Titre : Dispositif de crochet pour le levage d’un conteneur multimodal.

La présente invention se rapporte au domaine de la manutention de conteneur multimodaux équipé de coins répondant à la norme ISO 1161. Plus particulièrement, le but est de proposer des moyens pour lever un tel conteneur en s’accrochant à ses coins supérieurs, en utilisant des élingues et sans avoir nécessairement besoin d’un palonnier.

Un coin supérieur selon la norme ISO 1161 est un bloc creux sensiblement parallélépipédique et comprend trois orifices :

- un trou « supérieur », formé dans sa paroi supérieur et allongé selon la direction d’allongement du conteneur ;

- un trou « poire », formé dans sa paroi frontale, parallèle à une paroi transversale du conteneur et allongé verticalement ; et,

- un trou « ovale », formé dans sa paroi longitudinale, parallèle à une paroi longitudinale du conteneur et allongé verticalement.

Dans le cas d’un coin ISO inférieur, le trou supérieur est remplacé par un trou « inférieur » formé dans sa paroi inférieure et allongé selon la direction d’allongement du conteneur

On connait notamment trois types de crochets pour le levage comprenant d’une part des moyens de prise avec des élingues de levage, et, d’autre part, des moyens de prise avec un coin :

- le type HM/C3, qui vient s’insérer au travers du trou supérieur d’un coin supérieur ;

- les types C2 et C5, qui sont prévus pour être insérés dans un trou oblong d’un coin inférieur. Les crochets des types C2 et C5 sont prévus pour être accrochés aux coins bas, et ils débordent latéralement, augmentant l’encombrement transversal du conteneur qu’ils équipent. Ils nécessitent l’utilisation d’une traverse ou d’un palonnier ; ils ne peuvent être utilisés avec de simples élingues. Le crochet de type C5 présente un faible niveau de sécurité, et des accidents sont déjà survenus. Le crochet de type C2 peut être équipé d’une option antidécrochement. Dans ces deux cas, la sécurité de la fixation du crochet sur le conteneur est principalement assurée par la tension des élingues de levage ; il y a donc un risque de décrochage lorsqu’une élingue se détend.

Le crochet de type HM/C3 présente aussi de nombreux désavantages ; notamment :

- il possède une tige verticale très longue qui travaille en flexion, à la fois selon un plan transversal et selon un plan longitudinal du conteneur ;

- la manille de fixation de l’élingue subit des torsions importantes ;

- il endommage le coin ISO, notamment par poinçonnement du logement intérieur et des bords du trou supérieur ; et,

- il est lourd.

Le but de l’invention, est de proposer un dispositif de levage :

- qui puisse s’adapter aisément à une position d’une élingue qui lui est fixée ;

- dont la fixation est assurée même lorsque l’élingue est détendue ;

- qui soit sensiblement inoffensif pour le coin auquel il est fixé ; et,

- auquel on puisse laisser une élingue ou une sangle, accrochée en attente.

Pour résoudre ce problème, l'invention propose un dispositif pour lever un conteneur, notamment un conteneur multimodal équipé d’un coin ISO, qui comprend une broche et une plaque d’appui, la broche comprenant :

- une tige, s’étendant selon un axe de tige ;

- des moyens pour accrocher, au moins indirectement, des moyens de levage tels que des élingues ; et, - des moyens pour venir en prise avec la plaque d’appui ; la plaque d’appui étant prévue pour être introduite dans un logement intérieur du coin et comprenant :

- un passage pour former un pivot avec une portion libre de la tige, entre les moyens d’accroche et les moyens de prise ; et,

- des moyens pour solidariser et désolidariser la plaque de la broche.

Les moyens d’accroche comprennent avantageusement un trou d’axe formé dans un plan sensiblement perpendiculaire à l’axe de tige et écarté de l’axe de tige d’une distance nettement non nulle, selon une direction, ce trou étant proche d’une première extrémité de la tige et prévu pour y fixer une manille.

Les moyens de prise peuvent comprendre un lardon qui s’étend radialement selon la même direction depuis une deuxième extrémité de la tige opposée à la première extrémité. Les moyens de prise peuvent en outre comprendre un talon qui s’étend dans une direction sensiblement opposée à la direction d’extension du lardon.

Les moyens d’accroche peuvent comprendre une première surface et les moyens de prise comprendre une deuxième surface, en vis à vis l’une de l’autre et sensiblement perpendiculaires à l’axe de tige. Avantageusement, la portion libre s’étend axialement entre la première et la deuxième surface.

De préférence, la plaque comprend un corps et un verrou, le corps et le verrou formant ensemble le passage, le verrou pouvant prendre une position ouverte dans laquelle la portion libre peut être introduite radialement dans le passage et une position fermée, dans laquelle le passage et la portion libre forment le pivot.

La plaque comprend avantageusement une surface prévue pour venir en appui sur une paroi supérieure du coin. Plusieurs modes d’exécution de l’invention seront décrits ci-après, à titre d’exemples non limitatifs, en référence aux dessins annexés dans lesquels :

[Fig. 1] est une vue schématique en élévation et perspective, d’un dispositif de levage selon l’invention, équipé d’une manille ;

[Fig. 2] est une vue schématique en élévation et perspective, du dispositif de la figure 1, en position dans un coin ISO dont une partie a été coupée pour y faire apparaitre une partie du dispositif à l’intérieur de ce coin ;

[Fig. 3] est une vue similaire à la figure 2, selon un autre angle de vue, dans laquelle le coin a été coupé longitudinalement ; et,

[Fig. 4] est une vue schématique éclatée du dispositif de levage de la figure 1.

Les termes vertical et horizontal s’appliquent arbitrairement à la position du dispositif à la figure 1 et un conteneur supposé posé sur un plan horizontal. Pour un coin du conteneur, on appelle longitudinal ce qui s’étend selon la longueur du conteneur et on appelle transversal ce qui s’étend selon la largeur du conteneur.

La figure 1 illustre un dispositif 1 pour le levage d’un conteneur multimodal répondant aux normes ISO 668 et ISO 1496 et équipé de coins dits « ISO » répondant à la norme ISO 1161, sans que cela puisse être considéré comme limitatif.

Le dispositif 1 de la figure 1 est équipé d’une manille 2 qui permet d’y fixer une élingue d’un engin de levage ; cet engin peut être une grue. Le dispositif comprend une plaque 3 et une broche 4. Comme illustré aux figures 2 et 3, le dispositif est prévu pour venir en prise avec un coin 6 supérieur d’un conteneur ; aux figures, seul le coin 6 est représenté, le reste du conteneur ne l’est pas.

Le coin 6 a une forme extérieure sensiblement parallélépipédique, dont les parois définissent un logement 7, lui aussi sensiblement parallélépipédique. Le coin comprend une paroi supérieure 11, dans laquelle est formé un trou supérieur 12 oblong allongé dans le sens longitudinal SL, une paroi transversale 13, dans laquelle est formé un trou frontal 14, appelé trou « poire » et une paroi longitudinale 15, dans laquelle est formé un trou latéral 16, appelé trou « ovale ». La paroi supérieure l i a une épaisseur sensiblement constante El i.

Les trois autres parois du coin 6 sont aveugles et tournées vers l’intérieur du conteneur.

Comme illustré aux figures 2 et 3, la plaque 3 est prévue pour être disposée dans le logement 7 et pour retenir la broche 4 en prise avec le coin 6. La plaque est séparable de la broche et ses dimensions sont telles qu’elle peut être introduite isolément dans le logement 7 par l’un des trous 12, 14, 16, puis accouplée avec la broche, de sorte qu’ainsi accouplée, la broche soit maintenue en prise avec le coin 6.

Comme illustré à la figure 4, la broche 4 comprend une tige 20 sensiblement cylindrique, une chape 21 et un lardon 22. La tige 20 est sensiblement cylindrique autour d’un axe de tige X20. La chape 21 a une forme de plaque qui s’étend radialement, selon une direction D4, depuis une partie supérieure de la tige 20, c’est-à-dire à une première extrémité de la tige. Le lardon 22 s’étend radialement, sensiblement selon la même direction D4, depuis la base de la tige 20, c’est-à-dire à une deuxième extrémité de la tige opposée à la première.

Un trou 23 est formé au travers la chape 21, pour y fixer la manille 2. Le trou est cylindrique autour d’un axe horizontal X23 ; cet axe est formé dans un plan perpendiculaire à l’axe de tige X20 et écarté de l’axe de tige X20 d’une distance E23 non nulle. La chappe forme une surface inférieure 26 et le lardon 22 forme une surface supérieure 27, en vis-à-vis l’une de l’autre, toutes deux perpendiculaires à l’axe de tige X20 et écartée l’une de l’autre d’une distance La plaque d’appui 3 a une épaisseur E3 sensiblement constante, mesurée entre une face supérieure 28 et une face inférieure 29. Comme illustré à la figure 4, elle comprend un corps 30, un verrou 31 et un pivot 32. Le corps est ouvert dans une face longitudinale 41 de la plaque 3. Le pivot est prévu pour articuler le verrou avec le corps, autour d’un axe vertical X32.

La plaque comprend en outre une vis 33 ; elle se visse dans un taraudage 34 formé dans une extrémité distale du verrou et passe au-travers d’un alésage 36 ajusté et formé dans une face transversale 42 du corps 30. Dans l’exemple illustré, la vis est une vis à tête cylindrique ayant une prise à six pans creux. Lorsque la vis traverse l’alésage 36 et est vissée dans le taraudage 34, elle maintient la plaque d’appui 3 dans une position fermée, notamment illustrée à la figure 1. Dans la position fermée, le verrou permet d’assurer une continuité de la face longitudinale 41 de la plaque d’appui.

Dans la configuration de la figure 1, la plaque est montée fermée autour d’une portion libre 20A de la tige 20, axialement située entre la face inférieure 26 de la chape 21 et la face supérieure 27 du lardon 22 (voir figure 4). Dans la position fermée, le corps 30 et le verrou 31 forment ensemble un passage cylindrique 37 pour la portion libre 20A ; le passage et la portion forment ensemble une fonction pivot pour la broche 4 dans la plaque d’appui 3. Le corps et le verrou comprennent chacun une partie complémentaire respective 37A, 37B du passage 37.

Dans une position ouverte, la plaque permet d’introduire au travers de la face longitudinale 41 ainsi ouverte, transversalement à l’axe de tige X20, la portion 20A dans le passage 37A contre la partie 37A.

La plaque 3 comprend en outre un pion 38 qui s’étend depuis la face transversale

42 et perpendiculairement à cette face 42. Dans la position d’usage illustré aux figures, le pion 38 pénètre le trou poire 14, il permet de limiter le débattement latéral du dispositif 1. Dans cette position, la tête de la vis 33 est aisément accessible et la vis peut être vissée ou dévissée, au travers du trou poire, à l’aide d’une clef Allen.

On note que la distance E4 entre les faces en vis-à-vis 26 et 27 est sensiblement égale à la somme de l’épaisseur El i de la paroi supérieure 11 du coin 6 et de l’épaisseur E3 de la plaque d’appui 3, avec un jeu suffisant pour permettre de prendre en compte les tolérances de fabrication du dispositif 1 et des aléas dimensionnels du coin 6. Cette disposition permet d’avoir un appui optimal de la plaque 3 contre la paroi supérieure 11 du coin, évitant notamment des risques de déformations, notamment un risque de poinçonnement du coin.

Le lardon, en prenant appui contre la face inférieure 29 de la plaque d’appui, tend à en plaquer la face supérieure 28 contre la paroi supérieure 11 du coin 6. Ainsi, l’axe de tige XI lest maintenu dans une position sensiblement verticale, dans laquelle la broche peut s’orienter sensiblement librement autour de l’axe de tige X20, sous l’action d’une élingue qui y est fixée, du fait de l’écart E23 entre le trou de manille 23 et l’axe de tige X20, sans risque d’arcboutement de la tige 20 dans le passage 37.

Comme illustré en pointillés à la figure 4, la broche 4 peut aussi comprendre un talon 44 qui s’étend radialement depuis la base de la tige, dans une direction opposée à la direction D4, dans le prolongement du lardon 22. Ce talon permet de maintenir une position optimale du dispositif, même lorsque l’élingue exerce une action dont une composante horizontale dans la direction opposée à la direction D4. Ainsi, la broche peut pivoter de 180 degrés, naturellement, de façon à aligner la chape 21 avec l’élingue.

Bien sûr, l'invention n'est pas limitée aux exemples qui viennent d'être décrits.

Au contraire, l'invention est définie par les revendications qui suivent. Il apparaîtra en effet à l'homme de l'art que diverses modifications peuvent être apportées aux modes de réalisation décrits ci-dessus, à la lumière de l'enseignement qui vient de lui être divulgué. Ainsi, la plaque d’appui peut avoir une forme circulaire au lieu d’une forme rectangulaire ; notamment dans ce cas, le verrou peut avoir une forme annulaire mobile en rotation autour de l’axe de tige entre une position ouverte et une position fermée. Un dispositif présente aussi l’avantage de pouvoir y fixer des élinguettes et de les laisser pendre le long des parois du conteneur, ce qui facilite l’accrochage des élingues de levage, tout en étant assuré que le dispositif se positionnera correctement, lorsque les élinguettes seront mises en tension.