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Title:
METHOD FOR CORRECTING A SPECTRAL IMAGE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/074820
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention concerns a method for processing energy spectra of radiation transmitted by an object irradiated by an ionising radiation source, in particular X-ray radiation, for medical imaging or non-destructive testing applications. The method uses a detector comprising a plurality of pixels, each pixel being capable of acquiring a spectrum of the radiation transmitted by the object. The method makes it possible, based on a plurality of detected spectra, to estimate a spectrum, referred to as the scattering spectrum, representative of radiation scattered by the object. The estimation involves taking into account a spatial model of the scattering spectrum. Each acquired spectrum is corrected taking into account the estimated scattering spectrum. The invention makes it possible to reduce the influence of the scattering, by the object, of the spectrum emitted by the source.

Inventors:
PIVOT ORDAN (FR)
TABARY JOACHIM (FR)
FOURNIER CLARISSE (FR)
LETANG JEAN MICHEL (FR)
RIT SIMON (FR)
Application Number:
PCT/FR2019/052376
Publication Date:
April 16, 2020
Filing Date:
October 07, 2019
Export Citation:
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Assignee:
COMMISSARIAT ENERGIE ATOMIQUE (FR)
CENTRE NAT RECH SCIENT (FR)
INST NAT SCIENCES APPLIQUEES LYON (FR)
International Classes:
G06T11/00; A61B6/00; G01N23/04; G01N23/046; G01T1/29; G01T1/36; G06T5/00
Foreign References:
EP3153888A12017-04-12
US20070242794A12007-10-18
US20070268997A12007-11-22
EP3153888A12017-04-12
Other References:
SOSSIN ARTUR ET AL: "Characterizing the behavior of scattered radiation in multi-energy x-ray imaging", NUCLEAR INSTRUMENTS & METHODS IN PHYSICS RESEARCH. SECTION A, vol. 850, 18 January 2017 (2017-01-18), pages 25 - 34, XP029917295, ISSN: 0168-9002, DOI: 10.1016/J.NIMA.2017.01.032
ALEXANDER KATSEVICH ET AL: "High-Quality 3-D MicroCT Imaging of Source Rocks - Novel Methodology to Measure and Correct for X-Ray Scatter", PROCEEDINGS OF THE 6TH UNCONVENTIONAL RESOURCES TECHNOLOGY CONFERENCE, 1 January 2018 (2018-01-01), Tulsa, OK, USA, XP055612288, ISBN: 978-0-9912144-5-7, DOI: 10.15530/urtec-2018-2902457
SOSSIN A.: "Fast scattering simulation tool for multi-energy x-ray imaging", NUCLEAR INSTRUMENTS AND METHODS IN PHYSICS RESEARCH, vol. 802, 2015, pages 60 - 66, XP029287123, DOI: 10.1016/j.nima.2015.08.073
Attorney, Agent or Firm:
LE GOALLER, Christophe et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Procédé de correction d'une image spectrale formée par un rayonnement électromagnétique ionisant transmis par un objet, l'objet étant disposé entre une source d'irradiation (11) et un détecteur (20), la source d'irradiation étant apte à émettre un rayonnement électromagnétique ionisant, dit rayonnement incident (1°), vers l’objet ;

le détecteur (20) comportant des pixels (20j), chaque pixel étant configuré pour détecter un rayonnement transmis par l'objet (10) vers le détecteur, et à en mesurer un spectre (Sj), le rayonnement transmis (/) comportant un rayonnement diffusé ( idlff ), causé par la diffusion du rayonnement incident (1°) dans l'objet (10), et un rayonnement primaire (Ip) ;

un masque (15) étant interposé entre la source (11) et l'objet (10), le masque comportant des éléments absorbants (15x), aptes à atténuer une partie du rayonnement incident (1°), la projection de chaque élément absorbant sur le détecteur formant une zone d’ombre (20x), de telle sorte que le détecteur (20) comporte une pluralité de zones d’ombre espacées les unes des autres, chaque zone d’ombre (20x) comportant au moins un pixel (20j e 2ox) < '

le procédé comportant les étapes suivantes :

a) irradiation de l’objet et mesure, par les pixels du détecteur (20j), d’un spectre en énergie (Sj), représentatif du rayonnement (/) transmis par l’objet ;

b) définition d’un modèle spatial ( modK ) du spectre du rayonnement diffusé, de façon à obtenir, en différents pixels du détecteur, une estimation du spectre du rayonnement diffusé [s ^1 ) détecté par chaque pixel (20j), le modèle spatial étant défini par des paramètres (K) ;

c) prise en compte d’une fonction de coût ( K)), la fonction de coût étant définie en différents pixels, et prenant en compte, au niveau de chaque pixel, une variation spatiale (VSfx) d’une estimation du spectre du rayonnement primaire transmis par l’objet (10) en l’absence de masque, l’estimation du spectre du rayonnement primaire en l’absence de masque étant obtenue en comparant, pour chaque pixel :

le spectre (Sj) mesuré par le pixel lors de l’étape a) ;

une estimation du spectre du rayonnement diffusé (Sfl ^) obtenue à l’aide du modèle spatial ( modK ) résultant de l’étape b) ;

d) détermination des paramètres (K) du modèle spatial ( modK ) pour lesquels la fonction de coût ( K)) est minimale ou maximale ; e) pour au moins un pixel (20j), estimation du spectre rayonnement diffusé atteignant le pixel en appliquant les paramètres du modèle spatial (K) déterminés lors de l'étape d) ;

f) pour au moins un pixel, correction du spectre (Sj) mesuré lors de l'étape a) en utilisant l'estimation du spectre du rayonnement diffusé résultant de l'étape e), de façon à obtenir un spectre corrigé (5 ) correspondant à une estimation du spectre du rayonnement primaire (Sf, S'f ) atteignant le pixel.

2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel les pixels du détecteur s'étendent selon un plan de détection, et dans lequel le modèle spatial est défini selon deux axes (X, Y) définissant le plan de détection.

3. Procédé selon la revendication 2, dans lequel :

l'étape a) est mise en oeuvre selon une pluralité de configurations, à chaque configuration étant associée une orientation (Q) du détecteur par rapport à l'objet, de façon à mesurer, par chaque pixel, des spectres (S^ ) correspondant à différentes orientations ;

le modèle spatial défini lors de l’étape b) prend en compte une variation du spectre du rayonnement diffusé en fonction de l’orientation (Q) du détecteur par rapport à l’objet.

4. Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel lors de l’étape c), l’estimation du spectre primaire (SfK) transmis par l’objet vers chaque pixel, en l’absence de masque (15), est obtenue en appliquant une matrice de correction ( ), définie

pour chaque pixel, à une différence entre :

le spectre (Sj) mesuré par le pixel lors de l’étape a) ;

une estimation du spectre du rayonnement diffusé [s ^1 ) obtenue à l’aide du modèle paramétrique ( modK ) résultant de l’étape b).

5. Procédé selon la revendication 4, dans lequel la matrice de correction ( ) est obtenue au cours d’une phase de calibration, sans objet entre la source d’irradiation et le détecteur, selon les étapes de calibration suivantes :

cal-i) irradiation du détecteur respectivement en interposant et sans interposer le masque entre la source et le détecteur, de façon à obtenir, pour chaque pixel, un spectre de plein flux (F°) et un spectre de masque (Ai ); cal-ii) prise en compte d'une fonction paramétrique pour déterminer des termes de la matrice, la fonction paramétrique dépendant de paramètres ;

cal-iii) prise en compte du spectre de plein flux et du spectre de masque pour déterminer les paramètres de la fonction paramétrique, de façon à déterminer les termes de la matrice de correction ;

la matrice de correction ( ) étant triangulaire.

6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel le modèle spatial du rayonnement de diffusion est exprimé selon un produit :

d'une matrice (B) représentative d'une répartition spatiale du rayonnement diffusé ; d'un vecteur de paramètres (K) comportant les paramètres du modèle spatial de diffusion ;

de telle sorte que l'étape d) comporte une estimation du vecteur de paramètres (K).

7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l'étape b) comporte une définition d'un modèle spectral du rayonnement diffusé, pour prendre en compte, en chaque pixel, une évolution spectrale du rayonnement diffusé, de telle sorte que le modèle spatial et le modèle spectral sont définis par un vecteur de paramètres (K).

8. Procédé selon la revendication 7, dans lequel le modèle spatial et le modèle spectral du peuvent être exprimés selon un produit :

d'une matrice (B) représentative d'une répartition spatiale du rayonnement diffusé ; d'une matrice (Y) représentative de l'évolution spectrale du rayonnement diffusé ; du vecteur de paramètres (K) ;

de telle sorte que l'étape d) comporte une estimation du vecteur de paramètres (K).

9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel chaque élément absorbant (15x) du masque (15) est apte à absorber entre 5 % et 80 % du rayonnement auquel il est exposé, dans une bande d’énergie prédéterminée.

10. Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l’étape a) comporte une normalisation du spectre du rayonnement transmis par l’objet (Sj), mesuré par le pixel, par un spectre (So i) mesuré par le pixel sans objet disposé entre la source et le détecteur.

11. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel, le masque (15) s'étendant selon une surface, chaque élément absorbant est distant d'un autre élément absorbant d'une distance inférieure à 1 cm.

12. Support d'enregistrement d'informations, comportant des instructions pour l'exécution des étapes b) à f) du procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, à partir des spectres mesurés lors de l’étape a), ces instructions étant aptes à être exécutées par un microprocesseur.

13. Dispositif pour l’acquisition de spectres d’un rayonnement transmis par un objet (10) comportant :

une source d'irradiation (11), configurée pour émettre un rayonnement électromagnétique ionisant, dit rayonnement incident (1°), vers ledit objet (10);

un détecteur (20) comportant des pixels (20j), chaque pixel étant configuré pour détecter un rayonnement (10) transmis par l'objet vers le détecteur, et à en acquérir un spectre (Sj) ;

un masque (15), apte à être interposé entre la source (11) et l'objet (10), ledit masque comportant des éléments absorbants (15x), aptes à absorber une partie dudit rayonnement incident (1°), et dont une projection sur le détecteur définit des zones d’ombres (20x) distantes les unes des autres ;

un processeur (21), configuré pour recevoir des spectres acquis par chaque pixel, et à mettre en oeuvre les étapes b) à f) du procédé objet de l'une quelconque des revendications 1 à 11.

Description:
Procédé de correction d'une image spectrale

Description

DOMAINE TECHNIQUE

Le domaine technique de l'invention est la correction d'une image spectrale formée par un détecteur pixellisé. L'invention peut notamment s'appliquer dans le domaine de l'imagerie de rayons X ou gamma, par exemple dans le cadre de l'aide au diagnostic médical.

ART ANTERIEUR

Le contrôle d'objets par rayonnement X, dans le domaine médical ou industriel, est très répandu. Les procédés existants consistent à disposer un objet entre une source de rayonnement et un détecteur, puis à irradier l'objet à l'aide de la source. Le détecteur forme alors une image, généralement en deux dimensions, du rayonnement transmis par l'objet. Cette image est représentative de l'atténuation, par l'objet, du rayonnement émis par la source.

Le rayonnement transmis par l'objet comporte généralement une composante résultant de la diffusion, par l'objet, du rayonnement émis par la source. Elle est d'autant plus significative que l'énergie du rayonnement est faible et/ou que l'objet est constitué de matériaux dont le numéro atomique est élevé. Cette composante, appelée communément rayonnement de diffusion, perturbe l'interprétation des images, car elle n'est qu'indirectement liée à l'atténuation par l'objet. De plus, alors que le rayonnement non diffusé, dit rayonnement primaire, se propage entre la source et le détecteur selon une trajectoire rectiligne, le rayonnement diffusé a pour origine un point quelconque de l'objet, et sa trajectoire, depuis ce point origine, est distribuée selon différents angles. On recherche donc à estimer cette composante de diffusion, de façon à l'extraire du signal mesuré par le détecteur, préalablement au traitement des images en vue de leur interprétation. Des outils de simulation numérique permettent de déterminer le rayonnement primaire et le rayonnement de diffusion ayant traversé un objet analysé. Un exemple est donné dans la publication Sossin A. "Fast scattering simulation tool for multi-energy x-ray imaging" Nuclear Instruments and Methods in Physics Research, A 802 (2015) 60-66. De tels outils facilitent le développement de systèmes de radiographie ou de tomographie. Dans le domaine de l’imagerie médicale, de nombreuses méthodes ont été développées pour tenter d'estimer et de réduire la part du rayonnement diffusé, de façon à obtenir une image essentiellement représentative du rayonnement non diffusé, dit rayonnement primaire, se propageant entre la source et l'objet selon une direction rectiligne. Par exemple, le brevet EP3153888 décrit un procédé au cours duquel un masque, définissant un damier, est disposé entre une source de rayonnement et un détecteur pixelisé. Deux acquisitions sont effectuées, respectivement avec et sans masque. Une comparaison entre les deux acquisitions permet d’estimer le spectre de la composante de diffusion du rayonnement détecté par chaque pixel du détecteur. Si un tel procédé s'avère efficace, il suppose une double acquisition, avec et sans masque, ce qui nécessite la conception d'un masque amovible. De plus, le fait d'effectuer une double acquisition peut sembler en contradiction avec la nécessité de réduction de la dosimétrie lors des examens médicaux.

Les inventeurs proposent un procédé alternatif permettant d'estimer le spectre d'un rayonnement diffusé par un objet irradié, et se propageant vers les pixels d'un détecteur spectrométrique. Le spectre ainsi estimé est utilisé pour corriger le spectre du rayonnement détecté par chaque pixel. Le procédé n'impose pas d'effectuer une double acquisition, avec et sans masque.

EXPOSE DE L'INVENTION

Un premier objet de l’invention est un procédé de correction d’une image spectrale formée par un rayonnement électromagnétique ionisant transmis par un objet, l'objet étant disposé entre une source d'irradiation et un détecteur, la source d'irradiation étant apte à émettre un rayonnement électromagnétique ionisant, dit rayonnement incident, vers l’objet ;

le détecteur comportant des pixels, chaque pixel étant configuré pour détecter un rayonnement transmis par l'objet vers le détecteur, et à en mesurer un spectre, le rayonnement transmis comportant un rayonnement diffusé, causé par la diffusion du rayonnement incident dans l'objet, et un rayonnement primaire;

un masque étant interposé entre la source et le détecteur, le masque comportant des éléments absorbants, aptes à atténuer une partie du rayonnement incident, la projection de chaque élément absorbant sur le détecteur formant une zone d’ombre, de telle sorte que le détecteur comporte une pluralité de zones d’ombre espacées les unes des autres, chaque zone d’ombre comportant au moins un pixel;

le procédé comportant les étapes suivantes :

a) irradiation de l’objet et mesure, par les pixels du détecteur, d’un spectre en énergie, représentatif du rayonnement transmis par l’objet ; b) définition d'un modèle spatial du spectre du rayonnement diffusé, de façon à obtenir, en différents pixels du détecteur, une estimation du spectre du rayonnement diffusé détecté par chaque pixel, le modèle spatial étant défini par des paramètres;

c) prise en compte d'une fonction de coût, la fonction de coût étant définie en différents pixels, et prenant en compte, au niveau de chaque pixel, une variation spatiale d'une estimation du spectre du rayonnement primaire transmis par l'objet en l'absence de masque, l'estimation du spectre du rayonnement primaire en l'absence de masque étant obtenue en comparant, pour chaque pixel:

le spectre mesuré par le pixel lors de l'étape a) ;

une estimation du spectre du rayonnement diffusé obtenue à l'aide du modèle spatial résultant de l'étape b) ;

d) détermination des paramètres du modèle spatial pour lesquels la fonction de coût est minimale ou maximale ou se rapproche d'une valeur prédéterminée ;

e) pour au moins un pixel, estimation du spectre rayonnement diffusé atteignant le pixel, en appliquant les paramètres du modèle spatial déterminés lors de l'étape d).

Le procédé peut comporter une étape :

f) pour au moins un pixel, correction du spectre mesuré lors de l'étape a) en utilisant l'estimation du spectre du rayonnement diffusé résultant de l'étape e), de façon à obtenir un spectre corrigé correspondant à une estimation du spectre du rayonnement primaire atteignant le pixel.

Lors de l'étape f), le spectre corrigé peut correspondre à une estimation du spectre du rayonnement primaire atteignant le pixel en l'absence de masque disposé entre la source et le détecteur, ce qui correspond une variante préférée, ou en présence du masque.

Par fonction définie en différents pixels, on entend une fonction établie à partir du spectre mesuré en différents pixels.

Par rayonnement transmis par l'objet, ou rayonnement atteignant un pixel, ou rayonnement se propageant vers le pixel, on entend un rayonnement incident au pixel ou un rayonnement détecté par le pixel. Le passage entre le rayonnement incident au pixel et le rayonnement détecté par le pixel est établi en prenant en compte une fonction de réponse du pixel. La fonction de réponse peut notamment être représentée sous une forme matricielle.

Le masque peut être disposé entre la source et l'objet. Alternativement, le masque peut être disposé entre l'objet et le détecteur. Par spectre représentatif du rayonnement transmis par l'objet, on entend un spectre du rayonnement transmis par l'objet ou un spectre obtenu à partir du spectre du rayonnement transmis par l'objet. Il peut par exemple s'agir d'un spectre résultant d'une normalisation du spectre du rayonnement transmis par l'objet.

De préférence dans lequel les pixels du détecteur s'étendent selon un plan de détection ; le modèle spatial est alors défini au moins selon deux axes définissant le plan de détection.

Selon un mode de réalisation :

l'étape a) est mise en oeuvre selon une pluralité de configurations, à chaque configuration étant associée une orientation du détecteur par rapport à l'objet, de façon à mesurer, par chaque pixel, des spectres correspondant à différentes orientations ; le modèle spatial défini lors de l’étape b) prend en compte une variation du spectre du rayonnement diffusé en fonction de l’orientation du détecteur par rapport à l’objet. Lors de l’étape c), l’estimation du spectre primaire transmis par l’objet vers chaque pixel, en l’absence de masque, peut être obtenue en appliquant une matrice de correction, définie pour chaque pixel, à une différence entre :

le spectre mesuré par le pixel lors de l’étape a) ;

une estimation du spectre du rayonnement diffusé obtenue à l’aide du modèle paramétrique résultant de l’étape b).

La matrice de correction peut être obtenue au cours d’une phase de calibration, sans objet entre la source d’irradiation et le détecteur, selon les étapes de calibration suivantes :

cal-i) irradiation du détecteur respectivement en interposant et sans interposer le masque entre la source et le détecteur, de façon à obtenir, pour chaque pixel, un spectre de plein flux et un spectre de masque;

cal-ii) prise en compte d’une fonction paramétrique pour déterminer des termes de la matrice, la fonction paramétrique dépendant de paramètres;

cal-iii) prise en compte du spectre de plein flux et du spectre de masque pour déterminer les paramètres de la fonction paramétrique, de façon à déterminer les termes de la matrice de correction.

La matrice de correction est de préférence triangulaire.

Le modèle spatial du rayonnement de diffusion peut être exprimé selon un produit :

d’une matrice représentative d’une répartition spatiale du rayonnement diffusé ; d’un vecteur de paramètres comportant les paramètres du modèle spatial de diffusion; de telle sorte que l’étape d) comporte une estimation du vecteur de paramètres. Selon un mode de réalisation, l'étape b) comporte une définition d'un modèle spectral du rayonnement diffusé, pour prendre en compte, en chaque pixel, une évolution spectrale du rayonnement diffusé, de telle sorte que le modèle spatial et le modèle spectral sont définis par un vecteur de paramètres. Selon ce mode de réalisation, le modèle spatial et le modèle spectral du rayonnement de diffusion peuvent être exprimés selon un produit :

d'une matrice représentative d'une répartition spatiale du rayonnement diffusé ; d'une matrice représentative de l'évolution spectrale du rayonnement diffusé ;

du vecteur de paramètres;

de telle sorte que l'étape d) comporte une estimation du vecteur de paramètres.

Chaque élément absorbant du masque est, de préférence, apte à absorber entre 5 % et 80 % du rayonnement auquel il est exposé, dans une bande d'énergie prédéterminée. Le masque s'étendant selon une surface, chaque élément absorbant est de préférence distant d'un autre élément absorbant d'une distance inférieure à 1 cm.

Selon un mode de réalisation, l’étape a) comporte une normalisation du spectre du rayonnement transmis par l’objet, mesuré par le pixel, par un spectre mesuré par le pixel sans objet disposé entre la source et le détecteur.

Le procédé peut être mis en oeuvre en déterminant des pixels du détecteur considérés comme pertinents, les spectres mesurés par ces derniers faisant l’objet d’une surpondération dans le calcul de la fonction de coût. Les pixels pertinents peuvent être les pixels adjacents des zones d’ombre formées par le masque. Ils peuvent également être situés :

en dehors des contours délimitant l’objet ;

en dehors de structures internes de l’objet induisant un important contraste d’atténuation.

La fonction de coût peut comporter une matrice de pondération, dont les coefficients tendent à surpondérer une contribution des pixels pertinents relativement aux pixels non considérés comme pertinents.

Un deuxième objet de l’invention est un support d’enregistrement d’informations comportant des instructions pour l'exécution des étapes b) à e) ou b) à f) du procédé selon le premier objet de l’invention à partir des spectres acquis lors de l’étape a), ces instructions étant aptes à être exécutées par un microprocesseur.

Un troisième objet de l’invention est un dispositif pour l’acquisition de spectres d’un rayonnement transmis par un objet comportant : une source d'irradiation, configurée pour émettre un rayonnement électromagnétique ionisant, dit rayonnement incident, vers ledit objet;

un détecteur comportant des pixels, chaque pixel étant configuré pour détecter un rayonnement transmis par l'objet vers le détecteur, et à en acquérir un spectre ;

un masque, apte à être interposé entre la source et l'objet, ledit masque comportant des éléments absorbants, aptes à absorber une partie dudit rayonnement incident, et dont une projection sur le détecteur définit des zones d’ombres distantes les unes des autres ;

un processeur, configuré pour recevoir des spectres acquis par chaque pixel, et à mettre en oeuvre les étapes b) à e) ou b) à f) du procédé selon le premier objet de l’invention.

D’autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description qui va suivre de modes particuliers de réalisation de l’invention, donnés à titre d’exemples non limitatifs, et représentés sur les figures listées ci-dessous.

FIGURES

La figure IA montre un dispositif permettant une mise en oeuvre de l’invention.

La figure IB représente un détail d’un masque faisant partie du dispositif.

La figure IC illustre une rotation relative du détecteur et de la source par rapport à l’objet.

La figure 2 représente les principales étapes d'un mode de réalisation de l'invention.

La figure 3A représente une matrice de réponse du détecteur. Les figures 3B et 3C représentent respectivement une ligne et une colonne de cette matrice de réponse.

La figure 4A un exemple de matrice de correction établie pour un pixel. La figure 4B représente une ligne de la matrice de correction.

Les figures 5A, 5B et 5C représentent des résultats de modélisations simulant une image d’un objet modélisé, chaque image étant basée sur des spectres mesurés par les pixels d'un détecteur, ces spectres représentant respectivement le rayonnement total, le rayonnement primaire et l'estimation du rayonnement primaire selon l'invention. La figure 5D représente un profil horizontal obtenu à partir des figures 5A, 5B et 5C. La figure 5E montre des atténuations spectrales obtenues à partir du spectre détecté respectivement par le pixel central des figures 5 A, 5 B et 5C.

EXPOSE DE MODES DE REALISATION PARTICULIERS

La figure IA représente un mode de réalisation d'un dispositif 1 mettant en oeuvre un procédé selon l'invention. Une source d'irradiation 11 émet un rayonnement électromagnétique ionisant 7°, dit rayonnement incident, vers un objet 10. L'objet 10 est disposé entre la source d'irradiation 11 et un détecteur de rayonnement 20. Le détecteur de rayonnement est un détecteur comprenant des pixels 20 j agencés selon un plan, dit plan de détection P. L’indice i désigne une coordonnée de chaque pixel dans le plan de détection. Les pixels peuvent s'étendre selon une ligne, mais en général, ils s'étendent selon une matrice régulière bidimensionnelle. Dans ce cas, l’indice i représente une coordonnée bidimensionnelle.

L'objet 10 peut être un tissu biologique vivant, par exemple une partie du corps d'un animal ou d'un être humain. Le dispositif est alors un dispositif d'imagerie médicale. L'objet peut également être une pièce industrielle ou un bagage, le dispositif étant alors utilisé à des fins de contrôle non destructif ou pour des contrôles liées à la sécurité.

Le terme rayonnement électromagnétique ionisant désigne un rayonnement électromagnétique constitué de photons d'énergie supérieure à 1 keV, et de préférence inférieure à 5 MeV. La plage d'énergie du rayonnement ionisant peut être comprise entre 1 keV et 2 MeV, mais elle s'étend le plus souvent entre 1 keV et 150 keV ou 300 keV. Le rayonnement ionisant peut être un rayonnement X ou y. De préférence, la source de rayonnement ionisant est poly-énergétique, le rayonnement incident étant émis selon une plage d'énergie s'étendant généralement selon plusieurs dizaines voire centaines de keV. Il s'agit notamment d'un tube émetteur de rayons X.

Une partie des photons, constituant le rayonnement incident 7°, traversent l'objet et atteignent le détecteur 20, sans interagir avec l'objet. Ils se propagent vers le détecteur sans être déviés. Ces photons forment une composante primaire, ou rayonnement primaire I v . D'autres photons constituant le rayonnement incident 7° sont absorbés dans l'objet, par exemple par effet photoélectrique. Enfin, certains photons subissent une interaction de diffusion dans l'échantillon, de type diffusion inélastique Compton ou diffusion élastique Rayleigh. La diffusion, qu'elle soit inélastique ou élastique, engendre un changement de la direction du photon.

Ainsi, l'objet 10 irradié par la source 11 transmet au détecteur 20 un rayonnement 7 , dit rayonnement transmis, comportant :

une composante directe, ou rayonnement primaire, 7 P , n'ayant pas interagi avec l'objet, et dont la trajectoire depuis la source est rectiligne ;

une composante de diffusion I dl ff, ou rayonnement de diffusion, due à une diffusion du rayonnement incident dans l'objet. Le rayonnement transmis 7 par l'objet atteint les pixels du détecteur 20, chaque pixel détectant une partie de ce rayonnement. Le rayonnement transmis par l'objet et détecté par un pixel 20 j est noté / .

Comme évoqué en relation avec l'art antérieur, le rayonnement de diffusion I dl H perturbe l'interprétation des mesures. En effet, contrairement au rayonnement primaire I p , le rayonnement de diffusion se propage depuis l'objet vers le détecteur, selon une direction variable. Ainsi, une partie du rayonnement collecté par chaque pixel 20 j du détecteur ne provient non pas directement de la source de rayonnement 11, mais résulte du phénomène de diffusion. Or, l'interprétation des images est basée sur l'atténuation du rayonnement incident par le détecteur, cette dernière étant obtenue par un ratio, sur une plage d'énergie donnée, entre l'intensité du rayonnement primaire I p sur l'intensité du rayonnement incident 7°. Une bonne interprétation des images suppose la connaissance de l'intensité du rayonnement primaire I p , alors que le rayonnement 7 transmis par l'objet, et mesuré par le détecteur, comporte une somme dudit rayonnement primaire I p et du rayonnement diffusé l dl ff .

Chaque pixel 20 j constitue un détecteur de rayonnement, comportant :

un matériau détecteur, apte à interagir avec les photons du rayonnement 7 transmis par l'objet, ce matériau étant de type scintillateur ou, de préférence, un matériau semi- conducteur compatible avec une utilisation à la température ambiante, de type CdTe, CdZnTe ;

un circuit électronique, apte à générer un signal dont l'amplitude dépend, et est de préférence proportionnelle, à l'énergie déposée par chaque photon interagissant dans le matériau détecteur ;

un circuit de spectrométrie, apte à établir un spectre de l’énergie noté S j des signaux détectés pendant une période temporelle, dite période d'acquisition.

Ainsi, lorsque les pixels sont disposés régulièrement selon un agencement matriciel, chaque pixel est apte à produire un spectre S j du rayonnement transmis par l'objet. Le détecteur est alors apte à former plusieurs images, chaque image représentant un contenu de chaque spectre dans une plage d'énergie AE déterminée. Typiquement, chaque image comporte l'intégrale ou la valeur moyenne de chaque spectre dans ladite bande d'énergie. On parle alors d'imagerie spectrale, puisque le détecteur est à la fois résolu spatialement et spectralement.

Aussi, sous l'effet de l'irradiation par le rayonnement incident 7°, l'objet 10 transmet un rayonnement 7 , dit rayonnement transmis, vers un détecteur spectrométrique pixellisé 20, dont chaque pixel 20 ; est apte à détecter ledit rayonnement transmis 7 et à former un spectre en énergie S j du rayonnement I t ainsi détecté.

Le terme spectre en énergie correspond à un histogramme de l'amplitude des signaux détectés au cours d'une période d'acquisition du spectre. Une relation entre l'amplitude A et l'énergie E peut être obtenue par une fonction d'étalonnage en énergie g telle que E = g(A), selon des principes connus de l'homme du métier. Un spectre est donc un vecteur, dont chaque terme SJn) représente une quantité de rayonnement détecté par le pixel 20 j dans une dE

plage d'énergie E n ±— , avec dE étant la largeur spectrale de chaque canal, n désignant un numéro de canal. A chaque canal n correspond une énergie E n , ou plus exactement une plage d energie

Le spectre d’énergie S j , mesuré par le pixel 20 j , peut être normalisé par un spectre S o i mesuré par le pixel 20 j en l’absence d’objet, ce dernier représentant le spectre du rayonnement 7° émis par la source. Le spectre S o i mesuré par le pixel en l’absence d’objet est communément désigné par le terme spectre plein flux. Ainsi, le spectre S j est le spectre mesuré par un pixel 20 j , éventuellement normalisé par le spectre S o i . Le spectre S o i est mesuré de préférence sans masque 15 disposé entre la source et le détecteur.

Chaque spectre en énergie peut être considéré comme une somme d'un spectre du rayonnement primaire, noté Sf et d'un spectre du rayonnement de diffusion sf 1 ^ , à un terme de bruit près. Aussi, S t « Sf + s 1 ^ (1). Le signe « signifie une égalité à un terme de bruit près, ce bruit pouvant notamment résulter de la source d’irradiation, du détecteur ou d'effets dits d'empilement, se produisant lorsque deux photons incidents sont détectés simultanément.

Le dispositif comporte également un masque 15, disposé entre la source 11 et le détecteur 20 et dans cet exemple, entre la source 11 et l'objet 10, ce qui constitue la configuration préférée. Ce masque comporte des éléments absorbants 1 X répartis spatialement selon une surface 15 s selon laquelle s'étend le masque. Chaque élément absorbant est apte à atténuer partiellement une partie du rayonnement incident 7° produit par la source d'irradiation. Les éléments absorbants sont répartis discrètement, de telle sorte que l'espace entre deux éléments absorbants adjacents est moins absorbant que lesdits éléments absorbants. Autrement dit, les éléments absorbants définissent une répartition spatiale discrète d’atténuations att* 5 , att ¾ de telle sorte qu'entre deux éléments absorbants adjacents 15 x , 15 xr , l’atténuation att° 5 est inférieure à l’atténuation att* 5 , att ¾ associée à chaque élément absorbant. Le terme atténuation est connu de l'homme du métier. Elle peut être exprimée selon

X (EW

—— , où I°(E ) désigne une intensité, à une énergie E, d'un

/ E) J

rayonnement incident 7° à un l'élément absorbant 15 x et I X (E ) désigne une intensité, à ladite énergie E d'un rayonnement I x transmis par l'élément absorbant 15 x.

L’atténuation peut être exprimée en fonction d’un coefficient d’atténuation linéaire m(E), dépendant de l’énergie E et du matériau formant le masque, selon l’expression : att x 5 E ) = —m(E)-ί c , -ί c désignant l’épaisseur de l’élément atténuant 1 X traversé.

D'une façon générale, l'interposition du masque 15 entre la source 11 et le détecteur 20 ne doit pas modifier significativement le rayonnement de diffusion parvenant au détecteur, par rapport à une configuration sans masque. Aussi, de préférence, chaque élément absorbant présente une atténuation, tel que précédemment défini, comprise entre 0.05 et 1.5, à une des énergies de la plage d'énergie selon laquelle est émis le rayonnement incident 7°, ou à l'énergie moyenne de cette plage d'énergie. Ainsi, en négligeant la diffusion, chaque élément absorbant atténue, de préférence, entre 5 % et 80% du rayonnement incident 7° produit par la source et/ou traversant le masque dans l'espace s'étendant entre les éléments absorbants du masque. De préférence, l’atténuation est inférieure à 1 voire inférieure à 0.5 et de préférence inférieure à 0.3. Ainsi, chaque élément absorbant absorbe respectivement moins de 60 %, ou moins de 40%, et de préférence moins de 30% du rayonnement produit par la source, ou du rayonnement passant entre les éléments absorbants du masque. En dessous d’une atténuation égale à 0.05, correspondant à une atténuation de 5% du rayonnement produit par la source, les inventeurs considèrent que l'atténuation n'est pas suffisante. Autrement dit, le masque 15 permet donc d’établir un contraste d'atténuation, entre les éléments absorbants 1 X et l'espace s'étendant entre lesdits éléments absorbants, ces derniers absorbant entre 5% et 30%, voire 40%, voire davantage du rayonnement traversant ledit espace.

En complément ou alternativement, on peut définir une atténuation globale du masque 15 sous la forme d'un produit d'un facteur de remplissage par le pourcentage du rayonnement incident absorbé par le masque, ce dernier étant déterminé à une énergie de la plage d'énergie du rayonnement incident 7° émis par la source d'irradiation 11, ou à une énergie moyenne de cette plage. Le facteur de remplissage correspond à un ratio entre la surface du masque occupée par l'ensemble des éléments absorbants 1 X et la surface totale du masque. L'atténuation globale du masque, ainsi définie, est de préférence supérieure à 0.5% et inférieure à 20%. Ainsi, un masque satisfaisant à cette condition peut avoir un facteur de remplissage égal à 0.2, chaque élément 15 x du masque absorbant 10% du rayonnement incident, ce qui donne une atténuation globale du masque, telle que précédemment définie, égale à 0.02 (2%).

Chaque élément absorbant peut avoir une forme quelconque, mais au moins une dimension, dans une direction de la surface 15 s selon lequel il s'étend, est inférieure à 5 mm, et de préférence inférieure à 2 mm voire à 1 mm. Dans l'ensemble des modes de réalisation précédemment décrits, le masque 15 s'étend de préférence selon un plan XY parallèle à un plan selon lequel s'étendent les pixels du détecteur.

L'espacement entre deux éléments absorbants adjacents, au niveau du masque, peut être inférieur à 5 mm, et est de préférence compris entre 1 mm et 5 mm. D'une façon générale, l'espacement entre deux éléments absorbants adjacents, après projection sur le détecteur 20, est avantageusement compris entre 1 et 10 cm, et de préférence inférieur à 5 cm ou à 3 cm. Comme décrit par la suite, la projection de chaque élément absorbant 15 x sur le détecteur définit une zone d'ombre élémentaire 20 x . Chaque zone d'ombre élémentaire s'étend autour d'un point central. Avantageusement, l'espacement entre les points centraux de deux zones d'ombre élémentaires adjacentes est compris entre 1 et 10 cm, et de préférence compris entre lcm et 5 cm. Par projection, on entend une projection selon la direction de propagation du rayonnement émis par la source.

Un exemple de masque est représenté sur la figure IB. Dans cet exemple, le masque présente un arrangement régulier d’ouvertures carrées 15 0 pratiquées dans une plaque absorbante. Le masque 15 forme une grille, comportant un agencement régulier de maille, chaque maille 15 m s'étendant autour d'une ouverture 15 0 . Sur la figure IB, on a représenté une maille 15 m par un contour en pointillés. Le masque comporte des éléments absorbants 15 x , chaque élément absorbant représentant le contour d'une ouverture 15 0 , à l'intérieur d'une maille 15 m . Dans cet exemple, chaque ouverture 15 0 est un plot parallélépipédique, dont l'aire, selon la surface 15 s selon laquelle s'étend le masque, est de 3 mm * 3 mm, l'espacement entre le centre de chaque ouverture 15 0 étant respectivement de 5 mm selon une première direction Y et selon une deuxième direction X perpendiculaire à la première direction. Dans cet exemple, le matériau constituant le masque est du graphite, d’épaisseur 5 mm. L'épaisseur s'entend selon une direction perpendiculaire à la surface selon laquelle s'étend le masque. D'une façon générale, le masque est réalisé selon un matériau suffisamment absorbant pour atténuer une portion suffisante du rayonnement primaire. On évite toutefois les matériaux trop denses, de type métaux lourds, par exemple le plomb, susceptibles de produire une diffusion significative du rayonnement incident avant que ce dernier n'atteigne l'objet. Parmi les matériaux préférés composant le masque, on peut citer, outre le graphite, l'aluminium, le cuivre, ou le bore.

D'autres géométries sont envisageables, en considérant par exemple des plots denses séparés par des espaces libres, tels que décrits dans EP3153888. On peut également envisager un espacement non régulier entre les différents éléments absorbants, ou une géométrie non régulière de chaque élément absorbant.

Les ouvertures 15 0 pratiquées dans le masque 15 sont formées d'un matériau considéré comme transparent à l'égard des photons, dans la plage d'énergie considérée. Il s'agit par exemple d'air. Il peut également s'agir d'une fine épaisseur d'un plastique, d'un papier ou d'un métal léger, de type aluminium, fer, cuivre. Ainsi, au niveau de chaque ouverture 15 0 , le coefficient d'atténuation, tel que précédemment défini, est de préférence inférieur à 0.5, voire à 0.2 ou encore 0.1, et de façon plus générale suffisamment faible pour être négligé.

Le nombre d'ouvertures 15 0 est dimensionné de façon à couvrir le champ d'observation du détecteur.

Le masque 15 est interposé entre la source 11 et le détecteur 20. Sa projection, sur le détecteur, selon la direction de propagation du rayonnement incident 7°, définit des zones d'ombre 20 x , chaque zone d’ombre rassemblant les pixels du détecteur 20 j e 2 o x alignés par rapport à chaque élément absorbant 15 x , selon la direction de propagation du rayonnement atteignant le détecteur. Plus précisément, comme précédemment évoqué, la projection de chaque élément absorbant 15 x, selon la direction de propagation du rayonnement incident, forme une zone d'ombre 20 x sur le détecteur. L’indice x désigne la zone d’ombre considérée. Les pixels 20 j g 2 o x n'appartenant pas à une zone d’ombre 20 x reçoivent un rayonnement non atténué par les éléments absorbants 15 x , tandis que chaque pixel 20 j e 20x appartenant à une zone d’ombre reçoit un rayonnement atténué par un élément absorbant 15 x , ce dernier étant situé sur une ligne s'étendant entre ledit pixel et la source d'irradiation 11.

Le dispositif comprend également une unité de calcul, ou processeur 21, par exemple un microprocesseur, est apte à traiter chaque spectre S j mesuré par les pixels du détecteur. En particulier, le processeur est un microprocesseur relié à une mémoire programmable 22 dans laquelle est stockée une séquence d'instructions pour effectuer les opérations de traitement de spectres et de calculs décrites dans cette description. Ces instructions peuvent être sauvegardées sur un support d'enregistrement, lisible par le processeur, de type disque dur, CDROM ou autre type de mémoire. Le processeur peut être relié à une unité d'affichage 24, par exemple un écran.

Un objectif de l'invention est de corriger le spectre mesuré par chaque pixel 20 j , de façon à réduire la composante de diffusion sf 1 ^ dùe à l’objet 10 et d'établir un spectre corrigé S * tel que S * « S- p où S'J correspond au spectre primaire atteignant le pixel en l’absence de masque 15 entre la source 11 et le détecteur 20. Autrement dit, le spectre corrigé S correspond à une estimation S' du spectre du rayonnement primaire atteignant le pixel 20 j sans le masque interposé entre le la source et le détecteur: Sf = SJ' .

De façon alternative, il est possible d’établir un spectre corrigé S * de telle sorte qu’il correspond à une estimation du spectre Sf primaire atteignant l’objet en présence du masque 15, mais cela ne représente généralement pas une alternative préférée.

Un objectif de l’invention est d’évaluer le spectre de diffusion sf 1 ^ atteignant les différents pixels 20 j du capteur d’image 20. Dans l’exemple de réalisation décrit par la suite, le spectre de diffusion s 1 ^ est le spectre d’une composante de diffusion du spectre S ; mesuré par chaque pixel. L’invention est basée sur une hypothèse selon laquelle le spectre de diffusion ne varie pas de façon discontinue le long du plan de détection P défini par les pixels. De ce fait, on peut établir a priori un modèle spatial de diffusion mod K , paramétrique, modélisant une dispersion spatiale du spectre de diffusion le long du plan de détection P. K correspond aux paramètres du modèle. Ce modèle peut être par exemple approximé par une fonction Spline, c'est-à-dire une fonction définie, par morceaux, par des polynômes. Le modèle est défini selon des dimensions spatiales, correspondant par exemple aux axes X et Y du plan de détection P, et une dimension spectrale, traduisant l'évolution de la valeur du spectre en fonction de l'énergie. L'application du modèle spatial permet une estimation sf^ 1 du spectre de diffusion en chaque pixel 20 j . L'établissement du modèle paramétrique, et son ajustement, est un élément important de l'invention. Un exemple est fourni dans la suite de la description.

Un autre élément important est la prise en compte d'une matrice de correction C j , définie pour chaque pixel 20 j , la matrice de correction étant représentative de l'atténuation du rayonnement incident par le masque 15. La matrice de correction permet d'établir une relation entre le spectre primaire S détecté par un pixel 20 j et le spectre primaire Sf qui serait détecté par le pixel 20 j en l'absence de masque. Ainsi, Sf = x Sf; où x désigne le produit matriciel. La matrice de correction C t prend en compte l'atténuation par chaque élément absorbant du masque, ainsi que les imperfections de détection du pixel 20 j . Un exemple d'établissement de la matrice de correction Ç est présenté dans la suite de la description.

Chaque pixel 20 j mesure un spectre S t . De ce fait, compte tenu de (1), on peut estimer que le spectre primaire Sf mesuré par chaque pixel 20 j est tel que :

Sf Si - S?” (2).

Or, le spectre sf ^ peut être estimé par application du modèle spatial de diffusion mod K , de façon à obtenir une estimation . Aussi, à partir de (2), on peut éta blir que :

L'application de la matrice d'atténuation C t au spectre primaire Sf mesuré par le pixel permet d'obtenir une estimation du spectre primaire Sf qui aurait été mesuré par chaque pixel 20*, en l'absence de masque, selon l'expression :

Sf' = c t x (Si - sf;/ f ) (4).

Le symbole ' dans la notation S^signifie qu'il s'agit du spectre primaire estimé en l'absence de masque 15. Le spectre primaire Sf qui serait mesuré par chaque pixel 20 j en l'absence de masque 15 correspond au spectre de la composante primaire if du rayonnement / j mesuré par le pixel, en l'absence de masque.

On estime que localement, c'est-à-dire au niveau du voisinage de chaque pixel 20 j , en l'absence de masque, la composante primaire if' ne subit pas de fluctuations importantes. Par voisinage d'un pixel, on entend les pixels adjacents audit pixel. Ainsi, en l'absence de masque 15, le gradient spatial VSf' du spectre Sf est faible.

De ce fait, les paramètres K du modèle paramétrique de diffusion peuvent être déterminés en considérant une fonction de coût T (K) établie à l'aide du gradient spatial VSf. Les paramètres K du modèle paramétrique de diffusion sont ceux qui minimisent la fonction de coût T(K). Autrement dit, les paramètres K du modèle sont ceux qui "effacent" la trace du masque sur la distribution spatiale du spectre Sf.

Selon un premier exemple, la fonction de coût correspond à la somme du gradient spatial VSf' sur un nombre N t de pixels et sur un nombre N n de canaux d'énergie, de telle sorte que : Dans (5') :

/ est une fonction, correspondant par exemple à une norme. Il peut par exemple s'agir d'une norme de rang 1 ou une norme de rang 2. / peut être une fonction de Huber ou de Charbonnier, ce type de fonction pouvant être considérée comme approximant une norme d'ordre 1.

V désigne l'opérateur gradient spatial, successivement calculé selon deux directions orthogonales X et Y. Il peut être exprimé sous la forme d'une matrice de dimension (2 NiN n ; NM.

j est un super indice, prenant en compte une coordonnée spatiale i d'un pixel, une coordonnée spectrale n et une direction de calcul du gradient (selon l'axe X ou selon l'axe Y).

S est un vecteur, de dimension NiN n formé par une concaténation des spectres mesurés St- ç di ff est un vecteu r dg dimension NiN n formé par une concaténation des spectres de diffusion estimés

C est une matrice de dimension ( NiN h ; NiN h ) obtenue par concaténation de l'ensemble des matrices de correction définies pour chaque pixel 20 j .

La minimisation de la fonction de coût T K) permet d'obtenir les paramètres K du modèle spatial du rayonnement diffusé. Autrement dit :

D'autres expressions de fonctions de coût sont possibles, de telle sorte que les paramètres K du modèle minimisent ou maximisent la fonction de coût, où la font tendre vers une valeur prédéterminée.

On va décrire, en lien avec la figure 2, les principales étapes d'un procédé selon l'invention. Etape 100 : acquisition des spectres transmis par l'objet. Chaque pixel 20 i e 2 o x d'une zone d'ombre 20 x acquiert un spectre e 2 o x> transmis par l'objet 10, en subissant une atténuation par un élément absorbant 15 x . Chaque pixel 20 i g 2 o x en dehors d’une zone d’ombre 20 x acquiert un spectre g 20c , transmis par l'objet 10, sans l’influence d’un élément absorbant 15 x du masque 15. Etape 110 : établissement du modèle spatial de diffusion mod K , conditionné par des paramètres K. Le modèle spatial de diffusion comporte une composante spatiale, représentative de l'évolution spatiale du spectre de diffusion. Il peut également comporter une composante spectrale, représentative de l'évolution spectrale du spectre de diffusion.

En ce qui concerne la composante spatiale, elle peut être exprimée par une base B-splines à 2 dimensions spatiales, correspondant aux deux axes X et Y définissant le plan de détection. La base de B-splines peut être d'ordre 2, avec un écart entre deux noeuds de 32 pixels, les noeuds étant répartis selon les deux dimensions du plan de détection.

Selon une variante, décrite ultérieurement, on peut tenir compte d'une rotation de l'objet par rapport au détecteur selon plusieurs angles de rotation Q. Une telle configuration est représentée sur la figure IC. Dans la configuration représentée sur la figure IA, le détecteur 20 s'étend perpendiculairement à un axe Zi, parallèle à l'axe Z. Dans la configuration représentée sur la figure IC, le détecteur 20 s'étend perpendiculairement à un axe Z Q . Entre les deux configurations respectivement représentées sur les figures IA et IC, le détecteur 20 et la source 11 ont subi une rotation d'angle Q par rapport à l'objet 10. Ce type de rotation est usuel dans les procédés de reconstruction tomographique de l'objet. Lorsque le détecteur est apte à subir une rotation par rapport à l'objet, le modèle spatial peut être exprimé selon une base B-splines à 3 dimensions (deux dimensions correspondant au plan de détection et une dimension correspondant à l'angle de rotation). D'une façon générale, le nombre de dimensions selon lequel est établi le modèle spatial correspond au nombre de degrés de liberté pris en compte pour modéliser le rayonnement de diffusion.

On peut définir un sous-modèle spectral, représentant la composante spectrale du modèle spatial. Dans notre exemple, le spectre mesuré subit un regroupement selon des groupes de canaux adjacents avant d'être traité par l'unité de traitement. Compte tenu des discontinuités pouvant apparaître entre des canaux ainsi regroupés, on prend en compte une base B-spline d'ordre 0, avec une distance inter-nœuds de 1 canal.

Les paramètres du modèle forment un vecteur de paramètres K, de dimension N K , correspondant au nombre de nœuds du modèle.

Ainsi, le modèle paramétrique peut être exprimé sous la forme d'un produit matriciel, de telle sorte que B est une matrice représentant la composante spatiale du modèle spatial, de dimension [N t . N n ; N k. . N n \, . étant l'opérateur produit ;

Y est une matrice représentant la composante spectrale (ou sous-modèle spectral) du modèle spatial, de dimension [N k. . N n ; N k ] ; dans cet exemple, Y est la matrice identité. Cela signifie que le contenu des canaux d'énergie sont indépendants les uns des autres.

K est un vecteur de paramètres comportant les paramètres du modèle, de dimension

N k ;

N k. est le nombre de noeuds spatiaux considérés dans le modèle ; x est le produit matriciel.

Chaque terme de la matrice B est tel que :

où :

u et v désignent les coordonnées du pixel 20 i dans le plan du détecteur, respectivement selon les axes X et Y ;

u k. et v k désignent les coordonnées du nœud d'indice /q dans le plan du détecteur ; A u et A v sont les distances entre deux nœuds consécutifs respectivement l'axe X et l'axe Y.

b 2 est une fonction de base B-spline, à l'ordre 2, avec :

/? 2 (w) = 0 pour w <— ou w ³

Etape 120 : établissement d'une matrice de correction pour chaque pixel 20 j .

La prise en compte de l'atténuation par un élément absorbant 15 x du masque 15 peut être effectuée par une matrice de correction définie pour chaque pixel 20 j . Pour les pixels 20 j g 20* , la matrice de correction est unitaire. On décrit ci-après la matrice de correction C t pour des pixels 20 j e 20 * situés dans une zone d'ombre. Selon une première approximation, basée sur une hypothèse d'un détecteur parfait, la matrice de correction peut être déterminée en construisant une matrice d'atténuation M, dont chaque terme correspondant à une atténuation dans une plage d'énergie donnée. Plus précisément, chaque terme M(p, p) = b ~bcίc (11)

m c est le coefficient d'atténuation linéaire, dans la bande d'énergie AE p associée à la ligne p de la matrice d'atténuation M;

£ x est l'épaisseur de l'élément absorbant 15 x dont la projection sur le masque 15 forme la zone d'ombre 20 x considérée.

Ainsi, sans prise en compte de la réponse du détecteur, ou en considérant un détecteur parfait, Ci = M 1 .

Lorsque le détecteur n'est pas parfait, chaque pixel 20 j peut être caractérisé par une matrice de réponse D it représentant les imperfections de la détection. Un exemple de la matrice de réponse, de taille N x M, est représenté sur la figure 3A. N est le nombre de canaux n de chaque spectre formé par le détecteur et M est le nombre de canaux selon lesquels le spectre incident au détecteur est discrétisé. N et M sont deux entiers positifs. Dans cet exemple, N = M = 150, mais de façon générale, le nombre de canaux du spectre est supérieur à 2, voire supérieur à 10, et peut atteindre plusieurs centaines. Chaque terme Di (u, v ) de la matrice de réposne représente une probabilité qu'un photon incident au détecteur, d'énergie v, soit considéré par le détecteur comme ayant une énergie u.

Autrement dit, chaque ligne D j (u,·) de la matrice, telle que celle représentée sur la figure 3B, représente une distribution de probabilité de l'énergie v d'un photon atteignant le détecteur lorsqu'un photon d'énergie u est détecté. La figure 3B représente la ligne 70 de la matrice D j .De façon analogue, chaque colonne D j (-, v) de la matrice, telle que celle représentée sur la figure 3C, correspond à une distribution de probabilité de l'énergie détectée u par le détecteur lorsque le photon atteignant le détecteur a une énergie v. La figure 3C représente la colonne 70 de la matrice D. Plus la résolution en énergie du détecteur est fine, plus cette matrice tend vers une matrice diagonale. Dans le cas d'un détecteur parfait, la matrice D t est la matrice identité.

En prenant en compte les imperfections du détecteur, par le biais de la matrice de réponse D it la matrice de correction C t peut être exprimée comme suit :

Ci = Di X AT 1 X D 1 (12) Cela dit, la matrice de réponse D j n'est généralement pas inversible. Afin de prendre en compte la réponse de chaque pixel 20 j du détecteur, les inventeurs ont estimé que la matrice de correction C t est une matrice triangulaire, de dimension (N n , N n ), et dont chaque terme est tel que :

Ci (p, q ) = a i P h(p - qr) [

où :

h est la fonction de Heaviside ;

d est la fonction de Dirac ;

a i p , b ί r et Yi P sont des scalaires déterminés lors d'une phase de calibration. Ces scalaires sont associés à un pixel 20 j .

La phase de calibration est réalisée en l'absence d'objet 10 entre le détecteur 20 et la source 11. Elle consiste à acquérir :

une image spectrale, dite image plein flux F 0 , sans masque 15 entre la source 11 et le détecteur 20 ;

une image spectrale, dite image du masque M°, en interposant le masque 15 entre la source 11 et le détecteur 20.

Pour chaque pixel 20 j , les coefficients a i p , b ί r et g ί r sont tels que :

{<*i, P · bϊr. Ύϊ,r) = argmin

< ^ΐ,r>bΐ,r>Ύΐ,r

où :

F j ° (p) est la valeur du spectre plein flux F° mesuré par le pixel 20 j au canal d'énergie p.

M j °(q) est la valeur du spectre de masque mesuré par le pixel 20 j au canal d'énergie

Les figures 4A et 4B montrent respectivement un exemple de matrice de correction ainsi qu'un profil de la deuxième ligne de cette matrice.

Etape 130 : estimation des paramètres K du modèle.

Ayant défini le modèle spatial (étape 110), paramétré par le vecteur K, et après avoir mesuré le spectre du rayonnement transmis par l'objet, en chacun des pixels du détecteur (étape 100) , on utilise les matrices de correction Ç définies pour chaque pixel (étape 120) pour estimer les paramètres K du modèle. Comme évoqué en lien avec les expressions (5) et (6), l'estimation des paramètres du modèle est effectué par une minimisation d'une fonction de coût. La fonction de coût peut être, par exemple :

C et S correspondent à des matrices telles que définies en lien avec l’expression (5’). j est le superindice défini en lien avec l’expression (5).

La fonction / peut être une fonction de Charbonnier, avec / ( q ) 1, (16),

où l 2 est un paramètre scalaire, avec par exemple l = 10 25 .

On estime ainsi le vecteur K tel que K = argmin T(K).

Etape 140 : correction du spectre mesuré par chaque pixel. L’estimation du vecteur K permet d’estimer le spectre de diffusion avec : chaque pixel peut être corrigé de façon à obtenir un spectre corrigé S j * . Ce dernier correspond à une estimation du spectre du rayonnement primaire Sf transmis par l’objet et détecté par chaque pixel, de telle sorte que : ou, de façon préférée :

Selon une variante, la position relative du détecteur par rapport à l’objet varie. Par exemple, l’ensemble, formé par la source d’irradiation 11 et le détecteur 20, tourne autour de l’objet, comme représenté sur la figure IC. A chaque position du détecteur 20 par rapport à l’objet 10 correspond un angle Q. Le modèle spatial de diffusion peut prendre en compte une variabilité angulaire du spectre de diffusion, sous la forme d’un troisième axe spatial représentant l’angle Q. Si N q représente le nombre de pas angulaires considérés, le modèle spatial est tel que :

§fj[ f = B C Y X K (10) avec :

B est une matrice représentant le sous-modèle spatial, de dimension

kg est le nombre de noeuds angulaires considérés ; . étant l'opérateur produit ;

Y est une matrice représentant le sous-modèle spectral, de dimension [N kr Nn. N ke N k \,·

K est un vecteur comportant les paramètres du modèle, de dimension N k .

où :

u et v désignent les coordonnées du pixel 20 i dans le plan du détecteur, respectivement selon les axes X et Y ;

u k. et v k. désignent les coordonnées du nœud d'indice / dans le plan du détecteur ; - 9 ke désigne la coordonnée angulaire du nœud d'indice k e

A u et A v sont les distances entre deux nœuds consécutifs respectivement l'axe X et l'axe Y;

A q est l'écart entre deux nœuds angulaires consécutifs ;

b 2 est une fonction de base B-spline, à l'ordre 2.

L'expression (15) devient :

Un tel mode de réalisation est pertinent lors d'acquisitions d'images en vue d'une reconstruction tomographique. Le spectre S i e , correspondant à chaque angle Q, peut ainsi être corrigé en fonction d'une estimation, à chaque angle, du spectre de diffusion, de la même façon qu'explicité en lien avec les expressions (18) et (18').

Les procédés tels que décrits ci-avant peuvent être optimisés en privilégiant l'information issue de pixels pertinents, ou en se limitant à ces derniers, les pixels pertinents étant ceux pour lesquels la mise en œuvre de l'algorithme de minimisation est la plus efficace.

Les pixels pertinents peuvent être les pixels adjacents des frontières délimitant les zones d'ombre 20 x définies par le masque 15. Les pixels pertinents peuvent être déterminés à partir d'un gradient bidimensionnel de l'image du masque M° : ils correspondent aux composantes non nulles du gradient de l'image du masque. On peut établir une matrice de pondération W, telle que W = diagiVM °). Lorsqu'on ne prend pas en compte la variation angulaire selon Q, W est une matrice de dimension 2/V j /V n ; 2NiN h . Lorsqu'on prend en compte la variation angulaire, W est une matrice de dimension 2/V j /V n A¾; 2NίN h Nr.

La matrice de pondération W est prise en compte dans la détermination de la fonction de coût, de telle sorte que :

De préférence, les pixels pertinents ne doivent pas être situés sur les bords de l'objet 10, ou au niveau de structures internes de l'objet induisant un contraste d'atténuation important. En effet, au niveau des bordures de l'objet, ou lorsque l'objet présente de forts gradients locaux de l'atténuation, le spectre primaire transmis par l'objet subit des discontinuités. L'hypothèse d'une continuité locale du spectre primaire, prise en compte dans l'algorithme qui précède, n'est alors pas pertinente. Les pixels situés face aux bordures de l'objet ou face à d'importants gradients locaux d'atténuation sont donc considérés comme non pertinents et ne sont pas pris en compte dans l'établissement de la fonction de coût et lors de sa minimisation. Alternativement, les pixels considérés comme non pertinents peuvent être affectés d'un coefficient de pondération faible, de telle sorte que la fonction de coût dépend essentiellement des pixels considérés comme pertinents.

Essais

Des simulations ont été réalisées en considérant une source d'irradiation 11 sous la forme d’un tube à rayons X avec une anode de tungstène, soumis à une tension de 120 kV, filtrée par une épaisseur de 0.25 mm de cuivre et de 8.4 mm d’aluminium. Le détecteur 20 comprend 1024 (selon l'axe X) * 1024 pixels (selon l'axe Y), chaque pixel s'étendant selon une surface de 400 pm x 400 pm et selon une épaisseur de 3 mm. Le détecteur est résolu en énergie, et chaque pixel permet d'obtenir des spectres de 256 canaux d’énergie. Les pixels sont regroupés spatialement en groupes de 16 pixels adjacents (bining 4 x 4). Le spectre acquis par chaque groupe de pixel fait l’objet d’un regroupement en énergie de façon à former 9 canaux d’énergie, de largeur spectrale 10 keV, s'étendant entre 30 et 120 keV. Le masque utilisé est celui représenté sur la figure IB. Les figures 5A, 5B et 5C montrent respectivement des images simulées d'un crâne. Elles représentent respectivement une distribution spatiale de l'atténuation, cette dernière étant obtenue à partir :

du spectre détecté par chaque pixel ;

- du spectre primaire de référence Sf’ re ^ atteignant chaque pixel. Le spectre primaire de référence est obtenu par modélisation.

du spectre corrigé S * selon l'invention. Le spectre corrigé correspond à une estimation du spectre primaire S'J du rayonnement transmis par l'objet en l'absence de masque. Plus le spectre primaire estimé S'J se rapproche du spectre primaire de référence Sf ref , meilleure est la correction.

Dans chacun de ces cas, l'atténuation a été obtenue, en chaque pixel, en effectuant l'intégrale, selon les canaux d'énergie, du spectre considéré. Ainsi, l'atténuation représentée sur les figures

/ å w ” S (ή) \ å W ” S?' ref (n)

5A, 5B et 5C correspond respectivement à —In 1 1 — , —In n J 1 - et

\ån=i s i,o ( n )J \ ån=i s i,o ( n )

W ™ s' p (ri)\

-ln 1 N ~ n 1 - )· S i 0 correspond au spectre, mesuré par un pixel 20j, d'un rayonnement I 0 ån=i 5 i.o ( n )/

atteignant le détecteur en l'absence d'objet

Sur la figure 5A, le spectre considéré pour estimer l'atténuation comporte une forte composante d'un rayonnement de diffusion. Il en résulte une sous-estimation de l'atténuation. Les figures 5B et 5C sont cohérentes, et montrent une atténuation plus élevée que sur la figure 5A. Cela est dû au fait que l'atténuation a été estimée uniquement sur la base d'une estimation du spectre primaire, c'est-à-dire du spectre du rayonnement primaire transmis par l'objet et atteignant le détecteur.

La figure 5D montre des profils de l'atténuation le long d'une ligne horizontale représentée sur les figures 5A, 5B et 5C. Les spectres a, b et c correspondent respectivement aux spectres des figures 5 A, 5 B et 5C. La figure 5E montre, au niveau du pixel central du détecteur 20, des courbes représentant l'atténuation linéique spectrale, cette dernière étant respectivement obtenue à partir des ratios

( s- \ f S ?’ ref i'P

-ln [— \ (courbe a),—ln [—— (courbe b) et—ln [— \ (courbe c). On observe à nouveau

\Si, 0/ V ¾ 0 Ao/

l'effet de correction procuré par l'invention : passage du spectre de la courbe a au spectre de la courbe c. La courbe de référence, correspondant à l'atténuation spectrale, est la courbe b. L'invention pourra s'appliquer dans des procédés d'imagerie spectrale mettant en oeuvre des rayonnements ionisants, en particulier des rayonnements X ou gamma, pour des applications médicales ou plus généralement, dans le contrôle non destructif d'objets, visant à investiguer la structure interne dudit objet. L'objet peut être, par exemple, un bagage, un produit industriel, un élément de structure d'une installation, par exemple une tuyauterie, un déchet nucléaire, ou un composant aéronautique...

L'invention permet une estimation de la composante primaire d'un rayonnement, limitant ainsi l'influence du rayonnement diffusé. On améliore alors la qualité de l'image obtenue, et en particulier la résolution spatiale. La quantification de l’atténuation produite par l’objet est plus précise, ce qui permet une meilleure estimation de la composition de l’objet examiné. Il en résulte des résultats plus précis, et plus conformes à l'objet examiné.