1 rempli de produit ; la figure 4b montre une vue en coupe suivant le plan A-A de la partie supérieure de l'emballage de la figure 1 rempli de produit, en phase d'expulsion de produit ; - la figure 5a représente en vue de dessus la tête de l'emballage de la figure 4a ;

Ia figure 5b représente en vue de dessus la tête de l'emballage de la figure 4b ; la figure 6a illustre en vue en perspective le début de l'opération d'ouverture de l'embout de l'emballage de la figure 1 ; - la figure 6b illustre en vue en perspective la fin de l'opération d'ouverture de l'embout de l'emballage de la figure 1 ;

Ia figure 7 montre en vue de face la bande d'ébauches d'emballages de la figure 1 ; la figure 8 représente le dispositif de fabrication de la bande d'ébauches de la figure 7 ; et la figure 9 montre le dispositif de conditionnement du produit et de fabrication des emballages finaux à partir de la bande d'ébauches.

L'emballage 1 selon l'invention est entièrement constitué en un film souple, notamment compatible pour une utilisation alimentaire. Le choix du film n'est pas limitatif de l'invention. Il s'agit notamment de matière plastique souple telle qu'à base de polymère ou copolymère, par exemple telle que du polyéthylène ou du polypropylène. Le film peut également être un film complexe laminé, optionnellement métallisé, ou constitué de plusieurs couches de composition différente coextrudées. Il peut par exemple comprendre une couche de copolymère d'éthylène d'alcool vinylique (EVOH), qui constitue une barrière à l'oxygène.

L'épaisseur du film utilisé dans le cadre de l'invention n'est pas limitative. On préfère cependant utiliser un film d'épaisseur comprise entre 60 et 120 μm, de préférence environ égale à 80 μm, afin d'obtenir le meilleur compromis entre souplesse, solidité et déchirabilité.

L'emballage 1 est destiné, dans le domaine d'application préféré de l'invention, à contenir un produit alimentaire fluide, et à permettre la consommation de ce produit par la bouche directement à partir de l'emballage. Il peut également être utilisé pour le conditionnement de tout autre type de produit fluide, alimentaire ou pas, qui ne se consomme pas de cette façon.

L'emballage 1 comporte un réservoir 2 pour le stockage du produit, et une tête 3 formée au-dessus du réservoir. Les positions relatives des différents éléments constituant l'emballage sont définies dans la présente description conformément à la position normale j d'utilisation de l'emballage, c'est-à-dire avec le réservoir dans sa partie inférieure et la tête dans sa partie supérieure.

Le réservoir 2 est délimité par deux parois souples opposées 4 formées chacune d'une couche de film.

La tête 3 est quant à elle formée d'une pluralité de couches de0 film soudées les unes contre les autres. Elle présente une forme trapézoïdale et aplatie, comme on peut le voir en vue de côté sur Ia figure 3.

L'emballage présente, lorsqu'il est rempli de produit, une forme générale sensiblement tronconique, dont la base 5 est formée par le fond du réservoir 2.

Pour des raisons de clarté, il est représenté sous une forme vide et aplatie sur les figures.

Comme on peut le voir sur la figure 1 , à vide l'emballage présente une face avant sensiblement de la forme d'un triangle aux angles tronqués.

A son extrémité supérieure, dans la tête 3, est ménagé un canal d'expulsion du produit 6. Ce canal est obtenu par défaut de soudage des couches de film à cet endroit. Le canal 6 débouche à son extrémité inférieure, ou base, 7 dans le réservoir 2. Il est fermé à son extrémité supérieure 8, jusqu'à la première utilisation, par les couches de film de la tête 3 soudées entre elles qui l'entourent.

Sur la tête 3, de part et d'autre du canal 6, est formée une ligne de pré-découpe 9. Cette ligne délimite extérieurement un embout 10 dont la forme arrondie et les dimensions sont particulièrement adaptées pour la mise en bouche. La ligne de pré-découpe 9 s'étend dans sa partie supérieure de part et d'autre du canal 6, transversalement à celui-ci, juste au-dessous de son extrémité supérieure 8. Elle s'interrompt au niveau du

canal 6, afin d'assurer l'étanchéité de l'emballage. Par cette disposition, la déchirure le long de cette ligne, facilitée par la raideur de la tête 3, entraîne non seulement la formation de l'embout 10, mais aussi l'ouverture du canal 6 en 8, juste au-dessous de l'extrémité supérieure de s l'embout non soudé.

Une languette de protection 1 1 est disposée autour de la surface extérieure de l'embout 10, de telle sorte qu'elle en dépasse de tous côtés. Cette languette a pour rôle de protéger l'embout des impuretés extérieures jusqu'à son utilisation. Elle est par exemple constituée en

W polypropylène. La languette 1 1 est fixée à l'embout 10 de façon à pouvoir en être détachée, notamment par soudure dans des conditions entraînant une faible adhérence. Elle est fixée fermement, de manière à en être solidaire, notamment par soudure dans des conditions plus fortes, à la partie 12 de la tête 3 située au-delà de la ligne de pré-découpe 9 par

15 rapport à l'embout 10.

Les parois 4 du réservoir 2 sont soudées l'une à l'autre sur chaque bord latéral du réservoir, par des lignes de soudure obliques 13 et 14.

L'emballage 1 est obtenu à partir d'une simple bande de film 0 souple, en une matière imperméable soudable couche sur couche. Dans une première étape de fabrication, cette bande est conformée d'une manière particulière, comme indiqué sur la figure 2.

Comme il est représenté sur cette figure, le film est replié sur lui-même de manière à former une boucle aplatie dont les extrémités 15 et 5 16 se recouvrent au niveau d'une des parois 4. Les parois 4 ainsi formées constitueront respectivement les parois avant et arrière de l'emballage.

Aux deux extrémités inférieure et supérieure de la boucle, le film est replié de manière à former un soufflet 17 ou 18, constitué de quatre couches de film et trois lignes de pliure entre elles. 0 La tête 3, incluant l'embout 10, est formée par soudure des quatre couches de film du soufflet supérieur 17 les unes contre les autres, comme illustré sur la figure 3. Cette soudure n'est pas réalisée au niveau du canal d'expulsion 6.

Le soufflet inférieur 18 est destiné à former la base 5 du réservoir 2. Lorsque le réservoir est rempli de produit, le soufflet 18 s'étend, grâce à la souplesse du film qui le constitue, pour former une base de surface sensiblement plane. Une ligne de soudure 19 est réalisée le long de chaque bord inférieur de la base 5, de manière à conférer de la rigidité à son contour. Lorsque le réservoir 2 est rempli de produit, l'emballage repose ainsi de façon stable sur toute surface plane, par sa base rigidifiée 5. L'emballage présente également aux deux extrémités longitudinales de sa base deux pans en biais 50, ce qui améliore sa stabilité lorsqu'il est rempli de produit.

Dans l'emballage finalisé, la boucle de film est fermée au niveau de ses extrémités se recouvrant 15 et 16, par des lignes de soudures horizontales 20 et 21 , qui apparaissent également sur Ja figure 1. La soudure est en général réalisée pour fermer les emballages après remplissage.

Sur toutes les figures, les zones de soudure des couches de film apparaissent en hachuré. Les soudures sont de façon générale effectuées de manière classique, notamment par impulsions électriques ou thermiques.

Le canal d'expulsion 6 est délimité par des parois externes souples 22, comme montré sur les figures 4a à 5b. Ces parois sont formées par les deux couches externes de film au niveau du soufflet 17. Le canal reste donc hermétiquement fermé tant que les lignes de pliure entre les couches adjacentes subsistent. Une fois le canal ouvert, les parois 22 présentent une capacité de déformation élastique. Elles sont constituées chacune par une couche de film unique, correspondant à une couche externe des quatre épaisseurs de film formées par le soufflet 17.

La soudure des couches de film pour constituer la tête 3 est réalisée sur une hauteur légèrement supérieure à celle du soufflet 17, si bien que, le long du bord inférieur de la tête 3, il est formé une ligne de pincement 31 , de moindre rigidité, qui est constituée de deux couches de film seulement, au-delà de la ligne de pliure centrale du soufflet. Cette ligne s'étend de part et d'autre à partir de l'extrémité inférieure 7 du canal, transversalement à celui-ci. La différence de rigidité entre cette ligne 31 et

le reste de la tête 3 se combine avec l'adhérence des parois 22 du canal l'une contre l'autre au niveau de sa base 7 pour provoquer, par le vide d'air à l'intérieur de l'emballage, la création d'un étranglement 23 à cette extrémité 7 du canal.

Dans le canal 6, les deux couches internes du soufflet 17 forment un élément raidisseur 24 en travers du canal, dont la longueur est celle du canal 6. Ces deux couches internes restent en permanences accolées l'une sur l'autre du fait que la ligne de pliure centrale du soufflet entre elles n'est jamais découpée. De plus, cette ligne de pliure est fermement emprisonnée dans la zone de soudure entre les deux couches externes qui la recouvre à la base de la tête de chaque côté de l'embout.

Il résulte de la combinaison de l'étranglement 23 et de l'élément raidisseur 24 un effet de valve anti-retour au niveau de l'extrémité inférieure 7 du canal. Cette valve ne laisse passer le produit que sous l'effet d'une surpression créée à l'intérieur du réservoir 2.

En position relâchée, comme illustré sur les figures 4a et 5a, le canal 6 est obturé à son extrémité inférieure 7 par l'étranglement 23, et le produit contenu dans le réservoir ne peut y accéder, et cela même si l'emballage est maintenu avec la tête 3 dirigée vers le bas.

Au contraire, lorsque, comme illustré sur les figures 4b et 5b, une pression est exercée latéralement sur les parois 4 du réservoir 2, comme indiqué en 25, le produit contenu dans le réservoir est poussé vers le canal d'expulsion 6 et écarte les parois de ce dernier au niveau de l'étranglement 23. Les parois externes 22 du canal s'écartent également l'une de l'autre par effet de déformation élastique, et le produit monte alors, de part et d'autre de l'élément raidisseur 24, jusqu'à atteindre l'extrémité supérieure 8 du canal 6.

Lorsqu'on souhaite consommer le produit contenu dans l'emballage, il suffit de déchirer la tête 3 le long de la ligne de pré- découpe 9, comme montré sur les figures 6a et 6b, pour former l'embout 10 prêt à la mise en bouche. Cette opération est d'autant plus facile à réaliser que la tête 3 présente une rigidité importante en raison du nombre de couches de film soudées les unes contre les autres qui la constituent.

Elle libère dans le même temps l'extrémité supérieure 8 du canal 6, si bien que le produit peut s'écouler hors du réservoir 2, via le canal 6, jusqu'à l'extérieur et plus particulièrement la bouche de l'utilisateur, quand ce dernier aspire la boisson contenue dans l'emballage.

La languette 1 1 n'a pas été représentée sur ces figures 6a et 6b pour des raisons de clarté. Elle est éliminée par la même opération de déchirure selon la ligne de pré-découpe 9, puisqu'elle est solidaire de la partie 12 de la tête 3 qui est ôtée lors de l'ouverture de l'emballage.

La fabrication industrielle de l'emballage selon l'invention s'effectue à partir d'une bobine de film simple. A partir de ce film, il est formé une bande 26 d'ébauches d'emballages 27, qui se présente comme illustré su la figure 7.

Les ébauches 27 y sont disposées à la suite les unes des autres. Leurs bords latéraux n'y sont pas encore formés. Sur la figure sont représentées en pointillés des lignes 51 illustrant la délimitation future des ébauches les unes des autres.

La tête 3 des ébauches 27 se trouve dans sa configuration définitive. Les bases 5 des réservoirs sont également formées. Les découpes d'angles 50 ont été réalisées. A partir de cette bande d'ébauches 27, il suffit, pour finaliser la fabrication de l'emballage, de remplir chaque ébauche avec le produit, de réaliser les lignes de soudure horizontales 20 et 21 et latérales 13 et 14 afin de fermer l'emballage de façon hermétique, et de détacher les emballages ainsi formés les uns des autres.

Dans la bande 26, les ébauches 27 adjacentes sont disposées en tête-bêche l'une par rapport à l'autre.

La fabrication de l'emballage selon l'invention est avantageusement simple à effectuer. A partir d'un seul et même film souple sont formés un réservoir 2 pour le produit et un embout de mise en bouche 1 0 pour la consommation de celui-ci. Le coût de revient de l'emballage selon l'invention est ainsi avantageusement bas.

L'emballage selon l'invention est en outre facile à utiliser, puisqu'il reste stable lorsqu'il est déposé par la base 5 du réservoir 2 sur une surface réceptrice, et qu'il est simple et rapide à ouvrir lorsqu'on souhaite consommer le produit qu'il contient.

Une fois ouvert, il ne fuit pas même lorsqu'on le retourne, et il est nécessaire d'exercer une pression sur les parois latérales du réservoir 2 pour expulser le produit vers l'extérieur par le canal 6. Grâce ) m'effet de valve anti-retour, l'air extérieur ne pénètre pas à l'intérieur du réservoir 2, si bien que le produit ne se dégrade pas même s'il n'est pas consommé immédiatement dans son entier.

L'emballage selon l'invention répond en outre à toutes les exigences en matière d'hygiène pour une utilisation dans le domaine des produits alimentaires, notamment car l'embout de mise en bouche 10 est protégé par la languette hygiénique 11 jusqu'à l'ouverture.

La fabrication de l'emballage selon l'invention est effectuée au moyen d'un dispositif 28 de production de la bande d'ébauches 26 à partir d'une bobine 30 de film de base, et d'un dispositif 29 de remplissage et finalisation des emballages à partir de la bande 26.

Ces dispositifs peuvent se présenter sous forme de àeux machines distinctes, comme représenté sur les figures 8 et 9, ou d'une seule et unique machine.

Le dispositif 28 de fabrication des ébauches 27, également appelé bobineuse, est illustré sur la figure 8.

Il comporte un mandrin expansible pneumatique motorisé et une balancelle 32 de régulation de la vitesse du moteur et de la tension du film, qui assure le déroulement de la bobine de film 30. La balancelle permet de réguler le défilement du film en continu. Elle est munie d'une règle potentiomètrique ou d'un capteur inductif linéaire permettant de faire varier la vitesse du moteur selon le diamètre de la bobine 30. Le dispositif comporte également un conformateur 33, comprenant une filière donnant au film la forme en soufflets 17, 18.

Le film conformé est ensuite guidé à travers une presse de soudure longitudinale 34, qui est une presse pneumatique munie d'électrodes de soudure de type à impulsion refroidie par circuit hydraulique, qui réalise les lignes de soudure 19 de la base 5 du réservoir, puis à travers une presse 35 de soudure de la tête 3 autour du canal 6 et des angles 50 de l'emballage, qui consiste en une presse pneumatique munie d'électrodes de soudure de type thermique, également refroidie par circuit hydraulique.

En 36 sur la figure sont représentées ensuite une presse suiveuse de refroidissement, qui réalise le repassage des soudures d'angle par un refroidissement du film sur l'empreinte de la soudure thermique, au moyen d'une masse métallique refroidie par circuit hydraulique ; et une presse de pré-découpe qui forme la ligne de prédécoupe 9, au moyen d'un couteau de forme, et une découpe d'angle 50, au moyen d'un couteau de forme.

Le film est ensuite amené jusqu'à un dérouleur 37 d'une bobine 38 de film constituant la languette de protection 1 1 , qui réalise également le découpage à longueur de la languette 11 et sa dépose sur le film d'ébauche, au moyen d'une pince aspirante. Une presse 39 de soudure de la languette 1 1 sur le film d'ébauches est disposée en aval. Cette presse est munie d'électrodes de soudure thermique avec refroidissement par circuit hydraulique.

Le tirage du film est assuré en 40, par une pince de préhension mobile motorisée, et une pince fixe qui maintient le film en position lorsque la pince mobile le relâche.

La bande 26 d'ébauches finalisée est enroulée en bobine par un mandrin expansible pneumatique motorisé et une balancelle 41 de régulation de la vitesse du moteur et de la tension du film. Cette balancelle permet de réguler le défilement du film en continu. Un mandrin en carton ou PVC (pour chlorure de polyvinyle) est positionné sur le mandrin expansible motorisé. L'enroulement est continu et géré par la balancelle munie d'une règle potentiomètrique ou d'un capteur inductif

linéaire permettant de faire varier la vitesse moteur selon le diamètre de la bobine de bande d'ébauches 26.

A partir de la bobine de bande d'ébauches 26, un dispositif 29, également appelé conditionneuse, illustré sur la figure 9, permet de finaliser l'emballage selon l'invention.

Ce dispositif 29 comporte, pour le déroulement de la bobine de bande d'ébauches 26, un mandrin expansible pneumatique motorisé recevant la bobine et une balancelle 42 de régulation de la vitesse du moteur et de la tension du film. Cette balancelle munie d'une règle potentiomètrique ou d'un capteur inductif linéaire permet de réguler le défilement du film en continu, par variation de la vitesse du moteur en fonction du diamètre de la bobine.

La bande 26 vient ensuite à un système de marquage, en 43, qui permet notamment le marquage de la date limite de consommation. Ce système peut être du type à jet d'encre, par transfert à chaud, ou tout autre système classique. Le marquage est réalisé sur le film en défilement. Son emplacement est localisé par l'intermédiaire d'un spot de repérage sur le film, détecté par une cellule de détection pouvant être photoélectrique, laser, optoélectronique, etc.

La bande est ensuite dirigée par un rouleau de renvoi 44 vers une poste de remplissage en produit.

Ce poste est composé principalement d'un bac tampon 45 (réserve du produit à conditionner), d'un tube d'injection 46 et d'une vanne d'injection. Le bac tampon 45 permet de réguler le niveau du produit à conditionner. Il est alimenté en produit en partie haute, et il est branché en partie basse au tube d'injection 46 qu'il alimente en produit. L'écoulement de ce dernier est un flux continu. Ce système permet une bonne régularité du dosage. Pour les produits d'une viscosité importante, il est possible selon l'invention de remplacer le bac tampon par une pompe volumétrique et d'utiliser un tube d'injection de plus grand diamètre.

Le déroulement de la bande 26 est de façon générale assuré par un système de galets élastomères ou de courroies crantées élastomères de déroulement motorisées.

Pour le remplissage, la bande 26 passe d'abord à travers un conformateur 52 qui l'ouvre de manière à y insérer le tube d'injection 46, puis la referme.

Une presse de soudure 47 réalise ensuite les lignes de soudure horizontales 20, 21 , de manière à former une gaine autour du tube d'injection 46.

Le remplissage et la réalisation des lignes de soudure latérales avant 13, puis arrière 14, ainsi que la séparation des emballages remplis finalisés, s'effectuent de manière continue. Une presse pneumatique rotative 48, comprenant une mâchoire de soudure à impulsion, réalise les lignes de soudure latérales 13, 14. Elle suit le déroulement de la bande tout en la soudant grâce à une motorisation asservie pour son mouvement de montée et de descente. Une motorisation permet la rotation de la presse lors de sa remontée. Cette presse 48 réalise en même temps le découpage entre les lignes de soudure latérales respectives des emballages adjacents.

Une goulotte d'évacuation 49 des emballages finalisés remplis est disposée en bout du dispositif.

La description qui précède explique clairement comment l'invention permet d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixée. En particulier, elle fournit un emballage souple pour produit alimentaire fluide permettant une consommation directe depuis l'emballage, qui présente un faible coût de revient, qui est facile à utiliser et qui ne fuit pas après ouverture.

Il ressort néanmoins de ce qui précède que ('invention n'est pas limitée aux modes de mise en oeuvre qui ont été spécifiquement décrits et représentés sur les figures et qu'elle s'étend au contraire à toute variante passant par le biais de moyens équivalents.