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Title:
METHOD FOR COMMUNICATING BETWEEN A TRANSMITTER AND A RECEIVER FOR OPTIMIZING BEAMFORMING, CORRESPONDING TRANSMITTER, RECEIVER AND COMPUTER PROGRAM
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2023/118056
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for communicating between a transmitter and a receiver and to a corresponding transmitter, receiver and computer program. The invention relates to a communication method implemented in a transmission system comprising a transmitter and a receiver, said receiver implementing: estimating (10) an interference covariance matrix representative of the spatial structure of the received interference. According to the invention, the receiver further implements: selecting (20) a technique for acquiring the knowledge of the transmission channel in a group of techniques comprising a first technique based on a compressed version of said interference covariance matrix and at least a second technique, and the transmission (30) to said transmitter of at least one piece of information relating to said technique for acquiring the knowledge of the transmission channel selected by said receiver.

Inventors:
VISOZ RAPHAËL (FR)
IBRAHIM RITA (FR)
Application Number:
PCT/EP2022/086867
Publication Date:
June 29, 2023
Filing Date:
December 20, 2022
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Assignee:
ORANGE (FR)
International Classes:
H04B17/345; H04B7/0426; H04B7/06; H04B17/382; H04L25/02
Domestic Patent References:
WO2021123579A12021-06-24
Foreign References:
US20070147536A12007-06-28
Other References:
K. BRUENINGHAUS ET AL.: "Link performance models for system level simulations of broadband radio access systems", IEEE 16TH INT. SYMPOSIUM ON PERSONAL, INDOOR AND MOBILE RADIO COMMUNICATIONS, vol. 4, 2005, pages 2306 - 2311, XP010928103, DOI: 10.1109/PIMRC.2005.1651855
B. LANDRE ET AL.: "Realistic Performance of LTE: In a Macro-Cell Environment", PROC. IEEE VTCS-2012, JAPAN, YOKOHAMA, May 2012 (2012-05-01)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Procédé de communication mis en œuvre dans un système de transmission (1) comprenant un émetteur (2) et un récepteur (3), ledit récepteur mettant en œuvre : l'estimation (10) d'une matrice de covariance de l'interférence (12), représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception, caractérisé en ce que ledit récepteur met en outre en œuvre : la sélection (20) d'une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission, dans un groupe de techniques comprenant une première technique reposant sur une version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence et au moins une deuxième technique, et la transmission (30) audit émetteur d'au moins une information permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte de la matrice de covariance de l'interférence selon ladite technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur.

2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la sélection (20) d'une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission comprend la prédiction (24) d'un paramètre de transmission associé à chaque technique du groupe de techniques et la sélection (28) de la technique dont ledit paramètre de transmission respecte un premier critère.

3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite prédiction (24) du paramètre de transmission associé à une technique donnée du groupe de techniques comprend : pour chaque sous-bande k d'une pluralité de sous-bandes de fréquence du canal entre ledit émetteur et ledit récepteur, l'obtention (242) d'un ensemble de matrices de précodage (Wk SI~R2, WkD), et sélection (250), dans chaque ensemble de matrices de précodage associé à une sous-bande, d'une matrice de précodage de sorte que le paramètre de transmission résultant de cette sélection respecte un deuxième critère.

4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que la sélection (250) des matrices de précodage comprend au moins une itération des étapes suivantes pour une transmission de rang i : la détermination (262) d'un rapport signal sur interférence plus bruit pour chaque sous-bande de fréquence, à partir de la matrice de précodage associée à la transmission de rang i pour la sous- bande considérée, la détermination (270) d'un rapport signal sur interférence plus bruit effectif à partir des rapports signal sur interférence plus bruit déterminés pour chaque sous-bande,

23 la détermination (274) d'un schéma de modulation et codage à partir dudit rapport signal sur interférence plus bruit effectif et d'un taux d'erreur cible, et l'estimation (278) du paramètre de transmission pour la transmission de rang i, à partir du schéma de modulation et codage ainsi déterminé, et en ce que lesdites matrices de précodage sélectionnées maximisent le paramètre de transmission estimé.

5. Procédé selon la revendication 3 ou 4, caractérisé en ce que la technique donnée est la première technique du groupe de techniques, et en ce que l'obtention de l'ensemble de matrices de précodage (IV S/-/Î2) associé à la première technique pour la sous-bande k comprend : la détermination(282) d'une matrice de canal après blanchiment de l'interférence, notée Ho k, telle que Ho k = Rj Hk, avec ffy la version compressée de la matrice de covariance de l'interférence et Hk la matrice représentative du canal sur la sous-bande k, la détermination (286) d'une matrice d'entrée Vk issue de la décomposition en valeurs singulières (SVD) de la matrice de canal après blanchiment de l'interférence Ho k, telle que Ho k = et la construction (290) dudit ensemble de matrices de précodage comprenant au moins une matrice de précodage wk pour une transmission de rang v telle que wk = [v1; ... vr], avec Vj la i-ème colonne de ladite matrice d'entrée Vk.

6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 3 à 5, caractérisé en ce que l'ensemble de matrices de précodage (IV^) associé à la deuxième technique est prédéfini par une norme donnée.

7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que ladite au moins une information permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte de la matrice de covariance de l'interférence selon ladite technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur appartient au groupe comprenant : ladite version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence lorsque la première technique est sélectionnée ; au moins une information parmi un indicateur de qualité du canal (CQ.I), un indicateur de rang (RI), un indicateur de précodage (PMI).

8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'il comprend la réception d'un indicateur représentatif d'une technique de compression à mettre en œuvre pour déterminer ladite version compressée de la matrice de covariance de l'interférence.

9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce qu'au moins une desdites étapes d'estimation (10) de la matrice de covariance de l'interférence, de sélection (20) d'une technique d'acquisition ou de transmission (30) d'au moins une information permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte de la matrice de covariance de l'interférence selon ladite technique d'acquisition sélectionnée est réalisée de manière périodique et/ou suite à une variation du canal entre ledit émetteur et ledit récepteur.

10. Procédé selon l'une des revendications 1 à 9, comprenant en outre la transmission d'un signal de référence vers ledit émetteur.

11. Procédé de communication mis en œuvre dans un système de transmission comprenant un émetteur et un récepteur, caractérisé en ce que ledit émetteur met en œuvre : la réception (40) d'au moins une information en provenance du récepteur et permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte d'une matrice de covariance de l'interférence, représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception, selon une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur parmi un groupe de techniques comprenant une première technique reposant sur une version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence et au moins une deuxième technique.

12. Procédé selon la revendication 11, caractérisé en ce que lorsque ladite information en provenance du récepteur est ladite version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence, ledit émetteur met en œuvre : la réception d'un signal de référence en provenance dudit récepteur, l'estimation d'un canal entre ledit récepteur et ledit émetteur à partir dudit signal de référence, l'estimation d'un canal entre ledit émetteur et ledit récepteur, à partir de ladite estimation du canal entre ledit récepteur et ledit émetteur, par réciprocité, la construction, pour chaque sous-bande d'une pluralité de sous-bandes, d'un ensemble de matrices de précodage à partir de l'estimation du canal entre ledit émetteur et ledit récepteur et de ladite version compressée de la matrice de covariance de l'interférence, la sélection, dans chaque ensemble de matrices de précodage associé à une sous-bande, d'une matrice de précodage telle qu'un paramètre de transmission résultant de cette sélection respecte un critère, dit deuxième critère.

13. Récepteur d'un système de transmission comprenant également un émetteur, le récepteur comprenant des moyens d'estimation d'une matrice de covariance de l'interférence, représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception, caractérisé en ce que le récepteur comprend en outre : des moyens de sélection d'une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission, dans un groupe de techniques comprenant une première technique reposant sur une version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence et au moins une deuxième technique, et des moyens de transmission audit émetteur d'au moins une information permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte de la matrice de covariance de l'interférence selon ladite technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur.

14. Émetteur d'un système de transmission comprenant ledit émetteur et un récepteur, caractérisé en ce que ledit émetteur comprend : des moyens de réception d'au moins une information en provenance du récepteur et permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte d'une matrice de covariance de l'interférence, représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception, selon une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur parmi un groupe de techniques comprenant une première technique reposant sur une version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence et au moins une deuxième technique.

15. Programme d'ordinateur comportant des instructions pour la mise en œuvre d'un procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 12 lorsque ce programme est exécuté par un processeur.

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Description:
DESCRIPTION

PROCEDE DE COMMUNICATION ENTRE UN EMETTEUR ET UN RECEPTEUR POUR OPTIMISER LA FORMATION DE FAISCEAUX, EMETTEUR, RECEPTEUR ET PROGRAMME D'ORDINATEUR CORRESPONDANTS

1. Domaine de l'invention

L'invention concerne le domaine des communications sans fil.

Plus précisément, l'invention propose une technique permettant d'optimiser la formation de faisceaux obtenus à partir d'un réseau d'antennes, de façon à améliorer la transmission d'informations entre un émetteur et un récepteur, en voie montante comme en voie descendante.

L'invention trouve des applications dans tout système à base de formation de faisceaux, notamment dans les réseaux de communication radio selon les normes 4G ou 5G définies par le 3GPP, les réseaux de communication WiFi selon les différentes normes IEEE 802.11, etc.

Pour une communication en voie descendante, l'émetteur peut être une station de base, par exemple de type eNodeB (en anglais « evolved Node B ») pour les réseaux basés sur les technologies LTE ou LTE Advanced, ou encore un point d'accès Wi-Fi, etc. Un récepteur peut quant à lui être un terminal de type smartphone, tablette, objet connecté, etc. Pour une communication en voie montante, l'émetteur peut être un terminal, et le récepteur une station de base.

2. Art antérieur

La formation de faisceaux, ou précodage, est une technique de traitement du signal utilisée dans les réseaux d'antennes ou de capteurs pour l'émission ou la réception directionnelle de signaux. En d'autres termes, grâce aux réseaux d'antennes, les émetteurs et/ou récepteurs peuvent focaliser le rayonnement de l'onde émise dans une direction particulière, ce qui permet d'obtenir une sélectivité spatiale.

La formation de faisceaux est réalisée en combinant les éléments d'un réseau d'antennes à commande de phase et d'amplitude de façon que : les signaux se combinent de façon constructive dans des directions particulières, ayant pour conséquence un renforcement de la puissance utile reçue, les signaux se combinent de façon destructive dans les autres directions, ayant pour conséquence une diminution de la puissance de l'interférence reçue.

Ainsi, pour la formation de faisceaux au niveau d'un émetteur, on applique à chaque élément du réseau d'antennes de l'émetteur un coefficient complexe, appelé coefficient de précodage. L'ensemble de ces coefficients forme une matrice de précodage.

On note que pour que le diagramme de rayonnement soit orienté dans la direction souhaitée, les coefficients de précodage doivent être correctement choisis. Meilleur est le précodage choisi, meilleure sera la transmission. Le problème fondamental pour la sélection de ce précodage est l'acquisition de la connaissance du canal en émission ou « transmit Channel State Information » (CSI) en anglais. Par connaissance du canal en émission, il est entendu, au sens de la théorie de l'information, la connaissance du canal dans le sens émetteur vers récepteur et de la statistique de l'interférence en réception.

Actuellement, deux techniques d'acquisition de la connaissance du canal en émission sont proposées pour les systèmes MIMO dans les normes 4G, 5G, IEEE 802. llx (IEEE 802. lin, 802.11ac, 802.11ax) : une technique basée sur l'utilisation d'un dictionnaire de précodage (« codebook ») et une technique basée sur la réciprocité du canal (« channel reciprocity »). Les techniques d'acquisition de la connaissance du canal, et les signaux de référence associés, sont décrits plus précisément dans les spécifications 3GPP TS36.213, TS36.211 pour la 4G et TS38.211, TS38.214 pour la 5G.

La première technique basée sur l'utilisation d'un dictionnaire de précodage, notée CSI-D, repose sur l'utilisation d'une voie de retour limitée entre le récepteur et l'émetteur et sur le dictionnaire de précodage (d'où le « D » de CSI-D, pour dictionnaire).

Selon cette technique CSI-D, l'émetteur émet un signal de référence, encore appelé signal pilote. Un tel signal de référence est typiquement noté CSI-RS dans les normes 4G et 5G, pour « Channel State Information - Reference Signal ». A réception du signal de référence, le récepteur estime d'une part le canal de transmission entre l'émetteur et le récepteur (/.e. dans le sens émetteur vers récepteur), et d'autre part une matrice de covariance de l'interférence, représentative de la structure spatiale de l'interférence entre les antennes de réception.

A partir de l'estimation du canal de transmission entre l'émetteur et le récepteur et des caractéristiques spatiales de l'interférence, le récepteur choisit la matrice de précodage à utiliser par l'émetteur dans le dictionnaire de précodage fini. Ce dictionnaire de précodage est en général défini par une norme, comme la norme 4G ou la norme 5G. Le récepteur remonte ensuite ce choix de précodage à l'émetteur via la voie de retour limitée, par exemple sous la forme d'un indicateur de type « Precoding Matrix Indicator » (PMI). La remontée du choix de précodage peut optionnellement être accompagnée d'un indicateur de la qualité du canal (ou « Channel Quality Indicator », CQ.I) et/ou d'un indicateur du nombre de couches spatiales (« Rank Indicator », RI).

En alternative à la technique CSI-D, on peut mettre en œuvre une technique, notée CSI-R, qui repose sur la réciprocité du canal entre émetteur et récepteur (d'où le R, pour réciprocité). Cette réciprocité suppose que le canal de transmission entre le récepteur et l'émetteur (/.e. dans le sens récepteur vers émetteur) est le même que le canal de transmission entre l'émetteur et le récepteur (/.e. dans le sens émetteur vers récepteur). Ici, le canal inclut les effets des chaînes radiofréquences qui ne sont a priori pas réciproques en émission et réception, mais qui peuvent être calibrées pour le devenir. La technique CSI-R suppose ainsi une utilisation des mêmes ressources fréquentielles et une séparation temporelle des canaux montant et descendant, ou « Time Division Duplex », TDD).

Selon la technique CSI-R, le récepteur émet un signal de référence, par exemple de type SRS (pour « Sounding Reference Signal ») dans les normes 4G et 5G. A partir de ce signal de référence, l'émetteur estime le canal de transmission entre le récepteur et l'émetteur (/.e. dans le sens récepteur vers émetteur) et en déduit par réciprocité le canal de transmission entre l'émetteur et le récepteur (/.e. dans le sens émetteur vers récepteur).

Selon une première variante, notée CSI-R1, à partir de l'estimation du canal de transmission entre l'émetteur et le récepteur, l'émetteur peut sélectionner une matrice de précodage à utiliser. Par exemple, l'émetteur détermine une matrice de précodage selon un critère de maximisation du rapport signal sur bruit (SNR) ou du débit prédit, en négligeant la structure spatiale de l'interférence (ou covariance de l'interférence).

Selon une deuxième variante, notée CSI-R2, le récepteur estime une matrice de covariance de l'interférence et renvoie une version compressée de cette matrice de covariance de l'interférence à l'émetteur. Cette version compressée peut par exemple prendre la forme des / plus grandes valeurs propres de la matrice de covariance (celle-ci étant de dimension NR X NR, OÙ NR est le nombre d'antennes de réception du récepteur). La matrice de covariance de l'interférence étant définie positive (« positive-definite » en anglais), elle est ortho-diagonalisable, et il est aisé d'en déduire ses valeurs propres et de les ordonner.

Cependant, aucune de ces techniques CSI-D, CSI-R1 ou CSI-R2 ne donne pleinement satisfaction, chacune présentant son lot d'inconvénients.

La technique CSI-R1, bien qu'elle permette à l'émetteur de connaître le canal de transmission sans quantification, ne permet pas à l'émetteur de connaître l'interférence en réception. En effet, une telle technique détermine la matrice de précodage à utiliser en négligeant la structure spatiale de l'interférence, l'interférence en réception n'étant pas réciproque. Il est alors possible que le précodage à l'émission selon la technique CSI-R corresponde à des directions où l'interférence est la plus forte.

La remontée de la covariance de l'interférence du récepteur vers l'émetteur selon cette technique CSI- R1 est difficilement envisageable, car elle serait trop consommatrice en quantité de voie de retour. La matrice de précodage basée sur la CSI-R1 est donc obtenue sans prendre en compte la covariance de l'interférence ou, ce qui revient au même, en la considérant non structurée.

Les techniques CSI-D et CSI-R2 (respectivement via un dictionnaire prédéterminé et via un retour d'une version compressée de la matrice de covariance de l'interférence) ne permettent à l'émetteur de déterminer qu'une version quantifiée (donc approximative) du précodage à utiliser. Dans le cas de la technique CSI-D, ce précodage est issu d'un dictionnaire de précodage prédéterminé, et dans l'autre cas CSI-R2 ce précodage est tiré d'une version approximative de la matrice de covariance de l'interférence.

Il existe donc un besoin d'une nouvelle approche dans l'acquisition de la connaissance du canal en émission afin d'améliorer la transmission d'informations entre un émetteur et un récepteur, qui ne présente pas les désavantages que chacune des techniques décrites ci-avant présente.

L'invention vient améliorer la situation.

3. Exposé de l'invention

L'invention propose une solution ne présentant pas l'ensemble de ces inconvénients, sous la forme d'un procédé de communication mis en œuvre dans un système de transmission comprenant un émetteur et un récepteur

Le procédé de communication, mis en œuvre au niveau du récepteur, est du type comprenant l'estimation d'une matrice de covariance de l'interférence, représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception.

Ce procédé de communication est remarquable en ce qu'il met en outre en œuvre : la sélection d'une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission, dans un groupe de techniques comprenant une première technique reposant sur une version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence et au moins une deuxième technique, et la transmission audit émetteur d'au moins une information permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte de la matrice de covariance de l'interférence selon ladite technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur.

Ainsi, ce procédé de communication permet de simuler la mise en œuvre de différentes techniques d'acquisition de la connaissance du canal en émission, et de sélectionner la technique considérée comme optimale, par exemple celle offrant le meilleur débit de transmission pour un taux d'erreur donné.

Pour la suite, l'expression « l'information permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte de la matrice de covariance de l'interférence en réception selon une technique d'acquisition de la connaissance de canal en émission » est abrégée en information relative à une telle technique.

La remontée à l'émetteur d'au moins une information relative à la technique d'acquisition de la connaissance du canal sélectionnée par le récepteur permet à l'émetteur de déterminer un format d'émission des données à partir de cette information, notamment une matrice de précodage (et éventuellement un schéma de modulation et codage et/ou un nombre de couches spatiales à utiliser en émission), puis de transmettre les données en utilisant ce format d'émission.

Il est en outre possible d'envisager la simulation de plus de deux techniques d'acquisition de la connaissance du canal dans ce procédé de communication, lui conférant ainsi souplesse et adaptabilité.

Par exemple, la première technique est de type CSI-R2. Ladite au moins une deuxième technique peut être de type CSI-R1, CSI-D, etc.

Dans un mode de réalisation, la sélection d'une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission comprend la prédiction d'un paramètre de transmission associé à chaque technique du groupe de techniques et la sélection de la technique dont ledit paramètre de transmission respecte un premier critère.

Par exemple, le paramètre de transmission est de type débit de transmission, et le premier critère est de type meilleur débit entre les débits obtenus par la simulation des différentes techniques d'acquisition de la connaissance du canal.

La sélection d'une technique sur la base d'un paramètre de transmission (débit, taux d'erreur, rapport signal sur bruit, ou rapport signal sur bruit plus interférence, ...) permet d'améliorer la qualité de la transmission au sein du système de transmission.

Dans un mode de réalisation, ladite prédiction du paramètre de transmission associé à une technique donnée du groupe de techniques comprend : pour chaque sous-bande k d'une pluralité de sous-bandes de fréquence du canal entre ledit émetteur et ledit récepteur, l'obtention d'un ensemble de matrices de précodage, la sélection, dans chaque ensemble de matrices de précodage associé à une sous-bande, d'une matrice de précodage de sorte que le paramètre de transmission résultant de cette sélection respecte un deuxième critère.

Par exemple, le paramètre de transmission est de type débit de transmission, et le deuxième critère est de type meilleur débit entre les débits obtenus par les différentes combinaisons de matrices de précodage. Cette prédiction à l'aide d'un ensemble de matrices de précodage, aussi appelé dictionnaire, permet avantageusement de déterminer un précodage optimal pour la technique qui sera finalement sélectionnée. Ce précodage garantit en outre le respect du premier critère pour le paramètre de transmission.

Dans un mode de réalisation, la sélection des matrices de précodage comprend au moins une itération des étapes suivantes pour une transmission de rang / : la détermination d'un rapport signal sur interférence plus bruit pour chaque sous-bande de fréquence, à partir de la matrice de précodage associée à la transmission de rang i pour la sous- bande considérée, la détermination d'un rapport signal sur interférence plus bruit effectif à partir des rapports signal sur interférence plus bruit déterminés pour chaque sous-bande, la détermination d'un schéma de modulation et codage à partir dudit rapport signal sur interférence plus bruit effectif et d'un taux d'erreur cible, et l'estimation du paramètre de transmission pour la transmission de rang i, à partir du schéma de modulation et codage ainsi déterminé,

Le récepteur peut ainsi sélectionner la combinaison de matrices de précodage qui maximise le paramètre de transmission estimé, par exemple un débit, pour la technique donnée.

Ainsi, dans ce mode de réalisation, la sélection d'une technique d'acquisition permet d'optimiser le débit offert par cette technique. Cela améliore par conséquent la transmission entre émetteur et récepteur.

Dans un mode de réalisation, la technique donnée est la première technique du groupe de techniques, et l'obtention de l'ensemble de matrices de précodage associé à la première technique pour la sous- bande k comprend : la détermination d'une matrice de canal après blanchiment de l'interférence, notée H o k , telle que 1

H o k Ri la version compressée de la matrice de covariance de l'interférence et H k la matrice représentative du canal sur la sous-bande k, la détermination d'une matrice d'entrée V k issue de la décomposition en valeurs singulières (SVD) de la matrice de canal après blanchiment de l'interférence H o k , telle que H o k = l7 fc S k v , et la construction dudit ensemble de matrices de précodage W k SI ~ R2 , comprenant au moins une matrice de précodage w k pour une transmission de rang v telle que w k = [v 1; ... v r ], avec Vj la i- ème colonne de ladite matrice d'entrée V k . La détermination de l'ensemble de matrices de précodage associé à la première technique pour une sous-bande de fréquence, ou, dit autrement, du dictionnaire de la technique CSI-R2, fournit explicitement un ensemble de matrices de précodage parmi lesquelles on peut sélectionner une matrice de précodage à employer dans le cadre de la technique CSI-R2.

Dans un mode de réalisation, l'ensemble de matrices de précodage associé à la deuxième technique est prédéfini par une norme donnée. En d'autres termes, dans ce mode de réalisation, on emploie la technique reposant sur un dictionnaire de précodage préétabli, CSI-D, en tant que deuxième technique.

Dans un mode de réalisation, ladite au moins information relative à la technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur appartient au groupe comprenant : ladite version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence lorsque la première technique (par exemple de type CSI-R2) est sélectionnée ; au moins une information parmi un indicateur de qualité du canal (CQ.I) - permettant notamment de déduire un schéma de modulation et codage à utiliser pour la transmission, un indicateur de rang (RI) - permettant de déterminer le nombre de couches spatiales à utiliser pour la transmission, ou un indicateur de précodage (PMI) lorsque la deuxième technique (par exemple de type CSI-D) est sélectionnée.

L'utilisation, en tant qu'information relative à la technique sélectionnée, d'une version compressée de la matrice de covariance de l'interférence ou d'une information parmi le groupe précité permet de renvoyer à l'émetteur des informations peu volumineuses, allégeant ainsi la communication entre l'émetteur et le récepteur.

Dans un mode de réalisation, le procédé de communication de l'invention comprend la réception d'un indicateur représentatif d'une technique de compression à mettre en œuvre pour déterminer ladite version compressée de la matrice de covariance de l'interférence.

Cette réception d'un indicateur permet de choisir le type de compression sur lequel repose la première technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission.

Dans un mode de réalisation, au moins une desdites étapes d'estimation de la matrice de covariance de l'interférence, de sélection d'une technique d'acquisition ou de transmission d'au moins une information permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte de la matrice de covariance de l'interférence selon ladite technique d'acquisition sélectionnée est réalisée de manière périodique et/ou suite à une variation du canal entre ledit émetteur et ledit récepteur. La sélection de la technique d'acquisition de manière périodique ou suite à variation du canal entre l'émetteur permet de maintenir un choix de technique d'acquisition pertinent, même si les conditions de communication entre l'émetteur et le récepteur changent.

Dans un mode de réalisation, le procédé de communication comprend la transmission d'un signal de référence vers ledit émetteur.

La transmission de ce signal de référence (par exemple de type SRS pour « Sounding Reference Signal ») permet d'adapter le choix de précodage au fil du temps. Elle peut notamment être mise en œuvre lorsque la première technique est sélectionnée.

La transmission du signal de référence (par exemple de type SRS pour « Sounding Reference Signal ») peut être périodique. En variante, la transmission du signal de référence peut être apériodique, et déclenchée par la réception d'une requête en provenance de l'émetteur.

L'invention propose également le procédé de communication mis en œuvre au niveau de l'émetteur.

Ce procédé selon l'invention est remarquable en ce qu'il comprend : la réception d'au moins une information en provenance du récepteur et permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte d'une matrice de covariance de l'interférence, représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception, selon une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur parmi un groupe de techniques comprenant une première technique reposant sur une version compressée d'une matrice de covariance de l'interférence et au moins une deuxième technique.

En particulier, un tel procédé peut déterminer un format d'émission des données à partir de cette information (par exemple définir une matrice de précodage, un schéma de modulation et codage, et/ou un nombre de couches spatiales à utiliser en émission). Le procédé peut ensuite transmettre les données en utilisant le format d'émission ainsi défini.

En d'autres termes, le procédé peut mettre en œuvre une technique d'émission apte à prendre en compte l'information reçue par ledit émetteur.

Dans un mode de réalisation, le procédé met en œuvre, lorsque ladite information en provenance du récepteur est ladite version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence : la réception d'un signal de référence en provenance dudit récepteur, l'estimation d'un canal entre ledit récepteur et ledit émetteur à partir dudit signal de référence, l'estimation d'un canal entre ledit émetteur et ledit récepteur, à partir de ladite estimation du canal entre ledit récepteur et ledit émetteur, par réciprocité, la construction, pour chaque sous-bande d'une pluralité de sous-bandes de fréquence, d'un ensemble de matrices de précodage, à partir de l'estimation du canal entre ledit émetteur et ledit récepteur et de ladite version compressée de la matrice de covariance de l'interférence, et la sélection, dans chaque ensemble de matrices de précodage associé à une sous-bande, d'une matrice de précodage, telle qu'un paramètre de transmission résultant de cette sélection de matrices respecte un critère, également appelé deuxième critère dans la description.

En particulier, le récepteur sélectionne une combinaison de matrices de précodage, qui lorsqu'elles sont utilisées par l'émetteur, permettent de maximiser un paramètre de transmission, par exemple un débit de transmission.

Ainsi, ce procédé de communication, lorsque la technique CSI-R2 est sélectionnée, est en mesure de déterminer le précodage à appliquer en construisant le dictionnaire de la technique CSI-R2. Cela permet de mettre en œuvre la technique CSI-R2 de manière efficace.

L'invention propose également un récepteur d'un système de transmission comprenant également un émetteur, le récepteur comprenant des moyens d'estimation d'une matrice de covariance de l'interférence, représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception. Le récepteur comprend en outre : des moyens de sélection d'une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission, dans un groupe de techniques comprenant une première technique reposant sur une version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence et au moins une deuxième technique, et des moyens de transmission audit émetteur d'au moins une information permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte de la matrice de covariance de l'interférence selon la technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur.

L'invention propose également un émetteur d'un système de transmission comprenant ledit émetteur et un récepteur. L'émetteur comprend : des moyens de réception d'au moins une information en provenance du récepteur et permettant à l'émetteur de déterminer une matrice de précodage tenant compte d'une matrice de covariance de l'interférence, représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception, selon une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur parmi un groupe de techniques comprenant au moins une première technique reposant sur une version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence et au moins une deuxième technique. L'invention propose en outre un programme d'ordinateur comportant des instructions pour la mise en œuvre d'un procédé du type décrit ci-avant, lorsque ce programme est exécuté par un processeur.

4. Liste des figures

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante d'un mode de réalisation particulier, donné à titre de simple exemple illustratif et non limitatif, et des dessins annexés, parmi lesquels :

- la figure 1 illustre un système de transmission comprenant un récepteur et un émetteur selon un mode de réalisation de l'invention,

- la figure 2 illustre le procédé de communication tel que mis en œuvre par un récepteur selon un mode de réalisation de l'invention,

- la figure 3 illustre un exemple d'étape de sélection réalisée dans le procédé de communication de la figure 2,

- la figure 4 illustre un exemple d'étape de prédiction réalisée dans l'étape de sélection de la figure 3,

- la figure 5 illustre un exemple d'étape d'estimation réalisée dans l'étape de prédiction de la figure 4,

- la figure 6 illustre un exemple d'étape d'obtention d'un ensemble de matrices de précodage réalisée dans l'étape de prédiction de la figure 4,

- la figure 7 illustre le procédé de communication tel que mis en œuvre par un émetteur selon un mode de réalisation de l'invention,

- la figure 8 illustre schématiquement des échanges émetteur-récepteur pour la technique CSI-D,

- la figure 9 illustre schématiquement des échanges émetteur-récepteur pour la technique CSI-R2 dans un cas apériodique,

- la figure 10 illustre schématiquement des échanges émetteur-récepteur pour la technique CSI-R2 dans un cas périodique,

- la figure 11 illustre la structure simplifiée d'un récepteur selon un mode de réalisation de l'invention, et

- la figure 12 illustre la structure simplifiée d'un émetteur selon un mode de réalisation de l'invention.

5. Description de modes de réalisation de l'invention

5.1 Principe général

Il est fait référence à la figure 1.

Un système de transmission 1 selon l'invention comprend un émetteur 2 et un récepteur 3, en communication via un canal 4. L'émetteur 2 comprend N T antennes d'émission 5 (N T > 1). Le récepteur 3 comprend N R antennes de réception 6 (N R > 1). L'invention se focalise sur la remontée d'informations du récepteur 3 vers l'émetteur 2, ce par quoi l'émetteur peut mettre en œuvre une technique d'émission basée sur les informations remontées. Plus précisément, l'invention vise une approche hybride dans laquelle le récepteur évalue plusieurs techniques d'acquisition de la connaissance du canal en émission, CSI (« channel state information »), dont au moins une basée sur une compression de la matrice de covariance de l'interférence.

On considère que la remontée d'un PMI et d'un RI par le récepteur ne peut intervenir que dans un contexte où le nombre d'antennes d'émission à l'émetteur est N T > 1.

On note par ailleurs que le nombre de couches spatiales que peut recevoir un récepteur ne peut excéder min(/V T , N R ). Dans le cas d'une seule antenne de réception au récepteur, celui-ci ne peut recevoir qu'une seule couche spatiale, ou autrement dit Rl=l. Dans la norme LTE (4G) le nombre d'antennes de réception d'un terminal dit « smart phone » est au moins de deux tandis que pour la norme NR, le nombre d'antennes de réception pour ce type de terminal est spécifié à au moins quatre antennes pour certaines bandes (3.5GHz n77/78). Pour les stations de base, le nombre d'antennes d'émission n'a cessé de croître pour atteindre jusqu'à 64 antennes en massive MIMO. A noter qu'une antenne dans ce contexte est une chaîne RF incluant une conversion numérique vers analogique et vice versa. Ainsi, le nombre d'éléments rayonnants peut être supérieur au nombre d'antennes. Si le nombre d'antennes d'émission et de réception (ou « transceiver units ») est le même au niveau de la station de base, ce n'est pas le cas pour les mobiles qui peuvent avoir un nombre d'antennes d'émission inferieur au nombre d'antennes de réception, typiquement deux antennes d'émission pour quatre antennes de réception. Toutefois, le terminal peut envoyer des signaux de référence depuis ses quatre antennes de réception, même dans cette configuration typique, grâce à la technique dite « antenna switching » (la chaîne RF est basculée sur un autre élément rayonnant).

Il est maintenant fait référence à la figure 2, qui illustre un procédé de communication selon un mode de réalisation de l'invention.

Le procédé de communication, réalisé par le récepteur 3, comprend une étape EST1 d'estimation 10 d'une matrice de covariance de l'interférence 12, une étape SEL1 de sélection 20 d'une technique d'acquisition de CSI 22 et une étape TR de transmission 30 d'au moins une information relative à ladite technique d'acquisition 22 à l'émetteur 2.

La matrice de covariance de l'interférence 12 estimée au cours de l'étape EST1 est représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception.

Ici, la structure de l'interférence se réfère à la corrélation de l'interférence sur les différentes antennes de réception pour une sous-porteuse (fréquence donnée) d'un symbole OFDM par exemple. L'interférence sera qualifiée de « structurée » lorsque la matrice de covariance de l'interférence s'éloigne d'une matrice identité (à un facteur multiplicatif près), c'est-à-dire, lorsque la corrélation entre les antennes de réception est forte.

Si l'on considère un récepteur avec une seule antenne de réception, l'interférence provient par exemple de l'utilisation de plusieurs antennes d'émission au niveau de l'émetteur.

Dans ce cas avec une seule antenne de réception, la matrice de covariance de l'interférence 12 est un scalaire.

Si on considère un récepteur avec plusieurs antennes de réception, la matrice de covariance de l'interférence peut être représentative de la structure spatiale de l'interférence entre les antennes de réception.

Selon un mode de réalisation particulier, l'étape EST1 repose sur une configuration de mesures d'interférences de CSI (ou « CSI interference measurement » en anglais, aussi noté CSI-IM). Ces CSI-IM indiquent des positions d'éléments de ressource (ou RE, pour « ressource element ») où rien n'est transmis par l'émetteur, ce qui donne une fenêtre de mesure de l'interférence sans signal de l'émetteur 2. En d'autres termes, les positions temps-fréquence (i.e. éléments de ressource) où la covariance doit être estimée correspondent à des CSI-RS de puissance nulle, c'est-à-dire des éléments de ressource qui ne sont pas utilisés pour la transmission.

L'estimation EST1 peut être réalisée par corrélation de signaux reçus représentatifs de l'interférence sur les différentes antennes de réception 6, en l'absence de signaux de référence CSI-RS. L'émetteur 2, par exemple, peut configurer des ressources (en temps-fréquence) interdites à la transmission (technique dite « Zero-Power CSI-RS » dans le standard 3GPP ZP-CSI-RS TS38.211) qui permettent au récepteur 3 de plus facilement mesurer, sur ces ressources et pour chaque antenne de réception 6, l'interférence. En variante, on pourrait envisager d'estimer la matrice de covariance de l'interférence 12 à partir de la soustraction des signaux de données ou de référence utiles - c'est-à-dire ne faisant pas partie de l'interférence du point de vue du récepteur en charge de mesurer celle-ci - aux signaux reçus sur chaque antenne pour obtenir des signaux représentatifs de l'interférence sur les différentes antennes de réception 6.

L'étape SEL1 de sélection d'une technique d'acquisition de CSI à mettre en œuvre se base sur la matrice de covariance, classiquement notée R b déterminée préalablement à l'étape EST1. Des informations relatives à la technique d'acquisition de CSI ainsi sélectionnée peuvent être utilisées par ledit émetteur 2 pour déterminer un format d'émission des données, lorsque ces informations sont remontées à l'émetteur, comme on le verra ci-après. Cette technique d'acquisition de CSI est sélectionnée dans un groupe de techniques comprenant une première technique reposant sur une version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence (dit autrement, CSI-R2) et au moins une deuxième technique. Dans un mode de réalisation, une deuxième technique est la technique CSI-D. La technique CSI-D peut être de type I ou de type II, selon le choix du dictionnaire. En variante, une deuxième technique peut être la technique CSI-R1.

Quand la technique CSI-R2 est sélectionnée, l'information relative à CSI-R2 remontée à l'émetteur 2 est la version compressée de la matrice de covariance de l'interférence, notée R^. La compression de cette matrice peut être réalisée de plusieurs manières.

Dans un mode de réalisation, on compresse la matrice de covariance en ne retenant que ses plus grandes valeurs propres. En effet, comme la matrice R { est définie positive, elle est ortho- diagonalisable (/.e. diagonalisable, et de vecteurs propres orthogonaux les uns avec les autres). Les valeurs propres de R { s'écrivent sous la forme SpfR = ... , Â n ). Il suffit alors de conserver les l plus grandes valeurs propres. En variante, on peut compresser la matrice de covariance de l'interférence telle que R t = CCI NR , en choisissant a tel que a e R + minimise la différence et appartient à un sous ensemble discret de 2 q éléments réels positifs. La compression de la matrice de covariance de l'interférence est ainsi donnée par la transmission de q bits du récepteur vers l'émetteur en supposant que le sous-ensemble discret auquel appartient a est connu de l'émetteur et du récepteur ainsi que la correspondance entre les q bits reçus et la valeur associée de a .

Dans un mode de réalisation, le récepteur reçoit (avant compression de la matrice de covariance de l'interférence) un indicateur représentatif de la technique de compression à mettre en œuvre.

Quand la technique CSI-D est sélectionnée par le récepteur 3, le récepteur 3 remonte à l'émetteur 2 (par une voie de retour limitée) un indicateur de précodage (PMI) identifiant un précodage dans le dictionnaire de précodage. Le récepteur peut en outre remonter un indicateur de qualité du canal (CQI) - permettant notamment de déduire un schéma de modulation et codage à utiliser pour la transmission, et/ou un indicateur de rang (RI) - permettant de déterminer le nombre de couches spatiales à utiliser pour la transmission.

Dans un mode de réalisation, l'une des étapes d'estimation EST1, de sélection SEL1 ou de transmission TR est réalisée de manière périodique et/ou suite à une variation du canal entre ledit émetteur et ledit récepteur.

La solution proposée permet ainsi, selon au moins un mode de réalisation, une prise en compte optimisée de la structure de l'interférence, en fonction du choix de la technique d'acquisition de l'état du canal et de la méthode de compression de la matrice de covariance de l'interférence.

5.2 Critère de sélection

Il est fait référence à la figure 3.

Dans un mode de réalisation, l'étape SEL1 de sélection 20 d'une technique d'acquisition de CSI comprend une étape PRE de prédiction 24 d'un paramètre TP de transmission 26 associé à chaque technique (par exemple CSI-D et CSI-R2) du groupe de techniques. On sélectionne ensuite dans une étape CRI, référencée 28, la technique à mettre en œuvre sur la base d'un premier critère relatif au paramètre de transmission TP prédit.

Dans un mode de réalisation particulier, le paramètre de transmission prédit pour une technique d'acquisition donnée est un débit, que cette technique permet d'atteindre. Dans ce cas, le premier critère est la maximisation de ce débit. En variante, le premier critère peut être d'atteindre un débit cible, et, si les deux techniques offrent ce débit cible, alors de sélectionner la technique la plus économe en bande passante.

Dans d'autres modes de réalisation, ce paramètre de transmission est un rapport signal sur bruit (SNR), un rapport signal sur bruit plus interférence (SINR), un taux d'erreur, une marge d'interférence, un taux de charge utile...

5.3 Principe général de la prédiction du paramètre de transmission

Il est fait référence à la figure 4.

Dans un mode de réalisation, la prédiction 24 du paramètre de transmission associé à une technique donnée (CSI-R2, CSI-D) comprend : une boucle d'itération 240, dont chaque itération comprend une étape DICT d'obtention 242 de dictionnaires 244 pour chaque sous-bande k d'une pluralité de sous-bandes de fréquence du canal 4, et une étape SEL2 de sélection 250, dans chaque ensemble de matrices de précodage associé à une sous-bande k, d'une matrice de précodage w k L 252, de sorte que le paramètre de transmission TP résultant de cette sélection respecte un deuxième critère.

Chaque boucle d'itération 240 comprend une étape DICT d'obtention 242 d'un ensemble de matrices de précodage 244, aussi appelé dictionnaire de la technique donnée CSI et noté W k SI , pour ladite sous- bande k. La boucle d'itération se termine par une vérification de si l'itération arrive au bout de la pluralité de sous-bandes. Si ce n'est pas le cas, on retourne en début de boucle en incrémentant l'indice de sous-bande. L'obtention 242 du dictionnaire peut être réalisée soit par construction d'un dictionnaire lié à la technique donnée (par exemple pour CSI-R2, comme on le verra ci-après), soit par obtention d'un dictionnaire prédéterminé, typiquement défini par une norme.

Une fois ces dictionnaires W k SI obtenus pour chaque sous-bande k, on sélectionne à l'étape SEL2 les matrices de précodage w k (une par sous-bande) telles que le paramètre de transmission TP résultant de cette sélection respecte un deuxième critère.

Par exemple, on sélectionne les matrices de précodage de même rang permettant de maximiser un paramètre de transmission de type débit, comme décrit ci-après.

5.4 Prédiction du débit

Il est fait référence à la figure 5.

Dans un mode de réalisation décrit ici, le paramètre de transmission à prédire pour la technique donnée est le débit satisfait par la technique donnée.

Ici, la sélection SEL2 comprend au moins une itération des étapes suivantes pour une transmission de rang i, i E {0, ... , v} : une étape DET1 de détermination 262 d'un rapport signal sur interférence plus bruit 264 (SINR) pour chaque sous-bande de fréquence k, notés SINR k ou y k , à partir de la matrice de précodage associée à la transmission de rang i pour la sous-bande considérée. une étape DET2 de détermination 270 d'un rapport signal sur interférence plus bruit effectif SINR e ff 272 pour la technique donnée à partir des rapports signal sur interférence plus bruit déterminés pour chaque sous-bande k E {0, ... , K], une étape DET3 de détermination 274 d'un schéma de modulation et codage MCS, référencé 276, à partir dudit SINR effectif 272 et d'un taux d'erreur cible, une étape DET4 d'estimation 278 du paramètre de transmission pour la transmission de rang i, par exemple un débit référencé 280, satisfait par la technique donnée à partir du schéma de modulation et codage ainsi déterminé.

Lorsque toutes les combinaisons de matrices de précodage associées aux différentes valeurs de rang sont testées, le récepteur dispose d'un ensemble de valeurs de débit Dt, et peut sélectionner la combinaison de matrices de décodage associée au débit Di maximal.

A titre illustratif, le SINR d'un récepteur linéaire du type LMMSE-IRC, pour une sous-bande k et une transmission de rang i, peut s'exprimer sous la forme ci-dessous : où w k , H k , R I sont respectivement une matrice de précodage pour une transmission de rang i sur la sous-bande k et sur un élément de ressource l, la matrice de canal de la sous-bande k et la matrice de covariance. Quant à g it il est défini par l'expression ci-après (où e t est le i-eme vecteur de dimension v de la base canonique, i.e. un vecteur avec une coordonnée 1 à la position i, et 0 ailleurs) :

Le SINR effectif est déterminé à partir des SINR de chaque sous bande-bande, via une compression MIESM (« mutual information effective signal-to-noise-ratio mapping »).

Grâce à une technique d'abstraction de la couche physique, telle que notamment présentée dans les documents « Link performance models for system level simulations of broadband radio access systems » (K. Brueninghaus et al., IEEE 16th Int. Symposium on Personal, Indoor and Mobile Radio Communications, 2005 (PIMRC 2005), vol. 4, 2005, pp. 2306-2311) ou « Realistic Performance of LTE: In a Macro-Cell Environment » (B. Landre et al. Proc. IEEE VTCS-2012, Japan, Yokohama, May 2012), un schéma de modulation et codage peut être déterminé sur la base de ce SINR effectif et d'un taux d'erreur cible à l'aide de tables de qualité gaussiennes.

Ces tables de qualité gaussienne permettent de relier empiriquement le SINR effectif, un taux d'erreur BLER cible et un schéma de modulation et codage. Le schéma de modulation et codage, noté MCS, permet de calculer un débit. Ce débit est déterminé à partir de la modulation (nombre de bits par symbole) et du « coding rate » (ratio de bits utiles). Dans un mode de réalisation, on fixe un taux d'erreur BLER cible à 10% (ou plus généralement inférieur à 20%), ce qui permet de déduire le schéma modulation et codage à utiliser, connaissant le SINR effectif. Cela permet alors d'obtenir un débit pour la technique sélectionnée.

En variante, le paramètre de transmission peut être le SINR effectif, ou le taux d'erreur BLER. Dans le cas où le paramètre de transmission est le SINR effectif, l'étape de prédiction s'arrête à l'étape délivrant le SINR effectif (DET2). Dans le cas où le paramètre de transmission est le taux d'erreur BLER, l'étape de prédiction s'arrête à l'étape délivrant le schéma de modulation et codage (DET3).

Dans un mode de réalisation, le récepteur 3 détermine à partir du MCS un CQI, et transmet à l'émetteur 2 le CQI déterminé.

5.5 Dictionnaire pour CSI-R2

Il est fait référence à la figure 6.

Dans le mode de réalisation décrit ici, la technique dont on cherche à prédire le paramètre de transmission (pas nécessairement le débit) est la première technique, ou, dit autrement, CSI-R2. Dans ce cas, l'obtention du dictionnaire de CSI-R2 pour une sous-bande de fréquence k comprend une étape DET5 de détermination 282 d'une matrice de canal après blanchiment de l'interférence (référencée 284 et notée H o k ), une étape SVD de détermination 286 d'une matrice d'entrée (référencée 288 et notée V ) et une étape BLD de construction 290 du dictionnaire 292 de CSI-R2.

Dans le cas CSI-R2, on sait que l'émetteur 2 peut connaître la matrice de canal H k (par réciprocité) mais pas la matrice de covariance de l'interférence R { . Cela empêche l'émetteur de travailler avec le modèle complet et « exact » basé sur H k et Rj. L'émetteur ne peut donc travailler que sur un modèle simplifié, dans lequel la matrice R { est remplacée par son équivalent compressé R { . Il convient alors de construire un dictionnaire de précodage que l'émetteur comme le récepteur peuvent obtenir à partir des informations dont ils disposent, à savoir R { et H k . C'est le rôle des étapes décrites ci-après. La matrice de canal après blanchiment de l'interférence satisfait l'équatio H k R { H k . De fait, la matrice H o k est déterminée selon l'équation suivante : où R { est la version compressée de la matrice de covariance de l'interférence et H k la matrice représentative du canal sur la sous-bande de fréquence k donnée.

Après blanchiment de l'interférence, le modèle du signal reçu sur un élément de ressource l de la sous- bande de fréquence k peut s'exprimer sous la forme suivante : l N OÙ N R nombre d'antennes de réception 6 et x l k le vecteur de données précodé.

Une fois la matrice H o k obtenue, on réalise une décomposition en valeurs singulières (aussi appelée SVD, « singular value decomposition » en anglais). Il s'agit de décomposer la matrice H o k ainsi :

La matrice V k est appelée matrice d'entrée (et V k sa matrice adjointe), la matrice U k est appelée matrice de sortie, et la matrice S , diagonale, contient dans ses coefficients diagonaux les valeurs singulières de la matrice H o k , ou dit autrement les racines des valeurs propres de la matrice H o k H^ k . La matrice S est de la forme S = dlag ^, ... , Â NR ) OÙ N R est le nombre d'antennes de réception 6, les coefficients diagonaux ... , Â WR étant décroissants.

On construit ensuite le dictionnaire de la technique CSI-R2 comme il suit, en considérant que le nombre de couches spatiales v, également appelé rang, est inférieur ou égal au nombre d'antennes de réception (v < N R ) pour un nombre de couches spatiales v donné (pour la sous-bande k), on note le vecteur propre v, de H o k associé à la valeur propre Àt, on définit la matrice de précodage w k pour v couches spatiales ainsi : w k = [v 17 ..., v v ], et on définit le dictionnaire de précodage W k SI ~ R2 ainsi : W k SI ~ R2 = (w k , ... , w k R ).

Ainsi, en considérant une répartition de la puissance équidistribuée entre les couches spatiales, et que les couches spatiales sont indépendantes, le signal précodé à transmettre peut s'écrire x k = w k x k avec x k le vecteur représentant les v couches spatiales à transmettre sur un élément de ressource tel que IE{x fc x } = a 2 I v .

En notant P max la puissance maximale par antenne d'émission (« Transceiver unit » ou TXRU en anglais), il vient que la puissance maximale par couche spatiale respecte l'équation

En variante, le contenu du dictionnaire de précodage peut différer.

Par exemple, dans le cas d'une stratégie d'allocation de puissance de type « Water Filling », avec une contrainte de puissance globale (i.e. les puissances sont optimisées par couche spatiale et non plus par antenne d'émission), alors la transmission optimale se fait pour un rang égal au nombre d'antennes du récepteur, et dans ce cas de figure le dictionnaire est de la forme W k SI ~ R2 = (w k R ).

5.6 Dictionnaire pour CSI-D

Dans le cas de CSI-D, le dictionnaire de précodage W k pour une sous-bande de fréquence k est prédéfini par une norme donnée. L'obtention du dictionnaire de CSI-D (W k ) met par exemple en œuvre la lecture d'une table définie dans la norme considérée.

5.7 Principe général du procédé de communication mis en œuvre par l'émetteur

Il est fait référence à la figure 7.

Un procédé de communication selon l'invention comprend une étape de réception 40 par l'émetteur, en provenance d'un récepteur, d'une information 42 relative à une technique d'acquisition sélectionnée par le récepteur 3.

Par exemple, une telle information 42 peut être utilisée pour définir un format d'émission à utiliser par l'émetteur (par exemple une matrice de précodage, un schéma de modulation et codage et/ou un nombre de couches spatiales).

Dans un mode de réalisation, le procédé de communication comprend également l'émission 44 de données en utilisant le format d'émission défini à partir de ladite information 42 reçue.

Dans un mode de réalisation, l'information en provenance du récepteur est la version compressée de la matrice de covariance de l'interférence R, (quand le récepteur 3 sélectionne la méthode CSI-R2). Dans ce cas, le procédé de communication comprend : la réception d'un signal de référence en provenance du récepteur, l'estimation de la matrice de canal entre le récepteur et l'émetteur à partir de ce signal de référence, l'estimation d'un canal entre ledit émetteur et ledit récepteur, à partir de ladite estimation du canal entre ledit récepteur et ledit émetteur, par réciprocité du canal, la construction, pour chaque sous-bande d'une pluralité de sous-bandes, d'un ensemble de matrices de précodage à partir de l'estimation du canal entre ledit émetteur et ledit récepteur et de ladite version compressée de la matrice de covariance de l'interférence, la sélection, dans chaque ensemble de matrices de précodage associé à une sous-bande, d'une matrice de précodage telle qu'un paramètre de transmission résultant de cette sélection respecte le deuxième critère.

Le signal de référence peut être un signal du type SRS (« Sounding Reference Signal » en anglais). L'étape de réception de ce signal de référence peut être réalisée de manière régulière ou sur requête, comme on va le voir ci-après.

Dans un autre mode de réalisation, l'information en provenance du récepteur est au moins une information parmi un indicateur de qualité du canal (CQ.I), un indicateur de rang (RI), un indicateur de précodage (PMI) - par exemple si le récepteur 3 sélectionne la méthode CSI-D. Dans ce cas, le procédé de communication comprend : l'émission d'un signal de référence, par exemple de type CSI-RS, permettant notamment au récepteur d'estimer le canal dans le sens émetteur vers récepteur, l'identification d'une matrice de précodage à utiliser par l'émetteur, à partir de l'information en provenance du récepteur (CQ.I, RI et/ou PMI).

5.8 Périodicité et apériodicité

Dans un mode de réalisation, l'une des étapes d'estimation EST1, de sélection SEL1 ou de transmission TR mises en œuvre par le récepteur est réalisée de manière périodique et/ou apériodique, par exemple suite à une variation du canal entre ledit émetteur et ledit récepteur.

Dans ce dernier cas (dit apériodique), cela peut se faire sur requête de l'émetteur 2 au récepteur 3.

Dans le cas périodique, le récepteur 3 peut notamment émettre de manière régulière un signal de référence à l'émetteur 2, par exemple du type SRS (« Sounding Reference Signal » en anglais).

Dans le cas apériodique, le récepteur 3 peut émettre un signal de référence à réception d'une requête de l'émetteur 2, par exemple de type « SRS trigger command ». Il est fait référence aux figures 8 à 10, qui représentent schématiquement un ordre d'échanges entre le récepteur et l'émetteur.

Dans les figures 8 à 10, les échanges entre l'émetteur 2 et le récepteur 3 (ici notés E et R, respectivement) peuvent comprendre, dans l'ordre :

S10 (E vers R) envoi (optionnel) d'une instruction sur la méthode de compression de la covariance à utiliser pour le récepteur. La méthode de compression peut notamment être configurée par la couche RRC de façon semi-statique,

S20 (E vers R) envoi de signaux CSI-RS et CSI-IM, afin que le récepteur 3 puisse estimer la matrice de covariance et la matrice de canal. Ces signaux peuvent être transmis de façon périodique ou apériodique,

S30 (R vers E) envoi de l'information relative à la technique sélectionnée par le récepteur,

S40 (E vers R) mise en œuvre du format d'émission, notamment du précodage, défini à partir de l'information relative à la technique sélectionnée par le récepteur.

Le récepteur peut alors mettre en œuvre le procédé de communication décrit précédemment, et notamment la sélection d'une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission.

Dans le mode de réalisation illustré en figure 8, on suppose que la technique sélectionnée par le récepteur 3 est de type CSI-D.

Les étapes suivantes peuvent alors être mises en œuvre :

S30 (R vers E) envoi de l'information relative à la technique sélectionnée par le récepteur (ici

CSI-D, l'information comprenant alors le PMI, et éventuellement CQ.I et RI),

S40 (E vers R) mise en œuvre du format d'émission, notamment du précodage, défini à partir de l'information relative à la technique sélectionnée par le récepteur (ici, CSI-D, l'information étant un PMI identifiant le précodage à mettre en œuvre).

Dans le mode de réalisation illustré en figure 9, on suppose que la technique sélectionnée par le récepteur 3 est de type CSI-R2. On suppose également que le récepteur transmet un signal de référence SRS de manière apériodique, par exemple en réponse à une requête de l'émetteur.

Dans ce cas, les étapes suivantes peuvent être mises en œuvre :

530 (R vers E) envoi de l'information relative à la technique sélectionnée par le récepteur (ici CSI-R2, l'information étant la version compressée de la matrice de covariance de l'interférence Rj, compressée selon la méthode M indiquée par l'émetteur, le cas échéant),

531 (E vers R) requête (de l'émetteur) d'une transmission d'un signal de référence SRS

532 (R vers E) émission d'un signal de référence SRS (servant à l'estimation de canal par l'émetteur), en réponse à la requête de l'étape S31

S40 (E vers R) mise en œuvre du format d'émission, notamment du précodage, défini à partir de l'information relative à la technique sélectionnée par le récepteur (ici, CSI-R2, et le précodage mis en œuvre est déterminé sur la base de la version compressée de la matrice de covariance de l'interférence et sur la matrice de canal estimée grâce au signal de référence SRS).

Dans le mode de réalisation illustré en figure 10, on suppose que la technique sélectionnée par le récepteur 3 est également de type CSI-R2. On suppose également que le récepteur transmet un signal de référence SRS de manière périodique.

Les échanges entre l'émetteur 2 et le récepteur 3 sont similaires à ceux du cas apériodique représenté figure 9, à l'exception des étapes S31 et S32 qui sont remplacées par une étape S33 :

S33 (R vers E) émission d'un signal de référence SRS (servant à l'estimation de canal par l'émetteur), de manière périodique.

Dans les modes de réalisation illustrés en figures 9 et 10, l'émetteur peut utiliser le signal de référence SRS le plus récent pour estimer le canal.

5.9 Dispositifs

On présente finalement, en relation avec les figures 11 et 12, les structures simplifiées d'un récepteur et d'un émetteur selon un mode de réalisation de l'invention.

Comme illustré en figure 11, un récepteur 3 selon un mode de réalisation de l'invention comprend une mémoire 300, une unité de traitement 310, équipée par exemple d'une machine de calcul programmable ou d'une machine de calcul dédiée, par exemple un processeur P, et pilotée par le programme d'ordinateur 320, mettant en œuvre des étapes du procédé de communication selon au moins un mode de réalisation de l'invention.

A l'initialisation, les instructions de code du programme d'ordinateur 320 sont par exemple chargées dans une mémoire RAM avant d'être exécutées par le processeur de l'unité de traitement 310.

Le processeur de l'unité de traitement 310 met en œuvre des étapes du procédé de communication décrit précédemment, selon les instructions du programme d'ordinateur 320, pour : estimer une matrice de covariance de l'interférence, représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception, sélectionner une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission, dans un groupe de techniques comprenant une première technique reposant sur une version compressée de ladite matrice de covariance de l'interférence et au moins une deuxième technique, et transmettre audit émetteur une information relative à ladite technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur.

Comme illustré en figure 12, un émetteur selon un mode de réalisation de l'invention comprend une mémoire 200, une unité de traitement 210, équipée par exemple d'une machine de calcul programmable ou d'une machine de calcul dédiée, par exemple un processeur P, et pilotée par le programme d'ordinateur 220, mettant en œuvre des étapes du procédé de communication selon au moins un mode de réalisation de l'invention.

A l'initialisation, les instructions de code du programme d'ordinateur 220 sont par exemple chargées dans une mémoire RAM avant d'être exécutées par le processeur de l'unité de traitement 210. Le processeur de l'unité de traitement 210 met en œuvre des étapes du procédé de communication décrit précédemment, selon les instructions du programme d'ordinateur 220, pour : recevoir au moins une information en provenance du récepteur et relative à une technique d'acquisition de la connaissance du canal en émission sélectionnée par ledit récepteur parmi un groupe de techniques comprenant une première technique reposant sur une version compressée d'une matrice de covariance de l'interférence, représentative de la structure spatiale de l'interférence en réception, et au moins une deuxième technique.