L'invention concerne un procédé et un dispositif d'éclairage d'objets tels que des monuments (des églises, des châteaux, des constructions, etc...), des scènes ou des sites naturels par exemple.

Il est déjà connu d'éclairer des monuments par des faisceaux lumineux colorés dont on peut faire varier la couleur, l'intensité et l'orientation de façon plus ou moins rapide.

Il est cependant difficile ou impossible, avec les moyens connus actuellement, d'éclairer une surface telle qu'une façade (de bâtiment, d'église, etc...) avec des faisceaux lumineux polychromatiques, permanents ou variables dans le temps, qui permettent de souligner, d'encadrer et de colorer à volonté un grand nombre de motifs ou d'éléments architecturaux tels que des colonnes, des fentres, des balcons, des statues, etc... avec une très grande précision et éventuellement de projeter des décors fixes ou animés sur des surfaces planes ou non planes d'un bâtiment, d'une scène, etc....

L'invention a pour but de répondre à ce besoin.

Elle propose à cet effet un procédé d'éclairage d'un objet, caractérisé en ce qu'il consiste à prendre au moins une image de l'objet, à soumettre cette image à un traitement comprenant une colorisation et à projeter l'image traitée sur l'objet en faisant coincider des contours et des dimensions de l'objet avec des contours et des dimensions correspondants de l'image projetée.

Lorsque le traitement de l'image consiste en une simple colorisation de certaines parties d'un objet tel qu'un bâtiment, la projection de l'image traitée sur le bâtiment permet de 1'éclairer tout en le décorant, par exemple en colorant des colonnades en bleu, des statues en blanc pour les personnages et en couleurs pour les

vtements ou les accessoires, des encadrements en rouge, des fentres en jaune, etc... avec une précision telle que, pour le spectateur, l'impression est identique à celle que produirait une peinture de ces parties du bâtiment.

L'inclusion d'un décor coloré, par exemple d'une fresque, dans l'image traitée donne l'impression, par projection de l'image traitée sur l'objet, que la fresque a été peinte directement sur l'objet.

Dans une première forme de réalisation de l'invention, ce procédé consiste à prendre au moins une image photographique ou cinématographique de 1'objet, à numériser cette image, à la traiter de façon numérique, à impressionner un film photographique ou cinématographique avec l'image traitée, à développer ce film pour obtenir l'image traitée sur film transparent et à la projeter sur l'objet.

En variante, ce procédé consiste à prendre au moins une image vidéo de l'objet, à la numériser, à la traiter de façon numérique et à projeter l'image traitée sur 1'objet au moyen d'un projecteur vidéo ou d'un dispositif d'éclairage à faisceaux laser.

L'invention propose également un dispositif pour l'éclairage d'un objet, en particulier par exécution du procédé décrit dans ce qui précède, ce dispositif étant caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de prise d'une image de l'objet, des moyens de traitement de cette image et des moyens de projection de l'image traitée sur l'objet.

Les moyens de prise d'image peuvent tre du type à sortie vidéo, tels par exemple qu'une caméra CCD, les moyens de projection étant alors du type à entrée vidéo, tels par exemple qu'un projecteur vidéo ou un dispositif d'éclairage laser.

En variante, les moyens de prise d'images peuvent tre un appareil photographique ou

cinématographique, les moyens de traitement comprenant alors des moyens de numérisation de l'image, de traitement numérique de cette image et d'exposition d'un film photographique ou cinématographique, les moyens de projection étant alors constitués d'un ou de plusieurs projecteurs optiques classiques.

L'invention sera mieux comprise et d'autres caractéristiques, détails et avantages de celle-ci apparaîtront plus clairement à la lecture de la description qui suit, faite à titre d'exemple en référence aux dessins annexés dans lesquels : -la figure 1 représente schématiquement la prise d'images et la projection d'images sur un objet tel qu'un bâtiment ; -la figure 2 est un organigramme des principales étapes du procédé selon l'invention.

On a représenté schématiquement en figure 1 un bâtiment 10 que l'on souhaite éclairer de façon particulière à l'occasion d'un événement quelconque, par exemple une commémoration, une fte, un festival son et lumière, etc....

Pour cela, l'invention prévoit de prendre au moins une image d'une partie du bâtiment à éclairer, à l'aide d'un appareil photographique 12 ou d'une caméra vidéo du type CCD par exemple, disposé par rapport au bâtiment 10 en un emplacement P tel que l'image du bâtiment 10 captée par l'objectif 14 de l'appareil photographique ou de la caméra 12 occupe la plus grande partie possible de la surface sensible sur laquelle cette image est formée (un film photographique ou une matrice de capteurs CCD).

Cette image du bâtiment 10, après un traitement approprié de colorisation réalisé au moyen d'un système 16 de traitement de l'information, est projetée sur le bâtiment 10 de nuit ou dans l'obscurité, au moyen d'au moins un projecteur disposé à 1'emplacement

P précité, ce projecteur pouvant tre un projecteur classique (de diapositives), ou bien un projecteur vidéo ou un dispositif d'éclairage laser selon le type de l'image à projeter.

Les principales étapes du procédé selon l'invention, représentées schématiquement en figure 2, comprennent une première étape 18 de prise d'image du bâtiment 10, suivie d'une étape 20 de développement lorsque l'image a été prise au moyen d'un appareil photographique d'un type classique qui impressionne un film photographique noir et blanc ou couleurs, après quoi l'image photographique est numérisée comme indiqué en 22 au moyen d'un appareil de lecture à balayage ("scanner") et chargée en mémoire dans le système 16 de traitement de l'information tel qu'un micro-ordinateur ou un mini- ordinateur équipé d'un logiciel de traitement graphique approprié.

Lorsque l'image du bâtiment 10 est prise au moyen d'une caméra vidéo CCD ou analogue, l'image obtenue est numérisée puis chargée dans le système de traitement de l'information pour y tre traitée de la façon voulue, comme indiqué en 24 en figure 2.

En plus d'une colorisation, le traitement réalisé sur l'image du bâtiment 10 peut comprendre, par exemple, un équilibrage chromatique, des modifications de la couleur et de la luminance de certaines parties ou de certains motifs architecturaux de l'image, des inclusions d'éléments d'image, des effets de flou, des retouches, etc.... Par exemple, des encadrements de fentres peuvent tre colorés en jaune, des colonnes en bleu, des statues en blanc, des balcons en rouge, des toits en vert, etc.... On peut aussi ajouter des effets de moiré, de marbré ou analogue sur certaines parties de l'image.

En variante, le traitement d'une image pourrait aussi tre réalisé à la main (peinture, retouche, etc...)

L'image résultant du traitement 16 peut tre appliquée, au moyen d'une interface appropriée, à l'entrée d'un projecteur vidéo ou d'un dispositif d'éclairage à faisceaux laser comme indiqué en 28, pour tre projetée sur le bâtiment 10 depuis l'emplacement P précité, ou bien si l'on utilise un projecteur classique du type projecteur de diapositives, le système de traitement de l'information peut tre relié à un imageur photographique permettant d'impressionner un film photographique avec l'image traitée comme indiqué en 30, ce film étant ensuite développé pour fournir une image positive sur film transparent qui sera ensuite projetée sur le bâtiment 10 depuis l'emplacement P, de préférence en utilisant l'objectif 14 qui a servi à la prise de vue ou un objectif identique.

On peut ainsi superposer avec une très grande précision des éléments visibles du bâtiment et des éléments correspondants de l'image traitée projetée sur le bâtiment.

Pour obtenir une image projetée sur le bâtiment ayant une bonne luminosité, un bon rendu et une bonne saturation des couleurs, il faut utiliser un projecteur ayant une puissance lumineuse élevée, ce qui amène à utiliser des lampes de projection de forte puissance, typiquement de 5 000 à 7 000 ou 10 000 watts, qui produisent en fonctionnement une grande quantité de chaleur.

Comme représenté schématiquement en figure 1, lorsque la surface à éclairer d'un objet est grande, on la partage en zones adjacentes de surface maximale déterminée (par exemple de 400 m2 environ) et on projette une image sur chaque zone de cette surface, en utilisant autant de projecteurs qu'il y a de zones à éclairer, ce qui permet d'obtenir à la fois un bon rendu de couleurs, une grande luminosité et un contraste élevé.

La distance entre les projecteurs et l'objet à éclairer et les dimensions des zones précitées de la surface de 1'objet sont en général des compromis entre les caractéristiques des optiques utilisées, du terrain et des lampes de projection. Typiquement, la distance peut tre de quelques dizaines de mètres, par exemple 30-40 m.

Bien entendu, cet éclairage décoratif du bâtiment 10 peut tre variable dans le temps, par modification des couleurs, de leur saturation, de l'intensité lumineuse, etc....

On peut projeter des éclairages décoratifs différents en réalisant des effets de fondu-enchaîné, on peut effectuer des prises de vue d'un bâtiment selon des angles différents et projeter les images traitées successivement ou simultanément en respectant les angles et les emplacements de prise de vue, par exemple pour éclairer de façon différente et selon des angles différents la façade et une paroi latérale d'un bâtiment, et on peut réaliser de multiples effets spéciaux bien connus de l'homme du métier spécialisé dans ces techniques d'éclairage par projection lumineuse et par faisceaux laser.

Il est également possible d'utiliser un projecteur de cinéma pour projeter sur l'objet un film cinématographique traité comme précité, par exemple impressionné par des images traitées de l'objet et/ou par des images de synthèse, et ensuite développé. Les images initiales peuvent tre des images photographiques, cinématographiques ou vidéo.

On précisera, à titre d'exemple, que l'on peut utiliser un matériel commercialisé sous la dénomination "KODAK PREMIER"pour la numérisation, le traitement et l'impression d'un film photographique (opérations 22,26 et 30 de la figure 2), ce matériel comprenant un lecteur de films négatifs, inversibles, noir et blanc ou couleurs

et de films lithographiques, acceptant des formats de 35 mm à 20x25 cm2, une station de travail permettant de réaliser les traitements d'image précités, et un imageur permettant d'impressionner des films d'un format de 35 mm 20x25 cm2 avec une résolution de 40 pixels/mm.

La projection d'une image ou des images traitées reproduites sur film peut tre réalisée au moyen d'un projecteur du commerce utilisant une lampe de forte puissance (de quelques centaines à plusieurs milliers de watts).

De façon générale, l'invention permet un éclairage décoratif polychromatique de bâtiments, de constructions, de monuments, de sculptures, de scènes, etc... ou d'éléments naturels tels que des rochers, des falaises, etc..., ainsi que la reconstitution de peintures, de fresques ou de scènes animées sur des ruines, des murs de bâtiments, des rochers, etc....