La présente invention a pour objet un procédé de rasage et des appareils permettant la mise en oeuvre du procédé.

Depuis les temps les plus reculés, l'homme a utilisé pour éliminer les poils hors de l'épiderme tout d'abord un couteau en bois ou en os, puis une lame en métal à sec ou avec des savons ou autres produits. Des appareils électriques ont ensuite été conçus, utilisant des lames tournantes ou vibrantes placées sous une grille à ouvertures micrométriques permettant le rasage à sec. On a cherché à améliorer ces moyens par diverses voies, mais les résultats sont néanmoins le plus souvent décevants.

Il se produit en effet une limitation de l'action de rasage par l'impossibilité d'aller avec les lames au-delà du plan de l'épiderme et, en conséquence, en quelques heures les poils repoussent et deviennent visibles de sorte qu'il y a très souvent nécessité d'effectuer un second rasage en fin de journée, notamment chez les personnes à pilosité brune.

Il a déjà été proposé dans la demande de brevet GB-A-2 123 287 et dans US-A-3 693 623 un dispositif d'epilation incluant un générateur de rayon laser du type de ceux qui ont été développés pour les applications médicales, dont le faisceau est guidé par des fibres optiques flexibles, pour être dirigé

^" sur la racine du poil. Cette technique est longue et constitue une incompatibilité fondamentale avec le rasage de la barbe qui nécessite pratiquement qu'un ensemble de poils soient rapidement et simultanément éliminés, afin de ne nécessiter qu'un temps limité. En effet, selon la technique d'epilation précitée, chaque racine de poil doit être traitée individuellement. De plus, la transmission d'un faisceau laser par des fibres optiques risque de poser des problèmes pour des applications domestiques.

Par ailleurs, on a déjà proposé dans FR-A-1 560 498 de procéder au grillage des poils sous l'action de l'impact d'étincelles venant frapper les poils sur leur longueur. Mais outre que la formation d'étincelles provoquerait une usure rapide de la tête, cette solution ne s'est pas avérée satis aisante.

La présente invention a pour objet de pallier ces inconvénients.

Selon la présente invention, le procédé de rasage est caractérisé en ce qu'il consiste à apporter à l'extrémité supérieure d'un ensemble de poils passant à travers une grille micrométrique en matière électriquement et thermiquement isolante de l'énergie thermique pour que cette énergie se répande sur toute la hauteur des poils à éliminer en provoquant leur ^* roussissement.

Il est d'observation courante que le roussissement d'un poil, par exemple lors de l'opération de brûlage, pratiquée par les coiffeurs de la pointe des cheveux, s'effectue en une fraction de seconde. Contrairement à ce que l'on peut supposer, ce brûlage est pratiquement imperceptible par la peau. On peut constater ce fait en passant rapidement la flamme d'une allumette tangentiellement près du dos d'une main ou d'un bras. Les poils se consument jusqu'à l'intérieur des pores sans que l'épiderme n'éprouve de sensation de brûlure. Plusieurs heures s'écoulent ensuite avant que les poils réapparaissent au niveau de l'épiderme, c'est-à-dire exactement dans la position d'un rasage venant d'être fait par lame. L'élimination du poil par combustion est plus profonde que l'élimination par rasage du poil au niveau de la peau car le roussissement remonte dans les pores ce qui permet de réduire d'environ deux fois la fréquence des rasages, étant donné que la lame ne peut agir au delà du plan de 1'épiderme. En outre, le rasage par roussissement est comparable à un mouvement d'effaçage bien plus rapide que les procédés classiques actuels de rasage. Enfin, la nécessité de remplacer les lames usées des appareils actuels est supprimée.

Dans un premier mode de réalisation, le procédé de rasage de la barbe par une méthode sans lame, faisant appel à l'énergie délivrée par une source laser est caractérisé en ce que l'on provoque un impact de l'énergie lumineuse émise par la source sur les extrémités supérieures d'un ensemble de poils émergeant de la peau pour provoquer sur ces extrémités un effet thermique de roussissement se répandant sur toute l longueur des poils jusqu'à l'intérieur des pores au-dessous de 1 'épiderme.

Selon la nouvelle technique du rasage, il est fait usage d'une énergie thermique apportée par le rayonnement lumineux l'extrémité des poils à raser, d'une manière parfaitement limitée, en utilisant un rayon laser dont les paramètres d'utilisation, la puissance et la durée des tirs sont étudiés en fonction de la distance avec la surface de l'épiderme. Ce procédé, en faisant usage des propriétés des rayons laser, notamment la dessication, la combustion, la volatilisation, l pulvérisation instantanées permet l'élimination des poils pa roussissement jusqu'à une profondeur faible de l'épiderme l'intérieur des pores.

La distance entre l'impact du faisceau laser et la peau es déterminée par le positionnement d'une grille micrométrique travers laquelle passent les poils à éliminer, déterminant ainsi une largeur de rasage de quelques centimètres par u balayage approprié du faisceau.

Conformément à l'invention, on utilise une source émettrice d rayons laser (laser C02, laser excimer) comportant de dispositifs de réglage de la température par le réglage de l puissance utilisée en liaison avec une tête de rasage.

Suivant une autre caractéristique de l'invention, on utilis un rayonnement à partir d'un laser Hélium-Néon.

Suivant une autre particularité de l'invention, la puissanc nécessaire au niveau des poils est comprise entre 0,5 à 3 W.

L'apport thermique nécessaire peut également être obtenu par un contact instantané avec un ensemble de pointes d'un fil chauffant.

Dans un second mode de réalisation, le procédé de rasage est caractérisé en ce qu'il consiste à appliquer l'extrémité des poils contre des surfaces chauffantes discontinues pendant un temps très court. Il est basé sur le phénomène d'accumulation de la chaleur sur les sommets d'un fil ondulé ou présentant, d'une manière générale, des reliefs en saillie par rapport à sa direction longitudinale.

Au point de vue du procédé de rasage, les deux modes de réalisation constituant des équivalents, permettent d'apporter de l'énergie thermique en un endroit voulu pour obtenir le roussissement.

Le temps de contact entre l'extrémité du poil passant à travers une grille micrométrique et une surface chauffante peut être, par exemple, de l'ordre de la milliseconde.

La présente invention vise également un appareil de rasage pour la mise en oeuvre du procédé caractérisé en ce qu'il comprend un corps muni d'une tête de travail comportant un capotage présentant au moins un élément de protection ajouré pour le redressement et l'engagement des poils à l'intérieur de la tête où lesdits poils sont soumis à un grillage par action d'un fil ondulé.

Selon une autre particularité de l'invention, l'appareil de mise en oeuvre du procédé est caractérisé en ce qu'il inclût à 1'intérieur -d'un corps un moteur électrique pouvant être relié à une source d'alimentation, l'arbre moteur entraînant une turbine à ailettes.

Selon une autre caractéristique de l'invention, le fil chauffant ondulé présente une série de dents ou reliefs.

Ainsi, grâce à cette caractéristique, il est permis de réduire la puissance de chauffage par accumulation de chaleur à l'extrémité supérieure des dents selon un effet de pointes, les pointes des dents étant portées au rouge sombre. Il n'existe aucun risque de brûlure de la peau, seuls les poils passant à travers la grille étant roussis. Le rotor tournant à une vitesse de quelques milliers de tours par minute, les ailettes refroidissent la grille ce qui contribue à l'accroissement de la sécurité d'emploi de l'appareil de rasage.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la description qui va suivre d'un mode particulier de réalisation donné uniquement à titre d'exemple non limitatif en regard des dessins qui représentent :

- la fig.l, une vue en perspective d'un appareil comportant une tête de rasage laser continue ; - la Fig.2, une vue en coupe d'un appareil selon le second mode de réalisation ;

- la Fig.3, une vue en perspective du rotor ;

- la Fig.4, différents modes de réalisation des ondulations du fil chauffant. - La Fig.5 représente un rasoir réalisé selon le premier mode de réalisation.

Sur la figure 1 qui représente un dispositif selon le premier mode de réalisation, on voit une tête de rasage par faisceau lumineux laser pouvant être reliée par un cordon simple à une alimentation radio-fréquence (RF).

La figure 1 est une vue en perspective d'un appareil comportant une tête de rasage laser continue ou pouvant être interrompue par l'utilisation d'un volet d'obstruction animé d'un mouvement rotatif ou d'un mouvement de va-et-vient ou de tout système de balayage évitant ainsi l'élévation de la température, ces systèmes pouvant éventuellement conduire à

modifier les puissances prévues initialement, par exemple en agissant sur la focalisation.

Le dispositif de rasage est constitué par un ensemble 1 permettant une alimentation radio-fréquence (RF) qui est liée par un cordon simple 2 à une tête de rasage 10 à laser miniaturisée et donc une pièce qui est tenue à la main par 1'utilisateur.

On voit également sur la figure 1 une tête de rasage 10 en forme de T présentant le long d'une de ses génératrices 10a une fente 11 permettant le passage d'un rayonnement laser de quelques centimètres de largeur.

Une telle tête 10, qui forme le bloc laser, peut être, d'une manière connue en soi, refroidie par un dispositif de refroidissement (à ailettes ou turbines ou autres), une grille à maille micrométrique en matière isolante 12 (par exemple en Capton) étant interposée entre la peau et l'effet laser sur les extrémités des poils.

Cette tête de rasage exploite une propagation lumineuse guidée dans la tête 10 avec un système de balayage approprié, formant ainsi un guide laser facilement manoeuvrable même par un non-spécialiste qui peut ainsi guider un rayonnement de faible puissance muni d'un dispositif adéquat pour éviter un échauffement de la peau et un risque éventuel pour les yeux. Le capot du rasoir constitue dans ces conditions un masque évitant l'émergence des rayons laser. Avantageusement, on prévoit sur le capot un contact de sécurité inhibant l'émission du faisceau laser tant que le capot n'est pas- -en place.

Il y a lieu de souligner que le faisceau lumineux .peut être à émission continue ou intermittente, statique ou mobile à l'aide d'un écran rotatif placé dans la tête ou par un* écran animé d'un mouvement de va-et-vient. Ces différents mouvements sont obtenus le plus souvent à l'aide d'un micro-moteur

électrique et d'une transmission mécanique ou magnétique de très faible puissance.

L'équipement permettant l'alimentation radio-fréquence RF de la tête de laser est monté soit sur un support fixe 1, soit au contraire sur un support mobile pouvant être déplacé aisément à partir de l'alimentation secteur qui est le plus souvent une alimentation 220 Volts/250 Volts de courant alternatif qui est ensuite redressé par un redresseur statique. Un pupître "la" de commande et de réglage permet la mise en/et hors service du rasoir.

On obtient ainsi, en un temps extrêmement court, par application de la tête 10, une élimination parfaite des barbes évitant une nouvelle intervention répétée chez l'homme qui demeure bien rasé pendant une période plus longue que celle des systèmes habituels.

Bien qu'à l'heure actuelle les types de laser définis ci-dessus soient les plus intéressants, puisque compris dans la gamme de puissance nécessaire de 0,5 W jusqu'à 3 W, il est possible d'employer également un laser Hélium-Néon avec une puissance supérieure à celle actuellement disponible avec ce type de laser.

Une miniaturisation peut permettre d'obtenir une alimentation intégrée et indépendante ramenant les dimensions de l'ensemble à celles d'un rasoir courant.

Sur la Figure 2 qui représente un rasoir à effet thermique, le corps 15 est par exemple obtenu par moulage de deux demi-coquilles assemblées par des moyens connus tels que des vis par exemple. Le corps 15 présente une cavité à l'intérieur de laquelle sont montés un moteur électrique 21 connecté à une source d'alimentation électrique convenable 20 et un rotor ou turbine 22. Le rotor 22 tourne à l'intérieur du corps 15 en reposant sur des paliers 16 formés lors du moulage, l'une des deux extrémités de l'arbre du rotor portant une poulie 17 sur

laquelle passe une courroie 18, ladite courroie s'enroulant autour du moyeu 19 porté par l'arbre du moteur 21.

Le rotor 22 est constitué essentiellement par un ensemble d'ailettes 24, de préférence en matière isolante. Au moins l'une des ailettes porte à sa partie extérieure périphérique un fil ondulé chauffant 23.

Selon une caractéristique de l'invention, le fil ondulé chauffant 23 n'est pas rectiligne mais présente une succession de dents ou analogue 25. Différents types de dents sont représentés sur la Fig.4. Sur la Fig.4a, les dents ont une forme générale sinusoïdale. Sur la Fig.4b, les dents présentent une forme de dents de scie. Sur la ^" Fig.4c, les dents sont constituées par des créneaux et sur la Fig.4d, les dents sont triangulaires. Toute autre forme de dent peut être utilisée mais il est important, selon l'invention, qu'il existe sur la longueur du fil ondulé thermique 23 des crêtes ou sommets dans lesquels la chaleur puisse s'accumuler. Il s'agit en effet de la partie active du fil ondulé thermique et, comme indiqué précédemment, ces crêtes sont chauffées au rouge sombre.

Comme cela apparaît sur la Fig.3, le fil ondulé thermique 23 passe au voisinage de la grille 12. Bien entendu, cette grille est percée de trous micrométriques et est avantageusement en matière isolante. Comme dans le cas du rasage classique électrique, les poils pénètrent à l'intérieur de la grille et sont amenés pendant une durée très brève en contact avec le fil ondulé 25 ce qui provoque leur roussissement jusqu'à, la racine.

L'alimentation du fil ondulé chauffant 23 peut être soit alternative, soit continue étant donné la rémanence de l'effet joule. Elle peut être assurée, soit par connexion au secteur, éventuellement par l'intermédiaire d'un accumulateur, soit ^* encore par une dynamo actionnée à la main comme sur certaines lampes de poche.

Lorsque le rotor 22 est constitué en une matière isolante, l'alimentation du fil ondulé chauffant 23 est effectuée au moyen de contacts tournants 13, 17, reliés à une alimentation 21, contacts tournants s'appliquant sur les flancs de la turbine 22. Les flancs sont reliés de part et d'autre au fil -ondulé chauffant 23. Bien entendu, le rotor comprenant des ailettes provoque lors de sa rotation un brassage de l'air qui assure un refroidissement constant de la grille qui se trouve donc à la température ambiante. De préférence, la grille ou la partie supérieure du capot peuvent être amovibles de manière à permettre l'évacuation des poils roussis.

Bien que la description qui précède ait été donnée à titre d'exemple en ne montrant sur le rotor 22 qu'un seul fil ondulé cnauffant 23, il est bien entendu possible de disposer sur au moins certaines des autres ailettes des fils ondulés chauffants analogues et alimentés à la façon d'une cage d'écureuil afin d'accélérer la fréquence de travail de l'appareil.

La figure 5 représente un rasoir à laser selon le premier mode de réalisation. Ce rasoir comporte comme décrit en regard de la figure 1, un bloc d'alimentation 1 relié par un cordon électrique 2 à la tête 10. Celle-ci comprend comme précédemment une grille 12 en matière plastique du genre CAPTON montée pivotante en 26 autour de l'axe de la tête laser pour pouvoir suivre les contours du visage. La tête laser 10 se compose d'une poignée 31 solidaire d'un tube 32. La cavité tubulaire définie par le tube 32 comprend une cavité comprenant un gaz disposée entre deux faces de Brewston 29, l'ensemble étant disposé entre deux miroirs 28 et 30. A la sortie du laser proprement dit, est disposé un dispositif de balayage 27 permettant de faire dériver le faisceau pour qu'il balaie en un temps très court la surface de la grille 12, à travers laquelle passent les poils de la barbe à éliminer.